dimanche 16 mars 2008

Mont Ventoux et pensée de fin de weekend


Le Mont Ventoux. J'aime cette montagne, je ne sais pas pourquoi... Peut être comme une personne avec qui on vit depuis suffisamment longtemps pour que l'on apprécie un peu plus que sa simple compagnie... Petit, c'était, par beau temps, la première chose qui venait à mes yeux quand je passais la porte de la maison familiale. Depuis la terrasse, il était là, qui me regardait, le Mont Ventoux.
J'ai toujours souhaité être capable de le gravir un jour en vélo. C'était un objectif, c'est à présent un rêve. Parce que si je le descends à VTT, je ne me risquerai plus, vu mon faible niveau sportif, à tenter une ascension. Je remise déjà mes ambitions à la baisse, ça promet pour la suite...


Enfin, même si mon billet sera illustré par les photos de ce géant de Provence qui m'est si cher, je ne vais pas faire beaucoup de lignes dessus... Simplement de jolies photos.
Non, en cette fin de weekend, je ne peux évidemment pas m'empêcher de penser qu'il y a 7x24 heures, j'étais en train de me mouiller drôlement, dans la cour entre les trois bureaux de votes de mon village. Marseille battait St Etienne, et la question qui se posait était de savoir de combien de voix d'avance nous disposions pour passer dés le premier tour. Soucis de riche. Et d'égoïste, je me demandais si je rempilerai sur un poste municipal. La réponse sera oui, et les larmes, et le cœur qui explose, et 10 ans qui défilent, et le reste. La suite de l'aventure.
La suite de l'aventure, c'est demain.

Avant ça, vendredi soir, conseil municipal de passation de pouvoir. "Je" fais mon ami Maire, signant le décret comme quoi le vote s'est bien déroulé. La salle parait en liesse.
Je remets la caméra sur moi, sur mon point de vue. Le soir même, j'ai l'impression d'être aimé de tout le monde qui vient me féliciter, m'embrasser, me dire des mots gentils. Pendant 20 minutes, avec Falconette, nous partons dans mon ancien village, mon ancien mandat de conseil municipal. Pour embrasser le Maire, mes amis élus ou réélus. Et pareil, 20 minutes où j'ai l'impression d'être le centre d'un tout petit monde. Des bisous, des bravos, des choses gentilles, de la part de ma famille, de mes amis, de gens que je n'ai du voir que pas très souvent. Impression d'être une des personnes les plus aimées du Gard...

Et puis on revient vite sur terre. Parce que je me souviens le désert dans lequel j'avais l'impression d'être fin décembre. Quand pleins de choses, quand pleins d'absences, quand plein de question. Non, je ne suis pas défaitiste ou jamais heureux, mais savoir relativiser et les malheurs, et les bonheurs... Toujours.
Les gens de mon village attendent du Maire qu'ils ont élu. Et du conseil municipal qu'ils ont désigné. Donc ils attendent de moi, beaucoup. L'exemple du sommet élyséen qui a déçu en se reniant et en reniant ses dires, préférant notamment se concentrer sur son égo, est un bel exemple de ce qu'il ne faut pas faire. Ne pas décevoir. Ne pas décevoir...

Allez, laissons la joie d'un coté, et une certaine fierté. Demain, je vais au boulot. Il faudra que je trouve les possibilités d'aménager mon temps pour accomplir les tâches qui seront les miennes. Professionnelles, familiales... Politique maintenant, ou plutôt au service des gens qui ont fait confiance en la liste dans laquelle j'étais. Leur rendre le bonheur qu'ils m'ont fait, et la confiance qu'ils ont mis en la tête de la liste, et en les gens suivants...

Bien sur, j'ai peut être quelques amertumes. Avoir pleins de gens qui vous aime depuis deux jours, c'est chouette. Peut être j'aurais bien apprécié avoir la présence à mes cotés de mes amis, de certaines personnes qui ne sont pas là, ou plus là. Depuis plus ou moins longtemps. Y a des choses qui m'ont fait un peu de mal, c'est le jeu politique. Mais quand même, et c'est peut être pour ça que je serai toujours limité dans ces jeux politiques. Parce que je ne sais pas enlever la part d'amitié et d'affection qu'il y a avec les gens. Nicolas Sarkozy et ses copains savent comment poignarder et faire mal, j'en suis encore incapable. Et pire, certains coups me font très mal.
Ca se soigne sans doute... Mais je n'ai pas encore trouvé la pommade.

Et me poser une question bête. Sur mon blog, une nouvelle fois. Je m'étais déjà posé ici cette question. Falconhill peut il continuer à rester Falconhill sur le net (et son blog), alors qu'il est quelqu'un d'autre dehors ? Le marionnettiste pourra t'il longtemps resté cacher derrière son pantin, son pseudo, dans devoir rendre des comptes ? Et quand je me pose cette question, quelles sont mes craintes ? Réelles ?
C'est simple finalement. Mes interrogations politiques et indignations sont "publiques". Dans mon village, on connait mon parcours politique et public. On sait que je suis de droite, mais pas de la droite sarkozyste. Ma droite n'est pas la dure et ultra libérale qui est actuellement au pouvoir. Ce serait plutôt une droite libérale républicaine, défendue par actuellement pas grand monde au sommet, mais qui possède ses militants et sympathisants. Et je ne déteste pas ceux qui ne sont pas de mon avis. Sur mes opinions, pas de problèmes.
C'est sur mon état d'esprit profond que je peux plus m'interroger. Ici, dans mon blog, je me lâche. Quand j'ai peur et que je n'ai pas confiance en moi, je le dis. Quand le Creusot ou la personne d'à coté me fait mal au cœur, je ne m'en cache pas. Quand je doute, je le dis.

Hors, en politique et dans la vie professionnelle, dans la société plus généralement, pas de droit de douter ! Pas de droit d'avoir des faiblesses, ou même des interrogations. Non, faut avoir une paire de couilles à toutes épreuves, ne pas avoir peur, être fier et droit dans ses bottes, un winner. Sinon, on est éliminé, on est raillé, on est moqué.
Merde, je suis un être humain, et ici j'essaie de me comporter comme ça. Sans doute que Juppé, Hollande ou Sarkozy, sur leurs blogs, ne diraient pas ce que je dis. Mais moi, je ne suis pas eux, je suis moi. Et je dois faire quoi ? Me taire ? Rester politique pure ?

Non, j'ai envie de continuer à rester moi. La musique d'ambiance, c'est le déluge de Deucalion, dans le film de Saint Seiya titré Abel, qui n'est pas loin d'être le plus beau. Dessin animé japonais, ben oui, je continue à regarder et à aimer ça. On regarde Roméo et Juliette en ce moment, et c'est drôlement beau...
J'ai envie de rester moi. Simplement moi. Je ne sais simplement pas combien de temps je pourrais durer, au moins d'affirmer ça sur le net... Aprés, que je vive une période géniale, mais où ça change drôlement, ben oui...

Un PS quand même. La semaine dernière nous n'étions pas devant la soirée électorale... Ca ne nous a pas manqué... (je les trouve mauvais dans l'ensemble... point positif à Dray et Wauquiez quand même)

Bonne fin de dimanche, et bonne semaine.

4 commentaires:

  1. moi c'était un adieu à toute militance et à des camaraderies éphémères de deux cotés (qui auraient du être un seul)
    Mais le Ventoux est beau, mais Avignon est belle et les gens hors combinazione sont attachants

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  2. moi aussi , loin des querelles politiques mesquines qui ne font pas grandir notre belle France , je préfère m'attarder sur tes belles photos du Mont Ventoux !! ah ! je respire enfin !
    allez , hop une petite danse :
    http://www.youtube.com/watch?v=FBPcwysndHg

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  3. Alors NON ! Surtout, ne sois pas un autre. Je veux juste te dire que ce dont souffre le monde politique aujourd'hui, c'ets justement, qu'en face, il n'y a plus de vrais hommes et de vraies femmes. Depuis quand un être humain ne douterait pas ? Quel ets l'abruti qui peut se vanter de n'avoir jamais peur ?
    Non, la politique d'aujourd'hui ne donne que des déçus : tente autre chose, sois toi. Tu sais, dans ma boite (à petite échelle) lorsque nous traversons des moments difficiles, les grands patrons qui ont tellement peur de nous voir baisser les bras, nous assomment de "On va y arriver ! Nous avons confiance en vous ! Nous avons les compétences !"... Alors que parfois, en période de détresse, nous attendonc un simple :"oui... nous somems dans la merde, je comprends vos doutes, nos doutes, nos peurs...." Et seulement ensuite,devrait venir le discours d'encouragement.
    Reconnaitre ses faiblesses, n'est pas être faible, c'est être humain et lucide. C'ets faire preuve d'empathie, c'est donner confiance aux autres.
    Je préfère quelqu'un qui me dit "on est dans la mouise jusqu'au cou, mais on va tout faire ensemble pour s'en sortir", que quelqu'un qui me dit "tout va biiiiien, ayez confiance".
    Mais ce n'est que mon avis, bien sûr ;-))

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  4. ceci dit ce qui compte c'est que tu es heureux d'être en posibilité d'agir. La vie politique comme tu la vis en ce moment c'est épatant, non ?

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