Le football français va mal. Tous les jours les exemples
continuent à fuser. Que l’institution Lyon termine deuxième du championnat de France
en est un exemple (attitude hautaine et
ridicule des « jeunes pépites » qui se sont fait fessés en début
Coupe d’Europe, débordements de supporters de Lyon dans les stades, outrance du
président Aulas, etc…). Il y en a pleins d’autres.
Dont ces fameux « Trophées
UNFP », dont ce soir c’est l’édition 2016. La « grande famille du
football français » va se faire des bisous et s’autocélébrer. Elle aura
été cette année encore lamentable et indigne en bien des endroits, mais elle
est fière d’elle.
Dans un monde normal, le
PSG qui est en tête avec 40 points d’avance sur le deuxième, et qui est la
seule équipe à être digne en Coupe d’Europe, devrait tout rafler. Mais non :
ce football français n’est pas comme ça. Le football français aime ce qui est « français »,
aime le petit. Donc on nomine des « petits », des qui ne gagnent
jamais rien, mais qui sont sympa.
Et surtout le
football français aime à s’enflammer pour ces « pépites ». Avec
des médias complaisant. Que ce soit l’Equipe, France Football ou Footmercato, c’est
enflammade à tous les niveaux pour le « jeune » joueur français qui
fait le kéké avec le ballon. Une « pépite ». Dembélé ? C’est l’équivalent de Cristiano Ronaldo pour France Football
(un hallucinant article il y a deux semaines). Ne parlons pas de Boufal, de
Fékir, et de toutes ces autres pépites, les nouveaux Messi et Zidane.
On se rappellera que les
« cracks » lyonnais ont été ridicules en Coupe d’Europe face aux russes
ou aux belges. Mais Lacazette (le « phénomène
Lacazette » titrait l’Equipe il y a un an…) et Tolisso restent mieux
payés que les stars de la Juventus ou de l’Atlético. Ridicule en Coupe d’Europe,
mais ceux sont des « phénomènes ». C’est le football français…
Rigolons avec les nominés aux trophées UNFP, car cette année
c’est une blague.
- Meilleurs joueurs de Ligue 1 : Les nommés : Zlatan Ibrahimovic (PSG), Angel Di Maria (PSG), Lassana Diarra (OM), Hatem Ben Arfa (OGC Nice)
Il devrait y avoir 4
parisiens nommés. Mais non. On nomme dans les meilleurs joueurs un joueur
qui j’a joué que la moitié des matchs, dans une équipe qui risquait la
relégation jusqu’à la semaine dernière et qui a été incapable de gagner des
matchs à domicile (Lassana Diarra). C’est du délire.
Et comme le football français aime ses « pépites »,
il y a des grandes chances que Ben Arfa soit élu. Devant un Ibrahimovic qui a enfilé les buts, et
qui le mérite cette année encore.
- Meilleur espoir de Ligue 1 : les nommés : Adrien Rabiot (PSG), Vincent Koziello (OGC Nice), Thomas Lemar (AS Monaco), Ousmane Dembélé (Stade Rennais).
Là aussi on rigole. « Phénomène Dembélé », le
Cristiano Ronaldo français qui faisait un caprice en début de saison pour aller
signer au Red Bull Salzbourg. Il y a aussi le capricieux Rabiot, pur produit de
ce football français qui crée des starlettes.
J’aimerais que ça soit Lemar ou Koziello qui soit élu. Le
dernier est très bien et a la meilleure mentalité des trois. Mais dans ce football
français qui aime la pépite qui se la pète, je crains que cela ne soit le
triomphe de Dembélé…
- Meilleur gardien de Ligue 1 : Les nommés : Anthony Lopes (OL), Vincent Enyeama (LOSC), Kévin Trapp (PSG), Steve Mandanda (OM).
Une autre blague que Mandanda (que j’adore) soit nominé. Pas
en étant dans un club qui a failli descendre. Et encore une fois, Subasic est
ignoré. D’une manière générale, Monaco ne fait pas parti de « la famille »,
cela se voit…
Quand on termine avec 40 point d’avance, tous les trophées
devraient être raflés par les parisiens : donc je vote Trapp.
Meilleur
entraineur de Ligue 1
Les nommés : Thierry
Laurey (GFC Ajaccio), Stéphane Moulin (SCO Angers), Laurent Blanc (PSG), Claude
Puel (OGC Nice).
Une autre plaisanterie, dramatique celle-là. Dans les
nommés, un entraineur d’une équipe qui risque de descendre en Ligue 2 (Laurey).
Si ce n’est la symbole que le football français va mal si sur 4 nommés, on a l’entraineur
d’un relégué, et d’une équipe d’Angers qui est sans doute sympathique, mais en
milieu de tableau…
Là encore l’entraineur de l’équipe qui est en tête avec 40
points d’avance ne devrait pas ne pas pouvoir être élu. Dans un football
français qui va bien…
- Meilleur joueur de Ligue 2 : Les nommés : Famara Dhiedhiou (Clermont-Foot), Yéni Ngbakoto (FC Metz), Frédéric Sammaritano (Dijon FCO), Naïm Sliti (Red Star).
Pour l’ensemble de son œuvre, je vote Sammaritano.
- Meilleur gardien de Ligue 2
Les nommés : Arnaud
Balijon (Red Star), Guy-Roland Ndy Assembé (AS Nancy-Lorraine), Baptiste Reynet
(Dijon FCO), Mathieu Michel (Nîmes Olympique).
Parce que Nîmes a été exceptionnel, je vote Mathieu Michel.
D'ailleurs un mot sur Nîmes. Ce club a été sanctionné de points de retrait à cause de supposées conneries de son dirigeant. Tentative de corruption d'un club (qui a accepté le vin et pris le match nul sans être inquiété, lui).
Si on peut sanctionner un club suite à des débordements de dirigeants, est ce qu'il ne faudra pas, à un moment, que le club de Lyon soit sanctionné des pressions d'Aulas sur les arbitres, et de son comportement anti-sportif récurrent ?
- Meilleur entraineur de Ligue 2 : Les nommés : Rui Almeida (Red Star), Corinne Diacre (Clermont-Foot), Antoine Kombouaré (RC Lens), Olivier Dalloglio (Dijon FCO).
Du délire que l’entraineur de l’équipe championne de Ligue 2
(Nancy) ne soit pas nommé… Je suppose que le politiquement correct fera que
Corine Diacre sera élu. Mais je voterai pour Dalloglio, vice champion de Ligue
2.
- Meilleur joueur jouant à l’étranger : Les nommés : Antoine Griezmann (Atlético Madrid), Karim Benzema (Real Madrid), Paul Pogba (Juventus de Turin), Dimitri Payet (West Ham).
Antoine Griezmann sans aucune hésitation. Je trouve
symboliquement choquant que Benzema soit cité (et pas Gignac qui est énorme).
Payet a fait une saison énorme lui aussi. Plutôt que Pogba (auteur d’une saison
quelconque : il ne parvient pas à franchir un palier), j’aurais nommé la
surprise Kanté.
Sinon y aussi le trophée de la meilleure joueuse, mais je ne
regarde pas le football féminin.
Je ne regarderai pas non plus cette autocélébration de ce
football français malade ce soir. Mais je risque de soupirer en voyant les
résultats…
Y a quand même un gros problème dans ton raisonnement, ici on récompense les performances personnelles pas les équipes, il y a.... le classement de la L1 pour ça. Que les classements soient composés majoritairement de joueurs du PSG est assez logique, mais dire que, par exemple, Lass ne mérite pas de figurer dans la liste à cause du classement de son équipe est un raisonnement fallacieux. Tu pourrais dire qu'il ne mérite pas à cause d'arguments qui concernent son niveau de jeu, mais pas en te basant sur son classement, si tu voulais réellement un raisonnement logique.
RépondreSupprimerEnsuite, tu critiques les medias qui font dans la masturbation du français, mais toi t'es dans le travers inverse, le frenchbashing primaire, pas bien plus malin.
Je commence par la fin. Le terme "bashing" est le truc qu'on utilise quand on ne sait pas comment se défendre, c'est un des mots à la mode. Un autre mot à la mode dans les réseaux sociaux, le "arrête de rager", guère plus malin et plus intelligent.
SupprimerEn tous cas, pas plus malin que mon billet, qui exprime mon avis, différent du tien, mais pas "moins malin". Pour reprendre ce terme.
Ensuite je réponds aux termes de ton commentaires.
"Performance individuelle", dans un sport collectif, c'est une hérésie. Le Ballon d'Or, aujourd'hui, en vient à récompenser le joueur "FIFA" de l'année, le plus blingbling casquette. C'est ridicule.
Pour en revenir aux trophées UNFP, si on récompense les performances individuelles, récompensons vraiment la performance individuelle. En ne jouant qu'un match sur deux, jamais Diarra ne doit être dans les 4, quand un Matuidi ou un Thiago Silva n'y sont pas. Jamais de la vie.
Et sur les arguments sur le niveau du joueur, je t'en ai donné deux déjà. Moitié des matchs joué, et inférieur à Matuidi par exemple, pour ne citer que lui.
Et il n'y a rien de "primaire" dans mon billet. Simplement un constat. Ce football français refuse de voir ses problèmes en face. Quand l'entraineur de l'équipe 18eme est nommé pour être "meilleur entraineur français", cela veut dire quoi ? Quand des médias et des entraîneurs grillent tous les ans des joueurs français (un coup M'Vila qui devait jouer devant la défense du Barça, un autre Marvin Martin le "nouveau Zidane" à la une du Parisien, puis "le phénomène Lacazette" avant aujourd'hui Dembélé qui vaut Ronaldo et Boufal qui rappelle Van Basten), il faut dire quoi ? Bravo continuez ?
Il faut dire quoi de voir les salaires pharaoniques des "pépites" lyonnaises qui se sont fait taper contre Zenith, la Gantoise et Astria Giorgeou en Coupe d'Europe ? Il faut dire quoi des "pépites" françaises qui sont incapables de se qualifier à un Euro espoir, un coup à cause d'une virée en taxi, l'autre fois parce qu'on chambre les suédois avant la fin du match.
Bashing ? Sûrement pas, simplement des faits. Mais on peut continuer à parler plutôt de la forme que du fond, et à dire que le problème, c'est l'expression de l'opinion plutôt que le fait. Le football français est dans une crise sans précédent, mais on continue. On ne change rien.
Pourquoi cette rage envers Lyon ?!
RépondreSupprimerMort de rire : en deux commentaires j'aurais eu les deux mots à la mode du net : "bashing" et "rage". Cf mon commentaire précédent.
SupprimerMerci Las pour ce moment de franche rigolade.
D'accord avec sur tout sauf un truc.
RépondreSupprimerJe ne crois pas que FootMercato soit un média à prendre très au sérieux.
Je suis d'accord, il n'est pas sérieux. Mais il exprime de la manière la plus caricaturale les maux de ce journalisme qui s'enflamme sur des garçons qui n'en valent pas la peine
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