Le septième signe du Zodiaque est celui de la Balance. Mon signe… Dans les Chevaliers du Zodiaque chers à mon cœur, c’est la maison du vieux Maitre Dohko. Vous vous souvenez de Yoda dans Star wars ? Le même avec un chapeau en forme d’abat-jour. Je ne vous parlerai pas du Misopothénamenos (que je ne sais pas écrire), ni de Shiryu le chevalier du dragon et disciple du dit Vieux Maitre de la Balance qui est né le même jour que moi. La balance donc, sagesse, équilibre…Comparaison toute trouvée avec José Bové… Bové qui est à la sagesse et à la modération ce que le BigMac est à la diététique.
Parce que de gauche, parce que voulant passer aux 32 heures de travail hebdomadaires sans baisse de salaire, parce que anti-pleins de choses dont je suis pour, et parce que violence, je ne vais pas confesser une grande affection pour José Bové. Et pourtant, quand on creuse, les choses ne sont pas si simples ni binaires.
Sur Canal +, José Bové a dit une phrase qui m’a beaucoup touché. « On parle beaucoup des jeunes des banlieues, mais savez vous que le taux de suicide en campagne est très élevé ? ». D’un coté des jeunes qui brûlent des voitures, OK. Mais de l’autre coté, dans des villages où l’ADSL n’arrivera pas de sitôt, où la première faculté est drôlement loin, où les médecins, les services publics et les commerces sont aussi rares qu’un but en Championnat de France, la vie n’est pas toujours aussi paisible que le cadre et les vaches broutant dans le champ pourrait laisser croire. Venir de Sarcelles n’est peut être pas évident pour faire son trou dans la société, venir d’un village paumé en Haute Loire, dans l’Aisne ou dans les Hautes-Alpes non plus. Les handicaps ne sont pas les mêmes, mais c’est pas gagné non plus.
Evidemment qu’il faut aider les banlieues. Mais dans plan Marshall, il en faudrait aussi dans certaines campagnes, où l’alcool coule autant à flot que la drogue circule dans les cages d’escalier. Il y a des détresses parfois un peu moins bruyantes, qui ne font pas monter le vote LePen pour autant et ne donnent pas des sujets racoleurs au Droit de Savoir, qui sont tout aussi douloureuse.
Et puis Bové se donne un air rural est campagnard qui ne peut pas me laisser de marbre. Quand j’apprends que l’Europe voulait réglementer la production de l’huile d’Olive chez moi, interdire la pression à froid (parce que d’un hygiénisme douteux pour certaines huiles technocratiques), le camembert au laid cru, la manière de vinifier, ou encore réglementer plus sévèrement les petits marchés traditionnels de village, je confesse un intérêt pour le combat de José Bové. Quand je vois en Auvergne fermer des petites fermes traditionnelles qui font un bon saucisson qui sèche sous la poutre de la grange, et un bon fromage qui pue, parce que Bruxelles leur impose paillasse en céramique et des règles d’hygiènes qui mettant en bas des siècles de tradition, que ça coûte cher et que les gosses ils veulent pas s’emmerder à se ruiner, je ne peux pas rester sourd à des arguments de José Bové. J’ai envie de bouffer autre chose que le jambon certifié CE, qui n’aura pas plus de légionellose que de goût. Et il me semble pas que mes grands parents ou ma belle famille, qui se sont nourris de produits traditionnels du terroir, avec des règles sanitaires qui valaient ce qu’elle valaient, soient tous morts dans d’atroces souffrance et aient porté plainte contre je-ne-sais-qui parce que le fromage avait un goût qui piquait un peu et que le lendemain, on avait mal au ventre en allant au cabinet…
Pour autant, respect des traditions doit il impliquer d’être scientifiquement obscurantiste et opposé à toute forme de progrès ? C’est bien joli de « faire caca dans de la sciure » (copyright Laurent Gerra), mais s’opposer systématiquement à la recherche sur les ogm en réalisant de ratonnades, s’opposer à toute recherche sur le nucléaire, parallèlement ne rien dire sur la dépendance pétrolière, ça ne me parait pas constructif, ni efficace.
Ensuite, José Bové se considère « anti-mondialiste ». Pour des raisons de politiquement acceptables, le terme « anti » a été remplacé par « alter ». Pourquoi pas. Personnellement, je suis choqué de voir que l’actionnariat et l’épargne boursière pilote l’économie et le monde. Je préfèrerai que cela soit l’investissement, le salariat et la « prise de risque » et d’initiative qui le pilote, ce monde. Pour autant, j’attends des propositions raisonnables de la part des « alters ». Si c’est pour proposer 32 heures de travail hebdomadaire, la dépénalisation de drogues douces, la déréglementation de l’immigration, mouais bof… Des propositions concrètes, réalisables, et autre chose que des incantations gentillettes et pleines de bons sentiments, voilà ce que je préfèrerais entendre.
Je ne passerai pas outre la personnalité de José Bové sur laquelle j’ai des réserves. Des témoignages considèrent qu’il est autant paysan que je suis footballeur professionnel. Et peut-être, de part quelques étés dans les champs et mes origines, ais je été (et suis-je) plus « paysan » que lui. On se moque de François Bayrou qui s’est fait prendre en photo sur un tracteur, sans être surpris que José Bové ait réalisé les mêmes prises de vues fortes d’un point de vue communication. Enfin, être un bon communiquant et se donner un style porteur, c’est plutôt une qualité. José Bové est peut être un mystificateur, mais de talent.
Et puis ça me paraîtrait une erreur de ne pas évoquer son égo surdimensionné. Ah… Il fallait à tout prix qu’il y aille dans cette campagne. L’extrême gauche a déjà 3 candidats, plus 1 avec la candidate communiste. Et zou, on y vient. Parce que… ? Ben parce qu’il en meurt d’envie d’y aller, José. Son programme ? « Osez Bové ! Votez José ». Culte de personnalité, sa personnalité. On ne va pas lui demander ‘comment rassembler les français quand vous êtes incapable de vous rassemblez à l’extrême gauche’, car visiblement il s’en moque. Rassemblement autour de moi ou pas de rassemblement du tout. Soit…
J’aimerais un jour comprendre l’extrême gauche, qui risque d’avoir aucun candidat au dessus de 5 %. Coté efficacité on repassera… Et je ne leur confierais pas mon pays, vue leur incapacité à être concret et efficace…
Enfin, le point que j’abhorre chez lui, c’est son recours systématique à la violence. Violence contre les militants FN en faisant le coup de poing, violence dans ces rassemblements anti-libéraux qui mettent Gènes à feu et à sang, violence contre les McDo, les champs d’OGM, et tout ce « qui ne lui plait pas ». « Désobéissance civique », le terme est lâché. Je parlais plus haut de son égo, mais qui est José Bové, que représente t’il, pour savoir où est la « désobéissance civique » ? Pour savoir ce qui est bien ou mal ? Il représente 2 % d’intention de vote, peut être un peu plus dans les urnes. Mais en quoi cela lui donne la légitimité d’enfreindre la loi, par des moyens violents qui plus est ? Et ensuite de se prétendre « prisonnier politique » ? Quand l’égocentrisme rencontre la violence, personnellement ça me fait peur… Des fous méchants qui prennent ensuite le pouvoir par le coup de poing, ça ne rappelle pas de beaux souvenir.
Non, notre Nelson Mandela de bazar ne me plait pas, ne m’amuse pas quand il va en prison en tracteur. Je ne suis pas pro OGM n’importe comment, pas pro MacDonald, mais je ne lui reconnais pas le droit d’enfreindre la loi.
En conclusion, que dire d’autre ? Pas grand-chose… Sinon que malgré sa belle moustache…
Parce que de gauche, parce que voulant passer aux 32 heures de travail hebdomadaires sans baisse de salaire, parce que anti-pleins de choses dont je suis pour, et parce que violence, je ne vais pas confesser une grande affection pour José Bové. Et pourtant, quand on creuse, les choses ne sont pas si simples ni binaires.
Sur Canal +, José Bové a dit une phrase qui m’a beaucoup touché. « On parle beaucoup des jeunes des banlieues, mais savez vous que le taux de suicide en campagne est très élevé ? ». D’un coté des jeunes qui brûlent des voitures, OK. Mais de l’autre coté, dans des villages où l’ADSL n’arrivera pas de sitôt, où la première faculté est drôlement loin, où les médecins, les services publics et les commerces sont aussi rares qu’un but en Championnat de France, la vie n’est pas toujours aussi paisible que le cadre et les vaches broutant dans le champ pourrait laisser croire. Venir de Sarcelles n’est peut être pas évident pour faire son trou dans la société, venir d’un village paumé en Haute Loire, dans l’Aisne ou dans les Hautes-Alpes non plus. Les handicaps ne sont pas les mêmes, mais c’est pas gagné non plus.
Evidemment qu’il faut aider les banlieues. Mais dans plan Marshall, il en faudrait aussi dans certaines campagnes, où l’alcool coule autant à flot que la drogue circule dans les cages d’escalier. Il y a des détresses parfois un peu moins bruyantes, qui ne font pas monter le vote LePen pour autant et ne donnent pas des sujets racoleurs au Droit de Savoir, qui sont tout aussi douloureuse.
Et puis Bové se donne un air rural est campagnard qui ne peut pas me laisser de marbre. Quand j’apprends que l’Europe voulait réglementer la production de l’huile d’Olive chez moi, interdire la pression à froid (parce que d’un hygiénisme douteux pour certaines huiles technocratiques), le camembert au laid cru, la manière de vinifier, ou encore réglementer plus sévèrement les petits marchés traditionnels de village, je confesse un intérêt pour le combat de José Bové. Quand je vois en Auvergne fermer des petites fermes traditionnelles qui font un bon saucisson qui sèche sous la poutre de la grange, et un bon fromage qui pue, parce que Bruxelles leur impose paillasse en céramique et des règles d’hygiènes qui mettant en bas des siècles de tradition, que ça coûte cher et que les gosses ils veulent pas s’emmerder à se ruiner, je ne peux pas rester sourd à des arguments de José Bové. J’ai envie de bouffer autre chose que le jambon certifié CE, qui n’aura pas plus de légionellose que de goût. Et il me semble pas que mes grands parents ou ma belle famille, qui se sont nourris de produits traditionnels du terroir, avec des règles sanitaires qui valaient ce qu’elle valaient, soient tous morts dans d’atroces souffrance et aient porté plainte contre je-ne-sais-qui parce que le fromage avait un goût qui piquait un peu et que le lendemain, on avait mal au ventre en allant au cabinet…
Pour autant, respect des traditions doit il impliquer d’être scientifiquement obscurantiste et opposé à toute forme de progrès ? C’est bien joli de « faire caca dans de la sciure » (copyright Laurent Gerra), mais s’opposer systématiquement à la recherche sur les ogm en réalisant de ratonnades, s’opposer à toute recherche sur le nucléaire, parallèlement ne rien dire sur la dépendance pétrolière, ça ne me parait pas constructif, ni efficace.
Ensuite, José Bové se considère « anti-mondialiste ». Pour des raisons de politiquement acceptables, le terme « anti » a été remplacé par « alter ». Pourquoi pas. Personnellement, je suis choqué de voir que l’actionnariat et l’épargne boursière pilote l’économie et le monde. Je préfèrerai que cela soit l’investissement, le salariat et la « prise de risque » et d’initiative qui le pilote, ce monde. Pour autant, j’attends des propositions raisonnables de la part des « alters ». Si c’est pour proposer 32 heures de travail hebdomadaire, la dépénalisation de drogues douces, la déréglementation de l’immigration, mouais bof… Des propositions concrètes, réalisables, et autre chose que des incantations gentillettes et pleines de bons sentiments, voilà ce que je préfèrerais entendre.
Je ne passerai pas outre la personnalité de José Bové sur laquelle j’ai des réserves. Des témoignages considèrent qu’il est autant paysan que je suis footballeur professionnel. Et peut-être, de part quelques étés dans les champs et mes origines, ais je été (et suis-je) plus « paysan » que lui. On se moque de François Bayrou qui s’est fait prendre en photo sur un tracteur, sans être surpris que José Bové ait réalisé les mêmes prises de vues fortes d’un point de vue communication. Enfin, être un bon communiquant et se donner un style porteur, c’est plutôt une qualité. José Bové est peut être un mystificateur, mais de talent.
Et puis ça me paraîtrait une erreur de ne pas évoquer son égo surdimensionné. Ah… Il fallait à tout prix qu’il y aille dans cette campagne. L’extrême gauche a déjà 3 candidats, plus 1 avec la candidate communiste. Et zou, on y vient. Parce que… ? Ben parce qu’il en meurt d’envie d’y aller, José. Son programme ? « Osez Bové ! Votez José ». Culte de personnalité, sa personnalité. On ne va pas lui demander ‘comment rassembler les français quand vous êtes incapable de vous rassemblez à l’extrême gauche’, car visiblement il s’en moque. Rassemblement autour de moi ou pas de rassemblement du tout. Soit…
J’aimerais un jour comprendre l’extrême gauche, qui risque d’avoir aucun candidat au dessus de 5 %. Coté efficacité on repassera… Et je ne leur confierais pas mon pays, vue leur incapacité à être concret et efficace…
Enfin, le point que j’abhorre chez lui, c’est son recours systématique à la violence. Violence contre les militants FN en faisant le coup de poing, violence dans ces rassemblements anti-libéraux qui mettent Gènes à feu et à sang, violence contre les McDo, les champs d’OGM, et tout ce « qui ne lui plait pas ». « Désobéissance civique », le terme est lâché. Je parlais plus haut de son égo, mais qui est José Bové, que représente t’il, pour savoir où est la « désobéissance civique » ? Pour savoir ce qui est bien ou mal ? Il représente 2 % d’intention de vote, peut être un peu plus dans les urnes. Mais en quoi cela lui donne la légitimité d’enfreindre la loi, par des moyens violents qui plus est ? Et ensuite de se prétendre « prisonnier politique » ? Quand l’égocentrisme rencontre la violence, personnellement ça me fait peur… Des fous méchants qui prennent ensuite le pouvoir par le coup de poing, ça ne rappelle pas de beaux souvenir.
Non, notre Nelson Mandela de bazar ne me plait pas, ne m’amuse pas quand il va en prison en tracteur. Je ne suis pas pro OGM n’importe comment, pas pro MacDonald, mais je ne lui reconnais pas le droit d’enfreindre la loi.
En conclusion, que dire d’autre ? Pas grand-chose… Sinon que malgré sa belle moustache…
Non, je ne voterai pas José Bové le 22 Avril 2007
PS : j'adore la photo, prise ici, sur le site de 20minutes.