samedi 16 octobre 2010

Se savoir mortel, se sentir mortel...

J’ai passé ma visite médicale du boulot. Je vais bien merci. Encore moins de cholestérols que l’an passé, un peu plus de triglycéride et de kilos. Je vieillis.
J’aime bien ce médecin du travail. J’aime bien parler avec lui. Là, nous parlions de la mort.

Je parlais de cette année particulière. Un mariage oui. Mais beaucoup de mort autour de moi, des proches, voire très proches. Et certains qui ne passent pas, avec des rêves qui continuent la nuit. Où un papy et un ami à moustaches viennent m’encourager et me donner de la pêche quand je n’en ai plus…
Et je parlais de cette peur nouvelle de la mort. De la mienne un peu. De celle des gens que j’aime bien davantage.

Ce médecin du travail m’a rappelé une phrase que lui avait dit un de ces professeurs d’université :
Avant 40 ans, tu te sais mortel ;
Après 40 ans, tu te sens mortel.

Pour moi, cet âge est celui de 32 ans…

Le docteur avait expliqué cet adage de la manière suivante. Nous sommes conscients très tôt du coté mortel et éphémère de notre existence. Nous savons qu’un jour, nous mourrons. Mais on se dit que cela viendra tard, bien tard. Qu’on a « le temps de voir venir ». Que cela peut arriver aux autres, et pas à nous. Nous sommes jeunes, et inconscient.
En ce qui me concerne, ce n’est pas faux. Je n’ai jamais été casse cou ou téméraire. Mais quand je reprenais la voiture le samedi en fin de nuit à Lyon, pour rentrer du coté de mon Gard natal, après une soirée chaude et arrosée, c’était idiot. C’était dangereux, et c’était con.

Et puis à un moment, on sait qu’on peut mourir. Parce que la santé nous a parfois fait défaut. Parce que l’on a vu des amis, des proches, malades. Parce que l’on a enterré nombre de gens qu’on aimait. Nous savions que nous étions mortel avant, mais à un moment nous en sommes vraiment sur. Et on le ressent au plus profond de soit.

Le billet n’est pas drôle. Cela n’était pas le but. Pourquoi écrire sur le sujet un weekend où je vais fêter, avec mes camarades de promotion, les 10 ans de notre sortie de l’école ? Je ne sais pas. Peut être parce que 10 ans de plus ont passé depuis cette sortie de la vie d’étudiante. Une vie où on se croit immortel, où je me croyais immortel.
On vieillit, tous… J’en reparlerai l’an prochain à mon médecin du travail…

(My immortal, d'Evanescence... Sur du Fullmetal Alchemist pas Bortherhood...)

10 commentaires:

  1. surtout quand on pratique intensèment l'inflation..

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  2. c'est dans l'air en ce moment ...il fait sombre, sinistre, il pleut, les français n'ont pas la pêche...

    ça te passera ... on se sent mortel à 32 ans, oui, mais c'est par vague... il y a un âge où cela ne te quitte plus ... moi la mort, j'y pense en permanence, mais elle ne me fait pas peur ... ce qui m'ennuie ce sont les douleurs qui viennent pour nous rappeler chaque jour qu'avant la fin il y a la décrépitude ... c'est autrement flippant !

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  3. C'est un joli billet même s'il est tout en mélancolie.
    C'est toujours difficile d'appréhender la mort celle des autres ou la notre.

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  4. Il était temps qu'un vieux contre entre dans cette conversation ! J'arrive.

    Pas grand chose à dire, néanmoins. C'est un peu de la philosophie de comptoir. On regarde tous la vie défilée et un jour tu te rends compte qu'on est vendredi alors que tu pensais que la semaine avait commencé la veille...

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  5. Ce n’est certainement pas la mort en soi qui est acceptée, mais le fait que l’irrémédiable destin s’accomplisse sans nous demander notre avis…
    Montaigne:"nous troublons la vie par le soin de la mort; l' une nous ennuie, l' autre nous effraye."

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  6. pour la peine tu es tagué pour une chaîne !

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  7. Des fois, la vie, c'est mortel. Alors au Diable les sombres pensées^^
    Cet après-midi, j'étais à la ZombieWalk à Paris^^

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  8. Glop glop du lundi matin (froid)

    Disparitus : je ne te dis pas bravo ^^

    Mirabelle : je ne sais pas si ça passe vraiment. Je crois que c'est quand même quelque chose de propre à l'être humain. J'avais lu quelque chose comme ce qui nous différenciait, en autre, de l'animal, c'était notre conscience de notre mortalité...

    Shaya : oui c'est vrai. C'est peut être aussi pour ça que j'essais d'écrire sur le sujet...

    Nicolas : salut mon vieux ^^
    C'était philosophie est loin d'être sotte, tu as raison...

    Aspi : c'est très juste ce que tu dis. Je ne connais pas la phrase de Montaigne, je me la ferais bien mienne...

    Nelson : ouh là... ^^

    Bonne semaine à tous

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  9. Après 60 ans, tu te vois mort. Est-ce qu'il y a un âge où l'on commence à s'inquiéter de ce que sera la dernière minute ? Si l'on sera conscient et seul, par exemple. Parce qu'à plusieurs, c'est peut-être comme monter dans le train en disant au revoir à la compagnie…

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  10. Coucou, merci de ton commentaire. Touchant, juste...

    J'espère que les gens que j'aime ont eu l'occasion de me dire au revoir...

    Merci, et bonne soirée

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