mercredi 21 juillet 2010

Gros coup de barre...

Je ne sais pas si c'est la chaleur, ou l'accumulation d'évènement qui touchent profondément et personnellement... Mais ce matin, c'est très dur. Très dur de se lever. Très dur d'allumer son ordinateur. Très dur de boire son thé du matin en ne pensant à rien...
Aujourd'hui, j'ai un gros coup de barre...
Je me demande souvent quand est ce que je vais payer physiquement une année pour l'instant très difficile. Une cheville brisée par de la glace, une opération délicate pour le grand-père, suivie de la disparition d'un ami très proche. Depuis, le printemps est arrivé, et on pourrait que les choses vont mieux...
Mais non. Le grand-père va toujours très mal, et me montre tous les jours que nous ne sommes décidément qu'éphémère, en attente perpétuelle de cette mauvaise nouvelle qui touche tellement de gens tous les jours, la disparition de quelqu'un qu'on aime...

Savoir notre mortalité devrait, je l'ai toujours pensé, nous éviter la petitesse et la médiocrité dans nos relations. Mais non... J'ai tous les jours, en ce moment, l'impression de toucher le fond de ce point de vue là. Tristesse de voir que les évènements passés ne changent pas les personnes. Tristesse, profondément conne je l'assume, de voir que notre mortalité connue et irrémédiable ne rend pas nos relations avec les autres plus saines, plus pures... D'une certaine manière plus simple...

Je ne parle pas uniquement de cette fille qui hante, encore, certains moments où je suis plus triste ou mélancolique ou faible, ou les trois à la fois. Cette personne qui me ramène dans mon enfer à moi, vers l'endroit où Orphée allait chercher une bien aimée au nom qui m'évoque toujours beaucoup de choses...
Sauf que je n'ai pas de lyre avec moi (je ne saurai pas en jouer), je n'ai pas d'Eurydice à essayer d'aller retrouver en enfer... Et mes soupirs vont bien au delà de cet épisode, aujourd'hui vieux de plus de 8 ans...

Pourtant, le soupir reste le même. Pourquoi certaines de nos relations sont aussi difficiles, voire malsaines, alors que normalement... Normalement.
Les quelques images de Prevelli, en Crète, sont là pour me rappeler quelques instants de repos, il y a deux mois maintenant. On était bien. J'avais la tête occupé par bien des débats internes à ma pauvre cervelle, mais j'espérais au retour de cet ile, je trouverai un été positif. M'amenant des chantiers personnels excitants et motivants.
Je constate que des ruines, je n'en ai pas laissé uniquement à Lato ou à Cnossos...

Je constate aussi, et surtout, mon incapacité à changer des choses. Mais que puis je faire ? Je ne sais pas faire revenir ceux qui ont disparu, et je crois que je ne suis pas le seul à avoir ce manque de talent là... J'aimerais guérir les gens que j'aime, faire rajeunir ceux qui sont importants pour moi et qui ont cet age avancé qui irrite certains (ben oui, il parait que les vieux votent à droite...). J'aimerais que les gens que j'apprécie arrivent à se supporter et à passer outre des rancœurs personnelles tellement insignifiantes au regard d'évènement tellement plus dramatiques...

Et puis tant que j'y suis, j'aimerais bien aussi éradiquer la faim dans le monde. Faire que la France soit un pays où il fait bon vivre, sans cet insupportable climat de violence, sans délinquants ni crétins qui tirent sur des gendarmes ou tabassent des passants, sans déficit abyssaux et écarts de richesse qui font mal au ventre. J'aimerais que vivre dans un monde où le bonheur serait loi, où les soldats seraient troubadours. Où l'anarchie serait comme une fleur qui pousserait dans les rues de... Euh, je m'emballe là.
Mais oui, j'aimerais être meilleurs que je ne le suis vraiment.

En tous cas moins con, mais là y a du boulot...

Pendant que je soupire sur moi, je ne parle pas du reste. Je ne parle pas de Woerth, mais de toutes manières une certaine gauche a décidé qu'il était forcément coupable. Si par hasard la justice le dédouane et le juge coupable de rien, cette même gauche criera à la partialité de la justice. De toutes manières, la "présomption de l'innocence", le "respect de la personne", etc, etc, ce n'est pas valable pour les personnes "du camp d'en face".
Cela m'afflige, cela m'insupporte, cela contribue à me dégouter profondément de ce monde politique et militant. Je dis ça aujourd'hui, je disais ça hier pour Dray quand une certaine droite se déchainait contre cet homme qui représentait certains points (pas forcément mes préférés) des années Mitterrand.

J'avais posé chez mon copain Meclalex la question suivante : que diront les militants de gauche qui charcutent Eric Woerth à longueur de blog, quand une personne de leur camp sera également mise en cause ? Seront ils silencieux, comme ils l'ont été certains de responsable ont été condamné par la justice ces derniers temps (il y en a, qui ont même été réélu quelques mois plus tard) ? Appellerons t'il au respect de la personne et de la présomption de l'innocence, ce qu'ils ne font pas vis à vis d'autres personnes de droite, donc fatalement coupable ?
En tous cas, cette cabale menée contre un homme dont j'ai envie de combattre la politique (probablement je ferai grève le 7 Septembre, je ne sais pas mais sans doute...) ne me donne nullement envie d'apporter, en 2012, mes suffrages à cette gauche. Que je trouve au moins aussi sectaire que la droite actuelle au pouvoir, et autant peu objective.

Je n'aime pas cette histoire Woerth. Mais je n'aime rien de cette histoire Woerth. Parce qu'elle montre une droite UMP malade de ces ramifications avec l'argent et le pouvoir financier, ce qui validerait presque les thèses d'une politique qui massacre la classe moyenne pour épargner au maximum ses "amis". Je ne reparle pas de la défense de Bertrand ou de Lefebvre, qui devraient être virés par les militants s'ils espèrent sauver quelque chose pour 2012...
Mais aussi parce qu'elle montre une gauche qui ne me plait pas. Sectaire, injuste, sélective dans ces indignations. Qui donne des leçons aux autres, en refusant de se les appliquer.

Aujourd'hui, je parle encore de politique, alors que cela me dégoute et m'écœure au plus haut point. J'avais dit que j'étais plutôt satisfait de ne pas être considéré comme un "blog politique", aujourd'hui j'en suis ravi...
Pourtant, je vois un peu les limites de mes propres limites... Je dis que je ne veux pas être un blog politique, je ressens en moi le besoin de rester très loin de cette politique qui aujourd'hui me donne mal au ventre... Et pourtant, je parle politique.
Elle me rend malade en ce moment (nationalement, localement), et pourtant j'en parle... Comme cet alcool qui vous a fait vomir toute la nuit, et que vous ne pouvez vous empêcher de boire le matin suivant... C'est une drogue, malsaine pour moi aujourd'hui...

Pourtant, tout est politique... La réforme des retraites. On peut la politiser, les gentils gens de gauche forcément moral tout plein, contre ces méchants laids de droite qui veulent fracasser le bon peuple qui travaille...
Pour ma part, j'en reste à ce constat basique. 85% de la réforme des retraite sera financée par la classe moyenne qui travaille. Et cela me suffirait presque pour suivre les préconisations de mon syndicat, en vue du 7 Septembre...

Et d'une manière générale, il y a ce sentiment bizarre. En France, et dans le monde entier, on se rend compte que c'est la classe moyenne qui supporte les "réformes" entreprises pour lutter contre la crise de 2008. Y compris dans cette Espagne du forcément brillant Zapatero qui a tellement été pris en exemple par Zapatera et tous nos socialistes français.
La classe moyenne paye à cause de la crise. Cela voudrait il dire que pour le monde, c'est la classe moyenne qui est responsable de la crise ?
Ce billet est allé n'importe où... Pourtant, cela m'a presque fait du bien de l'écrire... Des fois, l'écriture, c'est mieux que des antidépresseurs...

Je ne sais pas comment va se finir cet été. Pour être franc, je suis extrêmement pessimiste. J'espérais que le 14 Juillet de cette année marquait la fin d'un cycle douloureux pour moi. Comme j'espérais que le printemps de cette année marque le début de la belle période : il a commencé par ce décès qui continue à me faire du mal.
Alors je suis assez peu optimiste...

Enfin, on va essayer quand même de profiter du soleil, du rosé le soir. Et du reste... Tant qu'il y a de la vie, il faut en profiter.
Après, on peut déjà beaucoup moins...

14 commentaires:

  1. Courage Falcon !

    Chacun passe passe par de tels moments, tu sais, et on finit par s'en remettre !

    N'oublie pas une chose : quand tu es vraiment dans une très mauvaise passe, maladie, dénuement ou perte d'un être cher, tu te dis invariablement que certaines moments où tu te plaignais étaient vraiment injustifiés.

    Tu vis dans ton intégrité physique, des gens t'aiment ? C'est déjà beaucoup.

    Je suis avec toi.

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  2. Oula!
    tu ne PEUX rien faire: les gens meurent, mais pas à cause de toi, les politiques sont tous des escrocs, mais pas à cause de toi!
    Certes il convient d'admirer le monde comme merveille - source de joies, mais dans le même mouvement il convient de compatir à toutes les souffrances.
    Tout cela fait partie de la Vie, Bien à toi
    aspi

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  3. Cuicui, merci.

    Aspi, non on ne peut rien faire. C'est la vie, comme tu dis.

    Qui était ce philosophe anglais qui disait "la vie est dure, et à la fin on meurt" ?

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  4. a tout hasard: Locke?
    la vie est dure, elle nous teste, mais elle est juste. Plus nous irons profondément plus nous remonterons haut. la souffrance que l'on peut ressentir dans le cours de notre vie n'est qu'une création intellectuelle qu'il est possible de dominer. Cette souffrance traduit une peur de l'avenir, la crainte que nos espoirs s'effondrent et qu'il nous faille reconstruire une nouvelle vie. Alors il faut retrouvrer de l'énergie afin que cette nouvelle vie soit plus heureuse.
    cela est possible si nous le voulons. Nous sommes ce que nous devenons.aspi

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  5. coucou faucon ?
    tu voles bas on dirait ! Bah, c'est la vie, ça ! Tu sais, il faut que tu lâches prise de temps en temps. Tu vides la tête, sinon ça sert à rien de continuer à la remplir, elle déborde ! Et puis accepte d'être un humain... Franchement, on s'en fout des cons, des lâches, des véreux, on les emmerde ! Y vont pas en plus nous gâcher l'existence tu comprends ???? Et puis, et puis, si tu n'es pas positif un peu, les gens autour de toi ne le seront pas non plus !... Allez faucon, c'est beau cet oiseau, c'est libre, léger, fier ! Bise de la plume....

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  6. Aspi, c'est Locke. Merci.

    Plume de Cib, comme disait un autre philosophe, quand les cons sont loin, c'est plus facile d'aimer son prochain. Mais quelque part, nous sommes tous le con de quelqu'un d'autre...

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  7. Courage ! Il te faudrait une bonne cuite.

    On est d'accord sur beaucoup de constats. Tu cites la réforme des retraites, totalement inique. Mais tu nous engueules quand on lutte contre... Ca passe à l'Assemblée, mais seuls les syndicats pour exprimer une opinion ?

    Pour ce qui concerne Woerth, ce n'est pas une question de légalité, juste de moralité...

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  8. Nicolas, si tu ne me comprends pas, c'est que je ne suis pas clair.

    Je ne vous engueule pas quand... Et puis j'abandonne... Tu me fais dire ce que je ne dis pas (et en plus, je ne comprends pas ta phrase sur les syndicats : il doit manquer un verbe)
    Je reviendrai quand je serai plus clair, plus lisible...

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  9. Oups ! J'ai un mot qui est parti de travers... (un collègue est venu me chercher pour réunion, j'ai bouclé en urgence).

    Je vais m'expliquer. Il y a une phrase de ton texte qui m'a fait bondir (c'est une image, hein !).

    "Pourtant, tout est politique... La réforme des retraites. On peut la politiser, les gentils gens de gauche forcément moral tout plein, contre ces méchants laids de droite qui veulent fracasser le bon peuple qui travaille..."

    C'est toi qui pond une opposition de droite/gauche avec un sarcasme. Pour moi ce n'est pas une question droite/gauche mais une opposition entre "les gens qui sont d'accord avec moi" et le gouvernement.

    Pourtant c'est aussi une question "droite gauche". C'est un texte qui sera défendu par le grand parti droite et combattu par le grand parti de gauche (et les petits partis associés). Or, tu sembles dire que tu vas aller manifester (ou faire grève, je ne sais plus) le 7 octobre. Donc tu vas te battre AVEC les gens de gauche (comme d'ailleurs beaucoup de blogueurs de droite se sont battus avec les gens de gauche contre le gouvernement à l'occasion d'Hadopi, par exemple) (et comme je le sens, très bien bientôt à propos de la politique sécuritaire de Sarkozy : voir les commentaires à mon billet d'hier, nous sommes tous d'accord, ce n'est pas droite-gauche, c'est opposition au gouvernement).

    En fait, tu voudrais replacer une opposition droite-gauche alors que la frontière est passée entre les "Sarkozystes" et les "antisarkozystes", dont tu fais partie d'ailleurs (retraite, Hadopi, ...), tu le dis assez souvent.

    Tiens ! Je vais citer un autre extrait de ton billet : "que diront les militants de gauche qui charcutent Eric Woerth à longueur de blog, quand une personne de leur camp sera également mise en cause ?"

    Outre le fait que la question ne se pose pas, on n'attaque pas Eric Woerth en tant que type du camp de droite mais d'éminent symbole du Sarkozysme... Je veux bien que tu veuilles le défendre, il a une bonne tête !

    J'espère qu'en 2012 on pourra reprendre une bonne vieille opposition "droite gauche", mais c'est à la droite de choisir son candidat pour que ça puisse se faire... C'est le problème du "parti unique" (le problème est semblable à gauche... mais elle n'est pas au gouvernement)...

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  10. Nicolas, quand tu as bondi, j'espère que le plafond était suffisament haut (smile ^^)

    Ce n'est pas un sarcasme la phrase que tu cites. C'est une ironie mal branlée il est vrai (mon talent littéraire est bien faible en ces tristes temps).

    Sur le fait que toi tu ne t'attaques pas à Woerth en tant que type de droite, j'en suis convaincu. Tu sais suffisament ce que je pense de toi, et le respect que j'ai pour ton engagement, pour en douter une seule minute.
    Maintenant, une grande partie des blogs de gauche, que l'on visite ci et là, font quotidiennement une sorte de racisme anti "tout ce qui est de droite". Oui, la question ne se pose pas, la gauche n'est pas au pouvoir. C'est la droite.

    ON a suffisament disserté sur ce mode d'opposition à Sarkozy, sectaire et intolérant, pour y revenir aujourd'hui. Sauf que je crois qu'actuellement, beaucoup des attaques contre Woerth, provenant de la gauche ultra morale qui donne des leçons à tout le monde, feront le lit d'une future défaire de cette gauche.

    Après, je ne défend pas Woerth (je devrais éviter de répondre quand tu me prêtes des choses qui sont fausses...). Par contre je confirme qu'en tant qu'homme, je préfère un Woerth à un Montebourg.

    Enfin, sur le point des retraites, oui nous sommes en phase. Et nous sommes d'accord sur beaucoup de choses.
    Sauf sur une chose. Je n'aime pas cette gauche actuelle, que je trouve aussi sectaire que l'UMP "officielle". Et je ne fais aucune confiance à des Royal, Montebourg ou Hamon, pour faire mieux que Sarkozy, Woerth ou Hortefeux. Mais ça c'est mon opinion, que je n'ai même pas à défendre, c'est ce que je ressens.

    Et ce que je ressens aussi, c'est que cette période me donne de moins en moins envie de continuer à blogguer politiquement.
    J'ai eu une discussion qui m'a déplu avec Corto (que j'aime bien) qui me prête des idées qui ne sont pas les miennes. Et c'est un peu le jeu de faire ça, sans doute je m'y prête aussi à ce jeu...

    Enfin...

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  11. Mais oui, on le fait parce qu'on aime ça.

    L'important, c'est le reste, la vraie vie et la santé du grand-père !

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  12. Oui. Mais des fois on aime bien, et pourtant on le fait...

    Merci

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  13. "85% de la réforme des retraite sera financée par la classe moyenne qui travaille. "

    Bon, alors, j'avoue, j'ai pas tout suivi (parce qu'allumer la télé et tomber systématiquement sur l'affaire Woerth, ça commence à me courir grave) et je vais sans doute poser une question très coconne, mais: n'est ce pas déjà le cas? Je veux dire, il suffit de regarder nos bulletins de paie pour voir la part prélevée en vieillesse et retraites, sans oublier ce que les entreprises payent de leur côté.
    Quant à nos impôts sur le revenu, ma foi, quelle en est la part affectée au régime de retraite?

    En fait, j'ai envie de dire: je ne vois pas ce qu'on pourrait nous ponctionner en plus, vu qu'il n'y a déjà plus grand chose à ponctionner.

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  14. Alaiya, tu ne poses jamais de questions connes.

    Faudrait que je ressorte ce tableau que j'avais vu je ne sais plus où (je suis mal barré), qui présente qui va payer quoi en plus. Et on voit qu'en gros 85%, c'est la classe moyenne qui bosse dans des entreprises privées...

    C'est déjà le cas, mais je voulais parler du financement de la réforme en elle même, ce plus qu'on ponctionne pour "sauver les retraites", avant la prochaine ponction...

    Sinon oui, y a bientôt plus à ponctionner... Faudrait qu'on devienne riche : on serait protégé par le méga bouclier...

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