mercredi 6 mars 2013

Valls, un parole rassurante sur l'amnistie syndicale

Ça fait du bien d’avoir un ministre de l’intérieur qui a la tête sur les épaules, et qui donne une image respectueuse de la République. Quand on voit des Montebourg ou des Kader Arif, c’est rassurant…
Que disait Manuel Valls, lundi, à propos de la scandaleuse loi d’amnistie des actes de délinquances syndicales ?

« Je reste sceptique sur le principe de l'amnistie. Je crois d'abord aux exigences du dialogue social, mûr, responsable dans une démocratie. C'est ça au fond qui permet de lutter contre les dérives, qui permet de lutter pour l'emploi [...]. La colère, la violence ne sont pas possibles dans une démocratie comme la nôtre. »

Ça fait du bien ce genre de déclaration.

D’ailleurs, revenons sur cette amnistie qui légitime la violence syndicale, défendue notamment par un Mélenchon (qui va chaque jour s’éloigne un peu plus de cette ligne jaune républicaine qu’il a franchi depuis un moment…).

Je me suis posé une question. Cette amnistie syndicale concernera elle ces « syndicalistes » qui ont pratiqué cette odieuse pratique de la séquestration de cadre dirigeants ? Je mets des guillemets à « syndicalistes », parce que pour moi toute personne qui utilise cette méthode violente et tout sauf un syndicaliste.

Je lisais tout à l’heure un vieux billet sur Slate.fr : « que risque t’on quand on séquestre son patron ? ». Cet article confirme tout le mal que je pense de cet acte qui était très à la mode en 2009 (période qui entre sous le coup de cette loi d’amnistie). C’est un délit, ça peut aller jusqu’à 20 ans de prison.
Dans la pratique, « Dans la pratique, les employés qui se rendent coupables d'actes de séquestration sur des dirigeants bénéficient de circonstances atténuantes qui font qu'ils évitent des peines de prison ferme. ». Ce que je trouve consternant.

Enfin, je m’égare. Dans ce flot de radicalisme consternant et dangereux, dont des Mélenchon sont des étendards inquiétants, des paroles sages d’un ministre d’un ministère régalien comme Manuel Valls sont rassurant, et font plaisir à entendre. Dommage que trop peu parviennent à faire entendre une voix de la raison…

A lire aussi un billet intéressant de René Mourriaux : « Impuissants : la sempiternelle radicalité des syndicats français asphyxie le système social »

5 commentaires:

  1. "La colère, la violence ne sont pas possibles dans une démocratie comme la nôtre."
    Sauf que notre société est violente. Apprendre qu'il y a de plus en plus de milliardaires et qu'on peut perdre son boulot parce qu'on peut nous remplacer par un ouvrier chinois, c'est violent.
    Je précise que je n'aime pas la violence (toutes les violences), et que je n'excuse pas les délinquants (tous les délinquants).
    Et si un jour je perds mon boulot, j'espère que je resterai respectueux des lois.
    Cdt
    Thomas

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    1. Là encore c'est trop facile : la société est violente, donc soyons nous mêmes violents. Et donc supprimons le ministre de l'intérieur, la police, et aussi notre République, si la société est violente...

      Je caricature un peu, mais je suis totalement en désaccord avec ce genre de propos qui pourrait excuser la violence. Les milliardaires ou les riches n'excusent en rien la violence de certains, et n'excusent en rien que l'on franchise les bornes des lois de la République.

      C'est en tous cas mon avis.

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    2. Bonjour
      Si je rajoute un commentaire (le dernier, promis !), ce n’est pas pour essayer de convaincre qui que ce soit, d’autant plus que nous avons la même position sur le respect de la loi, ou du moins il me semble. Mais c’est juste pour préciser mon intervention précédente.
      Je trouve qu’il y a deux poids et deux mesures entre la délinquance en col blanc et l’autre, plus visible elle.
      Pour aller vite, deux exemples :
      Nous avons vu en boucle à la TV des salariés (syndicalistes ?) de PSA renverser une plante verte et casser un écran plat en rentrant dans des bureaux. L’image était choquante, et j’ai trouvé qu’ils desservaient leur cause qui pourtant était juste (défendre son boulot).
      Puis nous apprenons que Mme Bettencourt, qui a hérité en se mariant de la 1ère fortune de France, a gagné 6 milliards de $ en un an « en dormant ». Or son groupe a fraudé le fisc, pour des sommes colossales pour ce qu’on en sait. Si un jour elle doit rendre des comptes, il y aura négociation avec le ministère des Finances (étalement et réduction des pénalités) comme sous tous les gouvernements et pour tous les « gros clients ». Cas de Lagerfeld sous DSK par ex.
      Non seulement cette dame ne défend pas une cause juste, mais elle n’aura jamais besoin d’une loi d’amnistie. Amnistie que je réprouve en général, pour des questions de morale.
      Bonne journée
      Thomas

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    3. Thomas, pas de soucis (c'est plutôt sympa de discuter avec des gens posés comme toi, ça change...)

      Sur la délinquance en col blanc, si notre ami Didier Goux passait par là, il serait mort de rire. Justement car chez une certaine gauche de la gauche très permissive vis à vis d'une certaine délinquance, et qui pensent que tous ceux qui veulent la combattre sont des racistes notoires refoulés, il y a deux arguments principaux.
      * La délinquance provient de la pauvreté (donc elle est excusable) ;
      * Est mis en parallèle automatiquement la "délinquance en col blanc", qui devrait forcément exonéré la délinquance des quartiers et des "pauvres gens".

      Donc en ce qui me concerne, je refuse de rentrer dans ce jeu qui consiste à opposer délinquance en col blanc. Cette dernière est combattue, et jugée sévèrement : s'il en était de même avec les petites frappes qui nous empêchent de vivre dans certains quartiers, avec le même zèle, nous vivrions mieux.

      Je pense que tu te trompes totalement dans ton argumentation. Le sujet est l'amnistie des actes de délinquances syndicales. Et tu me parles de Bettencourt, qui est l'épouvantail d'une certaine gauche qui est ressortie à chaque débat : quel est le rapport ?
      Sachant en plus que de ce que tu me dis en parlant de Bettencourt, rien n'est contraire à la loi. Et rien n'est pour moi contraire non plus à la morale : elle est riche, elle a hérité, et alors ? Je n'ai jamais considéré que c'était un scandale d'être riche, et que c'était pénalement répréhensible.
      Au contraire, j'aurais tendance à combattre les Mélenchon et autres qui voudraient pendre tous les riches.

      Tu me parles de "fraude du fisc", comme d'une vérité établie. Mais à part dans les tracts de la gauche de la gauche, quelles sont les preuves ? Quelle est la réalité ? C'est facile de balancer des accusations et de les considérer comme des vérités.
      On pourrait répondre aussi des "fraudes" de la CGT qui a été épinglée sur sa gestion de certains gros CE. J'attends aussi qu'ils rendent des comptes.

      Je pense que tu fais fausse route en mettant Bettencourt dans ce débat là. Et encore plus fausse route dans une lutte des classes qui n'est vraiment pas à propos.

      Jusqu'à preuve du contraire, on a le droit d'être riche dans notre République. Par contre, on n'a pas le droit de saccager des sous préfectures ou de séquestrer qui que ce soit. Y compris entre Janvier 2007 et Décembre 2012 (durée durant laquelle s'étant cette scandaleuse amnistie)

      Qu'elle

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  2. Chacun son tour : j'ai zappé ce billet. En temps que gauchiste, je m'inquiète : je suis en plus d'accord aćvec Valls.

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