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mardi 6 mars 2012

Etiquetage politique et blogosphérique...

« Je ne suis pas un blog politique » avais je un jour écrit en ces lieux. Cela avait amusé les copains, j’avais même eu droit à une citation chez les modernoeuds.

Je n’ai jamais considéré tenir un blog politique, et ne me suis jamais considéré comme un « blogueur politique ». Je parle politique, beaucoup. Parce que ça me plait. Ca me plait d’essayer d’analyser, ça me plait de critiquer, ça me plait de discuter sur tel ou tel sujet. Avec des gens qui ne pensent pas forcément comme moi, et avec qui la discussion est non seulement possible, mais également agréable.
Ca me plait, la politique. Comme le foot me plait. Mais mon blog n’est pas considéré comme un blog sportif. Suis-je considéré comme « blogueur marseillais » ? Habitant loin de cette belle ville, et étant attaché à mon Gard, cela sera imparfait.

En ce moment, c’est la fête à l’étiquette en ce qui me concerne.
Pour certains, je suis « blogueur de droite ». Parce que je n’ai aucune confiance en le Parti Socialiste.
Pour d’autres, je suis « blogueur de gauche » (si, si…). Parce que je ne suis pas fan de Nicolas Sarkozy, dont j’ai régulièrement critiqué l’action.

La semaine dernière, Science Politique me mettait dans la case des « blogueurs de gauche ». J’ai ri. J’étais pas le seul. Comme me le faisait remarquer l’ami Mathieu, ils n’ont pas lu les blogs. Ils ont vu que je n’étais pas fan de Sarkozy et très critique sur ses actions, donc j’étais « de gauche ». Ah bon ? C’est faux. Mais bon, j’étais d’humeur joueuse, j’ai pris ça par-dessus la jambe.

Pour Elmone, je suis par contre un soutien du gouvernement actuel. J’avoue avoir été plus vif (je le regrette). Qu’il ne me lise pas ne me dérange pas. Qu’il me mette dans le même panier qu’un Corto qui me trouverait presque gauchiste (lui aussi) déjà un peu plus. Qu’il m’étiquette soutien d’un gouvernement dont j’ai régulièrement critiqué l’action et les positions m’est désagréable. Parce que c’est faux.

Aujourd’hui, Philippe Méoule (que j’aime bien) me considère « hiérarque d’une droite groguie ». J’ai beau lui dire que je trouve que c’est caricatural, que c’est faux, et quelque part que je considère ça désagréable (aussi parce que c’est caricatural et faux), mais il "persiste et signe". Bon…
Comme il me répond, avec amusement (et très sympathiquement) : « maintenant, il est vrai qu'étant de droite, on n'est pas obligé d'être sarkozyste, on peut être villepiniste, boutiniste, dupont-aignantiste, moriniste, borlooiste, guéantiste, guainoiste... :-))) ». Oui, on peut être tout ça. Il a oublié libéral, gaulliste, chiraquien, bayrouiste aussi… Ou rien du tout aussi, c’est permis.

Il a aussi oublié, politisé et militant qu’il est, qu’on peut aussi n’être qu’un simple citoyen sans étiquette, qui vote comme il l’entend. Que l’on peut avoir une sensibilité personnelle (ce n’est pas un drame, et la mienne est à droite), mais que l’on peut avoir une réticence à être gêné par ces étiquettes caricaturales.
Je n’ai pour ma part aucune honte par le parcours politique personnel qui est le mien. Au RPR de 95 à 2000. Et puis les 20 ans arrivant, une envie d’être détaché de ces partis politiques, parce que la liberté aussi c’est bien. Et qu’à l’intérieur de ces chapelles, je ne me sentais pas très bien.
Je n’ai aucune honte des derniers votes qui furent les miens. Chirac en 2002. Bayrou puis Sarkozy en 2007. Aux cantonales, pour le candidat de droite au premier tour, pour le socialiste au second. Bref, un citoyen qui se positionne par rapport au choix qu’on lui donne.

J’ajoute un dernier point. Il y a, dans une certaine blogosphère (ou twittosphère) de gauche, de quelque chose qui me contrarie... Pour eux c’est bon, l’élection est gagné, la gauche est quasiment au pouvoir, c’est très bien. Les sondages leur donnent raison, le bilan du sortant est pitoyable, sa campagne est pour l'instant consternante, et c’est évident que je ne vois pas très bien comment la situation peut leur échapper.
Par contre, il y a quelque chose de très désagréable, comme cette envie de « taper du « pas de gauche », du « de droite ». De tous les mettre dans un même paquet. Tu n’es pas de gauche ? Tu ne souhaites pas d’un gouvernement avec les verts et le Front de Gauche ? Tu es donc un ennemi. Même si tu n’es pas dans la bataille militante, tu es un ennemi. Tu ne penses pas la même chose que moi, tu es un ennemi. Bon…

Et soit dit en passant, c’est gentil aujourd’hui. Mais demain si la gauche passe, ceux qui ne sont pas de gauches auront droit à quoi ? Un coupage de leur blog et suppression de leurs comptes Twitter ? Attaques virales ? Des coups de pieds dans la bouche ?
En tous cas un moment de joie pour ceux qui vont gagner c’est évident, mais aussi un lâchage qui risque de faire très mal. 10 ans à être dans l’opposition nationale, ça risque de faire drôle quand la soupape va péter. Et je crains que l’humanisme et la tolérance républicaine ne sortent pas gagnants de cette phase… J’espère me tromper, et je sais pour beaucoup cela ne sera pas le cas… Mais quelques craintes quand même…

En résumé, je n’aime pas cette période dans la blogosphère. Je la regrette un peu. Et du plaisir, c’est clair que je n’en prends pas. J’ai suffisamment à faire dans la vraie vie pour rajouter des polémiques et des frictions supplémentaires dans un lieu qui est un espace de plaisir pour moi.

Enfin, on verra bien la suite. Tout ceci n’est pas bien grave remarquez… On peut faire autre chose que du blog après tout…