vendredi 15 mai 2009

Des manifestants arrêtés : la fin justifie t'elle vraiment tous les moyens ?

Un sujet entendu au poste ce matin : 74 manifestants arrêtés pour dégradation dans les locaux du patronat du gaz. Le NouvelObs indique que parmi les manifestants figuraient de principaux responsables syndicaux du domaine de l'énergie.

Je ne suis pas choqué par ces interpellations. Elles me paraissent même logique. Le PCF et le NPA condamnent. Moi pas. Le PS est plus mesuré, en mettant en avant que le gouvernement joue sur le pourrissement de la situation sociale. Il n'a peut être pas tort, mais cela ne justifie en rien les actes de violence sur les biens et les personnes.
J'aurais tendance à ne pas être en désaccord avec certaines revendications. Quand je lis aujourd'hui que l'on demande aux cadres d'Hertz de baisser leur salaire pour sauver l'entreprise a servi de jouer et de pompes à dividendes aux fonds de pension qui en sont responsables, je suis assez scandalisé. Les salariés ne sont pas responsables des erreurs de certains intouchables tout en haut qui ont joué avec le feu et le travail des gens pour s'enrichir de manière indigne.

Mais je n'ai jamais accepté la violence, de quelque coté que cela soit. Mon coté gaulliste peut être, l'ordre plus protecteur que la loi de la jungle... J'ai été choqué par les séquestrations. Également car les cadres séquestrés n'étaient souvent que "des collègues" de travail des séquestreurs. Je me dis que si j'avais eu être séquestré, y aurait du grabuge et des envois de baffes dans les gueules...
Les manifestants qui ont vandalisé des locaux savaient ce qu'ils faisaient. Principe d'action réaction. Leur action était sans nul doute une réaction à des attitudes arrogantes de leur patronat. Qu'ils soient punis de leurs actes à eux ne me choque pas.
A un moment, il faut faire attention à où on va dans l'escalade de la violence. Le NPA rêve que ça pète vraiment ? Il y aura plus de dégâts que de gagnants.

Mais c'est dans ce même ordre d'idée que je suis en désaccord avec le mode de gouvernance de Sarkozy, basée sur le rapport de force. Les violences verbales de son porte flingue Lefebvre n'aboutissent qu'à un seul but : lever les gens les uns contre les autres. Pour après montrer qui est ce qui a la plus grosse. Le final ? De la destruction, et on a rien construit derrière...

Je suis un cadre salarié. Je suis aussi syndiqué, parce que je crois en le syndicalisme. En plus, je suis un petit élu. La violence, telle qu'elle soit, n'ammène à rien. On ne négocie jamais sous la menace, sous la violence. Sinon, il n'y aura à la fin que des perdants.
Pour autant, il faut être deux pour discuter, pour négocier. Le vandalisme peut il faire meilleure figure que l'indécence de ces quelques hauts dirigeants irresponsables ? Je ne crois pas...

Chacun doit donc prendre ses responsabilités, et assumer les conséquences de ses actes. Celui qui séquestre ou vandalise, quelque soit la raison, doit assumer. Mais en face également... J'attends toujours les premiers exemples concrets de cette "moralistation du capitalisme" que pronait et promettait le Président de la République en fin d'année dernière.

4 commentaires:

  1. « Quand je lis aujourd'hui que l'on demande aux cadres d'Hertz de baisser leur salaire pour sauver l'entreprise a servi de jouer et de pompes à dividendes aux fonds de pension qui en sont responsables, je suis assez scandalisé »

    Moi, c'est cette phrase qui me scandalise, imbitable qu'elle est !

    Relisez-vous, bon sang de bois !

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  2. Désolé Didier, c'est ce que je pense. Même en me relisant.

    Mais on ne peut pas toujours être d'accord sur tout. Et c'est ça, aussi, qui fait la richesse des blogs.

    Mais je réagis peut être aussi en tant que modeste petit salarié qui essais de pas trop mal faire son boulot...

    (je pensais qu'on aurait été en phase sur le reste... comme quoi... ;-) )

    Bonne soirée à tous

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  3. Je suis d'accord en tout point avec ton billet. Cette semaine je lisais dans Courrier Japon (un mensuel, sorte de courrier international en japonais pour les japonais) un dossier sur les moyens deployes dans les autres pays pour "fuir" la crise. Et parmi elles, la sequestration de patrons en France... Comme tu le dis ce genre de procedes n'apporte pas de solutions, au final il n'y a que des perdants. Ici c'est vu comme une fuite, un moyen de ne pas faire face au probleme, je trouvais ca interessant.

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  4. Merci Tinou :) Que des perdants... Et besoin de décence des deux cotés.

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