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mercredi 3 avril 2024

Soutien à Julien Bayou contre les néo-Robespierre

Dans mon travail et ma vie personnelle, je plaisante sur beaucoup de choses. Il y a des points sur lesquels j’ai du mal à plaisanter. La mort d’un enfant par exemple, le petit Emile a fait raisonner cette fibre paternelle qu’il y a en moi. Ca me glace.

D’autres sujets me révoltent, le harcèlement par exemple, quand il est pratiqué par une personne ayant un pouvoir. J’ai pris avec plaisanterie les attaques de tribunes, et les leçons dispensés par des donneurs de leçons professionnels. Qui seraient parfois inspirés de balayer devant leur porte : c’est con quand on met garant du féminisme et que le numéro 2 du parti frappe sa femme, ou qu’un psychanalyste star du camps du bien qui a donné de multiples leçons se retrouve dans la broyeuse médiatique.

Il est présumé innocent. Je lui accorde pas beaucoup d’affection à Gérard Miller.

 

Hier, je parlais sérieusement à table au travail, cela m’arrive rarement. On parlait du harcèlement, particulièrement sexuel. J’ai refusé de défendre, en tant que délégué syndical, des authentiques connards qui étaient plus que lourds quand les bornes des limites avaient été dépassées. J’ai été surpris de voir une copine me raconter ce qu’elle a eu à vivre, et l’état dans lequel ça l’a mis. Et le silence, rien n’est plus assourdissant que le silence.

Par contre, j’ai parlé de ce que j’ai vécu avec une N+2 femme. Sur des propositions de recrutement, elle me disait que « le petit mignon avec un beau cul mais apparemment rien dans la tête, ça l’a branchait pas vu le boulot qu’il y a à faire ». Plusieurs allusions comme ça. Un fait, tous les managers hommes de son département ont été dégagés, à un moment ou un autre. Elle n’est plus dans ma boite car elle avait dépassé les bornes, et si le harcèlement n’était que cela là, cela ne serait pas grave.

Les anciennes victimes sont parfois les pires bourreaux.

 

Je lisais le départ de Julien Bayou des Verts. Son tort principal : être un homme. Et avoir été attaqué par des femmes, forcément de gauche et femmes donc du camps du bien, sur des « il parait ». Serge Raffy a écrit un très beau papier sur « l’homme traqué », demandant « Quelle folie s’est emparée de la direction d’EELV ? En lançant un appel à témoins contre Julien Bayou, piétinant l’État de droit, ils se rapprochent des méthodes de l’Inquisition. »

 

Julien Bayou a envoyé à un mail à la direction de son ancien parti qui demandait à ses militant.e.s (on est à gauche, inclusif sur la forme, destructif sur le fond).

Mais quand même je vais traduire en bon français un extrait du mail, en enlevant cette écriture inclusive qui cache un dessein pas joli joli.

 « J'ai appris ce jour qu'un bureau exécutif et qu'un conseil politique s'étaient tenus en urgence pour décider de confier à un cabinet d'avocats spécialisés dans les violences sexuelles et sexistes (VSS) une enquête externe me ciblant expressément. EELV s'apprête à envoyer un courriel à plusieurs dizaines de milliers d'adhérents pour inviter “toute personne concernée” par de prétendus comportements ou propos inadaptés de ma part à témoigner contre moi.

Cet acharnement à mon encontre est déloyal et scandaleux. Ce procédé, qui me désigne comme coupable auprès de tous les adhérents, me discréditerait de manière irréversible tant auprès de mes adversaires que de mes partenaires politiques .

 

Marine Tondelier, Cyrielle Chatelain, accepteriez-vous que des dizaines de milliers d'adhérentes soient appelés expressément à fabriquer un dossier à charge contre vous ? Vous prêteriez-vous de bonne grâce à ce jeu malsain ? Quelle serait votre réaction à la lecture d'un e-mail commençant par “Chère adhérent, nous enquêtons sur madame Tondelier/madame Chatelain, voulez-vous bien fouiller dans votre mémoire pour retrouver le souvenir d'un propos ou comportement possiblement imputable à madame Tondelier/madame Chatelain et contrevenant aux règles du parti ?” ?

Ne vous sentiriez-vous pas traquées ? Ne seriez-vous pas effrayées à l'idée d'une violation inéluctable de votre vie privée ? 

Le courriel que vous vous apprêtez à rendre public constitue un appel pur et simple à la délation, et portera nécessairement atteinte à ma probité, mon honneur et ma considération. Il n'est pas question que je me prête à ce jeu dégradant.

Instruit du précédent fiasco de l'enquête interne, je n'ai aucune confiance dans la capacité (le courage ?) de la direction comme de la présidente du groupe d'accepter des conclusions qui me seraient favorables à l'issue d'une enquête externe.

Pas plus qu'elles n'oseront me reconnaître pleinement innocent une fois que la justice se sera prononcée.»

J’ai découvert y a peu que bien souvent les pires adversaires se trouvent dans notre camp.

J’ai connu un épisode douloureux dans ma vie, qui a duré 5 ans, où des rumeurs avaient été lancées contre moi. Infondées. Mais salissez, il en restera quelque chose. Mes plus proches ont douté de moi, et c’était ça le pire. J’ai été lavé mais quelque part il reste chez moi de la honte, du ressentiment, de la tristesse. Que des proches très proches aient été davantage dans le camp de la délation que dans celle des faits. De mensonges qui n’avaient que ce but me salir. Je pensais que c’était tellement gros que cela ne se verrait pas. Et pourtant…

 

Et pourtant aujourd’hui, je défends des personnes qui, à un moment, ont douté et soutenu de manière certes inconsciente, mais… Je suis chrétien, j’ai… Pardonné, je ne sais pas, mais je suis passé à autre chose.

Politiquement je serais un adversaire de Julien Bayou. Mais humainement, il a ma sympathie. Les Robespierre d’aujourd’hui, qui hier pleuraient Robert Badinter mais seraient les premier-e-s à mettre en route la guillotine ou la kalachnikov.

Nous vivons une période assez laide…