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mardi 3 décembre 2019

"Bienveillance", tu parles... (par Gaspard Proust)

Je viens de lire sur le Point de cette semaine une interview d'une rare intelligence de Gaspard Proust. Je connais assez peu l'artiste, mais j'ai envie de le connaitre mieux. En tous cas, je partage tellement son avis.
L'interview est disponible sur l'édition payante du Point, avec le titre particulier "qu'est ce qu'être français ? Franchement moi je ne sais plus". Gaspard Proust rappelle qu'il est né dans un pays ex-communiste...

J'ai adoré ce passage que je retranscris. 

On habite une société qui parle de « bienveillance » du matin au soir et qui est incapable de l'appliquer à ce qui ne lui ressemble pas ; alors que c'est précisément son principe. Si on n'est bienveillant qu'avec ce qui nous est proche, alors, on n'est bienveillant avec rien ni personne.
Du matin au soir, on parle de la présomption d'innocence, du matin au soir, on la piétine et on s'engouffre en troupeau hystérique derrière la première accusation sans preuve en postillonnant, sur les dépotoirs à verbe que sont réseaux sociaux et médias, des « On ressent comme un malaise », « On se désolidarise », « On s'émeut » (...) C'est à se demander parfois à quoi sert le système judiciaire dans votre pays. Si vous voulez réformer la justice pour pas cher, vous n'avez qu'à la supprimer et la délocaliser sur Twitter. Ça marche déjà très fort, ça ne coûte pas un rond, les condamnations sont instantanées ; que du bonheur ! Certes, dans la foulée, on va détruire quelques innocents, mais bon, comme au-dessus des Français flottent de grands principes républicains… Comme dirait l'autre, « tuez-les tous, le principe reconnaîtra les siens ».
La facilité qu'a cette époque de détruire des gens sans preuve, en se fichant complètement du temps judiciaire, est proprement sidérante.
Certains sont désormais incapables de sortir d'eux-mêmes et d'avoir un peu de recul ou d'humour sur eux. Non, tout n'est pas malveillant, tout n'est pas arrière-pensée. La légèreté, la provoc pour la provoc, ça existe. Et puis, quel message politique j'aurais, moi, étranger, à apporter à votre pays ? Je vous regarde faire, mais, au risque de vous décevoir, je me fiche complètement des choix politiques des Français. Ils vous regardent. Je ne supporte pas cette société où il faut sans cesse se justifier. Le droit d'être débile fait partie de la liberté. Mais j'ai également le droit de m'appuyer sur ceux qui veulent être intelligents...

Je ne résiste pas au plaisir de remettre la vidéo de Gaspard Proust devant Clémentine Autain, aujourd'hui élu de cette gauche brune qui collabore avec ceux qui veulent définitivement tuer l'esprit de Gainsbourg et Voltaire. 

Un Voltaire qui aurait du mal à reconnaitre la France des lumières comme le rappelle Gaspard Proust...