dimanche 27 mai 2007

Nimes, quatre images d'un weekend de fête

Un blog sert aussi à raconter sa vie. Mais suite à un weekend d'enterrement de vie de garçon d'un ami de promotion, un peu fatigué le Faucon. Weekend à la féria de Nimes. Je n'aurais pas mangé, à ma grande tristesse, de gardianne de taureau, mais j'aurais bu un peu de Sangria au son de Pena.

Quatre photos qui montrent quatre aspects de Nimes en ce weekend. La première, toute bête. Les jardins de la Fontaine restent tels quel, féria ou pas. Le soir, à proximité, des bodégas ne troublaient même pas le calme des canaux.

Et puis au milieu de la rue Victor Hugo, un endroit central de là où beaucoup de choses se passent, une Eglise. Entre la maison Carrée et les Arènes, que je n'ai pas pris en photo, on les voit ailleurs sur mon blog (ou ailleurs). Outre le palmier, deux évènements durant cette soirée.
C'est ici, sur un écran géant, que nous avons suivi l'épilogue de la Ligue 1. On se criait dans les oreilles "putain, Rennes est en Champion's League", avant que la cruautée imprévisible du sport les crucifie, 3 minutes aprés la fin du temps réglementaires. Pour s'entendre hurler "oh putain, c'est Toulouse en League des Champions !". Nimois, Toulousains, ne sommes pas nous un peu frères de Languedoc... Claude Nougaro, on t'embrasse.
Ici aussi que la soirée a pris fin pour nous, vers 1 heures du matin. L'arrivée d'une population qui venait chercher un coup de poingt, et une belle vague de gaz lacrymogène qui nous a donné envie de plier bagages, la soirée était belle, la nuit beaucoup moins. Avec ce sentiment triste qu'à Bayonne, tout est tellement plus bon enfant...


En se balladant dans le Vieux Nimes, une péna devant le théatre. J'ai aimé la photo.

Et là, avant que mon appareil montre ses limites de la vision nocturne, une Pena Rue Victor Hugo. On est un peu avant 20 heures, on boit une Sangria avec un ami qui 12 plus tôt était à Istanbul (le Monde est petit...). Et les parents sont encore dans les rues avec leurs enfants, et c'est sympa.


Un regret personnel de pseudo-photographe. Nimes est, pendant la féria, un petit village avec des petites places. Et sur la "placette", entre Hugo et Jaurés, c'était un village merveilleux où sur scène jouait des groupes gitans - pop. Les enfants, avec parents et grands parents, était là sur les bancs, dessous les platanes. Les adolesents fleurtaient, et nous buvions au Jerrican. Tout était tellement agréable.

Donc pourquoi est ce que Nimes devient complétement fou minuit passé ? Pourquoi le carosse devient citrouille. Pourquoi revient le 'sentiment d'insécurité', avec quelques échauffourrés que l'on voit ci et là ? C'était la première fois que je restais de nuit à la féria, je préfère les ambiances de fin d'aprésmidi. Mais là, je crois que je n'y reviendrai pas de sitôt. Parce que j'aime pas, parce que ça sent pas bon. Déjà pris dans la gueule un nuage de lacrymo (avec une jeune fille qui a fait un malaise devant moi, youpi belle ambiance), je veux pas être idiotement paranoaique, mais....
Donc la moralité est qu'à partir de minuit, faut trouver une bodéga si on veut faire la fête au bout de la nuit. Sauf deux choses. un groupe de 20 mecs, dont les trois quarts sont beurrés et ont le TShirt blanc bien aviné, ça rentre pas n'importe.

Et surtout, je ne suis pas fétard. J'aime une belle table, des copains. Mais aprés, quand ça danse jusqu'au bout de la nuit, c'est là que je m'éclipse. Je n'aime pas, je ne m'amuse plus, et même pire : j'ai sommeil. Donc dodo : salut Nimes, bonjour ma couette.

mercredi 23 mai 2007

Le Gard Rhodanien vu d'en haut

Aujourd'hui, c'est photo à l'Elysée. Modestement, je poste une photo prise ce weekend.

Il faisait beau, et j'étais sur les hauteurs du joli village gardois de Rochefort-du-Gard. Il y en a hauteur une ancienne église qui s'appelle le Castellas. Que j'ai pu en faire des fêtes à l'époque dedans quand, jeune RPR que j'étais devenu, le Maire gaulliste de l'époque (un "baron" local, c'est nos éléphants à nous, les "barons", plus Borsalino que poète, mais ca faisait beau dans le paysage et ça manque un peu) avait l'habitude de grands aiolis et autres paellas, notamment à cet endroit.

Maintenant, j'ammène souvent des gens que j'aime bien là haut. On a une vue sur le Gard Rhodanien du Sud. Le village en face s'appelle Pujaut. Si j'avais un grand Angles, on verrait le début des Angles à droite, ça touche Villeneuve les Avignon. Et à gauche, mon village de Roquemaure.
Pour finir la petite histoire, cette vallée fut en 2002 un immense lac lors des innondations que nous avions vécu dans le Gard. Aramon n'est guère loin plus au sud (à droite sur la photo).

Et enfin, toujours le Ventoux. Mais je l'adore de toutes façons...

Tous les délits n'ont pas le même poids

(merci à Serval qui m'a lancé en moi cette colère suite à un mot sur son blog...)

Deux hommes à droite, deux hommes à gauche.

A droite, à l'UMP, un authentique homophobe qui a été jugé comme tel, le député du Nord Vaneste. Réaction du parti anciennement présidée par Nicolas Sarkozy ? On ne lui donne pas l'investiture UMP aux prochaines élections, ça lui apprendra à ce galapiat ! Sauf qu'on n'investi alors personne dans sa circonscription. Et le député Vanneste concourra avec l'investiture C.N.I (député de la majorité sortante quand même).
Toujours à droite, Nicolas Dupont-Aignan, député gaulliste de Yerres, ne valide pas des options de Sarkozy. Il veut faire entendre une voix gaulliste, qu'il pense absente de l'UMP actuelle. Lors des élections, en représaille, et parce que c'est pas bien ce qu'il a fait NDA, l'UMP investi un candidat qui sera face au député sortant Nicolas Dupont-Aignan.

A gauche maintenant. 2002, Frèche traite les harkis de sous homme. Silence. 2006, l'Equipe de France n'est pas représentative, trop colorée. Ahhh, là, colère du PS. Raciste une fois, mais pas deux. Punition suprème : on réunit pour dans deux mois la commission des conflits du bon président Mermaz. Et aprés, on exclu momentanément Frèche du PS. Tout en lui offrant la tribune quand Mme Royal vient en meeting à Montpellier, tout en le soutenant haut et fort à la Région Languedoc, avec force, conviction, pour ne pas dire zèle.
Mai 2007. Bernard Kouchner accepte d'être Ministre du monstre Sarkozy. Horreur terrible : il est exclu du PS sans passer ni par la case Mermaz, ni par la commission, ni rien. Avant, il "fallait faire la lumière", là non pas la peine. Dehors, carton rouge.

Conclusion ? Message envoyée à la jeunesse de ce pays par ces partis qui mettent haut en avant la lutte contre les discrimination, les racismes, et tout le toutim ? Et bien l'homophobie et le racisme sont deux maux bien moins graves que le fait de ne pas être d'accord avec le chef, la ligne tout en haut. Mon député voulait rétablir le délit de blasphème, en voilà une certaine forme dans les appareils de parti.
Moi ça me rajoute à mon mal de ventre causé par les anti-inflammatoires. Je dois être mauvais esprit, peut être...
Mise à jour 23/5/7 : finalement l'UMP n'investi personne contre NDA. Bonne nouvelle je trouve, pour un homme pour qui je confesse une certaine affection. Il n'empeche : cela n'enlève rien au fait que Vanneste doit être battu. GayLib, une association proche de l'UMP, eut fait la demande d'avoir l'investiture UMP pour cette circonscription Vannestienne. Sans réponse... Hypocrisie, j'écris ton nom.
Mais Georges Freche va toujours trés bien, et le PS de l'Hérault aussi, merci beaucoup pour eux.

lundi 21 mai 2007

J'avais 500 messages, fatiguant... Réflexion Hollandaise

Et là, c'est le 51eme. Est ce pour ça que, depuis la fin des présidentielles, et quelque part depuis le début de mes idiots ennuis de santée dorsaux (et ventraux maintenant, les anti-inflammatoires ont des effets secondaires détestables) je ressens une certaine lassitude quant à l'écriture ? Sans doute pas, pas que ça disons.
Mais oui, j'arrive plus à écrire, à parler politique. J'arrive plus. Je regarde la télé, j'écoute la radios, je lis la presse et les blogs. Et bien évidemment j'ai des avis sur tout, ou plutôt surtout des avis, qui ne regardent et n'interressent finalement que moi. Et je n'arrive même pas à les pixelliser noir sur blanc sur la fenêtre blanche de mon Blogger.

Mais qu'aurais je à dire que personne n'a dit ou sussuré ? Jamais je n'irai dans cette surenchère qui consiste à fantasmer, ou à espérer, que Sarkozy soit égal à régression et répression. Avant, c'était danger et violence ce à quoi il était égal, finalement les sites nucléaires de France n'ont pas explosé, ce qui reste une bonne nouvelle.
Et dans ce même ordre d'idée, je n'ai pas envie de rajouter de l'huile dans le barbecue qui sert aujourd'hui à bruler François Hollande. L'homme politique de l'année 2004, cocu magnifique fin 2006, est aujourd'hui l'homme à abattre. Je ne l'apprécie pas plus que ça, et je pense que sa politique de "plus petit dénominateur commun" du PS a été coupable et hautement condamnable. Le PS s'est comporté le lendemain de 2002 comme l'élève qui a eu un avertissement de comportement au collège et un mot à faire signer par les parents. 2007 n'a été que la suite logique d'un 2002 qui n'a pas été intégré, digéré, assimilé, et assumé.

Pour autant, j'avais émis sur le DEL le sentiment que j'avais quant au lynchage de Hollande, lynchage qui me rendrait presque sympathique une personne que j'ai fortement combattu, et dont je déplore un cynisme qui me rendrait par moment JF Copé sympathique. Pour autant, comme Royal en Février, comme Sarkozy avant, ce lynchage me le rend humain et me donnerait presque envie de le défendre. Et de rappeler à ceux qui le trainent dans la boue qu'au Mans, à part Montebourg, qui s'est levé pour dire "c'est quoi ce bordel" ? Fabius a accepté d'être le numéro 2, StraussKahn de fermer sa gueule. Pourtant, le référendum est passé par là. Mais non...
Pour autant, j'avais émis aussi ce sentiment que si j'avais eu 20 ans de moins, peut être aurais je vu réellement, autrement que par des films de Patrick Rottman, la horde de chiens lachés sur Chirac au soir de 1988'. Les rénovateurs, Pasqua-Seguin, Balladur, tous pour lui faire la peau. Et au final, 12 ans d'Elysée derrière cela. Il a même survécu à la lynchée post 97'. Et même ce soir, Chirac est regretté, alors qu'il fut vomi encore pas plus tard qu'au soir de 2005', où partisans du oui et du non demandaient sa tête et ses trippes.
Je combattrai sans doute encore Hollande. Mais et si la Corrèze n'était pas leur seul point commun ? Un chemin de croix est important pour celui qui veut arriver en haut de la montagne. La période post Balladurienne et post élection européenne de 99' ont peut être été les périodes qui ont fait Sarkozy président, qui sait ?

Finalement, j'aurais écris politique. Que vaut mon écrit ? Sans doute peu de chose. Mais bon... Demain, je parlerai du Gard et de l'OM qui est vice champion de France. Mais quand même, j'aurais bien aimé une coupe à toucher, à carresser. Le concret, c'est beau aussi. Mon coté exigeant.
Demain, j'ai un scanner. Pas un Epson qui imprime, mais un pour mon dos. Je me languis de retourner courrir : Sarkozy dépasse les 90 minutes alors que j'en fais pas la moitié. J'ai à m'entrainer. Encore.

vendredi 18 mai 2007

Souvenir de Fourvière

7 ans déjà. Mon école d'Ingénieur, l'ECAM, fétait son centenaire. Et nous, promotion 2000, sortions ingénieur. Un artiste avait peint alors l'école. J'ai retrouvé, tout à l'heure en défaisant mes cartons de poster (j'ai acheté des punaises et de la pate à fixer) cette litographie. J'en fais profiter les gens qui ne me déteste pas.


J'ai aimé Lyon. Vraiment. Certains diront que j'ai la nostalgie facile, mais je m'en fous. C'est moi. Et ça, c'est Fourvière sur Lyon, mon école de pendant 5 ans, d'où sont sortis tellement d'amis (deux encore se marient sur ses trois prochains mois), et tellement de souvenirs. Et où j'ai rencontré, quelque part, celle qui se soir m'offre ces cousins et son filleul à la maison, pour boire du Blayes et du Lirac. Youpi.

Les 21 sélectionnés sont...

La liste des 21 de Nicolas Sarkozy est donc sortie ce matin. Nous savions hier que le capitaine serait François Fillon, pour qui j’ai déjà donné mon à-priori positif (j’eus voté pour lui en 99’ pour la tête du RPR). Et puis y a les autres. Comme pour Raymond Domenech, vis-à-vis de qui j’ai exprimé ma réelle colère devant une liste honteuse, voici mes rapides (télégraphiques presques) commentaires. Pas poste par poste, j’ai une pelouse à tondre, mais les principaux.

François Fillon : je pense que c’est un bon. En tous cas, je l’apprécie. Beaucoup. Le fait qu’il ait été évincé par Chirac et n’ait pas fait parti de la purge Villepiniste me le rend sympathique.

Alain Juppé : si un jour je repars en politique, ça sera pour suivre un Juppé. Cela reste pour moi, avec Fabius, les deux seuls grands hommes d’Etat en France. Donc pour moi moins que Fillon, et moins que Sarkozy. Et voir Juppé en numéro 3 derrière les deux susnommés me fait un peu drôle.
En tous cas, même si je n’ai pas cautionné sa réélection à Bordeaux, et même si j’ai regretté son manque d’ouverture lors de sa présidence de l’UMP (mais par rapport à la présidence Sarkozy, c’était les Champs Elysée…), j’ai confiance en cet homme. Non, j’aime Juppé. Voilà.

Jean-Louis Borloo : les Valenciennois que je connais, venant de la gauche, l’aime. Bernard Tapie est un de ses proches amis. Et je préfère Schomberg à Chazal. Pareil, j’y fais confiance.

Bernard Kouchner : pas ma sensibilité. Un coté droitdelhommiste qui a pu me crisper. Et puis après ça, un grand bonhomme. Mais sans remettre en question ces grandes qualités (Médecins du Monde, Kosovo…) , 4 questions – remarques :
• Je pense à mes copains de droite très droite, qui se sentent un peu floués d’avoir des « vilains gauchistes » au gouvernement, quand bien même faire travailler les bons ensemble, je trouve ça logique… ;
• Kouchner eut une position très à l’opposé de la politique diplomatique française pendant la guerre de l’Irak. Certes, il a depuis reconnu son erreur d’analyse. Mais Kouchner, Sarkozy, sont aux antipodes de la Chiraquie. Quid de la politique étrangère ?
• Jouyet, secrétaire d’Etat aux affaires européennes, Kouchner, Sarkozy… L’Europe du très très oui est aux manettes. J’attends le débat sur la constitution européenne avec intérêt et méfiance ;
• La Reine Christine Ockrent est elle plus ou moins intouchable que mesdames Drucker et Schomberg ?
Sinon, Kouchner est aussi un ami de Tapie. Il ne fait vraiment pas son age (à 67 ans, quel bel homme !). Et tant pis pour les socialistes qui n’ont jamais cru en lui. Non, à priori favorable, mais je surveille.

Xavier Bertrand : mon amie habita pendant plus de deux ans dans la ville dont il est le premier adjoint, Saint Quentin. Là haut, il est aimé, respecté. Ministre du travail, il aura à négocier. A priori extrêmement favorable, je suis fier de bien connaître sa ville.

Rachida Dati : pendant que le PS reste avec leurs vieux éléphants, Sarkozy s’est entouré de jeunes talentueux et talentueuses. Dati en est : garde des Sceaux, c’est autre chose que ministre de l’intégration ! Immense bravo. J’attends la mignone Yadé aussi.

Valérie Pécresse : la plus jeune. Enarque, seul point faible. Mais jolie, percutante mais pas trop. On verra. Elle plaira aux élèves de l’enseignement supérieur en tous cas…

Eric Besson : que dire… Bon député d’une circonscription dont j’ai été salarié pendant 3 ans. Puis touchant quand Royal l’a humilité et méprisé. Pathétique enfin à Dijon et maintenant. Que dire sans être méchant… ? Je ne sais pas. Dommage, je le respectais, à défaut de l’aimer.

Roselyne Bachelot : politiquement, rien à dire. Humainement, je l’adore, elle est marrante. Maintenant, Lamour était un très bon, même si son intervention pendant l’affaire Barthez (été 2005) était nauséabonde.

Hervé Morin : j’aime beaucoup. A priori favorable. Même s’il aurait du rester fidèle à Bayrou.

Dominique Bussereau : le renouvellement avec un grand « R ». Je plaisante…

Martin Hirsch : un gars de gauche, mais pragmatique, qui veut réussir. J’aime beaucoup.

Voilà. Maintenant bonne chance les gars. Si j’étais député, je voterais la confiance. Tout en étant vigilant que ce gouvernement soit un bon gouvernement, ouvert, démocratique réellement et non en apparence. Chirac, en 2002, avait fait une politique autiste, que je ne pouvais plus défendre. Il faudra, pour que ce gouvernement réussisse, une vraie opposition. Une UDF (ou Modem) forte et responsable. Mais je fais confiance à Bayrou, si par hasard il a des députés "puissants" (ce dont je doute de plus en plus...), à un "PS2" (copyright copine de chez Asko), pour être une digne opposition.

Et puis au final, même si je ne suis pas d'accord avec la liste de Domenech, au final je dis "allez la France". Là, j'ai plus d'accointance, donc je le dis avec plus de facilité. Mais je le pense, vraiment.

mercredi 16 mai 2007

12 ans qui s'en vont

Dans quelques heures, Jacques Chirac laissera sa place à Nicolas Sarkozy. Très bien, tout a été dit, rien de plus à rajouter de bien pertinent. Le jeu de la démocratie, un nouveau président élu. On l’aime, ou on ne l’aime pas, ou ni l’un ni l’autre. Mais le terrain a parlé.

Hier soir, j’ai écouté Jacques Chirac. Allocution simple, très simple. Courte, mais suffisante pour m’avoir, une nouvelle fois, plutôt ému. Les images de 95’ me revenaient. 17 ans j’avais. 29 ans j’ai aujourd’hui. Je rentre dans mes 30 ans. Cela veut dire que mes 20 ans sont à leurs crépuscules. Mes 20 ans sous Chirac. On dit que ceux sont les plus belles années. On dit ça…

J’ai connu mon premier véritable amour sous Mitterrand. Dans pas longtemps elle sera maman et je pense souvent tendrement à elle, mais elle ne fait pas parti de mes années Chirac. Non, mes années Chirac, ceux sont mes études lyonnaises. Que j’ai commencé en Mathsup, carte RPR en poche, dévorant la presse, les presses (Internet n’existait pas, un temps que les moins de 25 ans ne peuvent pas connaître), pour savoir ce qu’il se passait. Mes idoles d’alors ? Juppé, pour qui j’ai une estime identique. Pasqua, malgré d’avoir rejoint Balladur, Seguin, Alain Madelin.
C’est dans ma mezzanine au foyer de la Montée des Carmes (photo)qu’avec quelques compagnons de chambrée, nous avions une grande chance de ne pas faire l’armée.

Et puis avec une copine d’alors (j’en ai pas eu beaucoup), j’ai appris la branlée de 1997’. Villepin, du moins son nom, sortait de l’ombre. Ce fut les élections régionales. Lyon qui résiste aux voix du Front National. Le Languedoc qui, avant le douloureux Frêche, montre que décidément cette place de président de cette région est maudite. Puis les élections européennes. L’aventure RPF qui démarre. Et un Chirac, dont je portais tout jeune le TShirt, qui aura fini de me décevoir un soir de référendum pour détruire une république en la quinquénisant. Donnant finalement un outil pour faire d’un Sarkozy un super premier ministre président, mais à l’époque Sarkozy étant inaudible et inexistant, portant l’échec des européennes passées, nous n’en étions pas là.

Personnellement, je vis des élections cantonales et municipales avec un premier contrat en poche (petite PME Vauclusienne), et des responsabilités politiques dans mon département. Je suis élu dans mon village, ma candidate au canton d’à coté fait un joli score. Et je monte souvent à Paris. On prépare les présidentielles de l’année suivante. Pendant ce temps, je signe à Marseille (pas le club, mais un grand groupe avec qui je resterai 5 ans).

Je découvre sur le net une communauté des Chevaliers du Zodiaque dont je rencontre parmi mes plus chers amis d’aujourd’hui, et des gens fabuleux que j’aime vraiment. De Montreuil aux Bons Enfants en passant par la Lorraine ou la Sologne (cf Fanart), sans oublier l’Outre Quiévrain (coucou là haut). Je me prend même pour un écrivain, écrivant autant pour moi que pour d'autres...

2002 démarre avec l’Euro en poche. Un Euro qui m’aura permis de passer une merveilleuse fin d’année 2001 en Belgique, puis avec mes copains lyonnais. Amusant, début d’année 2002 avec une sciatique du niveau de douleur que celle que j’ai aujourd’hui.
Puis une campagne qui se prépare. Je suis à Rouen, puis en Alsace. Ou alors à coté de Genève, peut être pas, à posteriori, le meilleur moment des 12 ans. . Mon candidat ne part pas, ne part plus. On est certains à craindre un Jospin – LePen. Peut être l’histoire sera raconté dans le deuxième tome de ses mémoires (ça me donne un coup de vieux ça aussi). Ca sera l'inverse. Le 21 Avril.

82 %. Je l’apprends au téléphone avec la frontière suisse alors que je vais au bureau de vote principal, à Roquemaure. Voilà pour moi le principal loupé de ses 12 ans. Alors qu’aujourd’hui Nicolas Sarkozy veut ouvrir, à l’époque Jacques Chirac avait l’obligation d’ouvrir. Non, il sera resté, pendant 12 ans, prisonnier d’un clan, de son clan. Pendant ce temps, mon histoire continue elle aussi.
2002 la fin. Une histoire commune personnelle qui débute. StEtienne – Marseille ne seront plus jamais les mêmes matchs. Et les lacs du Pilat demeureront toujours plus beaux que le Lac Léman. Raffarin est un drôle de premier ministre, en même temps que mon surnom dans mon village. Et la fracture entre le faucon et son héraut de 95’ se fait plus pressante.

Sauf en 2003. Je suis à Bugey pendant que l’Amérique attaque l’Irak. D’autres rencontres du net à Lyon. Plus le newsgroup SaintSeiya, mais le forum de mon amie Lorraine. D’autres ami(e)s, qui de Lyon à Paris, me sont importants.
Et puis ma fin 2003. Je quitte, avec mal au ventre, Marseille, les Bons Enfants, un couple d’ami. Enfin, je les quitte, non, je ne pense pas (je n’espère pas) ne les avoir jamais quitté. Mais c'est l’Agence de ma société à Pierrelatte qui me kidnappe. Retour chez papa – maman. Des soirées difficiles qui font suites à des journées épuisantes. Des kilomètres en voiture, en avion. Bordeaux, Agen, Dieppe, Nogent/Seine, Gien, Orléans… Un ami important qui part. Une autre qui feint de revenir pour me refaire encore un petit peu mal. Mais la principale qui arrive du Nord pour rester avec moi.
Un référendum européen perdu par le président (gagné pour moi, la césure finale ?). Fin d’histoire avec ma société, fin d’histoire délicate ou la santé et le moral explose comme une défense marseillaise en finale de coupe de France. Et puis 2006 à Sérignan du Comtat qui est le moment d’un envol vers un merveilleux 2007 pour moi, avec le travail merveilleux que j’ai aujourd’hui, ma maison, et une vie personnelle que je souhaite à tous les gens que j’aime.

Et puis aujourd’hui. Des nouvelles rencontres sur Internet. Rien à voir avec les dessins animés japonais. La politique maintenant, les médias, les discussions, sur tout, sur rien. Sur aujourd’hui. Jacques Chirac qui part. Ma vie qui a avancé : j’ai 12 ans de plus, une maison, une femme, pas d’enfants ni de chien mais on verra plus, et presque 7 (8 ?) ans de cotisation de retraite. J’ai 30 ans. Ou presque.

Nicolas Sarkozy arrive à l’Elysée un jour où j’ai un bas du dos qui me fait vraiment souffrir. La nuit dans le lit, je ne parviens plus à bouger et là je refuse d’aller boire un café. Mon médecin m’a changé de traitement : on verra. Après le scanner mardi prochain. Mon beau-père quant à lui vient de sortir de l’hopital, pas en forme non plus. Je ne parle pas de mon équipe de foot ou de mon WiFi. Mais bizarrement, si la période est objectivement belle pour moi, le moment présent n’est pas agréable, plutôt douloureux.

Enfin, mes 30 ans commenceront sous un nouveau président. Enfance et adolescence sous Mitterrand, vingt ans et entrée dans la vraie vie sous Chirac. Sarkozy, année de quoi ? Envol réel du Faucon, ou le Faucon qui fera son nid tranquillement ? Enfin, aujourd’hui, j’ai envie d’être positif et optimiste. Je ferme une page. D’autres s’ouvrent. Drôle de période, celle du changement. Visiblement total. Mais plus qu'une simple passation de pouvoir, c'est un changement d'époque. Epoque collective. Epoque évidemment et logiquement personnelle.
A suivre…

dimanche 13 mai 2007

Et pourtant il est blanc le chat

Ce petit mamifère qui ferait craquer mes amies marseillaises ou lorraines m'accueille tous les soirs quand je rentre du boulot. Il est allongé à quelques encablures de là où je gare ma Modus. Il se retourne, me voit sortir de la voiture, me salut d'un "miaaaou" dont j'ignore la signification. Puis se lève paisiblement, et s'en va dans les champs en face de ma maison.

Et la journée, parfois, je le vois. Hier, mon amie est allé le prendre en photo. Et tout à l'heure, alors que j'ouvre les volets suite à une pénible nuit, je le vois aussi. Il tourne la tête vers moi, esquisse une bruit, puis continue sa vie comme si je n'existais pas.

Pourtant ce chat est blanc. Un peu gris sur les bords, un peu sale sans doute, mais en aucun cas il est noir. Par conséquent, d'autres symboles expliquent ma journée de hier, assez pénible. Mauvaise.
Un mal de dos, d'abord pour rester sur mon nombril, qui va de mal en pi. Avec un plus des anti-inflamatoires qui sapent le ventre et m'ont fait passer la nuit à pleurer, à aller des toilettes à mon lit en passant par le canapé pour être assis.
Puis à coté de ça, le père de mon ami qui rentre à l'hopital à StEtienne. Aujourd'hui, parce que hier elle ne voulait pas me laisser toute seule et qu'elle est gentille, elle est montée faire un aller-retour Roquemaure - StEtienne. 2 heures de route, fois deux donc. Son père va mieux, mais c'est pas encore ça.
Je passe une connection WiFi que je n'arrive plus à configurer, une adresse IP à la con, et une holtine Wanadoo qui va probablement me faire passer à la concurence trés vite car j'en ai marre. Pour arriver à la finale de la Coupe de France, qui aura fait pleurer dans les chaumières du Sud. Je dis ça, que j'étais triste, en plus d'être malade. Je dis ça et je dis pas plus, j'ai pas envie de parler plus, d'analyser, ou de polémiquer. Je suis extrémement triste, pas en forme en plus. Et c'est pénible, j'aime pas.

Dans toute période, il y a des zones d'ombre où la roue est dans une position défavorable. Aprés un début de 2007 pharaonique pour moi, qu'il y ait une turbulence est logique, on ne peut pas qu'être heureux. Et ça aide à apprécier les chouettes moments, des moments plus difficiles.
Allez, je vais m'allonger. Ou pas. Enfin je vais essayer de me soulager ce dos. Et peut être retouver chatoutblanc. La prochaine fois, je parlerai des chiens qui viennent nous voir...

jeudi 10 mai 2007

Restons en rade d'Antalya...

... ne rentrons ni à Paris, ni ailleurs.

Si le futur président était bien à Malte, je me souviens qu'il y a un an j'étais bien sur l'eau, à Antalya. J'avais pris à l'époque 8 jours de vacances, que je n'aurais écourté pour rien au monde. La presse ne m'attendait pas à Paris, à l'époque elle cherchait les informations sur ce qu'était Clearstream.

Non, j'étais bien. L'eau était froide, trés froide. Et la veille, Dhorasoo avait marqué un but en finale de la Coupe de France. J'ai appris que Marseille avait perdu : puisse demain le scénario s'inverser...
Et puis à part ces trois photos prises sur mon disque dur, pour donner un peu d'aspect de vacances à mon blog, parce que j'aime bien aussi faire partager des paysages que j'ai trouvé beau, bien pas grand chose.
Si, j'ai trés mal au dos. J'ai jamais mal au dos d'habitude, et depuis samedi j'en pleure. Entre temps, j'ai fait du jardinage, tenu un bureau de vote, nettoyé une piscine, ouais c'est peut être pas génial. Mais ce matin, Monsieur mon médecin généraliste - Maire m'a conseillé, outre de bouffer une jolie plaquette d'anti-inflammatoire (pour le Faucon, ça sera du Feldène, arrosé avec un peu de Collioure s'il vous plait, merci), d'aller passer à la radio. Me souvenant combien je m'étais trouvé mauvais lors de mon passage sur RMC, j'ai commencé à pleurer, mais non, c'était pas "à la", mais "une". Passer une radio donc. Prendre ma petite dose de rayonnements gamma (je prendrai avec moi mon film dosimétrique : ça fera rigoler la médecine du travail), et voir si on comprend. Sinon, ma jolie lettre de parcours de soin coordonnée prévoit le scanner et l'IRM le cas échéant.

Mais putain, j'ai mal là ;__; Je retournerai bien me reposer sur un bateau moi.


PS : non, pas envie de parler de politique... Je parlerai plus tard de ce que je pense du MD (rien à voir avec Manga Distribution, salut Ludovic). Et si vous êtes gentils, je dirais des choses moqueuses sur Philippe Douste-Blazy (youpi), puisque j'ai déjà donné sur Jack Lang.

PS bis et personnel : Kriss m'avait dit en commentaire à mon dernier post que "pour la critique de Sarkozy, je pouvais compter sur lui et les amis Bribri et Brubru". Outre le fait que je lui ai fait remarquer que je ne considérais pas forcément comme un type de droite béta et obtus (et que dire du bien de la gauche m'était autant facile que de critiquer mon camps quand chui pas content), j'ajouterai, mon cher Kriss, qu'en plus de vos critiques légitimes, j'attends aussi de vous les assentiments quand notre cher gouvernement fera des choses de bien ^____^ (je peux, hein ^^ ?).

mercredi 9 mai 2007

Pendant ce temps, sur l'eau...

Franchement maladroit. Franchement très maladroit. Je ne veux pas rajouter à cette polémique que certains mauvais esprits se régalent à alimenter, mais les premières minutes de Nicolas Sarkozy président de la République peuvent être sujettes à discussion. Et faire l’objet de ce que l’on appellera pudiquement des « réserves ».
Il n’est évidemment pas question de demander des excuses ou des explications au futur président de la République. Mais peut être, en tant que citoyen, à fortiori comme moi en tant qu’électeur (ancien militant au même parti que lui), on peut exprimer un… non pas là encore un désaccord, mais des réserves, sur son début.


20 heures, la tête du nouveau président de la République apparaît. Très bien, joie à droite, pleurs à gauche. Et sentiment aussi que l’hypocrisie d’attendre 20 heures est bien ridicule, puisque simplement regarder la télé expliquait ce qu’il se passait.
Premier discours de Nicolas Sarkozy. Du Guaino de garde. J’ai trouvé personnellement ce discours très bon. Gaullien. Des sujets forts. Prendre la tête du combat écologique, le vrai, pas celui des bobos qui roulent en trottinettes. Rehausser le drapeau de la France dans le monde, sur des combats décisifs pour les libertés dans le monde. Gaulliennement gaulliste ce premier discours j’ai trouvé, et très bonne surprise pour moi.
Ce manque de gaullinitude était un de mes principal reproche.

Puis ensuite, premier écueil. Jacques Chirac nous avait joué la fol traversée de Paris en 95’, et le bain de foule. Miam, génial, vibrant. Là, malgré un dispositif Tour de France, Nicolas Sarkozy nous fait une petite balade légère, digestive, avant… Le Fouquet’s. Et là patatra, le gaullisme se fane aussi vite que les bulles quittent la bouteille de Clairette dans le frigo. L’ami des riches et des puissants, Monsieur le Maire de Neuilly, refait surface. Inquiet et transpirant, je cherche du regard le bon Guaino. Je ne vois que Johnny Halliday. J’adore ce chanteur, mais symboliquement… Et puis je vois sortir Arthur du Fouquet’s. Et je me dis, pendant que s’écharpent nos politiques sur les télés, et pendant que l’OM égalise à Monaco, que le symbole sera dur à avaler. Le Fouquet’s, ça fait autant peuple de France qu’une éventuelle ballade en Yacht…
Ensuite Place de la Concorde. Mieux, on revient avec le peuple. Sur scène, tel le vainqueur de la Nouvelle Star, il monte. A ses cotés, Christian Clavier. Bon, Napoléon est avec lui, pourquoi pas, les symboles veulent jouer ce soir. Et puis… Et puis je vois Michelle Alliot-Marie et le sémillant et charismatique Philippe Douste-Blazy… Sarkozy est élu, et il se présente devant le peuple avec Enrico, Faudel… Et il ne peut pas s’empêcher d’avoir avec lui Douste-Blazy. Mon ami le pique-assiette qui fait dire aux esprits un peu râleurs que « la politique c’est tous des pourris ». Philippe Douste-Blazy…
Mireille Matthieu chante la Marseillaise. L’avignonaise est peut être plus de première jeunesse, mais c’est un grand moment. Respect indéfectible pour cette dame. En plus, elle évite le mauvais goût (« Paris brûle t’il » aurait été une attaque vis-à-vis des dernières déclarations de Royal, soyons grands).
Et puis le Monsieur va se coucher. Il n’aura pas serré beaucoup de main, mais il faudra s’attendre à une présidence différente de celle de Chirac. Et zou, retour pas chez lui ou chez un copain, mais au Fouquet’s. Le B&B’s était un peu loin.

Ensuite, après sortie Jean’s & veston (coquet j’ai trouvé), il s’en va. Retraite méritée pour « habiter la fonction présidentielle ». Je l’imagine, François Mitterrand, allant marcher dans une montagne. Les Alpes peut être, un lac en altitude, pour respirer les hauteurs, et méditer sur la fonction, sur la France. Ou alors la Sologne. Ou la Bretagne, les falaises. Un Victor Hugo des temps modernes, à regarder les vagues frapper les rochers. Enfin, l’Ardèche, le Lac d'Isarles (à gauche) est adorable... Ou encore le Gard, chez moi. Les gorges de la Cèze sont accueillantes. Un député qui est en plus un de ses amis. Et des coins divins, retirés. Je lui aurais même montré mes coins de retraites préférés, connus de bien peu. On y accède à vélo, à pied, ou à 4x4. Et on est au milieu de rien, mais de tout. Là, comment ne pas s’imprégner de sa tâche.

Mais non, c’est nouba-nouba sur un Yacht au large de Malte. On imagine l’alcool qui coule à flot, les nanas seins nues qui bronzent, et DJ Bolloré aux platines pour la fiesta de l’après-midi. Là, c’est caricature. Replis sur soi, imprégnation de la fonction, et tout ça… Et oui, une goélette en Méditerranée, c’est chouette. La photo de début était l’an passé, quand sur les côtes d’Antalya, je méditais à une finale de coupe de France perdue par l’OM. Turquie, c’était plus loin que Malte…

Je ne reproche pas à Sarkozy de passer des vacances à Malte. Au contraire, c’est humainement louable de se retirer pour « habiter la fonction ». En ermite. Mais décidément, n’est pas Mitterrand ou de Gaulle qui veut. Le symbole est terrifiant. Yacht privé. Malte. Vincent Bolloré. Fouquet’s. Amis riches. Peuple un peu plus loin. Mmm, ça me plait pas.

Je termine simplement par là. Je me souviens de la CX de Chirac. Je crains me souvenir du Fouquet’s et du Yacht. Les symboles ont la vie dure. Et les taches sont difficiles à enlever.
Enfin, ça n’empêche pas que sur les faits et la politique, nous jugerons plus tard le président Sarkozy. Je l’ai dis dans un ancien post, malgré mes réserves, il a eu ma voix au deuxième tour. Et j’ai en plus un a priori très favorable vis-à-vis de François Fillon. Mais bon, cela n’empèche pas de l’ouvrir quand on pense que cela ne va pas dans le bon sens. Et là, le symbole était tout de même moyen. Trés moyen. Plus que moyen... Le symbole était nul, nauséabond. Dur, les symboles…

mardi 8 mai 2007

Jour de pont : nettoyons une piscine...


Au début, la maison était comme ça. C'était l'hiver. Royal était en tête dans les sondages (si, en décembre, souvenez vous). Et faisait froid. Brrr.
Brrr certes, mais le Sérignanais que j'étais savait qu'il allait vivre des jours supers. J'étais chomeur, mais je savais que le début 2007 allait, pour moi, être super.


Là, j'enlève la bâche. Le premier tour vient de passer, éliminant les Bayrou, Le Pen, Nihous et Shivardi. Reste les deux premiers. Qui sortira vainqueur des urnes ?
En tous cas, quand la piscine, vide et terminée d'être vidée, à montrer "ça", ben ouf... Acide chlorydrique, le papa qui aide, et les mains. Comme je suis palamar, j'ai mis un vieux jogging. En plein soleil, le papa était torse nu, et le Faucon avait revetu un intégral plumage.

Puis je me suis dit que j'ai déjà dirigé pléthores décontaminations de piscines de bâtiments réacteurs chez EDF. Et que je suis vraiment une prune... Enfin bon.



Là, on arrive sur la fin. Le forage marche : il reste de l'eau dans le Gard. Reste à enlever les quelques saletés qui flottent. Nettoyer, encore, enfin. Avant la mise en route de la pompe...




Et ce soir, j'avais ça en prenant l'apéritif. Et je me dis que, Sarkozy ou pas, Ligue des Champions ou pas, je suis pas malheureux. Faire partager quand tout ne va pas mal, ca sert aussi à ça, un blog. Je pleurerai un autre jour, promis.

lundi 7 mai 2007

Elysée 2007 : and the winner is... My conclusion.

Je n’ai pas encore fait ma « revue de blog » quotidienne aujourd’hui. Je fais le pont. J’ai fait une place de parking chez moi, nettoyer ma piscine, ammener des branches et autres feuillages à la déchetterie. Et ce matin, quand je me suis levé, j’ai eu la confirmation que le soleil brillait de la même manière que la veille. Un peu plus de vent seulement, mais rien de plus. Sur RMC Info, les Grandes Gueules succédaient à JJ Bourdin pendant que j’enlevais un tronc. Et la vie continuait. Bien, belle.

Hier, je n’ai pas passé une mauvaise journée. Ce n’est pas une litote, car le garçon de droite que je suis n’a pas non plus bondi au plafond. En 95’, j’avais 17 ans, et j’étais fou de joie de la victoire de Chirac. Là, les réserves, nombreuses, que j’ai sur Sarkozy, notre nouveau président, exprimées sur mon blogs, demeurent. Et pourtant, je ne suis pas triste, pas inquiet. Et même, vue la fin de campagne, plutôt satisfait de la victoire de celui pour qui je n’ai pas voté au premier tour, mais qui a eu de ma part un suffrage clair au second tour.

La journée du 6 Mai aura été similaire à celle du 22 Avril. Arrivé au bureau de vote à 9h30 pour prendre mon office. Mais autant la semaine dernière aura été une continuelle horde humaine, hier était calme en apparence. J’ai donc voté tôt. Pourtant, même taux de participation. A croire que le flot s’était régulé, calmé, organisé. Ou alors que nous qui tenions le bureau de vote étions plus efficaces pour éviter à la mathématique « file d’attente » de se créer… Peut être.

Midi, mon ami, celui que j’espère être le futur maire de mon nouveau village d’adoption, est venu en voisin boire le pastis. J’ai bu un verre de blanc, en refaisant le monde, mais sans Nicolas Poincaré. Le bureau de vote restait ouvert, mais nous étions en pause de midi. Quelques bouteilles de Côtes du Rhône du Château de Montfaucon, des grillades. Des discussions entre garçons élus, plus ou moins vieux, plus ou moins Maire, plus ou moins sages (le plus jeune, moi, était de la bande le moins dévergondé… quel idiot de je suis…). Et l’après midi qui continue.

Puis à 16 heures, je rentre à ma maison. Mon papa a commencé à nettoyer la piscine. Et moi, je craque et vais sur le site du Soir, journal belge qui j’aimais lire, mes quelques balades bruxelloises. Et à 17h20, premier flash : 54% dixit les renseignements généraux… Et puis en allant à mon bureau de vote, les sms qui crépitent. Des copains de copains de copains de gens qui savent. Entre 52 et 55%. Bah, peu de risque. Puis des gens qui savent (peu, j’en connais pas beaucoup). 53,5%.
Le dépouillement commence. Tous les élus, secrétaires de Mairie, et même la salle, sont connectés au réseau mondial. Pendant que PPDA ou Apathie font les prunes sur RTL ou TF1, en faisant croire qu’ils ne savent pas alors que tout le monde sait, nous recevons des infos de Finlande, d’Algérie, d’Angleterre, ou de Sauveterre. Tout le monde sait. Sauf ceux qui regardent la télé. Et encore, sauf ceux qui regardent la télé française, TF1 ou France Télévision. Et à ce moment là, peut être la surprise de la tête qui apparaît est moindre, c’est pas le stress de 95. Mais putain quelle hypocrisie… A vivre, c’est risiblement ridicule.

Je reste au dépouillement. Je donne les bulletins à celui qui lit. Deux noms. Sauf un qui sort deux fois plus que l’autre. Au final, mon village donnera 68% à Sarkozy. Nous sommes une Mairie mixte, mais dont la tête est plutôt à droite : ce scrutin montre encore une fois que finalement, notre travail n’a pas été aussi mauvais que ça, puisque le candidat normalement soutenu ne s’est pas fait massacrer en représailles…
Alors ça va plus vite que la semaine dernière. Plus de participation (96 %, 914 votants), mais rythme plus soutenu : les dépouilleurs que nous sommes avons parfois du mal à suivre. Mon amie est avec mon papy et ma mamy dans la salle. Elle prend des photos. Et nous, nous voyons beaucoup de bulletins blancs et nuls. 56, une certaine somme qui, à ma toujours réelle indignation, ne seront jamais comptabilisés et iront dans la poubelle de la République. Des choses marrantes à lire. Un Royal barré avec « Françoi Bayrou » (faute véridique) à la place. Un bulletin où était écrit à l’encre rouge un passage de la Bible : un verset de Matthieu. J’ai rien compris, mon collègue de dépouillement non plus, le Maire pas plus… Mais bon, pourquoi pas.
Et le dernier bulletin que j’ai dépouillé, le 914eme, qui, comme un symbole, était un « Ségolène Royal » barré rageusement. Les signes sont parfois taquins.

Et puis enfin la soirée. RTL sur la route, bisous à papa maman pour dire le score du village. Quelques coups de fil, merci les oreillettes bluetooth. Puis, en bas de ma rue, je m’arête chez tonton Bebert et chez tata. Mon cousin est descendu pour voter, mon amie est déjà arrivée, et la télé marche, devant un plateau TV du plus bel effet. Et je me mets au même endroit qu’en 95’ où j’avais assisté à l’apparition de la tête de Chirac. Là, un verre de Chardonnay à la main, et une petite saucisse dans la bouche, je suis distrait car Sarkozy arrive. Terrifiante cette hypocrisie : même mes tonton-tata retraités connaissent le score depuis longtemps. Y a plus de traditions.
Mon cousin est heureux. Il est surpris de mon absence totale d’euphorie. Un simple sourire, un verre de blanc. Et voilà, je ne vais pas hurler. Je dis me réserver pour quand Niang marquera, deux heures plus tard, le penalty de la victoire. Ca va, je suis de droite, mais la passion est partie il y a cinq ans, quand des circonstances amoureuses et politiques en ont décidé ainsi. Et je me sens tellement mieux comme ça.

Puis, après le – j’ai trouvé – très bon premier discours de président de Nicolas Sarkozy (Henri Guaino est une belle plume qui m’avait fait adorer Sarkozy lors de son discours à Nîmes), je suis rentré. Pyjama, un peu de clafoutis avec les cerises du jardin, une goutte de Limoncelo. J’ai mon pyjama, je suis crevé. Je zappe. Je suis toujours effaré de voir que le PS ne parvient pas à passer outres ces toujours mêmes têtes. Comme disait Karim Zeribi sur RMC à midi, voir les as du parachutes Lang et Guigou devant les jeunes Wauquiez, Yadé et Dati, ça fait un peu mal à la gorge. Puis arrive ensuite le sémillant Douste-Blazy et JF Copé… J’ai rien dit plus haut.

Des informations nous apprennent que, pendant que le toujours très peuple Nicolas Sarkozy fête sa victoire au Fouquet’s (alors que Pizza Pino est une merveilleuse table, leur pizza au jambon de Parme est divine), des actes d’incivilités se font un peu jour. Les journaux nous apprennent (Libération.fr, le Figaro, le parisien…) que les drapeaux de la LCR étaient légions, que les jeunes vilaines « racailles » des banlieues, celles dont on parle en les montrant du doigt, le bulletin LePen à la main, étaient sages. Je me dis que, décidément, l’extrême gauche n’a aucune leçon de démocratie à donner, ni à nous, ni à l’extrême droite. Passer à l’action violente parce que le score des urnes ne nous convient pas, je trouve que ça a de relents fascisant désagréables… Je n’aime pas, mais bon, c’est mon problème.

Et puis vient l’heure de se coucher. La Concorde aura passé une bonne soirée apparemment, avec sur scène de l’éclectisme. Ce n’était pas Charlety, c’était différent, mais les gens semblaient contents. Et moi… ?

Moi, je ferai plus tard un bilan de cette campagne. Mon bilan, rien d’objectif, que du ressenti. Le mien. Mon vote de deuxième tour était logique, puisque personnel. J’avoue que par moment, dans la soirée hier, j’avais une joie sincère pour l’homme, que je n’aime pas plus que ça, mais c’est beau. Ca aurait Royal, ça aurait été beau pour elle, et j’aurais eu le même sentiment.
Après, sur cette campagne, il y aura des choses à dire. J’ai dis mes réserves sur Sarkozy. L’élu de droite que je pense et que je souhaite rester, avec peut être plus de responsabilités, mais toujours libre de parti, continuera à dire ce qu’il pense. J’ai voté Chirac en 95’ et 2002’, mais je l’ai combattu, modestement et à ma place, quand je pensais qu’il faisait des choses mauvaises. Sarkozy devra faire attention à ne pas se noyer seul avec sa troupe et sa garde, et à ne pas s’autiser comme le clan Chirac sur la fin. Si l’UMP avait vraiment été ouverte et démocratique, des conneries telles le CPE ou la Pentecôte n’auraient jamais eu lieu. S’ouvrir et rester à l’écoute.

Et c’est aussi pourquoi je souhaite que les socialistes nous proposent l’opposition dont mérite la France. J’aime beaucoup Bayrou, je le vois pas dans un rôle d’opposant. Et les derniers jours de campagne de Royal, du débat à cette caricature d’interview sur RTL, où elle commençait à légitimer les éventuels débordements suite à l’élection de Sarkozy, me semblent la disqualifier. Je me trompe peut être, mais je pense que le PS a plein de grands talents. Des gens fiables, honnêtes, de conviction. Que ce parti, ce parti de Mitterrand, se réveille.
Et fasse ce qu’il aurait du faire il y a 5 ans.

Et puis moi, comme j’ai dis plus haut, demain je reverrai se lever le soleil. Tranquillement. Si l’UMP ne me plait pas, je monterai localement au créneau. Et si l’UMP fait une belle politique, efficace et fraternelle, ben je dirai bravo. J’ai confiance, pour ma part, en Fillon. J’avais voté pour lui à la présidence du RPR en 1999’. J’aime Juppé, puisse t’il revenir en haut de l’affiche. J’ai pas grande estime pour des Copé ou Devedjian, mais je veux que mon pays soit chouette et se relève. Le discours de Sarkozy hier me donne à espérer.
Sauf que le « je serai le président de tous les français » a été la rengaine de 2002’, 81’, 74’….

Enfin, dernier message pour mes amis, nombreux, socialistes. Beaucoup ont des craintes. J’en partage certaines, évidemment. Mais sur le reste, je leur dis, avec amitié et affection « battez vous pour vos idées, pour ce que vous êtes ». Et puis aussi laissez de coté la fin de campagne abjecte de Royal. Battez vous pour ce en quoi vous croyez. Et en tant que citoyen français, je leur demande d’être une opposition responsable, intelligente, pertinente, et porteuse d’espoir pour d’autres. Pas pour moi (en ce moment). J’en connais un peu, des militants, des sympathisants, des élus, de gauche. Ceux là, je peux les craindre en tant que type de droite, car ils sont brillants. Autant que, finalement pour mon pays et pour "l'intéret général", je peux leur faire confiance.

Voilà, on s’arête là. Plus tard, comme je l’ai dit, ça sera les bilans. Mes sentiments. Mes espoirs, mes craintes aussi. Et puis voilà. Heureux d’avoir tenu un blog pendant cette période. Heureux d’avoir autant parlé avec mes copains gentiment « gauchistes » du DEL, ou des collègues très droite décomplexée libérale. Mais au final, heureux d’être resté celui que je suis. Après, ça emmerde peut être des gens que j’ai des réserves vis-à-vis de mon camp. Ca déçoit des gens de voir que, seul dans l’urne, je mets le bulletin qui, pour moi, reste logique. Mais au final, je reste moi.
Ca peut faire chier à coté de la Suisse, ou dans d’autres bourgades. Mais le soir, quand je me brosse les dents, excepté mon physique ingrat, je ne détourne pas les yeux. Je sais que la gentille dame qui me fait du foie avec de la salade ne me déteste pas. Et puis moi, je suis pas trop malheureux. C’est pas mal.

Mais en tous cas, merci à mes quelques rencontres et amis du web. Et merci aux autres. Comme me l’avait dit ma Muse des Bons Enfants, je ne fais plus mon blog que pour moi. Et c’est super.

Et demain sera comme hier. Le soleil se lèvera. Et je crains, droite ou gauche, qu’on ait encore du travail à faire et des combats à mener. Malgré Ségolène, et malgré Nicolas.





samedi 5 mai 2007

Avant


Avant toute chose, il y a le début, le commencement.

Là, c'est avant.

Rien, le vide.

Et finalement, une veille de second tour de présidentielle, qui va changer le visage de notre joli pays, que dire d'autres ? Nous sommes dans l'avant. Chimène B dirait que nous sommes avant le jour d'aprés.

Demain, l'aprés. Mais aujourd'hui, c'est l'avant. Et non, cette nuit, ca sera pas le pendant : je dormirai.

Ce post est décidément trés couillon :)

jeudi 3 mai 2007

L'an passé, j'étais loin. Antalya, c'est joli...

La campagne électorale me fatigue. Vraiment. Et tout ce qu'il y a autour, de la campagne et de moi, me fatigue aussi.

L'année dernière à la même époque, je revenais de Turquie. Antalya, un petit Nice, ou un petit Marseille. Petite ville au bord de l'eau, petit port, des petits bateaux. Mais des grandes rues commerçantes où la Turquie montre qu'elle est vraiment pas à l'image que l'on peu avoir dans nos villages profonds. Un pays occidentalisé, ouvert. Qui devrait être inclus dans l'Union Européenne ? Là on reviendrait sur cette campagne qui me fatigue vraiment. Mais pour moi, la réponse serait, aujourd'hui, non. Parce que aussi l'Europe n'existe pas en ce moment, sauf pour la coupe des clubs champions en foot, donc à quoi bon rajouter des pièces à une voitures sans roue ni moteur ?

Et je dis ça, et je parle quand même politique. Alors que j'ai trouvé hier le débat trés... J'ai pas de mots pour le définir. Si, me définir moi devant le débat. Mal à l'aise, trés mal à l'aise. Pas bien même. Le coeur qui battait, mais comme devant un match de l'OM en coupe de France, non. C'était... C'était comme si je m'imaginais que vraiment, la France était un pays séparé en deux camps qui décidément n'ont plus rien à faire et à vivre ensemble. Une tension palpable que j'ai ressenti comme malsaine.
Je me rassure et me dit que, peut être, hier soir j'étais pas en forme. Que les débats de 74, 81 et 88' respiraient sans doute plus le souffre que hier. Que ma seule référence du soporifique débat de 95' est peut être faux. Et que c'est bien quand ça castagne un peu, que normalement j'aime ça.

Et pourtant non. En ce moment, j'ai pas envie de ça. Je fuis tous les conflits quand ils viennent vers moi. Tout à l'heure encore, j'ai finalement décidé que faire un peu fi d'une fierté mal placée pouvait éviter un conflit de longue haleine qui m'emmerdait plus que tout, j'ai donc décidé de laisser couler. J'ai pas envie de me battre en ce moment. Peut être parce que je considère que je n'ai pas de combats qui en valent suffisament la peine, peut être... Peut être aussi parce que je me dis que, décidément, je ne suis pas suffisament bon, ou capable, pour mener un combat. Et encore, quel combat ?
Facile ce soir de se sentir trés fatigué. D'avoir envie d'aller se coucher sans passer par la case "Eureka 7", la trés bonne série du studio Bones (FullMetal, Wolf's Rain...). J'ai mal dormi en plus. Débat ou fatigue, tout simplement ? Fatigue, encore, et pourquoi ? Un petit grain de sable, ridicule, arrive à faire dérailler ma mécanique de pas beaucoup de kilomètre, et ça m'emmerde bien... Ca me fait vraiment soupirer (j'aurais du mettre "soupir" plutot que "paysage" en libellé).

Aprés, quoi de plus ? Un blog, le mien en tous cas, me sert beaucoup à ça aussi. Soupirer, quand j'ai envie de soupirer. Ce soir, j'ai pas envie de rire, je suis épuisé, agacé aussi. Parce que des évenements extérieurs dont je n'ai aucune prise, cette campagne que je trouve délétère sur certains points et dont j'ai peur que la conséquence d'aprés les élections législatives soient désastreuses (un pays vraiment désuni et pas bien...). Parce que des évènements plus personnels et proches, où des personnes plus ou moins proches n'ont pas l'image de vous qu'on aimerait. On ne peut pas plaire à tout le monde, certes. A quelques uns c'est pas mal pourtant. Parce que, enfin, peut être ce début Mai sous la pluie qui ferait croire que Poséidon nous en veut décidément beaucoup (et que la grande cruche a oublié le chemin du pilier central) m'est difficile. Je sors d'un déménagement. De travaux dans la maison. D'un boulot passionnant mais qu'il faut faire. Et d'un investissement personnel aussi, peut être, dans des bétises qui finalement fatiguent plus qu'autre chose.

Fatigué. Ce sera le mot de la fin. J'aimerai être à Antalya ce soir. Mais comme demain je dois repartir au travail, je vais au dodo. Et je finirai de soupirer sous la couette.

PS : Plus tard, je parlerai de ce blog des Bons Enfants qui me plait. Parce qu'il sent bon des odeurs que j'ai adoré pendant trois ans en terre Marseillaise. Parce que j'aime sincérement et sans avoir envie de pudeur idiote les mains qui sont derrières. Et parce que pour l'instant je retrouve dedans quelque chose que je connais, suffisament pour l'aimer. Un blog personnel que j'aime. Les autres et elle, j'espère que "elle" s'amusera bien à écrire pour "elle" bien sur, et pour les quelques "autres" qui l'aiment et qui se régaleront à venir y faire un tour.
Enfin, j'en parlerai plus tard.

mercredi 2 mai 2007

Caricatural jusqu'au bout

C’est le très bon et souvent pertinent Claude Askolovitch qui avait dit cette phrase à ORLM de lundi soir (et entendu hier alors que je tondais l’herbe, merci les podcasts RTL). Sur cette ambiance de deuxième tour où les caricatures et simplifications vont bon train (Sarko facho, Ségo nulasse, et on en passe et des pires), justifiées en partie par le fait que nos deux finalistes se caricaturent grossièrement eux même…



"Tous se caricaturent eux même. Royal en exhibant un concert type "SOS Racisme" avec pleins de jeunes artistes bien "branchés" et bien "bobos", le retour des "potes". Et de l'autre, Sarkozy qui nous la joue "show à l'américaine", avec les vedettes du showbusiness et de TF1".



Caricatural dans cette manière de faire une campagne de deuxième tour, maîtresse donneuse de leçon pour l’une, petit fils prodigue de Ronald Reagan pour l’autre. Mais caricatural jusque dans les idées, où Royal revient sur certaines traces de Mitterrand version « Jack Lang », et où Sarkozy ne peut s'empêcher, comme tout bon homme de droite, de revenir 40 ans en arrière (j'étais pas né camarade, qu'est ce que je me fous de Mai 68'... ?).

Caricatural enfin les soutiens. Très donc mix « Woodstock – SOS Racisme » d’un coté, « Sacrée Soirée – TF1 » sur l’autre. Des merveilles qui, parait il, plaisent beaucoup aux jeunes d’un coté (Benabar, Grand Corps Malade, toute la nouvelle scène française menée d’une main de maître par Yvan Le Bolloch », de l’autre les stars de prime time de TF1 (Genest, Arthur, Halliday), avec l’humour très prout prout pouet pouet France profonde (Bigard, Farrugia, que j’adore tous les deux…). Et pour finir après, coté cinéma, on reste dans la caricature. Blockbuster qui fait des millions d’entrée type Réno Clavier d’un coté, cinéma plus traditionnel, intimiste, « Soirée des César » de l’autre.

Caricatural enfin, pour finir, avec les idées. Car comme le font à juste titre remarquer des Apathie ou Duhamel, Sarkozy est vraiment l’enfant type de 68’ (libéral dans les idées, avec la volonté de bousculer des notions reçues bien France traditionnelle de part ses idées (discrimination positive) et son histoire personnelle (possibilité d’être le premier président ayant connu un divorce, volonté de « tuer le père » (Chirac), et envie de liberté permanente)). Et a coté de ça, Royal serait plus celle qui voudrait, par son histoire personnelle, par ses valeurs très « travail – famille – patrie » (dans le bon sens du terme), rompre avec une certaine logique « 68 ».
Je ne parle pas du caricatural coté de la gauche à voir dans tout candidat de droite "le diable", "le fascisme", "le péril dans la République", et j'en passe... De Gaulle et Chirac ont eu, à des degrés différents, à répondre à ses mêmes attaques simplistes.

Il n’est pas dans mon intention, dans ce post, de stigmatiser l’un ou l’autre des candidats. C’est vrai que si j’aime beaucoup Delpech et Yannick Noah, mes idoles à moi sont plus Bigard, Farrugia (j’adore les nuls), Sardou ou Halliday. Et puis bon, j’ai un
amour sans borne pour Basile Boli, plus que pour Vikash Dhorasso.
Pour autant, quelque soit notre tendance naturelle à être p
lutôt d’un coté ou de l’autre de l’Assemblée Nationale, force est que cette campagne parait être d’une clarté absolue entre d’un coté la droite, et toute la caricature de la droite française qui se la joue grands meetings RPR des années 80 avec Halliday et Salvador d’un coté qui font chavirer Bercy, et toute l’autre caricature d’une gauche Woodstockienne qui s’éclate tout une après midi dans un stade à écouter de la musique. Au moins les choses sont claires.

Moins claires pour moi certains points plus programmatiques, politiques. Une copine de blog demandait fermement pourquoi les journalistes ne demandaient pas clairement aux candidats « avec quelle équipe, quel premier Ministre ?» comptaient ils gouverner. Malgré la probable omniscience d’un Sarkozy à l’Elysée (qui pourrait rendre la cohabitation subie par Chirac vis-à-vis de Giscard un air de colonie de vacances), le nom de son premier ministre probable n’est pas qu’anecdotique. Son quinquennat ne sera pas le même si c’est un Fillon (le favori), un Borloo plus tenace et d’une tonalité plus sociale, ou une Alliot-Marie (rupture trééés tranquille avec le chiraquisme, soupir...).
Idem vis-à-vis de Royal. Le dimanche, elle ne s’interdit rien pour Bayrou. Le lundi, c’est DSK qui serait un merveilleux premier Ministre (elle n’a pas tort !), avant d’aller donner une mission au très pas social-démocrate José Bové. Sachant que l’extrème gauche lui fait des yeux doux, et que François Bayrou n’est pas méchant. Se déterminer franchement sur ces « noms », cette équipe, permettrait d’y voir plus clair. A moins que les noms ne leurs soient pas encore connus, tellement de promesses faites en campagne…

Pour finir, ce soir y a sur Canal + un Milan – Manchester qui me met l’eau à la bouche. Parait que le match aller fut un des plus beaux matchs de foot du 21eme siècle… Enfin, quoi qu’il en soit, j’espère que le match politique de ce soir sera plus proche de la Ligue des Champions que le Ligue 1. Et que l’on sortira de la caricature pour aller vraiment dans du concret et de l’efficace.
Et que le meilleur gagne.