Je serai mobilisé toute la journée de dimanche pour tenir un
des bureaux de vote de mon village. Peut être aurais je un peu le temps d’une
visite au bureau de mon ancien village, mais l’urne sera l’objet clef de ma fin
de semaine.
J’avais écrit mercredi un billet pour remarquer que je m’étais
peu
(voire pas du tout) exprimé sur la campagne de l’élection présidentielle. Peut-être puis je essayer de m’atteler à l’écriture de quelques uns de mes
sentiments, en ce dernier jour de campagne officielle…
Il y a 5 ans,
j’avais fait une galerie de 12 portraits,
chacun sur un des candidats de la présidentielles. J’avais bien aimé cet
exercice, que j’aurais aimé réitérer cette année, si la motivation et l’inspiration
eurent été présentes. Je concluais chacun de ces billets, où j’exprimais mon
ressenti par rapport au candidat, en disant si oui ou non ce dernier avait une
chance de recevoir mon vote.
Si j’avais répété l’exercice, j’aurais été très rapide sur
Jacques Cheminade, Philippe Poutou, Nathalie Arthaud. Je trouve ces
candidatures inutiles, et de nature à décrédibiliser l’élection présidentielle.
Je ne dirais rien de plus sur Cheminade, qui n’apporte rien.
Philippe Poutou me parait faire une meilleure campagne sur la fin (le début
était une catastrophe), mais sur les idées et l’idéologie, rien de différent de
Nathalie Arthaud (qui a toujours l'air méchante et pleine de haine, c'est usant). Était ce la peine d’en avoir deux, voire trois avec Jean-Luc
Mélenchon ?
Jean-Luc Mélenchon, j’ai souvent écrit sur lui. J’ai détesté
la campagne de ses militants, qui ont fait pire que le Front National
localement en collant de partout et n’importe où. Une campagne déguelasse. Après,
sur le discours du candidat, il est évident qu’un candidat qui insulte (Le Pen,
Sarkozy, etc…) et cherche constamment l’outrance, cela ne me convient pas.
J’ai été souvent choqué par la manière dont Mélenchon et ses
amis traitaient ceux avec qui il était en désaccord. Je me demande ce qu’il se
passerait, coté «
liberté d’expression », et même liberté tout court,
si ces gens là arrivaient au pouvoir…
Après, il aura fait une campagne remarquable. Et son score
sera haut. Le moins possible j’espère, mais quoi qu’il en soit cela sera une
réussite.
Eva Joly est l’autre coté de la pièce. Une campagne
consternante, qui s’est terminé par un show que j’ai trouvé personnellement
affligeant. Pauvres norvégiennes ménopausées, qui ne méritaient pas ça…
Je suis foncièrement en désaccord avec les idéologies des
verts, sur pleins de points (sociétal, politique, scientifique, industriel…). Je
serai ravi si le score de leur candidate était le plus bas possible.
Je termine le portrait des gens de gauche par le favori
François Hollande. Je ne voterai pas pour lui, aussi parce qu’il prévoit de gouverner
avec les verts, et qu’un gouvernement comportant des Aubry, Montebourg, Royal,
avec une influence notable de la gauche de la gauche, ne me convient pas.
Pour autant, j’ai souvent exprimé de la sympathie pour le
bonhomme. Je n’oublie pas la manière dont ses « amis » socialistes
lui avait craché à la figure, lors de la dernière présidentielle. La manière
dont Royal l’avait traité le soir des législatives. Aujourd’hui, ces mêmes qui
lui jetaient des coups de pied à la figure lui baisent la main, lui qui va leur
redonner les clefs du pouvoir. Le monde est remarquable… Et cela prouve que l'
on ne meurt jamais en politique...
L’électeur de droite que je suis n’a plus que quatre choix
possibles.
Évacuons de suite le premier. Marine Le Pen. Je n’ai jamais voté Front
National, je ne commencerai pas dimanche. Non que cela soit un scandale ou une
infamie de voter Le Pen. Pas plus, en tous cas, que de voter Melenchon ou
Arthaud. Pas moins non plus. J’ai trop de désaccord avec elle sur des valeurs
ou des idées pour lui accorder mon suffrage.
Il me reste les trois derniers candidats, pour qui j’hésite
toujours au moment où j’écris mon billet.
Nicolas Dupont-Aignan, j’ai toujours eu de la sympathie pour
l’homme, que je trouve courageux. Mais il y a plusieurs mais… D’abord, je n’ai
pas envie d’un vote de témoignage. Et NDA est une candidature de témoignage,
dont les quelques pourcents n’amèneront aucun infléchissement d’une politique.
Ensuite parce que je ne me suis jamais considéré « souverainiste ».
Euro-sceptique, je l’ai été longtemps, et sur bien des points je le suis
toujours. J’ai voté non en 2005. Si le référendum avait lieu demain, peut être
mon vote serait différent. Parce que j’ai peut être changé. Sortir de l’euro me
parait être une mauvaise idée.
Enfin, je n’ai pas aimé sa boutade (j’espère que ça en est
une) « je pourrais prendre Marine Le Pen premier ministre ». Pour
certains, il y a un raccourci « eurosceptique + droite = extrême droite »,
et cette déclaration valide cette caricature. Je n’ai pas aimé.
Pour autant, il représente quelque chose que j’ai envie d’encourager.
NDA est foncièrement républicain, et il défend des valeurs à droite qui me
parlent. Peut être que je voterai pour lui.
Nicolas Sarkozy, je l’ai suffisamment critiqué durant son
mandat pour glisser son nom dans l’urne dès le premier tour comme si de rien n’était.
Je n’ai pas été fan de sa campagne. Campagne sans programme. Que fera-t-il s’il
est réélu ? Je n’ai toujours pas compris, et je ne sais pas si le candidat
le sait lui-même…
Après, je préfère un
gouvernement composé de gens de droite, même UMP, qu’une nouvelle gauche
plurielle. Même si cela implique de garder le même président. Aujourd’hui, je
ne sais pas.
Voter pour Sarkozy dès le premier tour reste une
possibilité. Mais il y a là encore beaucoup de « mais », et une
relation que j’ai avec lui qui n’a jamais été simple. Mais j’ai l’impression que
dans la droite gaulliste, chiraquienne et républicaine, nous sommes nombreux
dans ce cas…
Reste
François Bayrou. Disons le tout net, c’est celui que
je préfère des dix, mais sa campagne est pour la
Déception avec un grand « d ».
J’ai le souvenir d’un meeting qu’il tenait en début Mars. Au même moment sur
Foot +, Marseille se faisait humilier à Evian. Je zappais entre le match, et
son meeting qu’il tenait sur l’Europe. J’avais l’impression de deux vides qui
se télescopaient…
J’ai l’impression que François Bayrou a toujours tiré à coté,
durant la campagne. Oui, je partage totalement son constat, ses alarmes, ses
mises en garde. Mais je n’ai toujours pas compris quelles étaient ses
proposition, quel était son programme, quelles étaient ses idées fortes.
Si, y a son idée de référendum quelques jours après les
élections présidentielles. Comme si une élection ne suffisaient pas à avoir une
légitimité suffisante pour agir, comme s’il fallait demander encore une fois
aux électeurs : « vous êtes sur ? ».
Impression d’une campagne à coté. Et c’est dommage, parce qu’il
me plait bien cet homme. Mais le lien avec le peuple ne s’est pas fait. Sans
doute de sa faute : il n’est jamais rentré dedans la campagne. Pourtant pour moi, c'était le meilleurs, tant par sa stature, sa personnalité, son discours, et ses valeurs.
Là aussi, François Bayrou est une possibilité de vote. Mais
toujours les « mais »… Et ils sont nombreux.
Reste la possibilité de l’abstention. Mais étant présent au
bureau de vote, ça me serait idiot. Un vote blanc ou nul ? Là encore
inutile. Et pourtant, si mon choix n’est toujours pas fait dans l’urne, il
faudra bien la prendre en compte, cette éventualité…
En 2002 et en 2007, j’avais voté la dernière heure.
Cette année, sans doute ferais je pareil. Et de toutes manières, quelque sera
mon choix, ça sera le mien. Celui d’un citoyen qui va voter, en sachant qu’après
les législatives, la situation a d’immenses chances de ne pas être bien meilleure…
Sinon, pour les photos, c'est la Crête. Pourquoi ? Pour rien. Peut être parce que je pars quelques jours en vacances au lendemain du premier tour. Ça sera très bien...