Jean-Michel Aphatie pose la question suivante en titre de son billet du jour : « Etes vous inquiet ou en colère ?»
Pas envie de débattre sur le bien fondé ou non de cette grève de demain. Très partagé. Je note que 69% des personnes interrogés à un sondage du parisien ont de la sympathie pour la grève. La moyenne de ce genre de sondage, depuis 10 ans, est de l’ordre de 65% dixit le même article. Donc pas tellement de choses nouvelles sous le soleil de la République.
Sinon qu’il y a pas mal de personnes ayant une sensibilité « de droite » (39%) qui n’y sont pas défavorables. Premier signal ? …
Non, pas forcément d’avis pour ou contre. Je pourrais m’élever contre cette pratique qui va mettre en péril l’activité de pleins de petites entreprises qui ont du mal en ce moment, c’est vrai. Je pourrais également mettre en avant que le salaire que je viens de toucher m’octroie un net moins important que le mois dernier, alors qu'il intègre normalement une augmentation de salaire de l’ordre de 1%.
Je pourrais stigmatiser ces syndicats irresponsables qui se donnent un point d’honneur et de la fierté à faire descendre les gens dans les rues, et à paralyser l’activité d’une nation pour pouvoir afficher haut et fort leurs couleurs, rougeoyante de préférence. Et je pourrais m’énerver contre le système de gouvernance nationale actuelle, qui privilégie le passage en force à la concertation, à la discussion. Contre un Président de la République qui n’écoute personne, même pas ses proches.
Je ne suis pas centriste. Mais je suis partagé. Ou alors j’en ai rien à foutre, je ne sais pas… Je suis fatigué, déjà, après même pas trois semaines de boulot. Affligé aussi, un peu abattu. Et donc je me dis que demain ne sert à rien finalement, parce qu’après le 29 il y a le 30, et vendredi on se préparera pour partir en weekend, on oubliera. Et les taxes sur je ne sais quoi continueront d’augmenter, comme si de rien était…
Pas que la redevance qui augmente… D’ailleurs, on aura la redevance ET les taxes sur les opérateurs de téléphonie et Internet. Coup double dans le porte monnaie de celui qui travaille, qui pourrait bien être augmenté mais qui vois ses charges augmentées plus vite que le salaire touché. Incroyable…
J’ai vu aussi les taxes sur les mémoires d’ordinateur, téléphone, etc… Mon petit Nokia N95 dont je suis ravi… A nombre équivalent de points fidélité, il m’était vendu 39 euros le 28 décembres, et puis magie des taxes il passe à 49 euros cinq jours plus tard.
Inquiet ou en colère alors, demande Jean-Michel ? Aujourd’hui, en ce qui me concerne, je répondrai un peu abattu. Je n’en suis pas fier. Je continue quand même à me battre, sur tous les sujets sur lesquels je peux agir, et changer ce que je peux changer, dans ma vie et celles des autres. Mais je suis déjà crevé, épuisé. Parce que j’ai l’impression d’une masse qui dévale et ne s’arrête pas.
Non, cette masse n’a rien à voir avec Sarkozy et sa politique que certains trouvent détestables. Je n’en suis pas là. Non, cette masse ressemblerai plutôt à un quelque chose pourvu de pleins de clignotants tous rouges. Un destin qui se passe, mais dont on ne peut entrevoir que du sombre et du noir. Pour les autres, pour la société, pour soi aussi.
Inquiet alors ? Jean-Michel Aphatie rappelle que le « pessimisme n’est ni une règle de vie, ni un plaisir malsain ». Etant pessimiste de nature, je suis heureux de savoir que je ne suis pas masochiste avec mon moral. Des fois, je me surprends à penser que j’apprécie la tristesse et la mélancolie qui fait qu’on a envie d’être seul, à écouter une musique du style celle que je mets pour illustrer ce billet (dessin animé Angel Heart, Wings of Love).
Ca me rappelle une pensée de Luc Ferry. Je ne me souviens plus où, mais il avait parlé de la peur. Il expliquait qu’une des règles du passage de l’état d’enfant à l’age adulte, c’était que l’on était capable de réguler sa peur, ses peurs. Et qu’adulte, on cessait d’avoir des peurs que l’on avait étant enfant. Il écrivait que dans certaines sociétés, la peur est quelque chose de vraiment tabou, parce qu’était du domaine de l’enfance. Grand, adulte, on a plus peur du noir, des vaches, du grand méchant loup, ou d’être loin de sa maman. Adulte, on a plus peur, on est adulte, point.
Et Luc Ferry disait qu’il s’était trouvé désemparé, une fois ministre, du nombre de courrier commençant par « Monsieur le Ministre, je vous avoue avoir peur de… ». Peur, peur, peur… Peur de vivre aussi ? Peut être est ce la pire des peurs...
Je dois être un enfant encore. Mais il me reste pleins de peur. Des peurs personnelles. J’ai peur des serpents, mais ce n’est pas scandaleux. J’ai peur de la mort, celle des gens que j’aime notamment. Mais ça, je crois qu’elle ne cessera qu’au moment où je ne serai plus là pour gaspiller de la bande passante à écrire des conneries sur un blog. J’ai peur de certains souvenirs, et de certaines haines provenant de certaines personnes…
Et sur cette société. Peur que demain soit moins agréable à vivre qu’aujourd’hui. Enfin, c’est une peur bateau, commune. Je l’ai, vraiment. Pas parce que c’est Sarkozy. J’ai encore plus peur de la gauche dans son état actuel. Pour plein de raisons qu’on développera un autre jour.
En colère aussi. De voir que la valeur travail, martelée par le candidat Sarkozy, n’est pas considérée. Le mérite, où est il vraiment, le mérite ? Mérite on de toujours travailler plus pour payer plus ? C’est tout sauf être « gauchiste » que de réclamer une réelle justice de ce point de vue là. Et des sanctions sévères pour ceux qui profitent d’un système où finalement, c’est le « globalement moyen » qui l’emporte.
A quoi bon se battre si ça ne sert à rien, si le résultat est décidé d'avance, en n'étant pas en notre faveur ? Colère qui rappelle vite l'abattement...
Pas un billet optimiste. Peut être aussi parce que la grippe de ce début d’année ne passe pas. Et le boulot a repris. Mes déplacements, dont les photos d'Aix en Provence, Meursault, et de ce fameux Creusot (soupir) agrémentent ce billet, sont aussi une cause, sans doute, de ma fatigue. Demain, jour de grève, je devais normalement descendre vers Cadarache. Je ne sais pas si j’irai…
L’après midi, j’ai une réunion de bureau. Mes activités d’élu… Après, je partirai à la montagne, le week-end. Couper un peu. Y avait une grande messe au travail ce jour là, elle se fera sans moi, et je n’en souffre d’aucun scrupule à ne pas y être…
Inquiet ou en colère alors ? Je ne sais pas… Mais fatigué en tous cas. Déjà très tôt, en début d’année. Ca promet… Soupir…
Pas envie de débattre sur le bien fondé ou non de cette grève de demain. Très partagé. Je note que 69% des personnes interrogés à un sondage du parisien ont de la sympathie pour la grève. La moyenne de ce genre de sondage, depuis 10 ans, est de l’ordre de 65% dixit le même article. Donc pas tellement de choses nouvelles sous le soleil de la République.
Sinon qu’il y a pas mal de personnes ayant une sensibilité « de droite » (39%) qui n’y sont pas défavorables. Premier signal ? …
Non, pas forcément d’avis pour ou contre. Je pourrais m’élever contre cette pratique qui va mettre en péril l’activité de pleins de petites entreprises qui ont du mal en ce moment, c’est vrai. Je pourrais également mettre en avant que le salaire que je viens de toucher m’octroie un net moins important que le mois dernier, alors qu'il intègre normalement une augmentation de salaire de l’ordre de 1%.
Je pourrais stigmatiser ces syndicats irresponsables qui se donnent un point d’honneur et de la fierté à faire descendre les gens dans les rues, et à paralyser l’activité d’une nation pour pouvoir afficher haut et fort leurs couleurs, rougeoyante de préférence. Et je pourrais m’énerver contre le système de gouvernance nationale actuelle, qui privilégie le passage en force à la concertation, à la discussion. Contre un Président de la République qui n’écoute personne, même pas ses proches.
Je ne suis pas centriste. Mais je suis partagé. Ou alors j’en ai rien à foutre, je ne sais pas… Je suis fatigué, déjà, après même pas trois semaines de boulot. Affligé aussi, un peu abattu. Et donc je me dis que demain ne sert à rien finalement, parce qu’après le 29 il y a le 30, et vendredi on se préparera pour partir en weekend, on oubliera. Et les taxes sur je ne sais quoi continueront d’augmenter, comme si de rien était…
Pas que la redevance qui augmente… D’ailleurs, on aura la redevance ET les taxes sur les opérateurs de téléphonie et Internet. Coup double dans le porte monnaie de celui qui travaille, qui pourrait bien être augmenté mais qui vois ses charges augmentées plus vite que le salaire touché. Incroyable…
J’ai vu aussi les taxes sur les mémoires d’ordinateur, téléphone, etc… Mon petit Nokia N95 dont je suis ravi… A nombre équivalent de points fidélité, il m’était vendu 39 euros le 28 décembres, et puis magie des taxes il passe à 49 euros cinq jours plus tard.
Inquiet ou en colère alors, demande Jean-Michel ? Aujourd’hui, en ce qui me concerne, je répondrai un peu abattu. Je n’en suis pas fier. Je continue quand même à me battre, sur tous les sujets sur lesquels je peux agir, et changer ce que je peux changer, dans ma vie et celles des autres. Mais je suis déjà crevé, épuisé. Parce que j’ai l’impression d’une masse qui dévale et ne s’arrête pas.
Non, cette masse n’a rien à voir avec Sarkozy et sa politique que certains trouvent détestables. Je n’en suis pas là. Non, cette masse ressemblerai plutôt à un quelque chose pourvu de pleins de clignotants tous rouges. Un destin qui se passe, mais dont on ne peut entrevoir que du sombre et du noir. Pour les autres, pour la société, pour soi aussi.
Inquiet alors ? Jean-Michel Aphatie rappelle que le « pessimisme n’est ni une règle de vie, ni un plaisir malsain ». Etant pessimiste de nature, je suis heureux de savoir que je ne suis pas masochiste avec mon moral. Des fois, je me surprends à penser que j’apprécie la tristesse et la mélancolie qui fait qu’on a envie d’être seul, à écouter une musique du style celle que je mets pour illustrer ce billet (dessin animé Angel Heart, Wings of Love).
Ca me rappelle une pensée de Luc Ferry. Je ne me souviens plus où, mais il avait parlé de la peur. Il expliquait qu’une des règles du passage de l’état d’enfant à l’age adulte, c’était que l’on était capable de réguler sa peur, ses peurs. Et qu’adulte, on cessait d’avoir des peurs que l’on avait étant enfant. Il écrivait que dans certaines sociétés, la peur est quelque chose de vraiment tabou, parce qu’était du domaine de l’enfance. Grand, adulte, on a plus peur du noir, des vaches, du grand méchant loup, ou d’être loin de sa maman. Adulte, on a plus peur, on est adulte, point.
Et Luc Ferry disait qu’il s’était trouvé désemparé, une fois ministre, du nombre de courrier commençant par « Monsieur le Ministre, je vous avoue avoir peur de… ». Peur, peur, peur… Peur de vivre aussi ? Peut être est ce la pire des peurs...
Je dois être un enfant encore. Mais il me reste pleins de peur. Des peurs personnelles. J’ai peur des serpents, mais ce n’est pas scandaleux. J’ai peur de la mort, celle des gens que j’aime notamment. Mais ça, je crois qu’elle ne cessera qu’au moment où je ne serai plus là pour gaspiller de la bande passante à écrire des conneries sur un blog. J’ai peur de certains souvenirs, et de certaines haines provenant de certaines personnes…
Et sur cette société. Peur que demain soit moins agréable à vivre qu’aujourd’hui. Enfin, c’est une peur bateau, commune. Je l’ai, vraiment. Pas parce que c’est Sarkozy. J’ai encore plus peur de la gauche dans son état actuel. Pour plein de raisons qu’on développera un autre jour.
En colère aussi. De voir que la valeur travail, martelée par le candidat Sarkozy, n’est pas considérée. Le mérite, où est il vraiment, le mérite ? Mérite on de toujours travailler plus pour payer plus ? C’est tout sauf être « gauchiste » que de réclamer une réelle justice de ce point de vue là. Et des sanctions sévères pour ceux qui profitent d’un système où finalement, c’est le « globalement moyen » qui l’emporte.
A quoi bon se battre si ça ne sert à rien, si le résultat est décidé d'avance, en n'étant pas en notre faveur ? Colère qui rappelle vite l'abattement...
Pas un billet optimiste. Peut être aussi parce que la grippe de ce début d’année ne passe pas. Et le boulot a repris. Mes déplacements, dont les photos d'Aix en Provence, Meursault, et de ce fameux Creusot (soupir) agrémentent ce billet, sont aussi une cause, sans doute, de ma fatigue. Demain, jour de grève, je devais normalement descendre vers Cadarache. Je ne sais pas si j’irai…
L’après midi, j’ai une réunion de bureau. Mes activités d’élu… Après, je partirai à la montagne, le week-end. Couper un peu. Y avait une grande messe au travail ce jour là, elle se fera sans moi, et je n’en souffre d’aucun scrupule à ne pas y être…
Inquiet ou en colère alors ? Je ne sais pas… Mais fatigué en tous cas. Déjà très tôt, en début d’année. Ca promet… Soupir…
Allez courage Fabinou, comme tu dis bientôt le week end :)
RépondreSupprimerMais je suis d'accord avec toi, à quoi bon tout ça...
(t'as vu je peux me reconnecter ^^)
Colère ou inquiétude ? j'ai également réagis au billet d'Apathie mais sous une forme moins personnelle et probablement moins juste et j'en ai conclu que malheureusement c'était plus la colère que l'inquiétude qui dominait ...et pour ma part de la lassitude, l'impression désespérante qu'en France il y a une forme d'inconscience générale, une impossibilité de voir ce qu'on a pas envie de voir, une étrange capacité à se précipiter contre le mur en clamant des slogans simplistes et brandissant des banderoles véhémentes!...bon, trêve d'abattement, moi aussi suis fatigué, une bonne nuit et ça ira mieux !
RépondreSupprimerSkat, ça me fait super plaisir de te lire ici !
RépondreSupprimerNico, j'ai lu ton billet. Très bon d'ailleurs. On aurait pu s'autolinker tiens.
Lassitude, fatigue, finalement on se rejoint. Sur pleins de points.
Bonne journée à vous, et bon courage
ca fera pas du bien a l'economie...mais l'economie quand elle va bien se moque eperdument de savoir si vous, nous allons bien...l'économie se sert de nous...j'étais dans la rue, et j'y retournerai car on se fout de nous...
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