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mardi 9 juin 2015

Més que une polémique

Quelques phrases prises dans le dernier très bon billet de Philippe Bilger, intitulé : « Manuel Valls et d’autres : l’opium des pouvoirs ».
Pourquoi notre République parle-t-elle si volontiers de la morale en gros et la respecte-t-elle si peu au détail ?
Comment ne pas être étonné en effet par la multitude des dénonciations abstraites et par les transgressions concrètes qui viennent contredire le bloc éthique et vertueux dont le principe nous est quotidiennement asséné ?
Cette interrogation me semble centrale sauf à se satisfaire d'un hiatus qui met la pureté verbale et de façade d'un côté et le plaisir, les tentations, les accommodements de l'autre.

Le billet part de l’histoire de la finale de la Ligue des Champions. Le voyage congrès du PS – Stade de Berlin, au frais de notre bon état providence. L’assumation claire de la part du premier ministre de cet acte. La défense assez mauvaise de la part de l’exécutif (« c’est pour voir Michel Platini », « c’est ma passion pour le foot », « et de toutes façons à droite ils ont fait pareil », etc…).

Karl Marx prétendait que la religion était l'opium du peuple, le cœur d'un monde sans cœur. Il y a aussi un opium des pouvoirs. Ils ont besoin de consolation.
 Le voyage purement ludique du Premier ministre à Berlin, aux frais de l'Etat, scandaleusement approuvé par le président de la République - on se serre les coudes et les intérêts se protègent -, les dérives de Mathieu Gallet et d'Agnès Saal, hier les affaires Cahuzac et Thévenoud, Stéphane Richard qu'Orange légitime à proportion même de ses mises en examen, Nicolas Sarkozy oubliant que maintenant il a à jouer le rôle du modeste, le CSA qui, lui aussi, a envie d'une pincée d'arbitraire et de partialité, tout ce qui prospère dans la périphérie des pouvoirs, tout ce qui gangrène les images des institutions et des services publics - tout cela, à des degrés divers, relève de la même tendance : on se détend dans l'illégitime, l'indécent ou le culte de soi parce que, pour l'essentiel, on n'en peut plus !
Normalement non, on n’en peut plus. Surtout de voir que le changement avec les anciennes pratiques et les anciennes méthodes, c’est pour jamais.
L’exemple n’est donné par personne, à nulle part. Avec cet argument que je trouve atroce : de l’autre côté ils font pareil. A l’époque Vanneste répondait à Frêche. Aujourd’hui la passion du sport de Valls répond à la passion des cigares de Blanc. Passions financés par nos impôts : les miens ont bien progressé depuis trois ans…
Nous ne progresserons jamais.

Je trouve que cette polémique est plus qu’une simple polémique. Mais je sais qu’elle sera balayée demain par une autre. Parce que l’information va vite, et qu’on oublie la polémique d’il y a trois semaines pour se projeter sur la prochaine.
Rolland Cayrol disait hier dans « C’est dans l’Air » que les militants socialistes étaient gênés à Poitiers quand ils ont su que leur premier ministre partait en avion d’état à Berlin pour applaudir Barcelone. Aujourd’hui ils ressortent des vieilles histoires sous Chirac et Sarkozy. Et demain, le militant de droite ressortira Cahuzac et l’avion de Valls pour défendre les conneries de leurs camps.
Nous ne progresserons jamais.

Notre démocratie est malade. La politique par l’outrance et l’invective publique portée par un Mélenchon a fait des émules. Sarkozy, Cambadelis, UMP ou socialistes, gouvernement ou opposition, les discours sont violents, clivants, tirent l’ensemble vers le bas. Nous ne progressons pas.


La finale était belle. Barcelone est un beau champion, la Juventus était un beau finaliste. Mais chez nous, notre politique est à l’image de notre football français. Malade. 
Progresserons nous un jour ?

Edit 18h : Finalement Michel Platini arrive à la rescousse de la morale tout ça. Il confirme que c'est lui qui a invité Manuel Valls, pour une réunion sur l'Euro. Il aurait pu réagir plus vite, et la majorité aurait pu accorder ses violons pour défendre son premier ministre et sa "passion" du sport. 
Je me demande si tout ceci est bien crédible, mais bon la crédibilité, est ce important après tout ? (demain on aura oublié...)

jeudi 6 mars 2014

Tomber sur un Buisson ou un Belkacemi

Tout a été dit sur l’affaire Buisson. Je ne rajouterai rien. Sinon que cela ajoute à mon écœurement, déjà très fort par un début d’année qui a commencé sur les chapeaux de roue. Je n’avais déjà pas une grande affection pour Patrick Buisson auparavant. Aujourd’hui…

Je me souviens de « l’affaire des quotas » en équipe de France. L’affaire où Laurent Blanc et quelques responsables avaient été enregistrés à leurs insu par le sinistre Mohamed Belkacemi. Qui avait ensuite transmis l’enregistrement pirate à Médiapart, qui s’était empressé d’en faire une affaire. 
Alors que pour moi la véritable affaire, le véritable scandale, c’était qu’une personne puisse enregistrer des personnes sans leurs consentements, pour leur voler des paroles, et ensuite en faire une utilisation plus ou moins morale.
J’avais, à cette époque, apporté un soutiens total et sans ambiguïté à Laurent Blanc et son staff. J’avais exprimé mon dégoût vis à vis de ce Mohamed Belkacemi, qui s’était livré à des actions assez méprisables.

J’avais écrit un billet : « l’espionnage et la délation font elles parties du travail ». Ce triste personnage, Mohamed Belkacemi, avait sorti l’argument suivant « je n’ai fait que mon travail ». Quelque part Patrick Buisson pourrait également sortir cet argument délirant : il n’en resterait pas moins abject.

Finalement, nous pourrions tous tomber sur des Mohamed Belkacemi ou des Patrick Buisson. Se faire enregistrer malgré nous, se faire voler nos propos.
Tout à l’heure, à la machine à café, je disais des conneries. Je racontais la blague du papa ours qui dit à ses enfants ours « pour faire les enfants, le papa met une graine sur le ventre de la maman, et il la pousse dedans le ventre avec sa grosse bite ». J’aurais pu être enregistré… Nous aurions pu être enregistrés, car nous étions plusieurs. La personne avec l’enregistrement n’en aurait rien fait. Mais ça m’aurait emmerdé.

Quand j’ai des discussions plus sérieuses dans mon bureau, ou à la mairie, c’est pareil. Je pourrais tomber sur une personne que je pense connaitre, qui pourrait me faire un coup à la Buisson. C’est presque effrayant à bien y penser. C’est effrayant.



Je n’arrive pas, plus, à rire de ces histoires… Je laisse à d'autres le soin d'en tirer des conclusions politiques ou politiciennes, d'en faire une instrumentalisation militante. Mon seul sentiment est une nausée qui ne passe pas, depuis un bon moment. Je suis peut être malade.
Ou bien est ce notre époque qui l'est, malade...

jeudi 21 juillet 2011

Le cas Banon ouvert tout l’été…

J’avais écrit, au moment où Tristane Banon avait porté officiellement (et très opportunément) plainte contre DSK, toute la suspicion que j’avais à son égard. Un peu la même impression qu’être en face d’un bon petit vautour qui se dit « tiens ? Le gars là bas en bas saigne encore un peu, je peux peut être me régaler d’un petit steak de bras avant que ça finisse de cicatriser : allons y gaiement, personne n’y verra rien… ».

Et puis les choses ont quelque peu évolué dans mon esprit. Non que je considère que DSK soit forcément ce coupable qui doit être égorgé en place publique : je continue à penser que cette histoire n’est peut être qu’un coup de pub. Et je continue à penser que la présomption de culpabilité est chez Tristane Banon.
Encore moins que je valide l’affirmation de François Hollande, qui hurle à la « manipulation politique » : elle a bon dos, cette manipulation politique. Que François Hollande, qui n’a peut être pas été le meilleur premier secrétaire de l’image du Parti Socialiste (mais bon, apparemment il n’a pas bourré d’urnes lui…), voit exploser devant lui des bombes qu’il n’a pas voulu éteindre lors de son mandat, c’est son problème. Qu’il hurle au complot aussi d’ailleurs, et si ça le rend un peu ridicule et, de fait, beaucoup moins présidentiable également…

Non, ces derniers jours m’ont rendu Tristane Banon beaucoup plus sympathique, même touchante. Parce qu’un nouveau personnage est arrivée dans l’histoire, et l’a beaucoup ouvert dans les médias : sa maman Anne Mansouret.
J’ai le souvenir de son interview aux Grandes Gueules d’RMC info, vraiment stupéfiante. Cette mère décrivait sa fille d’une manière vulgaire (évoquant ses « plans cul »...), et semblant l’instrumentaliser et la sacrifier pour sa propre carrière politique. Il est bon de rappeler que maman demeure aujourd’hui encore conseiller général et vice président socialiste d’un conseil régional : ce n’est pas n’importe qui.
Et donc hier maman revient sur le devant de la scène, parlant de manière très classe de la manière brutale donc elle a été culbutée par DSK. Oui, j’utilise des mots vulgaires et rabaissant pour la femme (que les féministes extrémistes qui se sont régalées ces derniers jours me pardonnent, ou m'oublient), mais ce n’est pas moi qui ait commencé…

Et donc au milieu de ce cabanon bien sordide, la fille. CC met en avant ce livre qu’avait écrit Tristane Banon, en 2003. Le titre est joli : « j’ai oublié de la tuer ». CC narre sa rencontre, à l’époque, dans la délicieuse ville de Chambery, avec Tristane Banon. Qui, dans ce livre, parle des rapports particuliers et houleux qu’elle a eu avec sa mère…

Aujourd’hui, je ne sais pas si Tristane Banon est victime de DSK. Mais qu’elle soit une victime, ça ne me fait aucun doute. Déjà des ambitions d’une maman qui voulait être, il y a peu, candidate aux primaires socialistes pour la présidentielle.

En tous cas, ce cabanon est bien glauque. Cette histoire de plainte risque de polluer la vie politique (et pas uniquement le PS) pendant un bon petit moment. C’est dommage.
Aussi et surtout pour Tristane Banon, qui risque de voir coller sur elle une image déplorable pendant de biens longues années. Je ne suis pas sur qu’elle le mérite. Pour sa mère en tous cas, je serais moins sympathique…

jeudi 7 juillet 2011

Un cas Banon poussiéreux, qui sent le renfermé...

Sur le jeu de mot, une nouvelle fois le Canard Enchainé est à louanger. La une de ce mercredi est magnifique : « DSK passe de la prison au cas Banon », et c’est magnifique. Il n’empêche. Même si une procédure judiciaire est lancée, cela n’interdit pas d’avoir quelques sentiments sur cette nouvelle nouveauté, la plainte de Tristane Banon lancée cette semaine contre DSK (qui allait mieux, merci pour lui).

Les faits sont vieux, et apparemment l’histoire est connue. Une biographie sur DSK, dont j’ai oublié le nom de l’auteur, était sortie y a quelques temps. Elle évoquait cette histoire. Avec un point de vue bien différent de celle de la plaignante. Une plaignante dont personnellement j’ignorai le nom, avant ce 15 Mai où tout a basculé pour DSK, et où beaucoup de poubelles se sont ouvertes…

Ce 15 Mai, j’ai appris le nom de Tristanne Banon. J’ai appris aussi que les primaires du PS avait une candidate du nom d’Anne Mansouret. Je ne connaissais pas du tout, et j’avais zappé, comme je pense beaucoup, cette candidature. Et depuis quelques jours, on apprend aussi bien des choses sur cette galaxie.
Un article du Parisien hier mettait en avant, pour la plaignante, une demi sœur qui fut la femme de Pierre Lelouche, député UMP qui avait battu à l’époque DSK aux législatives. Une marraine qui est la deuxième femme de DSK. Et donc une maman candidate aux primaires du Parti Socialiste (qui a retiré sa candidature en début de semaine par contre)… Bon, pourquoi pas.

Non, pour ma part, j’avoue avoir appris avec un sourire ironique la nouvelle de la plainte de Tristanne Banon. C’est méchant de ma part sans doute, et le féministe convaincu qui pense que femme ne peut pas mentir et que l’homme est forcément un gros porc me gueulera à la figure « et la victime, patati, patata ».
Mais lire lundi, de la part de la plaignante, une déclaration du genre : «voir DSK libre me rend malade, c’est pour ça que je porte plainte maintenant », ça me donne moins envie de compassion que de me souvenir ce que faisait DSK durant ces 10 dernières années. Où entre sa traversée du désert post 2002, sa défaite aux primaires socialistes en 2006 (où politiquement il n’était plus grand-chose), et sa renaissance triomphante au FMI et aux portes de l’Elysée, il ne m’avait pas semblé une forte « absence de liberté » pour ce dernier…
Non, désagréable impression de voir quelques vautours se refaire le bec, parce qu’il faut bien manger. Et que la chair n’a pas encore trop cicatrisée, et que l’emballement médiatique est ce qu’il est, en pleine forme merci pour lui. Désagréable impression…

Non, cette plainte tardivement déposée, à un moment où l’actualité est ce qu’elle est, me laisse les bras balans. Peut être y a-t-il eu tentative de viol en 2003, et la justice fera son boulot, sans nul doute qu’elle le fera très bien. Peut être que comme l’évoquerait la biographie du gars dont j’ai oublié le nom, mais il repassera bientôt sur RMC, il ne s’est rien passé d’autres qu’une interview qui n’a pas été validée à postériori par DSK. On verra bien…

Mais tout ceci est bizarre. Tout ceci contribue à une ambiance vraiment spéciale. Je ne sais pas quelle cause sert cette plainte. Je ne sais pas… Je ne sais pas non plus, remarquez, à quoi rime un appel à la candidature de DSK aux présidentielles. Sinon à bien plomber, un peu plus, le candidat socialiste qui sortira des primaires (mais vu beaucoup de chose, une réelection de Sarkozy ne me dérangerait pas du tout…).

Non, tout ceci est bizarre. Ce cas Banon ne m’inspire pas. Sinon des sentiments pas forcément positifs pour la plaignante. Ce qui, si les faits sont vraiment avérés, est nul de ma part. Mais bon, non, trop de zones d’ombre, trop d’opportunisme… Trop de chose qui me rendent mal à l'aise.
La suite au prochain épisode ?

vendredi 1 juillet 2011

DSK, le film continue (et c'est pas fini...)

Dans quelques instants, le film DSK va reprendre. Encore une fois, je me retrouve un peu groggy par ces nouvelles...
Je me revois ce dimanche matin, quand la nouvelle de son inculpation est tombée. Je me revois les jours suivants, où j’exprimais ici ma gêne profonde devant les images de DSK le teint jaune et blafard, sur le banc des accusés. Je me revois dans la maternité, à voir la scène où DSK plaidait « not guilty ». Ce matin, quand j’ai entendu la nouvelle de ce nouveau rebondissement, je devais sans doute avoir la même expression intérieure… Mélange de surprise, de gêne, de mal de ventre… Un malaise sincère et réel

Mes sentiments sont assez peu différents de ceux que j’ai exprimés ici. J’ai été surpris de voir que le sondage RMC sur les personnes les plus impopulaires du moment mettait DSK en tête. Oui, surpris… Autant je trouve l’acte dont était accusé DSK insupportable et inqualifiable, autant j’ai trouvé les vagues d’étrons qui ont été balancés par certains sur l’homme Strauss-Kahn réellement minables.

Je ne parlerais pas des leçons de morale dispensées ci et là, d’un féminisme qui desservira au final la cause qu’il prétend défendre. Je ne parlerais pas de ces extrémistes de la pensée qui appellent le lundi à la tolérance et la compassion, et le mardi te crucifie parce que tu exprimes une opinion qui leur est insupportable.
Je citerais juste le billet du très bon Chafouin, au titre assez clair : « Affaire DSK, les affabulatrices ennemies des femmes ». Je ne sais pas si l’employé du Sofitel est, ou non, une affabulatrice. Si tel est le cas, ça rendrait encore plus ridicules qu’elles ne l’étaient les hurleuses du tribunal, avec leur « shame on you » qui pourrait leur être retournée…

Maintenant, si ce retournement de situation en appelle encore d'autres ? Aujourd'hui à 16 heures, la culpabilité de DSK parait moins évidente. Qu'en sera t'il ce soir à 20 heures ? Et après ? Remarquable film, où l'accusé peut être victime, et vice versa..

Je n’ai finalement pas lu beaucoup de billets ce matin sur le sujet. Je met en avant celui, pertinent comme toujours, de Toréador. Qui remarque que dans la semaine où Aubry se déclare candidate et ou Lagarde est nommée à la tête du FMI, un coup de théâtre favorable vient servir DSK. Le destin est parfois d’un taquin…
Je vais citer sa bonne formule : « DSK était sur la case "Prison", et il va en sortir finalement au bout de deux tours. Manque de pot, ses petits copains du PS ont vendu ses maisons et ses hotels aux autres joueurs. ». Du bon Toréador…

Après, toujours sur le thème politique et politicien, l’ami Yann réécrit un peu le scénario des primaires. Disparitus écrit un billet au titre évocateur : « DSK, le complot, les primaires ». Rimbus nous parle de « l’effet papillon de l’affaire DSK » : il est poétique.
Par contre Dadavidov s’en fout : il nous parle de ses 10 pochettes de CD préférés. Et son billet est, ma foi, très bien…

Non, le film va continuer. Ce soir, le show sera moins à Monaco qu’au tribunal de New York… L’histoire est encore loin d’être finie…
Et 2012, c’est loin encore…

samedi 5 février 2011

"Le camp d'en face pue plus que le mien"... Vive la politique

Nicolas tape sur Authueil qui tape sur le PS en mettant en avant la condamnation de Pierre Mauroy et de Lyne Cohen-Solal pour emploi fictif.
Il fait un peu comme moi, l'ami Nicolas. Un truc pas joli touche son camp, il en profite pour taper sur celui d'en face. Vive la politique...

Comme j'ai dit tout le mal que je pensais de l'affaire MAM, et comme je dis régulièrement tout le mal que je pense des trucs moches qui touche mon supposé camp, je n'aurais normalement aucun état d'âme à parler de cette affaire. Qui illustre tout ce que je déteste dans cette gauche morale qui se suppose la plus blanche et plus pure dans ce monde laid de la politique.
Lyne Cohen-Solal avait combattu Jean Tibéri à Paris, en mettant notamment sur combat sur l'axe de la morale. Avec un adversaire comme ça, elle aurait été bête de s'en priver. Elle se fait condamner au final... L'humilité...

Je pourrais parler de cette affaire qui condamne le PS, mais en fait je n'en ai pas plus envie que ça. Mais bon... Cela confirme ce que je pense, à savoir que le PS ne me semble pas plus armé que le pouvoir actuel pour mettre en place cette "République irréprochable" que l'on nous a promis, et que j'appelle de mes vœux. Lorsque j'ai fait ce constat, je ne saute pas de joie dans ma maison. Cela ne me ravi pas.

Nicolas écrit "Ils sont contents, à droite, quand ils trouvent une affaire un peu sale pour la gauche". Sans doute. Je ne me sens pas concerné par ce commentaire, un peu bête et manichéen. Je pense que Nicolas se trompe.
Lorsque Julien Dray ou Ali Soumaré s'était fait vomir dessus, j'ai écrit tout le mal que je pensais de ces boules puantes et de ces acharnements. Lorsqu'il s'est révélé que le PS trichait allégrement sur son scrutin interne, j'ai là aussi exprimé mon malaise. Je n'ai donc eu aucun état d'âme d'exprimer le dégout que m'inspirer cette chasse au Woerth durant cet été.
Alors on peut bêtement politiser et instrumentaliser, à des fins militantes, des affaires puantes. Je trouve ça abject, et dangereux.

On discutait, sur le dernier billet, avec Dadavidov. Notre conclusion était la même : notre république ne tourne pas rond. Après, là où nous sommes en désaccord, c'est que je ne crois pas que ce PS là, celui de Reims et du Languedoc Roussillon, donnera plus de morale à notre République. Après, ne me demandez pas "et qui alors ?". Je ne le sais pas, et je ne suis pas là pour donner des solutions, simplement pour exprimer ce que je ressens.

Alors non. On ne se fout pas des affaires qui touche le parti socialiste à Marseille, et on ne se fout pas des affaires qui touche des élus. De tous bords. Même s'ils ne sont pas au gouvernement : être dans l'opposition n'autorise pas à faire des trucs moches parce que le pouvoir en fait.
Non, "on" ne s'en fout pas, mais je pense que personne ne peut et ne doit s'en réjouir.

Et tiens ? Je vais reprendre la conclusion de mon dernier billet (oui je me cite), parce qu'elle me plait :
Pour autant, je cite à nouveau Antidote. Qui appelle chacun à se souvenir du proverbe africain « le singe qui monte au cocotier doit avoir le cul propre »… Davantage d’humilité et de retenue ne me choquerait pas…

(source photo)

vendredi 9 juillet 2010

« De toutes manières, ils sont forcément coupables »

De quoi, nous le saurons plus tard. Mais que cela soit Karachi, Bentencourt, ou quoi que ce soit d’autres, Nicolas Sarkozy doit avoir son « Sarkogate ». Certains en rêvent, et c’est mal de ruiner les rêves des gens. Je rêve pour ma part d’une République apaisée, et d’une démocratie « normale », sans haine du camp d’en face, mais je demande là un miracle.

« De toutes manières ils sont forcément coupables », c’est une phrase que j’ai souvent entendu hier, au boulot. De personnes qui ne sont pas forcément politisés, et qui n’ont pas d’intérêt politique particulier, à la différence de quelques blogs de gauche qui roulent pour leur parti (si on peut salir le camp d’en face, c’est mieux pour faire passer le sien). Ces personnes là, qui voteront, ont leur opinion, et rien ne leur fera changer d’avis : « ils sont coupables ». Et pour eux, le « ils », c’est la bande à Sarkozy.

Il faut reconnaitre que le mode de défense du camp UMP prête à rire, ou à soupirer, ou les deux à la fois, selon notre camp, notre sensibilité, notre degré d’exigence envers la classe politique. J’ai une sensibilité de droite, qui se trouve renforcée quand je constate, par moment, l’intolérance du camp d’en face vis-à-vis qui ne pense pas forcément comme eux.
Je constate, en tant que personne de droite, la « garde rapprochée du Président » qui va défendre ce dit Président. Montent au filet les inestimables Lefebvre, Paillé, Morano, Estrosi, Bertrand. Je n’ai pas envie de les croire
Je vous dirais que quand en face les accusations sont portés par des Montebourg ou Mamère que j’estime au moins aussi peu que les UMP officiel du dessus, j’ai la même réaction de rejet intellectuel. Mais quand même…
Quand Lefebvre parle, j’ai l’impression qu’il me ment et se fout de moi. Déjà, il ne regarde pas la caméra quand il parle au micro, il parle au journaliste. Donc pas à moi. Donc il se fout de moi…

Donc je comprends la réaction que mon copain de travail qui décide pour qui voter une heure avant d’entrer dans l’isoloir. « Ils sont forcément coupables », c’est évident qu’avec Lefebvre et Paillé comme avocat…

Dans le « ils sont forcément coupables », je ne parle pas des blogueurs « de gauche ». Pour la plupart, Sarkozy « doit » être coupable. Alors que la fameuse comptable revienne sur certaines de ses déclarations, c’est pour eux forcément « manipulation, rideau de fumée, etc… ». Et si, plus tard, des faits viennent étayer une vérité comme quoi l’UMP officiel et son chef sont un peu moins mouillés que ça, ben… Ben non ! Ils sont coupables, illégitimes, donc on les charge. Et si on les a pas sur Bétencourt, on les aura sur Karachi, ou sinon on trouvera. Ils sont forcément coupables. Donc acte.
Et si on leur dit qu’actuellement des élus PS à Marseille se font épingler par une justice qui veut démanteler certaines pratiques, ils répondront « c’est un coup de l’Elysée pour détourner l’attention ». Ah bon…

Sur ce point là remarquez, ils n’ont peut être pas tort. J’imagine, disons pour après le 14 Juillet, une « affaire » qui sera sortie par un autre journal forcément indépendant, qui révèlera un « scandale » coté gauche. Déplacement de curseur. Et j’imagine, sans trop de mal, que dans certaines officines ils y travaillent.
Quand brule la pinède, certains préfèrent arroser d’essence les pins parasols du bois d’en face. C’est con mais ça brule aussi… Et je n'ai pas l'impression que la bande à Lefebvre soit d'une grande subtilité...

Non, je parle de ces personnes, l’immense majorité dixit Nicolas (et il a raison) qui ne sont pas politisés, et qui réagissent via TF1 ou les médias d’une manière générale. Certains les rencontrent dans les bistrots. Moi, c’est plus à la machine à café du boulot ou aux buvettes dans mon village. Remarquez, on boit quand même…
Une réaction entendue samedi m’avait marqué. On parlait bien sur de l’affaire Woerth. Et on dérive en arrivant sur Strauss Kahn. Et la phrase d’un gars, qui vote à gauche en plus « De toutes façons DSK il est mouillé par la justice aussi ! Rappelle-toi l’histoire des mutuelles étudiantes quand il était ministre ! ». Ah… Euh, je lui réponds que la justice l’a blanchi sur cette affaire… Putain, que n’ai je pas dit… « Mais ils font pression qu’est ce que tu crois ! DSK il est forcément coupable aussi ! ». Forcément coupable, même si la justice dit que… Bon…
Derrière, un gars (plutôt très à droite celui là) embraye sur Julien Dray et ses montres. Je ne lui répond même pas que la justice l’a plutôt lavé… Et je constate que le sondage comme quoi 64 % pensent que le personnel politique est corrompu est peut être loin de la vérité...

Je ne partage pas l’avis, populiste et franchement minable, de Xavier Bertrand quand il dit que c’est la faute d’une certaine presse. D'une manière, quand une personne manipule avec autant de légèreté l'adjectif "fasciste", je le zappe !
Ce n’est pas de la faute de MediaPart si des faits existent. Ce malgré leur manière de les mettre en avant. Pour autant, je ne suis pas d’accord avec la supposition populaire qu’il « n’y a jamais de fumée sans feu ». La tarte à la crème de la présomption de l’innocence n’est pas, justement, une tarte à la crème. Que l’on peut tendre quand c’est un « copain politique » qui est en difficulté, et que l’on retire quand cela touche un pouvoir que l’on combat.
Je pense quand même que vouloir faire une campagne électorale basée exclusivement sur des « affaires » est quelque chose de dangereux. Parce que les retours de flamme sont toujours douloureux. Et parce que je n’oublie pas 2002. Jacques Chirac se représente, et il a les pompes pleine de merde coté affaire… Pourtant, le 21 Avril passe par là, et il est réélu…

J’ignore si Eric Woerth est coupable de quelque chose. J’ignore s’il y a eu fraude fiscale. J’ignore si le parti socialiste marseillais est mouillé dans des choses pas belles. J’ignore mais je ne m’en fous pas. Je voudrais bien connaitre la vérité, la vraie. Certains s’en moquent de cette vérité, puisque pour eux elle est claire « ils sont forcément coupables ». Comme cela arrangerait en plus politiquement certaines personnes, tout va bien…
Le prochain épisode est forcément écrit…

jeudi 29 avril 2010

Histoires polygames...

C’est parmi les sujets du moment. Chaud comme la braise... La burqa, la polygamie. Forcément, les blogs s’en emparent, rien d’anormal… Tous, politiques ou non, donnent leurs avis. Parfois avec flamboyance, excès, ou les deux. Parfois de la modération, mais plus rarement... Il faudrait donc forcément avoir une position, raisonnable ou pas. Souvent, ça donne des débats enflammés…
Je suis comme tout le monde, c'est mon ressenti qui pilote ma pensée, même si ça devrait être la raison…

Et mon ressenti, il est clair. Je n’aime pas la burqa. J’ai croisé une dame habillé de ce vêtement ce weekend (dans le Gard, comme quoi il y en aussi chez moi), qui sortait de sa voiture pour aller à la pharmacie. J’ai ressenti comme des sueurs froides dans le dos. Ne me demandez pas pourquoi, je n’en ai aucune idée, et je n’ai aucune envie de savoir pourquoi. Critiquez-moi, approuvez-moi, ignorez moi, qu’importe… C’est ce que je ressens, sans honte particulière, sans fierté particulière. C’est comme ça, je n’aime pas. Point.

Est-ce que je veux une loi pour autant ? Je n’arrive pas à imaginer que cette loi d’interdiction qui puisse être applicable. Donc de fait…

Ensuite, y a cette histoire de Nantes. D’un contrôle routier en découle une histoire qui mêle plusieurs choses, dont la polygamie… Et là, quelque chose me dérange dans les débats qu’il y a et que nous avons…

Pour parler clairement, j’ai l’impression que sous prétexte de combattre Nicolas Sarkozy et la politique de son gouvernement, certains en viennent à légitimer, à excuser, voire à défendre la polygamie. Et ça me dérange…
Ce n’est pas parce que Clara Bruni avait chanté une chanson louant l’infidélité, ce n’est pas parce que la France a été présidée pendant 14 ans par un Président de la République qui n’honorait pas que sa femme officielle, que la « polygamie » telle que je la condamne est acceptable. Et je n’aimerais pas qu’en brandissant ces deux arguments, ou une chanson de Sacha Distel, on veuille accepter certaines situations (que je juge) inadmissibles en France.

Gularu rappelle que juridiquement, la polygamie est quasi impossible en France, puisqu’on ne peut se marier deux fois dans notre pays. Si les employés d’Etat civils font bien leur boulot (ce qui est le cas dans mon village !), il est impossible de contracter deux mariages à la Mairie. Donc la loi est inutile, de fait ?
Et sur la forme, et dans l’esprit ? Un peu différent quand même… Un curé ou un pasteur en France n’a apparemment pas le droit de célébrer un mariage religieux s’il n’y a pas de mariage civil avant. Ca ne semble pas être le cas pour un imam. Et ce n’est pas stigmatiser la religion musulmane de le constater, c’est comme ça… Faut-il changer la loi sur la polygamie ? Peut être. Aujourd’hui ? Je dirais non, car on ne soigne pas une blessure quand il y a inflammation il parait…

J’ai conscience qu’on marche sur les œufs dans cette histoire. Certains hurleront à la manipulation politique. Ne soyons pas dupe : tout parti au pouvoir ou dans l’opposition est dans « la manipulation politique ». Quand Claude Bartolone vote un budget en déficit dans son département, c’est de la manipulation politique. Quand Martine Aubry évoque le vote des immigrés aux élections locales et nationales, c’est de la manipulation politique. Toute parole politique, tout acte politique, c’est de la manipulation politique. Donc ce genre d’accusation n’a pas de sens.
Parlons par contre plutôt de gesticulation politique, et critiquons l’efficacité d’une telle attitude. Du vent, du blabla, rien de plus.

Donc oui, c’est un sujet difficile. Clivant. Qui oppose fatalement les gens les uns contre les autres. Aujourd’hui, je ne sais quand même pas qui de Brice Hortefeux, ou du « présumé polygame de Nantes » et de sa femme qui a « juste convoqué les médias pour se plaindre d’un PV », est celui qui a le plus attisé les braises. Selon notre sensibilité politique, la réponse sera fatalement différente…

Par contre, pour la démocratie et la république apaisée, pour le « Vivre ensemble », oui on repassera plus tard… Espérons qu’il ne sera pas trop tard quand on repassera…
(L’idée de ce billet en revenant de chez mon ami provençal le Coucou. Ca parle de Karachi, avec son point de vue, son ressenti. Je ne le partage pas intégralement (sinon que tous deux avons envie de connaitre la vérité), mais ce billet est bon, comme toujours chez le Coucou… Sinon, les derniers billets qui m’ont inspiré, en vrac : Koztoujours, Gularu, Captaine Haka, Céleste, Didier Goux, Elmone, évidemment Jegoun, l’Hérétique, Guy Birenbaum… de la lecture, des points de vues différents…)


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mardi 27 avril 2010

Karachigate : manipulation politique ? Oui mais où ?

Une chose est claire. Quoiqu'il découle de cette sinistre affaire Karachigate, il faut que nous ayons la réponse, la vérité. Savoir ce qui s'est passé, pourquoi des gens sont morts.
Et s'il y a eu manipulation politique, que celle ci soit rendue publique, et que les coupables soit punis. Quand bien même ils soient ou furent aux plus hautes fonctions de l'Etat.

Il faut qu'on le sache, parce que tant que nous ne le savons pas, tout n'est que mensonge et manipulation politique, soupçon et affabulation.

Il se trouve que certains militants plutôt à gauche se lèchent les babines d'avance (et ils auraient torts de s'en priver) . En effet, un certains Nicolas Sarkozy aurait été en première ligne dans cette sale histoire... Miam. Hier sur Twitter, chez certaines personnes très engagées à gauche, certains louaient la "bonne nouvelle de la sortie du Karachigate dans la presse...". Bonne nouvelle pourquoi ? Parce que la vérité pourrait éclater ? Pensez vous donc...
Une affaire d'état, c'est drôlement mieux qu'un dérapage crasseux que l'on a essayé de monter, un peu, en épingle...

Aujourd'hui, Edouard Balladur dément toutes les allégations du journal Libération qui affirme que "l'ancien Premier ministre aurait perçu 10 millions de francs (1,5 millions d'euros) en espèces provenant de rétro-commissions occultes liés à la vente de sous-marins français au Pakistan". Et que cet argent a été bien utile pour la campagne électorale de 1995.

D'un coté Libération affirme que Balladur (et de facto Sarkozy) n'est pas tout blanc immaculé dans cette affaire. De l'autre, Edouard Balladur affirme que tout ceci est faux. Qui croire ?
Je ne suis pas naïf. J'imagine que les soutiens de Nicolas Sarkozy croiront une version, ses opposants une autre...
Mais entre ceux qui accusent et ceux qui se défendent, qui a raison ? Et doit on se faire notre conviction en fonction de notre intérêt électoral de dans deux ans ?

Je ne suis pas naïf, mais un peu quand même. J'aimerais que la vérité sorte. Pas les boules puantes chères à certaines à gauche et à droite, mais qui ne rendent pas honneur à la politique.
Et si j'osais, je ressortirai la "présomption d'innocence" chères aux personnes qui voient des proches touchées... Ben j'ose : attendons et enquêtons, sérieusement, sereinement...

En étant conscient de ce "secret d'État" est l'artefact qui, quelque part, arrange beaucoup de monde. A droite, parce que tant qu'il y a secret d'état, les trucs qui sentent pas bons restent sous terre, et tant qu'elles sont sous terre elles ne puent pas...
A gauche, les amis du "forcément y a un complot sarkozyste" vont se régaler. Comme c'est "secret", ben révélons ce qui peut être ce "secret". Et comme personne là encore n'en sera rien, fantasmons, inventons. Même si ceux sont des vastes mensonges, il en restera toujours quelque chose... Et puis "mensonges contre mensonges", c'est de bonne guère...

Je crains que les intérêts politiques, d'un coté comme de l'autre, rendent difficiles l'émergence de la véritable vérité...

Un peu peur quand même... Car comme le rappelle Coucou dans son (orienté) "Souviens toi de Karachi", et comme me le rappelle le copain écureuil sur Twitter, il y a eu des morts... Et le sentiment que l'on prépare la campagne électorale de 2012 sur ça m'est désagréable...

D'ici là, que cette affaire Karachi trouve son épilogue, et que les coupables soient identifiés et jugés. S'il se trouve que Sarkozy en fait parti, qu'il soit puni. S'il se trouve qu'il n'y a rien... Ben...
Ben rien. Il faudra juste faire sécher les habits au vent pour faire partir l'odeur des boules puantes... Mais ça, on en a l'habitude malheureusement... (soupir)

Non, ça risque d'être long d'ici 2012, très long...
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mardi 29 septembre 2009

Affaire Polanski, ou l'indécence d'une indignation sélective

J’ai entendu Maitre Eolas ce matin sur RMC Info. C’est marrant d’entendre un des blogueurs qu’on aime visiter s’exprimer à la radio. Il explicitait en fait son Twitter très efficace sur l’affaire Polanski.
« Donc, le piratage, c'est mal, mais violer une jeune fille de 13 ans qu'on a drogué, c'est pas grave ? Ok, je note. »
J’ai entendu hier matin le cinéaste Jean-Jacques Beineix à la radio, défendre d’une manière à la limite du supportable Roman Polanski. Le même Jean-Jacques Beineix qui faisait parti d’une liste de 31 cinéastes fortement engagés pour HADOPI. Il y a vraiment deux poids, deux mesures…
On pourra toujours rappeler les diverses phrases insultantes vis-à-vis des internautes, prononcées ci et là par l’intelligencia artistique française. Des « collabos », des « « criminels », nous avons entendu tous les noms.
Et là, ces mêmes défendent Roman Polanski avec un zèle que je trouve surprenant… Et quelque part un peu indécent.

Après, il ne s’agit pas de se joindre à la meute. Il n’est pas question pour moi d’être pour ou contre Roman Polanski. Il est apparemment coupable d’un acte certes anciens, mais que je trouve pour ma part abominable. Et même si le pardon doit être dans les gènes de chacun, je confesse que j’ai du mal à pardonner ce genre de chose. Je considère que le viol, à fortiori de mineur (que l’on drogue avant), est parmi les délits (les crimes) les plus impardonnables. Donc je suis très mal à l’aise pour être humaniste vis-à-vis d’un homme, aussi talentueux soit il, qui a profité en plus de sa position pour passer à travers les mailles du filet pendant un paquet d’années…

Mais ce qui m’exaspère le plus, c’est ce soutien d’une certaine élite artistique et politique française à son égard. Malgré HADOPI, j’avais conservé un apriori favorable vis-à-vis de Frédéric Mitterrand. De la même manière qu’Olympe, je suis effrayé du soutien, officiel, qu’il apporte à Roman Polanski. Je suis effrayé de la position de Bernard Kouchner à son encontre.
Et je suis terrifié de voir que les mêmes qui veulent réprimer fortement les internautes qui ont le tort de télécharger leurs œuvres, se montrent pleins de compassion et veulent « entrer en résistance » pour défendre Roman Polanski, un des leurs. Un des leurs, comme si l’appartenance à cette « grande famille du cinéma français » devait exonérer de tout crime et délit. Devait permettre n’importe quoi. La « grande famille du cinéma français », finalement pas plus vertueuse qu’une autre caste prête à tout pour défendre ses intérêts, quitte aux plus grands écarts.

A ce sujet, Nicolas avait commis une phrase assez réussi dans son billet joliment titré « Polanskizophrenes » (un jour aussi je saurai faire de beaux titres).
« Quand c’est un ivrogne de chez nous qui est coupable on vient pleurer dans les chaumières mais quand c’est un cinéaste de talent, il faut le défendre. Non. »
Il a raison Nicolas. Non. Les autorités françaises devraient avoir la décence de la retenue. Et la « grande famille des artistes français », après les sceaux d’estrons jetés à la tête des internautes, devraient être plus silencieux.
Au risque de fractures encore plus béantes entre le peuple et ses élites, artistiques, politiques, et autres…

A lire aussi les billets de Disparitus, de l’Hérétique, et du Toréador sur ce sujet. Lire aussi les amis Rimbus et Némo.
Enfin, écouter l'excellent Guy Birenbaum, qui décrit ce qui se dit sur la toile...