vendredi 19 décembre 2025

Le micro-management, c'est agaçant

J’adore les articles « vie professionnelle du Point ». Et cet article sur le Micro-management : 5 signes pour les reconnaitre, m’a intéressé. J'ai revu forcément des moments de ma vie professionnelle.

C’est vrai qu’il y a des mots qu’on connaît sans vraiment arriver à les saisir. Par exemple : "mauvais management". Tout le monde sait dire quand ça cloche, mais mettre le doigt dessus… pas si simple. Il y a tellement de causes, autant de conséquences. Le micro-management est une de ces causes qui font du mal. 

Le micro-manager n’en n’est pas forcément conscient. Donc pas de leçons ni de dénigrement. Mais juste mettre le doigt sur cette pratique.
Surtout que nous parlons du manager qui veut bien faire, qui n’est pas méchant, toxique à ses dépends, pas « tyran pyramidal de l'entreprise » mais qui pourrait le devenir à ses dépends…

Donc quelles sont les 5 éléments qui permettre de voir que le manager fait du micromanagement ?

1 - Il impose sa façon de faire.
Même subtilement : questions fermées, solutions « suggérées ». Message implicite : « Fais comme moi. ». En fait, il t’explique ce tu sais, mais en te faisant comprendre qu’en fait tu ne comprends rien et que c’est lui la vérité.
C’est agaçant… Et quand on est professionnel et expert dans son métier... C'est agaçant.

2-  Il veut tout contrôler.
Relecture systématique des mails, notes, rapports. En y rajoutant forcément une petite touche. Pas des plus utiles. Mais quand même. C’est pas forcément méchant — mais manque de confiance. Et besoin de tout contrôler.
Valeur ajoutée zéro, mais perte de temps. Et ça aussi, c’est agaçant.

3 - Il veut être en copie partout.
Y compris sur des sujets qui ne le concernent pas ou dont sa valeur ajoutée est proche du zéro absolu. Bankaï de « cc » et boite aux lettres vites pleins.
Surcharge, lenteur, suspicion. Sur contrôle.
Et si tu le mets en en « cc » tu en entends parler. Oui, c’est agaçant aussi.  

4 - Il multiplie les réunions et le reporting.
Des points pour vérifier, pas pour avancer. Et c'est connu, pendant qu'on remplit des tableaux excel à la con on fait avancer le Schimlblick. Mais plus lentement.
Ces « petits points » hebdomadaires qui ressemblent au mieux à des confessions religieuses, au pire à des grandes réunions d’alcooliques anonymes. 
Agaçant ? Oh oui...

5 -  Il ne sait pas déléguer.
Il a été promu pour son expertise, par pour son leadership... Il reste « l’expert », pas le chef d’orchestre. Pour lui déléguer, c’est accepter que quelqu’un fasse autrement que lui.
Bref il marquera des buts. Mais la passe décisive attendra. Et faire des appels de balles dans le vide, ça ouvre des espaces. Mais ça épuise. Et quand on ne reçoit jamais le ballon, c’est agaçant.


En résumé, si vous n'avez pas compris : le micro-management c'est vraiment agaçant. En tous cas moi, pour le dire avec mots à moi : ça me casse les alibofis.

Il a été promu parce qu’il était très bon dans son métier. Brillant parfois.
Mais manager, ce n’est pas être le meilleur du terrain, mais c’est animé une équipe. Et ça demande une autre vertu : la confiance.
Et là, bien souvent… ça coince.

On se retrouve donc à faire des reportings qui ne servent qu’à rassurer quelqu’un : le micro-manager. À remplir des tableaux Excel que personne ne lit vraiment. À commenter des commentaires de commentaires.
Pendant que le vrai travail attend sur le coin du bureau.

Le pire est que le micro-manager ne s’en rend pas compte. Il n’est pas méchant. Mais à force, l’agacement augmente de manière discrète, mais réelle. Et à un moment, ça craque, ça clashe.
En ce moment, je me retiens. Mode montée de l'Alpe d'Huez, virage après virage. Ca serait con de craquer avant Noel...

Je ne suis plus manager depuis Juin 2022. J'en ai déjà parlé ici et j'ai déjà dit ce que ça m'avait couté. Je n'étais pas micro-manager et j'ai trop fait confiance. J'ai appris que « la confiance n’exclut pas le contrôle », à mes dépens là encore. 
Je ne répète pas mon expérience.

Le micro management est pénible, mais on apprend à vivre avec... 

Par contre, une vérité dans ces articles du Point : c'est difficile d'être manager aujourd'hui. Donc on se protège, et en se protégeant parfois on dérape...

2 commentaires:

  1. J'ai connu çà, et je ne supporte pas. Bien sûr j'ai besoin de réunions régulières avec mon manager pour être sûre que je vais dans la bonne direction, avoir l'avis d'un oeil extérieur et reçevoir des conseils de quelqu'un qui, si possible, a plus de bouteille et de savoir que moi, mais le micromanagement amènera à coup sûr des conflits. J'ai besoin d'avoir les coudées franches pour bien fonctionner, et dans mon rôle d'experte technico-scientifique, je ne suis évidemment pas infaillible mais je connais la musique depuis plusieurs décennies.

    Je me souviens de cette jeune chef de service sympa et de bonne volonté sans grande expérience du terrain, incapable de déléguer quoique ce soit et voulant tout contrôler. En plus elle voulait introduire des changements drastiques dans des process qui fonctionnaient fort bien. Il y a eu une rébellion tacite dans ma petite équipe - tous des experts ayant plus de 20 ans d'expérience - on ne lui disait plus grand chose et la mettait devant le fait accompli. Les bons résultats étant au rendez-vous, elle ne pouvait pas dire grand chose. Elle a rapidement fini par demander sa mutation ailleurs. Ouf!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bonsoir Juliette, c'est le genre pour toi celui là....

      Hier j'ai vu un truc particulier. Je me suis pris une météorite pleine gueule qui a invalidé deux ans de boulot. Mais pas sur un problème technique ou financier, juste administratif.
      Ma chef a été super. Ma direction aussi. Au délà même.

      Le micro-management se fait vraiment challenger devant les problèmes graves, qui vont mettre la structure en péril. Et par la faute d'un non signature d'un échelon à la con (alors qu'on parle d'excellence opérationnelle).

      Je n'ai pas le courage de me mettre à mon compte. En fait, je ne supporte pas le paternalisme mais il me protège...
      Ces jeunes chefs, j'en ai vu pleins. Y en a que j'ai aidé en DS, car ils étaient paumés, sans repère.

      J'aime ces articles du point, car ils me mettent en miroir, et me montrent des situations. Là où je suis, c'est un labo expériemantoire pour Peters et son principe...

      Supprimer

Bienvenue dans ma maison.

Ici, Le respect qui accompagne la critique et le débat est le bienvenu. Insulte ou attaque personnelle (sur moi ou autres) non. Et il est interdit de venir casser les couilles du taulier que je suis (et des autres commentateurs).

Anonymes, tu es le bienvenue avec une signature. Sinon, non :)
C'est bien de savoir avec qui on discute