dimanche 15 novembre 2015

L'horreur, l'inquiétude aussi (et un peu d’écœurement)

J'avais trouvé très belle la une de mon quotidien l'Equipe hier. Marquante en tous cas. 
Lorsque je l'ai lu hier matin, je n'avais pas encore vraiment pris conscience de l'ampleur de l'horreur à Paris.

J'aurais passé un weekend bizarre. Épuisé, fatigué, avec des mauvaises nouvelles familiales personnelles qui se sont ajoutées à la violence de l'actualité. Mes douleurs dans le ventre ce soir, c'est un peu de tout ça.
Bizarre aussi. Les chaines infos me déversaient l'information, et hier je prenais conscience de l'ampleur de cet attentat. Et à coté, bébé Faucon jouait avec sa maman à croque-carotte en me chantant le Bolo-Bolo. 

Pendant ce temps, mon Facebook se colorait de bleu-blanc-rouge, ce qui est joli. J'ai aussi cédé à cette mode. Ça ne coûte pas bien cher, ça ne changera malheureusement pas le monde, et ne rendra pas ces islamistes barbares plus aimables... D'ailleurs, la journée de la gentillesse ce vendredi, ça ne les a pas forcément atteint.
Beaucoup de mots, de slogans. Hier, j'ai reçu quatre ou cinq fois le sms copier-coller de mettre des lumières à ma fenêtre... Et pleins de mes amis Facebook ont évidemment relayé les slogans qui sont pleins de bons sentiments. Je le dis de manière neutre et pas péjoratives, mais c'est évident que les sentiments sont bons, sont nobles. Rien à redire à ça.

Mais de la même manière qu'on était tous Charlie (sauf certains) il y a presque un an, on peut concevoir que chacun exprime ce qu'il a ressenti hier de manière différente. Il n'y a pas, à mon avis, la "bonne attitude" qu'il faudra opposer aux autres. Tout le monde est touché, et tout le monde exprime sa douleur, son écœurement, son inquiétude, sa terreur ou sa colère de sa manière. Il n'y a pas à juger. A se juger. 

Je suis inquiet car j'ai l'impression que l'intolérance "entre nous" a commencé vraiment vite et vraiment tôt. J'ai été surpris hier de voir que déjà sur les blogs, les réseaux sociaux, même sur mon Facebook, les critiques politiques bêtes étaient de sortie. Rapides. Et violentes.
"C'est la faute à Hollande qui tue la France", "Valls et le socialistes ont de la chance, ça les arrange bien", "tous ensemble contre les terroristes et contre Le Pen", "Sarkozy et la droite instrumentalisent c'est des salauds", etc, etc... 
130 morts, des blessés en pagaille, et de suite la bêtise franchouillarde et militante qui reprend le dessus, catalysée sans doute par la force de la douleur. "Je suis Charlie, mais pas avec ceux qui ne pensent pas comme moi".

Même sur Facebook... Des amis (que je sais non politisée) qui tiennent des raisonnements délirants. Derrière le bleu-blanc-rouge et l'appel à la lumière sur le rebord des fenêtres, une intolérance et une bêtise incroyable. 
Appel à l'unité nationale, mais juste entre nous. Pas avec ceux qui votent FN hein ! Pas avec ceux qui sont de droite, parce que Sarkozy il pue. Pas avec Hollande et Valls qui instrumentalisent les attentats, et qui sont responsables des migrants qui sont venus et de Taubira qui a vidé les prisons...
Une unité nationale finalement pas très unie... Il ne reste plus grand monde au final...

Je la faire avec mes bébés et avec Falconette ce soir, l'unité nationale. Avec ma photo de profil qui sera bleu-blanc-rouge jusqu'à ce soir. Demain j'imagine que ça va être long avant d'arriver à mon travail. 
Et il y a le reste. Mes parents en vacances à l'étranger. Mes petits soucis, les autres, les personnels.

Et une inquiétude devant cet ennemi de l'intérieur, dont la barbarie n'a pas de limite. Vu l'état de notre société, vu notre état d'esprit, je suis inquiet. 
Mais bon...

8 commentaires:

  1. On est tous inquiets.

    Mais on a parfois un devoir de réaction quand des propos sont insoutenables. Tu le fais ce soir en prenant bien soin de padamalgamer mais tu critiquais mon billet de ce matin (neutre contrairement à ceux d'hier) et celui sur mon blog perso, rentrant dans le lard de celui qui est le plus critiquable.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Que l'on juge insoutenable. Sur l'exemple que tu cites, la nuance est de taille.

      Après, je ne "prends soin" de rien. J'écris ce que je pense. En toute liberté et sans aucune posture, comme je le fais toujours..
      Tu n'es pas le seul blog que j'ai lu aujourd'hui, ni la seule personne que j'ai rencontré sur les réseaux sociaux. Tu as fait de Sarkozy ta cible en trouvant ses propos "insoutenables". D'autres ont trouvé "insoutenables" les déclarations de Taubira, de Valls ou de Hollande.
      Je ne parle pas de ceux qui trouvent "insoutenables" que le FN puisse avoir une réaction aussi.

      Mais je confirme que je ne partage pas ton avis sur tes billets. Ni l'avis de ceux qui depuis un jour et demi critiquent à l'envi "le camp d'en face". Et je te présente mes regrets si mes commentaires t'ont déplu (mais ton billet sur ton blog perso m'a paru vraiment pas top, pour ne pas dire plus...).

      Supprimer
    2. Ah mais il était mesuré. Sarkozy est le premier dirigeant de l'histoire de France (à ce niveau) à prôner la désunion nationale. C'est fort...

      Supprimer
    3. Je ne partage pas du tout ta vision des choses.

      Mais après tout, ce n'est pas grave que l'on soit en désaccord sur le sujet des déclarations du chef de l'opposition (et d'autres choses), et c'est anecdotique par rapport à ce que nous sommes en train de vivre.

      Supprimer
    4. Et l'avis que j'ai sur ton billet "mesuré" est aussi tout anecdotique. Ce n'est pas important ça non plus

      Supprimer
  2. Avez vous vu la banderole "Nous sommes Paris" installée par les Ultra de l'OM ??

    Ce n'est pas grand chose, mais ça fait plaisir...

    Pour le reste, je suis en accord avec vous.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'était vraiment très beau. Tu as raison de le mettre en avant

      Supprimer
    2. bravo les marseillais, sur ce coup la

      Supprimer

Bienvenue dans ma maison.

Ici, Le respect qui accompagne la critique et le débat est le bienvenu. Insulte ou attaque personnelle (sur moi ou autres) non. Et il est interdit de venir casser les couilles du taulier que je suis (et des autres commentateurs).

Anonymes, passe ton chemin.
Tu peux t'inscrire avec un compte Blogger ou en t'inscrivant à plein d'endroit... C'est bien de savoir avec qui on discute...