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dimanche 20 mars 2022

Mis sur la liste des transferts...


Presque un mois de silence. A la différence de mon ami Nicolas, ce n'est pas de la censure exogène. Simplement des douleurs internes. La mort du petit chien est encaissée. Elle continuera à faire du mal.

Depuis cet épisode, ma hiérarchie professionnelle a "intensifié ses frappes" à mon égard. Et m'a simplement dit "de me trouver un autre poste". Ou plutôt fait dire par la numéro 2 de mon syndicat. 
Je travaille dans une grande entreprise mais qui n'a aucune limite. Le principal reproche que l'on me fait ? Etre humain, et dire "aie" quand j'ai mal ou quand quelqu'un de mon équipe a mal. Mon groupe atteint ses objectifs. Mais incompatibilité d'humeur avec ma hiérarchie. 



La fin de l'année dernière, j'ai été en difficulté. Et l'humain a craqué. 
Depuis quinze jours, une machine à broyer l'humain se met en place. On contrôle mes activités, on me fait passer des messages pour que je comprenne que je suis indésirable. On ne m'avance pas. On fait dire à mon syndicat que l'on me sort de certaines catégories... Bref, je passe de déjà pas grand chose à plus rien. 
Ce n'est "que du boulot". Humainement, la manière dont les choses m'ont été annoncées depuis fin février ressemble à un supplice chinois. La grenouille dans la marmite... Depuis la fin de l'été dernier, mon coup de fatigue de la fin de l'année, j'ai l'impression d'être une grenouille dans une casserole d'eau, et on augmente, depuis l'été dernier, la température un peu toutes les semaines. Et depuis trois semaines c'est 5°C par jour. Je suis bouilli. 
Mis sous contrôle. Activités enlevées. Des rapports à faire sur ce que je fais. Mon chef qui m'a lâché du jour au lendemain... Et cette semaine, le corps qui s'est battu a dit stop.

Ce que du boulot. Je ne suis pas mis à la porte. C'est entre moi et mon égo. C'est très dur. Mercredi soir en rentrant de Saclay, sur la route qui me ramenait de la gare d'Avignon j'ai failli, à un rond point, tirer "tout droit...". La nuit je n'ai pas dormi. Falconette m'a dit "maintenant tu arrêtes". 
Vendredi soir, mon médecin a trouvé une tension deux points de moins. Je ne sais plus le terme, mais une sorte d'état de choc. A cause du boulot... 

Oui, quand le petit chien est mort, j'ai eu énormément de mal. Mais qu'est ce que ça va être si je perds quelqu'un de proche ? En ce moment, l'analyse médicale est claire : "psychologiquement nickel, mais physiquement et moralement au bout du rouleau". C'est vrai que je passe plus de temps avec le médecin du travail qu'avec mes équipes et mes collègues de travail. 

J'essais de positiver en me disant que dans l'environnement du PSG, Tuchel et Emery étaient des sous merdes. Et l'année dernière, dans l'environnement Chelsea et Villareal, ils ont été champions d'Europe. Aujourd'hui, je suis un "indésirable sur la liste des transferts". Ca arrive... Ca fait drôle quand même. 



J'ai deux semaines pour prendre soin de moi et me reconnecter sur l'essentiel. Je trouverai un autre poste quand je serai rentré. 

Cette semaine, outre des examens "de routine" (mon médecin m'a prescrit deux trois examens pour être sur), je lirai. J'ai deux revues de l'Afterfoot en retard. J'écrirai. Je profiterai de mon jardin. Quand je serai plus vaillant, je m'occuperai de mes quelques oliviers.

Je pense que c'est mon premier gros échec professionnel. J'espère que la machine se remettra en route. Pour l'instant, je suis la Redbull de Verstappen sur ce premier grand prix : arrêt net. Plus de jus... Bon, je ne sors pas d'un titre de champion du monde non plus...

mardi 23 novembre 2021

Burn-out et suicide : saines lectures...

Bon je vais rassurer ceux qui me demandent comment je vais : je suis en arrêt maladie une semaine. Pas pour une dépression aigue non, mais parce que depuis une semaine j'ai la voix de mon grand-père qui ne va pas très fort depuis qu'il a été enterré y a 12 ans, et que j'ai une grippe "normale". C'est à dire que je ne rentre pas dans les + 30000 cas. 
Mais je suis fiévreux, je tousse ma race.  

Alors je lis. En tant que responsable syndical qui est passionné finalement par les sciences molles de l'humain, je me suis fait prêter ces deux bouquins en photos. C'est fou ce que cela met les choses en perspectives.



Je connais bien le cabinet Technologia pour son expertise (j'ai eu affaire avec eux, ils sont remarquables). Un de leur responsable est dans l'écriture de ces bouquins.

Cela se lit de manière universitaire et au contraire de nous enfoncer dans la douleur que l'on peut vivre, on comprend bien des choses.
On voit notamment comme le burn-out n'est pas une maladie, mais un ensemble de processus qui vont amener à des maladies. Le bore-out aussi est évoqué, la notion du placard.

Je vais essayer d'écrire sur ces sujets. Professionnellement et syndicalement, mais aussi à titre personnel. 

Je me rends compte d'un truc criant, qui m'est passé à côté quand j'ai contribué aux idées d'Oser la France pour les candidats de droite. Les ordonnances Macron sur le code du travail sont une calamité : avoir éliminé les CHSCT pour les inclure dans une instances ingouvernable est une faute grave. Je m'en rends compte aujourd'hui, et à la lecture de ses livres je vois le pouvoir non pas "emmerdant" ou "contraignant" mais salvateur et préventif de telles instances.
Certains souhaiteraient supprimer tous les gardes fous. Je trouve bien qu'il y ait une Autorité de Sûreté Nucléaire, une inspection du travail, une Dréal, des syndicats, des gardes fous.

Bref, je n'ai plus de voix, une fièvre tenace, des lectures bizarres. Mais je vais bien. 

D’ailleurs en arrière plan y a trois bouteilles de primeur que j’ai acheté. Parce que merde. 

dimanche 14 novembre 2021

Je n'aime pas les dimanches soirs (et les mails envoyés avant les ponts)

Nicolas a tort de dire que les blogs sont morts. J'aurais produit deux textes ce dimanche. Dont celui là que j'ai sur le cœur.
Je n'aime pas les dimanches soirs. J'écris ce mail en regardant le Grand Prix (à 18 heures, heures de l'apéritif). D'habitude, je zappe entre les matchs de football et les chaînes informations. Là, Falconette, fan de Formule 1, a confisqué la télécommande.

Je n'aime pas les dimanches soirs. Je commence à avoir un vrai problème avec le travail. J'en discuterai demain avec un médecin car il est anormal de ne pas être bien à partir du dimanche 15 heures...

Cette fois c'est particulier. Nous avions le pont du 11 novembre. Mercredi 10 Novembre, j'étais au téléphone pour des raisons syndicales jusqu'à 19 heures passées, après une journée bien remplie. Etant en télétravail, j'avais l'ordinateur ouvert. 
J'étais chez mes beaux parents, j'ai servi l'apéritif. Et vers 20 heures, je vois un mail envoyé par mon adjointe de département, qui me met directement en cause et me demande une réponse quasi dans l'urgence sur ma manière de gérer les priorités de mon groupe. Mon N+1 étant à l'hôpital, à moi de produire la réponse. 

Je suis des formations managers. J'écoute beaucoup les conseils des gens plus agés. Mon N+1, qui a de l'expérience, m'a dit "n'envoie jamais ni une mauvaise nouvelle, ni un mail qui peut être mal interprété un vendredi aprés-midi". Avant un pont de 4 jours, à fortiori.
Un vendredi avant mes vacances, j'ai su qu'une de mes collaboratrice ne serait pas avancé. J'ai pris sur moi de lui dire le lundi matin, pendant mes vacances. Elle était triste, mais m'a remercié d'avoir pris sur mes vacances pour annoncer une mauvaise nouvelle. 
Un chef n'est pas là que nous dire que tout va bien.

J'ai pris ce mail comme une agression. J'ai préparé mille réponses. J'en enverrai une demain matin, à 8 heure pile. Bien préparée.


Il y a quelques temps, un lundi soir de Pâques, je suis allé sur mes mails pro. Et à un mail envoyée par ma chef de département (N+2), j'ai répondu au lance flamme. J'avoue : j'avais commencé l'apéritif. Cela m'a valu convocation et explication. Mais le lendemain, sa première question "est ce que ça va", car ce genre de mail est un appel de détresse aussi. 
J'y suis allé, disant que je serai accompagnée. Elle avait peur que ça soit par un syndicat, je lui ai dit que non, je suis délégué syndical donc le syndicat c'est moi, mais que mon N+1 serait présent. Que j'étais désolé de la forme, mais que j'assumais le fond.

J'ai eu depuis consigne de ne pas envoyer de mail hors horaire de travail. Bah, j'ai préparé l'envoi du mail demain matin à 8 heures. Avec une copie à mon syndicat.



J'ai mis dans ce mail deux photos prises hier soir. Le Forez est beau. Je suis en télétravail demain. Je vois un médecin le soir. On verra. Peut être je serai en arrêt quelques temps. 
Car en fait, j'en ai vraiment, vraiment marre...