mercredi 21 avril 2010

21 Avril... Y en a un tous les ans...

J’allais oublier qu’on est le 21 Avril…

Je suis incroyable. Je ponds de bon matin un billet qui évoque ses pratiques politiques qui insupportent et qui donnent des 21 Avril… Et j’omets que justement, nous sommes aujourd'hui un 21 Avril. Heureusement qu’un excellent billet de Didier Goux me le rappelle…

Il y a quelque chose de bizarre dans cette date. Parce qu’il y a des souvenirs personnels assez fort, d’une époque qui m’est chère. D’abord, c’est ma première élection en tant qu’élu local. Où je suis assesseur dans le bureau de vote de mon village d’enfance. Celui qui me donnera mon pseudo et le nom originel de mon blog, le Mont du Faucon.
Ensuite, c’était personnellement un joli printemps. Pas parce que Chirac a gagné et le Parti Socialiste en lambeau, non. Quelque part, je me demande après coup si je n’aurais pas préféré un quinquennat socialiste. Cela nous aurait évité Sarkozy – Royal quelques années plus tard, peut être… Non, cette période était printanière, heureuse…

Il y a des dates qui marquent. Cette année 2002 en aura eu beaucoup de dates. Le 21 Avril. Ensuite le 26 Avril. Une centrale nucléaire russe avait fondu quelques années plus tôt, mais cette année là c’était un cœur, qui n’était pas de réacteur, qui allait fondre… Quelques kilomètres là où le nuage soviétique s’était arrêté d’ailleurs… Et plus tard, il y a aura le 12 Juillet, et puis Octobre et l’arrivée d’un personnage important dans le film de ma vie… Mais ça c’est un autre histoire…

Non, aujourd’hui nous sommes le 21 Avril. J’avais écris un billet le 21 Avril 2005 à ce sujet. Mon blog était jeune et moi aussi. Je le relis, et… Et il n’a pas le talent du premier billet cité plus haut, c’est dommage. Mais y avait ces deux idées principales sur lesquelles je n’ai pas évolué.
D’abord, je continue à ne voir aucune différence entre le sectarisme de l’extrême droite et de l’extrême gauche. Et avoir vu à la télé Besancenot et ses copains nous donner des leçons de républicanisme durant cet entre deux tours, cela m’a été insupportable. Au moins Arlette Laguiller, qui n’a donné aucune consigne de vote, a été cohérente…

Et ensuite, les manifestations d’entre les deux tours, contre un candidat qui n’avait volé aucune voix qui s’étaient rabattus sur lui. Il y avait ce coté ridicule que moque Didier dans son billet. Ces « Bernadette Soubirou éplorées s'étaient muées en d'implacables Rosa Luxembourg – Louise Michel bien nourries offrant leur mamelles tentantes en barrage au mufle du fascisme ».
Pour continuer à citer Didier, car il est divin son billet : « De fascistes, nous ne vîmes pas un seul mais nous ne manquâmes pas de Jean Moulin pour nous débiter leur petite farine. Ce fut la grande chaîne de la fraternité inutile, les militantes acnéiques du jour donnant la main aux vieillardes gauchistes, exténuées de combats rêvés puis perdus. Enfin, ayant assez arpenté les chaussées et les trottoirs, on se rangea sagement à l'avis des états-majors, lesquels s'égosillaient au sursaut contre la bête rampante qui relevait la tête (pas confortable comme position : essayez, rien qu'une minute). »

Derrière la moquerie, il y a un message auquel j’adhère. De la même manière où Didier moquait ce No Sarkozy Day où certains aimaient à lancer ce message comme quoi nous vivions « dans une terrifiante dictature auprès de quoi le Chili de Pinochet ressemble à une garderie Ikéa ».
Il y a une question éternelle sans réponse : doit-on combattre l’intolérance par l’intolérance ? Est-ce bien moral de combattre le mal par le mal ? Entre ces deux tours de 2002, nous avons vu déferler dans les rues certes des messages d’amour envers la république (et c’est bien), mais aussi des messages de haines envers des électeurs, envers des personnes politiques (des appels au meurtre, etc…), et ce en toute impunité. C'est moins glop...
J’ai beau être frontalement en désaccord avec la doctrine frontiste (de droite je parle, on parlera du Front de gauche un autre jour, y a un excellent billet de Toréador à ce sujet), mais y a quelque chose qui m’a gêné dans cette période…

Enfin, il y a l’analyse politique. Ce que je pense, c’est qu’aucune leçon n’a été tirée de cette époque. Les dernières élections ont validé une forte montée de l’abstention, et le retour des partis extrêmes. Et en allant plus loin, est un progrès d’avoir accouché d’un deuxième tour Sarkozy – Royal, cinq ans après le 21 Avril ? Est-ce un progrès… ?

Dans mon billet de ce matin, Nicolas me fait remarquer (me reproche) que je ne peux pas m’empêcher de taper sur le Parti Socialiste quand je critique un membre de l’UMP. Il n’a pas tort. Et je crois même qu'il a raison : viser une seule "cible" à la fois, c'est mieux.
Malheureusement, quand j’écris un billet pour taper sur une star du Parti Socialiste (Montebourg et Peillon sont parmi mes cibles préférés), je dérape toujours par une critique de l’UMP en milieu de billet. Parce que c’est comme ça, et parce que j’ai du mal aujourd’hui à voir Lefebvre sans penser à Peillon, à voir Montebourg sans songer à Besson…

Et quelque part le souci est là en parlant du 21 Avril. Critiquer le gouvernement et ses pratiques, c’est bien et ça soulage. Mais je n’arrive pas à imaginer que la situation serait différente aujourd’hui si c’était Royal présidente de la République et Vincent Peillon premier ministre. Je me trompe peut être, mais c'est ce que je ressens.

Il n’est pas joyeux ce billet, car je n’arrive pas à l’être. Je n’arrive pas à penser que nous avons touché le fond du fond le 21 Avril, car je me dis que le pire parait encore à venir. Je n’ai aucune confiance en la classe politique nationale actuelle. C’est poujado et franchement très con ce que je dis, mais c’est malheureusement sincère…
J’ai l’impression d’avoir en face de moi des hommes de médias, d’affaire, de communication… mais pas des hommes d’Etat. Et malheureusement, le deuxième tour de 2007, plus proche d’une star academy que d’une élection présidentielle, en était le summum.

J’espère juste me tromper, et que le 21 Avril ne restera qu’une date… Je crains quand même qu’il ne faille rajouter, dans le livre des souvenirs, un futur 22 Avril…
Mais j’imagine que comme dans les camps de Chirac le champagne a été débouché le 21 Avril, Solférino ne fera pas la gueule si le tsunami vient en sens inverse… Match nul 10 ans après ?
On verra bien…Mais un peu peur de la suite quand même…

(en photo, images depuis mon bureau de vote de l’époque…)

10 commentaires:

  1. C'est vrai, il y a un 21 avril tous les ans.

    Pas facile d'être joyeux sur ce sujet. Perso, je n'ai rien pour te faire changer d'humeur.

    Bloggeur depuis 2005? Respect!

    RépondreSupprimer
  2. Les biographies ne recoupent pas toujours le politique ou bien sont transversales au point de leur faire un pied de nez.
    Ce 21 avril, j'étais à un repas en Allemagne. Je me suis absenté 5 minutes à 20h00. Et pour dire la vérité, moi électeur de gauche, j'ai bien ri. Car il l'avait tellement mérité le Jospin avec sa surdité. Et oui les gens ne sont pas des abstractions. Les idées les meilleures n'ont pas de prise sur le réel de ces gens qui mesurent le gouffre entre l'idéal et le réel.
    Jospin méritait cette claque. Pour le reste, 5 minutes plus tard tout était oublié. Quelques heures plus tard j'allumais la télé dans ma chambre et m'amusais, éberlué, de l'hystérie que suscitait ce non événement politique. Des Jean Moulin par milliers dans les rues. Ouf, ouaf...

    RépondreSupprimer
  3. Il est peut-être pas joyeux, mais il est drôlement bon

    RépondreSupprimer
  4. Salut vous,

    Nelson : pas de mérite, mais ça fait longtemps 2005 c'est vrai (depuis Novembre 2004 même...)
    Non, pas facile d'être joyeux. Et pas facile quand en plus on est pessimiste au possible...

    Hermes : c'est vrai que ce jour était un peu comme le 11 septembre : on se souvient tous, peu ou prou, où nous étions "à ce moment là".

    Pour ma part, si la droite actuelle devait connaitre ce même sort, ça m'emmerderait bien sur, mais je crois que je partagerai ton sentiment d'alors...

    Claudio : je ne sais pas...

    Bonne journée à tous

    RépondreSupprimer
  5. Je ne crois pas que le fond soit atteint et oui, à bien des côtés, 2007 est pire que 2002. Ca craint pour 2012.

    RépondreSupprimer
  6. Je me souviens bien de ce 21 avril. Il faisait très beau. Une superbe journée de printemps. En ce temps là je votais encore PS, sans conviction. J'avais déposé mon bulletin au nom de Lionel Jospin dans l'urne le matin. Et puis j'ai traversé le département pour un repas de famille. C'est dans la voiture, sur le chemin du retour, que j'ai entendu les résultats à la radio. Je me souviens encore de la route baignée de soleil. Et j'ai éclaté de rire... Quelle farce ! Des amis m'ont téléphoné de l'étranger. Ils voulaient mieux comprendre ce qui se passait en France. Et puis il y a eu ces défilés contre le retour de l'extrême-droite : PS, LCR... ils y étaient tous. Eux aussi m'ont bien fait rire. Je n'en étais pas, bien sûr. Je crois que c'est à ce moment-là que j'ai définitivement rompu avec les partis de gauche. En 2004, je votai pour l'UDF et le général Morillon, tout en étant certain qu'on n'échapperait pas à Sarkozy. Sombre prémonition. La France de 2010, après huit années d'UMP, se porte-t-elle mieux que la France du printemps 2002 ? J'ai bien peur non. Finances publiques, chômage, insécurité, la situation s'est dégradée dans presque tous les domaines. En 2012, on aura eu 10 ans d'UMP. Et on n'aura peut-être plus du tout envie de rire.

    RépondreSupprimer
  7. Nicolas, pareil...

    Passant, le témoignage est superbe, je t'en remercie.
    Comme on disait plus haut, on est beaucoup à se souvenir de ce jour, de notre vote, de la beauté de cette fin d'aprésmidi, et du moment où le résultat tombe.

    J'ai aussi très peur de 2012. Mais comme je n'ai aucune confiance en l'alternative proposé par le PS aujourd'hui...
    Non, le plus dur risque d'être encore à venir...

    RépondreSupprimer
  8. @flaconhill : certains me suggèrent de remplacer mon ennemi préféré, Marc Vasseur, dont le blog a fort heureusement disparu de la blogosphère (pour l'instant ?) par toi. Quand j'assiste, pantois, au spectacle médiocre de ce billet dont on aurait pu se passer, je ne suis aps loin de cèder à la tentation... Le propos est facile et convenu : tu iras loin....

    RépondreSupprimer
  9. GDC,

    Tu as vraiment besoin d'insulter tout le monde ? Tu veux asseoir une réputation de "connard du siècle". Fais gaffe, vous êtes nombreux sur les rangs !

    RépondreSupprimer
  10. Nicolas, je croyais que cet énergumène insupportable (qui va probablement réussir à refaire passer la droite en 2012...) ne bloguait plus...

    Enfin, je suis tes conseils à la lettre, et n'ait pas envie de m'emmerder chez moi et sur le net avec des gens insupportables.

    Je vais donc suivre tes conseils et chartes de commentaires, notamment le paragraphe n°5.

    Bonne soirée

    RépondreSupprimer

Bienvenue dans ma maison.

Ici, Le respect qui accompagne la critique et le débat est le bienvenu. Insulte ou attaque personnelle (sur moi ou autres) non. Et il est interdit de venir casser les couilles du taulier que je suis (et des autres commentateurs).

Anonymes, passe ton chemin.
Tu peux t'inscrire avec un compte Blogger ou en t'inscrivant à plein d'endroit... C'est bien de savoir avec qui on discute...