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vendredi 14 novembre 2025

Les mots (même valises) ont un sens

Un mot a permis une discussion intéressante avec Juliette Evola sur le dernier billet. Et m'a permis aussi de repenser mon avis et de préciser ma pensée. Et de confirmer une chose : les mots ont un sens. 

Que je vais compléter suite à une animation professionnelle que j'ai eu aujourd'hui (un séminaire de cohésion où je suis allé à reculons, mais au final j'ai appris). Le concept de "mot valise". Un mot sur lequel chacun pourra mettre ce qu'il veut dedans parce que la "mesure" est difficile. 
Exemples de mots valises : valeur, confiance, fidélité, loyauté, professionnel, responsabilité... Dans le boulot, le "mot valise" peut être pénible car nous avons tous notre réalité, nos vérités. Le terme "confiance" ou "fidélité" n'aura pas la même raisonnance chez moi que chez quelqu'un d'autre.

Je parlais de l'élection de Macron en 2017. J'ai employé les mots "vols" et "imposture". Les mots ont un sens, et oui, ils sont inadaptés à ce que je pense vraiment de l'élection d'Emmanuel Macron. Car tel que je les emploie, je tends à faire penser que je pense qu'il y avait un "complot" d'une force toute puissante qui a fait qu'Emmanuel Macron a été élu. Cette idée est répendue dans les milieux complotistes, qui ont vu en Emmanuel Macron le candidat "des riches", de "l'argent". 
Pour faire un complot, il faut faire preuve d'intelligence collective. Et c'est plus difficile qu'il n'y parait. 

Ce que je pense est plus simple, et je n'ai pas à blâmer Macron. Il a été élu "par défaut", en profitant en tant que "troisième homme" de circonstances favorables dont il n'était pas responsable et il a su en tirer profit. 
La gauche républicaine s'est sabordée avec les frondeurs et en désignant Hamon. La droite a merdé sur ses primaires : des gens à droite "savaient" que Fillon était en tort. Quand il a sorti "qui imagine le Général de Gaulle mis en examen" quand il parlait de Sarkozy, pourquoi l'affaire Pénélope n'est pas sortie ? C'est ça qui me reste à travers de la gorge.

Si je suis en colère contre Macron, je me trompe de cibles. Emmanuel Macron a été stratège. Alliance avec le centre Bayrou, il a récupéré les sociaux démocrates qui ne voulaient d'un Benoit Hamon et ce type de gauche. Et il a récupéré ceux qui ne voulaient pas être associés à la droite "Trocadéro". Et au deuxième tour, il y a barrage contre Le Pen. Bravo l'artiste. 
Oui, j'en veux à des "le renouveau c'est Bruno" Lemaire, à des Darmanin, à ces opportunistes qui ont rejoint le bateau Macron et ont torpillé le leur. Mais c'est le jeu. Aujourd'hui ils sont les premiers à tirer contre ceux qui les ont fait. Pas très joli. 

Je ne parle pas de 2022. La crise Covid et l'Ukraine ont aidé. Mais les nullissimes Pecresse et Hidalgo ont fait le reste. En 2022, seul 4 candidats a fait plus de 5%, dont Eric Zemmour qui les a dépassé de peu. Il n'y a pas eu de campagnes et les candidats ont été nuls. Et il fallait faire barrage à Mélenchon. Donc acte. 

"Imposture" et "vol" ne sont pas des mots valises. Mais dans ma bouche, ils n'ont pas le même sens que pour Juliette et je le comprends. Je ne suis pas le trumpiste qui a dit que Biden avait "volé" l'élection américaine et envoyé le YMCA Buffalo Grill envahir le Capitole. Je vois plus le mot "vol" comme je l'utilise (aussi à tort) quand l'OM perd contre Atalanta Bergame sur un pénalty non sifflé et un but en contre. 
Par contre, j'ai bien aimé cette notion de "mot valise" car elle appuie l'idée que "les mots ont un sens", et qu'ils doivent être utilisés à mon escient. Et si nous n'avons pas la même idée ou vision du mot, il n'y a qu'à demander à clarifier. Dans le boulot, si on me parle de "confiance", ça ne me dérange pas d'aller plus loin. Et j'ai trouvé sain que Juliette me demande des précisions, avec bienveillance mais aussi fermeté. Ca m'a aussi aider à poser les idées, et le scientifique philosophe que je suis adore poser les idées. 

J'ai aussi appris autre chose aujourd'hui. Le verbal (le mot), le non verbal (posture du corps), et le para verbal (la manière dont on dira le mot). La règle de Mehrabian dit que le verbal a 7% d'efficacité, le non verbal 55% et le para verbal 38%. 
J'ai répondu "ben merde, on a passé une heure à dire "les mots ont un sens", et ça ne pèse que 7%". L'animateur m'a répondu : "oui, mais si tu dis de la merde, ça restera de la merde". Et globalement, 0 x beaucoup, ça fait toujours 0.

Donc oui, les mots ont un sens. Les mots valises aussi. Et ne pas hésiter à demander, à préciser. Et à se questionner. 
C'était la leçon du Maitre de Conférence Falconhill.