Si j’étais rentré à la maison en disant, la tête basse (car je n’aurais pas fait le fier) : « mon professeur m’a giflé parce que… », je n’aurais pas eu le temps de finir ma phrase qu’une deuxième gifle paternelle aurait fouetté mon visage, pendant que ma mère aurait quitté la pièce, honteuse et en colère après ce fils indigne. Mes parents ne sont pas monstres.
Mais ils m'ont appris une chose : le professeur se respecte. Le professeur, on lui dit "vous", car c'est une personne importante. Le professeur a toujours raison devant moi, et jamais mes parents ne m'ont dit que le professeur avait tort, jamais. Ils pouvaient le penser, mais devant moi, c'était net : "Monsieur le Professeur" avait raison. Et si j'avais pris une gifle, je la méritais. Point barre, fin de l'histoire, et au lit sans regarder les Chevaliers du Zodiaque.
Cette histoire de Berlaimont, ce professeur mis en garde à vue parce qu’il a giflé un élève (petit con) qui l’a traité de « connard », tout le monde en a parlé. Beaucoup a été dit sur l’inconscience et l’irresponsabilité du « parent d’élève », à lire le billet de Patrick Pike sur le JDD. De l’élève impoli et « jeune con » ou du père, responsable de l’éducation de son enfant et qui lui donne ainsi un merveilleux message pédagogique de part son attitude, je me demande qui est celui qui mérite le plus la gifle…
Pas envie de faire long. Parce que cette histoire m’énerve. Parce que la caste de ces « parents d’élèves » qui voient leur enfant comme des anges alors que ceux-ci peuvent être des démons, et qui critiquent à l’envi et de manière ostentatoire ces « professeurs ces hideux professeurs qui osent contredire leurs chères têtes blondes si sages qui n’ont qu’envie de s’exprimer et de s’épanouir les pauvres, peuchère », m’insupporte.
Des amis professeurs. Pas mal. Qui me racontent. Qu’ils doivent garder les mains derrière le dos quand leurs élèves rentrent en classe car « un geste pourrait être mal interprété », et que le professeur est de fait « présumé coupable ». Que le parent, qui juge le professeur fainéant, prendra presque toujours la défense de son enfant, mal élevé sans doute, mais n’est ce pas dans leur esprit à l’école d’élever leurs enfants ? Déresponsabilisation, toujours, et alourdissons la charrue de l’enseignant…
J’ai envie de réformes dans l’éducation nationale, et je critique aussi le corporatisme d’une profession qui refuse trop souvent d’évoluer, notamment de voir dans l’entreprise un possible et souhaitable partenaire, et autre chose qu’un monstre capitaliste. Mais je soutiens totalement ces enseignants qui ne peuvent plus faire leur métier.
Je parle souvent avec mes amis enseignants, de leurs soucis avec des parents exigeants et parfois irresponsables. Et une administration qui ne les soutient pas. Je pense à mon ami prof de math à Alès. Je pense à mes amies profs de sport à Lyon, profs de français à Vierzon, à Divonne-Les-Bains (deux villes où j’ai de jolis souvenirs mais passons). Ou encore Gien, Macon, le Creusot… Roquemaure aussi. Des professeurs et des institutrices qui méritent le respect.
Enseignant, c’est un beau métier. Il y a des nouvelles qui énervent, parce qu’elles montrent aussi que la société, peut être, glisse vers quelque chose de malsain. Je me rassure en me disant que le président en place depuis Mai 2007 n’est pas non plus le responsable de tout ce qui va mal. Mais je soupire devant une situation qui n’augmente pas mon moral, celui qui est au plus bas depuis 1987…
A noter que le professeur incriminé est maintenant en arrêt maladie...
Mais ils m'ont appris une chose : le professeur se respecte. Le professeur, on lui dit "vous", car c'est une personne importante. Le professeur a toujours raison devant moi, et jamais mes parents ne m'ont dit que le professeur avait tort, jamais. Ils pouvaient le penser, mais devant moi, c'était net : "Monsieur le Professeur" avait raison. Et si j'avais pris une gifle, je la méritais. Point barre, fin de l'histoire, et au lit sans regarder les Chevaliers du Zodiaque.
Cette histoire de Berlaimont, ce professeur mis en garde à vue parce qu’il a giflé un élève (petit con) qui l’a traité de « connard », tout le monde en a parlé. Beaucoup a été dit sur l’inconscience et l’irresponsabilité du « parent d’élève », à lire le billet de Patrick Pike sur le JDD. De l’élève impoli et « jeune con » ou du père, responsable de l’éducation de son enfant et qui lui donne ainsi un merveilleux message pédagogique de part son attitude, je me demande qui est celui qui mérite le plus la gifle…
Pas envie de faire long. Parce que cette histoire m’énerve. Parce que la caste de ces « parents d’élèves » qui voient leur enfant comme des anges alors que ceux-ci peuvent être des démons, et qui critiquent à l’envi et de manière ostentatoire ces « professeurs ces hideux professeurs qui osent contredire leurs chères têtes blondes si sages qui n’ont qu’envie de s’exprimer et de s’épanouir les pauvres, peuchère », m’insupporte.
Des amis professeurs. Pas mal. Qui me racontent. Qu’ils doivent garder les mains derrière le dos quand leurs élèves rentrent en classe car « un geste pourrait être mal interprété », et que le professeur est de fait « présumé coupable ». Que le parent, qui juge le professeur fainéant, prendra presque toujours la défense de son enfant, mal élevé sans doute, mais n’est ce pas dans leur esprit à l’école d’élever leurs enfants ? Déresponsabilisation, toujours, et alourdissons la charrue de l’enseignant…
J’ai envie de réformes dans l’éducation nationale, et je critique aussi le corporatisme d’une profession qui refuse trop souvent d’évoluer, notamment de voir dans l’entreprise un possible et souhaitable partenaire, et autre chose qu’un monstre capitaliste. Mais je soutiens totalement ces enseignants qui ne peuvent plus faire leur métier.
Je parle souvent avec mes amis enseignants, de leurs soucis avec des parents exigeants et parfois irresponsables. Et une administration qui ne les soutient pas. Je pense à mon ami prof de math à Alès. Je pense à mes amies profs de sport à Lyon, profs de français à Vierzon, à Divonne-Les-Bains (deux villes où j’ai de jolis souvenirs mais passons). Ou encore Gien, Macon, le Creusot… Roquemaure aussi. Des professeurs et des institutrices qui méritent le respect.
Enseignant, c’est un beau métier. Il y a des nouvelles qui énervent, parce qu’elles montrent aussi que la société, peut être, glisse vers quelque chose de malsain. Je me rassure en me disant que le président en place depuis Mai 2007 n’est pas non plus le responsable de tout ce qui va mal. Mais je soupire devant une situation qui n’augmente pas mon moral, celui qui est au plus bas depuis 1987…
A noter que le professeur incriminé est maintenant en arrêt maladie...
Soupir…
(PS : dernière photo, c'est celle de mon école primaire à Montfaucon...)
(PS : dernière photo, c'est celle de mon école primaire à Montfaucon...)
tout de même : un professeur est sensé être assez fort pour résister à des pulsions (je sais facile à dire !)
RépondreSupprimerce que je n'ai pas lu : le père gendarme est un mauvais père - réaction normale : il n'avait pas à te giffler, mais tu es en faute. Demander (en civil) que le professeur soit "réprimandé" par sa hierarchie, certainement pas porter plainte. Il a une fort bizare façon pour un membre des "forces de l'ordre" d'élever son fils !
COURAGE MONSIEUR JE VOUS COMPRENDS .OU VA T ON? A 11 ANS FILS DE GENDARME BRAVO.QUI EST RESPONSABLE DE L EDUCATION DANS NOTRE PAYS? LES PARENTS? IL Y A LOMPTEMP QUILS ONT DEMITIONNES.LES PROF ILS FONT SE QUILS PEUVENT.LE GAMIN EN QUESTION IL FUT UN TEMPS EN REPRENAIT UNE EN RENTRANT A LA MAISON;MA GENERATION N'EN AI PAS MORTE.VIVE L ENFANT ROI?????
RépondreSupprimerLe tribunal correctionnel et pourquoi pas la Cour d'Assises ! Dans quel monde vivons-nous ?
RépondreSupprimerC'est pathétique de voir un gendarme réagir ainsi dans une situation ou n'importe quelle personne un tant soit peu équilibrée aurait flanqué une deuxième gifle à cet insolent.
RépondreSupprimerApparemment, notre société tend à cautionner ce genre de stupidités; à quand la mise en place d'un 'système' judiciaire américain ? :(
Ashraam (ça me rappelle les Chroniques de la guerre de Lodoss ce pseudo) : "à quand la mise en place d'un 'système' judiciaire américain ? " -> mais tout à fait trés cher. Ce qui me semble violemment condamnable, c'est cette irresponsabilité que l'on distille : les parents ne sont plus responsables de leurs gosses, qui se permettent de traiter de 'connard' une autorité morale, que l'on peut contester certe, vive le pays de Descartes et Montesquieu, mais qu'on ne peut pas insulter comme ça.
RépondreSupprimerMerci aux anonymes (et grrr blogger) d'être passés. Et bisous Brige, parce que... Bisous tout court.
Moi je peux comprendre le prof qui "péte" un peu les plombs face à des éléves durs..... son père, le gendarme, devrait se remettre en question.... jamais mon fils ne tient ce vocabulaire et il a 10 ans..... ! mais ce genre de situation ne m'étonne pas plus que ça.... j'ai eu affaire à la justice avec une ancienne collègue, (femme de gendarme) son mari a insisté pour qu'elle porte plainte et les gendarmes sont venus me chercher illico sur mon lieu de travail...... parceque je lui en avais collé une..... tellement elle m'avait cherché... et pourtant je ne suis pas violente... bref, je m'égarre..... moi je soutient le prof.....
RépondreSupprimerjoli ton billet bon we cher Falcon
Romy, nous sommes des personnes "normales", normalement élevés. Normalement respectueux des gens. Et tes enfants, les miens aussi je l'espère, seront des bonnes personnes, respectueuses des gens.
RépondreSupprimerLe respect, c'est tout. Comment respecter des gens qui ne respectent rien et n'enseignent pas le respect à leurs enfants ? Le fait que le pere soit flic me scandalise encore plus...
Merci pour ce billet !
RépondreSupprimerInutile de te dire à quel point je souscris et approuve.
Quant à Brigetoun, je lui conseille d'aller faire un tour dans les salles de classe.
Et tant pis pour elle si un jour elle n'a plus de profs pour enseigner à ses enfants?
Rosa
Hello,
RépondreSupprimerMon grand père était fils de mineur, à Decazeville. Il s'est élevé à force de volonté, et en bénéficiant d'un ascenseur social pas encore en panne à l'époque, et est devenu professeur agrégé de lettres classiques. Au début de sa carrière, il faisait partie des gens respectés dans la bourgade, comme le médecin, le notaire ou le curé. A la fin, il n'était déjà plus qu'un prof enseignant des matières obsolètes ... Je suis triste qu'il soit mort mais finalement, quand je vois cette histoire, je me dis que c'est peut-être mieux, il aurait eu tellement mal en apprenant tout ça (l'insulte de l'élève, le manque de retenue du prof ... et son congès maladie, la réaction du père, ... (soupir)
@ + cher Falcon.
Comment le père aurai réagi si son fils l'avait traité de connard,deux solutions, une gifle comme le professeur ou c'est l'habitude pour ces parents de se faire insulter, dans ce cas je leur souhaite bon courage pour l'avenir
RépondreSupprimerun fait divers monté en épingle d'une façon incroyable.
RépondreSupprimercertes le prof n'avait pas à donner une gifle.
certes aussi ce métier est devenu de plus en plus difficile.
l'éducation nationale est un navire en perdition, pas à cause de ses profs, la plupart d'entre eux sont remarquables (d'autres moins, mais comme partout ni plus ni moins), mais à cause d'un désintérêt de l'État.
la culture n'a plus cours à L'Élysée, on le voit bien, suffit de voir qui sont les amis du président.
cette histoire, banale, aurait dû rester dans le cadre de l'éducation nationale, être réglée par la hiérarchie, tout simplement.
mais non, on a fait une énième attaque contre les enseignants
bon dimanche Fabien
Bonjour Faucon,
RépondreSupprimerjuste une rapide réaction en ce dimanche matin.
Je suis tout à fait d'accord avec ton billet. Bien que je ne sois pas d'accord quand même sur la gifle en question.
Attention, je ne cautionne absolument ni le gamin ni le père. Je trouve l'attitude du gamin digne de la claque administrée. Je regrette simplement qu'il ait fallu, pour le prof , en arriver là.
Je souhaite passer le concours de l'IUFM et j'avoue que les réactions de parents sont l'une des choses qui me perturbent le plus.
J'ai certaines ..."collègues de travail" avec lesquels je discute quand même, qui me font peur. A croire qu'elles savent mieux ce qu'il faut enseigner aux enfants que les ensiegnants eux-mêmes. Elles prennent des RDV pour demander pourquoi leurs enfants n'ont pas encore vu tel ou tel sujet ...etc ...
Et je plains sincèrement l'équipe enseignante de la soeur que j'aime énormément ... mais qui fait partie de ces partents dont tu parles : Leurs enfants sont des anges !
Bisous, Faucon, à bientôt.
Ma dernière phrase, dans la précipitation, est un peu floue ...
RépondreSupprimerJe voulais juste dire, pour l'anecdote, qu'une de mes soeurs, que j'aime énormément, fait malheureusement partie de ces parents qui ne peuvent admettre que leurs enfants ne soient pas comme les parents les voient. Et ce doit être assez pénilble pour l'équipe enseignante !
ET pour la dernière anecdote, une autre de mes soeurs est instit ... Certains sujets sont presque tabous lors des réunions familiales ;-)))
Je pense que si le pere n'avait pas ete flic, on en serait pas arrive la dans cette histoire...
RépondreSupprimerSalut Falcon,
RépondreSupprimerJe vois que toi aussi tu as réagis à cet évènement, tout comme moi (jai pondu un long billet, chose fort rare).
La conclusion (ironique) que je tire de cette affaire c'est que l'on peut donc traiter à loisir de connard le père, gendarme, de ce minot...
Comme disait ma mère (enseignante à la retraite) : ça serait formidable d'enseigner à des orphelins car le plus pénible dans l'enseignement c'est les parents.