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vendredi 4 février 2011

Lorsque la démission n'est pas forcément une « maladresse politique »…

C’était Eric Woerth avant l’été. Brice Hortefeux pendant. Michelle Alliot-Marie aujourd’hui. Demain, qui sera dans l’œil de ceux qui rêvent de voir démissionner ceux dont ils n’ont pas supporté l’élection ? Je peux ouvrir les paris…
Je peux ouvrir les paris, tout en ne trouvant pas forcément choquant qu’un Ministre des Affaires étrangères, qui n’est pas non plus le poste le plus plouc de la République, tire les conséquences d’une séquence pas forcément glorieuse

Michelle Alliot-Marie est une personne que je ne n’apprécie pas plus que ça. Je n’ai rien contre les gens qui aiment à manger couleuvres et chapeaux pour garder de chauds avantages. Et même les gens qui renient leurs principes, valeurs et convictions parce que la place est bonne et que ça serait con de la laisser à quelqu’un d’autres (à fortiori d’un autre camp politique), je m’y accommode…
Mais par pitié, que ces gens là ne viennent pas nous donner des leçons de morale ! Là, ça ne va plus… J’aime pas. Et quand j’aime pas, je ne mord pas parce que je suis gentil, mais j’aime pas…

Donc non, Michelle Alliot-Marie est une personne que je n’apprécie pas plus que ça. Pourtant, je préfère une Michelle Alliot-Marie à cinq Ségolène Royal ou Nadine Morano… Nadine Morano, tiens, qui donne son avis elle aussi sur « l’affaire Alliot-Marie ». La dame toujours très classe s’interroge sur « la maladresse politique » de Michelle Alliot-Marie. Nadine Morano donne son avis sur « la maladresse politique » de quelqu’un, ça m’amuse… Pas longtemps, mais ça m’amuse…

Bon, quand on a glaussé sur la réaction de Nadine Morano, quand on a soupiré devant le jeu de l’opposition qui hurle « démission » toutes les cinq minutes » vis-à-vis de toutes personnes au positionnement politique un peu moins à gauche qu’eux, on peut avoir un avis sur la question…
Le mien, aujourd’hui, est clair. Je pense qu’il ne serait pas choquant que le Ministre des Affaires Étrangères démissionne suite à ces épisodes…

Il me parait difficile, et assez insupportable, que Michelle Alliot-Marie reste ministre des affaires étrangères. Et je pense qu’elle se serait grandie d’avoir donné sa démission, après ce qui s’est passée en Tunisie. Lorsqu’on est gaulliste, et lorsqu’on défend « une certaine idée » du service de la France et de la République, une démission est parfois plus honorable que de rester accrocher à sa chaise, tel le morpion sur la gonade du voisin…
Je ne sais pas si Michelle Alliot-Marie a pas fait de « faute politique » à proprement parler… Même quand elle a proposé d’envoyer des forces de l’ordre française pendant les mouvements de foule en Tunisie. Elle a par contre commis de grosses fautes d’appréciation sur ce qui se passait de l’autre coté de la Méditerranée.

Après, son histoire des vacances n’est finalement pas grand chose. Une immense maladresse, et une manière assez pénible qu’a le pouvoir, les pouvoirs, d’user et abuser d’avantages en nature. Mais, pour moi, pas plus que d’autres. Comme le remarque David Desgouilles (Antidote) , qui n’est pas Mamiste pour un sou, ce type de relation n’est pas le seul apanage du couple PO-MAM.
Pour autant, cela n’est pas acceptable, cela n’est plus acceptable. Nicolas Sarkozy a fait son beurre sur la « République irréprochable », nous en sommes à mille lieux. Et ça gonfle. Ajoutant à ça que la défense de Michelle Alliot-Marie est pathétique. La France n’a pas besoin d’un Ministre des Affaires étrangères ridicule (on a déjà eu Bernard Kouchner et Philippe Douste-Blazy, ça suffit !).

Non, je crois que Michelle Alliot-Marie sortirait grandie en donnant sa démission. Quand on se considère gaulliste, il n’est pas scandaleux de tirer des conséquences d’erreurs et « maladresses » successives. Cela va de soit que son compagnon de ministre devra également faire de même (mais a-t-on vraiment besoin d’un ministre des relations avec le Parlement ?).

Pour autant, je cite à nouveau Antidote. Qui appelle chacun à se souvenir du proverbe africain « le singe qui monte au cocotier doit avoir le cul propre »… Davantage d’humilité et de retenue ne me choquerait pas…

lundi 17 janvier 2011

Un président s'en va, un pays s'éveille... (et moi, je vais me coucher)

Vendredi soir, le maire de mon village présentait ses vœux aux employés municipaux et aux associations de ma commune. J’y étais. Il avait fait beau, et avant j’étais allé courir un peu. Forcément, j’étais plutôt fatigué...
J’écoutais les discours de l’adjoint aux associations, et du Maire. Je ne pouvais m’empêcher à l’ancien Maire, cet ami dont la mort a eu soudainement raison de lui au printemps dernier, et qui l’année d’avant, une veille de neige, avait offert ses vœux… Je pensais à lui, et à la soirée qu’il me tardait de commencer à la maison…
D’ailleurs, ce soir là, j’étais tellement fatigué que je n’ai rien bu. Oh, peu de monde voyait que je trichais, remplissant mon verre d’eau… Mais non, le délicieux rosé du coin, ou les pâtés en croute, ne me faisaient pas envie…

Et puis à un moment de la soirée, l’iPhone vibre… Je regarde. L’information « Ben Ali vient de quitter la Tunisie »… Je simplifie, mais en gros c’était ça. Un copain me demande ce qu’il en est, je lui donne l’information. Il hausse les épaules et s’en retourne au bar. Je fais comme lui, pas plus.
Puis j’en discute avec d’autres élus et collègues présents. On ne parait pas se rendre compte que demain, la Une des journaux annoncera la chute d’un régime cité en exemple par le président du FMI, et défendu complaisamment par nos dirigeants. Non, à ce moment, je comparais bêtement avec Baden Baden. Disant « bah, il reviendra demain de toutes façons… ».

Je ne suis pas rentré bien tard de cette soirée. Juste le temps d’une pizza avec mon docteur, qui m’est restée sur l’estomac d’ailleurs. Ne jamais manger quand on n'a vraiment pas faim... Une autre notification de l’iPhone informant de cette nouvelle. Pas plus.
On mange, on rentre. Et à 9h30, j’étais dans mon lit, ne parvenant pas à suivre l’épisode de Jigoku Shojo passant sur l’ordinateur…

Et donc le lendemain, on apprend que c’était un peu plus qu’une simple Badenbadenerie tunisienne. Et qu’en fait, couillonement, sans s’en rendre compte, nous avions vécu la veille un moment d’histoire. C’est un fait. Un constat.

Ce billet n’a strictement ni but, ni intérêt. A l’instar d’un Corto qui moque les élans de romantisme de certains de nos amis blogueurs, je prends la nouvelle comme elle est. Sans flagornerie, presque froidement. Avec un peu de surprise rétrospective, je ne pensais pas que le pouvoir de Ben Ali tomberait aussi « facilement » oserais je dire. Apparemment, le lâchage pas forcément prévu de son armée en est une des raisons principales.

Après, que dire de plus… Comme je suis d’humeur pessimiste ce matin, j’aurais envie de rappeler que la démocratie ne se décrète pas d’un claquement de doigts, malgré les leçons de certains. Je crois me souvenir qu’entre 1789 et aujourd’hui, la France est passée par pleins d’états qui étaient assez loin de l’idée que nous pourrions nous faire d’une « démocratie apaisée » (mais l’est elle vraiment ?).

C’est drôle, mais hier matin, alors que j’étais retourné courir sur un chemin que j’aime bien, je pensais à la Tunisie, et aux souvenirs que j’en ai. Hammamet, Juillet 2000, nous fêtons notre diplôme d’ingénieur avec mes compagnons de promotion. Je me souviens de ce souk très « touristique », où j'ai acheté, comme tout touriste qui se respecte, un tapis... Je me souviens surtout de la plage de l’hôtel, et des petites balades en 4x4, à Sousse (qui m’habite, oui c’est un mauvais jeu de mot) ou dans ces villages dont le nom m’échappe.
Je me souviens surtout que c’était y a plus de 10 ans, que c’était la première fois que je prenais l’avion (à 23 ans oui je n’ai jamais été précoce), et qu’on vieillit, tous…

Non, ce billet n'a aucun intérêt. Sinon de rencontrer un moment de vie, la mienne. Une soirée où j'ai reçu une information normalement importante pour le Monde, ou une partie. Et où je suis allé me coucher à 21h30...
Le reste, c’est de l’histoire, qui se déroule sous nos yeux. Que je suis en tant que spectateur, et c’est tout, mais c'est déjà pas mal…

vendredi 14 janvier 2011

Ils pouvaient normalement compter sur la France...

Je n’ai pas envie de polémiquer et d’instrumentaliser bêtement et politiquement ce qui se passe aujourd’hui en Tunisie. Je trouve que ce qui se passe de l’autre coté de la mer est grave, et en totale contradiction avec l’idée que je me fais d’une république et d’une démocratie apaisée et respectueuse de ces citoyens.
Je retrouvé le discours qu’avait tenu Nicolas Sarkozy le soir du 7 Mai 2007, peu après que 20 heures soit passé et qu’il ait été déclaré vainqueur de la présidentielle. Il y aurait beaucoup à dire sur ce discours, mais je ne prendrai que l’antépénultième paragraphe…
« Je veux lancer un appel à tous ceux qui dans le monde croient aux valeurs de tolérance, de liberté, de démocratie et d'humanisme, à tous ceux qui sont persécutés par les tyrannies et par les dictatures, à tous les enfants et à toutes les femmes martyrisés dans le monde pour leur dire que la France sera à leurs côtés, qu'ils peuvent compter sur elle. »
Qu’ils peuvent compter sur la France… J’ai été, pour ma part, très mal à l’aise avec des déclarations de personnalités du gouvernement, pour qui j’ai du respect et une certaines affection. Les déclarations de Frédéric Mitterrand, Michelle Alliot-Marie ou Bruno Le Maire m’ont gêné. Il ne s’agit pas la France donne à autrui des leçons de démocratie, mais déjà qu’elle condamne fermement ce qu’elle juge en contradiction avec ses valeurs…

J’ai entendu hier soir François Fillon. Je l’ai trouvé fatigué, peu à son aise. Il a déploré cette « utilisation disproportionnée de la violence »…. Disproportionnée, en effet… Mais bon… Comme on dirait du niveau de jeu de l’OM en ce moment, c’est pauvre…

Je n’ai pas la prétention de savoir comment la France devrait agir, et quelles actions elle devrait mener. Je ne peux regarder ce qui se passe de l’autre coté de la mer avec un mal au ventre véritable... Je n’ai jamais été fan d’une régime dont le pouvoir se fait élire et réélire 90% des suffrages. Et quand des gens souffrent, ça fait jamais plaisir...

La France sera au coté de ceux qui souffrent, et ils peuvent compter sur elle… Je crois que pas loin de cher nous, y en a qui attendent…

lundi 10 janvier 2011

Soutien total (et amical) aux blogueurs tunisiens

Je n'ai rien à rajouter au billet de Philippe Meoule, qui reprend le billet de mon ami Nicolas. Il me pardonnera de le recopier durant ses heures de bistrot... Sinon que cela prouve encore à ceux qui aiment à hurler au loup toutes les cinq minutes quand en France un pouvoir n'est pas de leur gauche à elle, que c'est bien de pouvoir hurler tout et n'importe quoi sur nos blogs en France, et que la démocratie c'est pas si mal que ça, même quand c'est pas un copain qui est à l'Elysée...

Je me joints à mes copains blogueurs El Camino, Cui Cui, Le Grumeau, Yann, MHPA, Hern, Elmone,.. et probablement plein d’autres, comme Ju, à l’instant, pour apporter mon modeste soutien, qui ne changera pas grand-chose, envers ces blogueurs tunisiens emprisonnées.

A ce sujet, à lire, ici, la lettre ouverte à Frédéric Mitterrand. Lire aussi le billet de Nouvel Hermès.