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jeudi 8 septembre 2011

Touchons à la niche du voisin, ça sera mieux...

En plein débat sur les niches fiscales, rabotées ci et là, un excellent billet qui m'a été twitté (je ne sais plus par qui, pardon) depuis Atlantico. L'auteur : Hugues Serraf, journaliste. Le titre : "Déficit : supprimons les niches fiscales de mon voisin de palier !".
Pour lui, notre logique est implacable : les niches fiscales à raboter sont celles des autres. Forcément, dans la notre de niche, il y a un chien qu'on aime bien, et qu'on n'a pas envie de déranger...
Tiens, moi qui vous parle, je déduis chaque année 7 650 euros de mon revenu imposable au prétexte que les journalistes ont la capacité de faire plier n'importe quelle majorité à coup de plus sergent-major. Et l’an dernier, en changeant les fenêtres de mon appartement, mon discount supplémentaire a littéralement explosé celui que j’avais obtenu sur ma déclaration précédente en remplaçant ma chaudière…

L’an prochain, je m’achèterai peut-être une œuvre d’art ou deux. Ou un yacht dans les DOM-TOM. Ou des parts dans une SCI en loi Robien. Ou de l’assurance-vie… Je ne sais pas. J’hésite encore. 486 niches, c’est un peu comme le rayon céréales chez Auchan : on voudrait pouvoir tout emporter (...)


(...) Les niches fiscales, il faudrait les supprimer, tout le monde est d’accord à l’exception de tous les autres. On pourrait évidemment ne supprimer que celles qui ne rapportent vraiment rien à la collectivité, comme celles qui ne profitent qu’à mon voisin de palier et ma cousine Albertine, par exemple, et constituent un véritable scandale.

Ah, mais quel gouvernement aura le courage de s’y attaquer, à mon voisin de palier et à ma cousine Albertine, dont on connaît le légendaire pouvoir de nuisance ?!

Un gouvernement de droite ? Tu parles ! Mon voisin est chef d’entreprise et membre de l’UMP et c’est un risque qu’un Sarkozy ne voudra jamais courir… Un gouvernement de gauche ? Allons donc ! Ma cousine Albertine est responsable syndicale dans l’Éducation nationale et je vous garantis qu’elle ne laissera jamais passer une chose pareille !

Le billet est simple, et réussi. Finalement, on en est tous là. On veut tous des économies là où on n'est pas impacté, et faire payer les autres, qu'ils soient riches si on est pauvre, fonctionnaire si on est dans le privé, chômeur si on a du travail, etc, etc...

Sacré challenge...

mercredi 24 août 2011

Nouvelles taxes, à la française... (et sanitairement au top)

Il y a une trilogie française bien de chez nous. Lorsque un problème se fait jour, nos élites diplomées et tout et tout ont le triangle magique, qui tient en trois points : Commission, Loi, Taxes.
On crée une commission, pour fabriquer une nouvelle loi, ou une nouvelle taxe. Et les problèmes sont résolus, comme par enchantement. Cette technique est d'autant plus merveilleuse, qu'elle marche qu'un gouvernement soit de droite, ou de gauche : ils ont tous fait pareils. Manque d'imagination, ou confiance absolu en ce triangle magique ? Allez savoir...

Donc ce soir, nous savons ce qui sauvera la France de la crise. Des nouvelles taxes. Youpi... On aurait pu s'attendre de la part de François Fillon (qui reste pour moi un très bon premier ministre, mal entouré et mal dirigé mais lui me parait très bien), à un peu plus d'imagination. Une baisse des dépenses par exemple. Mais non. Les mesures sont claires : on augmente les recettes. Point. Pour moi, c'est largement insuffisant, mais c'est la logique qui a prévalu. Bon...

Alors on a quoi comme mesure ? Allons voir le Figaro, qui donne donc les nouveautés qui vont rapporter un milliard d'euro de plus :
  • Une taxe sur les hauts revenus : il s'agira de 3% sur le revenu fiscal de référence (capital et travail) à partir de 500.000 euros. Je trouve ça logique. Certains font la fine bouche, mais bon que voulez vous ma pauvre dame, les riches on ne va pas les saigner non plus...
  • Hausse de 1,2% des prélèvements sociaux sur les revenus du capital. Et on augmente les taxes...
  • Les heures supplémentaires : On revient sur des défiscalisations phares et stars de 2007. Bon, pourquoi pas... Sauf que là, c'était les français moyen et les ouvriers qui en profitaient...
  • Modification de la taxation des plus values immobilières : bon, en fait c'est une hausse... Qui rapportera 2,2 milliards d'euros en 2012.
  • Un nouveau «coup de rabot» de 10% sur la vingtaine de niches fiscales déjà réduites d'autant l'an dernier. Investissement en outre mer, trucs écologiques, trucs de la loi Sellier. Par contre, je n'ai pas vu de modifications de niches fiscales profondément aberrantes (ceux qui ont un prix littéraire, ceux qui font une plus value sur la vente d'un cheval de courses, etc...)
  • La hausse du prix du tabac, de l'alcool et des sodas : là c'est le ponpon. Je suis un opposant farouche de ces logiques d'un hygiénisme extrémiste à la con. Là, on touche au plaisir de certains, qui sont peut être des vices pour d'autres, mais merde. Quand je bois un coup de vin de mon coin, je ne rackette personne, et je n'agresse personne dans la rue autour du collège. Là, je suis très en colère sur ces augmentation de taxes injustes et injustifiables...
  • Les complémentaires santé seront plus durement taxées. Là encore c'est le gros ponpon. Bah, j'aurais encore mon bulletin de salaire qui aura un chiffre un peu plus bas en bas... Et j'ai l'impression qu'elles sont toujours taxées un peu plus tous les 4 mois, les complémentaires santée...
  • L'impôt sur les sociétés sera modifié pour harmoniser les règles avec l'Allemagne. OK, donc là c'est plus pénalisant en Allemagne, donc on augmente... Et en plus on sort de ces justifications à deux balles...
  • Hausse du forfait social de 6% à 8%. C'est les salariés qui vont payer, c'est le résumé. OK merci, on passe à la suite...

Ben non, y a pas de suite. Et des économies ? Dans le fonctionnement ? Dans les prestations sociales ? Dans les dépenses à la con ? Non, rien pour l'instant...

Oui, ce soir j'avoue être déçu... Et en fait non, même pas, car je m'y attendais, à la hausse ou création de nouvelles taxes. Le "triangle magique" à la française... Je me rassure en me disant que la gauche propose exactement les mêmes choses, pas forcément aux mêmes endroits mais au final ça sera moi, français moyen qui aime boire un verre de vin (ou plusieurs) le soir, et qui bosse pour payer à ceux d'en haut et ceux d'en bas, qui paiera.

Allez, demain il fera jour... Mais là ce soir putain une nouvelle fois ça fait mal à l'arrière train. Bah, je me dis que si la gauche passe, ceux sont des sensations auxquelles il faudra que je m'habitue plus souvent (parce que j'ai l'impression d'avoir déjà pas mal morflé ces dernières années...)


(et pour le plaisir...)

jeudi 9 septembre 2010

Les niches fiscales... (qui c'est qui va encore payer plus ?)

Aujourd’hui dans les Echos, François Baroin parle des « niches fiscales » qui doivent être rabotées, pour sauver la nation de la faillite (grâce à l'effort des classes moyennes bien sur !). Il nous confirme bien, dans les échos, que «10 milliards d'euros de suppression de niches fiscales, dont 500 millions environ par une mesure générale portant sur une vingtaine de niches».
En vrac parmi les hausses de taxes ou d’impôts (ou plutôt la baisse des baisses d’impôts), on aura bien les abonnements Internet qui vont augmenter, les crédits d’impôt développement durable ou installation photovoltaïque seront rabotés. Par contre, soulagement, les niches fiscales relatives à l’Outre Mer seront épargnés (je vais m’acheter une maison là bas…), de même que la réduction d’impôt au titre de « don » (j’en connais au moins une qui va être rassurée…).

J’avais lu cet été un article sur le Point qui parlait des niches fiscales. C’était intéressant… Nous voyons notamment qu’en 2010, nous avons 75 milliards annoncées de niches fiscales. Les bénéficiaires principaux sont (source PLF 2010):
  • Solidarité, insertion, égalité des chances : 11,9 Md€
  • Ville et logement : 11,7 Md€
  • Travail emploi : 10,9 Md€
  • Economie : 9,7 Md€
  • Engagements financiers de l’Etat : 6Md€
  • Recherche et enseignement : 5,1 Md€ (je trouve ça peu…)
  • Santé : 5 Md€
  • Ecologie et développement durable : 4 Md€ (donc là ils vont prendre…)
  • Outre Mer : 3,6 Md€ (ça restera tel quel)
  • Agriculture, pêche, alimentation : 2,9 Md€
  • Sport et jeunesse : 1,4 Md€
  • Autres : 2,8 Md€
Intéressant aussi les 15 plus grosses niches fiscales répertoriées.
  • 22 Mds d’euros : Réduction de charge sur les bas salaires ;
  • 5,1 Md€ : TVA réduite sur les travaux d’entretien dans les logements ;
  • 4 Md€ : exonération sur les heures supplémentaires ;
  • 4 Md€ : crédit d’impôts recherche ;
  • 3,2 Md€ : prime pour l’emploi ;
  • 3 Md€ : avantages sur produits de capitalisation et assurance vie ;
  • 3 Md€ : la fameuse TVA réduite dans la restauration ;
  • 3 Md€ : crédit d’impôt sur emploi à domicile ;
  • 2,7 Md€ : Abattement de 10% sur les retraites et les pensions ;
  • 2,6 Md€ : crédit d’impôt développement durable (il va prendre, et on se rend compte qu’il n’est pas énorme…) ;
  • 2,2 Md€ : exonération assurance santé complémentaire ;
  • 1,6 Md€ : exonération des prestations familiales, allocations adultes handicapés ;
  • 1,56 Md€ : demi-part pour les personnes seules avec enfants à charge ;
  • 1,56 Md€ : TVA réduite pour fourniture de logements dans les hôtels (!!!) ;
  • 1,5 Md€ : crédit d’impôts sur intérêts d’emprunt pour la résidence principale (elle va prendre aussi cette niche… dire qu’à 2 mois près je suis passé à coté grrrr).
Et puis des choses sont marrantes. Le bouclier fiscal n’est pas considéré comme « une niche fiscale ». La réduction du revenu imposable pour les journalistes (30% plafonnés à 7650 €), qui couterait 50 M€ à l’état, non plus.
La réduction de 500 € pour propriétaire de maisons exposées aux feux de forêts qui cotisent aux association de lutte contre l’incendie, ou l’exonération d’impôts sur les gains rapportés par cheval de course confié à un entraineur (et plus value en cas de vente), sont considérées comme niches fiscales. Pas plus que l’exonération d’une fraction des sommes perçues par les arbitres et juges sportifs, ou celle sur le revenu pour les bénéficiaires de prix littéraire, ne semblent être concernées par les coups de rabots…

Le Président de la République considère toujours qu’il « n’a pas été élu pour augmenter les impôts ». D’ailleurs, François Baroin ose le dire : « nous sommes allergiques à toute augmentation d'impôts » qu’il annonce sans honte ni remord…
Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis, et vue le nombre de taxes créées ou augmentées, et la quantité de « baisses de baisses d’impôts » qui touchent la classe moyenne, on ne peut pas le considérer comme « imbécile », notre Président…
Par contre, qu’il nous prenne nous pour des imbéciles, c’est autre chose…

mardi 6 juillet 2010

100 milliards de déficit : et c'est qui qui va encore payer ?

La classe moyenne en a un peu marre. Oh, une partie d'entre elle partira en vacances. Elle a les moyens de se prendre une semaine de repos, avant de recommencer à travailler et à payer pour la sauvegarde nationale...
Et puis c'est bien connu : ces "privilégiés" ont les sous pour prendre des vacances ? Ben qu'ils paient un peu plus pour la "solidarité"...

Aujourd'hui, François Baroin annonce des mesures censées combattre le déficit de 100 milliards qu'il faudra combler. Va t'on s'attaquer aux chèques de 30 millions d'euros que l'Etat reverse à des familles dans le besoin ? Non malheureux, ça serait du populisme, et comme le dit Xavier Bertrand, le populisme c'est mal.
Alors François Baroin propose de vrais solutions. Pas populistes.
Celles, toute bête, qui consiste à faire payer la classe moyenne
. Aujourd'hui, il propose de baisser les subventions pour le logement étudiant, le ralentissement de l'aide aux handicapés, la suppression d'aides aux parents d'enfants étudiants. Ca devrait encore toucher les mêmes personnes, mais elles peuvent encore payer, et en plus elles ne gueuleront pas : alors continuons à ponctionner...

Nous avions parlé de ces fameuses niches fiscales... la plus value de la vente de son cheval de course ou les bénéficiaires de prix littéraires ne seront pas impactés. Par contre, les parents d'enfants qui vont à l'école et vont faire des études qui coutent un bras le seront. Mais là encore c'est normal penseraient presque une autre frange de la population : c'est gens là ont des sous puisque leurs enfants peuvent faire des études : qu'ils paient eux aussi !

C'est le soucis du sandwich qui sera bientôt sans pâté... La tranche de pain du haut, c'est la classe aisée, du bouclier fiscal notamment. Qui aura été grande gagnante du quinquennat : bravo à elle. En bas, c'est la France pauvre, sans emploi, sans grande qualification, qui bénéficie d'aides provenant de la solidarité nationale. Et au milieu, on a le pâté. Pas assez "pauvre" pour être aidé. Et loin d'être suffisamment riche pour être aussi, quelque part, aidé...
Alors au final que l'on appuie sur le sandwich, le pâté s'immisce dans le morceau de pain du bas. Et au final, on a l'impression d'une tranche inférieure de pain qui a grossi, et d'un morceau de pâté qui devient toujours plus modeste... L'appauvrissement de la classe moyenne est une triste réalité...

Mais comme dans le sandwich, seul le pâté est vraiment nourrissant, ben c'est sur lui qu'on va taper. Logique. Au final insupportable mais bon, là encore, la "classe moyenne" ne gueulera pas. Elle est épuisée, elle va partir en vacances et puis quand elle reviendra elle se remettra à bosser pour faire tourner la machine. Vive elle... Tant qu'il est reste une, de classe moyenne...

Je n'ai pas été élu pour augmenter les impôts qu'il disait... Par contre, les taxes et les efforts supplémentaires à faire peser sur "la France qui se lève tôt", pour paraphraser quelqu'un, oui.
Tout cela risque de mal finir disait le poète...