On a parfois l’impression de vivre dans un monde à l’envers. Dadaïsme sociétal, chute de l’Empire romain… appelez ça comme vous voulez.
Ce matin, devant une chaîne info, j’ai entendu un sénateur proposer une idée « géniale » : augmenter les primes d’assurance des particuliers pour couvrir les dégâts des émeutes. Que tout le monde partage le risque, dit-il. Mais qui, au juste, « tout le monde » ? Les Black Blocs ? Les gamins qui cassent pour un snap TikTok ? Je doute que ces génies soient très à jour de leurs polices d’assurance.
Soyons clairs : ces délinquants ne paient rien. Ni leurs primes, ni la facture morale et sociale de leurs actes. Pas plus qu’ils ne se soucient de l’équilibre d’un budget familial, du prix d’un plein ou de la valeur d’une franchise.
Leur seule contribution, c’est d’augmenter la note des autres. Et on voudrait en prime que ceux qui bossent, paient leurs impôts et respectent les règles remercient le système ?
Fâcheuse tendance à simplifier, en mode #réactionnaire : « on va faire payer davantage ceux qui bossent, paient déjà leurs impôts et leurs cotisations… parce que d’autres cassent, brûlent et pillent ». Et vivent aussi grâce à une merveilleuse répartition des richesse : certains bossent pendant que d'autres bossent.
Dans mon métier, si je passais mon temps à bloquer et à casser au lieu de construire, je ne tiendrais pas longtemps. Je n’ai pas été élevé avec ces valeurs. Mais dans la rue, certains cassent sans jamais payer la facture, encouragés à l’Assemblée par ceux qui hurlent sans casser trois pattes à un canard. Et pendant ce temps, on demande aux Français honnêtes de remettre la main au portefeuille.
La responsabilité politique, ce n’est pas d’inventer des taxes cachées. C’est de protéger ceux qui respectent la règle, et de sanctionner ceux qui la piétinent. Combien de ces casseurs bloqueurs ont été condamnés ? Et combien vont vraiment payer ?
Est-ce normal de bloquer une université en brûlant des palettes et en agitant un drapeau palestinien sans être sanctionné ? Ça devient délirant : ni solidaire, ni festif, ni citoyen. Ca casse les roues de ceux qui bossent. Qu'il s'appelle Nicolas ou autrement.
Les Français n’ont pas besoin de primes plus chères. Ils ont besoin d’un État qui tienne debout.
Et maintenant que Lecornu arrive à Matignon, on va voir si la ligne de fermeté annoncée se traduit dans les actes. J'espère.