jeudi 17 novembre 2005

Notre président et les banlieues : mon modeste avis

Chiffre du ministere de l'intérieur : 80 % des personnes interpelées par la police durant les émeutes dans les "banlieus" étaient déjà "connues des services de polices". A coté de ça, le Président de la République nous parle de cette population asservie par divers problèmes, et fait lui même l'amalgame à ne pas faire...

Cette statistique montre une chose claire et évidente : la population qui brule les voitures et les écoles, jette les boules de pétanque sur les pompiers, tire sur des policiers et caillasse bus, possède un nom, une qualification : celle de "délinquants". Ceux sont des hors la loi, qui n'ont aucune autre revendication que celle de mettre "la zone". Et avec ces gens là, on ne négocie pas. On ne négocie pas la paix sociale avec ceux qui la refusent.

Avec un certain recul, j'ai écouté Jacques Chirac lundi soir. Amusant, éditorialistes politiques et opposition se sont bien gaussés sur la forme (lunettes Giscardienne époque "Mairie de Paris"), et sur le fond ? Sur le fond, pas grand chose finalement... Sinon tenter de donner une connotation "sociale" à des émeutes qui étaient le fait de délinquants. Qu'il y ait des problèmes dans certains quartiers est une évidence. Que ces jeunes là soient les représentants "légitimes" de certains qui souffrent, non. Non, les délinquants et les hors la loi ne sont pas les "robins des bois" modernes, représentant du peuple qui souffre contre les "méchants bourgeois" qui travaillent et paient des impots. On ne me fera jamais croire ça.

Finalement, on reste sur la forme au lieu de se focaliser sur le fond. La forme, ceux sont des voitures qui brulent, et une image déplorable de la France. La forme, c'est vouloir faire passer des agresseurs et des casseurs pour des victimes. Et le fond, c'est par contre un raslebol général, et une angoisse réelle, qui dépasse le simple cadre de la banlieu ou de la couleur de peau. Le fond, c'est une baisse de moitié du taux de greve dans le privé en 4 ans, qui coincide avec une réelle crainte de l'avenir et une morosité qui ne cesse de grimper. Le fond, c'est que finalement, derrière les flammes des Clios, se cache un brasier autrement plus important.

Mendes France disait que la Veme République a commencé par un putsh et finirait dans la rue. Je suis gaulliste, mais peut être cette prédiction était vraie. Avec une vérité malheureusement incontestable : la classe politique actuelle, celle qui a traité le probleme des quartiers avec des oeilleres idéologiques, celle qui a laissé s'installer une morosité et une angoisse lancinante dans tous les pans de la population, celle là qui s'émeut d'un 21 Avril et d'un 29 Mai, est responsable de la situation actuelle. Malheureusement, en restant sur la forme, et sur des postures idéologiques, on en oublie le fond. Et les voitures, ainsi que la société, est en train de se consummer à petit feu...

Enfin, là est un autre débat... Quoique non : là est le débat. Encore faut il le poser, clairement...

PS : pour faire suite au post écrit lundi sur le policier mis en détention, le "jeune" victime des supplices de ce tortionnaire a été interpelé le lendemain en train de jeter des pavés sur un bus... Chercher l'erreur...


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