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mardi 14 juillet 2015

Mon jardin d'enfant

J'avais écrit il y a quelque temps un billet où j'avais posté des photos du chantier du jardin d'enfant dans le village forézien où beau-papa est premier adjoint. Le chantier est fini, et les jeux sont sortis de terre.
Le tarif est toujours exorbitant pour ce type de matériel. Mais l'investissement en vaut la peine. 

Quand j'étais élu, c'était le type d'investissement qui me tenait le plus à cœur. Une crèche etait sortie de terre pendant que j'étais vice président. Et j'espérais en lancer une autre dans mon village. Ça coûte cher, mais je pense que l'investissement vaut le coup. Davantage que d'autres dépenses.

En tous cas, mes bébés étaient ravis. Je suis heureux pour me beau-père, mes enfants le voit comme un héros. Un peu jaloux aussi, triste aussi. Mais bon, j'ai perdu une élection. Tant pis pour moi.

A part ca, rien a dire sur le reste. 
La politique nationale ne m'intéresse vraiment plus. D'ailleurs, il faudra que je fasse le ménage dans mon Twitter : je ne supporte plus les insultes vis à vis de Sarkozy, de Hollande, de l'Allemagne (faudra en parler de ce racisme et de cette haine qui ne générera pas d'indignations...).... 
Les militants d'aujourd'hui sont lamentables, souvent inefficaces, mais ce n'est pas une surprise.

J'en reste à mon village forézien. C'est très bien comme ça. 
PS : souvenir d'une chanson de l'oubliable groupe "Début de soirée". Qui s'appelait "jardin d'enfant". J'avais 12 ans. L'album me plaisait à l'époque. Je crois qu'il ne faudra jamais que je le réécoute. 
Il faudra que je fasse la chaîne de Lolobobo sur la radio des blogueurs au fait...

lundi 11 mai 2015

Travaux municipaux et réflexions post-élections...

Petit village rural où mon beau-papa de premier adjoint a lancé des travaux pour des jardins d'enfants. Mes bébés seront ravis la prochaine fois qu'on montera. Et les familles du village aussi.
Cela me fait penser que j'aimais bien les investissements et les travaux pour la petite enfançe et les écoles quand j'étais élu local. J'aimais ce domaine... J'avais l'impression d'oeuvrer pour quelque chose de bien.

D'un autre côté, je n'arrive pas à regretter le fait de ne plus être élu... Quand je vois des Huchon ou autre s'accrocher aux mandats et aux honneurs de l'élu comme un morpion s'accroche à une couille, je me dis que décidément je ne suis pas câblé pareil. 

Je vois avec une certaine émotion les chefs des partis politiques vaincus en Angleterre avoir la décence de démissionner de la présidence de leur parti. Pendant que chez nous, l'un est promu secrétaire d'état, l'autre président de son parti, quand le troisième pond un nouvelle Motion pour rempiler après moules branlées. Notre démocratie est malade. 
Mais moi, je suis bien d'avoir raccroché... Je peux passer plus de temps sur les chemins, m'occuper des gens que j'aime. 

Et nul n'est propriétaire de son mandat. Surtout quand comme nos élites ou nos gouvernants actuels, ils n'en sont vraiment pas dignes...



mardi 7 avril 2015

Fleurs de cerisiers, et dignité d'un homme

Les cerisiers sont en fleur. C'est joli. En tous cas, ça me plait, je ne m'en lasse pas. Et de la qualité de l'appareil photo de l'iPhone 6, qui je trouve fait vraiment des jolis clichés.

La journée a encore été difficile. Le suicide de l'ancien maire de Tours Jean Germain est une triste nouvelle.
Je retiens, de cette mort, le très joli billet d'Hervé Torchet qui rappelle qu'un élu est avant tout un être humain. Qui peut être touché par la dureté de la vie politique. Son billet m'a beaucoup touché, car quelque part il m'a rappelé deux trois petits trucs tous cons...

Je retiens le billet de mon ami Nicolas, qui cite le président du Sénat Gérard Larcher. Je reprends sa dernière phrase : 
"Jean Germain s'est senti condamné avant même d'être jugé, par un système qui n'a finalement jamais rien retenu depuis Pierre Bérégovoy. Ce système qui s'emballe sans discernement, sans considération pour l'honneur peut amener un homme à commettre l'irréparable. Un homme public a droit au respect de sa dignité comme tout autre citoyen"
Comme tout autre citoyen. Je me souviens ce que j'avais écrit à l'époque sur Eric Woerth, qui a été lynché par des militants de gauche, dont certains se sont comportés en véritable salopard. Il y avait des photos de profil Twitter qui étaient abjects à l'époque, pour un homme que la justice a toujours innocenté, mais pas les militants qui s'en sont servis pour des arrières-pensées politiques dégueulasses.
Je pense à lui, mais il y en a d'autres. Bernard Tapie (que j'aime beaucoup) me vient à l'esprit. Tout homme public a a droit au respect de sa dignité, quelque soit son étiquette politique. Certains qui aujourd'hui rappellent cette évidence l'ont zappé à certains moments, quand le combat politique tolérait quelques écarts.

Je ne retiendrai par contre pas certains autres billets, toujours aussi abjects dans cette envie toujours donner des leçons en baignant dans un cynisme puant. La dignité du très digne Gérard Larcher n'étouffe décidément pas certains d'entre nous... 

Pour en revenir aux cerisiers, ils sont en train de verdir. La floraison est décidément très éphémère. Comme nos polémiques politiciennes à la con. Si elle pouvait nous amener à garder un peu de hauteur et de respect des êtres humains...

mardi 23 décembre 2014

Mauvaise nouvelle pour la démocratie locale

Comme à Notre-Dame-des-Landes ou à Sievens, la légitimité de l'ensemble des élus locaux locaux de l'Isère se voit bafouer. Cette fois par une décision du tribunal administratif. Qui préfère accorder grâce à des opposants illégitimes, et parfois violent.


De la même manière qu'à Sievens, qu'à Lyon avec le Stade des Lumières, qu'à Notre-Dame-des-Landes, j'accorde un total soutien aux élus locaux de l'Isère qui travaillent au développement et à l'amélioration de leur territoire. 
Le progrès contre le combat d'arrière-garde de ceux qui sont "contre-tout", contre tout ce qui peut permettre à des gens de travailler et de gagner dignement et honnêtement leur vie. Je trouve d'ailleurs délirant que ces gens là se permettent de juger de l'utilité de projet qui sont proposés par des élus locaux légitime, et validés par le suffrage universel. Des associations (et leurs membres) dont on peut discuter de l'utilité par ailleurs...

Sinon, en parlant de mauvaise nouvelle, abjecte la mort d'un homme à Nantes suite au coup de folie de cet automobiliste fou (qui est un meurtrier)... 

mardi 11 novembre 2014

Souvenirs de campagne, à coté de l'Ermitage de Mayran

Un coin en dehors du joli village de Saint Victor la Coste, au milieu des vignes de l'appellation Laudun : l'Ermitage de Mayran. 

Cette petite chapelle est perdue au milieu de la plaine... Apparaissent plus ou moins le village de Laudun, le site de Marcoule, et derrière le Rhône le Mont Ventoux. Ma promenade de samedi matin était superbe, car se mêlaient ciel bleu et rougeurs de l'automne.
Et donc protégée par le Mont Cau de Saint Laurent des Arbres, ce petit Ermitage de Mayran où j'ai un joli souvenir qui m'est revenu pendant cette marche...

Un souvenir de campagne électorale. La belle, celle avec les gens qu'on aime, celle pour les gens qu'on aime. Mon ancien ami, qui fut un maire trop éphémère de mon village, et qui se préparait pour sa deuxième campagne électorale aux élections cantonales. Nous étions en Mai ou juin 2003, je ne sais plus. Après une superbe marche dans les coins que j'arpente aujourd'hui, une paella nous recevait dans ce cadre intime et rural.
Quelques mois plus tard, élections cantonales chez moi.
Mon ami ne gagnera pas. Mais il aura fait un joli score dans son village. Il était (nous étions) parti en dissidence du parti majoritaire de droite, cette UMP dont je n'aurais jamais fait parti. Et dont je me détourne tous les jours un peu plus. 

Je pense souvent à mon ami qui est mort en 2010, parti tellement brutalement. J'ai l'impression qu'il s'est passé tellement de choses. Pas que des belles, de choses...

Politiquement, quand je me retourne sur cette belle période, je constate qu'en effet la politique est un chemin jalonnée par la trahison, la haine, et des sentiments assez bas. Y compris à un petit niveau. Surtout à un petit niveau. Je ne renie rien de ce que j'ai modestement fait, mais au moment de la cérémonie de ce jour aux monuments au mort de mon village, je regardais depuis mon canapé la pluie tombée violemment, et j'étais heureux de ne plus en être.
Pour autant, il y a ces rencontres et ces gens que j'ai aimé, et que j'aime toujours. Des gens que j'ai aimé suivre. Des amis. L'ancien maire de mon village d'enfance, qui a laissé la place après 3 mandats. Cette amie ancienne conseiller régionale. Cet ami qui n'est plus là. Et d'autres personnes...
Et puis il y a les autres. Pour qui ne j'arrive pas à avoir de rancœur, c'est ça le pire. De cette période politique, d'élus, je me rends compte que je ne garde aucune rancœur. Aucune amertume.

Je me rends compte que je suis bien avec mes enfants, ma famille. Je me rends compte que certains devraient décrocher : c'est superbe de ne plus être élu, de ne pas s'accrocher à un mandat et à ce qu'il y autour.
Garder en soit ce qu'il y a de meilleurs...

Billet très égoïste ce soir. Le mandat d'élu, l'engagement politique, c'est d'abord pour soi qu'on le fait. Parce qu'on aime. Le "je m'engage pour l'intérêt général, dans l'intérêt des gens et de mon pays", c'est du pipeau. Arrêtons d'avoir cette prétention que ce qu'on fait, c'est "dans l'intérêt des gens". Soyons humble...
Billet très égoïste que je vais clore sur ces belles vignes rouges. Bébé2 est en train d'hurler. Je vais laisser l'iPad.

Je lui raconterai plus tard que le troisième prénom de son grand frère venait d'une personne merveilleuse. Et que la politique, c'est bien, mais que les gens qu'on aime c'est le plus important. 

Ca faisait 11 ans que je n'étais pas revenu au pied de cet Emitage de Mayran. Ca valait quand même le coup...

dimanche 24 août 2014

Croix gardoises et baptême

Ce matin, nous allons joyeusement assister au baptême de bébé2. Je garde pour moi ce que m'inspire le coté symbolique de cet acte (qui est important pour moi), je suis content, c'est tout. 
Aussi parce que derrière, nous mangerons et nous boirons bien. Dans ma maison, il ne manquera pas de vin...

J'illustre ce billet très court et très simple, d'un morceau de vie important pour ma famille, par quelques croix rencontrés lors de mes promenades cette semaine. J'ai beaucoup marché, et j'aime bien rencontré ces croix rurales.


En parlant de croix rurale, j'ai un souvenir personnel, lors de mon premier mandat d'élu dans mon village d'enfance. Le Maire, mon ami, m'a dit qu'il y avait "l'inauguration" de la croix au centre du village. Je ne me souviens même plus le nom de cette dernière... Il m'a demandé si je pouvais y aller avec un adjoint : j'avais dit oui.
En fait, ce n'était pas une "inauguration". Une croix ne s'inaugure pas, elle se bénit. Alors j'ai assisté à la bénédiction de la croix par le curé local, avec tout le ban et l'arrière ban clérical du coin. On a bu un coup derrière, mais ce n'était pas forcément ce que j'attendais.

J'en souris aujourd'hui. Je sais que mon ami voulait me faire une sorte de "bizutage", j'étais élu depuis peu de temps. Mais cette croix, quand j'y passe devant (souvent), j'y pense à cette "inauguration". 

J'aime bien les croix dans les champs, les prés, les chemins...

jeudi 17 avril 2014

Repos en Forez (fin d'une période)

Bonheur de passer un long weekend de 5 jours aux portes de l'Auvergne, dans ce petit village d'enfance de Falconette...
Falconette peut être fière de son papa, qui est maintenant 1er adjoint de ce petit village, celui qui l'a vu naître... Ces élections municipales ont été difficiles, très difficiles, mais quelque part il y a une petite part de bonheur, car ceux sont des élections qui partent du coeur, les élections municipales... Etre élu chez soi, là où on est né, là où sont nés nos enfants ou nos parents...
Normalement, dans le meilleur des mondes, pas celui où une république pas exemplaire donne des lots de consolations à une Voynet ou un Désir, ça devrait être ça. 

C'est aussi la possibilité de ne pas gagner. Une élection donne cette possibilité. Je n'avais jamais connu la défaite, c'est fait. Les vagues n'auront pas été toutes dans le même sens ce mois de Mars...

Je vis très bien les choses. Je suis épuisé, moralement et surtout physiquement (où le corps m'a dit que bon voilà quoi). Mais je suis bien. J'ai deux bébés merveilleux, une dame fantastique, et des amis qui font que la vie vaut vraiment la peine d'être vécu sans forcément des tonnes d'emmerdements qui font que la nuit on dort mal. J'ai de la peine pour les gens avec qui j'étais : j'en aime certains énormément.
Mais c'est le jeu.

Ce jeu qui fait que ce village qui m'a vu bourré durant mes étude est maintenant administré en partie par beau-papa. J'en suis heureux, surtout pour ce village : il sera bien servi.

Quant à moi, je vais me reposer un peu. Retraite à 36 ans, c'est très bien, ça me conservera. Mais pour mes bébés et les gens que j'aime, je n'ai pas envie de me griller trop vite...
(et je souhaite pleins de belles choses pour les gens qui occuperont le siège que j'occupais. La politique n'est pas la guerre ni la haine, et c'est surtout l’intérêt des gens qui votent pour ou contre nous). 

dimanche 25 septembre 2011

Il y a trois ans, j'étais un "Grand électeur"...

Le Gard votait pour les sénatoriales il y a trois ans. Pour le grand électeur que j'étais, cela reste un joli souvenir, que je vous invite à lire ici.

Je relis ce billet avec émotion. L'ancien maire de mon village, mon ami, était encore de ce monde. Je me souviens la route jusqu'à Nîmes : nous rigolions bien. Au retour aussi, sauf que c'était madame qui conduisait : le repas d'entre deux tours était bien arrosé...

J'avais utilisé mes trois voix pour voter pour le sénateur socialiste sortant, pour la maire UMP de Nîmes que j'aime bien. Et ma troisième voix, c'était pour la candidate modem. A l'époque, je gardais quelques bons sentiments pour François Bayrou et son Modem...

C'était il y a trois ans. Une éternité... Pour la petite histoire, je me souviens avoir reçu un virement de 27 euros... Oui, le Grand Electeur est payé (défrayé) pour aller voter. Si on veut faire des économies, il y a des pistes...

Cela reste un beau souvenir pour moi, cette journée d'élection sénatoriale. Aujourd'hui, j'ai envie de me souvenir. L'analyse politique du scrutin d'aujourd'hui, je la laisse volontiers à d'autres...

dimanche 24 avril 2011

La journée des déportés (Tenir)

Un mariage hier soir. Du vin, beaucoup. Et une tête capricieuse lorsqu'il fallait se lever ce matin... Pour une célébration modeste, mais importante pour moi. Le souvenir des déportés.

La manifestation ce matin, au monument aux morts de mon village, n'a pas soulevé les foules. Il y avait quand même, dans un coin de mon cœur, le souvenir de mon grand père, mort cet été... Il avait été un déporté. Ces journées étaient importantes pour lui. Elles le sont forcément un peu pour moi...

Un élu a lu ce matin un texte qui m'a beaucoup touché. "Tenir", un poème de Gaston Charlet. J'ai trouvé cette lecture belle, elle m'a ému. Je la retranscrit ici...


« Tenir » ce fut le verbe le plus conjugué par tous « ceux » de la concentration.

« Tenir », c’était ne pas mourir de faim, en dépit de l’indigence des rations distribuées…

« Tenir », c’était ne pas mourir de froid sur les chantiers, dans les carrières ou sous les tunnels balayés par la bise, les tourbillons de neige et les rafales rageuses de la pluie…

« Tenir », c’était ne pas tomber foudroyé par deux coups de mousqueton tirés de quelques mètres, ou le fois éclaté par le poing meurtrier d’un kapo…

« Tenir », c’était ne pas partir avec ses tripes, dans un recoin des latrines, parce que la dysenterie vous avait marqué de son signe…

« Tenir », encore et par-dessus tout, c’était ne pas laisser le « cafard » s’installer dans les esprits, le défaitisme pénétrer dans les cœurs et le doute envahir les âmes.

« Tenir », c’était penser : « Quand je sortirai de là » alors qu’on savait n’avoir qu’une chance sur cent d’en sortir.
C’était se dire : « Ils nous le paieront un jour » alors qu’on savait déjà qu’ils ne nous le paieraient jamais.
C’était affirmer : « Je n’ai pas faim » alors que la disette vous crochetait l’estomac ; « Je n’ai pas froid » quand on claquait des dents… « Je n’ai pas mal », en regardant les zébrures violettes que les lanières de la schlague avaient marquées sur vos bras et sur vos reins.

« Tenir », c’était vouloir résister avec obstination, envers et contre tout, quoi qu’il arrivât, c’était garder sa foi et son moral autant que ses os, et la peau qui les recouvrait ; c’était rester fidèle à l’idéal dont on avait déjà pu mesurer qu’il était le frère jumeau du risque.
D’un risque susceptible de conduire au-delà même de la déportation, et qu’entretenait la hantise hallucinante de la mort.

« Tenir », enfin, c’était « vouloir durer ».
Tous, ou presque tous, ont voulu.
Certains ont pu, d’autres pas.
Pour ses derniers, le destin sans doute, n’était pas d’accord. »

jeudi 21 avril 2011

Mon 21 Avril, dans mon bureau de vote (il faisait beau)

Une question posée par SarkoFrance, relayée par Nicolas. Que faisiez vous le 21 Avril 2002 ?
Je m’en souviens très bien de cette journée… Quelque soit le résultat final, c'était une journée de grand soleil : un beau dimanche de printemps...

Pour moi, c’était la première fois que je tenais un bureau de vote. Je venais d’être élu dans mon village l’année précédente, et j’étais tout beau dans mon costume cravate, pour demander les cartes d’électeurs des gens de mon village et les faire voter. C'était agréable, de voir tant de gens que je connais... C'est toujours agréable, une journée électorale.
A 11h30, une autre équipe d’élu est venu me relever. Ben oui, heure de la pause, heure de l’apéritif dans la petite salle derrière le bureau de vote. Chacun amenait une bouteille de son cru, un blanc délicat, un simple pastis, une gnole de derrière la bibliothèque… Mon ami moustachu, qui n’est plus là aujourd’hui, venait faire sa petite tournée, à l’heure où le maire du village l’offre, sa tournée.

Et l’ambiance était belle. Une ambiance d’une journée électorale dans un petit village. Où les gens sortent, se rencontrent, échangent… Une ambiance sympa, la première que je vivais. Je m’en souviendrai…
L’après-midi, j’accompagnais cet ami moustachu pour faire le tour des bureaux de vote du canton. Chaque arrêt, échange d’un petit morceau de saucisson, d’un verre de vin. Quand Lirac, Laudun et Tavel sont dans votre canton, les accueils sont toujours délicieux… Et à ce moment là, une remarque, un sentiment… Je faisais remarquer à mon ami « Le Pen fera un gros score… ». Il acquiesça. Mais nous ne pensions pas à ce deuxième tour là...

Je n’avais pas encore voté quand il était 17 heures. Pour une raison bête : je ne savais pas encore pour qui. On parle toujours de la division de la gauche en 2002. Mais à droite, les gens ont tendance à oublier qu’étaient présent au premier tour, en plus de Jacques Chirac, François Bayrou, Alain Madelin (qui représentaient tous deux des forces peu négligeables), et que Christine Boutin et Corinne Lepage pouvaient toujours grappiller…
Je ne voulais pas voter Chirac en ce premier tour 2002. Parce que l’UEM qui allait devenir l’UMP, et vis-à-vis j’ai toujours eu des réticences. Parce qu’un mandat de Chirac catastrophique, qui ne méritait pas pour moi un assentiment dès le premier tour. Parce que la mise en place d’un quinquennat, que je trouvais désastreux : on en voit aujourd’hui les stigmates, être durant tout un mandat en « campagne électorale » plutôt qu’en état d’action et de proposition.
Enfin parce que le choix politique qui s’offrait à moi était intéressant. Madelin représentait une aile libérale dont je me sentais proche à l’époque. Et Bayrou, j’avais toujours aimé sa démarche, et quelque chose me disait que j’allais adoré son action entre 2002 et 2007.

Pourtant, pour la première fois de ma vie, j’ai eu peur et j’ai voté « utile ». A 17h30 (je m’en souviens), j’ai voté Chirac.

Dans mon village, il était loin deuxième. Le Pen avait fait un score énorme. Dans mon canton, depuis longtemps communiste, il écrasait tout le monde. Et à 20 Heures, nous n’avions pas encore Twitter et des blogueurs zinfluents qui nous donnaient des tendances, je suis tombé de mon fauteuil...

Nous avons eu ensuite un entre deux tours où le grotesque frôlait avec, par moment pour moi, l’insupportable. La République n'a jamais été en danger. Chirac a eu tort de refuser le débat d'entre deux tours. Et nous avons vécu un moment où la gravité réelle de la situation ne justifiait nullement le ridicule (et quelque part le dangereux) d'une situation où la rue a pensé qu'elle pouvait se substituer aux urnes.
Une semaine plus tard, un 26 avril, je serai dans ces recoins de l’Ain où j’ai laissé tellement de (bons) souvenirs, qui reviendront comme tous les ans à la surface lorsque la télévision me parlera de l’anniversaire de Tchernobyl. Je penserai à un autre anniversaire.

C’était il y a 9 ans, le 21 Avril. J’ai souvent l’impression que depuis, rien n’a changé… Enfin si : nous avons eu Sarkozy et Ségolène Royal. La République, celle qui parait il était en danger il y a 9 ans, y a t'elle vraiment gagné au change ? Je ne sais pas...

lundi 21 mars 2011

Lendemain de cantonales.

Il y aurait tellement de choses à dire ce matin… Lendemain de cantonales dans mon canton. Toujours fatigantes, les journées électorales. Passionnantes, mais épuisantes…

J’aurais, dimanche prochain, un duel entre le conseiller général sortant socialiste, et le Front National. Le Front National arrivé assez largement en tête dans mon canton.
Je vais de suite clore le suspens, je voterai sans aucun état d’âme pour le conseiller général sortant. Il avait été l’adversaire de mon ami lors des dernières cantonales, c’est un homme pour qui j’ai de la sympathie, quand bien même j’ai de la réserve sur son parcours et certaines de ses positions politiques. De plus, j’ai une sincère amitié pour sa suppléante. Mon vote est logique...
Et bien loin des considérations nationales. Mon vote est local, pour un homme que je connais. Et que j'aime bien.
Le reste, je le laisse volontiers aux éditorialistes politiques…

Il y aurait tellement de choses à dire ce matin… Comme parler de ma rencontre, vendredi soir, avec une des "stars" de mon blog… Une personne pour qui j’ai une affection toute relative… L’ancien porte parole UMP Frédéric Lefebvre, qui est venu dans mon village d’enfance soutenir le candidat de mon canton. Un copain, que j’aime beaucoup (j’avais de l’amitié pour les deux principaux candidats républicains), et dont l’élimination dès le premier tour me peine un peu. J’aime l’homme, et je sais qu’une défaite, une désillusion, ce n’est jamais marrant…
Enfin bon. Frédéric Lefebvre était chez moi. Dans cette salle des fêtes que j’avais inauguré avec mon école, lors d’une course à pied en relais, un Lyon – Montpellier qui reste dans mes souvenirs. Et Frédéric Lefebvre a presque fait du Frédéric Lefebvre.

Presque, parce que j’ai l’impression que lunettes et nouvelle coupe de cheveux le rendent moins agressif. Bon, le discours est toujours très à droite, signe que la présidentielle risque de voir bien des sorties de route. Et l’argumentaire reste celui de mon député : si Sarkozy a déçu et n’a pas tenu ses promesses, c’est la faute de la crise… La crise… Je garde pour ma part un souvenir très fort de l’EPAD, qui, me semble t’il, n’a rien à voir avec la crise. Et qui demeure le début de la fin pour le sarkozysme officiel…

Bref, il y aurait beaucoup à dire. Sur une cantonale qui évoque pleins de souvenirs pour moi. J’aime cette élection. Demain, elle opposera un candidat socialiste, que j’apprécie, et un front national, que je ne connais pas.

Le second tour, c’est dimanche prochain. Cela fera un an que mon ami, ancien candidat en 2004, ancien maire de mon village, est mort. J’aime les journées électorales. Celle d’hier s’est faite sans lui, ma première depuis que j’ai l’âge de voter… Celle de dimanche prochain sera vraiment très fatigante…

Sinon hier soir, Marseille a battu Paris Saint Germain. Peut être l’information de la journée pour moi…

mercredi 9 mars 2011

Nous atteignions le soleil, il y a 3 ans...

(préambule : c'est un billet personnel... Alors si vous voulez une analyse sur les dernières conneries politiques et médiatique, allez chez les copains...)

C’est une journée particulière aujourd’hui… Une journée où le ventre aura fait mal dès le milieu de la nuit. Pas à cause d’un repas de la veille lourd, non. Pas à cause du fait d’avoir assisté au meeting dans mon village du candidat PS aux élections cantonales. J’aime bien l'homme (bien que le parti beaucoup moins), et en tant qu’élu local et républicain, je dois essayer d’assister aux réunions publiques qui se passent chez moi. J’irai voir le candidat UMP, qui est un copain, vendredi soir.
Il y a 7 ans, nous étions à la place du candidat, avec cet ami à qui je pense terriblement aujourd’hui…

C’est une journée particulière, le 9 Mars. Anniversaire d’une de mes plus chères amies, qui compte beaucoup pour moi, et ce depuis longtemps. Anniversaire d’un de mes plus chers amis, je m’en suis rendu compte aujourd’hui qu’ils étaient nés le même jour. Les coïncidences, des fois…

C’est une journée particulière le 9 Mars. Il y a 3 ans, mon ami dont je parlais plus haut gagnait l’élection municipale dans son village. Celui qui est le mien aussi. C’était, à ce moment là, le plus beau moment de ma vie. J’étais heureux. J’étais heureux, mais surtout pour lui, pour Guy (c’était son prénom). Parce qu’il avait atteint son rêve, et j’y avais contribué un petit peu…
Je l’aimais Guy. C’était plus qu’un simple ami pour moi. Tellement plus…
Il aura été Maire de son village pendant 2 ans. Il est mort à la fin du mois de Mars l’année dernière. Soudainement. Son cœur s’est arrêté, et je me rends compte aujourd’hui que le mien n’a pas vraiment cessé de saigner…

Depuis, il y a eu mon mariage. Guy était absent. Il souhaitait tellement nous marier, Falconette et moi… Et moi donc, j’aurais tellement été fier que ce soit lui qui préside cette cérémonie… Il n’y était pas. Enfin si, il était dans nos cœurs, à tous. Et il ne sera pas présent quand le petit Faucon naitra… Là encore les coïncidences… Les prévisions donnent son éclosion entre le 16 et le 18 Juin… Le 18 oui. Et le 16 était l’anniversaire de cet ami, qui reste encore et toujours un modèle pour moi…

Il y a trois ans, je quittais Montfaucon pour Roquemaure, officiellement. Et il y a trois ans, mon ami est devenu le maire de sa commune. Et je l’ai accompagné. Mais ce jour là, j’étais heureux pour lui. Qui n’avait pas été épargné. Mais qui avait gagné…
Je me suis toujours interdit de parler de ma vie politique locale ici, sur mon blog. Parce que ce n’est pas l’endroit. Aujourd’hui, je déroge un peu à la règle. Parce que j’ai envie de rendre hommage à un homme qui a vraiment compté pour moi. Il m’a inculqué certaines valeurs, et une manière de faire de la politique. Celle qui me semble la bonne.

Celle qui consiste par exemple à faire une campagne sans jamais critiquer, parler, pire insulter ou mépriser, ses adversaires. Centrer uniquement sur soit : son bilan, son programme, ses propositions. Et toujours les respecter ses adversaires, déjà car ils ont les couilles de se présenter. Et rien que ça, cela inspire le respect (je ne serai pas capable, pour ma part, d’aller afficher ma bouille dans les rues de mon canton). Respecter ses adversaires et ceux qui ne sont pas d'accord avec toi, toujours. Et essayer de convaincre non pas en insultant, mais en proposant et en essayant de faire adhérer.
Pendant la campagne municipale, mon ami s’était fait insulter, mépriser. Oui, il ne sortait pas de l’ENA… Personne n’en sortait d’ailleurs, mais l’attaque en « incompétence » présumée est celle la plus communément utilisée. Le mépris. Je pense que c’est une faute.
Les candidats, et les militants ou soutiens supposés de ces candidats, qui pratiqueront des campagnes puantes, faites de calomnies, attaques personnelles, insultes et coups en bas de la ceinture, ces gens là seront battus. Toujours. Quelque soit l'élection. J'en suis convaincu : les électeurs n'aiment pas les baveurs et les haineux...

Il y a 3 ans, grâce à mon ami, nous atteignions le soleil. Aujourd’hui, il me manque terriblement. Et notre village, le sien, a encore un peu à la gorge… Je pense terriblement à lui aujourd’hui. Mais y a-t-il eu seulement un jour où… ?

Un petit photomontage, fait avec une chanson qui m’évoque cette période. I Reach For the sun, du groupe Fiction Junction, monté par Yuki Kajiura. La chanson avait été utilisée dans l’animé El Cazador, mémorable pour ses musiques (parce que sinon bof).
I reach for the sun, il me plait ce titre… Tu avais atteins le soleil Guy. Maintenant, j’espère que de ta place au paradis, tu as une belle vue… (veille un peu sur nous s’il te plait…)

jeudi 9 décembre 2010

Réflexions sur ces neiges qui tombent sur nos routes et nos communes...

Il a neigé hier sur Paris. Beaucoup. Ca donne de jolies photos, et de gros bordel… La préfecture annonce aujourd’hui qu’il est préférable pour les franciliens de ne pas trop bouger aujourd’hui. Ca sera la valse des RTTs obligatoires pour ceux qui ne pourront pas arriver au boulot ce matin. Pour ceux qui y sont restés pendant la nuit par contre… ?
J’aurais du être sur Paris hier. J’aurais fait comme d’habitude sans doute. Du plateau scientifique des Yvelines à mon hôtel à Fresnes, et petit détour du coté du Kremlin pour refaire le monde avec des gens sympas autour de bière et de bons Chinons… Mais j’avais match hier soir, et les budgets de mes projets en région parisienne fondant aussi vite que tombe la neige sur la capitale, mon déplacement a été annulé… Quand je vois les informations, je me dis que j’ai eu de la chance…

Il a souvent neigé ces dernières années dans mon Gard des bords du Rhône. Généralement première semaine de Janvier. L’année dernière les neiges dans le Gard ont été fantastiques… Immense bordel également. Et pour moi, quelque jours après, une cheville qui glisse sur du verglas, et deux mois d’arrêt… Il y a deux ans, c’était toute la Provence qui était blanche de neige
J’avais écrit ce billet il y a deux ans justement. Mes premières grosses chutes de neige en tant qu’élu et vice président de ma communauté de communes, avec mine de rien deux trois responsabilités pendant ces épisodes de neige. J’avais écrit ces quelques lignes, qui aujourd’hui, à l’écoute de certaines réactions d’une bétise crasse, me paraissent d’actualité… Ne pas réécrire ce que l’on a déjà dit…
Nous sommes le Jeudi 8 Janvier 2008, et mon village est sous la neige...

« Les rues de mon village sous la neige. Dans quelques instants, je verrai les services techniques arriver avec la sableuse. Ils auront fait, ce jour et jusque tard dans la nuit, un sacré boulot...
Sans parler des dysfonctionnements dans les Bouches du Rhône notamment, un intermède... Sur nous, en tant que citoyen qui voulons que tout soit toujours parfait, et que quelque chose au dessus de nous, l'Etat, le Département, la Commune, qu'importe, vienne jusque dans notre chambre à coucher pour nous border le soir...

Lorsque j'arrive à la mairie, je croise le maire (ND le Faucon : il me manque cet ami qui est parti il y a quelques mois…). Il vient de raccrocher, quelqu'un lui a demandé si la Mairie pouvait venir lui enlever la neige qu'il y avait dans sa cour. Et il n'en revient pas, mon copain le Maire...
Je me revois quand il y avait les inondations de 2002. A la mairie du village d'à coté, nous essayions de sauvegarder ce qui était sauvegardable. Parfois jusqu'à 1m70 d'eau dans les rues : je n'avais presque plus pied, il fallait que je nage... Il y avait autant d'eau dans les maisons, ça va de soi.
Et un coup de fil d'un riverain en mairie dont le seul soucis était que les poubelles passent le lendemain, car il avait un sac plein. La secrétaire de mairie eut perdu son calme, à raison me semble t'il...

Des fois, on se demande si c'est la bêtise, l'inconscience. Ou tout simplement l'égoïsme. La déresponsabilisation. Il y avait de la neige dans mon jardin, je n'ai pas attendu que quelqu'un vienne me dégager la voiture. Et qu'on arête de me dire "il y a des personnes âgées qui, les pauvres..." Elles peuvent attendre que la neige fonde !
Parce que quand il y a des épisodes comme ça, il y a des priorités. Les voies de circulation importantes, permettre aux secours de circuler le cas échéant. Les lignes électriques, les équipements prioritaires, etc... Alors qu'il y ait un peu plus de neige que cet été devant le portail de papy Mougeot, ben merde.

On peut hurler comme quoi "les communes n'ont pas anticipé la neige". Oui, l'hiver il fait froid. Et c'est vrai que cela fait une semaine qu'on nous dit que cette journée risque d'être enneigée. Maintenant, est ce que cela vaut le coup d'investir de fortes sommes, qui pèseront fatalement sur le budget communal, pour s'acheter le matériel nécessaire qui permettra de faire face à cette journée extraordinaire. Qui n'a lieu qu'une fois tous les 4 ans (ND faucon, bon là c’est un peu plus fréquent, mais merde quand même)...

Je dirais, d'une manière caricaturale, que si j'ai le choix entre une nouvelle crèche fonctionnelle, et tout l'attirail qui nous permettre d'être comme une commune suédoise, fin prêt face à la neige, mon choix est rapide. Investir sur une déneigeuse qui ne me servira qu'une fois tous les trois ans, je ne trouve pas que cela soit un investissement raisonnable et pertinent. Il peut y avoir débat évidemment, ce n'est que mon point de vue.

Par contre, mettons en place les moyens nécessaires pour faire face à l'évènement quand il est là. En mobilisant un efficace personnel communal. Et les matériels que l'on a à disposition. Je ne pense pas que le travail a été mal fait, considérant les moyens qui sont les nôtres, au contraire… »

J’avais quand même conclus ce billet en critiquant les services de l’Etat et de la Région, qui avait fait de la Provence, et des alentours de Marseille, une zone morte et blanche…
Pour autant, aujourd’hui je me pose toujours la même question. Entre investir dans une nouvelle crèche intermunicipale, et entre des matériels et des équipes anti neige qui seront mobilisés une fois par an, je préfère le premier choix. C’est ma position, on peut la contester…

Cela n’empêche pas d’avoir énormément de compassion pour les collègues, et les autres, qui ont passé hier soir une dure fin de journée à cause de la neige…

(Finir quand même par une phrase d’optimisme. Mon beau-père qui nous avait sorti l’an passé cette phrase joliment forézienne : « Quand on pense comment on se fait chier à déneiger... Et quand on voit à la vitesse où la neige fond...ben merde »)

vendredi 22 octobre 2010

Un bon président doit il être populaire ?

Ca fait longtemps que je n’ai pas été taggué. C’est Nicolas qui propose de réfléchir sur le sujet suivant : « Un bon président doit il être populaire ? ».

Question qui fait suite à la remarque twittée de Caréagit : « suivre l’avis du peuple, ça s’appelle de la démagogie, pas de la politique ». Phrase que je trouve assez peu opportune (voire prétentieuse), mais surtout fausse. Parce que la démagogie, ce n’est pas ça. Dixit Wikipédia :
La démagogie (du grec demos « le peuple » et ago : « conduire ») est une notion politique et rhétorique désignant l'état politique dans lequel les dirigeants mènent le peuple en s'attirant ses faveurs, notamment en utilisant un discours flatteur.

Le discours du démagogue sort du champ du rationnel pour s'adresser aux passions, aux frustrations du peuple. Il recourt en outre à la satisfaction immédiate des souhaits ou des attentes du public ciblé, sans recherche de l'intérêt général mais dans le but de s'attirer la sympathie et de gagner le soutien. (...)
Je coupe, la définition est plus longue. Mais la démagogie, ce n’est pas « suivre l’avis du peuple » pour reprendre la gazouillis initial. La démagogie, c’est conduire son action politique en agissant dans la seule volonté de s’attirer les faveurs du peuple via un discours flatteur et facile à comprendre et à être acceptée. Suivre les volontés du peuple, ce n’est pas de la démagogie. C’est de la politique.
A contrario, ne pas suivre l’avis du peuple dont on est issu, s’en moquer et n’en faire qu’à sa tête, ce n’est plus de la politique. Ce n’est pas comme hurlent certains de la dictature, mais c’est une erreur. Parce que l’élu n’est élu que via la volonté du peuple. Il ne tient sa légitimité que de lui. Certains peuvent se supposer plus intelligent que tout le monde et penser que le peuple est con : souhaitons qu’ils n’aient jamais à exercer le pouvoir…

Nicolas demande si « un bon président doit être populaire ». Du moment où il ne tient sa légitimité que du peuple, via l’élection présidentielle au suffrage universel direct (à laquelle je suis très attachée), je répondrai que oui.

Avec un bémol : un mandat présidentiel dure 5 ans (avant 7), et les courbes de popularité sont très fluctuantes : le peuple varie, change d’avis, d’opinion, assez fréquemment. Et comment mesure t’on réellement la popularité ? Aujourd’hui, certains affirment « le président n’est plus populaire, il doit démissionner ! » (pour voir à sa place leurs amis, mais c’est un autre débat…). Et comment le mesure-t-on vraiment ? En mesurant la taille des cortèges dans la rue ? En écoutant juste ceux qui pensent comme soi ? En regardant des courbes de sondage, que l’on sera les premiers à critiquer s’ils sont défavorables à ceux que l’on soutient ? Ce n’est pas facile à mesurer précisément, une popularité…

Un élu n’est que rarement populaire tout au long de son mandat. Mitterrand, Chirac, Jospin, ont connu des courbes diverses. Une élection parfois triomphante et porteuse de plein d’espoir. Des trous assez violents. Parfois des rebonds, et des nouvelles victoires populaires. Et la chute.
Les 48% qui n’ont pas voté pour le président feront tout pour le rendre « impopulaire », donc la popularité n’est que partielle. Lors des victoires électorales, on voit la joie de la moitié + quelques pourcents, mais pas la tristesse des autres…

Pour moi, la popularité ne se mesure qu’à l’aune du résultat des urnes. Et à a ce propos, Sarkozy a été en Mai 2007 davantage populaire que Royal. Donc il est davantage légitime. C'est simpliste. Cela changera peut être en 2012. Mais aujourd’hui, même si la grogne est importante, le président est encore président jusqu’à la fin de son mandat.
Et il reste, à mon sens, davantage « populaire » (ou légitime) qu’une tierce personne qui arriverait au pouvoir via le hurlement de la rue, hors du circuit normal de l’élection démocratique, qui vient du peuple, avec tous les défauts qui en découlent.


Ensuite, revenons au twitt : « suivre l’avis du peuple, ça s’appelle de la démagogie, pas de la politique ». C’est doublement faux. Mais est ce souhaitable, pour gouverner un pays, de ne « pas suivre l’avis du peuple » ? Il a refusé un traité constitutionnel européen, et 3 ans plus tard on lui impose quand même par la force : est ce « de la politique » ? Est-ce de la « démagogie » de respecter le souhait, en l’occurrence le vote, du peuple ? Et est ce mal, de respecter la volonté du peuple ? Je crois que l'inverse est davantage néfaste...
Je me méfie d’une chose : c’est de ceux qui se prétendent plus intelligent que la majorité. Si on suppose, de ce fait, que le peuple, ou les « gens », sont cons, dans ce cas pourquoi leur demander leurs avis ? Supprimons le droit de vote. Ou accordons le simplement à des gens qui seront jugés suffisamment « intelligent ». Et là encore sur quel critère seront t’ils considérés comme « intelligent », capable d’exercer leur droit de vote ?
Le peuple est imparfait. Ceux qui en sont issus le sont encore fatalement. Mais je préfère encore laisser le pouvoir au peuple, plutôt qu’à quelques uns se supposant plus intelligents… La démocratie populaire reste encore la meilleure des politiques...

Je ne sais pas si j’ai répondu à la question. Je la trouve finalement assez différente par rapport au twitt initial. D’un coté le terme « démagogie », que l’on ressort comme un totem à chaque fois qu’une opinion ne nous plait pas. D’autres sortent les accusations de populisme ou de fascisme remarquez… De l’autre la notion de popularité pour l’élu, ici le président. Et au milieu de tout ça, l’affirmation qui consisterait à penser que le peuple est con, et que seuls certains ont la vérité. Et que ces gens là font de la politique, les autres non (ils sont trop cons)…

Depuis le moment où le tag est parti, j’ai l’impression qu’il a été transmis à bien des gens. Je vais donc ne faire suivre personne, ils ont déjà du être questionnés. Mais tout le monde peut y répondre…

lundi 28 septembre 2009

Le blog d'un élu local d'une petite commune...

Ce n'est pas du mien que je parle (d'abord, elle est pas petite ma commune, na :ppp), mais de ce blog ici qui s'appelle simplement Elu Local.

Je l'ai découvert par hasard. Le Wilfing est une activité dont les conséquences sont parfois merveilleuses...
J'aime le ton de ce blog. Je retrouve ce qui fait le sel d'être élu dans une petite commune... J'ai été élu de mon village d'enfance (1200 habitants) à 23 ans, et c'est sur que c'est une aventure bien différentes de la grande parade élective que l'on peut voir dans les grandes villes pendant les soirées électorales...
Je suis avec gourmandise ses réflexions pertinentes à cet élu local. Ses états d'âme aussi. Parfois, il pourrait m'arriver de me les poser, ces questions d'existence, de morale parfois.

Un excellent blog en tous cas. Qui personnellement me touche beaucoup... Je vous le fais partager avec une immense plaisir...

(PS : la photo n'a rien à voir, je suppose, avec le blog que je présente... Il s'agit juste du village de Falconette, dans le Forez... Et je l'aime bien, ce petit village...)

mercredi 5 août 2009

Quand la grippe A arrivera...

En tant qu’élu local, j’aurais connu les inondations et les incendies dans mon village. Vais-je connaître une pandémie sanitaire ?

Je ne parle pas souvent de mon mandat d’élu. Parce que pleins de choses. Entre autre car la politique municipale n’est pas un sujet dont j’ai envie de parler ici. Si je dois le faire, je le ferai ailleurs.
Ce n’est pas vraiment de la politique de la commune ou de mes petits copains élus que je vais parler. Mais de cette fameuse grippe A dont on nous rabat les oreilles, pour ceux qui ne peuvent pas se passer d’écouter l’actualité, même en vacances…

Le mardi, c’est réunion du groupe majoritaire. Essentiellement le maire, ses adjoints. Et pi moi qui vient, pas adjoint mais vice président d’une communauté de communes, c’est bien aussi même si on n’a pas une jolie et lourde écharpe bleue blanc rouge. Et donc hier notre secrétaire générale nous a exposé le plan anti grippe A que la commune présentera à la Préfecture. J’ai trouvé ça, comment dire… Science fictionnesque…Et pourtant...
J’ai été marqué par toutes les mesures exceptionnelles et d’urgence qui seront prises. Fermeture des écoles et des crèches (je suis concerné par ce deuxième point). Limitation des déplacements. Personnel minimum à la Mairie, suivant une liste des « services vitaux ». Parmi ses services vitaux, il y aura le ramassage des ordures ménagères. Cela me concerne car c’est aussi « intercommunal », mais dans le cas d’urgence, ça sera le Maire (donc le village) qui pilotera directement ce service.

Et puis bien sur les commandes de masques. Anticipées car cela risque d’être rude et peur que cela manque. Et au-delà de la mairie, l’obligation de maintenir une certaine activité économique. La déchetterie ne serait ouverte qu’un jour par semaine pour permettre l’activité économique. Une boulangerie devra rester ouverte, idem pour les pharmacies… Et un sentiment, vraiment, d’entrer dans une période de guerre.
Honnêtement, comme ça, quand on sait qu’en tant qu’élu local, on sera en première ligne, ça fait peur. Ca fait peur pour pleins de choses. Car cela parait énorme pour une simple grippe. A moins que ça soit un peu plus qu’une simple grippe, et alors dans ce cas…

Je passe le fait que l’interdiction des regroupements fera que oualou les matchs de foot. Mais en tant, entre autre, que « responsable du personnel » de la communauté de communes dont je suis vice président, et avec l’obligation que j’ai de protéger mon personnel, ben ça fout les chocottes.

Depuis le début, je me demande si les pouvoirs publics n’en font pas un peu de tonnes. Je revois Mattéï en polo vert au bord de sa piscine pendant que les vieux mourraient de chaud dans les maisons de retraite. Je pense à mon défunt lundi de Pentecôte, victime de la canicule. Et je me demande si le principe de précaution n’est pas un peu poussé à l’extrême. François Fillon ne niait pas cet état de fait : « si on n’avait rien fait, on serait critiqué d’inaction. Là on fait, on est critiqué de trop en faire. Donc bon, votre avis… », voilà en gros ce qu’il disait il y a peu. Sur le fond, il n’a pas tort. Mais quand même…

J’ai une théorie à ce sujet, ou plutôt un pronostic. Actuellement, la France ne regarde que peu la télé et les infos. Plages, repas dehors, balade en forêt, vive l’été. Mais à la rentrée…
Les télés ne vont parler que de ça. Et je crains que la psychose ne soit plus douloureuse que la grippe elle-même. Les pharmacies prises d’assaut. Un premier mal de gorge ? Ouh là là, vite les urgences. Le petit bout de chou qu’il est trop beau éternue ou a mal à la tête pour ne pas aller à l’école ? Vite, le toubib !
Et un emballement exponentiellement proportionnel à la propagation et au danger de la grippe A… Bref, un beau bordel en perspective, tranquillement préparée par nos élites en ce moment.

Je ne sais pas ce qu’il fallait faire, je ne sais pas ce qu’il faut faire. J’ai juste peur qu’on en fasse des tonnes en ce moment. Et qu’on le paye à la rentrée…
Enfin, on verra bien. On en reparlera quand je l’aurais, cette grippe… (soupir)

mardi 7 juillet 2009

Rebondir sur d'autres lectures aujourd'hui...

Y a des jours comme ça où on arrive à rien... Donc aujourd'hui, des liens que j'aurais pu mettre en avant vendredi... De billets que j'ai aimé.


* Travail le dimanche. Jean Michel Aphatie relève que dans les zones touristiques, ceux qui n'avaient pas à travailler le dimanche aujourd'hui se verront appliquer la possibilité (obligation ?) de travailler le dimanche, et sans aucune compensation salariale. Il est loin le gagnant gagnant, et encore plus loin le travailler plus pour gagner plus.
Sans prendre position pour ou contre le travail le dimanche, je trouve cela scandaleux.


* Authueil, dans son billet du jour, narre l'histoire de ce lycéen activiste lors de l'année scolaire écoulé, et qui risque de ne pas être repris dans son lycée l'année prochaine. Parce que le proviseur a des réticences à réinscrire l'an prochain non pas un lycéen engagé qui manifeste, mais un lycéen qui bloque et perturbe le fonctionnement de son établissement scolaire.
Pour ma part, je ne suis pas choqué qu'un proviseur demande que soit respecté certaines règles. Empecher les gens qui veulent travailler de travailler, qui veulent étudier d'étudier, je ne trouve pas que cela soit juste, ni efficace. Et je pense qu'il faut savoir assumer les conséquences de ses actions. La liberté d'expression ne signifie pas faire n'importe quoi dans ses actes.

Dans les commentaires de ce billet, le commentateur Prudhomme a cette reflexion : "je considère ce billet comme le premier de la série estivale des idées pour la refondation de la gauche : pour une éthique de la responsabilité (donc contre l'éthique de conviction qui aboutit aux incantations idéologiques stériles que l'on observe actuellement)". Ben oui, ça serait quelque chose de grand et d'efficace.


* L'Hérétique relate le coup de massue fiscal de Delanoé à Paris. Inférieure à 10 %, mais quand même sympa l'augmentation des impôts locaux.
Discussion sympa après. Où j'ai exprimé un sentiment. Si pendant les campagne régionale, la gauche justifie ses -fortes- augmentations d'impôts par la "décentralisation" et le pouvoir à droite à Paris, elle se prendre une rouste !

Je suis sec et cassant sur le sujet des hausses d'impôts.Mais quand j'entends le projet de Taxe Carbone qui sera encore payée par les ménages, et que je vois derrière la suppression de Taxe Professionnelle, et encore plein de dispositifs fiscaux qui seront compensés en prenant dans la poche du crétin qui travaille, ça me gonfle... C'est une politique qui va donner des choses explosives dans la société, mais bon tout le monde (droite et gauche) y va gaiement...
N'oublions pas que c'est dans les classes moyennes que le coup va être le plus rude... Encore une fois.

Et j'ajoute que la multiplications comme des petits pains des secrétaires d'état ou des commissions, au plus haut sommets de l'Etat, ne va pas faire beaucoup d'économies. Les incantations de Woerth peuvent encore longtemps rester vaines si les actes sont en contradictions avec les prières...


A part ça, j'avais pas envie d'écrire aujourd'hui...

jeudi 18 juin 2009

Soupirs d'un 18 juin...

Il y a longtemps, longtemps, le 18 Juin était la date symbole d’un renouveau. La France n’était plus la France. Et l’espoir avait disparu. Une renaissance venait de l’autre coté de la Manche, et il réapparu l’espoir. Il réapparu.
Attention, ce billet va être très personnel. Je vous préviens d’avance : si vous voulez une grande analyse politique, ou des blagues de boules, revenez demain. Aujourd’hui, je vais gémir sur mon nombril… Mais j’ai le droit. C’est mon blog (et j’écris ce que je veux dedans), et en plus c’est un 18 juin… La Saint Léonce…

J’avais l’impression, hier soir en me couchant, que tout s’était écroulé sous mes pieds. Il y a l’OM bien sur, le départ de Pape Diouf et la victoire des opportunistes qui détestent l’OM. J’ai peur du futur, très peur. Peur que Marseille l’an prochain soit le Saint Etienne de cette année, et peur que le club disparaisse.
Mais ça n’aura été qu’une pierre de plus d’une journée qui aura été pour moi la plus difficile depuis bien longtemps. Professionnellement, politiquement, humainement, personnellement. Très difficile.
Alors aujourd’hui, j’ai envie de croire en ce renouveau de l’espoir. J’y crois sans y croire, les symboles sont les bouées de sauvetage de ceux qui n’ont plus grand-chose et se retrouvent au milieu de l’océan… Mais bon…

Quand je suis dans ce pessimisme étouffant, forcément, la mélancolie reprend le dessus. Le 18 juin eu été un jour délicat pour moi, et le début de la fin de beaucoup d’illusion. Je me revois prendre cet « appel téléphonique » du 18 Juin. Une amie (qui était une amie très chère) bien plus jeune que moi, et qui commence à me planter les coups de poignard dans le cœur. Un 18 Juin. Les symboles auront morflé dans cette période. Une joie incroyable le jour de l’anniversaire de Tchernobyl. Et ce qui me reste comme parmi mes plus grandes douleurs un 18 juin, et quelques jours après un 12 Juillet, anniversaire de la victoire de la Coupe du Monde en France…
L’Equipe de France… Robert Louis Dreyfus et Vincent Labrune auront tué le rêve, et peut être l’OM (après l’avoir sauvé pour l’un… quel sadisme, ou incompétence ?). Escalette et Domenech auront tué l’Equipe de France et ce lien d’amour entre un peuple et son maillot. Ces liens d’amour qui disparaissent, ces dates symboles…

Je me suis toujours considéré gaulliste. Le Général de Gaulle reste pour moi le symbole de la France que j’aime. Une France fière de ses valeurs et de son histoire. Indépendante aussi.
Qui sait dire merde quand il est nécessaire de dire merde, fusse t’il cela choque les amis ou les adversaires, à l’intérieur du pays ou à l’extérieur. En résumé, le symbole d’un certain courage, qui fait que quand on se regarde dans une glace, on n’a pas honte de ce qu’on est.
C’est ça, pour moi, le gaullisme, au-delà de toutes considérations politiques, économiques. C’est con, mais je considère le gaullisme comme une philosophie de courage et de respect. Respect des hommes, de ses amis comme des ses adversaires. Respect des fonctions. Respect des valeurs.
Ais je été gaulliste ces derniers jours ? La réponse est non…

Je vais parler de quelque chose dont je n’ai jamais voulu parler sur mon blog. Je n'en reparlerai pas de sitôt. Un moment de ma vie d’élu. Et un moment où je n’ai pas été fier de moi, vraiment pas… Lors du dernier conseil municipal, j’ai été léger, et faible.
J’ai lu tard l’ordre du jour. Parce que beaucoup de réunion (professionnelles et d’élus, ma vice présidence me prend du temps et de l’énergie en ce moment). Parce qu’il faisait beau. Parce que je croyais le connaître. Parce que j’ai été simplement léger, et donc de fait condamnable. Les explications ne sont pas des excuses lorsqu'il y a faute derrière. Et lorsque j’ai lu complètement l’ordre du jour, c’était en séance du conseil, et je suis devenu blanc.

Parmi mes responsabilités, il y a le personnel de la communauté de communes. Je dois être un piètre chef, mais j’aurais une sale tendance à défendre avec un acharnement coupable ceux qui sont ma responsabilité. S’ils ne sont pas à la hauteur, je leur dis, les yeux dans les yeux. Mais je ne tolère pas que d’autres personnes viennent les emmerder. Le rôle d’un chef, c’est aussi celui de fusible.
Le conseil a voté une disposition qui allait à l’encontre d’un de mes employés. Pas directement, mais au final, les conséquences d’une délibération allait toucher quelqu’un qui fait un travail remarquable pour les habitants du village. Et la conséquence risque de me couter cher. Je vais essayer de le rencontrer ce soir, je n’ai pu le voir.
Et je lui dirai, ou pas, combien j’ai été faible, combien j’ai été négligent. Négligeant de n’avoir pas analysé comme je le fais d’habitude l’ordre du jour, long et touffu.
Presque trois heures de conseil, un conseil dur avec une opposition qui voulait arrogante et violente, voulant sans doute faire passer la pilule d’un 7 juin douloureux pour Solférino et Georges Frêche. Et au milieu, une délibération…Je voulais m’abstenir, faire ce geste qui montrait que je prenais ma mission à cœur, à trippe. Quitte à ce que les conséquences « politiques » soient, pour moi, explosives. Mon amie à coté de moi, une gaulliste réelle et fidèle, m’a déconseillé de le faire. Pensant qu’ajouter de l’huile sur le feu risquait de nuire aussi à l’employé que je pensais défendre.
Et surtout parce que cette délibération était, au final, très juste. Et que mon attitude, consistant à défendre coute que coute ceux dont j'ai la responsabilité hiérarchique, n'est pas forcément la meilleure... une délibération juste qui va dans l'intérêt général donc, mais qui aura une conséquence dure pour quelqu'un qui travaille bien... Et moi au milieu. Soupir énorme...
Et donc rien au final. J’ai voté pour en ne levant jamais la main. Et le soir, j’étais mortifié par ce que je considère être de la lâcheté, de la négligence, de l’incompétence. Cette chanson que j’ai Youtubifier le lendemain aurait pu m’être chanté : l’incompétence.

Je critique ces députés godillots, qui ont le courage d’une huitre. Je suis pour HADOPI mais je vote contre parce que Jean François Copé me le demande. Je suis gaulliste mais j’écris une tribune pour signaler combien c’est bien de s’essuyer sur les valeurs d’indépendance de la France et aller faire le teckel des américains en retournant dans l’OTAN. Je suis socialiste et je demande d’être solidaire avec la ligne du parti, mais quand ça ne m’arrange pas, je vote différemment.Et moi là dedans, je suis quoi ? Je vaux vraiment mieux que Lang,
que le député Gorges, que Michelle Alliot-Marie, que Yves Jégo ?
J'ai montré que non...

Ce soir, j’irai à la cérémonie du 18 Juin, dans mon village. Depuis plus de 10 ans, je n’en ai loupé aucune. A l’époque, je voyageais souvent, pour mon travail. Aussi, j’ai fait des cérémonies à Lyon, quand j’étais jeune étudiant à l’ECAM. A Marseille, à Nîmes. Mais aussi à Paris, à Gien, à Saint Quentin, à Saint Valéry en Caux, et à Blayes enfin. Ce soir, ça sera ma deuxième dans mon village. C’est tout. Je féterai aussi l’anniversaire d’une amie, celle qui est à coté de moi en conseil… Elle est née un 18 Juin.
J’aurais aimé être né un 18 Juin… Puisque la philosophie que j’aimerais essayais de suivre, et dont j’aimerais être digne, est né ce jour là…


J’avais dit que je parlerai de moi aujourd’hui. Je finis l’écriture de ce billet, qui paraitra plus tard dans la journée, avec quelques frissons dans les poignets. Hier, j’ai donc perdu un compagnon gaulliste, un peu plus vieux que mon père (ils se connaissaient, ce compagnon a eu une aventure avec ma tante…), et qui a l’âge de mon maire. Et j’ai perdu un peu de fierté quand je me suis regardé dans la glace pour me brosser les dents…
Un ami qui lit mon blog m’avait dit « on n’imagine pas ce qui se cache derrière le garçon sans allure que tu es ». Sans allure… Depuis le début de la semaine, c’est évident... Mais même derrière, en ce moment y a pas pléthores de qualités...

Sinon, pour finir sur un peu d’humour, Christine Albanel annonce qu’elle est prête à continuer. Je parlais de fierté personnelle, et de respect de ses convictions et de ses valeurs. Christine Albanel est de ces personnes qui en sont totalement dépourvues. J’espère ne pas ressembler à elle.
J’espère plutôt avoir la sensibilité du Coucou de Clavier, qui aura écrit l’un des plus beaux billets de Juin sur la blogosphère…

C’est le 18 Juin. J'ai mis les fiers Aiolos et son disciple. Mes autres références, Saint Seiya... Reprenons des forces et du courage !

dimanche 7 juin 2009

Jour de vote

Il y a quelques souvenirs, comme ça... Quand j'étais élu au village d'à coté, et que je tenais le bureau de vote du village d'à coté... C'était bien. A midi, on allait dans la partie médiathèque de la salle des fêtes, et ça mangeait et ça buvait.
Le gros cousin socialiste qui est adorable et qui m'appelait "Raffarin" amenait des bouteilles que l'on imagine n'exister que pour les jours de Noël. Et le cousin de droite amenait une verveine qui réveillerait des morts (qui pourraient ainsi en profiter pour venir voter). C'est vrai que dans ce village, sur 15 élus, j'avais beaucoup de cousins.

J'ai le souvenir de ce chien qui venait attendre son maitre sous les bulletins de vote.Et cette élection cantonale et régionale... Falconette m'avait pris en photo alors que je tenais le bureau. Mon ami ne gagnera pas les élections cantonales cette fois. 4 ans après, il gagnera la mairie, et je serai dans son bureau de vote tout à l'heure, dans le grand village d'à coté. Et content aussi.L'abstention devrait être forte. Et pour les résultats, on verra ce soir. Enfin, on verra... Je ne sais pas, j'ai une grosse journée. Avec en plus du vote, un repas de famille. Il devrait y avoir du Chateauneuf, beaucoup.
Repas ensuite pour fêter la belle saison des joueuses et joueurs de hand de Nîmes. Là, il y aura du Lirac. Beaucoup.
Après ? Ben ce soir, on risque d'être un peu crevé.
Et franchement, je confesse un intêret très modéré pour les résultats de ce soir...

Donc ça sera un suppo et au lit...

Pour conclure une beau dimanche de vote...