Un mot a permis une discussion intéressante avec Juliette Evola sur le dernier billet. Et m'a permis aussi de repenser mon avis et de préciser ma pensée. Et de confirmer une chose : les mots ont un sens.
Que je vais compléter suite à une animation professionnelle que j'ai eu aujourd'hui (un séminaire de cohésion où je suis allé à reculons, mais au final j'ai appris). Le concept de "mot valise". Un mot sur lequel chacun pourra mettre ce qu'il veut dedans parce que la "mesure" est difficile.
Exemples de mots valises : valeur, confiance, fidélité, loyauté, professionnel, responsabilité... Dans le boulot, le "mot valise" peut être pénible car nous avons tous notre réalité, nos vérités. Le terme "confiance" ou "fidélité" n'aura pas la même raisonnance chez moi que chez quelqu'un d'autre.
Je parlais de l'élection de Macron en 2017. J'ai employé les mots "vols" et "imposture". Les mots ont un sens, et oui, ils sont inadaptés à ce que je pense vraiment de l'élection d'Emmanuel Macron. Car tel que je les emploie, je tends à faire penser que je pense qu'il y avait un "complot" d'une force toute puissante qui a fait qu'Emmanuel Macron a été élu. Cette idée est répendue dans les milieux complotistes, qui ont vu en Emmanuel Macron le candidat "des riches", de "l'argent".
Pour faire un complot, il faut faire preuve d'intelligence collective. Et c'est plus difficile qu'il n'y parait.
Ce que je pense est plus simple, et je n'ai pas à blâmer Macron. Il a été élu "par défaut", en profitant en tant que "troisième homme" de circonstances favorables dont il n'était pas responsable et il a su en tirer profit.
La gauche républicaine s'est sabordée avec les frondeurs et en désignant Hamon. La droite a merdé sur ses primaires : des gens à droite "savaient" que Fillon était en tort. Quand il a sorti "qui imagine le Général de Gaulle mis en examen" quand il parlait de Sarkozy, pourquoi l'affaire Pénélope n'est pas sortie ? C'est ça qui me reste à travers de la gorge.
Si je suis en colère contre Macron, je me trompe de cibles. Emmanuel Macron a été stratège. Alliance avec le centre Bayrou, il a récupéré les sociaux démocrates qui ne voulaient d'un Benoit Hamon et ce type de gauche. Et il a récupéré ceux qui ne voulaient pas être associés à la droite "Trocadéro". Et au deuxième tour, il y a barrage contre Le Pen. Bravo l'artiste.
Oui, j'en veux à des "le renouveau c'est Bruno" Lemaire, à des Darmanin, à ces opportunistes qui ont rejoint le bateau Macron et ont torpillé le leur. Mais c'est le jeu. Aujourd'hui ils sont les premiers à tirer contre ceux qui les ont fait. Pas très joli.
Je ne parle pas de 2022. La crise Covid et l'Ukraine ont aidé. Mais les nullissimes Pecresse et Hidalgo ont fait le reste. En 2022, seul 4 candidats a fait plus de 5%, dont Eric Zemmour qui les a dépassé de peu. Il n'y a pas eu de campagnes et les candidats ont été nuls. Et il fallait faire barrage à Mélenchon. Donc acte.
"Imposture" et "vol" ne sont pas des mots valises. Mais dans ma bouche, ils n'ont pas le même sens que pour Juliette et je le comprends. Je ne suis pas le trumpiste qui a dit que Biden avait "volé" l'élection américaine et envoyé le YMCA Buffalo Grill envahir le Capitole. Je vois plus le mot "vol" comme je l'utilise (aussi à tort) quand l'OM perd contre Atalanta Bergame sur un pénalty non sifflé et un but en contre.
Par contre, j'ai bien aimé cette notion de "mot valise" car elle appuie l'idée que "les mots ont un sens", et qu'ils doivent être utilisés à mon escient. Et si nous n'avons pas la même idée ou vision du mot, il n'y a qu'à demander à clarifier. Dans le boulot, si on me parle de "confiance", ça ne me dérange pas d'aller plus loin. Et j'ai trouvé sain que Juliette me demande des précisions, avec bienveillance mais aussi fermeté. Ca m'a aussi aider à poser les idées, et le scientifique philosophe que je suis adore poser les idées.
J'ai aussi appris autre chose aujourd'hui. Le verbal (le mot), le non verbal (posture du corps), et le para verbal (la manière dont on dira le mot). La règle de Mehrabian dit que le verbal a 7% d'efficacité, le non verbal 55% et le para verbal 38%.
J'ai répondu "ben merde, on a passé une heure à dire "les mots ont un sens", et ça ne pèse que 7%". L'animateur m'a répondu : "oui, mais si tu dis de la merde, ça restera de la merde". Et globalement, 0 x beaucoup, ça fait toujours 0.
Donc oui, les mots ont un sens. Les mots valises aussi. Et ne pas hésiter à demander, à préciser. Et à se questionner.
C'était la leçon du Maitre de Conférence Falconhill.
Mieux vaut traîner des valises que des casseroles. Oui je sais, çà n'a rien à voir, c'est juste une image hors sujet qui me vient à l'esprit sans aucune raison.
RépondreSupprimerDemander une reformulation et une clarification est une habitude que j'ai prise quand je suis face à quelque chose qui me chiffonne. On a tendance à appréhender ce que les autres disent selon ses propres filtres, et ce n'est pas toujours correct. L'esprit humain a également une tendance marquée au procès d'intention, il remplit les flous et les ambiguïtés selon son propre système de valeur, parfois en imaginant le pire dans les intentions de l'interlocuteur. Depuis que j'utilise la méthode de demande de clarification, j'ai évité pas mal de psychodrames, que ce soit en ligne ou dans la vraie vie.
Ce billet est bien équilibré car il reflète une véritable analyse objective de la situation, qui dépasse tes propres antipathies (que je connais et respecte). J'ai enfin pigé ce que tu voulais dire, ce qui évite que le Paladin Violet ne déboule dans le débat au galop de charge. Petit clin d'oeil que tu comprendras sûrement ;-)
Lemaire et Darmanin opportunistes, ou changement de boussole politique véritable? Je n'en sais rien, franchement, même si j'aurais tendance à penser que ce sont plutôt des girouettes que des nouveaux convertis sincères. Mais c'est là un tout autre débat.
J'adore tes illustrations par IA, hélàs je ne connais rien aux mangas, donc je suppose que je perds une partie de la saveur du message. Le bonhomme vert qui tire la gueule a plus l'air d'ouvrir une valoche qui contient des effluves nauséabondes déguisées en compliments, que de faire des cadeaux sincères, MDR! Mais ce n'est là que mon interprétation :o)
Merci de ton commentaire.
SupprimerDans Dragon Ball, Picollo a été un méchant qui est devenu un ami, et c'était même une part de Dieu (particulier l'univers de Toriyama). Et j'adore ce perso parce qu'il est pleins de facettes. Ennemi de Sangoku et maitre de son fils. C'est vraiment particulier et c'est génial.
Et je trouve qu'il va bien dans mon univers à la con.
J'en ai d'autres, l'univers Dragon Ball est génial. J'aime utiliser Sangoku sur le truc "oh j'ai merdé". Végéta aussi.
Quand je donne des cours, je suis dans un multiverse. J'ai une ouverture d'un cours où Oubiwan Kenobi calme Sangoku et Naruto, et le deuxième slide tu as Seiya avec Iron Man. Et le troisième ? Le Général de Gaulle qui calme Staline et Reegan. C'est vrai que l'IA est géniale quand tu as des idées, mais que tu n'as pas le talent de les mettre en avant. J'utilise l'outil, et je m'amuse.
Pédagogiquement, ça marche. J'ai eu à faire un corrigé, je vois que ça matche.
Par contre, et c'est un billet que j'ai en souffrance : "tu restes maitre de la création" est mon mantra.
Sur le fond du billet, on a échangé. Et j'aime vraiment cette bienveillance exigeante que tu as (le mot "bienveillance" est souvent galvaudé... je rajoute souvent "l'exigence", car la bienveillance fait que tu ne fais pas plaisir et c'est important...)
Je trouve bien qu'un mot fasse résonnance. Et oblige à la clarté, à aussi réfléchir (il faut avoir de l'humilité mais nous en avons...).
Après si le Violet vient, le marron dans sa grotte. Mais l'orange, quand il sera bien, aura toujours le café à t'offrir.
Faudra que je fasse un billet sur ça parce que je pense que les "non initiés" sont perdus :) Le PCM c'est chouette.
Aujourd'hui j'ai aussi revu sur un autre truc les accords Toltèques. Que je fais beaucoup avec mes enfants.
Piccolo, le bonhomme vert, c'est un gars bien. Et Toriyama, le créateur de Dragon Ball (qui est mort) s'est beaucoup amusé avec ce personnage ambigu. C'est des pépites ces personnages.
(après à titre perso j'aime bien mon Lecornu Poussin, mon Bayrou Ronflex et mon Macron chevalier d'or satisfait qui lui pleut sur la tête : je suis le Plantu du pauvre :) )
Je n'ai jamais vraiment creusé du côté des mangas. Je devrais, je suis sûre que je trouverais des pépites qui me parleraient. Les seuls mangas dont je me souvienne sont Ghost in the Shell de Masamune Shirow (le côté cyberpunk militaire m'avait plu), et Gen d'Hiroshima par Keiji Nakazawa. L'adaptation en court métrage avec la scène épouvantable de la Bombe m'avait collé des cauchemars pendant des jours.
RépondreSupprimerPar contre question Heroic Fantasy, épées magiques, dragons et multivers fabuleux, je suis dans mon élément.
Tu parles d'Obi-Wan Kenobi. Il disait à Luc Skywalker que beaucoup de vérités auxquelles nous nous accrochons dépendent grandement de notre propre point de vue. Cela cadre assez bien avec ton billet et notre discussion...
Oh oui tu trouverais des pépites dans les mangas. C'est un peu ma structure. Pas unique, mais un mélange Dragon Ball de Gaulle ça donne un Falconhill, et c''est pas déguelasse au final :)
SupprimerStar Wars c'est aussi une leçon de vie. Un truc à lire, les BD sur la création de Star Wars c'est génial à lire l'envers du décor.
Tu parles de la BD Les guerres de Lucas dont le tome 2 vient de paraître? C'est excellent!
SupprimerElle même : je la trouve géniale.
SupprimerJe t'invite, si tu le retrouves, à écouter l'édito assassin de Vincent Trémolet de Villers, ce matin, sur Europe 1 : c'est du nectar et cela dit tout du macronisme.
RépondreSupprimerCette formule, en particulier, qui m'a fait boire du petit lait et valait le plus serré des cafés: " On nous avait promis la pensée complexe, on a les divagations emphatiques et contradictoires."
Mon Macron a probablement été "stratège", mais Justice, haute administration et media lui ont aussi filé un bon coup.
Même moi qui possède une intelligence ordinaire, je n'y ai jamais cru. Pas une minute.
Le reste n' a été qu'un jeu d'enfant : il suffisait de tenir l'électeur par la main et de l'amener jusqu' à l'isoloir.
Galatine.
Salut Galantine, formule excellente.
SupprimerEt tu as raison, nous disons la même chose. Il a eu des circonstances très favorables. Parce que honnêtement, la stratégie devenait simple quand le PS éliminait Hollande et mettait en selle Hamon (à moi les sociaux démocrates) et quand LR, aprés la sortie du scandale Pénélélope, a sorti la droite Trocadéro (à moi les modérés). Alliance avec Bayrou a sellé le tout. Et le barrage a transformé l'essai.
Sauf que le barrage ne marchera plus. Sauf contre LFI.