vendredi 28 septembre 2012

Et pourtant, je ne souhaite pas leur échec...


L’image m’a laissé très mal à l’aise. Montebourg devant les salariés de Florange, dépités par les annonces dont ils ont été victime. Le ministre, comme à son habitude, fait son cinéma. En face, il a des gens qui souffrent, et qui en ont marre, des cinémas. Des paroles, ils en ont eu déjà, beaucoup. Des actes, déjà moins…
A un moment, la foule exprime son ras le bol d’être prise pour des buses par le Ministre. Le bruit commence à se faire dans la foule. Le contraste avec le visage béat et sans voix, de Montebourg est saisissant et glaçant. D’un coté, ce chant tristement railleur « le changement c’est maintenant », et de l’autre le silence…
Oh, il y a bien la parachutée la député du coin, Aurélie Filippetti, essaie de dire quelque chose dans le creux de l’oreille du ministre Montebourg. Mais ce dernier semble sonné. Le ministre de la parole n’a plus rien à dire.

Je ne suis pas fan de Montebourg. J’ai souvent dit tout le mal que je pensais de la manière d’agir de ce sous-Frédéric Lefebvre, fort en grandes leçons, mais dont les actes trahissent mal son incapacité (ou sa non volonté) de les mettre en application. Mais bon, si Montebourg n’était qu’une girouette politichienne (comme bien d’autre), sur l’Europe, la mondialisation ou le cumul des mandats, ce ne serait pas bien grave. Son attitude consternante et hasardeuse face à Hyundai me parait plus grave. Et je ne reviens pas sur sa gestion calamiteuse du cas Peugeot…
Montebourg est un mauvais ministre. Il n’est pas le seul du gouvernement. Et la République, jusqu’à il n’y a pas très longtemps, en a eu d’autres de mauvais, des ministres. Mais nous sommes aujourd’hui, face à des problèmes et des gens qui souffrent. Qui attendent peut être autre chose que des grandes envolées d’un lyrisme consternant.

Je n’aime pas Montebourg, et pourtant je lui souhaite de réussir la mission qui lui a été confiée. Je n’ai aucune confiance en cet homme, mais pourtant je ne peux pas lui souhaiter d’échouer. La carrière politique de cet homme arriviste, je m’en moque. Mais il a, malheureusement, dans ses mains le sort de bien des gens qui souffrent aujourd’hui.

J’ai l’impression, aujourd’hui, de vivre dans un pays dont le sol s’effrite tous les jours un peu plus. L’élément de langage au pouvoir du jour est de dire « c’est la faute à ceux d’avant ». Ceux d’avant utilisaient les mêmes éléments de langage : je l’ai souvent déploré avant pour ne pas soupirer devant cette tellement prévisible et méprisable bêtise.
Je m’en moque de savoir qui est responsable de la situation. Mitterrand, Chirac, Sarkozy, Hollande ou un autre, ce n’est pas tellement ce qui m’intéresse. Et je crains que cela soit le cadet des soucis de celui qui souffre et qui a peur pour demain de savoir qui est « responsable » (s’il y en a un) de son effondrement personnel.

Je suis très pessimiste. Je n’ai aucune confiance en l’équipe en place. Le changement ça devait être maintenant. Mais à part les têtes et ceux qui profitent des ors de la république, du changement il y en a peu eu. Les pratiques politiques ne changent pas. On reçoit toujours des dictateurs à l’Elysées, les coussins de luxe remplacent les fours à pizza, et les taxes, impôts et commissions diverses et autres continuent à fleurir.
Tout cela ne serait pas bien grave si l’horizon se découvrait un peu, et si demain paraissait meilleurs qu’aujourd’hui. Pour les gens de Florange comme pour l’ensemble des français, c’est loin d’être le cas.

Pourtant, je n’ai pas le droit de souhaiter leur échec. Car pour nous, ça serait dramatique… Elle est peut être là, pour moi, la difficulté de la situation.
Et dans cet esprit là, elle m’était difficile et désagréable, davantage que jouissive, cette image de Montebourg à Florange. Très difficile. Car il faut qu’il réussisse.
Mais je n’y crois pas.

(pendant ce temps, à droite… soupir)

(mon ami Hashtable m’excusera d’avoir piqué son magnifique Montebourg. Hein que tu m’excuses ^__^ ?)

2 commentaires:

  1. Il y a un truc que tu dis souvent sous une forme ou une autre : " L’élément de langage au pouvoir du jour est de dire « c’est la faute à ceux d’avant ». Ceux d’avant utilisaient les mêmes éléments de langage".

    Tu as peut-être raison mais :

    1. Ce n'est pas grave, c'est de la politique. Il est évident qu'un type de droite peut dire que c'est de la faute aux 35 heures vu qu'il est contre.

    2. A propos des 35 heures, Fillon a encore mis leur suppression à son programme : il aurait pu le faire, il a été au gouvernement pendant à peu près 10 ans.

    3. Il y a une différence entre dire "c'est de la faute aux prédécesseurs" quand ils sont là depuis 4 mois et quand ils sont là depuis 10 ans...

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    1. Bien sur que j'ai raison. Après tout n'est que question de points de vue.

      Sur le "c'est la faute à ceux d'avant", tout le monde (droite gauche et ailleurs) le fait. Au niveau national ou local. C'est amusant. Par contre ceux qui ont grossi les rangs des chômeurs s'en moquent un peu.

      Je ne ferais pas de procès d'intention vis à vis de la nouvelle majorité. Mais on verra combien de temps durera cet élément de langage. J'espère qu'il ne durera pas longtemps (moins longtemps que sur le mandat précédent par exemple)

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