J'ai regardé hier soir le débat sur TF1, à propos de la constitution européenne. Sur le fond, je dirais qu'il n'y a que peu de choses à dire, ou à rajouter. Cela devient consternant de clichés et d'idées reçues. Le Pen fait du Le Pen, Buffet fait du communisme primaire, le vert fait on ne sait pas trop quoi (mais il est poli), Hollande reste Hollande (tant pis pour mes amis socialistes...) et Besancenot nous fait du Le Pen de l'autre rive. Des phrases maintes fois entendues, et finalement rien de convaincant. Sinon une cacophonie incroyable. Un débat à 8 (enfin, 7 + un vert poli) ne peut pas donner quelque chose de bien clair, de bien audible, de bien efficace. Une Europe à 27 ? Finalement peut être est ce le même problème, mais là est une autre question.
Le point que je voulais mettre en avant était la prestation de la seule "star" (à mon modeste avis) du plateau. Nicolas Sarkozy. Pour certains, c'est une "rock star" (^^). Pour d'autres, c'est "le seul capable de redresser le pays". D'autres rétorqueront que ce n'est qu'un ultra-libéral atlantiste bien de droite. Je ne parlerais pas du fond du discours de Sarkozy. Il peut y avoir débat sur le fond de pensée de Nicolas Sarkozy, sur son idéologie, sur son discours. Par contre, c'est la forme qui m'a interressé.
Je trouve que Sarkozy a survolé de débat. Sur la forme, il a éclaboussé tout le monde d'un talent réel. EN football, nous dirions qu'il y a deux divisions d'écart entre lui et le reste de la classe politique. Et je trouve cela étonnant. Etonnant de voir, par exemple, le contraste entre lui et Le Pen. Ce dernier a été étrillé en débat deux fois déjà par Sarkozy. Il y a un style complétement différent entre les deux, qui est flagrant. Deux écoles, et même deux générations (ce qui est cruel). UN rajeunissement réel et, pour une fois, visible.
Pourtant, face à des personnes de "son age", le contraste est également saisissant. J'ai toujours raillé le charisme de François Hollande. Là encore, je ne parle pas du discours, mais du style de l'homme. Hier, entre les deux, j'ai également vu deux monde. En me souvenant de la fameuse photo de Paris-Match entre les deux, je revois deux hommes différents dans l'état d'esprit. L'un qui parait à l'aise, tranquille dans ses baskets. Et l'autre un peu plus emprunté, hésitant, "content d'être là" mais pas plus.
François Bayrou m'a paru avoir un style différent, mais maintes fois employé : celui du professeur des école. Trés didactique, trés pédagogique. Un Jospin en plus jeune, en moins chiant aussi... mais chiant quand même.
Par charité, je ne parlerai pas du p'tit gars des verts. Poli, mais... poli. Je n'aime pas Olivier Besancenot (là, je ne parle pas du fond mais de la forme... comme j'ai exprimé plus avant dans mon blog, je n'ai pas plus de sympathique pour les extrémistes de gauche que pour les extrémistes de droite). Et j'ai trouvé MarieGeorges Buffet finalement égale à elle même. Vieille école.
Enfin, j'ai été déçu par Philippe De Villiers. Pourtant, il a un style haut en couleur aussi. Et pourtant, hier, il m'a paru également un ton en dessous. Je l'avais pourtant écouté, en partie, une heure avant sur RTL, pour un débat face à Jack Lang. Il ne m'avait déjà pas paru en forme. Surement la fatigue post pont de l'ascension.
Mais finalement, pour en revenir au petit Nicolas, je reste quand même fasciné par ce personnage. Déjà une histoire déjà haute en rebondissement. Trahison de Chirac au profit de Balladur, il y a déjà dix ans. Entre temps, traversée du désert, reprise du RPR au nez et à la barbe de Philippe Seguin. Défaite (déroute) aux européennes de 99', finissant troisieme derrière Hollande et Pasqua. Puis retraversé du désert. Il revient en 2002, voit Matignon lui échapper au profit de Raffarin. Et l'explosion politique d'un homme qui finalement a déjà connu plusieurs vies.
Pour finir, si je ne devais retenir qu'une seule chose de sa méthode, c'est un volontarisme politique nouveau qu'il a insufflé à l'action publique. Je ne reviens pas sur le fond, beaucoup d'éléments me paraissent hautement contestables. Par contre, il tente. Par des mots, par des actes, par une "bougeotte" incessante mais qui a le mérite de remettre le politique, le "légitime", au Centre de l'action. Parfois ça réussit, parfois ça rate aussi. La Corse fut un fiasco. Mais pourtant, qu'y a t'il eu de tenté en Corse avant ça ? Pas grand chose me semble t'il, sinon des paillotes brulés et un préfet assassiné.
Je terminerai par une remarque qui avait été faite par un éditorialiste politique quand JoséLuis Zapatero était venu faire un discours à l'Assemblée Nationale. Pour cet éditorialiste, la comparaison était flagrante et cruelle entre la jeunesse et le renouveau du premier ministre espagnol, et la finalement vieillesse - relative -, au sens propre comme au sens figuré, de la classe politique française, assise à face de lui à l'hémicycle. Un "coup de jeune" à la classe politique, de manière violente et cruelle. Quand je regarde Sarkozy, je fais le même constat.
Il y aurait, pour continuer le débat, beaucoup de chose à dire sur le fond du discours. Sur une idéologie qui me semble assez nouvelle (comme le discours). Une idéologie qui se dit ouvertement "de droite" (alors que ce terme semble tabou chez beaucoup d'homme politique). Trés libérale sur certains points, autant économiquement que socialement. Et... Et y aurait tellement de choses à dire, tellement de discussion à lancer, que je me lancerai dans cet exercice un autre soir. Là, je suis fatigué. Je vais courrir (ca va me détendre).
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