mercredi 19 juin 2024

Pari présidentiel délirant et déni démocratique

Ce n’est par paresse que je vais reprendre un paragraphe de l’excellent article de Nicolas Baverez dans le Point du 14 Juin. Dans un article intitulé « Législative sous haute tension : le pari de Macron », l’éditorialiste étrille joliment le président de la République. En mettant en avant un déni de démocratie,

 

Ce coup de dés qui ne peut abolir la débâcle des élections européennes paraît suicidaire. Il ne répond en rien à l’exigence de l’intérêt national mais se résume à une nouvelle manifestation de l’arrogance et de la légèreté du président de la République.

Le moment choisi pour la dissolution comme le rétrécissement à l’extrême du calendrier électoral témoignent d’un nouveau déni de démocratie. Le délai très court, le choix de la période estivale et l’impréparation des forces politiques interdisent tout véritable débat.

Les législatives de 2024 se présentent comme une élection volée, à l’instar de la présidentielle de 2017, biaisée par les magistrats, et de celle de 2022, où l’invasion de l’Ukraine fournit le prétexte à l’absence de campagne. Elles constituent, comme les législatives de 2022 et les européennes de 2024, un référendum sur Emmanuel Macron. Or celui-ci, tout en engageant ceux qui l’ont soutenu dans un combat électoral à l’issue presque désespérée, s’exclut par avance de toute sanction en prétendant – non sans illusions – aller quoi qu’il en coûte au terme de son mandat. En mettant les Français au défi de confirmer leur vote des européennes, en surjouant comme en 2017 et en 2022 son duel avec l’extrême droite qu’il n’a cessé de légitimer, en misant sur une stratégie de la carte forcée et sur les peurs face au chaos, Emmanuel Macron pave méthodiquement la route à l’arrivée au pouvoir du RN.

J’ai suffisamment écrit sur le rapt démocratique de 2017 pour acquiesser tristement au constat de Nicolas Baverez. Cette période électorale est d’un délire sans nom, un film de Louis de Funès pas drôle.

J’ai toujours pensé que les primaires de la droite et de la gauche, où un deuxième tour Hollande Juppé ou Valls Juppé aurait eu de la gueule, était le début de la fin.


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