Je n’écris plus sur ce blog. L’écriture est comme la
course à pied. Quand on s’arrête, reprendre est difficile. Je n’écris plus.
Plus de mails, plus rien. Plus rien à dire. Plus rien à partager.
Oh, des avis j’en ai. Politiquement, je pourrais
écrire des positions qui sont les miennes, avec les interrogations voire les
contradictions qui sont les miennes. Sur le sport, j’aurais tant à écrire.
Syndicalement aussi, l’actualité dans mon secteur d’activité est riche.
Mais je n’y arrive pas. Sur la vie, ce déconfinement qui
tourne au fiasco et la 4eme vague qui arrive. Sur ce que je ressens mais que je
n’arrive pas à décrire.
Sur le retour au bureau, que je suis obligé d’occuper
deux à trois jours par semaines, pour rien. Interdit de faire des réunions à
plusieurs. Un gars de mon équipe est tombé malade du Covid hier. J’ai ouvert
une fenêtre Outlook et j’écris ce qui me passe par la tête…
Y a une époque j’écrivais une fois par jour minimum sur
mon blog. J’arrivais tôt au bureau pour écrire un billet. « Le » billet,
celui qui ferait des commentaires, qui serait repris par les copains. On était
con mais c’était rigolo.
Aujourd’hui, alors qu’écrire hier était un plaisir
naturel, j’ai l’impression d’un effort sur-humain. Même écrire un mail pour le
boulot m’est difficile. Alors écrire à un copain ou une amie…
Lassitude, fatigue générale. Je ne sais pas quel mot
mettre dessus. Je pourrais me contenter de poster des photos, mais je n’en
prends même plus des photos…
Je sais que ce n’est pas une déprime ou un épisode
dépressif. Je connais les sinusoïdes haut bas. Aujourd’hui elle ne monte plus
(mais depuis le premier confinement, qui date d’une réorganisation au boulot
qui a été violente et douloureuse elle n’est jamais trop montée haut). Elle
peut descendre, mais je sens quand elle descend, et j’arrive à me connaitre
pour éviter les choses que l’on regrette (un mail un dimanche soir à sa N+2 en
vidant le famas). Je vois quand je tombe.
Aujourd’hui ce n’est pas le cas. Fatigue, simplement.
Hier un docteur m’a parlé d’un spleen qui m’est familier. Cette recherche d’un
idéal fantasmé qui est de fait inaccessible car idéal et fantasmatique. Le
romantique à deux balles dans toute sa splendeur.
Finalement, j’ai un peu réussi à écrire ce que je
ressens. Peut-être que cela me remettra en selle…
J’avais commencé en début d’année l’écriture de deux
bouquins (en parallèle oui…), j’ai arrêté car c’est vraiment un truc qui me
prenait toute mon énergie et je ne pensais qu’à ça. Ca m’a fait peur. J’ai peur
d’être déçu par ce que je vais produire aussi, sans doute est-ce ça le pire…
Finalement j’aurais écrit un billet aujourd’hui
Pas mieux. Grosse flemme épistolaire.
RépondreSupprimerC'est dingue ça...
SupprimerJe vis la même chose de manière récurrente. Je me souviens de cette lassitude qui m'a fait arrêter Voie Militante. Mais j'ai besoin d'exprimer toute cette colère renfermée qui me dévorerait si je ne prennais pas le temps d'écrire toutes ces imbécilités. Donc, j'écris.
RépondreSupprimerEcrire a aussi ce côté de faire du bien. Mais même là, je n'y arrive. Je garde en tête et dans le ventre pleins de colères, de frustration, de tristesse aussi. mais je n'arrive pas, plus, à les écrire.
SupprimerMettons ça sur le compte de la période...