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dimanche 15 novembre 2015

L'horreur, l'inquiétude aussi (et un peu d’écœurement)

J'avais trouvé très belle la une de mon quotidien l'Equipe hier. Marquante en tous cas. 
Lorsque je l'ai lu hier matin, je n'avais pas encore vraiment pris conscience de l'ampleur de l'horreur à Paris.

J'aurais passé un weekend bizarre. Épuisé, fatigué, avec des mauvaises nouvelles familiales personnelles qui se sont ajoutées à la violence de l'actualité. Mes douleurs dans le ventre ce soir, c'est un peu de tout ça.
Bizarre aussi. Les chaines infos me déversaient l'information, et hier je prenais conscience de l'ampleur de cet attentat. Et à coté, bébé Faucon jouait avec sa maman à croque-carotte en me chantant le Bolo-Bolo. 

Pendant ce temps, mon Facebook se colorait de bleu-blanc-rouge, ce qui est joli. J'ai aussi cédé à cette mode. Ça ne coûte pas bien cher, ça ne changera malheureusement pas le monde, et ne rendra pas ces islamistes barbares plus aimables... D'ailleurs, la journée de la gentillesse ce vendredi, ça ne les a pas forcément atteint.
Beaucoup de mots, de slogans. Hier, j'ai reçu quatre ou cinq fois le sms copier-coller de mettre des lumières à ma fenêtre... Et pleins de mes amis Facebook ont évidemment relayé les slogans qui sont pleins de bons sentiments. Je le dis de manière neutre et pas péjoratives, mais c'est évident que les sentiments sont bons, sont nobles. Rien à redire à ça.

Mais de la même manière qu'on était tous Charlie (sauf certains) il y a presque un an, on peut concevoir que chacun exprime ce qu'il a ressenti hier de manière différente. Il n'y a pas, à mon avis, la "bonne attitude" qu'il faudra opposer aux autres. Tout le monde est touché, et tout le monde exprime sa douleur, son écœurement, son inquiétude, sa terreur ou sa colère de sa manière. Il n'y a pas à juger. A se juger. 

Je suis inquiet car j'ai l'impression que l'intolérance "entre nous" a commencé vraiment vite et vraiment tôt. J'ai été surpris hier de voir que déjà sur les blogs, les réseaux sociaux, même sur mon Facebook, les critiques politiques bêtes étaient de sortie. Rapides. Et violentes.
"C'est la faute à Hollande qui tue la France", "Valls et le socialistes ont de la chance, ça les arrange bien", "tous ensemble contre les terroristes et contre Le Pen", "Sarkozy et la droite instrumentalisent c'est des salauds", etc, etc... 
130 morts, des blessés en pagaille, et de suite la bêtise franchouillarde et militante qui reprend le dessus, catalysée sans doute par la force de la douleur. "Je suis Charlie, mais pas avec ceux qui ne pensent pas comme moi".

Même sur Facebook... Des amis (que je sais non politisée) qui tiennent des raisonnements délirants. Derrière le bleu-blanc-rouge et l'appel à la lumière sur le rebord des fenêtres, une intolérance et une bêtise incroyable. 
Appel à l'unité nationale, mais juste entre nous. Pas avec ceux qui votent FN hein ! Pas avec ceux qui sont de droite, parce que Sarkozy il pue. Pas avec Hollande et Valls qui instrumentalisent les attentats, et qui sont responsables des migrants qui sont venus et de Taubira qui a vidé les prisons...
Une unité nationale finalement pas très unie... Il ne reste plus grand monde au final...

Je la faire avec mes bébés et avec Falconette ce soir, l'unité nationale. Avec ma photo de profil qui sera bleu-blanc-rouge jusqu'à ce soir. Demain j'imagine que ça va être long avant d'arriver à mon travail. 
Et il y a le reste. Mes parents en vacances à l'étranger. Mes petits soucis, les autres, les personnels.

Et une inquiétude devant cet ennemi de l'intérieur, dont la barbarie n'a pas de limite. Vu l'état de notre société, vu notre état d'esprit, je suis inquiet. 
Mais bon...

jeudi 6 août 2015

Réforme des régions et multiplication des Présidents

Je suis effaré de la proposition du gouvernement, consistant à proposer le poste de « président délégué » en plus du président de région. Pour faire passer la pilule de cette « réforme » territoriale qui n’en est pas une à certains élus. Création de nouvelle part d’un gâteau, pour une classe politique de plus en plus déconnecté de ce ras-le-bol des français.
Manœuvre politicienne qui me concerne directement, car elle semble sur mesure pour ma région. Le président de région socialiste du Languedoc-Roussillon risque de ne rien avoir. Donc on crée un poste pour lui, qui sera dupliqué sur l’ensemble des régions. Assez écœurant…

J’ai trouvé très intéressant la tribune de Dominique Reynié, candidat de droite républicaine dans ma grande région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées. 
« Au cœur d'un été caniculaire, le Parti socialiste vient de donner le jour à un nouveau poste pour la future Région Languedoc-Roussillon/Midi-Pyrénées: «Président délégué». On ne sait pas ce qu'est cette fonction mais on sait à quoi ça sert et on va voir ici combien cela va nous coûter. »
« C'est bien au terme d'obscures négociations parisiennes que le PS a dû céder au Parti radical une vice-présidence initialement promise à Damien Alary, lequel s'est donc trouvé écarté de la distribution des postes. Pour le consoler, le patron du PS, Jean-Christophe Cambadélis, tout le Gouvernement, jusqu'au Premier ministre, et le Chef de l'Etat n'ont pas hésité à créer un poste : «Président Délégué». »
« Dans ces tractations électorales estivales, le Parti socialiste a foulé au pied tous les principes de la morale républicaine. La collusion entre l'Etat et l'intérêt d'un parti politique est à son comble ; on se distribue les postes sans attendre la décision des électeurs ; lorsqu'il n'y a pas assez de postes pour servir les comparses assis autour de la table, on en crée de nouveaux ; on passe la facture aux citoyens en charge d'acquitter «l'impôt républicain». Ce sont les mêmes gouvernants qui, il y a encore quelques jours, ont tenté de nous faire croire que la fusion des deux régions répondait à l'impératif de réduction des dépenses publiques. »
Pour Dominique Reynié, cette petite cuisine PS – PRG coutera 114 millions supplémentaire. Elle est top, cette réforme territoriale qui coutera plus cher, et sclérosera un peu plus nos exécutifs, avec sa ribambelle de présidents, présidents délégués, vice-présidents… Dont on peut imaginer que des conseillers en veux-tu en voilà s’ajouteront à la note.
Il y a un côté indécent à tout ça, mais bon…

En ajoutant que le mode de scrutin de liste fait la part belle aux apparatchiks et aux femmes & hommes de partis. La tête de liste de droite dans mon département pourrait être le directeur de cabinet du maire d’Alès par exemple… Représentatif des "travailleurs" de notre région.
J’étais favorable au conseiller territorial proposé par Sarkozy. Aussi parce que je pense que le scrutin uninominal permet de faire élire des femmes et des hommes de terrain, qui sont élus sur leur nom et sur leur personnalité et leurs compétences. Plutôt que de mettre la « femme de » ou le « conseiller de » sur une liste d’apparatchik…

Je relayais hier un billet de Philippe Bilger sur cette république prépubère. Elle est totalement immature, et en plus sans scrupules. Au moment où je reçois mes feuilles d’imposition, qui sanctionnent durement le fait que ma femme et moi-même travaillons (quotient familial, allocations, etc… ma famille aura bien été sanctionnée durant ce mandat, où travailler honnêtement, gagner sa vie, et avoir des enfants aura été punissable), je ressens vraiment de l’écœurement devant ce système.

Mais bon, tant que ça marche et que personne ne dit rien, ils auraient finalement tort de s’en priver…

mercredi 18 décembre 2013

La soupe est bonne... (un peu écœurante, mais bonne)

J'ai écrit la semaine dernière un billet pour soupir sur l'UMP, qui met en tête de liste aux élections européennes dans l'Est Nadine Morano. Une personne qui a largement contribué à faire perdre la droite républicaine en 2012, et qui représente aujourd'hui tout ce que l'électorat déteste dans ce camp. 
L'UMP continue à se décrédibiliser, après avoir "élu" à sa tête le pire président possible en la personne de Jean-François Copé. C'est terrifiant et pénible pour l'électeur de droite que je suis...

Aujourd'hui, je découvre que le syndicaliste Edouard Martin sera la tête de liste du Parti Socialiste pour les élections européennes. Dans la même circonscription. Cela fera peut être plaisir aux salariés de la sidérurgie dans le coin, qui ont eu leur Gandrange et leur Florange. Des promesses présidentielles non tenues, d'un camp et de l'autre.
"Un sidérurgiste de Mittal enfin reclassé" moque l'ami David Desgouille. Ça serait drôle si ce n'était pas écœurant. 

A défaut de résoudre efficacement les problèmes, le pouvoir aujourd'hui fait de la politique avec une relative habileté. Un rapport sur l'immigration ici avec des propositions délirantes pour faire monter l'extrême droite, quelques steaks distribués ci et là à quelques syndicats (Chérèque, Martin...) pour les calmer et faire avaler des Florange et autre foutage de gueule... 
Finalement, le prix de "la paix sociale" vaut environ 12000 €. Un siège de député européen. Les salariés de la sidérurgie lorraine (et les français dans leur ensemble) apprécieront...

Et Florian Philippot et le Front National, dans cette circonscription électorale, se régaleront. Cela ne me dérangera pas que sa liste obtienne largement la tête dans le Nord-Est.
Moins ceux qui tiendront les bureaux de vote : l'abstention sera énorme. Mais vu que les principaux partis politiques nationaux ont décidé de continuer de se foutre de la gueule des électeurs...

mardi 17 mai 2011

Malaises... (parlons de DSK une dernière fois)

Je suis comme beaucoup, un peu bouleversé par cette histoire de Dominique Strauss-Kahn. Pour autant, je lis beaucoup de choses qui m'affligent, profondément. Et qui explique aussi pourquoi j'ai laissé le web et le reste en cette belle journée de Mai, où il fait magnifiquement beau dans le Gard.

Je reste convaincu qu'on peut être profondément mal à l'aise devant ce voyeurisme médiatique d'un homme que l'on voit dans toute sa faiblesse, tout en condamnant fortement son acte. Et en rappelant que malgré ce que peuvent dire certains, la victime est moins l'accusé que la jeune femme, dont peu de monde parle finalement : je n'ai su son nom que tout à l'heure... On peut avoir de la compassion pour l'homme Strauss-Kahn, et j'en ai énormément. On peut ne pas dire tout et n'importe quoi.

Je me pose beaucoup de questions depuis dimanche. J'ai beaucoup de sentiments contradictoires. Autant j'ai de la peine pour l'homme DSK, et pour ceux qui croyaient sincèrement en lui. Autant j'en veux terriblement à une gauche qui aujourd'hui larmoie contre le lynchage d'un homme, et qui il y a quelques semaines balançaient à pleins seaux les pires insanités sur un Woerth ou une Michèle Alliot-Marie. Les faits qui leur étaient reprochés étaient immensément moins graves, et on était moins dans les précautions d'usage que dans le pire de ce que peut montrer le combat politicien et politichien.
Aussi, quand je lis le commentaire d'un donneur de leçon notoire comme Jack Lang venir lancer sur France 2 un péremptoire "il n'y a pas mort d'homme" en prétendant défendre DSK... Non, il n'y a pas mort homme, mais juste un violence sexuelle présumée... Malaise, toujours...

C'est humain, pour le parti socialiste, de défendre "Dominique", ce camarade avec qui ils espéraient, pour la plupart, reconquérir le pouvoir. Mais qu'ils ne disent pas n'importe quoi, et que la compassion ne leur fasse pas franchir la ligne blanche de l'indécence. Auquel cas, les comptes qu'ils auront à rendre devant les français risquent d'être plus salé que lors du "coup de tonnerre" d'un certains 21 Avril 20012002 (Merci Gildan)...
Je le pense avec toute la sympathie que j'ai pour les amis qui ont perdu leur champion aujourd'hui. Mais attention... On a lu et entendu des choses affligeantes ces derniers jours. "Manipulation de l'UMP", c'était les premières remarques, grotesques, que j'ai lu dimanche matin, aux aurores...
Attention... Je le dis sans violence, ni agressivité. Juste avec ce malaise qui me tort toujours l'estomac, et une certaine inquiétude mâtinée d'une sincère tristesse.

De l'autre coté, je lis ici et là des exclamations de joie. "Enfin un puissant qui paie", c'était un des commentaires que j'ai eu sur un de mes billets. Le genre de commentaire qui me sidère, mais beaucoup le pensent. Beaucoup pensent que s'émouvoir de voir un homme qui voit son humiliation passée en direct à la télévision, c'est défendre son acte. Ils sont à coté de la plaque, mais bon, visiblement avec certains, il ne sert à rien de chercher une discussion où les sentiments peuvent ne pas être binaire. Rien n'est ni tout blanc, ni tout noir... Et on peut juste être humain, avec tout ce que cela comporte de contradictions...

Nicolas Sarkozy (dont à ce propos j'apprécie la dignité dans cette histoire) avait raison quand il avait lancé un "tout le monde parle de 2012, mais avant il y a 2011"... Et oui. Et 2011 n'est pas fini. Je ne sais pas où cela ira, mais je pense qu'on n'a pas fini les surprises, pas forcément positives, d'ici l'élection présidentielle.
Et je pense qu'aujourd'hui, personne, sinon les extrêmes et l'abstention, n'y gagnent. Le PS fera ou non ses primaires, ce n'est pas mon problème. L'UMP fera ce qu'il a à faire. A part deux ou trois commentaires assez affligeants et caricaturaux, je les ai trouvé, pour l'instant, plutôt dignes. J'ai trouvé assez pertinentes, et humainement biens, les remarques de François Bayrou et Jean-Louis Borloo. Je le dis d'autant plus facilement que je n'ai pas toujours trouvé la droite très brillantes dans ces commentaires sur certaines affaires qui les touchaient eux ou touchaient le PS .

Mais je ressens quand même cet immense malaise. Amplifié par bien des remarques, bien des attitudes. Non, une sale période...
Sans doute une des dernières fois que je parlerai de cette histoire. J'ai dis ce que je ressentais, le plus sincèrement du monde. Demain, on reparlera d'autres choses... Mais toujours mal au ventre, vraiment...


(J'étais en Crête il y a un an... La photo qui illustre ce billet n'a rien à voir, c'est une vue d'Héraklion... Mais bon, j'avais envie d'un peu de légèreté...)

mardi 3 mai 2011

Le député Patrick Roy est mort...

La nouvelle tombe comme une enclume sur un pied : le député socialiste Patrick Roy est mort à 53 ans. C'est jeune, 53 ans... Vaincu par ce cancer, qui a déjà amené loin des gens que j'aimais beaucoup...

J'avais écrit ce billet le 10 février 2011 pour rendre hommage à cet homme. J'aime le titre que je lui avais donné : "des choses plus importantes que la politique". Patrick Roy avait gagné une bataille contre le cancer, et s'était exprimé en ces termes là, que je ré-écris.
Ma maladie a effacé le jeu politique, au Parti socialiste comme ailleurs. Laurent [Fabius], Martine [Aubry], Jean-Marc [Ayrault], Benoît [Hamon], tout le monde est venu me rendre visite à l'hôpital ou à la clinique, quelles que soient les rivalités qui minent le parti en ce moment avec la primaire.

Mais j'ai aussi eu des coups de fil de François Bayrou et de François Fillon, entre autres, et vu passer dans ma chambre Roselyne Bachelot, jusqu'au président de l'Assemblée, Bernard Accoyer. Lui qui n'arrête pas, à juste titre, de m'engueuler à l'Assemblée est venu un soir, tout seul, de manière anonyme. On a beaucoup parlé, il m'a fait la bise, il a été humainement exemplaire. Mais qu'on ne s'y méprenne pas. Tout le respect que je lui porte ne m'empêchera pas de revenir porter de la voix dans l'Hémicycle, malgré lui, comme avant [sourire malicieux].

Aujourd'hui, la violence de la nouvelle fait mal au ventre. Elle est soudaine. Elle montre démontre aussi, pour ceux qui en doutaient encore, que le cancer est une véritable merde, et que cette maladie, on pense l'avoir vaincu, et puis non...

Non, je suis sans doute bête, mais j'ai un gros mal de ventre là. Pourtant Patrick Roy était député socialiste, du Nord, et fan de hard-rock. Rien à voir avec moi... Pourtant, j'ai l'impression qu'il défendait certaines valeurs qui me sont chères, et qui n'ont rien à voir avec la politique politicienne, le jeu d'appareil.

Patrick Roy est mort. C'est triste... En tous cas moi, ça me rend triste...

dimanche 27 février 2011

Michèle Alliot-Marie et moi... (elle s'en va : qu'elle ferme juste la porte, j'ai froid)

Je crois que nous ne serons jamais trouvés, jamais compris, Michèle Alliot-Marie et moi. Une sorte de collègue avec qui je n’aurais jamais pris de café, jamais accroché. C’est comme ça… Pour autant, et même si j'avais demandé son départ, sa fin du cygne ne m’amuse pas. Elle ne m’attriste pas non plus. Ce soir normalement elle sera débarquée. Ou elle démissionnera. Enfin, elle ne sera plus ministre. C’est bien…
Pour certains blogueurs militants, c’est une victoire. Ils exposeront le scalp de la ministre dans leur salon, c’est bien. La vie ne changera pas pour eux et pour leur parti, mais qu’importe… Le coté le plus malsain de la politique, celui que j’évite de fréquenter en ce moment sur les blogs et Twitter. Mais il y a tellement d’autres blogs politiques, de gauche parfois, qui rendent tellement honneur à la politique… La blogosphère est vaste.

Mon désamour avec MAM date d’il y a longtemps. 1995, Chirac vs Balladur, guerre fratricide à droite. MAM nous jouera l’anguille avec délice. Ne donnant pas sa position jusqu’avant la fin, quand les sondages et la proximité de l’élection rendait une défaite de Chirac très hypothétique. Elle restera ministre après l’élection, au prix de ses premiers reniements. Certains parleront de sens tactique. J’aurais des mots moins élogieux.

Ensuite, était ce en 1998 ou 1999 ? J’étais encore militant RPR, j’avais à peine 20 ans. C’était jour d’élection à la présidence du RPR. Jacques Chirac nous demandait de voter pour le candidat Delevoy. J’ai voté pour le candidat Fillon (déjà). Ca sera Michèle Alliot-Marie qui sera élue. En tant que présidente du RPR, elle aura été caricaturale et bel exemple de ce monde de « politichien » dénoncé auparavant par celui qui était la référence de ce feu parti. Une chef de parti moins Martine Aubry que Ségolène Royal, ce qui sous mon clavier n’est pas un compliment…
Elle fera que le RPR ne rallie l’UMP qu’au dernier moment… Pour mieux se vendre elle, dans un poste gouvernemental. Le coup de 1995, fait sur le dos de militants dont je n’étais déjà plus en 2002…

Sous les gouvernements du candidat Chirac, elle aura été un bon ministre de la Défense. Elle en aura imposé. Une bonne surprise, ce n’était pas gagné au début…. Et puis Sarkozy est devenu président, et là elle en aura mangé des couleuvres et des chapeaux. Piètre ministre de l’intérieur, mais tellement meilleure que ce triste Hortefeux. Piètre ministre de la justice, mais là encore en passant derrière Rachida Dati la comparaison lui est flatteuse.
Et on pouvait penser qu’en passant derrière l'affligeant Bernard Kouchner au Quai d’Orsay, elle brillerait en comparaison. Mais non. La faute politique était trop grande, elle ne fera pas illusion plus longtemps…

Pour finir dans mes relations avec elle, je pourrais parler de la manière dont elle a mangé ses soit disante convictions, pour faire sa carrière ministérielle. Je ne lui en veux pas, mais je lui en veux terriblement d’avoir passé son temps à nous donner des leçons de gaullisme, alors que par ses attitudes et ses actes, elle aura passer son temps à bafouer cette philosophie

Ce soir Michèle Alliot-Marie devrait être débarquée. J’en suis triste parce que cela aurait au prix d’un lynchage qui ne fait vraiment pas honneur à ceux qui l’ont orchestré, et qui me prouvent encore qu’il y a un militantisme carnassier qui ne fait pas honneur à la politique. J’en suis heureux parce que la République doit se séparer de ce type de personnages, qui s’en servent sans la servir.
Mais je reste perplexe. Tout cela aura été bien long. Preuve que Sarkozy a perdu la main ? Nous l’avons vu depuis longtemps… Non, je crois juste que le pouvoir aveugle, et « qu’ils » ne se rendaient plus compte de ce qu’ils faisaient…

Enfin, ce soir ça sera dimanche. Pendant que parlera Nicolas Sarkozy, ça sera l’avant match de Lille – Lyon, et heure d’un apéritif dominical qui est pour moi un rite. Je suis sur que les blogosphères militantes lécheront ou vomiront la parole présidentielle, on lira ça demain. Ou pas…

mardi 15 février 2011

Jacob - Hamon... Creusons encore un peu profond, s'il vous plait...

Le fond est une notion particulière. Par exemple, à partir de quel moment peut-on considérer que nous sommes « au fond du trou », quand ce dernier peut toujours être davantage creusé ? Quand j’écoute les teneurs du débat politique, je me pose toujours cette question. Peut-on creuser encore plus ? Et comme la réponse parait oui, jusqu’où ?

Christian Jacob, président du groupe UMP à l’assemblée, a décidé d’être le remplaçant efficace du maintenant silencieux et bien coiffé Frédéric, endossant le rôle le gros lourdaud de service (quand je dis « gros », ce n’est pas une attaque sur le physique, je préviens Benoit Hamon pour qu’il n’hurle pas « stop » tout de suite). Rôle qui lui sied malheureusement comme un gant… Alors il va prendre sa pelle et creuser, creuser, creuser…
Christian Jacob donc, sur Dominique Strauss-Kahn : « ce n'est pas l'image de la France, l'image de la France rurale, l'image de la France des terroirs et des territoires, celle qu'on aime bien, celle à laquelle je suis attaché ».

Je reviendrai plus tard sur le ridicule du tôlé qu’à fait cette phrase à gauche chez Benoit Hamon . Mais d’abord, mon sentiment sur la sortie de Jacob. Je désapprouve et sur le fond, et sur la forme, cette phrase. Que je trouve petite, médiocre, et au niveau du fond du trou qu’est en train de creuser une certaine classe politique.
Sur le fond d’abord. Qu’estime Christian Jacob ? Que la classe (parce que je pense que DSK a de la classe) n'est pas une qualité de la France rurale, des terroirs et des territoires ? Il pense donc, quelque part, que le gardois qui vit entre Rhône, Cèze et Tave que je suis, et qui passe ses vacances dans le Forez ou dans le Champsaur, est un gros plouc sans classe ? Pour « gros », bon, soit. Mais pour « plouc »… Non, c’est insultant. Jacob voulait attaquer DSK ? Je trouve que c’est la France rurale qu’il agresse…
Et comme les gens des terroirs et de la ruralité sont des ploucs, il faudrait un plouc avec béret et merde de mouton sous les grolles pour représenter la France ? Ben désolé, je n’en ai pas envie…

Pour ma part, je trouve que Dominique Strauss-Kahn, en tant qu’homme, (je ne parle pas de politique) représenterait très bien la France. Davantage que d’autres candidat(e)s, potentiels, effectifs, passés, et même vainqueurs…

Ensuite sur la forme, c’est nul. L’attaque est du même niveau que celles d’une certaines gauche en 2007 contre Sarkozy, ce « candidat américain de Neuilly, atlantiste, qui ne connaissait pas la France et qui ne représentait pas les terroirs et la ruralité ». Suivi par l’extrême droite : « et en plus il est hongrois ! »… Ben bien sur !
Cette fois ci, la droite reproche à DSK, qui n’est plus à Neuilly mais à Washington (c’est plus loin), la même chose que la gauche reprochait à Nicolas Sarkozy. Tu creuses encore un peu s’il te plait ?

Même chose, pas tout à fait en fait. Parce que certains sont plus forts que tout le monde pour lire entre les lignes. Et voilà qu’arrive Benoit Hamon, le brillant porte parole du parti socialiste. Qui n’est pas content et qui hurle à qui veut l’entendre.
« Je dis là dessus Stop! Tout de suite, tout de suite! Nous avons très bien compris les relents moisis derrière cette déclaration ». Je passe sur le coté ridicule du « stop tout de suite ». Je passe sur la leçon de morale de cette gôôche tellement plus pure et immaculé que ce qui n’est pas de gôôche.
Et là où certains pourraient voir une attaque de Jacob contre coté petit bourgeois américain de DSK, Hamon voit là une attaque antisémite franche. Et il hurle : « stop ». J'avoue que de prime abord, ce n'était pas ce qui m'avait sauté au visage dans l'intervention de Jacob...
Que va faire Benoit Hamon maintenant vis-à-vis de Jacob ? Faire comme vis-à-vis de Georges Frêche qui trouvait à Laurent Fabius une « tronche pas très catholique » ? Après le stop, faire un « oh, ben on va voter pour lui finalement… » ? Et non, c’est pas possible… Parce qu’il n’est pas de cette gauche pure et belle Jacob… Rhoo là là, c’est compliqué la politique.

Critique d’une forme qui ne rehausse pas le niveau de la politique là encore. Si la seule défense du Parti Socialiste est de chercher du racisme dans toute critique sur Dominique Strass-Kahn, autant terminer de creuser et rester dans le trou. La campagne sera difficile…

Après, je partage l'analyse de Nicolas sur l’attaque de Jacob aura pour effet de réconcilier la gauche (qui pense que la droite est forcément nauséabonde) avec DSK. Bien joué l'UMP officielle... On vous laisse les pelles ?
La phrase du président du groupe UMP de l'Assemblée nationale était nulle, bas du front. Pour autant, je ne la trouve pas raciste. Je ne sais pas si la réaction de Benoit Hamon ne le serait pas davantage…Mais je l'ai au moins trouvé aussi petit et bas brillant que Christian Jacob.

La droite a peut être choisi DSK comme candidat de la gauche. Si, par ce magistère établi par le Parti Socialiste, les attaques à la personnalité et à la personne sont effectivement interdites durant la campagne, cela ne serait finalement pas plus mal. Cela fera aussi du bien à Nicolas Sarkozy, qui aura subi beaucoup d'attaques sur cet aspect là en 2007… Ce n'étaient pas les points les plus brillants de la campagne présidentielle passée...
Mais quelque part, si on avait uniquement un débat d’idées, sereins, sans attaques puantes sur les personnes, peut être tout ceci serait bien positif… Et peut être pourrions nous ressortir de ce trou…
Mais en laissant certaines et certains, qui ne font pas vraiment du bien à la politique…

lundi 14 février 2011

Des petits poings musclés de Mélenchon, contre Le Pen fille...

Je n'ai pas écouté ce matin le débat entre Mélenchon et Le Pen fille. Il parait que cela a été un duel de petites phrases, et que le débat a été animé.

Je retiens les phrases suivantes (que je découvre). De la part de Mélenchon : "Dominique Strauss-Kahn ne sera pas candidat et s'il l'est candidat, je serai en tête au 1er tour". Chiche ? Je retiens aussi ce « Dans ce pays, il n'y a pas de problème avec l'islam » du président du Parti de Gauche. Qui pourrait faire parler...

Je retiens aussi cet échange qui veut dire, je trouve, beaucoup de choses. Mélenchon : « Ça fait 40 ans que vous existez et vous n'avez jamais servi à rien ! » Réponse du tac « Et vous ? ». Oui, c'est vrai... Match nul.

Je retiens enfin et surtout cette photo, prise sur le site d'RMC. Et qui présente le débat.Je ne jouerai pas à commenter des photos comme Bruno Roger-Petit (et pas Bertrand, merci Zette... BRP qui parle du débat aussi). Chacun ses talents. Mais je relève vraiment cette mise en scène permanente du personnage Jean-Luc Mélenchon. Le petit théâtre, ou cirque, ou les deux, de la politique. Avec deux acteurs, ou clown, ou les deux, qui se considèrent vraiment comme tel.

Et cette photo montre aussi la raison pour laquelle je ne peux pas soutenir une personne comme Jean-Luc Mélenchon. J'ai toujours pensé que l'on gagnait une élection en cherchant à convaincre le plus grand nombre que son projet, sa vision, ses valeurs, étaient meilleurs que le projet, la vision, les valeurs, de son adversaire. J'ai toujours pensé que l'on gagnait une élection en rassemblant le plus grand nombre.
Et j'ai toujours pensé, à contrario, que la violence et que chercher à combattre celui qui n'est pas d'accord avec vous par les poings, l'invective, les boules puantes, ou tout ce qui consiste à détruire, n'est pas profitable. Et surtout ne fait pas gagner une élection.

Une photo bien parlante, réussie. La mise en scène, toujours. Et ses petits poings musclés donc... C'est bien les petits poings musclés, attention juste à ne pas se faire trop mal au scaphoïde en frappant celui qui pense qu'on peut penser différemment...


Edit de 11h14 parce que certains sont surpris que je ne parle pas de Marine Le Pen. Alors on va reprendre les questions posées par les copains dans un petit édit.
* L'objet du billet, au début, était de parler de la photo. J'ai trouvé Le Pen banale sur cette photo. Bourdin est gentil d'être là. Par contre c'est Mélenchon, avec son petit poing musclé, qui m'a attiré l'œil. Donc je parle de Mélenchon.
* J'ai lu les petites phrases, et aucune de Le Pen ne m'a fait réagir. Qu'elle pense que l'Islam soit une plaie, on le savait déjà. Que Mélenchon trouve à contrario qu'il n'y a aucun problème peut amener à débattre ;
* Enfin, je considère que Mélenchon copie les Le Pen en invectivant tout ce qui n'est pas d'accord avec lui, et en cherchant constamment l'opposition frontale, violente et insultant. Par conséquent, j'aurais très bien pu changer le nom dans la phrase de l'antépénultième paragraphe. En réponse à une question qui m'a surpris (mais je suppose que c'est le jeu...)

jeudi 10 février 2011

Des choses plus importantes que le jeu politique...

Je viens de lire l'interview du député socialiste Patrick Roy. Ce dernier vient de vaincre un cancer du pancréas, qui "aurait du le tuer en un mois" comme il le raconte. C'est une belle interview, humaine, qui confirme que de toutes manières nous ne sommes bien peu de choses...
Je retiens ce paragraphe, qui m'a touché.
Ma maladie a effacé le jeu politique, au Parti socialiste comme ailleurs. Laurent [Fabius], Martine [Aubry], Jean-Marc [Ayrault], Benoît [Hamon], tout le monde est venu me rendre visite à l'hôpital ou à la clinique, quelles que soient les rivalités qui minent le parti en ce moment avec la primaire.

Mais j'ai aussi eu des coups de fil de François Bayrou et de François Fillon, entre autres, et vu passer dans ma chambre Roselyne Bachelot, jusqu'au président de l'Assemblée, Bernard Accoyer. Lui qui n'arrête pas, à juste titre, de m'engueuler à l'Assemblée est venu un soir, tout seul, de manière anonyme. On a beaucoup parlé, il m'a fait la bise, il a été humainement exemplaire. Mais qu'on ne s'y méprenne pas. Tout le respect que je lui porte ne m'empêchera pas de revenir porter de la voix dans l'Hémicycle, malgré lui, comme avant [sourire malicieux].
Alors oui, il y a ce jeu politique. Ce jeu qu'en ce moment je trouve insupportable. Où tout le monde est le troll de celui qui ne pense pas comme lui. Ou le jeu consiste à "défoncer" celui qui ne pense pas comme soi, à fortiori lorsqu'il est "du camp d'en face", celui "qui pue plus que le mien".

Ce genre d'interview me fait supposer que la composante humaine et le respect, dans le combat politique, sont des valeurs qui peuvent se conserver.
J'étais hier soir à une réunion où étaient présents des élus (maires, conseillers généraux, élu de base) de droite et de gauche de mon coin. Parfois, je lisais sur mon iPhone des billets à propos de cette histoire de Copé qui veut que les sympathisants de droite se comportent de la même manière bête et basique que certains de gôche sur le net... J'avais écrit tout le mal que je pensais de Benjamin Lancar, et de cette manière nauséabonde de concevoir la politique, et le combat politique...

Après, chacun voit la politique comme il le sent. Par expérience, et par conviction, je ne pense qu'on gagne une élection en insultant le camp d'en face et ceux qui ne pensent pas forcément comme nous...
Et je pense surtout qu'il y a des choses bien plus importante que la politicaillerie de base, celle qui divise artificiellement les gens, et ne rend pas l'avenir meilleurs...

vendredi 27 août 2010

Baromètre Ipsos des politiques. Les premiers sont DSK, Delanoé et... Lang

J'ai acheté le Point ce matin. C'est bien de changer de magazine... La une était accrocheuse. A coté d'une photo de Nicolas Sarkozy, le titre "a t'il déjà perdu ?". L'article de Sylvie Pierre-Brossolette est bon. Et un petit encart au milieu de l'article : le Baromètre Ipsos-Le Point des politiques, avec cette question "Quel jugement portez vous sur l'action de ces hommes politiques".

Le numéro 1 de ce sondage est Dominique Strauss-Kahn. Ce n'est pas une surprise. Le numéro deux est Bertrand Delanoé. Mais ce garçon est assez populaire il me semble. Cela fait longtemps qu'il l'est, mais voilà le premier paradoxe de ce genre de sondage : cela ne lui a pas permis d'être élu premier secrétaire du Parti Socialiste en Novembre 2008. Et pourtant il était populaire dans l'opinion déjà...

Par contre, je tombe du haut du Mont Ventoux en voyant le troisième de ce baromètre. Jack Lang... Donc les français, ou les sondés, ou les deux, trouvent que le troisième meilleur dans son action politique, c'est Jack Lang...
Je trouve énormément de défauts à notre nouveau conseiller juridique pour les questions de piraterie à l'ONU. Qu'il soit un parachuté sans honte ni vergogne, et un opportuniste qui donne des leçons qu'il ne s'applique pas à lui même, bon nous en avons déjà discuté. Mais que son "action politique" soit jugée positive à ce point par le Point, les bras m'en tombent...
Je savais que j'étais souvent minoritaire politiquement, mais là...

Après, la suite du classement continue à offrir des surprises. N°4 dont l'action est "jugée positive", Bernard Kouchner. A ce moment là, je commence à poser le magazine et mon opinion sur la crédibilité de ce sondage est toute faite... Mais je continue quand même à lire, avec dans l'idée d'en écrire un billet.
Mais là encore, l'action et l'efficacité de Bernard Kouchner, on pourrait en parler longuement... Enfin, il "s'est battu pour la survie du Quai d'Orsay"... Tout va bien (il le croit sans doute...).

Ensuite on a Rama Yade (dont l'action en Coupe du Monde a été, comment dire...), Jean-Louis Borloo, Frédéric Mitterrand (dont j'avais complétement oublié qu'il était ministre...), Michelle Alliot-Marie (dans le concours de pronostic du prochain 1er ministre lancée par Disparitus, elle est favorite non ?), Christine Lagarde, Martine Aubry.
Je m'arrête à la 11eme place de Fadela Amara. Parce que la voir dans ce classement, ça me donne envie d'être comme Nicolas Anelka quand on lui parle de sa sanction...

Pour finir, je souris de voir qu'en bas du tableau, l'action de Marine Le Pen est jugée plus positive que celle d'Arnaud de Montebourg... Comme quoi...

mercredi 4 août 2010

Indigne et misérable : Elisabeth Guigou a parlé...

"C'est indigne et misérable". Ainsi a parlé la pas forcément indispensable Elisabeth Guigou. A la lecture de la dépêche, je pensais qu'elle parlait de son parcours politique et de la manière de concevoir le rôle d'élu et la vie politique.
Je n'aime pas Elisabeth Guigou, et je me souviens d'Avignon, qu'elle a laissé tomber lorsqu'elle vit que les avignonais ne voulurent pas d'elle comme Maire. Et le parachutage alimentaire, qui consiste à préférer une circonscription de Saint Denis sympathique pour un haut notable socialiste, ça ne me donne pas envie d'écouter les leçons d'Elisabeth Guigou.

Je ne parle pas du fond, et de cette histoire de déchéance de la nationalité. Je répondrai plus tard à la question de mon ami Mathieu. Je ne dirai pas énormément de bien de cette nouvelle mesure "blabla".

Mais sur la forme, et la question politique, je me demande ce qu'attend le Parti Socialiste pour faire parler des personnes plus crédibles que les Guigou, les Jack Lang, les Vincent Peillon (quelqu'un a des nouvelles ?). Me voir donner des leçons par ces personnalités là me donne vraiment envie de voter contre le PS...
Par rapport à une Elisabeth Guigou, je préfère cent fois une Ségolène Royal, dont les actes sont globalement en cohérence avec les leçons qu'elle profère (sur le cumul des mandats déjà, Arnaud Montebourg devrait en prendre de la graine...).

Billet de forme. Sur le fond, le blabla parfois au delà de la ligne jaune de la majorité actuelle contre la délinquance me gonfle. Surtout quand on voit le résultat sur le terrain. Après, que le bilan de Sarkozy soit nul et que ce dernier fleurte avec le FN, c'est bon, je crois que globalement on a compris et qu'on est d'accord. Mais le PS propose maintenant.
Et de préférence, qu'il fasse parler quelqu'un d'autre qu'Elisabeth Guigou...

mardi 26 janvier 2010

Sarkozy, des réactions contrastées... Et toujours les mêmes

A chaque intervention de Sarkozy, les réactions sont les mêmes...
Pour le premier secrétaire du PS, "Nicolas Sarkozy a tenté de créer l'illusion du mouvement. Il a disserté, philosophé, pour éviter de répondre aux questions essentielles où il était attendu : celles de la croissance, du pouvoir d’achat, de la vie chère, des salaires et de l’emploi".
Pour Benoit Hamon, "Nicolas Sarkozy se prend pour Kennedy, mais c'est plutôt Beckhman". Au moins c'est marrant... Et bien sur, pour Marie-Goerges Buffet, rien est à garder à l'intervention présidentielle. "C’est une vision ultra réactionnaire et destructrice du changement. Le projet de civilisation de Nicolas Sarkozy, c’est l’assurance de pire en jouant sur les peurs". Bien sur...

A droite par contre, Dieu a parlé, et c'était beau. Pour Yves Jégo, "Nicolas Sarkozy confirme ses engagements pris pendant la campagne présidentielle. Il a donné du sens à son action". Qu'il est fort ce Sarkozy...

Donc on résumé. A gauche forcément c'est à chier l'intervention présidentielle. Et à droite, à l'UMP officielle, c'est merveilleux.
Sauf que j'ai pris des réactions à son intervention du 07 Janvier 2008. Mais ce qui est marrant, c'est que je suis sur que ce matin, les tons seront les mêmes. Bertrand se pâmera de bonheur, et Buffet et Hamon cracheront du venin.

Le jeu politique a de ça de pénible qu'il est tellement caricatural et prévisible...

Edit du 10 heures. Je ne croyais pas si bien dire... La caricature de ce théatre politique est belle, et personne n'a peur du ridicule.Fillon trouve le Président merveilleux de pédagogie, et Frédéric Lefebvre salue "un langage de vérité, proche des préoccupations des Français" et "la réussite d'un exercice pédagogique".
Dans la série 'la gorge la plus profonde', le divin Xavier Bertrand ne pouvait être en reste : "ses priorités sont les mêmes que les français". Je ne cite pas Luc Chatel, on va finir par s'en mettre de partout...

Le PS n'a pas peur nos plus de la caricature : nous sommes l'opposition, ben bêtement on s'oppose. Et on ressort les poncifs poussifs. Bartholone ? "Les Français n'ont eu une nouvelle fois qu'un numéro d'autosatisfaction, basé sur le principe maintenant éculé chez Nicolas Sarkozy : 'ma politique est bonne, mais les Français n'y comprennent rien'". Hamon ? "formule épuisé, résultats pas au rendez vous". Cambadélis, celui qui ne recule devant rien, même pas les outrances scandaleuses type Laval ? "Il a surtout été fuyant, incapable de donner un sens global"

On résume ? La droite officielle trouve ça bon comme du bon pain. La gauche trouve ça laid et faux. Bref, la politique continue de plus belle. Vive la France !

mardi 15 décembre 2009

Rachida Dati, ou le respect de l'électeur...

J'ai failli parler de Benjamin Lancar ce matin... Il était hier soir dans le Grand Journal de Canal +, le président des jeunes de l'UMP... Arrivant avec jean propre et sourire satisfait (de lui même ?), il venait parler de ce fameux lipdub zalacon qui aura fait rire le monde entier...
J'aurais dit, si j'en avais parlé, que le jeune RPR que je fus n'aurait jamais pu être jeune UMP. Pas avec des gens comme lui à leur tête. Quand droite décomplexée rime avec arrogance, absence totale d'humilité, et surtout cette réthorique qui fait ressembler tout jeune UMP qui passe à la télé à un Sarkozy bébé, je me dis vraiment que ce n'est pas pour moi...

J'ai failli en parler, mais j'en aurais pas dit que du bien. Donc autant parler de ce que j'ai entendu ce matin sur RMC... Ce fameux buzz concernant l'attitude de l'élue Rachida Dati au Parlement Européen. Voir la vidéo (prise chez SarkoFrance).


Ma blogosphère en parle. Elle n'est pas tendre avec cette attitude que je juge indigne, et franchement scandaleuse. Seb, de droite, la qualifie de bug démocratique. C'est joli.
C'est Authueil, de droite, qui résume le mieux l'attitude de la député européenne : Mépris de l'électeur. Ni plus, ni moins.
Personne n'a obligé Rachida Dati a être candidate. Personne. Si elle s'emmerde, qu'elle démissionne. Et qu'on ne vienne pas nous parler ensuite de son envie de prendre plus grand, Paris ou je ne sais quoi...

Cette attitude m'afflige d'autant plus qu'en ce moment, elle me touche particulièrement. Je ne suis qu'un petit élu de campagne... Mais en ce moment, entre le boulot de la vraie vie, et cette activité d'élu, je suis sur les rotules le soir. La sciatique de Novembre, et un physique pas très en forme en ce moment, avec de symptômes de je ne sais quoi qui tournent au dessus de ma tête, en sont aussi la résultante. Je suis épuisé. Physiquement. Moralement aussi. Surtout.
Je vois à coté une "grande élue", une star. Montrer qu'elle s'en fout de son job d'élu, au demeurant fort bien rémunéré. Elle a été élue pour elle bien sur, mais surtout pour les gens qui lui ont fait confiance : elle montre qu'elle s'en branle...
Pendant ce temps, je sais que je ne suis pas rentré avec 21 heures ce soir. Et quand je suis parti de la maison ce matin, j'avais autant de boules dans la gorge que de courbatures dans tout le corps... Donc non... Aujourd'hui j'ai les boules. Aujourd'hui, j'ai le moral qui ne me donne pas un immense souffle d'optimisme...

Rachida Dati disait le 13 Juillet : "mes électeurs ne seront pas déçus..."

Non... Peut être la rééliront ils une prochaine fois...

J'ai tendance à penser que ce genre de personnage sont de ceux qui risquent de donner naissance à un nouveau 21 Avril... Montrer que la politique, c'est sérieux. C'est pour les gens, des gens qui souffrent et qui en ont marre... Et qui attendent autre chose des politiques qu'un sourire satisfait devant un lipdub à la con qui afflige tout le monde ou que des pseudos starlettes capricieuses qui se prennent pour des star de cinéma...

AliciaBx rappelle que les grands froids arrivant, certains souffrent plus que d'autres... Et pendant ce temps, d'autres dépriment dans les palais de Strasbourg. Ecoeurant... Et déprimant...
soupir

mardi 8 décembre 2009

Des départs à l'UMP... Est ce vraiment une information ?

Je ne savais pas ce qu'était devenu le bon Hervé de Charette. L'information de son départ de l'UMP me donne l'occasion de prendre de ses nouvelles. Ce n'est déjà pas mal...
On apprend aussi le départ de Jean-Luc Roméro. Je le croyais déjà parti de l'UMP. Mais là on est sur qu'il part au PS. Mes amis socialistes vont être heureux, les voilà à faire de l'ouverture eux aussi.

Authueil a raison de dire que ces dépits sont à mettre sur le compte des listes régionales bouclées, et des rancœurs qui en découlent. Mais bon, à la différence de mon copain Peuples, je n'arrive pas à en tirer une conclusion politique. Simplement parce que ces départs ne sont pas, pour moi, une information.
L'UMP perd régulièrement des adhérents depuis 2007. Autour de 200000 aujourd'hui. En décembre 2007, il y avait 370000 adhérents... Hervé de Charette n'est qu'un de cela...

Alors on peut en rire, s'en moquer. Mais devons nous voir ce qui se passe au Modem, au Parti Socialiste ? En 2008, quelques mois après la présidentielle, il paraissait que le Parti Socialiste perdait 40% de ses effectifs. Et depuis ? Il n'étaient que 64 000 à jour de cotisations pour fin Septembre 2009...
Après, combien sont ils au Modem ? Au Parti Communiste ?

Finalement, ce n'est que de la politique. Celle qui fait que je n'ai plus envie ni n'adhérer à aucun parti, ni de suivre bêtement et béatement aucun homme ou mouvement politique. D'autres y croient. On est en période électorale, et c'est vrai qu'on revoit fleurir la pure politique militante. Sur des blogs, dans des discours. Je me demande des fois si certains blogueurs engagés et intéressés politiquement croient vraiment ce qu'ils écrivent...
Et même au delà des blogueurs. Chez la campagne reprend. Certains soutiens de Georges Frêche se permettent de traiter d'extrême droite des personnes situées un peu moins à gauche qu'elle sur le bel échiquier politique. Au début, ça énerve. Douloureusement même, quand on se sent plus ou moins visé.
Puis après, le n'importe quoi de la situation fait sourire... Mais quand même. C'est ça, la politique ?

Non, les pires aspects de la politique reprennent leurs droits. Alors oui... Hervé de Charette peut quitter l'UMP. Mais est ce vraiment bien important ?

mardi 3 novembre 2009

Je voulais écrire un billet sur Rama Yadé...

Elle a sa marionnette aux guignols depuis hier. Je ne l'ai pas vu, mais il parait que... Donc si elle a sa marionnette, ça y est, c'est quelqu'un de bien. D'une insupportable prétention par moment, mais avec un courage qui force mon respect. Et puis ce refus du parachutage, pour rester chez elle, c'est quelque chose qui me touche...

Et elle est contre la suppression du DIC. Je partage sa position. Si on supprime le DIC aux sportifs, on supprime alors aussi le bouclier fiscal et les avantages pour les artistes... Ca ennuiera les amis de Sarkozy, mais ça sera plus juste : tout le monde ou personne. Et pas uniquement les sportifs, avec un signal désastreux lancé au monde du sport...

Je voulais écrire un billet sur Rama Yadé. Et sur cette querelle avec Nadine Morano. Et puis je suis allé chez Toréador. "Yadé baffes qui se perdent..." comme il est écrit dans cette arène que j'aime à fréquenter.

J'aurais aimé écrire ce billet, mais Toréador l'a fait. Avec un talent que je n'ai pas. Allez donc chez le Toréador...

(et si vous pouvez m'aider à sauver un disque dur amovible qui n'a pas 4 mois et qui fait planter tous les PC sur lequel je le branche... soupir...)

vendredi 23 octobre 2009

Jean Sarkozy et l'EPAD : tout ça pour ça...

Jean Sarkozy abandonne la présidence de l’EPAD. Mes copains en parlent, ils sont contents, moqueurs, soulagés, ironiques, mais en tous cas pas indifférents.. Bref, tout le monde en parle.

C’est la désignation (ne parlons pas d’élection et arrêtons de prendre les gens pour des jambons) de Jean Sarkozy a la tête de l’EPAD qui avait déclenché cette défense surprenante de la part de l’UMP Officielle. Les médias veulent détruire le président, rien que ça... Les journalistes sont l’opposition. Bouh les méchants, c’est à cause de vous, que les choses vont mal, qu’il pleut, et que le moral des français est à zéro. A cause des journaux…
La preuve ? David Douillet a été élu : donc le peuple soutient Nicolas Sarkozy, les journaux sont méchants, CQFD fermez le ban, et n’oubliez pas de fermer la porte…

Qu’en est il sorti, finalement, de cette "manipulation médiatique de la part de journalistes d’opposition" ? Qu’en est il sorti, de cette affaire dont l’opinion n’avait cure ? Jean Sarkozy renonce…Un sacré bordel, une erreur politique qui nous fait passer pour des cons devant le monde entier même... Tout ça pour faire pshiit finalement...
Peut être aussi parce que les journalistes ne sont pas d’opposition (pas plus qu’ils ne sont au main du sarkozysme comme en sont convaincus certains). Peut être parce que l’opinion était un peu plus ému que les dires de Frédéric Lefebvre. Peut être parce que, tout simplement, il y avait une « affaire », et que l’Elysée (qui aura bien briffé le petit hier soir) en était consciente… Donc on recule. Remarque, c'est mieux de reculer que d'aller à 100 à l'heure dans le ravin. Mais quand même...

Je n’ai pas aimé l’interview de Jean Sarkozy hier soir sur France 2. Peut être parce que, je l’ai déjà confessé, car je n’aime pas ce que représente Jean Sarkozy, et que je ne suis pas fan du personnage. Sur la forme, je l’ai trouvé hier assez médiocre, voire insupportable de mauvaise foi et d’insincérité… Ca sentait le jeune politicien politichien...

Non, pour moi Jean Sarkozy n’est pas légitime. Il a gagné une élection cantonale que l’on me dit… A 21 ans en plus… Mais ne nous trompons pas : est ce que le militant lambda aurait, à 21 ans, l’investiture du parti majoritaire, à fortiori dans un canton véritablement « de droite » ?
Je prends souvent mon cas : j’avais la carte du RPR à 21 ans. Mes parents sont des gens dont je suis très fier. Mais visiblement, ils ne sont pas plus que ça, et je n’aurais jamais eu l’investiture. Sans doute n'étais je pas « moins brillant » que Jean Sarkozy… Moins de moyen, moins de cheveux blonds en bataille et sourire colgate (copyright peuples), moins une gueule d’ange qui faisait craquer les filles, c’est vrai…
De la jalousie ou de l'aigreur chez moi ? C'est vrai qu'à 32 ans, je commence à me rendre compte que j'ai peut être loupé des choses...

Non, je n’ai pas aimé cette interview, ou le petit Sarkozy venait se poser en victime. Mais victime de quoi ? D’une « campagne de désinformation » ? Mais quelle désinformation ? Il voulait diriger l’EPAD, c’est vrai ou c’est faux ? Il a été élu dans un canton qui lui a été donné, c’est vrai ou c’est faux ? Il est entouré de courtisans lui passant tous ces caprices, en lui répétant tous les jours qu’il est beau, c’est vrai ou c’est faux ? Enfin, Nicolas Sarkozy, qui a répété que le lycée était la fin des privilèges de naissance et patati et patata, a refusé de signer le décret permettant à Devedjian (cet affreux qui voulait nettoyer les écuries d’Augias) de conserver encore deux ans la présidence des Hauts de Seine. C’est de la « désinformation » tout ça ?
Non, Jean Sarkozy a été victime de son ambition dévorante. Jean Sarkozy a été victime de cette arrogance de croire que parce qu’il était bien né avec un physique de jeune premier, il avait tous les droit. Jean Sarkozy a d’abord été victime de lui-même. De son entourage après : quand on est entouré de pleutres et de courtisans, on se croit fort, intouchable.

Jean Sarkozy a été victime de cette suffisance insupportable qui entoure l’Elysée , et une certaine droite, en ce moment. La France, ce n’est pas uniquement Neuilly, et il y a des choses que l’opinion n’accepte pas ! Que l'électorat de droite, dont je suis, non plus d'ailleurs.

Tout ça pour ça, c’est le titre de mon billet. Je revois, dans le rétroviseur, la défense incroyable de mauvaise foi de l’UMP officielle. Morano, Lefebvre, Bertrand, Chatel… Tout ça pour ça…
Je prédisais que si Jean Sarkozy prenait la tête de l’EPAD, c’était le début de la fin du Sarkozysme… Je crois quand même que les brèches ont commencé à fêler la coque du navire. En ce qui me concerne, en tous cas, je garde un gout amer de cette séquence. Ajoutons que hier, HADOPI est passée… Début de la fin, sans doute… Mais quelle fin ?

Je n’ai pas tapé sur un Nicolas Sarkozy obtu dans sa persévérance dans l’erreur pour ne pas saluer ce renoncement du fils. Même si sur la forme, les explications sont à vomir, c’est évidemment louable d'avoir renoncé à faire une grosse connerie.
Mais quand même, il restera des traces de cette séquence… Je ne sais pas quel sera l’avenir de Jean Sarkozy, et quelque part je m’en fous. Je pense qu’il a une bonne étoile qui fait que tout se passera bien pour lui. Nous ne ferons pas parti du même mouvement, de la même droite.

Par contre, sur le reste… Non, la deuxième partie du quinquennat du père commence bientôt. Même si moralement j’ai les patates au fond du panier, je confesse quelques espoirs sur des lendemains meilleurs. Cela passe évidemment par une reprise en forme de l’opposition de gauche. Cela passera aussi par un mouvement, à droite, de gens qui ne supportent plus cette manière de concevoir la politique et le pouvoir. Qui pensent que la France, ce n’est pas uniquement Neuilly et le XVIeme.
Non, j’ai quelques espoirs quand même…


PS : pour sourire, lire chez notre ami Guy Birenbaum, le terrible moment où le piston s'est envolé... poignant

mardi 20 octobre 2009

Nicolas Sarkozy n'a encore rien compris... (taxe professionnelle)

La phrase est tombée il y a peu, à Saint Dizier.
"La suppression de la taxe professionnelle est une réforme urgente sur laquelle je ne céderai pas"
En se trompant, encore une fois, de combat, Nicolas Sarkozy prouve que décidément, il n'a rien compris. Rien, rien, rien !
Utiliser ce vocabulaire montre d'emblée que le Président n'a rien compris. Il n'est pas question de céder ou de ne pas céder. Il n'est pas question d'être humilié ou de faire grandement ressortir sa fierté et son orgueil. Nous ne sommes ni dans une cour d'école, ni dans une boite de nuit. Nous sommes en République, à discuter sur l'avenir de notre pays.

Non, il n'y a pas à "céder". Modifier la taxe professionnelle n'est pas une mauvaise chose. Mais ni Alain Juppé, ni François Baroin, ni même jean-Marc Ayrault (qui ne demande qu'un report du vote après une discussion et un travail plus poussé), ne demandent au Président de "céder". Ils lui demandent de revoir ses plans, de réfléchir un peu plus longtemps. Ce ne serait ni une humiliation, ni une défaite politique que de faire preuve d'un peu d'intelligence...

Je ne demande pas au Président de la République de "céder". Je ne cherche pas à voir le Président de la République humilié, affaibli. Je lui demande simplement d'être pragmatique, d'être juste, d'être réfléchi.
Aujourd'hui, les investissements sur mon territoire vont être gelés. Aujourd'hui, une lubie est lancée par le Président : supprimer la Taxe Professionnelle. Comment, avec quelles conséquences sur les collectivités locales ? Personne ne le sait, même pas lui... Mais il ne veut pas "céder"... Fonçons tête baissée dans la bêtise, tant qu'on ne baisse pas les yeux...
Que ce soit pour HADOPI, la suppression de la pub chez France Télévision, même logique : celle de la fierté qu'il ne faut surtout pas blesser... Et tant pis pour les conséquences dans notre pays.

Nicolas Sarkozy n'a rien compris. Il n'est plus question d'orgueil, de fierté. Il est question de pragmatisme, de République. Et à Saint Dizier, on en était bien loin... Je ne parle pas de cette élection à un seul tour des conseillers territoriaux : c'est un authentique scandale politicien et politichien...

Je suis inquiet... Je n'avais pas le moral ce matin, là c'est... soupir...

jeudi 8 octobre 2009

Affaire Frederic Mitterrand... abject et minable, de tous les cotés

Tout le monde parle de l’affaire Frédéric Mitterrand… Comme je suis un bon mouton, je vais faire de même.
D’abord, gardons en mémoire l’indécente indignation sélective du Ministre de la Culture, à propos de l’Affaire Polanski, la semaine dernière. N’oublions pas ça, c’est peut être la cause de cette « affaire Mitterrand ».

Pour mes amis au Japon, tout est parti de Mots Croisés sur France 2 lundi soir. Rimbus a lancé le truc dans ma blogosphère. Marine Le Pen tacle férocement Frédéric Mitterrand, Ministre de la Culture, sur un passage dans un de ses livres en date de 2005, Mauvaise Vie. Il avoue purement et simplement avoir pratiqué le tourisme sexuel, dans des pays pauvres, en achetant des jeunes garçons.
Marine Le Pen s’en est violement émue sur France 2. Je suis comme Rimbus, comme mes copines Fleche et Plume. Comme eux, je suis, pour une fois, totalement d’accord avec le FN, je trouve ça abject et malsain. Je suis réac ? Ben oui, sur certains points, je suis réac.

Par contre, je trouve les réactions politiques d’un niveau extrêmement laid, et quelque part inquiétant.

D’abord la récupération politique et politicienne. Nauséabonde. Frédéric Mitterrand est critiquable sur pleins de pans de sa politique culturelle. HADOPI, la commission Zelnick, etc… Mitterrand est blâmable sur sa position quant à l’affaire Polanski.
Ensuite, quel retard à l’allumage ! Ce livre est sorti en 2005. Mitterrand est ministre depuis cet été. Et cette affaire, de caniveau, sort en octobre. Et même avant, quand Mitterrand a été nommé à la villa Médécis, à part critiquer Sarkozy et le « fait du Prince », qui a sorti cet opus ignoble ? Elle était où Marine Le Pen ? Il était où le PS ? Ah oui, c'est vrai, c'était Sarkozy, le Roy, qu'il fallait descendre... Bon, ça limite le champ d'investigation...

Cela donne, à mon ressenti, un coté désagréable de récupération purement politichienne. Pas politicienne, non. Politichienne, la pire, la laide. Et autant j’ai trouvé hier Benoit Hamon au Grand journal (toujours les mêmes qui sont invités, ça devient pénible… vraiment… Marine Le Pen devrait être invitée elle aussi tiens) mesuré dans ces propos, autant j’ai trouvé sa première intervention du « Frédéric Lefebvre du Parti Socialiste » caricaturale, et détestablement politichienne.
Et en ce sens, je me sens assez en phase avec la colère de l’ami Disparitus, dont les positions ne sont pas coupables d’être pro gouvernement en place.

Pour continuer sur le volet politique de l’affaire, la réaction de Frédéric Mitterrand est odieuse et franchement minable. Impression que tout le monde veut s’enfoncer dans le médiocre… « un honneur de se faire trainer dans la boue par le FN », ça veut dire quoi ? « si la gauche me critique en suivant le FN, c’est une honte pour elle », ça veut dire quoi là encore ?
Non, c’est minable. Tout est globalement minable. Et je ne parle pas de la défense du gouvernement envers son ministre. Match nul de chez nul…

Et est ce que l’opinion publique est réceptive à ce genre de polémique ? Juin 2009, Bayrou attaque frontalement Cohn-Bendit sur ce qu’il a écrit à propos de mœurs passés, le résultat a été catastrophique pour le Modem dans les urnes. Une conséquence, sans aucun doute. Est-ce que pour ça que l’opinion accepte que Daniel Cohn-Bendit ait eu des pratiques détestables ? Evidemment que non, du moins je l’espère. En tous cas, personnellement, cela m’est insupportable. Mais peut être que l'opinion attend autre chose de l'opposition...

Authueil se demande ce que l’on reproche à Frédéric Mitterrand. Je ne suis pas foncièrement d’accord avec l’ensemble de son billet, mais il a raison quand il incite à la prudence, à ne pas ouvrir la « boite de Pandore des mœurs sexuels de nos élites ».
« Ne nous leurrons pas, les mœurs de Frédéric Mitterrand ne détonnent absolument pas dans le milieu politique. Il y a même bien plus dépravé […] Si certains écrivaient leurs "mémoires sexuelles", Frédéric Mitterrand apparaitrait comme un gentil premier communiant. ».
Je ne sais pas si notre ami Authueil a des preuves quand il affirme cela, mais quelque part cela m’importe peu. Mais il n'a peut être pas tort... Même si je ne veux pas connaître les mœurs d’un tel ou d’un tel, je ne veux pas. Je ne veux pas que le débat politique arrive à ce niveau détestable et abject.

Cette affaire me gène terriblement. Je n’aime pas ça, je n’aime pas ce qu’ont écrit Mitterrand ou Cohn-Bendit. Simplement, attention à ce que la politique ne devienne pas le concours du lancer d’étron le plus odorant
En tous cas, je n’aime pas ça. Et j’ai envie qu’on revienne à la politique, la vraie politique. Mitterrand dit qu’il n’y aura ni HADOPI 3, ni licence globale, le sujet peut mériter débat. Mitterrand critique la justice américaine sur l’affaire Polanski, là encore y a débat. Sur ce qu’à écrit Mitterrand à propos de ses actes passés, disons tout le dégout que nous inspire ses aveux. Mais ça va, attention de ne pas ouvrir la boite de Pandore de la chambre à coucher…

C’est simplement ce que je pense… Je ne demande pas la démission de Frédéric Mitterrand : il fallait la demander avant. Et je soupire, franchement…
Sinon, pour finir, France 2 coupe maintenant la séquence Marine Le Pen quand l’émission repasse sur TV5. Je trouve ça détestable également, un autre sujet politique sur lequel l’opposition pourrait intervenir, la manière de concevoir l’information de la part de la télévision publique. Discutons en…
Enfin, si Marine Le Pen est invitée ce soir ou demain au Grand Journal de Canal +, ils ne censureront pas, eux… (soupir).

PS : je poste en même temps que Nicolas, excellent billet sur le sujet là encore...