vendredi 4 décembre 2015

Penser à aller voter dimanche…

Ce titre n’est pas un appel. Juste un rappel pour moi. 
Même si Blogger n’envoie plus de mail pour signifier que j’ai écrit un billet, je me dis que peut être que je verrai sur mon Feedly mon billet… 

Un rappel pour moi, parce que ça me fait vraiment chier d’aller voter dimanche.
Ne pas aller voter était pour moi une option. Je l’avais déjà évoqué pour les élections européennes. Ne pas aller voter peut avoir une signification politique. Davantage que le vote blanc qui n’est pas pris en compte.

J’aurais des raisons pour ne pas avoir envie d’aller voter. Le dégout de la classe politique dans son ensemble. Le rejet de ce mode de scrutin de liste (qui fait la part belle aux apparatchiks et aux combinaisons politiciennes, surtout entre les deux jours). 
Le rejet de ce redécoupage régional, qui a été fait à la va-vite un soir entre 20 et 22 heures, et qui donne l’impression d’avoir été fait avec des arrières pensées politiciennes. Le désintérêt, de fait, de ma région : je ne suis pas intéressé par un Gard rattaché à Toulouse, alors que tout nous pousse vers la Provence.
 
Pourtant je voterai. Un vote « contre », davantage qu’un vote « pour ». 

Un vote contre la gauche dans son ensemble. La gauche régionale chez moi, au bilan lamentable, et dont les méthodes clientélistes et le sectarisme m’a toujours posé problème. Georges Frêche n’est plus, mais son héritage demeure… Et voter contre la gauche au niveau local, c’est aussi un peu y voter contre au niveau national.

J’ajoute qu’il m’est impossible de ne pas m’opposer à une liste qui, au soir du premier tour, s’alliera avec la gauche de la gauche extrême. Impossible de ne pas voter contre la liste du parti de Gérard Filoche qui va s’allier avec les verts et les amis de Jean-Luc Mélenchon. Penser à Notre-Dame-des-Landes, à Sievens, à Air France, entre autre… 
Le président PS de la région Bourgogne avait dit que voter FN c’était voter pour Daesh. Si on veut être aussi con que lui, peut on se demander si voter pour des listes qui accueillent la gauche de la gauche en son sein, c’est voter pour les émeutiers qui ont vandalisé le mémorial aux victimes des islamistes dimanche ?
Il y a quelques temps, François Fillon appelait à voter pour le moins sectaire des candidats. Il n’avait pas tort. En tous cas, chez moi la question risque de se poser au deuxième tour… Comme elle s’était posée pour moi aux élections cantonales, où j’avais voté pour le binôme socialiste dans mon canton aux deux tours.

Je voterai pour les listes de la droite républicaine et du centre menée par Dominique Reynié. Sans grand enthousiasme.
Les sondages le disent en deuxième position dimanche, mais je crains que cela soit dur et qu’il passe troisième. Je crains que beaucoup d’électeurs de droite foncent à l’extrême droite dès le premier tour. Quelque part, la stratégie et les éléments de langages du parti socialiste risquent de porter leurs fruits, chez moi en tous cas.
 
J’aurais ensuite le temps de me poser la question du deuxième tour, s’il est entre une gauche (intégrant son extrême) et l’extrême droite. Peut-être que dimanche prochain, cette fois, je n’irai pas voter.

A part ça, si j’avais des propositions à faire sur les modes de scrutin, j’en aurais trois.
1 – Revenir à un mode d’élection des conseillers régionaux basés sur les cantons. Je ne suis pas favorable à ces scrutins de liste, qui font la part belle aux apparatchiks (c’est le cas chez moi, des « femmes de », des directeurs de cabinet, des permanents de parti ou chargés de mission auprès de sont les candidats…). Je préfère un scrutin où on élit une personne qui nous représentera, que l’on connait.
2 – Mettre les élus des conseils départementaux pour siéger à la région. On évitera une élection.
3 – Dans le cas où on reste sur une élection régionale, supprimer les possibilités de fusion de liste entre les deux tours, et ne garder que les deux premiers du premier tour. Ainsi, le vainqueur aura plus de 50% des voix. Et on évitera ce spectacle de politique politichienne auquel nous aurons droit la semaine prochaine (qui sera, je le pressens, nauséeux).
 
Enfin, je pense que le scrutin sera dur pour la droite républicaine. Le modelage des régions sur l’ouest rendait ces régions ingagnables, donc il n’y aura pas de regrets à avoir. Mais la perte de PACA et du Nord seront des baffes. J’espère que la droite gagnera Paris, Rhone-Alpes-Auvergne, et gardera l’Alsace, mais ça sera dur.

Une élection bizarre. Contexte bizarre. Moi-même je n’y suis pas. Je n’y suis plus. J’étais passionné de politique, mais là… « A quoi bon ? » aurais-je envie de dire. Un clan a remplacé un autre, et sera remplacé par encore un autre. Remplacer un clientélisme par un autre, "à quoi bon" ?
Le souci est que ce fatalisme et cette nausée va m’accompagner jusqu’en 2017. Il me paraitrait important et nécessaire pour le pays que la majorité socialiste soit battue à ce moment-là. Mais l’abattement général et la lassitude ne risquent-ils pas de gagner l’ensemble du pays ?

On verra ça plus tard… (ou pas).

(sinon, j’ai retrouvé dans ma phototèque des photos de Toulouse. J’ai aussi rajouter Nîmes et Sète. C’est joli, non ?)

6 commentaires:

  1. Je ne suis évidemment pas d'accord avec la conclusion. Tant pis.

    Il me semble qu'il y a une erreur dans ton point 1 : l'élection régionale n'a jamais été sur la base des cantons.

    Par ailleurs, ce scrutin par canton ne me plait pas. Je pense que le mode de scrutin aux municipales aurait du sens aux régionales.

    Enfin, on ne devrait pas comparer les départements et les régions. Dans les départements, les cantons comptent. C'est "la ruralité" qui est défendue. Les territoires deviennent défendus "à la préfecture".

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    1. Le point 1 est un souhait. Et un accord avec un point (un seul au moins) de ce qui était la réforme territoriale du mandat précédant, qui prévoyait que le conseiller territorial siège au deux assemblée.
      Mais oui, dans les faits, ce que je souhaite n'a jamais été appliqué.

      Après je ne partage pas ton avis sur les modes de scrutin. Aussi parce que au final on ne connait pas nos élus régionaux, et que je pense que la proximité de l'élu avec son électeur a un sens.
      (et quelque part, je ne crois pas non que l'électeur municipal connait vraiment ses conseillers et élus municipaux... Je parle en connaissance de cause)

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    2. Je comprends ton point de vue et argumente que pour la forme.

      Tout d'abord, si je connais mon conseiller départemental, c'est parce que je suis blogueur...

      Pour l'élection d'une assemblée, je suis contre l'élection par circonscription ou par canton pour différentes raisons. La première est le reflet de mon premier paragraphe : les gens ne connaissent pas leurs élus et s'ils le connaissent votent pour des raisons n'ayant rien à voir avec le projet.

      La deuxième est en relation avec le projet : il est porté par un "groupe politique", pas par un individu dans un canton. Les compétences d'un conseiller départemental au sein d'une assemblée (donc pas en tant que représentant du territoire dont je parlais) n'a rien à voir avec ce territoire.

      Le troisième est qu'un scrutin nominal donne nécessairement lieu à des tractations secrète. Genre : LR donne des cantons à l'UDI. Tu dénonces dans ton billet les tractations d'entre deux tours mais elles sont beaucoup moins puantes que les négociations "secrètes" des scrutins nominaux.

      La quatrième est que ce machin nominal encourage des changements de majorités incroyables. Prends l'Assemblée nationale. A quelques points près en moyenne dans les urnes, un des deux partis majoritaires prend une majorité absolue alors qu'il n'a que 30% des voix. Cela défavorise l'intérêt général. Regarde en Allemagne : les grands partis sont obligés de composer et la démocratie s'en sort bien. C'est un fonctionnement qui devrait être normal.

      Le cinquième (et dernier) est qu'on arrive à une assemblée représentative de rien. Prends l'AN avec plus de députés de la gauche de la gauche que de députés de la droite de la droite. C'est n'importe quoi. La proportionnelle est indispensable (d'autant qu'elle oblige les grands partis à composer, voir mon point précédent). Et la proportionnelle ne peut être mise en place qu'avec des scrutins de liste.

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    3. Je connais mon conseiller en tant que citoyen, mais aussi parce que dans nos coins ruraux, le conseiller cantonal a toujours été une personnalité.

      Sur le 2eme point, j'entends ton point de vue. J'ai fait 13 ans de mandat en étant qu'un simple pion de liste, donc je comprends. Mais je comprends aussi le mien de point de vue.

      Sur le 3eme point je ne suis pas d'accord, parce que tractation il n'y a pas en scrutin nominal. Car la seule chose qui fait foi est le bulletin de vote sur le nom. Je pense que les consignes de votes ne servent à rien. Donc ça pue peut être, mais au final ce n'est pas bien méchant.

      Sur le 4eme point oui c'est vrai. Je pense aussi que la France n'est pas une démocratie mature, ou qu'elle a perdu en maturité. Aussi par la faute de ses militants. Mais c'est un autre débat.

      Sur le 5eme point je ne sais pas. Ton exemple se tient et est très valable, il m’amènera à réfléchir.

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    4. Ben si, il y a tractation. Regarde ce qu'il s'est passé pour les législatives avec ces cons de socialistes qui ont réservé des circonscriptions aux verts. C'est lamentable. Et il y a la même chose à droite. L'ex UMP qui donne des élus au Modem ou à l'UDI.

      Cela étant bonne soirée !

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    5. Avant le premier tour. Mais entre les deux tours, il n'y a pas de tractations comme sur des listes. Si la personne n'a pas les 12% d'électeurs, elle est éliminée, et les consignes de vote n'engagent personne.
      Quand tu fusionnes des listes, c'est autre chose.

      Enfin de ce que l'on dit, c'est qu'il n'y a "le" bon scrutin. Chacun a ses avantages et ses inconvénients

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