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dimanche 1 juin 2025

Le blues du dimanche soir commence tôt…

Demain, je retourne au travail. L’ai-je seulement quitté cette année en Mai ?

À 8h, j’accueille un stagiaire. À 12h, je file à Nîmes donner un cours. Et ce soir, en rangeant mon cartable mental, je réalise que j’ai oublié de corriger les copies du Master… Copies auxquelles j’ajoute un examen cette semaine. À corriger, donc.

J’ai en travers de la gorge ce séminaire que je viens de vivre. (pas trop vite, ni trop fort ni trop vrai et surtout pas de vagues).

Il a mis en lumière quelque chose que je n’osais pas nommer : j’ai un vrai problème avec ma N+1. Et ce n’est pas nouveau. 
Je l’ai défendue et je la défend encore et toujours. Je l’ai aidé à obtenir ce poste. Mais je n’y arrive plus. Elle accumule les erreurs de management, me materne, m’infantilise, m’ajoute des contraintes délirantes, et me met en conflit avec des collègues avec qui je dois au contraire entretenir de bonnes relations. Par maladresse et inconsciemment sand doute. Mais à force, c’est dur.

Un ami à moi, pourtant bienveillant à son égard, me disait n’avoir pas réussi à travailler avec elle. Je comprends. J’en suis là aussi.

Et puis, plus largement, je me rends compte que je suis un radical. J’ai du mal avec les gens qui disent une chose et en font une autre. « Faites ce que je prône, pas ce que je fais. »
Je ne supporte plus les discours en façade, les chartes de valeurs qui décorent sans guider, les postures de bienveillance qui masquent des logiques de carrière. Dire qu’on s’inquiète de son équipe (sincèrement peut-être) tout en gardant les yeux rivés vers le haut, ça m'est insupportable. 
Je préfère qu’on me dise franchement les choses. Je suis un adulte. Je peux entendre.

Ce que je ne supporte plus, ce sont les doubles discours. Les injonctions contradictoires. Les décisions qui désorganisent. Les contraintes qui infantilisent. 

Et pourtant, malgré tout ça, je continue de la défendre. Pourquoi ? Jusqu’à quand ? Par amitié, loyauté, fidélité ? Par choix ? 
Ou parce que j’ai déjà manqué de fidélité envers un chef qui était un ami. Et que ça me fait toujours mal aux entrailles.

Mais ce n’est pas qu’elle. C’est aussi le système. J’appréhende cette période jusqu’à l’été. Période floue. Tendue. Je ne sais même pas quand sont les vacances.
Chez nous, les vacances sont devenues un sujet de conflit. La hiérarchie se méfie de ceux qui voudraient respirer un peu. Il y a toujours à faire et bien sur "c'est urgent". Iinfantilisés mais indispensables : injonction contradictoire 2eme.
Avec un stagiaire, pas de télétravail possible, dit-elle. Même si ce n’est écrit nulle part.

Le conflit est latent. Il viendra.

Ce dimanche soir, ce n’est pas la finale PSG - Inter Milan qui me rend lourd. Le match était à sens unique. Paris n’est pas mon club, mais je suis (sincèrement) content pour ceux qui sont contents. J’aurais été triste pour eux s’ils avaient perdu. 
Je n’étais pas impliqué. Ma joie à moi, elle date de 1993. La tête de Boli. Celle-là, personne ne me l’enlèvera.

Non, le blues du dimanche soir a commencé dans la nuit de samedi à dimanche. Un rêve. Un cauchemar de boulot. Le genre de rêve où l’esprit, même endormi, ne trouve pas la paix. Et ça, c’est mauvais signe.

Le médecin du travail m’a convoqué. J’ai une prise de sang mercredi. On verra…

Je sais que je ne vais pas très bien. Et je sais que ce n’est pas rien d’avoir des mots pour le dire.

Blog en mode exutoire... Je vais aller boire un coup... (ma prise de sang)

lundi 26 mai 2025

Séminaire professionel : Pas trop fort, ni trop vite, ni trop vrai...

Une semaine de relâche après une autre, bien plus rude. Un mélange entre repos et travail, où le mot “repos” veut surtout dire “tenter de calmer un dos douloureux”. L’ostéopathe a fait ce qu’il a pu, mais la douleur reste tapie. Le travail dans le jardin, lui, a eu son double effet Kiss Cool : un lumbago carabiné… et une allergie persistante qui m’épuise.
Point positif, j'ai dévoré le dernier Bernard Minier (H), dont je conseille grandement la lecture (mais faut avoir lu les premier Servaz, un commandant attachant, et un livre en tous points surprenants). Et j'ai découvert qu'en plus être un mec bien, Joseph Macé-Scaron dont j'avais adoré "la surprise du chef" excellente dans le thriller. Sa falaise des suicidés ouvre une trilogie avec deux personnages attachants, j'ai attaqué le deuxième. 

Côté sorties, un peu de lumière : Nîmes-PSG en handball, en famille. Une ambiance formidable, un sport superbe, et une défaite d’un petit point à la dernière minute. Frustrant, mais quelle intensité. Et que le hand est sympa. 

Et puis, il y a eu le travail... Ou plutôt, ces quelques instants arrachés à la semaine, et concentrés dans ce que l’on appelle joliment : un “séminaire de cohésion d’équipe”. Mascarade, tant le collectif va aussi bien que le sens au travail, la charge et le management sont délirants. Et il fallait bien que je retombe dans le piège.

On m’a demandé d’évaluer “mon niveau de piment” — je l’ai mis au maximum. On nous disait vouloir régler les tensions, alors j’ai cru naïvement que c’était le moment de parler vrai. D’aborder les problèmes. Pas pour accuser, mais pour comprendre, réparer, progresser. J’ai toujours cette idée que les mots soignent quand ils ne sont pas des armes.
Mais l’exercice était faussé dès le départ. Parce qu’ici, comme dans tant d’endroits, exprimer un désaccord, soulever une difficulté, c’est forcément être “en souffrance”. Et le boomerang n’a pas tardé : le coach est venu me voir à la fin, l’air compatissant et les mots cinglants “Ta chef s’inquiète pour toi.

La vieille ficelle. Qui consiste à psychologiser le moindre désaccord pour le neutraliser. On ne répond pas à ce que vous dites. On s’inquiète pour vous. Surtout quand vous être prétendument "hypersensible", la tarte à la fraise. 

Ce qui, d’un coup, retire toute force à votre parole. Elle n’est plus politique ou collective : elle devient intime, suspecte. Et voilà comment on transforme une tentative de contribution en signalement de faiblesse.
Et ça marche. Parce que, oui, ça fait mal. Et mon dos, peut-être, en porte la trace.

J’en ai 47 ans. 23 ans d’expérience professionnelle. 15 ans d’élu local. 10 ans de délégué sympa. Mais je tombe toujours dans le panneau. Je me dis que je peux apporter ma pierre à l’édifice, être une voix constructive. Mais le collectif, en réalité, ne m’a rien demandé. Et en sortant du rang, je deviens un problème.

Le piège, c’est de croire que ces séminaires sont faits pour régler les choses. “On va se dire les tensions ? D’accord. J’y vais.” Mais non. L’invitation est une vitrine. Il y a la charte des valeurs que l'on affiche (des mot comme transparence, authenticité, bienveillance...) Derrière, les règles implicites sont claires : "Pas trop fort. Pas trop vrai. Pas trop vite". Et surtout : pas de vagues.

Alors, si vous dérangez l’équilibre — entre hypocrisie bienveillante et confort hiérarchique — vous êtes vite recadré. En douceur. En silence. Avec des regards. Et l'étiquette : “en souffrance”.

Ce qui me gonfle, c’est de me dire que je ne tirerai jamais la leçon. Que j’espère encore. Que je crois encore au collectif, à la parole, à l’intelligence partagée.

Mais j’ai une semaine de vacances. Des livres à lire. Une piscine à remplir.
Pensons à ça. Et pas encore à l’été, qui s’annonce, lui non plus, pas de tout repos.

jeudi 1 mai 2025

1er mai : les mains dans la terre, pas dans la rue

1er mai. Fête du Travail, dit-on. Mais fêtons-nous encore quelque chose ?
Autour de moi, je vois surtout la fatigue. L’usure. L’absurde. Le cynisme parfois. Alors on célèbre quoi, au juste ?

Il faisait un temps estival dans le Gard. Moins chaud qu'à Paris, mais avec un TShirt (qui vient, symbole ?) d'un séminaire à mon travail, j’ai mis les mains dans la terre. Avec Falconette, nous avons arraché les herbes hautes qui ont grandi avec les pluies de ce début de printemps. 
J'ai tondu, taillé. J’ai pris des couleurs. Rouge, comme les drapeaux dans les cortèges, comme un soleil méditerranéen que chantait Sardou. Vert, comme mon jardin, et — toujours — la Palestine, omniprésente, instrumentalisée.

Falcon2 (il faudra que je lui demande son pseudo) m’a demandé pourquoi on ne travaillait pas aujourd’hui. J’ai souri, sans vraiment savoir quoi répondre. Comment lui expliquer que ce jour-là, on célèbre — ou on devrait célébrer — ceux qui travaillent trop, mal, dans la peur, dans l’angoisse, dans le vacarme des injonctions absurdes ? Dans une absence de sens.
J'ai pensé à ma courte semaine de travail. Une chef, pour exister, m’a envoyé un mail désagréable hier à 17h. Nous avions pourtant bien avancé avec les achats sur une négo importante. Elle a recopié l’évidence, comme un ordre. Je lui ai répondu que je la remerciais de valider notre stratégie. Du cynisme ? Un peu. Mais aussi de la lassitude.

La souffrance au travail j'en ai souvent parlé. Cette année, prendre des jours de congés était un luxe. Ma chef ayant ce truc en tête, les congés... Finalement, je ne poserai que deux jours sur le compte épargne temps. Mon ami de promo qui est mort, il en est ravi de ses jours de CET... 

Je suis quand même allé me renseigner sur le 1er Mai. 
"Le 1er mai trouve son origine dans le mouvement ouvrier américain. En 1886, à Chicago, des grèves éclatent pour obtenir la journée de travail de 8 heures. Le 1er mai devient un jour de mobilisation. Trois jours plus tard, la répression sanglante d'une manifestation à Haymarket Square marque l’histoire. En hommage aux "martyrs de Chicago", la date est reprise en 1889 par la IIe Internationale comme journée de lutte. En France, ce n’est qu’en 1947 que le 1er mai devient un jour férié et payé."
Le politisé syndiqué (récent ancien délégué syndical) que je suis ne savait pas. 


Ce 1er mai, je ne l’ai pas passé dans un cortège. La rue n'a jamais été mon truc. Après le 21 avril 2002, je souriais devant la rue, avec pensée pour Taubira (une icone...). J’ai juste voté Chirac à 17h40, après avoir réflechi. J’ai toujours préféré les actes discrets aux cris collectifs.

Je pense à ceux qui croient que l'on peut changer le monde avec des slogans bien sentis. Que l'on peut faire plier des gouvernements ou des directions d'entreprise avec un mégaphone. Moi, je regarde mon jardin. Et c'est très bien. Et je travaille. Sérieux, moins slogans, plus dans les bureaux. Les résultats sont meilleurs, même si ça sent moins la merguez. 

Ma lutte aujourd'hui, c'est cette souffrance au travail qui est partout. Les chiffres sont là, brutaux. Burn-out, démissions silencieuses, fatigue morale, augmentation des prescriptions de prozac ou Lysanxia. Des gens qui tiennent parce qu’ils n’ont pas le choix. Qui tombent parce qu’on les a laissés seuls. Alors que reste-t-il de la "fête" du travail ? Un goût de cendres et un brin de cynisme. On célèbre le travail en jour férié, pendant que d'autres, invisibles, continuent de bosser. Dans de sales conditions.

Je parle souvent du mal être au travail. J'ai donné au directeur de mon site le théorème du Faucon. Nous avons, comme sur pleins d'entreprises, une accidentologie qui a fortement augmentée en 2024, sans explication. Je lui ai montré le chiffre "trouble émotionnel", qui représente plus du tiers des accidents du travail.

Je suis parti de mon département de 40 personnes. A l'époque, quatres personnes en arrêt. Une officiellement en Accident du travail (AT), une rien à voir avec le travail, les deux autres pour épuisement professionnel. Mais sans déclaration AT. Déjà, on passe de 1 à 3. Et je lui ai dit : "rajoutez ceux qui boivent ou prennent des cachets pour tenir. Mon cas par exemple. Je suis suivi par une psy et mon médecin m'a mis un traitement de fond, et si besoin je sais que j'ai dans mon tiroir des trucs à mettre sous la langue. J'en connais deux qui sont dans mon cas. On passe de 1 à 6 qui sont en souffrance. Et je ne connais pas tout le monde".

Donc le théorème du Faucon est 
Pour 1 accident du travail dû à un trouble émotionnel, il y a 6 personnes en souffrance qu’on ne voit pas. 
L'iceberg. 

Je ne suis pas convaincu que la CGT de la SNCF qui va bloquer les trains le pont prochain ou que ceux qui défilent avec les drapeaux rouges ou verts aient vraiment cet aspect là en tête. 

Pourtant le travail est noble. Mais "valeur travail ?". Non, j'ai donné. Je travaille pour vivre, je ne vis pas pour travailler. 

Aujourd'hui, j’avais juste besoin d’une pause. D’un silence. D’un moment marron, comme dirait le PCM. Un moment pour souffler. Pour me recentrer sur l’essentiel. Mon jardin. Mes enfants. Moi. Et ce soir on reçoit une amie de promo. C'est bien.  

Je n’ai pas manifesté. Je n’ai pas crié. Mais j’ai planté, arraché, tondu. Et j’ai pensé, sincèrement, à ceux qui souffrent en silence. À ceux qui n’ont plus l’énergie de crier. Ce billet, c’est peut-être ma manière à moi de lever une pancarte.

vendredi 2 juin 2023

Le nouveau sujet : les arrêts maladie...

Le sujet du moment, les arrêts maladies... Le Monde, qui suit toujours les "séquences gouvernementales", écrit un article "un salarié sur deux en arrêt maladie en 2022". Avec mon épouse nous avons eu le Covid en début de l'année, donc on a fait 2 salariés sur 2 en arrêt en 2022, on a fait mal au plafond.


J'ai souvent écrit sur la souffrance au travail. Je pense que c'est un véritable sujet. Peut être aussi parce que notre relation au travail est différent. 
Avant, il fallait être fort, travailler dur, être parfait, faire vite et faire plaisir. Aujourd'hui, peut être on s'autorise à moins être fort.
Hier, le travail était le premier sujet quand des gens se rencontraient. Aujourd'hui, c'est le quatrième ou le cinquième. Est ce que ce la "valeur travail" n'existe plus ? Non, mais il y a d'autres valeurs qui sont importantes également. 
Mon début du billet part dans tous les sens, mais parce qu'on ne prend pas la question du travail du bon sens justement. Dans son ensemble.

Revenons sur les retraites. "Il faut travailler plus longtemps". Ceux qui sont contre sont "des paresseux". Je ne parle pas des caricatures qui ont professé, à la gauche de la gauche le droit à la paresse ou la déconstruction de la valeur travail. Mais des gens qui ne comptent pas leurs heures, ne sont pas forcément passionnés par leurs métiers, qui paient beaucoup d'impôts, et qui disent "bon, le concombre il faudrait arrêter de l'enfoncer encore un peu plus profond... j'ai mal". 
J'en parlais à une réunion LR (nous n'étions pas beaucoup, smiley). Les vieux militants restent sur le "on était pour la retraite à 65 ans :". Je leur ai répondu "oui, on a fait 4% et on a perdu l'électorat populaire". 

Cette réforme, qui a été menée d'une manière déplorable, était déjà mal branlée car il fallait prendre la question du travail dans son ensemble. Et au final, nous avons eu une caricature du débat. 

Donc aujourd'hui on parle d'arrêt de maladie de complaisance. Il en existe, oui, sans doute. Par contre, la souffrance au travail, hier taboue, ne l'est plus trop aujourd'hui. C'est positif.
Une amie, forte au travail, dure au mal. Un jour elle a craqué (elle faisait partie du même département que moi). Là où j'ai eu un jour d'arrêt de travail suite à une engueulade avec une hiérarchique mangeuse d'enfants, elle a eu 6 mois. -20 kg. Le corps qui a dit stop. Elle voulait reprendre, le médecin a dit non. 
Et des cas comme ça, dans mon entreprise comme dans d'autres, y en a pleins. J'ai retrouvé un jour, par hasard, un ami paysan en pleurs dans ces champs. 

Parce que le sujet me parle et me touche, je pense qu'une nouvelle fois le gouvernement prend un sujet de la pire des manières. Avant de parler "arrêt maladie" (fraude ou pas le sujet n'est pas là), posons nous la question du travail, et pourquoi aujourd'hui y a t'il plus d'arrêts maladie. Le caricatural dira que les gens sont fainéants,  Peut être est ce un peu plus complexe que ça.
Oui, aujourd'hui il y a une résilience moindre. Oui, le Covid a modifié des choses. Mais est il le seul responsable de la "démission silencieuse" ? Le sens du travail : n'avons nous pas eu ce débat hallucinant sur les métiers essentiels vs non essentiels ? Les soignants applaudis en Mars et insulté un an après s'ils refusaient la vaccination ? Un ministre de l'économie qui appelle les entreprises à augmenter leurs salariés pour lutter contre l'inflation, mais autant pisser dans violon, aussi quand on gèle les salaires de la fonction publique. 

Je n'ai pas un métier fatiguant. J'ai un métier stressant. Finalement, à part le Covid, j'ai tenu le coup à des moments où c'était violent. Si, trois jours d'arrêt après une alerte cardiaque. mais après tout on s'en fout. J'ai un métier qui ne me passionne pas mais qui me permet d'avoir un salaire confortable. Par contre je n'accepte pas d'être "managé" par la terreur, par l'humiliation, par la culpabilisation. 
Beaucoup ont un métier fatiguant, stressant mal, payé. Des fois, leurs corps dit "stop".

C'est encore une bouteille dans l'eau, mais quand est ce que l'on traitera le "travail" dans ses pleines et entières composantes ? Travailler plus, travailler mieux, travailler moins, travailler bien, ça ne veut rien dire. On va culpabiliser celui qui va voir son médecin car il n'est pas bien ? Et encore, qui sommes nous pour juger de la personne si elle est ou non en bonne santé et bien ou pas ? 

Le petit Attal joue sur la fibre populiste de certains d'entre nous, qui considèrent que eux travaillent dur et courageusement et que d'autres sont des branleurs. Opposer une partie de la société contre une autre, une des définitions du populisme. 
Je n'attends rien de plus de ce gouvernement, j'espère qu'ils ne vont pas encore empirer la situation. Mais je vais être déçu...

vendredi 7 avril 2023

Un devoir de déconnection ?

Avant toutes choses, un joyeux vendredi Saint à mes amis croyants. Demain, je vais au baptême d'une amie, adulte, mère de deux enfants, qui a décidé de se faire baptiser. C'est joli. 


Le weekend de Pâques a donné lieu à un moment dont je ne suis pas très fier. La période délicate dans mon boulot, avec une N+2 qui maniait la culpabilisation et le côté sauveur - bourreau à la perfection. Qui s'est conclu à la fin de 2021 par un malaise devant la direction de mon entreprise. Et parce que ma faiblesse était "risque de RPS" pour ma N+2 (alors que j'étais déjà bien atteint), une mise à l'écart.
Pour quelle raison un lundi de Pâques, en fin d'une belle journée, suis je allé me connecter sur mon mail professionne ? Evidemment, cette chef qui demandait qu'on envoie pas de mail le soir et weekend (mais qu'on bosse si on est en retard) m'avait envoyé un brulot. Auquel j'ai répondu...

Un mail envoyé après une belle journée, et quelques verres échangés avec des amis, n'est pas forcément la meilleure prose possible. 1er accord Toltèque la parole impeccable et la non dévalorisation était explosé. Puis comme j'ai pris comme une attaque personnelle son mail envoyé ce lundi de Pâques dans l'aprésmidi (2eme accord ne pas prendre les choses personnelles) et que j'ai supposé le pire (3eme accord : ne pas faire de supposition), je n'ai pas fais de mon mieux (4eme accord). J'ai envoyé un mail violent, mais où la principale victime de ma colère était moi. 
La chance ? Le proxy de ma boite est tombé en rade dès que j'ai cliqué sur envoi. Ma chef ne l'a eu que le lendemain matin. Convocation ensuite. Explication. La forme de mon mail et l'heure d'envoi n'étaient pas acceptables. Le fond par contre, j'avais mis en avant tout ce qui allait se passer et les erreurs dramatiques commises par cette personnes. 

Ce mail est une de mes nombreuses erreurs. Qui fait que quand je vais fermer le PC professionnel, ça sera définitif pour trois jours, et je n'irai pas non plus sur le mien voir ma messagerie boulot.

La droit à la déconnection est un droit. Malheureusement pas un devoir. Parfois, se connecter est une drogue. Drogue presque sournoise, parce que je me connectais au cas où un mail violent arriverait. Que je le prenne en direct. 
Je pense aussi que quand un N+2 envoie des mails à 2 heures du matin, on peut supposer que les sceaux qui font que l'on est civilisé et courtois ont pris quelques coups. Et un mail violent, même s'il est conclut par un "cordialement" avant la signature, il fait des dégats.

Raison de plus pour ne pas en provoquer des dégats. Je me suis piégé, entre autre, ce jour là. Je parlais de cette hiérarchique qui manipulait la culpabilisation ("tu fais mal le boulot") et venait te sauver ("c'est bon j'ai fait pour toi"). Bourreau Sauveur. Mais si on exprime que ça va pas, troisième angle du triangle : victime. Et ce mail envoyé un lundi soir de Pâques à 19 heures faisait que mon bourreau devenait victime. 

Je pense qu'un devoir de déconnection, pour ceux qui n'y arrivent pas, ferait énormément de bien... En tous cas, ça m'aurait aidé. 

vendredi 3 février 2023

Tourner une vilaine page (confessions personnelles)

En début de semaine, j’ai écrit un billet sur une blessure intime. Dans une boite normale, un mail agressif adressé un vendredi soir à 20h40 à un membre des RH m’aurait valu une sanction bien plus lourde que celle d’une honte sans nom, et une douleur forte. Je sais que j’ai fait mal à la personne destinataire du mail, qui ne s’attendait pas à recevoir un brulot de la part, en plus, d’une personne vue comme « gentille polie et bienveillante ». Ce soir-là j’ai craqué.

Je lui ai présenté des excuses, sincères. Depuis, une manifestation après et des instances, nous nous sommes revus. Mais le Faucon n’avait plus de plumes. J’ai dû, lors d’une instance, cesser une prise de parole car incapable de parler « plus fort », les micros étant HS.

 

Mardi soir, après une manifestation le matin, j’ai passé de 16h à 20h30 au téléphone. J’ai vu qu’au sein de ma famille politique, il y a un fossé entre le retraité du Var et le salarié de l’Oise. Ma batterie de téléphone était à 10% quand Falconette est allée au sport à 20h30. Mais j’étais encore au téléphone, le coup de fil de trop. Le coup de trop ? J’ai bu deux verres pendant cette soirée. Sauf que j’étais sur un texte que je voulais finir…
Mon épouse est rentrée avec mon grand : je dormais sur mon bureau, le repas et le verre de vin sur la table de la salle à manger.

 

Burn-out ? Il arrive vite… Mais en fait je crois qu’il y a une logique chez l’être humain : nous sommes toujours convalescent. Ce mardi était spécial, l’adrénaline est aussi un truc spécial.

 

J’ai été pris d’une sorte d’euphorie en décembre. Ca allait bien. Pas de drame à Noel. Impression de reprendre les rennes. Et patatra tout s’effondre. Convalescence. Combien de gens ne m’ont pas confié leur replongée en enfer. Pour aucune raison. Aujourd’hui, je n’ai aucune raison « d’aller mal ». 
Au boulot c’est pas Byzance, mais quelle importance ? Je suis payé. Je ne fais pas des choses fantastiques, mais j’ai la chance d’arriver à la fin du mois confortablement, et beaucoup ne l’ont pas, cette chance.
Pourtant j’ai vu combien j’ai été en écart entre ce que j’écrivais et ce que je faisais. Le texte du « travailler mieux » était écrit après mon mail méchant. Donc j’avais oublié l’existence. Sur ce coup-là, ce n’était pas un verre de trop, mais plutôt un de moins. Anti inflammatoire plus des cachets contre l’angoisse. J’aurais du aller prendre l’apéritif plus tôt ça m’aurait éviter les conneries.

 

Pourquoi est-ce que j’écris ça ici ? Ça coute déjà moins cher qu’un psy, et écrire me permet de remettre les idées un peu dans l’ordre. Côté confession également. J’ai honte, j’ai fait honte. Et c’est important.

Par contre, je continue à me flageller. Un ami du boulot, qui m’a couvert devant la direction, m’a demandé d’être indulgent envers moi. Mais je porte ce poids. Le christianisme est génial, mais la notion du péché est puissante quand même. Je ne sais pas si c’est à cause de mon catéchisme cette petite voix dans ma tête qui me rappelle à mes erreurs, et aujourd’hui m’empêche d’avancer.

 

Alors j’écris. Pour avancer. Parce que sans ça je continuerai à me détruire. La parole impeccable m’empêche de dire à voix haute du mal de moi. Mais la petite voix intérieure ne se gêne pas pour parler fort. Personne ne l’entend, moi si.

 

Quand même un truc positif. J’ai une volonté, un objectif. Le coach qui m’a fait le PCM l’an passé l’avait dit lors du séminaire de mon service. L’assertivité est une chose simple. « Je suis une belle personne, je te parle à toi qui est aussi une belle personne ». C’est aussi simple que ça. Respecter l’autre, mais surtout se respecter. Même plus, « s’aimer ». Ca me parait con cette phrase, et loin, très loin.

 

Voilà mon objectif 2023.

 

La prochaine fois, je parlerai d’autre chose. J’ai bien aimé l’interview de Cazeneuve sur le Point de cette semaine. J’ai adoré la position de mon ami Julien Aubert sur les retraites, et la manière dont est amené ce projet. Moins les saloperies du petit président de Lyon sur Juninho. En parlant d’Aulas, je pourrais aussi dire vice président de la FFF et soutien de Le Graet : ça en dit long sur le personnage.

La prochaine fois on parlera d’autre chose. Aujourd’hui, je tourne la page.

dimanche 29 janvier 2023

Ne pas être fier de soi...

Je suis fier du précédent billet que j'ai écrit, sur le "travailler mieux". Fruit d'une réflexion qui me tourne dans la tête. En tant que salarié, responsable syndical, cadre, ancien manager qui a morflé... Et puis la semaine dernière, avant que je poste ce billet, j'ai commis une faute. Je sais qu'il est important d'être indulgent avec soi même. Mais quand même. 


C'est difficile la bienveillance quand un vendredi soir à 20h30, après être allé son fils au hand ball, on envoie un scud à la responsable RH qui s'occupe des relations sociales car elle a été le média d'un truc pas grave. Mais qui m'a fait disjoncter, comme y a un an avec ma N+2. 
J'étais fiévreux depuis deux jours, sous antiinflamatoire. D'ailleurs, je suis allé me coucher 30 minutes après ce brulot. 

La personne a lu le mail au moment où je l'ai envoyé. Elle a passé un weekend horrible. Le lendemain, fièvre retombé. Et j'avais tout oublié de la veille. Quand cela m'est revenu en souvenir, mon responsable syndical m'a dit que j'avais fait une erreur, mais surtout qu'il était inquiet pour moi. Est ce je bois, je prends des substances illicites ? Oui, je prends des apéritifs, mais là non, J'aurais du. J'avais de la fièvre, j'étais pas bien. J'ai fait une bêtise. 
Pourquoi suis je allé sur ma messagerie professionnelle un vendredi soir à 20 h30 ?

Je suis allé m'excuser, platement, humblement. J'espère que la page sera tourné. Mon mail était violent, sans queue ni tête. 

Avant, j'ai eu la chance de voir mon ancien chef, un ami proche qui fait du coaching et qui m'a amené à faire le PCM. Je lui ai dit que j'avais sombré dans le sous sol du stress de ma phase empathique : l'erreur bête qui prend des proportions inévitables, sans passer par la cave du stress, la suradaptation. 
Il m'a répondu que non, c'est parce que je pensais servir mon syndicat que j'avais fait cette connerie. Il m'a confirmé que se connaitre n'empêche pas de faire des conneries. J'ai refait le triangle, mais pour une des premières fois de ma vie j'ai été le persécuteur. Dur de venir passer pour la victime, même si j'ai eu des sauveurs. 

Je suis allé présenter des excuses. Avec humilité. Et envie de tourner la page. J'ai perdu la confiance de certains. Tant pis, je me battrais pour la regagner. 

Ne jamais donner de leçons en tous cas. Car nous sommes des hommes, avec nos défauts, nos contradictions, et nos faiblesses. Là j'en ai eu une belle, de faiblesse...
J'écris pour essayer d'expurger. J'aurais pu aller à l'église ce matin. J'ai préféré aller marcher. Après une nuit difficile, encore de la fièvre. 

La semaine prochaine je vais essayer d'écrire sur d'autres sujets.  

mardi 24 janvier 2023

Travailler mieux

Dans une de mes discussions avec Nicolas, j’avais mis en avant une notion flou mais que j’aime bien. On parle beaucoup du « travailler plus » (qui me met mal à l’aise, et souvent défendu par mon camps politique) ou du « travailler moins » (parfois évoqué de manière caricaturale, Sandrine Rousseau ou un jeune sur CNews qui disait que travailler ne servait à rien). Des visions de société différentes. 

Le « travailler plus » me rappelle ce que Eric Berne défini dans le « fais des efforts ». Le « travailler moins », à l’extrême le « travailler plus du tout », est une ode à la paresse. Mais qui veut dire que le « fais toi plaisir » sera financé par d’autres.


Y a un an j’ai vécu l’enfer au travail. « Travailler mieux » est en effet une notion flou. Mais le débat sur les retraites est avant tout un débat sur la « valeur travail ». Si on peut la considérer comme « valeur ». Je pense que c’est une obligation car on ne peut pas vivre de manière autonome sans quelques efforts. Mais le travail ne doit pas être un enfer. L’entreprise ne doit pas être cette « comédie inhumaine » qui avait fait l’objet d’un livre remarquable.

 

Le « travailler mieux » impose déjà de se connaitre. Et de connaitre, et accepter ses besoins. Certains ont besoin du travail pour se sentir utile, vivant, bien. Ils sont respectables. Mais ils doivent aussi comprendre que pour d’autre, le travail n’est pas un but mais un moyen. Un moyen pour vitre, pour être autonome. Adapter ses exigences vis-à-vis des autres. Le perfectionniste qui veut que tout le monde soit parfait, vive et dorme « travail », va être un problème pour lui et les autres.

Le « travailler mieux » implique de fait le « travailler ensemble ». Et accepter l’autre. Je parle souvent du process PCM qui permet de se connaitre. J’ai connu un enfer car j’avais un besoin de solitude et une envie que tout « ne soit pas grave » dans le travail, et j’avais une N+2 pour qui le travail c’est la vie, pour qui tout était grave et urgent, et qui m’en demandait toujours plus. La couleur rouge du PCM, l’action. Alors que j’étais marron jaune. Ça n’a pas marché. Et cette N+2 continue à mettre des gens en arrêt de travail.

 

Le management est un point essentiel du « travailler mieux ». Nous ne pouvons plus avoir le management d’il y a trente ans. Le management directif, par la terreur, cela ne peut plus marcher. Cela ne doit plus exister. Si les syndicats ont un combat à mener, c’est bien celui-là. 

Venir au travail la boule au ventre, avoir envie que la voiture loupe un virage, combien de fois n’ai-je entendu ces témoignages ? Ils existent. J’avais lu deux ouvrages co-écrit par des sociologues et des experts du cabinet Technologia « Idées reçues sur le Burn-Out » et « idées reçues sur le suicide ».

Le « manager toxique » est également une notion particulière. Mais il existe. Le lien donne des définitions intéressantes sur le management toxique. Mais prenons « toxique » au sens littéral du terme : « qui agit comme un poison ». On peut le voir aussi comme « qui te prend ton énergie, ton oxygène, pour te rendre du dioxyde de Carbonne ». Un jour, en me parlant de son lieu de travail, la personne me disait « j’ai l’impression de travailler dans un garage où un camion benne a tourné à vide toute la nuit… ». Un endroit toxique, nous sommes loin du « travailler mieux ».

J'ai connu des managers qui étaient des jardiniers. Ils faisaient éclore les belles fleurs, ils faisaient grandir des beaux raisins et ont terminé par produire des magnifiques vins. Tout le monde était gagnant. 

 

« Travailler mieux », c’est travailler en ayant l’impression d’être utile. C’est un point personnel, mais je suis convaincu qu’un travail sans sens n’a aucun sens. C’est aux managers et à la direction de donner un sens au travail du salarié. Pour celui qui est à son compte, trouver du sens à ce qu’il fait est important.

Cela rejoint une notion qui est arrivée y a quelques temps. « essentiel » vs « non essentiel ». Travail « télétravaillable » ou « non télétravaillable ». Quelque part, il a été induit une « importance » de l’utilité de tel ou tel travailleur. C’est particulier.
Le peu de temps où j’ai été manager, donner du sens à mes équipes était essentiel. Je pense même que c’était ma tache principale. Un manager n’est pas un « happyness manager », il n’est pas là pour rendre son équipe heureuse et organiser des "afterwork" et des parties de baby-foot. Mais déjà, et c’est la loi, il doit « rendre le salarié dans un état au moins aussi bon qu’il a reçu ». Ne pas dégrader sa santé. Il doit atteindre des objectifs, et entrainer derrière lui ses équipes. Certains sont charismatiques, d’autres le font par des coups de fouets. J’essayais de le faire en expliquant. Convaincre non, mais expliquer, donner du sens.

Là encore, combien de fois n’ai-je entendu des « ça ne sert à rien ce que je fais… ». Vivre et avoir le sentiment de ne servir à rien.

 

Le « travailler mieux » est sans doute un mix de tout ça. J’avais écrit sur les 4 accords Toltèques, déjà ne pas prendre les choses trop à cœur (personnellement) et pour soi, faire de son mieux en acceptant de ne pas être parfait, ça peut aller vers le « travailler mieux ».

Mais aujourd’hui, à l’heure de la démission silencieuse, pour beaucoup le travail est un moyen et non un but. Déjà accepter cela. Ce n’est pas remettre en cause la « valeur travail ». Au contraire.

 

Je pense que je reprendrai ce billet. Je le pose là en première émission. Mais j’ai envie de discuter sur le « travailler mieux ». Et d'améliorer ce texte. Je suis convaincu que la réforme des retraites n'est rien face à ce défi de revoir le travail. De le repenser. 

Pour conclure, j’ai une dernière définition du « travailler mieux ». Je parlais plus haut de connaitre ses besoins. Mais savoir travailler aussi en mettant une contrainte principale : quelles sont nos priorités personnelles. Ce soir, on me convoque à deux jours à Paris jeudi et vendredi 17 février. C’est le soir de mes vacances et des vacances de nos amis parisiens. Donc non, je n’irai pas. Ma priorité n’est pas le travail mais ma vie personnelle. Et c’est très bien comme ça.

samedi 17 septembre 2022

A propos de la démission silencieuse

J'en ai parlé ici avec Cyrille, et d'autres. Cette semaine, mes mandats syndicaux m'ont mis en position de discuter avec deux Directeurs, et j'ai pu leur montrer ce qu'ils ne voyaient de leur tour d'Ivoire.? La "démission silencieuse" tournait plein régime, et ce n'est pas avec des modes de managements top & down et violent, et avec des ambitieux qui travaillent à deux heures du matin, que cela s'arrêtera. Ils semblaient surpris. Mais voilà, l'investissement sera minimum, juste ce qu'il faut. Ni trop ni plus. Les horaires de travail, le boulot. 

Les objectifs sont irréalistes ? Ils ne seront pas réalisés. Nous n'aurons pas d'avancement ? Et bien soit... De toutes façons eux non plus. 

Je vis assez bien ce fait de déconnecter totalement. Je garde une amertume forte, mais elle passe. Je n'attends plus rien du monde du travail, et pense que c'est à moi de me faire "plaisir", de faire des choses qui me plaisent et m'épanouissent. Le Directeur était sonné quand je lui disais qu'une majorité de ses salariés, plutôt que de vivre dans une peur de l'échec et de s'en prendre une, et de venir au boulot à reculons, venait simplement prendre leur virement bancaire. Pourquoi n'a t'il plus de candidats à des postes à responsabilités en interne lui ais je demandé ? S'est il seulement posé la question ?
J'ai été rétrogradé ? Je vis mieux pour le même salaire. Je vais m'emmerder pour un galon qui sera un poids ? Soyons sérieux. Surtout, lui ais je dis, que si on veut des responsabilités, avec le salaire qui va avec, allez dans une autre boite, nous n'aurons pas plus de pression, et au contraire un management moins laid que celui que l'on vit. 

Les choses changent. Ce n'est pas le Covid, ce n'est pas la guerre en Ukraine. A droite, dans ma famille politique, je le dis : arrêtez de demander aux français de travailler plus. Ils ne s'épanouissent pas, et le sang et les larmes c'est terminé. Nous avons trop entendu ces éléments. "Travaille dur" et "sois parfait" sont des drivers qui n'ont plus de sens. 
Le travail va changer, le monde du travail va changer. Il change. Et ce n'est pas un mal. 

vendredi 2 septembre 2022

Conseils de rentrée (et bilan de ma rentrée)

Je suis rentré hier au bureau. Dans ma pile de mail, moins épaisse que l’année dernière, il y avait un mail de mes amis de mon syndicat qui donnait des conseils de rentrée donnés par l’APEC. Je les ai lu et je tente de les appliquer. Je vous les fais suivre.

 

Pour une reprise en douceur, il nous est conseillé, en premier lieu, d'alléger notre emploi du temps. Les premiers jours, interdisez-vous les horaires à rallonge : rien de tel pour perdre rapidement le bénéfice de vos jours de repos ! L'idéal est de commencer par une semaine de 4 jours (j’en aurais fait une de deux jours) et de respecter l’horaire de travail collectif.

Ne planifiez rien le jour de votre rentrée - si ce n’est de désactiver le message d’absence de votre boite mail. Consacrez cette journée à échanger avec vos collègues, à trier vos mails pour ne lire que les plus importants, à vous mettre à jour sur vos dossiers. Accordez-vous une vraie pause déjeuner pour prendre des nouvelles de vos collaborateurs et collègues. Ces échanges vous permettront de glaner toutes les informations que vous avez manquées pendant votre absence. Changement d’équipe, annonce d’un départ ou d’une arrivée, nouveaux projets : même si votre journée ne vous semble pas très productive, vous gagnerez en efficacité grâce à toutes les infos récoltées de part et d’autre. Enfin, évitez de surcharger votre agenda de réunions les premiers jours. Mieux encore : n’en programmez aucune la première semaine.

 

En second lieu, priorisez votre travail des premiers jours : en votre absence, le service ne s'est pas arrêté de tourner. Inutile donc d'essayer de rattraper tout votre arriéré d'emails en un seul coup, et dès le premier jour. Votre défi post vacances va être de hiérarchiser vos priorités professionnelles. Pour ce faire, interrogez-vous sur le degré d'urgence de chaque tâche à accomplir, et bien entendu, vous ne devez traiter que ce qui est vraiment urgent. Si un dossier peut encore attendre quelques jours, planifiez-le la semaine suivante.

 

Enfin, pensez déjà à vos prochaines vacances. Parti en urgence au soir d’une dernière journée de travail surchargée, peut être avez-vous abandonné de nombreux dossiers éparpillés sur votre bureau ? La rentrée, c’est donc le bon moment pour faire le ménage. Un bureau fouillis peut être source d'angoisse. Alors, triez, jetez, rangez, archivez pour que votre espace de travail soit de nouveau agréable. Vous ne mesurez pas à quel point l’encombrement de votre bureau vous encombrait l’esprit jusqu’alors. Vous n’imaginez pas à quel point libérer de la place sera plaisant et source d’efficacité. Et la prochaine fois, faites ce même classement à la veille de votre départ en vacances, le retour n’en sera que plus agréable.

 

J’ai suivi ces conseils. L’an passé, j’ai voulu trop en faire : j’ai explosé fin de l’année. Et ma carrière s’en ressent. Ne pas en faire ni plus ni trop. Dans mes objectifs de rentrée, mes « bonnes résolutions », il y a cette première. Ne pas me rendre malade à cause du travail. J’aurais d’autres soucis, plus important (j’en parlerai plus loin), à gérer. Ne pas me rendre malade et ne pas attendre ni trop ni plus, donc ne pas en faire ni trop ni plus.

La deuxième est de prendre du temps pour moi. Sport en salle minimum deux fois par semaine, et lectures. Lire c’est vraiment du temps pour soi.

 

La troisième est primordiale : accorder du temps à ma famille. Parce que bébé Faucon est entré hier au collège, et hier soir à la rencontre avec les profs j’ai pris conscience qu’être parent sera différent maintenant. Parce que j’ai délaissé les faucons et Falconette. Cela veut dire moins de temps à marcher seul en écoutant l’After et le Moscato Show. Et plus de temps à la maison.

 

Le reste, comme j’ai dit plus haut j’ai pris conscience hier et cette nuit que la suite ne va pas être simple. Hier soir, j’ai été pris d’une panique et d’un coup de blues énorme. Je ne pourrais pas tenir le tempo en me mettant des pressions supplémentaires. Et le verre de whisky ne peut pas être une option.

Enfin, continuer à écrire, sur ce blog et ailleurs. Lire et écrire, le professeur principal de bébé Faucon (qui en est moins un) c’est lui donner de l’or. Il faut en prendre. Il a dit « lire, écrire et faire du sport ». Donc acte.

Et retourner travailler…

mercredi 31 août 2022

La fin de l'été

"Back to the Business" comme chantaient la Chanson du Dimanche. Demain, Bébé Faucon entre en 6eme au collège. Le petit en CM1. Et moi je reprends les portes de mon entreprise, un poste en dessous celui que j'occupais y a un trimestre. Blues du dimanche soir un mercredi ? Oui, un peu. Je termine presque un mois de vacances, et n'ai pas très envie de retourner dans cette comédie inhumaine qu'est l'entreprise. Mais je me dis que demain soir, Bébé Faucon me parlera de ses profs. 
Un de mes meilleurs amis est prof de math dans ce qui fut notre collège, il ne l'a pas bébé Faucon dans ses clases. 

Je me dis aussi que j'attaque ma 22eme année professionnelle. Avec les stages tout ça, j'en suis peut être à 23. La retraite n'est pas pour de suite, mais je vais attaquer une période de ma vie pas évidente. Je vais basculer à 45 ans, les enfants vont dépasser les 10 ans. Financièrement, je sais que ça va être tendu. Et je ne parle pas des augmentations ci et là...
Ma santé est bof, je sais (du moins je pense) que j'ai moins d'avenir que de passé. Bref, on arrive à l'automne. 

La soirée, je l'attaque devant Amazon Prime. Soirée football. Avec la Coupe du Monde en hiver, y aura pleins de matchs. C'est bien. Aout est le mois des rêves. Septembre nous ramène aux réalités.

Rendez vous au prochain virage... 




mardi 30 août 2022

Le management par la peur hors jeu

Je viens de lire avec intérêt l'article de la mise à pied par le ministère des sports de Claude Atcher, président de l'organisation de la coupe du Monde de rugby en France. Que reproche t'on à cet illustre membre de la famille de l'Ovalie : "Le patron GIP  France 2023 se voit reprocher une mauvaise gestion des équipes chargées de l'organisation de la Coupe du monde de rugby en France et notamment le climat toxique entre les salariés et son managment par la peur."

"L'hypersensible" que je suis se souvient de son année 2022. Sa mise à l'écart d'un poste à responsabilité, à cause d'une prétendue "hypersensibilité". Qui veut tuer son chien l'accuse de la rage. Je n'ai pas supporté le management de ma hiérarchie, ses humiliations et ses acharnements à mon encontre. Finalement, j'ai été "accompagné sur un autre poste" par les RH. Il a été établi mes souffrances et un management défaillant (je n'ai pas été le seul à morfler), mais moi j'ai bougé. Pas plus haut. 
Aucune aigreur (quoique si un peu quand même). Mais je vois, avec plaisir, que dans un autre collectif, le ministère public a mis à pied un directeur pour "management par la peur et mise en place de climat toxique". L'inspection du travail se chargera du reste.

Je reprend jeudi matin. J'ai un peu le ventre qui commence à me faire mal. Mais je me dis que peut être (peut être...) cette année, les "mangeurs d'enfants" à la tête de collectif seront écartés... Chez moi et ailleurs. 

mardi 23 août 2022

Travailler même pendant la nuit (c'est Macron qui l'a dit)

Je suis en train de lire en retard le Point de la semaine dernière. Il parle des "nuits d'Emmanuel Macron", qui sont destinées à travailler. Faire une seconde journée. Il veut que ça se sache et le fait savoir. Des "nuits studieuses".


Je suis encore en vacances dans les Alpes et je lis ça avec douleur et mal au ventre. Plus de deux semaines que je suis en vacances, je reçois quelques nouvelles du travail. Mais je me souviens, avant mon déclassement, cette faculté qu'avait ma chef de département de nous envoyer des mails à 2 heures du matin.
C'est d'ailleurs suite à un de ses mails qu'elle avait envoyé à mon ancien chef, à 2h du mat, que j'ai eu mes problèmes. Mail crypté, mon chef n'a pas pensé à me le faire suivre, donc j'ai fait différement de la volonté divine. Et la foudre s'est abattue sur moi. J'ai encore 1 an et demi pour déclarer un accident de travail : la cause sera facile à trouver. 

Une inversion des valeurs. A un moment où on parle de "grande démission", le message qui nous est donné par certains zélés est : "travailler à fond, pendant les vacances, jusque pendant vos nuits". Et surtout "faite le savoir". Ca me terrifie, car je me souviens de ces télétravails confinés où quand j'ouvrais mon PC à 7h45 j'avais la boule au ventre d'un mail que j'aurais pu recevoir. 
Emmanuel Macron, qui dit à qui veut l'entendre aussi à propos des députés battus LREM "on n'en laissera aucun sur le carreau" (par contre mon ami LR qui a été battu, démerde toi...), montre ce contre exemple. 

Au final, cela fait que le travail devient toxique. Sans doute qu'être président de la République est plus épanouissant que cadre moyen. Mais quand je vois dans mon entreprise comment cette logique "En Marche" est mise en place... Le copain du chef, faire savoir qu'on "travaille dur" et "qu'on est fort" (Eric Berne les 5 drivers, "faire plaisir" n'est bon que pour en haut). Dur.
Bon, je pars marcher. Moins toxique...

mardi 2 août 2022

Irritants & résilience

Des choses ne sont pas graves. J'ai toujours en tête l'adage de Montaigne qui rappelle que le pire peut succéder au pire. Il a raison, j'en ai encore été témoin ce mois de Juillet où personnellement, familialement et collectivement, nous avons passé un step supplémentaires. Une proche qui nous apprends être très malade, les incendies à deux pas de chez moi. 

Moi, au boulot le placard est sympa, merci. Plus dur les attaques dont j'ai fait l'objet, d'endroits que je n'imaginais pas. 

Le soir, rentrant à la maison, deux irritants. Un bib de rosé qui a coulé jusqu'à ce vider. Ca puait le vin, y en avait forcément plu, et Falconette de me laver la cave à vin...
Et la pompe de la piscine qui fuit. Mais on ne voit pas de fuite.
Rien de grave. Mais après une longue journée, ça fait beaucoup...


"Do you know Resilience" demandait Denis Charvet à un joueur de rugby, dans un franglais qui fait un générique du Moscato Show. La résilience, de fait, je l'apprends.  

J'ai été marqué au fer rouge : faible. Plutôt le terme au boulot était "hypersensible". Mais face à la facilité d'esprit et mettre des étiquettes, disons "faible". Le RPS n'a pas eu lieu, j'ai été "accompagné" vers la sortie. La cause du RPS est toujours en poste et continue son travail destructeur. Mais c'est une personne "forte". Sans humanité. Qui envoi des gens à l'hôpital. 
Professionnellement, les 20 ans qui me restent, si je reste dans ma boite, j'aurais cette étiquette. C'est mort. C'est long 20 ans de placard quand on commençait à prendre de l'envol. 

Quelqu'un m'a dit de ne jamais montrer aucune faiblesse. Facile à dire, mais sans doute est ce vrai. J'utilise ce blog comme un exutoire. Quand je vois que depuis un mois je n'écris plus rien sur Facebook de peur que ça soit mal interprété, heureusement qu'aucune connaissance ne connais ce blog.
"Lisse, dur et froid comme la glace". A l'époque bénie des fanfictions où j'écrivais des fictions sur Saint Seiya (les chevaliers du Zodiaque), j'avais idéalisé le chevalier du Cygne, Hyoga. Un hypersensible aussi. Qui, sur un combat contre un Dieu, avait décidé (dans ma fiction) de se geler le coeur et de devenir "lisse, dur et froid comme la glace". 

Deux possibilités. Inexpressif. Ne pas répondre. Rien. Ou alors "le sourire Chirac" plaqué sur le visage. Je ne sais pas. Sauf que le soir, je n'ai plus d'endroit pour être moi même. Protéger aussi Falconette et les enfants, qui en ont marre. Plus que moi. 

Devenir résilient face aux irritants. Perdre une part de son humanité. Peut être le faut il ? La règle de la vie en société, de cette "nouvelle société" où Macron et son surpuissant Kohler sont montrés en modèle (des forces de travail), ne sont peut être pas pour moi ? C'est possible. 

mercredi 6 juillet 2022

Pour dire rien, sinon dire que homme ou femme, c'est vraiment pareil...

Je n'arrive pas à écrire sur le fond. Je reste beaucoup autour de mon nombril. Avec un constat triste : je perd les abdos que j'ai pris. Falconette m'a demandé de moins boire, je devrais vite revenir à une silhouette correcte... En plus, je fais du gainage pendant un CSE en distanciel, donc...

Cela reste difficile d'être rétrogradé au boulot. Avec, pour seule cause, d'avoir été faible à un moment. Je pense qu'un jour j'essaierai de m'assoir sous un arbre et écrire mon expérience. D'une lettre d'une agence importante en 2015 qui a eu un fort impact sur mon entreprise, jusqu'à Juillet 2022 où j'ai entendu des choses douloureuses. Je rêve, comme Guy Birenbaum ou d'autre, d'écrire un roman. Je me dis que changer les prénoms, le type d'activité, le nom de la boite, ça pourrait faire l'objet d'un roman.
Sauf que si je le commence aujourd'hui, il finirait mal. 

Il montrerait que le boulot peut avoir des impacts sur la santé. Et ensuite sur une famille proche, qui en a marre. Des rumeurs qui arrivent sur soi. Bref, un cercle qui fait mal. Si j'écris ce livre aujourd'hui, il n'y aurait pas de fin. Sinon une mauvaise fin. 

En tous cas un point important : ne pas avoir peur de se faire aider. En fin 2018, j'ai eu un premier écueil. Je l'ai pris plein fer. Là, j'ai eu depuis une aide psychologique, je n'en ai pas honte. Cela m'a évité de sombrer totalement. Je n'ai pas sombrer. Tant pis. 

Par contre, je reste sur un billet que j'ai écrit. L'employeur a une responsabilité sur la santé du salarié. Ne jamais l'oublier. C'est écrit dans la loi. C'est tout.
Je l'ai oublié chez moi, et j'ai maintenant une conséquence familiale. C'est pénible... 

Au fait. On parle de féminisme, de l'assemblée et du pouvoir des filles qui arrivent. Tous mes problèmes proviennent d'une femme, placée à un niveau où elle a fait du mal. Ecartant les "petits mignons sans cervelles" pour reprendre ses termes. Sexiste je ne sais pas. 
Je suis féministe. Mais surtout équitable. Le bourreau n'a ni religion, ni sexe, ni couleur, ni passé de ses ancètres. Il est un bourreau

vendredi 24 juin 2022

RPS, dépression, et responsabilité de l'employeur.

Je suis en train de trier mes mails. Depuis Septembre dernier… Je revis des moments difficiles que j’ai passé, et je me demande comment j’ai fait pour ne pas craquer plus tôt.

 

J’ai relu un texte que m’a envoyé le juriste de notre syndicat. Une décision de justice de Janvier 2021 indique que un syndrome dépressif suite à une altercation provoqué par un salarié doit être pris en accident de travail. On ne va pas se mentir, les malaises à répétitions et tout ça, suite à une engueulade avec une chef de département violente dans ses manières de faire, les arrêts de travail, l’état dans lequel je suis toujours, je ne sais pas si c’est ou non un syndrome dépressif, mais je vais peut-être arrêter de me voiler la face.

 

J’ai relu un mail que j’ai écrit à destination de mon syndicat, suite à une formation sur la prévention des « Risques Psycho Sociaux ». RPS… Ce truc qu’on vous colle sur le dos.

Le coût pour la collectivité est entre 2 et m milliards d’euros… Je n’avais d’idée sur le coup pharamineux pour l’économie nationale des RPS. Je ne savais non plus qu’il était de la responsabilité de l’employeur la dépression d’un salarié.

Enfin, « Il n’existe pas de bons et de mauvais stress ». Penses-tu…

 

Je vais continuer à relise mes vieux mails. Courage… Je n'étais pas un si mauvais manager que ça.

vendredi 17 juin 2022

Accélération professionnelle (pas vers le haut)

J’aurais fait hier mon billet politique. Qui ne l’était pas tant que ça : rendre hommage à un ami, ce n’est pas de la politique.

 

J’ai souvent parlé de ma situation professionnelle. Je suis délégué syndical, sans doute cela n’aide pas vis-à-vis de certains hauts managers qui gardent une vision très manichéenne des choses… En plus avec une étiquette politique assumée, forcément.

Cela m’a valu 6 mois horrible. Qui faisaient suite à quasiment 4 ans de « non épanouissement ».

 

Je disais tout à l’heure à un copain d’un autre syndicat qui me parlait de cas de dépressions fortes dans son unité, et il me disait « on va avoir des RPS ». Je lui rappeler que le R de RPS était « Risque » (Psycho sociaux). Là, nous sommes dans une réalité. Une étude mené dans mon entreprise mettait en avant que 15% des salariés étaient en danger grave (j’en suis-je pense), et 40% limite limite. Juste 20% de très vert, ce qui est déjà rassurant.

Je sais, pour discuter avec des collègues dans d’autres boites, que la situation est peu ou prou peu différentes ailleurs. Nous avons le retour d’un management dur, top down.

Je relisais pendant mes vacances « la comédie (in)humaine » de Nicolas Bouzou et Julia de Funès. Pourquoi l’entreprise fait elle fuir les meilleurs est le sous titre, mais je le trouve pas adapté : elle fait fuir tout court. Nous en sommes là. Le résumé du bouquin est simple « Réunions interminables, séminaires sportifs, inflation des process : l'entreprise est devenue le lieu de l'absurde. Julia de Funès et Nicolas Bouzou partent en croisade contre l'absence de sens qui paralyse nos sociétés et proposent des solutions concrètes. Pourquoi le management vire-t-il souvent à la tragicomédie ? ». Oui, pourquoi ?

Et pourquoi les entreprises vont jusqu’à rendre les gens malade ? On m’avait appris un truc en management (que j’ai essayé d’appliquer : je me suis fait virer de mon poste de manager premier niveau) : on doit rendre le salarié dans le même état qu’on l’a récupéré, en tous cas ne pas le détériorer, l’abimer. J’ai fini au médical et chez le cardiologue et l’oncologue.  
Jamais une des personnes, sous-traitantes ou n-1, n’a eu à se plaindre de ma part de brimade, de harcèlement, de gestes déplacés, de manque de sens et d’explication dans mes demandes, de colère. Ni de relâchement ou d’inintérêt. Et pourtant, nous avons à la tête de ma boite, comme dans beaucoup de boite, des mangeurs d’enfants.
Et les gens comme moi, qui ne sont pas des saints et qui disent quand ils ont mal ou quand quelqu’un de leur équipe ont mal, sont mis à l’écart.

 

Un paragraphe assez long sur l’entreprise.

 

Me concernant… Hier matin la DRH me propose un nouveau poste. Que j’ai accepté (avais-je choix ?). En une heure, j’apprends que ma mutation est au 1er Juillet. Ca va vite. L’aprés-midi réunion de mon groupe (notre N+1 est malade pour une longue durée, RPS aussi…), et j’apprends donc que je pars, et très vite.

L’ambiance était "sympathique". Non, franchement morose. Un de mes gars m’a dit « en fait dans cette boite, tous les jours on a l’impression qu’on se rapproche de la fin du monde ». Je n’ai pas recité ma phrase préférée de Montaigne, mais bon, je lui ai rappelé que personne n’est indispensable (surtout pas moi). Et que bon…

 

En conclusion depuis on va dire l’automne, je subis un acharnement de ma hiérarchie. Qui m’a fait avoir un malaise. Cette hiérarchie, devant la représentation syndicale, a eu des mots dégueulasses me concernant, qui m’ont été rapportés et m’ont blessé. Qui a fait que la représentation syndicale s’est unie pour défendre non pas un DS, mais un salarié qui était victime de mots inacceptables. Ca n’a pas plu, engrenage mis en route avec surcontrôle de mes activités, et invitation à partir.

Je fais derrière un malaise cardiaque. Et au final je pars sur un autre poste, où je suis dégradé et déclassé. Mon N+1 a mal vécu cet épisode, nous ne le reverrons pas d’un long moment : il est en arrêt longue maladie. Mais les « mangeurs d’enfants » sont toujours là.

 

Et je viens d’apprendre ce jour des promotions de gens qui ont envoyé des personnes au médical, abjects au possible. L’entreprise est vraiment une comédie inhumaine.

Un petit peu dur tout ça. Mais bon… Il fait chaud, le weekend arrive. Il sera court. Dimanche j’irai voter, le soir je zapperai entre grand prix et demi finale du Top14… J’essaierai de faire les premières séances bronzage…

(pourquoi la photo de Spirou ? aucune idée...)

mercredi 6 avril 2022

Les valeurs et un véganisme rapide...

Aujourd'hui j'ai vécu une expérience particulière. Je suis en convalescence, et j'ai repris le boulot lundi. D'abord en télétravail, aujourd'hui en présence. Avec passage devant la DRH pour mes "mandats syndicaux", que j'assume avec responsabilité et diligence. Le problème est juste que je suis en inéquation avec ma hiérarchie, mon département.
Je ne suis pas meilleurs. Mais je n'ai pas les mêmes valeurs. Je privilégie 50 € de moins sur la fiche de paie, mais que les enfants voient leurs parents, et que la priorité soit à la maison qu'au boulot. Je suis dans le temps long : je ne supporte pas les changements de cap et de priorité toutes les cinq minutes. Supporter au sens physiologique du terme : le pilote de F1 ou de Falcon est capable de se prendre des G dans la gueule. Moi pas. 

Aujourd'hui, je suis retourné (pour la première fois de l'année) à la cantine de mon travail (avec les gens qui m'ont poignardé). Et j'ai fait une erreur. J'ai pris un burger végan.
Je suis le mari d'une fille et petite fille de boucher charcutier. Et j'ai gouté à... Cette merde. Pourquoi ? Je ne sais pas. J'en parlerai à mon cardiologue (un nouveau dans la famille) et à mes psys et docteurs. J'en parle ici.

Alors ce soir je reviens sur mes bases. Le vin de mon ami témoin dans les bons et mauvais moments. Un saucisse lentilles bien comme il faut.

Demain à 6h du matin je partirai comme responsable syndical pour un mouvement dont j'ignore la fin. Je ne sais pas comment je tiendrai. Mais bon...

Suite au prochain épisode. 

dimanche 20 mars 2022

Mis sur la liste des transferts...


Presque un mois de silence. A la différence de mon ami Nicolas, ce n'est pas de la censure exogène. Simplement des douleurs internes. La mort du petit chien est encaissée. Elle continuera à faire du mal.

Depuis cet épisode, ma hiérarchie professionnelle a "intensifié ses frappes" à mon égard. Et m'a simplement dit "de me trouver un autre poste". Ou plutôt fait dire par la numéro 2 de mon syndicat. 
Je travaille dans une grande entreprise mais qui n'a aucune limite. Le principal reproche que l'on me fait ? Etre humain, et dire "aie" quand j'ai mal ou quand quelqu'un de mon équipe a mal. Mon groupe atteint ses objectifs. Mais incompatibilité d'humeur avec ma hiérarchie. 



La fin de l'année dernière, j'ai été en difficulté. Et l'humain a craqué. 
Depuis quinze jours, une machine à broyer l'humain se met en place. On contrôle mes activités, on me fait passer des messages pour que je comprenne que je suis indésirable. On ne m'avance pas. On fait dire à mon syndicat que l'on me sort de certaines catégories... Bref, je passe de déjà pas grand chose à plus rien. 
Ce n'est "que du boulot". Humainement, la manière dont les choses m'ont été annoncées depuis fin février ressemble à un supplice chinois. La grenouille dans la marmite... Depuis la fin de l'été dernier, mon coup de fatigue de la fin de l'année, j'ai l'impression d'être une grenouille dans une casserole d'eau, et on augmente, depuis l'été dernier, la température un peu toutes les semaines. Et depuis trois semaines c'est 5°C par jour. Je suis bouilli. 
Mis sous contrôle. Activités enlevées. Des rapports à faire sur ce que je fais. Mon chef qui m'a lâché du jour au lendemain... Et cette semaine, le corps qui s'est battu a dit stop.

Ce que du boulot. Je ne suis pas mis à la porte. C'est entre moi et mon égo. C'est très dur. Mercredi soir en rentrant de Saclay, sur la route qui me ramenait de la gare d'Avignon j'ai failli, à un rond point, tirer "tout droit...". La nuit je n'ai pas dormi. Falconette m'a dit "maintenant tu arrêtes". 
Vendredi soir, mon médecin a trouvé une tension deux points de moins. Je ne sais plus le terme, mais une sorte d'état de choc. A cause du boulot... 

Oui, quand le petit chien est mort, j'ai eu énormément de mal. Mais qu'est ce que ça va être si je perds quelqu'un de proche ? En ce moment, l'analyse médicale est claire : "psychologiquement nickel, mais physiquement et moralement au bout du rouleau". C'est vrai que je passe plus de temps avec le médecin du travail qu'avec mes équipes et mes collègues de travail. 

J'essais de positiver en me disant que dans l'environnement du PSG, Tuchel et Emery étaient des sous merdes. Et l'année dernière, dans l'environnement Chelsea et Villareal, ils ont été champions d'Europe. Aujourd'hui, je suis un "indésirable sur la liste des transferts". Ca arrive... Ca fait drôle quand même. 



J'ai deux semaines pour prendre soin de moi et me reconnecter sur l'essentiel. Je trouverai un autre poste quand je serai rentré. 

Cette semaine, outre des examens "de routine" (mon médecin m'a prescrit deux trois examens pour être sur), je lirai. J'ai deux revues de l'Afterfoot en retard. J'écrirai. Je profiterai de mon jardin. Quand je serai plus vaillant, je m'occuperai de mes quelques oliviers.

Je pense que c'est mon premier gros échec professionnel. J'espère que la machine se remettra en route. Pour l'instant, je suis la Redbull de Verstappen sur ce premier grand prix : arrêt net. Plus de jus... Bon, je ne sors pas d'un titre de champion du monde non plus...