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mardi 27 juillet 2021

J'aurais écrit un billet finalement

Je n’écris plus sur ce blog. L’écriture est comme la course à pied. Quand on s’arrête, reprendre est difficile. Je n’écris plus. Plus de mails, plus rien. Plus rien à dire. Plus rien à partager.
 
Oh, des avis j’en ai. Politiquement, je pourrais écrire des positions qui sont les miennes, avec les interrogations voire les contradictions qui sont les miennes. Sur le sport, j’aurais tant à écrire. Syndicalement aussi, l’actualité dans mon secteur d’activité est riche.
Mais je n’y arrive pas. Sur la vie, ce déconfinement qui tourne au fiasco et la 4eme vague qui arrive. Sur ce que je ressens mais que je n’arrive pas à décrire.
 
Sur le retour au bureau, que je suis obligé d’occuper deux à trois jours par semaines, pour rien. Interdit de faire des réunions à plusieurs. Un gars de mon équipe est tombé malade du Covid hier. J’ai ouvert une fenêtre Outlook et j’écris ce qui me passe par la tête…
 
Y a une époque j’écrivais une fois par jour minimum sur mon blog. J’arrivais tôt au bureau pour écrire un billet. « Le » billet, celui qui ferait des commentaires, qui serait repris par les copains. On était con mais c’était rigolo.
 
Aujourd’hui, alors qu’écrire hier était un plaisir naturel, j’ai l’impression d’un effort sur-humain. Même écrire un mail pour le boulot m’est difficile. Alors écrire à un copain ou une amie…
 
Lassitude, fatigue générale. Je ne sais pas quel mot mettre dessus. Je pourrais me contenter de poster des photos, mais je n’en prends même plus des photos…
 
Je sais que ce n’est pas une déprime ou un épisode dépressif. Je connais les sinusoïdes haut bas. Aujourd’hui elle ne monte plus (mais depuis le premier confinement, qui date d’une réorganisation au boulot qui a été violente et douloureuse elle n’est jamais trop montée haut). Elle peut descendre, mais je sens quand elle descend, et j’arrive à me connaitre pour éviter les choses que l’on regrette (un mail un dimanche soir à sa N+2 en vidant le famas). Je vois quand je tombe.
Aujourd’hui ce n’est pas le cas. Fatigue, simplement. Hier un docteur m’a parlé d’un spleen qui m’est familier. Cette recherche d’un idéal fantasmé qui est de fait inaccessible car idéal et fantasmatique. Le romantique à deux balles dans toute sa splendeur.
 
Finalement, j’ai un peu réussi à écrire ce que je ressens. Peut-être que cela me remettra en selle…
J’avais commencé en début d’année l’écriture de deux bouquins (en parallèle oui…), j’ai arrêté car c’est vraiment un truc qui me prenait toute mon énergie et je ne pensais qu’à ça. Ca m’a fait peur. J’ai peur d’être déçu par ce que je vais produire aussi, sans doute est-ce ça le pire…
 
Finalement j’aurais écrit un billet aujourd’hui


samedi 2 mars 2019

Se perdre dans l'écrit et dans les chemins

J'ai beaucoup aimé le billet "côtoyer les étoiles et toucher la lune" de la très délicateuse blogueuse Pêche églantine. Nous sommes très loin du blog politique, bistrot ou collègue que je fréquente régulièrement. Mais plus une blogueuse "santé fitness", mais surtout quelque part une blogueuse assez intime et personnelle, qui écrit des billets qui arrivent à me toucher mon petit cœur entouré d'une barrière de pierre de Tavel.

Le billet que j'ai mis en lien commence par ces mots : "J’écris cet article sur un coup de tête, prise par l’amour des mots, le besoin de garder une trace de ce moment magique et l’envie folle de partager les sensations étranges que je ressens. Il est 5 heure du matin et je suis actuellement en état de surexcitation intense, sans explication..."

Chacun ressentira ce qu'il voudra, ce qu'il pourra aussi. Mais ce truc "je commence à écrire quelque chose dont j'ignore où il m'amènera", j'aime vraiment. Cela m'a toujours touché. Cela me rappelle des billets de blog que j'ai écrit lors des belles périodes de la blogosphère, où j'alternais photos et écriture. Sans forcément savoir où j'irais. Sans autre but juste d'écrire, écrire, écrire.

C'est ce que je fais ce matin à 7 heures, avec le café et quelques briochettes à coté de ma souris.


Partir sans savoir où on arrive.

Quand je pars marcher, c'est un peu ce que je recherche. J'ai pris ma fin de semaine pour aller marcher (et accessoirement faire mes oliviers et couper mes arbres, c'est des douleurs dans les omoplates c'est terrible).
Ces photos ont été prises hier matin. Je suis parti marcher à 8h30, pour 20 km de marche entre les villages gardois de Saint Laurent des Arbres, Saint Victor la Coste, le célèbre Lirac. Tavel est un peu plus loin. En plus des pierres, il y a des galets à Tavel...

Cet endroit de marche est parfait pour "se perdre". Dans des endroits où le réseau téléphonique ne marche pas. En 2014, je me suis fait une entorse de la cheville au milieu de rien, dans un endroit qui s'appelle joliment "l'homme mort". C'est à la fois flippant, douloureux, mais quelque part jouissif.
Hier, quand je savais que pour retrouver ma voiture, il me faudrait parcourir encore au minimum 10 km, et que je sais être au milieu de rien, c'est génial.

Hier, j'ai marché plus de 20 km. Petit froid au matin. Mais après 11 heures, transpiration, chaleur. Et odeur d'une nature qui se réveille...


Ecrire sans savoir où l'on va s'arrêter. C'est difficile à explique cette adrénaline qui prend quand on commence à écrire un texte. J'ai essayé de l'expliquer chez moi, aussi pour me défendre d'écrits qui sont tombés dans des yeux pour lesquels ils n'étaient pas destinés. Difficile d'expliquer et de décrire l'endorphine qui émane de l'écriture. Difficile à contrôle aussi, malheureusement.

Là, j'écris un billet. Qui sera lu, ou pas. Des fois on écrit pas pour être lu, mais juste pour écrire. Parce que ça fait du bien. Parce que c'est chouette.

Je parle souvent de "l'ancienne blogosphère". C'était avant, avant le tweet de 240 caractères où le seul but est de clasher, parfois de faire mal. On écrivait des billets pas forcément "de fond" (soyons modestes nous n'avons rien révolutionné et nous n'étions pas Voltaire et Diderot), mais des billets où on se laissait le temps d'écrire. Où on prenait le temps d'écrire.
Ces derniers étaient écrits avec un clavier. Parfois avec un Word avant. Cela permet de se poser davantage qu'avec une tablette ou un iPhone, où forcément la capture d'écran accompagnée d'un message lapidaire.

Aujourd'hui, on écrit moins.


Ecrire pour soi, sans forcément rechercher à être lu. C'est surprenant mais c'est vrai. Avant, nous avions le "journal intime". En MathSup et Mathspé, je passais une heure le soir à écrire avec le stylo plume. J'ai, caché dans mon tiroir du bas à côté de mon bureau, plusieurs cahiers A4 rempli de textes. Pas forcément bien écrit.
J'ai montré un de ces cahiers y a quelques temps à ma première petite amie, qui aujourd'hui est une de mes meilleures amies. Car elle a été une des "stars" de ces cahiers. Qui ne seront jamais lu. Ni relu par moi. Mais je les garderai.

Un jour peut être quelqu'un les trouvera. Un de mes enfants y tombera dessus. Peut être qu'ils voudront les lire. Peut être qu'ils tomberont sur mon blog, où j'ai des billets écrits en 2014. Jacques Chirac et Jean-Pierre Raffarin étaient à la tête du pays. Eurydice (ou Eulaurys) était encore présente dans mon cœur, puisqu'elle a été à l'origine de la création de mon blog.
Que j'avais ouvert chez Falconette quand elle habitait en Picardie. Je m'en souviens comme si c'était hier. Mais c'était y a 15 ans...

Depuis de l'eau a coulé sous le pont de Montfaucon. Et deux enfants sont arrivés. J'ignore où est Eurydice Eulauris. Elle ne doit plus me lire. Si elle me lit, elle saura que je vais bien et que ça me ferait un jour d'y reparler, même de manière épistolaire.



Ecrire... J'ai retrouvé cet été l'envie d'écrire. Beaucoup de mails. Avec le danger que ça comporte. Ecrire un mail sans savoir où on va aller. Ecrire un mail sans s'arrêter. Ecrire un mail non plus avec ses doigts mais avec ses tripes...
J'ai beaucoup écrit. Trop. Mais j'ai pu écrire des mots qui m'étaient important. Ils ont failli me coûter cher ces mails. Très cher.

Surtout ces mails qui sont longs, qu'on ne relit pas, et qu'on envoie quand même. Avec le risque qu'ils soient mal interprétés, mal compris. Sans compter que les écrits restent. C'est ça qui est beau avec l'écrit. Mais c'est ça qui est aussi dangereux.



Ecrire et marcher. Ecrire sans savoir où on va s'arrêter. Comme cette marche qui nous amène on ne sait où.

Ca fait longtemps que je n'ai pas écrit un billet comme ça. Qui n'a même pas vocation à être lu. Mais qui fait du bien à écrire.