lundi 22 mars 2010

Surdité et autisme électoral

Je n’ai pas regardé la soirée électorale hier soir. Y avait Marseille – Lyon en football, et c’était drôlement mieux. Mais ce matin, entendu l’inestimable Xavier Bertrand à la radio, interviewé par JM Aphatie. C’était, de la part du premier secrétaire de l’UMP, consternant.

« Je n’ai pas eu le sentiment que nous ayons tourné le dos ni à nos valeurs, ni à nos fondamentaux, ni à nos électeurs… ». Soit Xavier Bertrand n’a rien compris au film, ce qui est grave. Soit il fait semblant de n’avoir rien compris au film, et c’est grave aussi…
Le parti unique de la droite fait 36%, c’est un score risible et misérable. Je ne parle pas de l’abstention, immense et qui n’est pas non plus à mettre au crédit de la majorité actuelle. Malgré la gifle de la semaine dernière, bien que certaines têtes soient sonnées à droite, le responsable du parti présidentiel nous ressort ses infâmes « éléments de langage », remplis de mauvaise foi et de langue de bois.

Hier, après les dépouillements, j’ai discuté avec pas mal d’élus cantonaux de droite, parfois même encartés à l’UMP. Ils sont furieux non pas du résultat, qu’ils trouvent comme moi « logique » et « mérité ». Mais de la manière dont les valeurs de la droite républicaine (pas forcément sarkozyste) ont été bafouées. Parce que malgré le sentiment de Xavier Bertrand, elles ont été bafouées…
Les valeurs « travail » et « mérite », par exemple, ont volé en éclat ces derniers mois. J’avais indiqué sur mon blog que l’affaire Jean Sarkozy marquait le début de quelque chose. Ca n’a pas loupé. Ensuite, l’affaire Proglio n’a rien arrangé. Effets désastreux dans cet électorat de droite populaire, celui de la France qui se bouge le cul qui voit que là haut, une Albanel peut rebondir sans honte sur un joli poste chez Orange…
Et quand je lis ce matin le billet d'Authueil, que l'on ne peut accuser d'être un gauchiste convaincu, cela montre bien le désarroi de l'électorat de droite traditionnel...

Pour ces personnes proches de la droite, le constat est sans appel : Sarkozy est responsable de la défaite. Et en allant plus loin, ceux qu’il a mis en place et qui ont distillé ce discours entre les deux tours le sont également. Je partage leur avis.

Xavier Bertrand et ceux qui trustent les sunlights en ce moment à l’UMP, les Frédéric Lefebvre (qui risque d’être récompensé d’un secrétariat d’Etat) ou ce jeune insupportable Benjamin Lancar, ont oublié un truc bête. Dans l’UMP de Chirac et Juppé, il y avait un « P ». Ce « P », ça veut dire populaire.
Benjamin Lancar d’ailleurs, se veut le président des « Jeunes Populaires ». Populaire, on croit rêver… Pour les électeurs de droite provinciaux et ruraux, les bêtises type Lipdub avec les jeunes fils à papa qui se dandinent avec leur pull en cachemire, ça ne fait pas très « populaire ». Les gosses brushing qui donnent des leçons à la terre entière, et dont le seul effort a été de suivre les études dans la grande école choisie et financée par papa maman, ça fait pas très « populaire ».
Avoir mis ces personnes là en avant, ça a donné un effet désastreux auprès d’un électoral de droite « populaire », au sens noble du terme… Pour ses gens là, la France n’est pas uniquement Neuilly ou les jolis quartiers de Paris…

Alors autisme politique, oui. Xavier Bertrand continuait ce matin à montrer que décidément la droite au pouvoir n’avait rien, mais alors rien compris…
« On s’aperçoit que les français n’ont pas dit non aux réformes ». La phrase est belle, là encore elle ne veut rien dire. Les réformes, quelle réforme ? Le bouclier fiscal, qui se révèle être jour après jour une vaste bêtise, qui donne ce terrible symbole que les plus fortunés ne verront jamais leurs impôts augmenter, alors que la classe moyenne qui trime oui ? La Taxe carbone, ce truc injuste et inefficace qui ne sort d’on ne sait où ?
Et là encore, autisme politique total. Le pouvoir en place s’est pris une gifle, mais les français « n’ont pas dit non aux réformes ».

Je continue à penser aujourd’hui encore que ces élections sont moins une victoire de la gauche qu’une défaite de la droite sarkozyste, moins une adhésion à la néo gauche plurielle qu’un rejet massif de Nicolas Sarkozy et sa politique. Soit dit en passant, on remarque que les urnes représentent une manière bien plus pertinente de contester qu’un No Sarkozy Day, autre émanation de cette « LOL Politique » qui n’a pas que des bons cotés…
Pour autant, je ne veux pas minimiser ce qui, de fait, représente une victoire de la gauche. Si la droite au pouvoir continue à ignorer et à snober cette France « moyenne » et populaire, dont je fais parti, la néo gauche plurielle aura une immense carte à jouer en 2012.

Et si l’alternative que pourrait proposer un rassemblement de cette droite (et centre) non sarkozyste, qui pourrait être représentée par des Villepin, Juppé, Dupont Aignan, Bayrou, Barouin, etc… n’arrive pas à voir le jouer, l’alternance sera à gauche. Et la personne de droite que je suis n’aura pas à en être malheureux.

Aujourd’hui, la défaite de la droite ne me rend pas triste. Considérant cet autisme électoral dont fait preuve l’UMP officiel aujourd’hui encore, j’en serai presque content… Attendons demain, pour voir…

dimanche 21 mars 2010

Printemps électoral...

C'est le printemps depuis hier. Le temps est frais, orageux même. Gris en tous cas. Hier, il faisait beau. Lors de mon jogging, je suis tombé, au détour d'un chemin, sur ces cerisiers en fleur...
Aujourd'hui, impression que le printemps ne fut qu'éphémère, remplacé par un automne fugace...
Aujourd'hui, la journée se passera essentiellement dans un bureau de vote.
Cette photo est peu représentative d'une matinée qui fut assez rythmée. 13% de participation à 10 heures, nous étions beaucoup moins la semaine passée... Non, pas d'analyse politique. De toutes manières, mon bureau de vote n'est pas du tout représentatif des résultats régionaux et nationaux.

J'aime bien les journées électorales. On voit du monde. Lorsque j'étais élu dans mon village d'enfance, je connaissais plus les gens. Mais cela reste sympa, des jolies journées...

Pourtant, je suis aussi fatigué que le temps aujourd'hui...
Et la journée sera longue. Essayons, quelque soit le résultat (de Marseille Lyon, les élections je m'en moque) de la rendre sympathique...

Vive les dimanches électoraux, vive le printemps.

samedi 20 mars 2010

Violence : le Football français est sauvé !

Ben oui...Il a été crée une "Commission nationale consultative de prévention des violences lors des manifestations sportives". Sans rire...

S'il n'y avait pas eu mort d'homme, c'est d'un ridicule tellement caricatural qu'on pourrait en mourir de rire... Mais non... Affligeant...
Mais bon, le football français est sauvé : il a été crée une commission... Ah...

Au fait ? C'est le printemps... (soupir)

vendredi 19 mars 2010

Dimanche, je voterai Couderc (UMP)... Mais...

Dimanche, je revoterai sans nul doute pour la liste UMP de Raymond Couderc. Comme au premier tour. Il y a, en face, le Front National. Et la liste de Georges Frêche. Je ne peux, et ne veux, voter ni pour l’une, ni pour l’autre…
Donc malgré ce bien triste et affligeant UMP national, mon vote sera régional…

A propos de Georges Frêche, quelques mots quand même sur le soutien de certains hiérarques socialistes, qui n’ont peur de rien. Dernier paragraphe d’un des derniers billet quotidien de Jean-Michel Aphatie : « Georges Frêche, encore, marqueur d’une certaine morale en politique. Il a été exclu du PS et maintenant, il fait rempart de son corps à la droite qui menace. Détournez-vous des analyses trop savantes sur le phénomène abstentionniste. Contentez-vous de bien regarder la scène Frêche, et le double langage qui va avec. Tout y est. »
Rempart à la droite qui menace… Qui menace qui ? la gauche bien sur, car elle seule est pure. Et pourquoi elle menace la droite ? Ben parce qu’elle n’est pas de gauche, pardi… Je me moque, mais avec une boule dans la gorge quand même.

Je suis gêné quand j’entends certains hauts responsables socialistes, parler de ce qui n’est pas « de gauche », et qui est « de droite ». Avec un dégout et une arrogance qui n’est même plus insultante : blessante. En tous cas, en tant que personne de droite, je me sens un peu blessé…
Ca commençait par Martine Aubry. Nous avons l’habitude de dire « attention aux amalgames ». le premier secrétaire du Parti Socialiste n’en a que faire : « Il faut que la gauche gère la Région, parce que la Droite a toujours fait alliance avec le Front National dans le Languedoc». A l’époque, je m’étais senti plus qu’insulté par cette simplification : de droite, du Languedoc, dont forcément d’extrême droite… Forcément… Jamais agréable d’être victime du sectarisme et de l’intolérance de la part de personne prétendant justement défendre l’ouverture et la tolérance…
Mais tant que ça peut faire gagner une élection...

Benoit Hamon également, dont la ressemblance avec Frédéric Lefebvre est éclatante quand il se la joue populiste et apparatchik d’appareil, ou porte parole sectaire et démago que veulent entendre ses militants pur et dur. « La conclusion de cette démarche est que face à cette droite emmenée par M. Couderc (le chef de file UMP, ndlr), ancien allié du FN, il faut faire barrage à cette droite là. ». C’est mensonger, insultant et réducteur de dire que Courderc fut un ancien allié du FN, mais il faut faire dans la caricature, ça plait aux foules. Fonçons alors…
François Hollande aussi. « Qu'est-ce qu'il reste? Une liste de droite (...), une liste d'extrême droite et la liste Georges Frêche (…). Aujourd’hui, puisque la liste Frêche est la seule de faire barrage à la droite, elle doit avoir notre soutien… ». Raisonnement simple : tout, même des choses que l’on a combattu et dont la dignité peut être discutée, mais surtout pas la « droite ». Cette droite forcément affreuse, coupable, qui sent pas bon, qui est laide…

Et ce raisonnement politique effrayant : "un mauvais de chez nous sera toujours moins pire qu'un bon du camp d’en face". Il faut juste qu'il ait sa carte du PS, ou à défaut qu'il se dise de gauche. Et là, tape la mon frère... Vive la politique.
Je caricature, amplifie sans doute les choses, mais je vois là ce que je ne supporte pas de ce combat politique. Un sectarisme qui confine à une intolérance crasse et réelle.

Voter pour le Parti Socialiste ? Non, je crois que va m’être très difficile si le Parti Socialiste se révèle davantage sectaire que l’UMP officielle actuellement en place… Et ça va m'être encore plus difficile si l'objectif du Parti Socialiste, en vue de 2012 par exemple, n'est pas tant de rassembler "l'ensemble des français", mais juste "l'ensemble de ceux qui sont de gauche". Il risque de manquer du monde...

Par contre, je serai injuste de clore cette partie sans saluer la position cohérente de Jean-Louis Roumegas, d’Europe Ecologie. Il est conforme avec ce qu'il dit depuis toujours. Il ne donne pas de consignes de vote.
Je ne suis pas un « vert », et j’ai avec eux beaucoup de points de désaccord fondamentaux. Mais j’ai reconnu durant cette campagne la qualité de cet homme. Sa position conforme à ses pensées après un premier tour où il a finalement été poignardé par le Parti Socialiste (merci Mme Mandroux) me le rend d’autant plus respectable.

Alors voter à droite au deuxième tour ? Oui, parce que j’avoue d’abord que les effusions de joie de la gauche, qui pleurait en Juin 2008 l’abstention avant de la féliciter aujourd’hui, me fatiguent un peu. J’ai toujours cette impression qu’on danse sur un volcan, mais tant que certains peuvent se distribuer les places, tout va bien.

Mais pourtant, j’ai trouvé cette UMP officielle tellement insupportable, dans ce déni de réalité, que les choses me sont difficiles… Nicolas Dupont-Aignan écrit ceci : « il n'y avait pas la moindre once de sincérité dans ces propos, dont la mauvaise foi himalayenne, n'avait d'égal que le ridicule. ». Franchement, est ce Xavier Bertrand et toute sa clique de prétentieux pensaient vraiment les salades qu’ils balançaient dans les médias, expliquant que c’était une défaite de la gauche, et qu’eux étaient parfaits et n’avaient rien à se reprocher ?
Allez lire l'ami Reversus par exemple, à propos de ce déni de réalité. Vous y verrez, par exemple, l'affligeant Benjamin Lancar... Mais ces hauts responsables de l'UMP ne se rendent ils pas compte que leur absence totale de dignité donne à l'électeur de droite l'envie d'aller à la pêche ou de voter FN ? Ne se rendent t'ils pas compte que l'humilité, c'est vachement porteur ? Oui, on a le droit de perdre. Oui, on a le droit de se tromper, c'est pas une honte...

Alors c’est vrai. Je vais voter UMP, parce que FN et Frêche en face. Mais y a ce "mais" terrible. Parce que je ne vais pas vous mentir chers compagnons, je ne suis pas triste que l’UMP officielle et Nicolas Sarkozy se soient pris une gifle. Et leur insupportable attitude me conforte dans ce sentiment...
Ca profite à la gauche ? C’est un moindre mal, ça aurait pu profiter à des partis plus extrêmes… (à ce propos, c’est bien que le PS ait refusé l’alliance avec le NPA en Limousin…).

Donc voilà. Ce weekend, c’est enfin la fin de la campagne. Que j’ai trouvé d’un piètre niveau. Pourtant, je me dis que ce n’est rien en face de ce que risque d’être 2012… je me demande toujours comment il est possible de vivre « ensemble » quand j’entends ou lis certaines prises de positions haineuses vis-à-vis de qui ne pense pas comme soit, vis-à-vis du camp d’en face.
Non, bien que la campagne soit terminée. On pourra passer à autre chose…

Avec Valérie Pécresse, mangeons des fruits d'Ile de France !

Pas de doute, dans cette fin de campagne, le niveau a monté de pleins de niveaux ! Mangeons des fruits d'Ile de France, voilà la nouvelle et magnifique vision politique de Valérie Pécresse !Et pour fêter l'anniversaire de notre ami Didier, ce conseil de santé : mangeons cinq fruits et cinq légumes par jour ! (d'Ile de France bien sur...). Joyeux anniversaire Didier, et amusez vous bien ^__^

Vive la politique de haut niveau :)

PS : quand quelqu'un récupère la sortie du conseil des ministres de Valérie Pécresse, hier au Petit Journal, buzz buzz buzz... :-)

jeudi 18 mars 2010

Le supporter du PSG est mort...

Le flash tombe comme une météorite sur le crane. Le supporter du PSG, tabassé par des "supporters" du PSG le soir du match contre l'OM, est mort.

Pas envie de rigoler, pas envie de polémiquer. Juste un mal de ventre terrible, là. Un homme est allé voir un match de foot, normalement une fête. Et des assassins l'ont tué. Parce qu'ils arborait les couleurs de l'équipe d'en face ? Même pas, ils étaient du même club...

Bêtise, connerie ? C'est même plus ça. Il n'y a plus rien d'humain et de rationnel. Certains stades de foot accueillent sein des hommes qui n'en sont plus. Des animaux.
Mais n'est ce pas la société elle même qui abritent ces animaux qui se disent "humain"? Mardi, un policier a été assassiné (vraiment, je ne parle pas ce celui d'Epernay) pendant qu'il faisait son travail. Et en début de mois, un policier s'est retrouvé dans le coma à Tarascon, alors que lui aussi faisait son boulot... Il n'est plus en danger parait il...

Certains polémiqueront. Aujourd'hui domine chez moi de la tristesse, simplement de la tristesse...

Plus de tonalité : le Modem serait il cassé ?

En premier lieu, petite information. J’ai toujours eu (et c’est encore le cas) beaucoup de respect pour le Modem, ses militants sincères (pas les opportunistes qui pensaient que 18% à la présidentielle équivalait à une place douillet pour les municipales de l’année d’après), et son président, François Bayrou.
J’avais écrit un billet il y a un an sur François Bayrou. Son parcours entre 2002 et 2007 m’a profondément séduit. L’UDF a toujours mes votes de premier tour, aussi en réaction à une UMP que je ne voulais cautionner. Et en 2007, mon premier tour a suivi sa logique des 5 ans.

C'est pourquoi le très faible score du Modem me peine sincèrement. Aussi pour certains militants qui ont mon respect et mon affection. Mais il ne me surprend pas.

J’ai toujours considéré deux points faibles rédhibitoires chez le Modem. Je les avais exprimé dans ce billet du 10 Mars 2009.
D’abord, François Bayrou a reçu en 2007 beaucoup de voix et de soutiens provenant de la droite. L’UDF est un parti de droite. Et quoiqu’on veuille dire, François Bayrou est un homme de droite. Centre droit certes, mais plus proche d’Alain Juppé que de Robert Hue. L’afflux de beaucoup de militants en provenance d’une gauche parfois très à gauche (persuadés à l’époque que le PS était mort et que leur intérêt était plus d’être dans un truc « bobo – in ») a forcément posé un problème de cohérence au Modem de Bayrou. Aujourd’hui, avec une droite bien à droite et une gauche qui va bien, merci pour elle, il y a forcément soucis et hiatus...

Ensuite, l’opportunisme de certains. Non. Je ne mets pas de liens.
Ne parlons pas uniquement de Corine Lepage. Ministre sous Juppé, candidate sous Santini, élue européenne sous Bayrou, là voilà qui pense que maintenant suivre Cohn-Bendit est plus porteur pour elle. Soit. Mais ça commence à se voir, son ambition folle personnelle qui l’eut amené à l’époque à écrire un livre masquée, avant l’élection présidentielle. Cette incarnation d’un opportunisme indécent sublimé au sommet est malheureusement présent bien à la base.
Pour une Mirabelle ou une Oréade Centriste, pour un Hérétique ou Claudio, combien d’opportunistes qui espéraient, en 2007, que suivre Bayrou leur ouvrirait la porte de postes sympathiques dans les mairies et conseils municipaux en 2008 ? On voit bien Cavada ou les droopies de Poitou Charente qui ont vu que finalement Sarkozy ou Royal leur offrirait plus assurément une place au soleil que François Bayrou. Mais combien d’autres lâchages, plus anonyme ?
Je ne mets pas tout le monde dans le même sac. J'ai aussi quitté à l'époque un parti politique car je ne me sentais plus en phase avec ce qu'il me proposait (manque de bol, il n'en existait aucun autre capable de m'accueillir...). Mais parmi tous les lâcheurs de Bayrou et du Modem, combien d’opportunistes ? Qui, une fois 2008 ou les européennes passés, n’ont eu aucun état d’âme pour claquer la porte manger ailleurs une herbe plus verte ?

Je n’ai pour ma part aucune leçon à ne donner à personne. Je ne suis pas Modem, et ne le serait pas demain. Parce que j’ai avec le Modem des divergences de fond important, notamment au niveau européen. Mais quand même, en tant que modeste observateur, peut être puis je donner une opinion…
Le Modem, à mon avis, doit assumer ce qu’il est. Ce rodomontade avec le parti socialiste étaient ridicule, car purement polititichienne. Un seul point commun : la détestation de Sarkozy. Et avec un calcul basé sur un pari difficile : la mort du PS. On le voit, il est vivant, et bien là.

Non, que le Modem s’assure comme il est. De centre droit et social libéral. Ce n’est pas honteux. En plus, cette partie politique est inexistante. Hervé Morin me dirait vous ? Il est super pour envoyer femmes et enfants à une élection législative, mais c’est bon, il est ministre, il a réussi son opération personnelle. A part ça, le Nouveau Centre n’est rien.
François Bayrou, s’il clarifie son discours, peut redevenir ce qu’il était. Et le Modem être son bras armé. Car aujourd'hui, il n'existe plus cette famille politique du Centre Droit, qui ne veut pas être affidée à une homme ou un parti représenté par cette politique berlusconobushiste (ou sarkziste, employons le terme français).

Alors passons l'effet de mode, ce coté bobo chic qui voulait que François Bayrou, c'était tendance. Que le Modem, ou la Nouvelle UDF, ou les deux, reviennent à leur fondamentaux. S'afficher de Centre Droit, ça ne veut pas forcément dire être Sarkozyste. Et on peut très bien être de centre droit et refuser de choisir un camp plutôt que l'autre au deuxième tour de 2007. Sans pour autant appeler "à faire barrage à...", parce que la haine personnelle l'emporte.

J'ai confiance en le Modem, en François Bayrou, et en ses militants fidèles. Je leur souhaite bon courage.
Et accessoirement, même si l'Europe et la manière de construire ce bel ensemble est un point de désaccord, j'espère que je pourrais faire un bout de chemin avec certains d'entre eux...

mercredi 17 mars 2010

Kiss me goodbye (Final Fantasy 12), ou le soupir d'entre deux tours...

J'avoue que ce matin, le réveil est difficile. Si ça en intéresse certains (mais j'imagine, sinon vous ne viendrez pas ici...), j'ai mal dormi...
Parce qu'au delà de la politique politicienne, mon esprit est embrouillé de pleins de choses... Mes activités politiques municipales, mon boulot, les soucis de santé de proches ou d'amis. Même de blog ce matin, avec un mail qui fait plaisir moyen...
Et honnêtement aujourd'hui un optimisme en l'avenir, le mien, qui est au niveau de la côte de confiance envers le Président de la République. C'est à dire très bas...

J'avais commencé, par exemple, à écrire un billet sur la position de certains socialistes quand à la liste Frêche et le Languedoc Roussillon. Et cette peine et/ou crainte de voir ce dégout de la droite de certains, qui préfère tout, même le pire, à quelqu'un de droite. S'agit que ce "pire" se dise de gauche, ça passe.
J'allais écrire un billet. Et puis non... Je me dis juste que décidément, il me sera dur de voter pour cette gauche là... De même qu'il m'est difficile de voter pour cette droite là...

La droite, la mienne, est inaudible. Disparitus a raison, la droite est autant plurielle que la gauche. N'en déplaise à certains qui pensent que la droite est forcément laide et monstrueuse (alors que miam la belle gauche pure et immaculée), et uniquement sarkozyste. Mais aujourd'hui, la droite qui est au devant de la scène, c'est la droite sarkozyste. Celle de Lefebvre, Bertrand, Morano et Hortefeux...

Cette dernière a pris une gifle dimanche. J'en suis convaincu. Ceux qui mettent en avant ce laminage de la droite ont raison. Ont ils raison de se réjouir sans retenue ? Bah, ils auraient tort de faire la gueule, c'est évident...
Mais autant qu'en Juin 2009 où le PS fut laminé, je trouve cette abstention terrifiante. Et je trouve terrifiant de ne pas vouloir l'entendre. Que cela soit à l'Elysée ou Rue de la Boétie où la tendance est à l'autisme. Que cela soit à Solférino où s'il vous plait, on finit de distribuer les places et on termine les petits fours, on s'inquiétera demain...
J'ai l'impression qu'on danse tous sur un volcan qui de demande qu'à exploser encore plus fort. Mais chut, ne disons rien. C'est comme la dette, c'est mal et pas bien d'en parler...

Alors oui, tout ça mis bout à bout, aujourd'hui j'admets un moral comme à Perpignan un jour d'élection : dans les chaussettes... Et j'avais pas envie de parler politique...
Et puis je suis passé sur un blog modem. Vous savez, le Modem... ? Et sur Ataraxosphere, il était célébré Final Fantasy...

Je me suis mis devant ces clips. "our Farewell", de cet immense Final Fantasy VII. Et le très beau Still Alive de Final Fantasy IX. Et j'ai eu envie de revoir le clip de Final Fantasy XII : Kiss Me Goodbye...

J'aime ce jeu. J'aime cette chanteuse, Angela Aki. J'aime cette chanson, qui m'évoque un avant Noël à Londres...

Et pas envie de tellement plus aujourd'hui... Je continuerai à lire ici et là les blogs. J'espère juste que cette inquiétude, politique et personnelle, s'estompera. Mais aujourd'hui, elle est forte. Et un peu douloureuse aussi...
Vivement la fin de la semaine...

PS de fin de billet pour mes amis blogueurs: j'ai fait un petit tour sur SiteMeter tout à l'heure... Mon compteur moyen est passé d'environ 300 visites par jour à pratiquement 700 ! est ce que mes amis blogueurs qui parlent régionale ont constaté cette forte augmentation ponctuelle, qui dure depuis 4, 5 jours je suppose ?

mardi 16 mars 2010

La vie sans politique, est ce qu'on souhaite ?

Ca m'emmerderait autant que CC. Un excellent billet à lire chez elle.
Aussi pour se rappeler qu'on a ce pouvoir énorme de voter et d'exprimer notre avis, même si tout n'est pas parfait...

L'Hérétique rappelle juste qu'en Irak, ils sont allés voter à 62%. Dans des conditions un peu plus périlleuses que nous ce dimanche...

lundi 15 mars 2010

Courir, pour la première fois de l'année...

Cela faisait trois mois que je n'avais rechaussé les baskets de course à pied... Trois mois durant lesquels ma cheville droite n'avaient plus un seul ligament valide, tous arrachés par une glace douloureuse au début du mois de Janvier.
Cette fin d'après midi, j'ai eu envie de tenter. L'iPhone dans la poche, avec le logiciel Runkeeper free qui cohabitait avec le lecteur de musique. Et une difficulté incroyable à avancer, respiration difficile, mal à la gorge, mal à la cheville... Question forme et niveau, c'était déjà pas haut, mais là j'ai tout perdu...

Il y aura du boulot. Mais la cheville a tenu. Et putain, que ces douleurs dans les jambes et les côtes sont agréables... Même s'il y aura du boulot pour remettre la - grosse - machine en route. Même si ce soir, finalement, je n'aurais couru qu'à peine 30 minutes...

Mais j'ai couru. Et j'ai pu voir ces quelques paysages.

Joli site pour les coureurs en Iphone, le site coureurs geek. Sympa...

La gifle électorale

La blogosphère est pleine de fines analyses. Chez Reversus, Fleche, ou chez JFK, on lit d'excellentes choses.
Ce dernier met en avant le fait important de cette élection. Malgré l’immense taux d’abstention qui devrait appeler la classe politique à moins de triomphalisme et plus de gravité chez la gauche, nous avons une défaite immense de la machine UMP :
« Aux élections régionales de 2004, celles qui avaient vu la gauche s’emparer de 20 régions sur 22, l’addition de toutes les droites, du FN à l’UDF, représentait encore plus de 50 %. Cette fois, les votes d’opposition à la droite dépassent les 58 %.
D’où il découle que Nicolas Sarkozy est l’homme qui a présidé au plus spectaculaire recul électoral de la droite et du centre droit qu’on ait connu depuis 60 ans »

C’est clair. Sans bavure. L’UMP a explosé. Je suis de ceux, à droite, qui ont toujours pensé que la droite était plurielle. Encore plus que la gauche à l’époque, plurielle elle aussi, et exsangue au soir du 21 Avril 2002. J’ai toujours pensé que la création de l'UMP était une erreur historique, rassembler tout et tout le monde sous une même bannière, sous un même homme, qu’il s’appelle Juppé, Chirac ou Sarkozy. Aussi est ce pour ça que jamais, je n'ai adhéré à l'UMP.
Cette UMP a pu permettre de ne pas perdre (plutôt que de gagner) en 2002. Cette UMP a pu permettre à Sarkozy de prendre l’Elysée en 2007. Mais à quel prix ?

Aujourd’hui, l’UMP est un parti seul. C’est aussi vrai que quand on met à sa tête des Bertrand ou des Lefebvre, c’est pas forcément évident de galvaniser les foules. Frédéric Lefebvre d’ailleurs, il faudrait que l’UMP arrête avec lui, avec cette caricature caricaturale explosant les frontières du ridicule…
« Le scrutin de dimanche marque une défaite de la gauche et du Parti Socialiste » qu’il explique. Soit il y croit vraiment, et sans parler de santé mentale admettons que l’UMP a mis comme porte parole un authentique incompétent qui n’a aucun sens politique. C’est possible. Soit il se fout vraiment de notre gueule une fois de plus, et peut être faudrait il là encore arrêter les frais…

Non, hier soir c’était une franche défaite de l’UMP. Pour tout vous dire, ça ne me rempli pas forcément de peine. Je n'ai pas repris deux fois du kiri hier soir en dessert, mais je n'étais pas triste. Le haut score de Frêche et du FN m'ennuie, mais la défaite d'une triste UMP me ferait presque plaisir (je ne le dis pas trop fort).

Pour autant, malgré les cris de joie de certains socialistes, c’est une défaite d’une classe politique qui revient, à mon sens, au même niveau de détestation et de méfiance dans l’opinion qu’en Avril 2002. Souvenons-nous de ce que cela a donné.
Le référendum européen de Mai 2005, et ensuite les présidentielles de 2007, ont redonné un souffle démocratique nouveau dans le pays, avec des gens qui débattaient, qui s’intéressaient, qui recommençaient à croire en la politique, et en le pouvoir des urnes. Aujourd’hui, les gens ne croient plus en rien, surtout plus en les politiques... Aubry et Hollande pavanent sur les plateaux de télévision ? Ils connaitront eux aussi le retour de balancier : 2002 était imperdable pour la gauche après la vague rose des municipales de 2001... Et non c'est pas marrant.

J’ai une analyse macroscopique et rapide très blasée et pessimisme. Mon copain Seb était moqueur hier sur Twitter : « En fait faut une grosse abstention, un dégout et un faible intérêt pour que la gauche gagne c'est bien ca ? ». Il n’a pas forcément tort. Mais l’abstention est lui-même la marque d’une défaite pour le pouvoir en place. Plus que d'une victoire pour l'opposition, même si j'admets volontiers la victoire du PS hier soir, première formation politique du pays.

Mais là encore, si les socialistes gardent leur présidence de région, c’est à quel prix ? 48% de participation, ça veut dire la moitié des gens qui s’en foutent. La légitimité en prend un coup. On peut dire « on s’en fout, on a gagné et pi c’est tout », mais peut on se satisfaire et se pâmer d’une victoire à la Pyrrhus ? La situation n’imposerait elle pas un peu de décence ?
J'écris ça aussi car je crois fortement en la légitimité populaire qui découle d'une élection. Plus la participation est forte, plus l'élu est légitime. Et pour moi, c'est important.

J’ose un parallèle douteux. La France s’est qualifiée en Coupe du Monde, Escalettes et Domenech se sont tombés de joie dans les bras, mais à quel prix ? Evidemment, le Parti Socialiste n’a pas volé sa victoire comme nos footballeurs, mais cette abstention n’exigerait elle pas gravité et prise de conscience, plutôt que joie et envolée lyrique ? Au soir du 21 Avril 2002, je ne me souviens pas avoir vu Juppé et Chirac hurler de bonheur de savoir la gauche éliminée du second tour...

Il reste un deuxième tour. Le bureau de vote risque de souvent ressembler à ça dimanche prochain…
Des gens déboucheront évidemment le champagne. A l’issue d’une campagne qui aura été médiocre. Des présidents de région sortant qui ont esquivé et refusé la campagne et le débat (Vauzelle en PACA par exemple), une droite qui se sera distinguée par une campagne de caniveau et de boules puantes...
Je crains qu’en 2012, tout le monde, toute la classe politique « institutionnelle », se reprenne un coup de pelle à neige dans les dents… Dire que le 21 Avril 2002, ils nous ont tous promis « plus jamais ça… ». Mais les promesses, on sait ce que c’est…

Mon sentiment à l'issu de ces élections se résume en un mot : Soupir...

dimanche 14 mars 2010

Les politiques, quand on les voit à la télé... (Le Luron - Jean Ferrat...)

Le weekend aura été marqué par cette élection régionale, et par le décès de Jean Ferrat...

Un retour dans le temps, tellement d'actualité... En 1980, Thierry Le Luron se produisait à Marigny. Et il en est sorti une imitation de Jean Ferrat remarquable... Parlant des hommes politiques à la télévision...

Ce soir, nous allons avoir, à nouveau, le grand cinéma, l'immense n'importe quoi où Hollande, Lefebvre, Royal, Morano, Aubry, Bayrou et consorts, viendront nous faire rire. Ou pleurer. Sans doute oublieront ils de parler de l'abstention. Sans doute continueront ils à nous prendre pour des andouilles.

La chanson de Le Luron - Ferrat avait d'autres protagonistes. Mitterrand, Barre, Poniatowski, etc... Mais si on changeait les noms... Nous pourrions l'entendre ce soir, à la télé...


Petit souvenir pour finir le weekend...

samedi 13 mars 2010

Jean Ferrat est mort...

C'est une drôle de journée... Veille d'un dimanche d'élection. Le mistral ne cesse de souffler dehors. Ce matin, Falconette était mal, très mal, nous avons du aller chez le docteur. Elle va mieux maintenant, mais le ton était déjà donné, de bon matin...
Un samedi qui ne démarre pas. Un weekend qui ne commence pas, et qui sera bientôt fini. Un sentiment qu'on attend quelque chose... Quoi ? On ne sait pas...

Et puis arrive la nouvelle... Jean Ferrat est mort. Et là, pensant au papy à l'hôpital depuis deux semaine, ben on s'assoit, on ferme les yeux, on ne pense plus à rien...

Si... on se revoit à passer par Antraigues, son village ardéchois...
Il parait que c'est là bas qu'il eu écrit "la Montagne", une chanson qui me touche beaucoup...
Non, elle me fait de la peine cette nouvelle. Une sorte de peine qui ne donne plus envie de rien. De retourner dans le canapé, et attendre que le soleil se couche...

Jean Ferrat, c'est évidemment des opinions politiques qui sont loin d'être les miennes... Mais je n'ai pas l'habitude d'aimer les gens en fonction de leurs votes ou de leurs convictions politiques. Sinon, je n'aimerais personne, et je serais tout seul...
Je sais que certains essaieront sans doute d'instrumentaliser sa mort. Parce que c'est le jeu. Moi, j'ai juste envie de soupirer, profondément...Il aurait été de droite, ou libéral, ou même rien du tout, cela aurait quand même été un grand homme...


Soupirer devant ce sentiment que décidément, ce début d'année est pourri. Totalement pourri. Pour mes proches. Pour les gens que j'aime.
Allez, je vais continuer à attendre que se passe ce weekend... En attendant, je vais écouter "la Montagne"... Elle est si belle...
Edit : Le plus beau commentaire que j'ai eu, je trouve, de la part de mon ami Galac. On n'aurait pu rendre plus bel hommage à cet homme...

Jean Ferrat, c'est le souvenir d'un homme simple, qui jouait aux boules sur la place pendant que les touristes venaient juste pour voir le chanteur, et qui me laissait m'amuser avec son chien, et lui donner du sucre mais pas trop parce qu'il m'avait dit "juste un alors. "
^_^

vendredi 12 mars 2010

Marcher dans la neige, avant d'aller voter...


Fin de semaine... Fin de campagne (de premier tour seulement). Et ce sentiment bizarre que , quelque soit le résultat, l'entre deux tours va vraiment être spécial...
Entre les boules puantes et dégueulasses lancées d'un coté comme de l'autre, petite rumeur dont on subodore des intentions pas d'un grand humanisme, c'est bien de stopper un peu la machine. De partir, et respirer loin, haut. Ailleurs...



Petite vidéo rapidement faite, avec un peu de Picassa, un peu de l'outil Windows. Pas de grandes prétentions, juste l'envie de mettre quelques images de montagnes... En l'occurrence une petite marche en raquette à Orcières - Merlette, à 1900 et quelques mètres d'altitude. C'est pas haut, mais tellement plus que certaines phrases et mentalités que nous avons eu pendant cette campagne régionale...

La chanson est tirée du dessin animé Madlax. Un bon dessin animé. Avec aux manettes musicales, l'extraordinaire Yuki Kajiura. Le morceau s'intitule "Margaret". 

Le reste ? Un samedi qui sera passé entre hôpital et canapé du salon. Se reposer. Essayer. Puisque dimanche, on passera la journée à voter (ou pas), et faire voter. Avant le dimanche soir. 
On ne m'a pas demandé ce que je ferai, le tag n'arrivant pas jusqu'à moi. Mais je suppose que mes copains, UMP ou non, ont vu que Toulouse - Marseille était diffusé au même moment où les gueules de premiers de la classe politique vont défiler sur les plateaux parisiens... Je pense que je préfèrerai écouter, à ce moment là, Didier Deschamps et Christophe Dugarry à Frédéric Lefebvre et David Pujadas...

Pour le moment, profitons de l'air virtuel des Alpes... Et fermons les yeux... 

Pourquoi je voterai pour la liste de Raymond Couderc, en Languedoc Roussillon...

Dimanche, pour le premier tour des élections régionales en Languedoc Roussillon, je voterai pour les listes UMP dirigées par Raymond Couderc.
Je n’en suis pas plus fier que ça, je n’en ai pas honte non plus. Mais pour la première fois depuis bien longtemps, pour une élection qui ne me concerne pas personnellement directement, je souhaite vivement la victoire de quelqu'un.

Fleche pose une question pour ses régionales, qui se passeront pour elle en Rhône Alpes : « quand l'équipe sortante est forte d'un bilan global satisfaisant voire très satisfaisant, pourquoi aller voir ailleurs ? ». Elle a bigrement raison.
C’est parce que je juge chez moi le bilan de l’équipe sortante dirigée par Georges Frêche très mauvais que j’ai envie d’aller voir ailleurs. Pour moi, qui est de sensibilité originelle de droite (assumée), ce « ailleurs » n’est surement pas la liste du PS officiel d’Hélène Mandroux, elle-même mise en place à Montpellier par Georges Frêche et son système. Ce n’est pas les autres listes de gauche, qui ont également bien profité de la douce chaleur du conseil régional dirigé par son président.
Si j’espère une défaite de Georges Frêche, c’est pour de multiples raisons. Une manière de faire de la politique contestable. Une conception du pouvoir autoritaire et basée sur un clientélisme qui a des limites. La caricature du « baron local » par excellence. Avec malheureusement pour les languedociens, des résultats qui ne sont pas à la hauteur.
Laissons de coté les dérapages à répétitions de Georges Frêche. Certes, cela montre ce qu’est vraiment le personnage, mais bien que l’image qu’il donne des « gens du sud » m’est insupportable, ce n’est pas le plus important.

Un point quand même : ce billet sera volontairement à charge contre Georges Frêche. Subjectif, évidement. Au moins autant que ceux des blogs de gauche qui ont fait comme spécialité de taper sur Sarkozy et l’UMP, oubliant et taisant volontairement, les écarts, nombreux, de leurs propres camps… Chacun sa subjectivité, pourvu qu'elle serve ses desseins...
Mais n’est ce pas la règle du jeu après tout ? Même si je ne l’aime pas tant que ça, je l’accepte, et y joue également…

On pourrait parler des hausses d’impôts dans la Région, mais on viendrait rapidement à un débat sans fin. Les gens de gauche et/ou soutenant Georges Frêche répondront décentralisation (souvent les mêmes qui reprochent la néo-centralisation de Sarkozy…). Les gens comme moi répondront à l’inverse et trouveront dommage que les réformes (certes imparfaites) de Raffarin aient servies d’excuses et d’alibis pour une imposition supplémentaire dans la Région, qui aura fait passer en 6 ans les recettes fiscales de 170 M€ à 432 M€.
Dommage qu’elles aient plutôt été investis, par exemple, dans une folle propagande que dans l’avenir…

Par exemple, souvenons-nous du premier coup d’éclat médiatique de Georges Frêche. Changer la région en « Septimanie ». Sa présumé « mégalomanie » apparaissant dès les premiers instants de son mandat. Comme le rappelle le Midi Libre, même les viticulteurs étaient contres… « Septimanie, septimanie… C’est une maladie non ? » raillaient certains esprits moqueurs… Finalement, le flop fut de taille.
Mais cette petite histoire qui failli nous faire devenir « septimanien » a couté cher aux contribuables languedociens (estimation de la campagne « Setpimanie » : environ 15 millions d’euros…). Enfin, comme les impôts locaux ont été revus en conséquence… (elle a bon dos la décentralisation…)

L’empreinte Frêche... J’avais parlé il y a quelques temps de cet onéreux projet de statue de Lénine, 150 000 euros quand même. Le Midi Libre rappelle sa volonté de changer des noms de lycée, en « en troquant les enseignes historiques contre des noms de personnages de gauche illustres ». Ou quand mégalomanie et sectarisme se rencontrent…
Question idiote : qu’aurait dit la gauche si cela avait été un président de région de droite qui avait fait de même, dans l’autre sens ?

Le bilan économique de Georges Frêche m'est également contestable. Au niveau du taux de chômage, la Région est championne de France, avec un taux de 12,7 % de chômeurs, quand la moyenne nationale est à 9,7%. 19% de ses habitants sous le seuil de pauvreté, ce qui est énorme. Oui, l’Etat a une grosse part de responsabilité aussi. Malheureusement, le développement économique est une forte compétence de la Région, et force est de constater que les résultats en Languedoc Roussillon sont mauvais…
Prenons l’exemple de la viticulture. Le label « Sud de France » a été crée, coutant pratiquement 10 millions pour la Région. Important d’être pragmatique et efficace, et ne pas chercher ces sunlights qui font bien mousser ceux qui les mettent en place. L’observatoire des subventions rappelle ce triste résultats : les AOC régionaux « Sud de France » ont vu baisser leur vente à l’export de 7,5 %...

Ceux ne sont pas les 5 maisons de la Région Languedoc-Roussillon, lancées en grande pompe… Environ 3,3 M€ par an pour ses maisons, dont le résultat reste à prouver… Sinon que cela permet, là encore, de donner une « stature internationale » au Président de Région, avec l’argent des languedociens…

Alors que propose l’UMP ? Le programme est ce qu’il est. Ni plus, ni moins que les autres partis. Des bonnes intentions.
Il fait néanmoins une promesse qui tient à cœur au gardois que je suis : cesser la politique clientéliste de Georges Frêche, qui a donné beaucoup à l’Hérault, et très peu au Gard. En tous cas, dans les deux villages dont j’ai été élu, nous n’avons rien eu… Pourtant, le conseil régional est très proche de nous, dans le conseil municipal… Sans doute ne sommes nous pas dans les petits papiers là haut à Montpellier…
Plus de la moitié des subventions du conseil régional pour la culture va à Montpellier. Cela signifie t'il que Nîmes ou Perpignan sont des ploucs ? 6 M€ pour l’aquarium de Montpellier, 17 M€ pour la gare de Montpellier (alors que celle de Nîmes ne touchera rien), 40 M€ pour relier Montpellier à la mer… Ca fait beaucoup...

En tous cas, je veux croire à l’engagement de Raymond Couderc : « chaque euro engagé est un euro utile ». C’est important… Je suppose que chaque parti politique met en avant cette volonté. Il se trouve que durant les 6 ans de mandat de Georges Frêche, cette exigence n’a pas forcément été évidente…
Alors oui, sur les transports y a des choses à faire. Montpellier n’est pas le centre du monde, on a parlé de la gare de Nîmes. Raymond Couderc promet un « train métro régional » pour dynamiser un peu tout ça… A voir. Au niveau des lycées et de l’aménagement du territoire aussi, y a des choses à faire.
Et le tourisme… Aujourd’hui, c’est 0,3 % du budget, la promotion du tourisme… Peut être peut on fermer ces onéreuses maison de la région qui ne servent à rien, et éviter de dépenser 100 M€ par an en propagande diverses et variée…

Un petit mot sur la liste UMP du Gard, dirigé par Eddy Valadier. Je ne le connaissais pas. Il est premier adjoint de la jolie ville de Saint Gilles (hop une photo). Je connais bien le maire, Olivier Lapierre un ancien collègue militant gaulliste. Un gars que j’aime bien. Je suppose que son 1er adjoint doit aussi être quelqu’un de bien.
Je l’ai entendu à la présentation de la liste du Gard, il y a quelques semaines. Son accent est typique des gens de chez moi. Il parle bien. Il est jeune, et on sent qu’il a envie de faire des choses. Non, j’ai bien aimé. Un discours pas caricatural, et assez simple. Non, bien, bon contact. Apriori favorable sur le bonhomme.

La liste gardoise maintenant… Je ne veux pas dire du mal de la liste UMP, mais c’est la même chose au PS ou chez Frêche. Mais y a ce point qui me fait soupirer dans les élections régionales : la prime donnée aux femmes et hommes d'appareil !
La réforme de 2014 est imparfaite (le à un seul tour m’exaspère). Mais au moins, on saura pour qui on vote ! Je préfère l'idée du conseiller territorial, proche du cantonal, à celle de l'élu de liste qui est là on ne sait trop par quel "miracle"...

Ensuite, liste à la Prévert ? Non, c'est pénible à écrire, donc je donne le lien : c'est ici. Je ne dirais malheureusement rien de plus que plus haut… Il y a quand même des gens que j’aime bien. J’ai une tendresse pour le maire d’Uzès. J'aime bien aussi, dans les dernières places, un conseiller municipal de Bagnols/Ceze qui est un gars bien. Il y a des personnes que je connais depuis tout petit. Et bon…
Je préfère largement cette liste aux autres principales. Quand je vois la liste de Georges Frêche notamment. Celle du PS est, quant à elle, dirigée par mon conseiller général, mais je persiste à penser qu’il a fait une grosse erreur en trahissant de la sorte Georges Frêche…

Pour finir, soyons clairs. Je ne pense pas prendre demain ma carte UMP. Si j’avais été en Ile de France, il me parait évident que je n’aurais surement pas donné mon vote à Valérie Pécresse au premier tour. Et probablement qu’au deuxième, j’aurais plutôt regardé couler la Seine…
Mais en Languedoc Roussillon, il se trouve que la liste UMP est drivée par un gars que j’aime bien. On me parlera de Jacques Blanc ? Je sourirai en pensant à Georges Frêche... J'ai toujours été droit dans mes bottes sur ce que je pensais de l'élection de Blanc en 1998...

Enfin, j’espère qu’il y aura une sanction donnée par les urnes à la gauche locale, dans son ensemble. Celle, hypocrite, qui n’a cessé de donner des leçons mais s’accommode bien que l’électeur Front National préfère voter Georges Frêche à Montpellier plutôt que camp d’origine. Celle qui hurle quand Hortefeux fait une blague pas drôle mais qui ne dit rien quand le président de Région qui permet à chacun d’occuper une jolie place s’exprime « librement » comme il dit.

Cette élection, je voterai à la fois « contre » un système et « pour » un candidat. On verra bien ce que cela donnera…