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mardi 12 octobre 2010

Quatre affiches de la CFE-CGC à propos des retraites...

Je me sens assez proche des positions défendues et des combats menés par le syndicat CFE-CGC.
Cela fera sourire les "purs et durs" qui ne raisonnent le combat syndical que par le rapport de force instaurés, le nombre de pneus brulés et le nombre de trains à l'arrêt dans les gares. Cela fera sourire ceux qui rêvent d'une grève générale avec la France à l'arrêt et des têtes de ministres (de droite) ou de patrons sur des piques. Il n'empêche, j'ai la faiblesse de penser que le combat syndical n'est pas uniquement la caricature, l'opposition frontale, et la manichéisme.

Et j'ai surtout la faiblesse de penser que le combat syndical, c'est la défense des salariés et travailleurs, et pas la défense de quelques structures politiques ou syndicales...
J'aime beaucoup les quatre affiches de la CFE-CGC à propos de la réforme des retraites. Il n'y a pas de têtes de Sarkozy ou Woerth qui baignent dans une bassine de billets, mais j'ai l'impression que le message est efficace.
Pas plus hier qu'aujourd'hui je ne ferai grève. Pourtant la CFE-CGC appelle à manifester et à faire grève. Chacun sa culture, chacun sa nature. La mienne n'est pas de braver la foule et les pavés, certains d'autres le font avec plus d'entrain et de plaisir.
Par contre, j'adhère à ces combats menés par un syndicat qui me semble être efficace et responsable. Mais d'une manière générale, n'en déplaise à mes amis libéraux, je trouve que ces derniers temps, les syndicats type CFDT ou CGC (niveau national) se distinguent par des postures raisonnables, constructives.

S'ils n'avaient pas en face un exécutif aussi obtus, dogmatique, et autant caricatural que ceux qu'ils prétendent combattre...

(Site de la CFECGC)

jeudi 7 octobre 2010

Les cheminots défendent ils vraiment le droit des français ?

Une question comme ça, suite à l'article du Post parlant des syndicalistes de la SNCF qui se prépare à un durcissement de la grève. Et suite à l'intervention sur France Info de Bruno Duchemin, patron FGAAC-CFDT :
"Nous sommes dans l'obligation de faire une grève reconductible. C'est la base qui nous le demande. On est obligés d'y aller, sinon, les autres se diront: 'les cheminots n'y vont pas, alors c'est fichu'. On porterait une forte responsabilité en cas d'échec. La France nous regarde. On est habituellement ceux qui défendent les droits des Français. Nous ferons la grève la plus dure possible."

L'article du Post conclue de manière ironique : "Moralité: si vous êtes en galère dans les transports le 12 octobre prochain, c'est pour votre bien!". Il mérite peut être débat.

En ce qui me concerne, il y a plusieurs choses. La première est d'ordre "philosophique". Je me méfie des gens qui me veulent du bien contre ma volonté... Ces lois hygiénistes qui sont faites "pour notre bien", ces interdictions là encore "pour notre bien", etc, etc... Des fois, j'aime bien qu'on me laisse un peu vivre, et qu'on arrête de faire des choses "pour mon bien", qui m'emmerdent plus qu'autre chose.
C'est une réaction réactionnaire que j'assume. Que les syndicats cheminots fassent grève pour protéger leurs intérêts m'est tout à fait normal. Mais qu'ils n'emploient pas, par pitié, l'argument massue "on fait ça pour vous". Quand SUD fait grève à la SNCF le 23 Septembre pour "défendre l’accès gratuit des cheminots dans les trains", je vois difficilement en quoi mes droits sont défendus...

Ensuite, à propos du durcissement (logique) des mouvements de grève, je trouve ça aussi normal... L'exécutif s'y est mal pris, quoique l'on veuille dire. Les retraites ne sont pas sauvées (lire "le leurre et l'argent du leurre" de Nicolas). Et ce n'est pas être gauchiste que de considérer que la méthode a été calamiteuse.
Aujourd'hui, certains veulent faire plier le gouvernement moins pour des motifs syndicaux que pour avoir le sentiment d'une défaite de celui ci. Mais quand on gouverne à l'arrogance, en montrant des muscles qui veulent écraser l'adversaire, et en ignorant toutes paroles différentes, ce genre d'attitude est logique. Pénible car au final il n'est pas sur que le français moyen en sorte grandi, mais logique. N'était ce pas le président qui faisait remarquer que les manifestations en France : "plus personne ne les remarquait" ?

Après, cela n'empêche pas que certains rêvent du "Grand Soir", de cette grève générale qui foutra le bordel, l'anarchie, et mettra à pied le "gouvernement capitaliste ultra libéral" etc, etc... Il y en a pour qui la défense du salarié et du droit des français n'est qu'un prétexte à une lutte pour faire vaciller le pouvoir existant, et en mettre un autre à la place. Rouge de préférence.
C'est le jeu ma pauvre Lucette... C'est aussi le jeu que de trouver cela navrant et détestable, mais on n'y peut rien...

Jean-Pierre Raffarin a eu raison
dimanche quand il a appelé le Président à l'humilité, au dialogue avec des syndicats français que je trouve pas irresponsables, quoiqu'en pensent certains. Je pense que l'on peut discuter avec un Chérèque, avec un Thibault, avec un Van Craeynest. Et je crois que Raffarin a raison : prendre les gens, les salariés, les syndicats, l'opposition, "de haut", c'est la pire méthode à employer.

Je commençais à réagir à la phrase "on fait grève pour les français", et j'en viens à parler de "la grève" d'une manière générale. Et de "la grève générale" en particulier, celle dont rêvent certains. A voir...
En tous cas, l'automne sera chaud...

jeudi 24 juillet 2008

Soupir du cadre qui vieillit, sans plus beaucoup d'illusions...

A droite, une photo de ma chambre d'hotel lorsque j'allais à la Centrale du Blayais. La Citadelle de Blayes est un magnifique hôtel qui accueillait le sous-traitant ("prestataire" comme on est appelé...) que j'étais. Ceux qui sont vilipendés par le pas forcément toujours très pertinent Borloo...

Nous sommes bien d'accord... La vue sur la piscine et sur l'estuaire de cette belle Gironde chère à Alayia évoquent les vacances... Elles me manquent, ces vacances... Et je passe plus de temps, en ce moment, sur les sites de voyage qui sur mes dossiers en cours...
Mais cette photo m'évoquent aussi le cadre jeune que j'étais, qui a fini 2005 en lambeau, et qui a du se résoudre à demander le soutien à un syndicat.
Je suis conscient d'être un privilégié aujourd'hui. Mais le cadre, jeune et déjà désabusé, que j'étais, aurait adoré écrire la lettre de la CGC suite au projet de loi sur le temps de travail...

Lettre que je copie - colle, je la trouve très belle...

Monsieur le Président,
« Je vous fais une lettre que vous lirez peut-être, si vous avez le temps… »

J’apprécie au plus haut point la fidélité à vos engagements de candidat Président. Ainsi donc je devrai travailler 235 jours au lieu de 218 auparavant selon la loi qui vient d’être adoptée. Fort heureusement, je garde le bénéfice de mes week-ends et de mes jours de congés. L’affaire ne me coûte que mes jours fériés chômés payés et mes jours de RTT, qui constituaient le maigre retour des 60 à 70 heures par semaine que j’effectue pour conserver mon job.

Certes, je ne suis pas encore aussi omniprésent dans mon entreprise que vous l’êtes vous-même au service de notre pays. Votre engagement permanent sur l’événementiel aux quatre coins du monde est stupéfiant. J’apprécie personnellement, Français moyen il est vrai, le retour en famille et les heures que je consacre à mes enfants. Il m’arrive d’aller encore à la campagne où mes parents se sont retirés frileusement ; petites retraites obligent ! Mais nous espaçons ces visites à notre corps défendant : l’essence est devenue si chère ! le pouvoir d’achat si malheureusement stagnant… Grâce à vous, je vais travailler plus et gagner plus : 17 jours valorisés de 10%… Et pourquoi pas 25% ? Pourquoi donc cette discrimination, Monsieur le Président ? En quoi est-elle justifiée. Serais-je un paria, possesseur de je ne sais quelle situation privilégiée qui mérite le laminage par l’imposition et pour le reste à vivre la portion congrue ?
Monsieur le Président, il faut que je vous dise, combien je suis en désaccord avec ces nouvelles dispositions qui seront sans doute acceptées dans mon entreprise par le seul syndicat encore présent après la loi sur la représentativité. Je gage que le dialogue aura été en l’occurrence plus facile que par le passé. Sera-t-il aussi fructueux, aura-t-il meilleure consistance, dans l’avenir ?
Monsieur le Président, votre rythme des réformes me donne le tournis et il m’arrive de prioriser les thèmes alors qu’ils sont tous importants. Mais cette loi sur le temps de travail m’interpelle particulièrement et me semble totalement inutile, inique et plus frappée du sceau de la revanche que de l’analyse fondée.

Dans ces conditions, le senior que je serai dans quelque temps n’a qu’une hâte, c’est d’échapper à la pression et au stress des conditions de travail. Comment concilier cette envie avec une nécessité économique que je comprends bien par ailleurs, celle d’équilibrer nos régimes de retraite par répartition ?

Même si je n’en suis pas à reprendre un slogan bien connu « À bas les cadences infernales », « je vous écris cette lettre que vous lirez peut-être si vous avez le temps » pour exprimer à travers elle tout le malaise d’une population laborieuse qui souffre, fut-elle de l’encadrement.
CFE - CGC"

C'est vrai qu'à l'époque, l'hotel que j'avais à Dieppe me laissait une belle vue sur la plage... Là encore, cadre sympathique, mais encore ?

J'en parle souvent ici, je suis très sensible aux "conditions de travail", d'une manière générale. Aussi, je suis extrêmement gêné aux entournures lorsque je vois la manière dont est traitée la question du travail...

La mort des 35 heures, entend on ici ou là. En tant que jeune cadre, j'étais opposé aux 35 heures, parce que je les faisais en 3 jours... Et que mon salaire ne progressait pas. Et aujourd'hui, pour en finir avec celles ci, on me demanderait de les faire en 2,5 jours ?

Je ne suis pas un homme de gauche. Mais je me sens incroyablement mal à l'aise à droite en entendant les explications de Jean-Frédéric Poisson, le député UMP auteur de cette loi. Avec un sentiment très fort : cet homme a t'il un jour travaillé en entreprise ? Peut être, je ne le connais pas, mais sans doute pas dans celle que je connais.
"Négociation", peut il y avoir négociations sereines quand Bosch menace de licenciement et délocalisation ? Peut il y avoir négociation quand tout est déjà verrouillé et décidé ? Au final, peut il y avoir négociations quand les intérêts de chacun sont autant divergeant ?

Je suis archaique, peut être. Idéaliste aussi (gauchiste ? non quand même... si ? merde alors...). Mais pour moi, la voie exprimé, en son temps, par le Général de Gaulle, celle de la "participation", me semble vraiment pertinente. Car il n'est pas possible, plus possible, que le cadre, mais aussi le technicien, l'ouvrier, se sente pressé comme un citron et ne voit aucune récompense de son effort. Quand dans le même temps son Directeur Général se vante d'avoir offert une Audi TT à sa femme pour Noël.
C'est totalement populiste ce que je dis ? Sans doute. Mais ne pas respecter ce salarié qui travaille et qui produit, c'est tout sauf libéral. Etant un libéral, je suis énervé d'entendre des Serge Dassault ou autres tenir des propos qui ne sont pas libéral. Mais plus néo-soviétiques. Un soviétisme où le pouvoir et les richesses ne seraient plus tenus par une poignée de hauts dignitaires communistes, mais par les copains de Dassault.

De mon hôtel à Nogent Sur Seine, j'avais une belle vue sur la place du village aussi... Mais j'en avais gros sur le coeur quand je me connectais sur mon ordinateur portable. J'allais sur des blogs qui me sont aujourd'hui interdits, mais surtout sur ma messagerie professionnelle. La personnelle, remarquez, m'offrait parfois de bons moments. Sauf quand... Enfin, bon...

Il m'est difficile, en ce moment, de me satisfaire de la situation globale. Ce matin, j'écoutais le maire d'une petite ville de l'est, un chiraquien, soupirant devant la fermeture de sa base militaire, 6 mois après avoir perdu son tribunal d'instance. Avec ce sentiment que des pans entiers du territoire se verront désertifier par la main d'une politique dont je me demande où se trouve l'impact positive dans la vie individuelle et collective de chacun.

Des salariés qui voient leur pouvoir d'achat se réduire drastiquement et qui ont le moral dans les chaussettes, des cadres démotivés, un classe politique, droite comme gauche, décrédibilisés et qui semblent être à 1000 lieux des préoccupations, peut être basiques, de chacun...

En tant que cadre, mais surtout en tant que citoyen, je suis inquiet. En tant qu'homme de droite, je suis inquiet de voir que le dogmatisme et le sectarisme (le même qui a fait les beaux jours d'Aubry, Guigou et Jospin) sont maintenant les leviers de la politique actuelle.

Je suis inquiet tout simplement... Heureusement que la France est jolie... Mon ancien boulot m'aura ammené dans de beaux endroits... Et cela aura fait de jolies photos pour un triste billet...

vendredi 11 juillet 2008

A propos de la réforme du temps de travail : position de la CGC

les députés ont adopté un amendement qui porte de 218 à 235 jours le seuil maximal de jours de travail par an pour les cadres, soit cinq semaines de congés payés, mais sans les RTT. Beaucoup en ont parlé ici et là. Rien à dire de plus.

Simple copier-coller. Une fois n'est pas coutume, un tract que j'ai reçu de la CFE-CGC (syndicat auquel je paie tous les ans une cotisation de l'ordre de 150 euros, à epsilon près) :
"Salariés au forfait jours - Retour au siècle dernier

En proposant de fixer le plafond des forfaits jours à 235 jours, le gouvernement renvoie les salariés concernés au siècle dernier.
Cette limite correspond, en fait, à une année pleine (365 jours) de laquelle on retire les jours de congés (25), les samedis (52), les dimanches (52) et le 1er mai !
Que deviennent dès lors les congés d’ancienneté et les autres jours fériés ? Ces salariés pouvant travailler jusqu’à 13 heures par jour, seront-il sollicités de 8 heures à 21 heures les 24 et 31 décembre ?
L’augmentation relative de leur pouvoir d’achat – les jours travaillés au-delà de 218 jours ne seront majorés que de 10 % - suffira-t-elle à payer leurs médicaments anti-stress pas ou peu remboursés par la Sécurité sociale ou à supporter les frais de leur avocat chargé de leur
divorce ?
Pour la CFE-CGC, tout cela a assez duré ! Il est tant que le gouvernement se ressaisisse : trop, c’est trop !"
C'était la partie propagande. Venons en maintenant au modeste sentiment du Faucon...

Dans les archives de mes billets de 2004 à 2006, on peut lire des moments où le cadre moins jeune que j'étais supportait mal la situation professionnelle dans laquelle j'étais. Des RTT ? Oui, mais avec une réelle difficulté pour les prendre (sans compter une incitation plus ou moins forte comme quoi il était mieux vu de ne pas le prendre, ces jours de RTT).
Des jours de travail le samedi et le dimanche, des déplacements professionnels à voiture qui se faisaient la nuit pour ne pas empiéter sur le temps de travail. Payé 7 heures par jour, évidemment, mais un temps de travail qui le dépassait allègrement.

Résultat ? Mon pouvoir d'achat n'avait pas progressé d'un iota. Celui de ma direction, si. me demandant encore plus d'effort. Et préférant valoriser les maléables, les "amis", le "clan", comme dirait l'autre. Mon psychologue préféré se régalait à écouter la complainte du Faucon devant une situation qu'il ne maitrisait plus, et voyant sa santé se détériorer.

Finalement, j'en suis parti. Je pensais changer de métier. D'activité. Mais non. Je vais beaucoup mieux (merci), même si des fois c'est un peu difficile. Mais rien n'est simple. Et je suis conscient d'être un sacré privilégié. Un cadre heureux ? Je n'irai pas jusque là, mais j'ai des conditions de travail qui me permettent de relativiser certaines choses.

Et je pense à ceux qui se verront imposer de nouvelles conditions de travail encore plus rude. L'an passé, à cette même époque, les suicides en entreprise se multipliaient. J'attends la suite, avec crainte.

Demain, c'est le 12 Juillet. Le temps passe à une vitesse... Mais c'est un autre sujet.