jeudi 31 juillet 2008

Quelles victoires ?

Amusant la lecture du Figaro sur le web ce matin. Deux articles se télescopaient bizarrement...
Le secrétaire d'Etat à la consommation Luc Chatel se félicite que "de grandes batailles aient été gagnées". Et dessous, un titre expliquant que les français avaient boudé les soldes...

Allant plus loin dans l'interview de Chatel, on voit de quelles batailles il parle. Des batailles "idéologiques" ont été gagnées par la majorité parlementaire. Et le porte parole du gouvernement en est ravi. Youpi.
Bataille idéologique... Le dogme, toujours. Celui qui permet d'éviter de réfléchir et de rechercher l'efficacité, le bon sens... "Bataille idéologique"... Ainsi, tout n'est que idéologie. La raison est ailleurs, pas en politique en tous cas...
Que dirons nous dans 10 ans ? Aujourd'hui, à droite comme à gauche, la principale critique faite à Aubry et sa loi sur les 35 heures était son coté dogmatique et idéologique, sans concertation, sans réflexion. Demain, nous dirons la même chose sur les lois Bertrand voté la semaine dernière : idéologique et autoritaire.
1998 - 2008, rien n'a changé finalement, et l'histoire repasse les plats, les mêmes bêtises...

Luc Chatel est heureux, des batailles idéologiques ont été gagnées. Le chômage remonte, de plus en plus de français ne peuvent partir en vacances, et ceux qui y sont ne consomment plus. Les français n'ont pas le moral, mais Luc Chatel est heureux : des batailles idéologiques ont été remportées.
Tant pis pour celles, nombreuses, qui sont plutôt en train d'être perdue... En se demandant si elles ont commencé à être menée...

Soupir

Edit 19h : je cite Internecivus raptus, qui cite l'excellent Jean-François Revel sur son blog : "Idéologie: mélange indissociable d'observations de faits partiels, sélectionnés pour les besoins de la cause, et de jugements de valeur passionnels, manifestations de fanatisme et non de la connaissance."

mercredi 30 juillet 2008

La trinité française pour résoudre ses problèmes...

En France, lorsque apparaît un problème, trois solutions s’offrent à nos gouvernements. Créer une commission, écrire un texte de loi, engendrer une nouvelle taxe.
Cette accumulation de taxe, de commissions (qui servent à placer les gens « importants » qui n’ont ni mandat, ni grand-chose à aire en ce moment), de loi, alimente la mythologie française et les bonnes blagues sur notre pays de nos amis outre-frontières. Ubuesque souvent, efficace on cherche quand.

France Télévision ne doit plus avoir de pub ? C’est le Président qui l’a décidé… Donc on crée une commission, et une nouvelle taxe, une de plus.
Des chiens mordent les enfants ? On crée une nouvelle loi. Il en existait pléthore avant, qui auraient pu être applicables, mais non…

Hier, la sécurité sociale en déficit depuis que j’ai le souvenir d’avoir conscience du monde qui m’entoure, a trouvé la solution radicale, nouvelle, révolutionnaire, de « rupture », qui va la sauver. Création d’une nouvelle taxe sur les mutuelles de santée, en voilà une idée qu’elle est novatrice !
Je ne parlerai pas du burlesque (et de l’efficacité non prouvée) d’une telle mesure. Les observations estivales chez « Ca réagit » et « Echo politique » donnent la pleine mesure de mon ressenti devant cette gouvernance, bien loin de la rupture promise…Et expriment tout le mal que je pense de cette mesure, qui témoigne soit d'une mauvaise foi incroyablement méprisante de nos gouvernants, soit d'une naïveté confondante et coupable. Au choix.

J’aurais envie de parler de ce désir que j’ai de voir une politique « globale ». Réforme de l’Etat, réforme des modes de fonctionnement, de financement. Ne pas créer d’artificielles dépenses supplémentaires lorsque des économies sont faites. Et cesser de voir les problèmes caisses par caisses, sujets par sujets. Tout se tient.

Enfin, tant que notre salvatrice trinité « taxe – commission – loi » continue à bien se porter, soupirons ensemble…

PS : Pourquoi une girafe en image... ? Je ne sais pas, mais j'ai pensé à une girafe ce matin, je trouve cet animal joli et rigolo... Et puis voilà... J'aurais pu mettre des shadoks, j'ai préféré une girafe, mais je trouve la girafe plus intelligente que le shadok pourtant...
Ouais, cherchez pas le pourquoi de l'image...
PS bis : oui, je suis nul en titre, je sais... (soupir...)

lundi 28 juillet 2008

Révision constitutionnelle, "convictions profondes" et "intêret général"...

Le congrès de Versailles du 21 Juillet a montré, une nouvelle fois, combien notre classe politique était d’un bien triste niveau. Fonctionnant sous une logique de défense de ses propres intérêts (partisans, personnels), et non de défense de ses convictions, et/ou de l’intérêt général.
La question qui était posée était de savoir si le projet de réforme de la constitution allait ou pas dans le sens de l’intérêt général. Personnellement, je n’ai pas d’avis là-dessus, et ce pas sur ça que porte mon soupir du jour. Mais plutôt sur le reniements de chacune et chacun dans cet hémicycle, qui m’a une nouvelle fois démontré combien la politicaillerie était une plaie de notre société…

Prenons à droite par exemple. Des personnes comme le Dr Debré, de Charrette, Tron ou Mariton, voulaient voter non. C’était leur choix, respectable. Ils ont voté oui. Pourquoi pas ? Sauf que quand on leur demande pourquoi, s’ils ont trouvé des points positifs, finalement, à cette réforme, ils ne répondent pas oui…
Mais ils répondent qu'il ne voulaient surtout pas voter avec la gauche contre le président de la République. Parce que Ségolène Royal aurait une victoire s’ils avaient respecté leur « conviction profonde ». Et que finalement, mieux vaut une non victoire de Ségolène Royal que de respecter ses « convictions profondes ».
Etre élu dans l’intérêt de la nation, toujours…

A gauche aussi c’est remarquable. Le Parti Radical de Gauche voulait voter contre. Finalement, on rajoutr à la hussarde un alinéa comme quoi, à partir de 15, on peut faire un groupe parlementaire. Et bing, ça bascule pour finalement voter oui. Un groupe parlementaire, dans cette législature, voilà une autre chose suffisante pour s’asseoir sur ses principes. Comme quoi la constitution de la République ne vaut pas grand-chose…
Le Canard Enchaîné raconte aussi l’histoire de la députée d’outre mer PRG Chantal Berthelot. Qui finalement donnera son vote au oui pour s’être voir promise « un plan de développement pour la Guyane », en fait quelques kilomètres supplémentaires de bitume dixit l'aimable coin-coin du mercredi. Quand on dit que la constitution, et ses convictions, ça ne vaut finalement pas bien cher…

A gauche toujours. Voter non. Pourquoi, la réforme est mauvaise ? Non, « elle ne va pas assez loin ». Ah ? Donc il vaut mieux faire du surplace ? Même pas : « voter non, c’est infligé une défaite à Sarkozy ». Mais est ce la question ? Non, mais tant pis, l’important est la victoire de son camp. Ses convictions et l’intérêt général, là encore, on verra plus tard.
Je sais, c’est ça la politique…

Je ne sais pas si cette réforme constitutionnelle était ou non pertinente. Et après tout, je m'en moque un peu : je pense que ce n’était vraiment pas l’importance du moment, cette réforme. Mais ces petits exemples montrent une nouvelle fois combien la « conviction personnelle » et « l’intérêt général » sont des notions trop souvent absentes de ces débats politiques. Ajoutons à cela l’absence de deux frères siamois « raison » et « bon sens », et ne nous étonnons pas que le moral des ménages ait encore reculé de 4 points.

Enfin, la réforme constitutionnelle est passée. Sarkozy est heureux, Lang crucifié. Tout va bien…

samedi 26 juillet 2008

A défaut des Saintes Maries de la Mer...

Aujourd'hui, ce sera repos devant la piscine. Un peu de jardinage, du foot à la télé, et c'est tout...
En plus Falconette est partie chez ses parents... Je me reposerai, seul, tout seul. Mais pas triste, non fatigué juste...
On reparlera politique demain...

jeudi 24 juillet 2008

Soupir du cadre qui vieillit, sans plus beaucoup d'illusions...

A droite, une photo de ma chambre d'hotel lorsque j'allais à la Centrale du Blayais. La Citadelle de Blayes est un magnifique hôtel qui accueillait le sous-traitant ("prestataire" comme on est appelé...) que j'étais. Ceux qui sont vilipendés par le pas forcément toujours très pertinent Borloo...

Nous sommes bien d'accord... La vue sur la piscine et sur l'estuaire de cette belle Gironde chère à Alayia évoquent les vacances... Elles me manquent, ces vacances... Et je passe plus de temps, en ce moment, sur les sites de voyage qui sur mes dossiers en cours...
Mais cette photo m'évoquent aussi le cadre jeune que j'étais, qui a fini 2005 en lambeau, et qui a du se résoudre à demander le soutien à un syndicat.
Je suis conscient d'être un privilégié aujourd'hui. Mais le cadre, jeune et déjà désabusé, que j'étais, aurait adoré écrire la lettre de la CGC suite au projet de loi sur le temps de travail...

Lettre que je copie - colle, je la trouve très belle...

Monsieur le Président,
« Je vous fais une lettre que vous lirez peut-être, si vous avez le temps… »

J’apprécie au plus haut point la fidélité à vos engagements de candidat Président. Ainsi donc je devrai travailler 235 jours au lieu de 218 auparavant selon la loi qui vient d’être adoptée. Fort heureusement, je garde le bénéfice de mes week-ends et de mes jours de congés. L’affaire ne me coûte que mes jours fériés chômés payés et mes jours de RTT, qui constituaient le maigre retour des 60 à 70 heures par semaine que j’effectue pour conserver mon job.

Certes, je ne suis pas encore aussi omniprésent dans mon entreprise que vous l’êtes vous-même au service de notre pays. Votre engagement permanent sur l’événementiel aux quatre coins du monde est stupéfiant. J’apprécie personnellement, Français moyen il est vrai, le retour en famille et les heures que je consacre à mes enfants. Il m’arrive d’aller encore à la campagne où mes parents se sont retirés frileusement ; petites retraites obligent ! Mais nous espaçons ces visites à notre corps défendant : l’essence est devenue si chère ! le pouvoir d’achat si malheureusement stagnant… Grâce à vous, je vais travailler plus et gagner plus : 17 jours valorisés de 10%… Et pourquoi pas 25% ? Pourquoi donc cette discrimination, Monsieur le Président ? En quoi est-elle justifiée. Serais-je un paria, possesseur de je ne sais quelle situation privilégiée qui mérite le laminage par l’imposition et pour le reste à vivre la portion congrue ?
Monsieur le Président, il faut que je vous dise, combien je suis en désaccord avec ces nouvelles dispositions qui seront sans doute acceptées dans mon entreprise par le seul syndicat encore présent après la loi sur la représentativité. Je gage que le dialogue aura été en l’occurrence plus facile que par le passé. Sera-t-il aussi fructueux, aura-t-il meilleure consistance, dans l’avenir ?
Monsieur le Président, votre rythme des réformes me donne le tournis et il m’arrive de prioriser les thèmes alors qu’ils sont tous importants. Mais cette loi sur le temps de travail m’interpelle particulièrement et me semble totalement inutile, inique et plus frappée du sceau de la revanche que de l’analyse fondée.

Dans ces conditions, le senior que je serai dans quelque temps n’a qu’une hâte, c’est d’échapper à la pression et au stress des conditions de travail. Comment concilier cette envie avec une nécessité économique que je comprends bien par ailleurs, celle d’équilibrer nos régimes de retraite par répartition ?

Même si je n’en suis pas à reprendre un slogan bien connu « À bas les cadences infernales », « je vous écris cette lettre que vous lirez peut-être si vous avez le temps » pour exprimer à travers elle tout le malaise d’une population laborieuse qui souffre, fut-elle de l’encadrement.
CFE - CGC"

C'est vrai qu'à l'époque, l'hotel que j'avais à Dieppe me laissait une belle vue sur la plage... Là encore, cadre sympathique, mais encore ?

J'en parle souvent ici, je suis très sensible aux "conditions de travail", d'une manière générale. Aussi, je suis extrêmement gêné aux entournures lorsque je vois la manière dont est traitée la question du travail...

La mort des 35 heures, entend on ici ou là. En tant que jeune cadre, j'étais opposé aux 35 heures, parce que je les faisais en 3 jours... Et que mon salaire ne progressait pas. Et aujourd'hui, pour en finir avec celles ci, on me demanderait de les faire en 2,5 jours ?

Je ne suis pas un homme de gauche. Mais je me sens incroyablement mal à l'aise à droite en entendant les explications de Jean-Frédéric Poisson, le député UMP auteur de cette loi. Avec un sentiment très fort : cet homme a t'il un jour travaillé en entreprise ? Peut être, je ne le connais pas, mais sans doute pas dans celle que je connais.
"Négociation", peut il y avoir négociations sereines quand Bosch menace de licenciement et délocalisation ? Peut il y avoir négociation quand tout est déjà verrouillé et décidé ? Au final, peut il y avoir négociations quand les intérêts de chacun sont autant divergeant ?

Je suis archaique, peut être. Idéaliste aussi (gauchiste ? non quand même... si ? merde alors...). Mais pour moi, la voie exprimé, en son temps, par le Général de Gaulle, celle de la "participation", me semble vraiment pertinente. Car il n'est pas possible, plus possible, que le cadre, mais aussi le technicien, l'ouvrier, se sente pressé comme un citron et ne voit aucune récompense de son effort. Quand dans le même temps son Directeur Général se vante d'avoir offert une Audi TT à sa femme pour Noël.
C'est totalement populiste ce que je dis ? Sans doute. Mais ne pas respecter ce salarié qui travaille et qui produit, c'est tout sauf libéral. Etant un libéral, je suis énervé d'entendre des Serge Dassault ou autres tenir des propos qui ne sont pas libéral. Mais plus néo-soviétiques. Un soviétisme où le pouvoir et les richesses ne seraient plus tenus par une poignée de hauts dignitaires communistes, mais par les copains de Dassault.

De mon hôtel à Nogent Sur Seine, j'avais une belle vue sur la place du village aussi... Mais j'en avais gros sur le coeur quand je me connectais sur mon ordinateur portable. J'allais sur des blogs qui me sont aujourd'hui interdits, mais surtout sur ma messagerie professionnelle. La personnelle, remarquez, m'offrait parfois de bons moments. Sauf quand... Enfin, bon...

Il m'est difficile, en ce moment, de me satisfaire de la situation globale. Ce matin, j'écoutais le maire d'une petite ville de l'est, un chiraquien, soupirant devant la fermeture de sa base militaire, 6 mois après avoir perdu son tribunal d'instance. Avec ce sentiment que des pans entiers du territoire se verront désertifier par la main d'une politique dont je me demande où se trouve l'impact positive dans la vie individuelle et collective de chacun.

Des salariés qui voient leur pouvoir d'achat se réduire drastiquement et qui ont le moral dans les chaussettes, des cadres démotivés, un classe politique, droite comme gauche, décrédibilisés et qui semblent être à 1000 lieux des préoccupations, peut être basiques, de chacun...

En tant que cadre, mais surtout en tant que citoyen, je suis inquiet. En tant qu'homme de droite, je suis inquiet de voir que le dogmatisme et le sectarisme (le même qui a fait les beaux jours d'Aubry, Guigou et Jospin) sont maintenant les leviers de la politique actuelle.

Je suis inquiet tout simplement... Heureusement que la France est jolie... Mon ancien boulot m'aura ammené dans de beaux endroits... Et cela aura fait de jolies photos pour un triste billet...

mardi 22 juillet 2008

Nuit, Lyon, hiver, Angela Aki... Soupirs hors saison


Envie d'un verre de whisky et d'une cheminée qui brule ce soir. Envie d'être en hiver. Envie aussi, peut être, d'être à Lyon. Ou dans une ville comme Saint Quentin, en Picardie, où à l'intérieur du centre ville, la chaleur des gens et de l'ambiance réchauffe de la froidure saisonnière...
Avec Angela Aki qui chante, parce que j'adore sa voix et sa musique... Le titre de sa chanson m'est également évocateur : "we are all alone". Une nouvelle fois paraphraser mon prof de technologie industrielle en MathSpé : "on né seul, on meurt seul, il faut apprendre à vivre seul (et à faire tout seul son devoir surveillé)".
La phrase, je me souviens, avait outré nombres de mes proches. CyberMamie notamment, qui avait relevé beaucoup de bêtises dans cette phrase, dont je trouve l'ironie savoureuse. Mais quelque part, même si je trouverais affreux de devoir, au final vivre seul, je me dis qu'on l'est de toutes manières plus ou moins. Et certains combats ne peuvent être menés en étant accompagné.
Ne serait ce que parce que l'autre, ou les autres, ne souhaitent pas nous accompagner pour le mener. Ne serait parce que ce combat ne peut être gagné que seul...

Enfin, était ce l'objet de mon billet ? Non, une simple divagation de l'esprit.

Pourquoi cette envie d'hiver et de chaleur intérieure ce soir ? Aucune idée. Ballade sur mon disque dur. Je cherchais des photos estivales. Et je n'ai eu réponses à mes soupirs qu'avec des images froides et hivernales, d'une fraiche pluie qui tombait pendant la fête des lumières... Alors qu'un anniversaire surprise se préparait, et que mon rôle était, entre autre, de gagner du temps... Un maximum... Avant d'être malade le lendemain, mais c'est une autre histoire...
Qui ajoute à mes soupirs. Billet inutile d'un 22 juillet froid qui appellerait plus une cheminé qu'une piscine...

Mais qui appelle en tous cas à un réel besoin de vacances et de prendre, réellement, le large...

lundi 21 juillet 2008

De la Côte d'Ivoire au Point en passant par Borloo... Un début de semaine comme les autres

Tous les lundis sont difficiles, évidemment… Celui là me l’est particulièrement. Il ne s’agit pas de commencer la semaine en soupirant de trop, mais quand même… Soupir…
Bon, ça n’empêche pas de blogguer, évidemment. Blogguer en Juillet, quand il fait beau dehors, envie de soupirer encore, mais le fait d’avoir encore les vacances loin de mon regard atténue mon pfff… Vacances, très envie. Mais pas de suite. Alors lisons les informations en ligne, pour savoir vraiment pourquoi je soupire.

Une histoire qui a attiré mon attention ce weekend, c’est l’info du Nouvel Obs comme quoi Sarkozy aurait demandé la tête de Franz Olivier Giesbert, patron du Point.
Plusieurs lectures. Plusieurs sentiments. Le premier, de suite, c’est que ça commence vraiment à beaucoup se voir, et que ça serait bien que des proches du Président lui dise, amicalement mais fermement, que la France n’est pas une République bannière… Et lui rappeler que la « rupture » qu’il avait promise durant la campagne, ce serait bien de la mettre en application. Et de soupirer, longuement…

Soupirer aussi devant le traitement de certains sur le net. Quand PPDA ou FOG seraient victimes d’une action élyséenne, j’ai l’impression que cela n’émeut que peu. Beaucoup moins, en tous cas, que lorsque des journalistes plutôt « tendance gauche » se trouvent dans le collimateur du vilain pouvoir de droite. J’ai, par exemple, été stupéfait de lire ici et là des appels à soutenir Audrey Pulvar, auteur d’une excellente interview de Sarkozy, en étant tenace et pugnace, contre une « éventuelle mise à pied ».
Pulvar serait elle plus soutenable que PPDA ou FOG ? Il me semble que tous les journalistes méritent d’être soutenus, ainsi que leur indépendance (et objectivité). Tous. Quelque soit leur engagement citoyen...

J’aurais pu aussi m’énerver devant l’intervention (abjecte) de Jean Louis Borloo, qui considère que les problèmes ayant eu lieu dans deux sites nucléaires sont la faute des « sous-traitants ». Je trouve cette intervention scandaleuse, méprisante, et témoignant d’une totale méconnaissance de la part du Ministre du sujet, et du domaine.
Je n’en dirai pas plus, parce qu’il y aurait énormément à dire. Mais scandalisé j’ai été. Et triste, surtout, de voir que l’incompétence au plus haut niveau de l’Etat fait dire de pareilles âneries (sur des « impressions » objectivement fausses).

Je préfère donc saluer la Côte d’Ivoire, qui va réduire son train de vie pour permettre un coup de l’essence plus abordable pour le peuple. Une rupture celle là, une vraie rupture. Que j’ai envie de saluer. Salut sans illusion, évidemment. Mais sincère.
Quand, en France, on réunit un fastueux et onéreux congrès, dans le majestueux Versaille, pour un vote sur les institutions qui n’est vraiment, mais alors vraiment pas, le sujet premier de préoccupation des français, grosse envie de soupirer.
Suivre l’exemple ivoirien, réduire le train de vie de l’Etat, est ce démago ? Ou n’est ce pas la vraie et efficace rigueur ?

Trois sujets qui n’ont rien à voir, sans doute… Un début de semaine… Vivement la fin de celle-ci…

vendredi 18 juillet 2008

Mes 4 plus beaux paysages...

Luc Mandret m'a taggué. C'est souvent, c'est toujours un plaisir, surtout quand le sujet m'est aussi cher.
Quels sont mes quatre plus beaux endroits ? Jolie question...

A laquelle je ne répondrai pas, du moins à coté. Car il y a des endroits que je trouve magnifique, dans lesquels j'ai en plus de souvenirs très forts. Et y en a bien plus de quatre. Parce que la France est belle. Parce que ce que le peu que j'ai vu du monde me serre le coeur.
Et parce que certains souvenirs, à Genève, Barcelone, Londres, le désert tunisien ou la Turquie, pour ne parler que d'eux, ça irait au delà d'une simple réponse à une chaine.

Et peut être que je n'ai pas forcément envie de saouler tout le web avec mes soupirs qui n'intéressent au final que moi.

Je vais donc simplement faire les 4 coins qui comptent le plus pour moi. Tout simplement. Comme je trouve en plus que ceux sont des magnifiques coins...

Montfaucon - Roquemaure, dans le Gard.
Parce que c'est là que je suis né. Parce que c'est là que j'ai grandi. Là où j'ai été à l'école primaire (Montfaucon), au collège (Roquemaure). Même si ce n'est pas là qu'habitent les meilleurs de mes amis, et même si ce n'est pas là que mes souvenirs sont les plus prégnants, j'aime ces villages.
J'ai la chance de les servir en tant que modeste élu local. De servir l'endroit qui a vu naitre et grandir mes parents, mes grands parents, ma famille, mes amis d'enfance. C'est la plus belle récompense politique que je puisse avoir.

Et forcément, pour moi, ceux sont les plus beaux endroits au monde.

En PS, concernant un de ces villages, vous trouverez le pourquoi de mon pseudo et du nom de mon blog avec un minimum de réflexion... (^___^)

Lyon
C'est ici où l'enfant provincial et campagnard que j'étais, pleins de rêves, a commencé à devenir un adulte. Un 12 Juillet à Marseille finira de tuer l'enfant qui demeurait, mais au sortir de Lyon, mais il avait déjà bien vieilli au sortir de Fourvière.
Je pense qu'on a tous un moment clef dans notre vie, un passage. Les 20 ans sont une jolie porte : j'aurais eu la chance de passer ma période 18 - 22 ans à Lyon, avec des gens formidables, dont la plupart son mes meilleurs amis.
Lyon, j'ai tendance à penser que chaque petite rue, du centre ville ou des quartiers aux alentours, m'évoquent quelque chose : une sensation, un souvenir. J'aime à revenir marcher, me perdre, dans Lyon. Trop peu souvent, malheureusement. La dernière fois avant l'anniversaire de mon amie, pour les lumières. Et la fois d'avant, à une époque où faire visiter une future étudiante lyonnaise qui finira par détester une ville que j'aime au plus profond de mon cœur ? Peut être, je n'y marche pas assez souvent dans Lyon...

J'aime Lyon. J'aime ce qu'elle devient. J'aime ce qu'elle représente pour moi. Fidèle à Nîmes et au Gard évidemment, mais à jamais amoureux de Lyon.

Marseille
La chance d'avoir commencé ma carrière professionnelle à Marseille...
Si j'aime Lyon, je suis passionnément amoureux de l'Olympique de Marseille. Et le gardois que je suis avait l'antenne rivée sur le Mont Ventoux, et sur FR3 Marseille, dont je suivais les actualités en mangeant le repas du soir, télé sur le frigo.
Marseille, c'est un des mes plus chères amies. Marseille, c'est, là encore, pleins de souvenirs. Pas que des bons. Pas que des bons...
Mais Marseille, c'est plus que Lyon peut être, la ville dans laquelle j'ai aimé vivre. Moins le coeur qui bat à son évocation, mais une ville dans laquelle je me suis, tout simplement, senti chez moi. Avec des gens qui parlent comme moi. Beaucoup plus qu'à Nîmes ou Avignon en tous cas.

Orcières - Merlette & Les Alpes
Quand j'étais enfant, partir en vacances ici avec mes parents était synonyme de cauchemar... Aujourd'hui, c'est vraiment le coin que j'aime à partager avec qui-elle-sait.

Rien de plus à dire. C'est un coin avec lequel je serai à jamais lié. Les Alpes, du Sud plutôt (je laisse le Nord à d'autres).


Et comme je n'aime pas suivre les tags comme il faut, je rajoute trois coins qui me sont chers, encore.

Vallée de la Cèze et le Pont du Gard
Deux images du Gard. Fortes pour moi.


Saint Hilaire Cusson la Valmitte
Parce que c'est une famille qui m'a accepté au final (et c'était pas gagné). Parce que c'est un peu beaucoup chez moi maintenant. Parce que j'ai pleins de souvenirs, liés à Lyon.
Et tout simplement parce que j'aime, celle qui m'a fait aimé ce village, et ce village pleins de chaleur et de quiétude.

Le Ventoux.
Parce que...

****
La tradition veut qu'on passe le mistigri à d'autres... Je sais que Galac n'aime pas, donc... Mais si Skat, Alayia, Chibi, Brigetoun, Romy, Céleste et Romain veulent jouer à cette petite ballade personnelle...
J'en aurais rajouté d'autres, mais quand des blogs sont privés et interdits, pas très palpitant... Néanmoins, si chacun des gens que j'aime bien et qui ne me détestent pas trop veulent jouer à cette ballade, que cette chaine soit globale et offerte à tous.

Elle est jolie cette chaine...

jeudi 17 juillet 2008

11eme Tour du renouveau ?

Ricardo Ricco contrôlé positif à l'EPO nouvelle génération. Son équipe, Saunier Duval, quitte le Tour de France.

J'avais écris l'an passé un billet qui m'eut fait passer aux Grandes Gueules d'RMC Info. Après le contrôle positif de Rasmussen et Vinokourov, j'avais souris sur le "10eme Tour du Renouveau".

Aujourd'hui, ne parlons pas du 11eme, pas la peine. Recyclons un billet que j'utiliserai une nouvelle fois l'année prochaine. Je change juste la photo et remplace Vinokourov par Ricco...

Soupir (j'avais oublié le soupir)

25 Juillet 2007 (ou 17 Juillet 2008, presque pareil, changeons simplement les noms...)
J’ai l’impression, quand j’entends les commentaires sur Rasmussen en train grimper des pentes plus rapidement qu’un scooter, de me retrouver trois ans en arrière. Suspicion même sur son dauphin Cantador.
J’ai l’impression de revenir un an en arrière quand je vois Vinokourov (que j’aime beaucoup) mort en première semaine et dans les Alpes, ressuscité en contre la montre et dans les Pyrénées, tomber finalement pour dopage. Landis a mis autant de panache l’année dernière, pour le résultat que l’on sait.

Je suis comme mon amie que j’adore Galac, j’aime le Tour de France. J’aime le cyclisme, j’aime le vélo. Mais plus que le dopage, ce qui m’énerve, ce qui me gonfle, c’est cette hypocrisie incroyable, qui dure depuis Festina 1998’, qui dure depuis toujours.
Le Directeur du Tour de France, Christian Prudhomme, avait dit que « le départ de ce Tour à Londres était une formidable occasion de reconquête ». Mais depuis combien d’année entendons-nous parler du « Tour du Renouveau » ? C’est un marronnier, c’est tous les ans le Tour du Renouveau. Et l’année prochaine, ce sera comme dans deux ans encore « le Tour du Renouveau ». Je n’accuse pas Prudhomme, mais ça va… Arrêtons de jouer à la vierge devant un homme tout nu et de feindre l’étonnement. « Dopé ? Oh, c’est pas possible, on croyait que… ». Non, nous sommes adultes, épargnons l’hypocrisie.

Pour autant, je n’ai pas envie de jeter l’opprobre sur les coureurs. Les cyclistes du Tour sont de grands sportifs, dopés ou pas. Je fais du vélo, un peu. Mais même dopé, je ne me taperais jamais le Ventoux (pour l’instant...), ni des cols hors catégorie. Ceux sont des athlètes.
Après, j’avoue ne pas être plus choqué que ça par « le dopage », au risque de paraître cynique. La rumeur qualifie la mort d’Anquetil de pas si naturelle que ça, cela montre que ça date. Et quand je vois les cadres d’entreprise, les étudiants de grandes écoles (témoin de ces deux cas je fus) aidés médicalement, je ne suis pas forcément surpris que les athlètes le soient aussi. « Aide médicale », terme très soft, politiquement correct, langue de Pinnochio, pour parler du dopage…

Enfin, concernant l’exemple pour les jeunes, j’ai en souvenir une connaissance morte, à 18 ans, d’une crise cardiaque sur un terrain de foot. Il y a des doutes de dopage provoqué, obligatoire, dans les sélections ou centres de formation de jeune. Foot, vélo, tennis, de partout. « Tu veux percer et devenir pro ? Prend donc des vitamines… ». Là, ça me choque, un gosse de 14 ans n’est pas un adulte de 31 ans. Dans le deuxième cas, ils mettent leurs santés en danger, c’est leur problème, pas le mien. Mais des gosses, non.

En conclusion, ce qui m’ennuie, c’est d’être aujourd’hui pessimiste. De savoir que demain, ça sera comme aujourd’hui. Que l’an prochain, on aura les mêmes têtes d‘abrutis surpris de voir d’autres cas de dopage. D’autres suspicions. Et du doute, encore. Ca sera pourtant encore le Tour du Renouveau.
Mais comme tous les ans, parce que j’aime, je regarderai. Parce que j’aime ce sport, et j’aime les images du Tour de France, dopé ou pas.
*
Edit 26/07/2007 : Ca me paraissait difficile de ne pas réagir à cette nouvelle matinée de faits divers. Ainsi, Rasmussen n'est plus, expulsé du terrain par sa propre équipe. Au nom de la vérité, une vérité qui se marre bien... Le jour même où une équipe française, Cofidis, fer de lance de la lutte anti-dopage, se voit frapper par ce "fléau". Un obscur courreur de la formation française coupable lui aussi d'avoir grossi ses muscles avec une seringue. Et pendant ce temps, le sprinteur qui pose pied par terre dés la première montée, Alessandro Pettachi, soupçonné de dopage et exclus, par "principe de précaution" (présomption d'innocence, vous vous souvenez ?), se voit blanchi.
Et tout va bien pour ce 9eme "Tour du Renouveau".
J'ai eu l'occasion d'exprimer mon opinion sur ça ce matin aux grandes gueules d'RMC. (Me suis trouvé moins mauvais que la dernière fois...) Sur mon sentiment qu'aprés le 9eme Tour du Renouveau, on aurait le 10eme, le 11eme, etc... Et que franchement, entre les bavasses de plus haut sur un "tour propre", et ce que pense la foule massée au bord des routes, qui n'est pas plus dupe que moins passionnée par ce sport, il y a des océans. Et que rester tête froide, arêtter de promettre un tour "tout blanc", c'est bien aussi.

Enfin, Tour que j'ai trouvé, cette année, de mauvaise qualité. Sans Ventoux, avec une suspission permanente. Suspission du leader, ça fait 10 ans qu'on l'a. Plus même, que n'ais je entendu sur Indurain et ses cuisses un peu bien trops grosses pour être honnête... Et je me dis qu'il faudra un paquet de "tour du renouveau" pour que cesse la suspission sur le leader et ses dauphins. Pendant ce temps, personne ne se pose de questions sur l'hyper domination sur le tennis du couple Nadal (quel bras !) Federer. Les records ne cessent de tomber en athlétisme. Et c'est tant mieux, si on pense que tout le monde est dopé, et que ça rend tout le monde malade, autant ne plus lire l'Equipe, et autant rester au lit.
Ou faire comme mon ami Farid Taha, qui propose un autre Tour de France... (Eric, j'ai essayé de suivre tes consseils pour les liens, j'ai bon là ^__^ ?). Un Tour de France propre, et avec des étapes qui personnellement me plaisent bien. Etapes du Ventoux entre Lirac et Gigondas, contre la montre entre Graves et Blayes, ou une étapes bourguignones entre Moulin à Vent et Chablis. Finalement, parler vin, je devrais refaire et vite réouvrir ma cave.

C'est bien le vin, et ça fait montre également la France sous un merveilleux jour. Sans une phrase assassine de l'Equipe en plus...

mardi 15 juillet 2008

Sarkozy's chain

Toujours sympathique de se faire tagguer (sincèrement). Fusse t'il sur une question aussi délicate que de définir 4 qualités à Nicolas Sarkozy... Mon collègue de blog Romain Blachier, élu local de la bonne et belle ville de Lyon, m'a cordialement transmis le mistigri...

Allons y pour essayer de trouver 4 qualités à Nicolas Sarkozy. Nonobstant le fait que je lui en veux beaucoup, ne serait ce que pour les reniements des valeurs qu'il a défendu durant sa campagne. Sans compter la rupture avec une tradition gaullienne, et des méthodes politiques que je trouve réellement contestable...
Enfin bon, trouvons y des qualités. Je lui en avais trouvé lors de mon portrait en avril 2007, dans le cadre de mes 12 maisons de l'Elysée...

* Nicolas Sarkozy n'a pas honte d'être de droite. Je trouve que c'est une qualité, qui devient là aussi un défaut dés lors que celui ci s'auto-caricature.
Il y a plusieurs "droites". Ceux qui la trouvent illégitime à gouverner mettent en avant les caricatures telles "droite dure", "droite du patronat", "droite de l'argent". C'est, malheureusement pour moi, ce dans quoi est tombé Sarkozy à force de totale décomplexion...
Pour autant, dois je m'excuser de penser que les frontières représentent quelques choses, que le travail et le mérite ont de l'importance, que la culture du résultat n'est pas honteuse, et que l'ordre et le respect de certaines règles de vie en société et de certaines valeurs n'est pas une preuve de régression sociale ?

* Nicolas Sarkozy est une réelle rock-star de la politique. J'emploie à dessein cette expression employée par une ancienne amie sur son blog privé. C'est une qualité d'être un bateleur, un tribun, un débatteur et orateur talentueux. Ca devient un défaut quand le fond n'arrive plus à la hauteur d'une forme qui, là encore, s'auto-caricature.
Avoir les qualités de ses défauts, ou des qualités qui deviennent des défauts, ça semble être pour l'instant une constante de ce billet...

* Nicolas Sarkozy (mais aussi Bayrou et Royal) a contribué à un salvateur printemps démocratique, en 2007. Après les tristes absentions passés, aprés le 21 Avril 2002, nous avons eu une campagne certes dures, mais avec implication de beaucoup de personnes qui ont découvert la politique à ce moment là. Les adhérents à 20 euros du PS, les jeunes UMP, etc... Nous avons eu un taux de participation record, qui faisait suite à une campagne qui n'était pas sans rappeler le référendum européen.
Les français aiment la politique : c'est pas désagréable de le rappeler.
Problème là encore : cet espoir (à droite et à gauche), qui était représenté par Royal, Bayrou, Sarkozy, a été trahis par ces mêmes personnes... Dommage...

* Nicolas Sarkozy a permis à beaucoup d'avancer à visage découvert. Par son coté provocateur et attisateur de passion, il a fait tomber beaucoup de masques.
A droite d'abord. Certains ont ce rêve, que je ne partage pas, d'une société où le pouvoir serait concentré en peu de mains. Des mains de riches et de puissants. Et que les plus faibles n'avaient finalement qu'à mourir dans le caniveau... La droite décomplexée. Celle qui veut mettre tous les étrangers dehors, ou alors les faire travailler pour des poignées de riz et des salaires misérables. Celle représenté par Serge Dassault par exemple. Pour le gaulliste que je suis, c'est une tristesse. Mais c'est aussi quelque chose de positif : on voit dans quel camp sont certains, et quelles sont leurs vraies valeurs : le débat en est clarifié.
A gauche également. La gauche humaniste et pleine de bons sentiments possède en ses rangs des personnes d'un sectarisme et d'une intolérance rare. Et la politique est en fait un lieu, pour elles, de déverser leur haine. Le Pen a la haine de l'autre, ces personnes là ont la haine des personnes de droite qui ne pensent pas comme eux, et qui n'ont par conséquent pas le droit d'exister. La haine que suscite Sarkozy, et que l'on a pu lire ici et là sur le net par exemple, m'effraie. Mais elle me rassure d'un coté, car là encore les visages tombent. A gauche aussi, certains donneurs de leçons de morale et de tolérance font preuve d'un sectarisme d'une rare violence : ça relativise certaines postures...

Pas facile cet exercice... La tradition veut néanmoins, et quand bien même on ne soit pas satisfait du travail que l'on a produit, que l'on transmette le relais à d'autre.
Ca me serait simple de transmettre la martingale à des personnes n'appréciant pas du tout Nicolas Sarkozy. Brigetoun, le magicien d'Ox, Rimbus, Romy, Zgur ou Cécile pour ne parler que d'eux, me haïrait si je leur passais le relais... Pourtant, même Luc a fait l'exercice, non sans talent...

Finalement, je vais laisser le soin à qui veut de faire cet exercice. Je ne transmet rien à personne, sinon à tout le monde. Et merci Romain de m'avoir invité à ce petit jeu : je te revaudrai ça :)

dimanche 13 juillet 2008

Ne jamais oublier son appareil photo quand on part courrir...

Surtout quand il a plu pendant toute une nuit. Les paysages sont pleins de couleur, les fleurs viennent picorer un peu de soleil... Et si en plus on pouvait retranscrire l'odeur de la nature sur un blog, le panorama serait parfait...
Mais voilà, ce matin je n'avais pas d'appareil photo.

Je me contenterai donc de citer Emmanuel Petit, tel que retranscrit dans l'Equipe du jour...
"Domenech a la chance d'avoir des incompétents qui le dirigent" a t'il annoncé. Je pense exactement la même chose... Mais je ne suis pas champion du Monde de foot.
Et c'est sur la suite que je le suis totalement. A propos de ce conseil fédéral qui a confirmé Raymond Domenech à la tête de l'Equipe de France : "simulacre, de foutage de gueule. Il n'y a pas un seul mec de terrain au conseil fédéral. Certains devraient avoir honte en se regardant dans la glace"

On peut apprécier Raymond Domenech. Ce n'est pas mon cas, mais soit. Chacun est libre d'apprécier qui il veut, encore heureux. Mais cette assemblée qui l'a confirmé, ce "football français" qui a donné une prime à l'incompétence et qui a finalement légitimé une faute professionnelle, j'ai beaucoup de mal.

Enfin bon, j'aurais mieux fait de prendre un appareil photo ce matin... Conclusion tarasbicotée d'un billet d'avant repas républicain ce soir : j'en reparlerai...

samedi 12 juillet 2008

12 Juillet

C'est ça. Beaucoup.


C'est ça, aussi.


Pour moi, un des meilleurs passages de SaintSeiya...
Quoi qu'il en soit, le 12 Juillet est un grand jour. Pour une nation, pour une seule personne. Souvenirs, pleins. Des gens qu'on aime. Et une histoire qui s'écrit.

L'histoire s'écrit toujours dans la joie ou dans la douleur, rarement dans le mou de l'indifférence.

vendredi 11 juillet 2008

A propos de la réforme du temps de travail : position de la CGC

les députés ont adopté un amendement qui porte de 218 à 235 jours le seuil maximal de jours de travail par an pour les cadres, soit cinq semaines de congés payés, mais sans les RTT. Beaucoup en ont parlé ici et là. Rien à dire de plus.

Simple copier-coller. Une fois n'est pas coutume, un tract que j'ai reçu de la CFE-CGC (syndicat auquel je paie tous les ans une cotisation de l'ordre de 150 euros, à epsilon près) :
"Salariés au forfait jours - Retour au siècle dernier

En proposant de fixer le plafond des forfaits jours à 235 jours, le gouvernement renvoie les salariés concernés au siècle dernier.
Cette limite correspond, en fait, à une année pleine (365 jours) de laquelle on retire les jours de congés (25), les samedis (52), les dimanches (52) et le 1er mai !
Que deviennent dès lors les congés d’ancienneté et les autres jours fériés ? Ces salariés pouvant travailler jusqu’à 13 heures par jour, seront-il sollicités de 8 heures à 21 heures les 24 et 31 décembre ?
L’augmentation relative de leur pouvoir d’achat – les jours travaillés au-delà de 218 jours ne seront majorés que de 10 % - suffira-t-elle à payer leurs médicaments anti-stress pas ou peu remboursés par la Sécurité sociale ou à supporter les frais de leur avocat chargé de leur
divorce ?
Pour la CFE-CGC, tout cela a assez duré ! Il est tant que le gouvernement se ressaisisse : trop, c’est trop !"
C'était la partie propagande. Venons en maintenant au modeste sentiment du Faucon...

Dans les archives de mes billets de 2004 à 2006, on peut lire des moments où le cadre moins jeune que j'étais supportait mal la situation professionnelle dans laquelle j'étais. Des RTT ? Oui, mais avec une réelle difficulté pour les prendre (sans compter une incitation plus ou moins forte comme quoi il était mieux vu de ne pas le prendre, ces jours de RTT).
Des jours de travail le samedi et le dimanche, des déplacements professionnels à voiture qui se faisaient la nuit pour ne pas empiéter sur le temps de travail. Payé 7 heures par jour, évidemment, mais un temps de travail qui le dépassait allègrement.

Résultat ? Mon pouvoir d'achat n'avait pas progressé d'un iota. Celui de ma direction, si. me demandant encore plus d'effort. Et préférant valoriser les maléables, les "amis", le "clan", comme dirait l'autre. Mon psychologue préféré se régalait à écouter la complainte du Faucon devant une situation qu'il ne maitrisait plus, et voyant sa santé se détériorer.

Finalement, j'en suis parti. Je pensais changer de métier. D'activité. Mais non. Je vais beaucoup mieux (merci), même si des fois c'est un peu difficile. Mais rien n'est simple. Et je suis conscient d'être un sacré privilégié. Un cadre heureux ? Je n'irai pas jusque là, mais j'ai des conditions de travail qui me permettent de relativiser certaines choses.

Et je pense à ceux qui se verront imposer de nouvelles conditions de travail encore plus rude. L'an passé, à cette même époque, les suicides en entreprise se multipliaient. J'attends la suite, avec crainte.

Demain, c'est le 12 Juillet. Le temps passe à une vitesse... Mais c'est un autre sujet.

mercredi 9 juillet 2008

Indécence politique : match nul...

Ségolène Royal lie ses attaques contre le « clan Sarkozy » et son cambriolage… L’article du Monde, qui reprend l’interview de Royal hier soir France 2, me met dans un état que je n’arrive pas à décrire. Est-ce du dépit profond ? De la tristesse sincère devant la bassesse générale de notre élite politique (arrivée au deuxième tour des présidentielles) ? Envie de sourire ? Colère ? Un peu de tout ça à la fois, sans doute.

Je n’aime pas Ségolène Royal. Donc facile pour moi de taper sur elle. Mais là, les bornes du ridicule et de la honteuse indécence sont en train d’être explosées… La posture « Jeanne d’Arc » du pauvre me pose problème quand la parole de celle qui fut au deuxième tour de la présidentielle est à ce point risible.
S’il fallait que tous ceux qui critiquent Sarkozy, souvent en des termes plus efficaces et pertinents que le coté « éléphant dans un magasin de porcelaine » de Royal, devaient se voir cambrioler, il y aurait un paquet de plaintes, provenant d'électeurs de droite comme de gauche. Ne parlons pas du net, des bloggueurs et commentateurs, là encore de droite comme de gauche, qui paraissent apporter une contradiction plus efficace que la présidente du Poitou-Charentes. Combien de cambriolés ?

Ce n’est pas la première fois que Ségolène Royal fait preuve d’une indécence qui me gène de la part d’une personne qui prétend à la présidence de la République (et à la direction du premier parti de gauche). Quand, le 5 Mai 2007, sur RTL, elle en appelle presque aux émeutes en cas de victoire du candidat de droite deux jours plus tard. Je trouve ça scandaleux. Et très grave.

Et je trouve, une fois de plus, que nous avons eu un piètre deuxième tour. La vidéo d’un Sarkozy arrogant sur France 3 m’évoque facile une Ségolène Royal autoritaire et sectaire au conseil régional de Poitou Charente. Un match nul bien nul…

Parce que le camp élyséen arrivera toujours à la rescousse. Royal indécente, que dire de Matignon (ou l’Elysée…) qui voit son budget « propagande » augmenter de 292 % (Canard Enchainé) ? Parce que la publicité permettra au français moyen de travailler dans de meilleures conditions, de payer son essence et sa salade du midi moins chères ?
Le Figaro explique, en sous titre (vite la défense) qu’il s’agit pour Matignon de « centraliser les moyens ». Bien sur… Et quand les vœux du président Sarkozy augmentent de 170%, c’est quoi ? De la « centralisation » de je ne sais pas quoi ? C’est ça, la rupture qui fera qu’on réduira la dette et qu’on affectera vraiment les ressources de l’état aux missions qui permettront au citoyen de base d’être un peu moins anxieux et malheureux ?
En plus, augmenter la publicité de l’Elysée et Matignon quand on supprime celle de France Télévision, c’est d’un cynisme…

Qu’on nous prenne pour des buses, oui. Même avec le sourire et le beau temps, ça passe toujours aussi mal…

Finissons par Sarkozy qui n’arrive peut être pas à pied par la Chine (désolé), mais qui sera présent à la cérémonie d’ouverture des JO. Rupture encore, toujours. Indécence ? Je ne sais même pas… Je préfère citer juste un paragraphe piqué hier chez Jean-Michel Apathie (que je lis, désolé, j’irai me flageller dans les eaux autour du Tricastin). Parce qu’il a du talent, et que sur ce coup là, il dit bien mieux que moi ce que je ressens :
« Jamais les Jeux olympiques n’auraient dû être confiés à une dictature. Jamais Bachar Al Assad n’aurait dû participer aux festivités du 14 juillet. Que cela se produise dit bien l’état de confusion dans laquelle se trouve, hélas trop souvent, ceux qui nous dirigent ou nous représentent. »

En conclusion, l'information principale de la matinée quand même : Ingrid Bétancourt gardera finalement les cheveux longs. Appeler le coiffeur, voilà ce que je ferai tout à l’heure…
En attendant, je vais soupirer… Longuement…

PS : sur l’histoire Royal du début, très bon billet d’Alsacop qui fait un bon bilan de l’ensemble… PS bis : tiens, billet qui ne parle pas des petites et menues histoires qui agitent la blogosphère en ce début d’été… Soupir…

lundi 7 juillet 2008

Soupir de bloggueur, grève, Sarkozy, et Apathie qui parle de Montebourg...

(et accessoirement, apprendre à faire un titre pas bordélique...)

Blogguer doit toujours rester synonyme de plaisir. Actuellement, j’en ai moins. Est-ce la fatigue, physique et morale, d’une année qui aura finalement commencé en Septembre tambour battant, et qui a été d’une rare richesse ? Est-ce le temps estival qui fait qu’on est mieux dehors que devant un PC ? Est-ce l’actualité, que je trouve d’un navrant confondant, ou une ambiance sur le net que je n’arrive pas, en ce moment, à trouver propice à des échanges riches dans un climat apaisé ?
Est-ce autre chose ? Que parmi les raisons pour laquelle j’avais commencé ce blog, certaines n’ont plus lieu d’être ? Que tel Myron Bolitar dans « Promets moi » (on parlera un jour de l’ordre scandaleux et ubuesque dans lesquels les éditeurs français traduisent et publient les romans étrangers…), des plaies ne doivent surtout pas être soignées, et que des douleurs permettent de ne jamais oublier certaines choses importantes ?

Je ne sais pas… Mais l’ouverture de ce billet ne promet rien de bon…

Pour autant, quelques sujets et billets ne m’ont pas laissé indifférent… Mais pour les traiter, il faudrait que je prenne un peu de temps : en plus d’être inintéressant et pas motivé pour un sou, je ne sais pas faire court… En cours de français, je passais du 3 en résumé de texte au 17 en dissertation, c’est con… Et pas plus intéressant, passons donc aux vifs de quelques sujets…

Pour bien gouverner la France, faut il être populaire ? (Tribune de Genève)
Je suis quand même terrible… Je commence par des soupirs ma journée, et je vais quand même sur la Tribune de Genève. Ou comment retourner le couteau dans la plaie, par votre ami le Faucon crétin.

Néanmoins, ce journal propose une vision de la France et du monde que j’apprécie beaucoup. Et je trouve la question digne d’un bon sujet de philosophie politique.
Et j’aime beaucoup la vision de Pierre Emerach. Même si des points dérangent un peu le gaulliste que je suis (Otan…), je partage cette vision d’une démocratie du pathos et de la réaction immédiate, qui m’est un peu gênante.

J’aimerais répondre que pour gouverner la France, il est moins important d’être populaire que d’être légitime… Mais la légitimité s’acquiert par l’élection, donc Sarkozy (c’est de lui qu’on parle) est légitime. Pour autant, si la légitimité officielle dure le temps du mandant, la légitimité réelle dure le temps que lui donne l’opinion. Et dés lors que Sarkozy a commencé à renier ses engagements de campagne (pouvoir d’achat, rupture avec les anciennes méthodes, politique étrangère responsable et respectable, etc…), sa légitimité réelle s’est effritée, pour finalement s’effondrer…
Enfin, ceci n’est que la simple vision d’un modeste faucon qui n’a pas fait philosophie politique seconde langue… Restons en là.

Polémique à propos des paroles de Sarkozy sur les grèves et syndicats...
Je ne pouvais pas ne pas en parler une minute… Pas moi, l’homme de droite syndiqué… Sans parler de la forme sarkozyste qui peu légitiment choquer (un président n’est pas là, me semble t’il, pour ouvrir des feux et diviser sa population…), le fond me parait intéressant.

J’ai toujours pensé que trop de grève tuait la grève. Surtout quand celles ci sont vécues, par une majorité de gens, comme illégitimes ou indécentes... Et même si c'est honteux pour certains d'employer de tels termes, on a le droit de juger tel ou tel mouvement illégitime ou indécent.
Peut être le syndicalisme à la française doit il faire son méa-culpa. Quand des suicides sur son lieu de travail se font jour, quand le mal-être des salariés atteint des records, dans le privé mais aussi dans le public, on peut légitimement se poser des question sur la qualité du travail syndical…
Pour être caricatural, peut être y a t'il des sujets plus importants et nécessaires que les horaires du cheminot de Marseille quand il passe à l'heure d'été...

Mais quand même, ce qui me met hors de moi, ce n'est pas tant les propos de Sarkozy que les agissements du gouvernement sur la question des 35 heures, qui court-circuite de manière scandaleuse le travail syndical. Quand la CGT et le patronat parviennent à un accord, c'est de la pure bétise que de tout foutre par terre en arrivant avec ses gros sabots, pour satisfaire une poignée d'extrémiste UMP...
Et ça me parait plus important qu’une phrase, fusse t’elle lancée dans un contexte partisan et un peu différent de l’idée que l’on peut se faire du Président de la République…

Néanmoins, n'en restons pas aux petites phrases d'un tel ou d'un tel. La France, et les salariés (dont je suis), ont besoin de syndicats forts, responsables, efficaces. Et pas de cette caricature qu'on voit trop souvent représentée par des Aschieri ou des Mailly qui font plus de mal que de bien au final...
C’est mon avis…

Jean-Michel Apathie, parce que j’apprécie le personnage et que son billet du jour était bon.
Mode Bisounours on.
J’ai beaucoup de respect et d’affection pour Guy Birenbaum, l'homme et le professionnel. J’ai également du respect et de l’intérêt pour Jean-Michel Apathie, sa parole, ses positions, et sa manière de faire son boulot. Guy Birenbaum et Jean-Michel Apathie ne s’apprécient pas trop. Dois je choisir entre papa et maman ? (non, je répond pas à la question de savoir qui est maman… vous êtes quand même incroyable…)
Les deux blogs sont dans mon Google Reader. J’aime les lire. Voilà pour l’introduction, et ne pas rajouter à ces polémiques de cour de collège. L’excellente Internecivius raptus a bien résumé le risiblement ridicule de ces polémiques entre grands bloggueurs : y a parfois tellement plus important (me semble t'il)

Je partage totalement l’avis de Jean-Michel Apathie sur la dette. On ne peut plus continuer… Et l’élu local que je suis et qui voit les subventions attribuées aux communes pour remplir des missions élémentaires permettant de garantir la sécurité des citoyens et infrastructures ne peut que confirmer ce fait : on ne peut plus continuer. Même si ça fait sale réac de droite que de le clamer. Mais vivre à crédit, ça va un moment…

Et je suis de plus en plus sensible à sa position sur le cumul des mandats, partagée à droite et à gauche. En plus d’être extrêmement vigilant sur la parole politique, voir la partie la légitimité de l’homme politique et de l’élu un peu plus haut. C’est donc simplement que je copie-colle ce passage qui retranscrit parfaitement mon sentiment, avec en plus ce talent d’écriture que décidément je n’ai pas…
« Deux remarques pour terminer. Il y a quelques mois encore, Arnaud Montebourg était un farouche partisan du non cumul des mandats. Depuis le mois de mars, le député de Saône-et-Loire est devenu, en plus, à coté, président du conseil général de son département. Demain, en plus et à côté, il sera candidat à fonction de président de groupe à l’Assemblée nationale, pour l’instant détenue par un député qui est maire de l’une des plus grandes villes de France. Pourquoi le mensonge est-il une permanence de la vie politique française? »

Je n’ai rien à rajouter… Montebourg est une personnalité avec beaucoup de talent et de qualités, respectable. Mais c’est important, en politique, de mettre en adéquation ses actes avec ses convictions. A défaut, c’est un sentiment de rejet de la classe politique que l’on entretient, un sentiment de « tous pourris, tous menteurs », qui fait le terreau des extrêmes gauche et droite. Pas très positif…

Je conclurai quand même, parce que la transition est efficace, par ce billet de Guy Birenbaum qui montre un passage de l'interview d'Hervé Morin peu glorieux. Peu glorieux pour Jean-Michel Apathie peut être, mais peu glorieux pour la classe politique française surtout.


Et un sentiment confus, au final de ce billet… Beaucoup de sujets traités, trop. Je ne suis pas le conseil qu’on donne pour faire des beaux billets, efficaces. Et je m’en moque…
Finalement, suivre un conseil, excellent celui là, d’Eric Mainville : sevrage de blog et d’internet. Vacances, des vraies… Mais pas de suite. En Août.

vendredi 4 juillet 2008

Le Bac, déjà 13 ans... (recyclage)

J’ai appris il y a peu qu’une très jeune amie, fille de mon patron communal, venait de recevoir une mention assez bien sanctionnant son bac. Heureux j’en suis, sincèrement. Pour elle, parce que c’est quelqu’un que j’aime beaucoup. Et aussi pour tout ce que cela me remonte comme souvenir…
Un Bac littéraire, mention assez bien. Ca pourrait me rappeler une ancienne amie, mais non, évitons les souvenirs dont le goût se madérise avec les années qui passent.

Encore un billet nombriliste. Encore un. Laissons Bétancourt, Sarkozy, Domenech. Pas aujourd’hui.
Billet nombriliste et fainéant. Ecologique dirons certains, car je ne fais que recycler un billet écrit un 8 Janvier 2007, bientôt un. Recyclage, pour ne pas recopier, et essayer de le mettre un peu au goût du jour.
Mais pas trop. Car les sentiments que j’avais à l’époque n’ont finalement que peu changé. Si, le village a changé. Ma vie a changé depuis l’année dernière. Dans des sens positifs. Avec un avenir qui peut être sympa.

Mais aujourd’hui, d’avenir il est moins question que de souvenirs et de sentiments mélancoliques. Et donc recyclage d’un vieux billet dont je n’étais pas trop mécontent…

*****
Quand j’étais enfant, le bac ne représentait que ces vieilles cartes postales jaunies que me montrait ma grand-mère. Pour aller de Montfaucon à Caderousse, il fallait le prendre pour traverser ce Rhône qui voit maintenant trois ponts l’enjamber au niveau de chez moi. Non, à l’époque, ni route départementale, ni autoroute, encore moins TGV ne permettait de franchir le Rhône entre Gard et Vaucluse. Juste le « bac ».
Ce n’est que quelques années plus tard que j’ai connu la vraie signification de ce mot. « Bac », traversée un peu mythique quand on est enfant. Passage entre quelque chose que l’on imagine et quelque chose que l’on ignore. « Bac », cet objet abstrait que Chevènement voulait donner à 80% d’une classe d’age, objectif qui est ancré presque dans nos gènes, depuis notre plus jeune age. Et après ? On ne sait pas ce qu’il y a derrière, « passe ton bac d’abord », la suite on verra plus tard. La suite, on ne la voit pas quand on regarde les photos jaunies de mamy.

Mon bac à moi ne me laisse pas des immenses souvenirs. Je voudrais être capable de l’écrire comme Guy Birenbaum sur son blog (très beau texte), mais il m’en manque le talent. Il m’en manque surtout, à vrai dire, l’émotion et la nostalgie qui ferait de ce souvenir quelque chose de marquant. Bien sur que je m’en souviens. Qui ne se souviendrait pas d’un moment programmé en nous depuis le plus jeune age. Je m’en souviens. Mais je n’en éprouve aucune nostalgie, alors que la nostalgie est, justement, ma cosmo-énergie à moi…

12 ans déjà que j’ai passé le bac. Chirac venait d’être élu, et une nouvelle municipalité amie venait d’être élu dans mon village. Pour quelques mois, je n’ai pu voté Chirac, je n’ai pu faire parti de l’aventure municipale. Dur d’avoir 17 ans. Mais je passais mon bac. En 1995.

Je n’ai pas grands souvenirs de cette année scolaire au lycée technique des Eyrieux, Bagnols sur Ceze. Sinon l’été avant et ma première histoire amoureuse qui restera plus indélébile dans mon cœur qu’un modeste examen de fin de lycée (là, le ressort nostalgique tourne à fond les ballons).
J’ai fait un bac S, anciennement E, avec beaucoup de technologie industrielle. Je n’aimais pas cette matière, pourtant coefficient 9. Plus que de ne pas l’aimer, j’avais un blocage psychologique dessus. Un cauchemar, mon cauchemar. Mais papa disait que c’était le futur et que c’était bon pour moi, et comme j’étais un petit garçon faib…, euh obéissant, j’ai fait. Je le regrette tous les jours, car les mardis étaient pour moi épouvantables en Terminale, mais tant pis.
Je ne garde de cette époque aucun ami. Et d’ailleurs aucun ne me manque vraiment. J’ai des amis de cette époque : mon pote viticulteur, connu en seconde. Mon ami prof de math, une amie qui m’a fait mon CV, une autre infirmière de bloc opératoire. Mais eux, je les connais du collège. Du lycée, de la terminale plus précisément, non, personne. J’en avais un, mais il est mort en 2000 : la route est cruelle de Tresque à Bagnols sur Cèze.

Finalement, la Terminale, ce fut quoi pour moi ? Du boulot, beaucoup, mais pas tant que ça. Des fiches de philosophie et d’histoires, les deux matières au final que j’aurais le plus révisé. Une histoire amoureuse en fin 1994’ qui me marque encore aujourd’hui. Je passe sur les 12 kilos de perdu été 1994’, qui ont fait entrer en Terminale un Faucon enfin présentable, amoureux, et pas forcément détesté à cette époque là. Enfin, me reste en mémoire un travail assez long : que faire après la Terminale. Le « choix », dont j’ai souvent parlé. Choix qu’aujourd’hui encore je regrette quelque part. Sciences Politiques, ou alors Ecole d’Ingénieur ? J’ai choisi la deuxième voie, nous y reviendrons plus tard.

10 Juillet 1995. Journée de résultat. Non, je ne suis pas bien finalement. L’été est beau. Mobylette 103 SPX de la photo pour aller voir des amis qu’aujourd’hui je ne vois plus. Et gros stress tout de même. Toutes mes admissions pour l’année prochaine sont suspendues au bac. Et pour certaines, l’ECAM et Science politique sans passer par la case « concours », c’est la qualité de mes résultats du bac qui feront que oui ou non.
Mes parents m’amènent à Bagnols-Sur-Cèze avec mon ami d'enfance. Nous avons été, avec lui, voisin à Montfaucon. Dans la même classe de la maternelle à la Terminale. Et en bons élèves que nous étions, lui et moi trustions les premières places. Nous étions les FC Barcelone et Réal de Madrid locaux, les Nadal et Federer de l’époque. Et le soir même verrait la fin du match. La finale.
Je pensais avoir mention « on te le donne parce que c’est toi ». J’avais trouvé l’expression dans la voiture, elle m’avait plu. Finalement, ce sera mention « Bien ». 14,42 de moyenne. C’est joli. Mon copain aura eu 14,64 de moyenne. J’ai perdu le match, ce match. Pas bien grave. Surtout qu’après les esprits populaires se rappellent souvent des Poulidors, et pensent que le vaincu est vainqueur : la classe préparatoire MathSup l’année suivante m’aura octroyé, dans l’esprit de nos proches, la victoire. Amusant…

Le Directeur du lycée parlait avec ma mère en regardant mes résultats. Moi, je regardais ce fameux tableau des admis. Mon ami futur viticulteur est au rattrapage, merde. Mon meilleur copain de l’époque est aussi rattrapage. Merde bis. Trois jours après, ils se louperont. Je vois des élèves de ma classe, branleurs de niveau supérieur, avec des mentions assez bien. Je parlerai un autre jour de l’avis que j’ai sur le niveau du bac…
Et là le Directeur m’appelle. Il est ébahi par mes notes. Ah ? 14,42 c’est pas non plus le Pérou… 16 en physique et math. Bon, j’assure le 1 à 0 et les trois points à domicile comme dirait l’entraîneur de base de Ligue 1. L’an passé, j’eus un double 14 en français. Là, en anglais, je révolutionne rien : un petit 13. Par contre, et c’est là que mes yeux palpitent et mon cœur bat, un 17/20 en philosophie (« la connaissance scientifique peut elle lutter contre les intégrismes ? »), et 18/20 en Histoire - Géographie. J’en ai demandé à recevoir mes copies du bac, je les scannerai un jour (me faire mousser un peu… Qui parlait du narcissisme d'un blog ?).
Par contre, le coefficient 9 de la Technologie m’aura été fatal : 9/20. Merci, cette matière que je ne voulais pas faire et qui me faisait cauchemarder m’aura été fatale au final. Elle m’empêche de battre sur le terrain mon copain d’étude secondaire, mais ce n’est pas grave.
Elle me ferme surtout les portes de Science Politique sans concours. Et avec ça m’ouvre mes dix, douze, peut être vingt ou trente prochaines années avec ce regret terrifiant d’avoir accepté de partir dans les « sciences de l’ingénieur ». Je suis ingénieur, c’est vrai, mais je suis convaincu (peut être je me trompe) que j’aurais pu assurer 16 en biologie. Ou au pire 14, ma moyenne. Cela me donnait mention très bien. Donc regrets, beaucoup de regrets.
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Edit 4 Juillet 2008 : Un an plus tard, avec une belle victoire électorale en poche, aprés un weekend avec mes "amis de promotion", j'avoue que ce regret a tendance à disparaitre. Je pense que je ne me serais peut être pas, ou mal, intégré dans un Science Politique. Je ne suis pas un littéraire, comme ces amies littéraires que j'admire, et jalouse un peu.
J'habite un joli village, celui de mon enfance, dans lequel je suis élu et je fais de belles choses. J'ai une amie super, rencontrée durant mes études d'ingénieur. J'ai des amis remarquables, une majorité rencontré durant ces mêmes études d'ingénieur. J'ai un boulot sympa, je vis bien, j'ai ma famille et mes quelques (pas beaucoup) amis d'enfance à portée d'embrassades.
Et je fais ce qui me plait. Je regarde les matchs de l'Olympique de Marseille en buvant du Côtes du Rhône, et je touche à des milieux qui ne m'impressionnent plus, mais qui me donnent l'impression d'être quelque chose d'utile pour les gens que j'aime et pour ma collectivité. Que demander de mieux ?

Aurais je tout ça si j'étais parti à 18 ans à Paris plutôt que Lyon ? J'aurais autre chose sans doute... Mais je préfère quelque part être le 4eme de ma communauté de Communes et le premier dans le cœur de quelqu'un que le 53892 eme de ma grande ville...
Fin de l'intermède, retour à l'ancien billet
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Le soir, bizarre. La veille, un car d’espagnol a dérapé dans le virage de l’autoroute A9 à Roquemaure (à quelques mètres de là où j’habite aujourd’hui). La pire tuerie de l’histoire de Roquemaure, et mon amie adjointe (ancienne adjointe, mais femme du nouveau maire) de ce village ne pourra manger de viande rouge pendant 5 ans, tant les souvenirs de cette chapelle ardente reste vivace.
Et nous, chez mes parents, on reçoit du monde. Le Maire de mon (ancien) village, et mon médecin aussi, est aussi des notre. Tous mes amis sont là, voisins, familles… Mes parents ouvrent le champagne. Tout le monde est heureux. Le suis-je vraiment ? Je pense à elle, celle de la fin de l’année dernière, beaucoup. Je pense au futur. Au fait que la plupart des gens autour de cette table, je ne les reverrais plus. Aujourd’hui, ils n’existent plus pour moi. Je pense au futur. Et je garde du regret quand même, beaucoup.

Après, l’histoire continue en accéléré pour moi. Le vendredi, première sortie en boite de ma vie : le Graffiti de Rochefort du Gard. Je m’y emmerde copieusement, je n’aimerais jamais les boites. Puis je jette l’éponge de Science Politique. Soyons lâche jusqu’au bout, le concours m’a fait aussi peur que la visite d’Aix en Provence. Ce sera l’ECAM, cinq ans qui resteront des bons souvenirs avec des moments de larmes, de francs découragements, de regrets, quelques espoirs aussi. Puis après Marseille, des bacs vécus par procuration. Celui de mes amis qui ont loupé celui que j’ai réussi. Cette amie dont j’aurais suivi en 2002 le bac par téléphone, et qui m’aura appris sa mention alors que je jouais à Onimusha sur PS2. Un des derniers coups de fil eut avec elle. Plus tard, l’échec du fils d’une amie locale. La franche réussite de la fille la plus brillante que j’aurais rencontré, avec sa mention très bien y a deux ans. Et y a quelques minutes, un mail d’une copine de Roquemaure, qui l’a eu elle aussi. Mon amie partie cette année aux USA vivra ce moment l’an prochain (NDFaucon : celle du début de ce billet, mention assez bien donc, clap clap). Jusqu’à la rencontre de celle avec qui je vis à Roquemaure, avec un métier dont je suis content.
Je n’aurais pas fait Sciences Politiques. Des regrets pleins. Sciences Politiques, j’aurais touché plus franchement ce milieu que je n’ai fait qu’effleurer. Je serai peut être député à 29 ans, ou dans les pattes d’une sommité politique. Etait ce vraiment ça dont je rêvais, que je voulais. A l'époque oui. Maintenant, un peu moins. Et puis je n’aurais pas rencontré celle avec qui je vis, les amis que j’ai. J’aurais connu le monde de Saint Seiya sans doute, et encore…
Finalement, des regrets. Mais une vie qui ne me déplait pas au final, ce qui est le plus important…

Le 10 Juillet 1995’ aura été pour moi une date. Une parmi tant d’autres. Les 12 Juillet 3 ans plus tard (et 7 ans plus tard) auront une saveur plus tenace, et laissent des souvenirs, bons ou pas, plus vivaces en ce 4 Juillet 2007’. Même si, quand même, c’est agréable d’y être devant le tableau. Parce que aussi on a 17 ou 18 ans. Après, on les a plus. Et c’est peut être ça le plus dommage… C’est peut être ça.