vendredi 24 février 2012

"Je t'emmerde"

La politique offre parfois des moments de grandeur et de noblesse, qui font d’elle un art.

Eva Joly par exemple. Elle aime bien donner des leçons. Mais attention, ne la critiquons pas. Ne la moquons pas. Ne la caricaturons pas. Sinon, on est misogyne, ou xénophobe, ou pleins d’autres choses. Elle n’aime pas qu’on la critique, qu’on la moque, qu’on la caricature. Si en plus on le fait avec humour comme Plantu, c’est la fête.
« Je l’emmerde », c’est ce qu’elle a répondu à Corinne Lepage qui a critiqué son engagement écologique. « Je l’emmerde », c’est beau, c’est noble, c’est grand.



Jacques Chirac avant elle. Une histoire qu’avait révélée le journaliste de RMC Christophe Jakubyszyn. Que lui avait raconté François Bayrou. Histoire qui nous ramène le 21 Avril 2002. François Bayrou avait refusé d’intégrer le papa de l’UMP. Et il était candidat à la présidentielle. Et il sait que Jacques Chirac l’appellera à la fin de la journée, parce qu’un deuxième tour à gagner, une famille à rassembler. Et François Bayrou espère. Peut être même Matignon, qui sait ?
L’histoire, c’est Christophe Jakubyszyn qui la raconte.
« A 18h, stupeur dans la France entière: les premières indications donnent Jean-Marie Le Pen au second tour. Jacques Chirac n'a plus besoin de François Bayrou, il gagnera probablement seul. Et pourtant, à 20h10, le téléphone sonne dans le bureau de Bayrou: c'est le chef de l'Etat: « Allo François ? Je voulais te dire que je t'emmerde ». Authentique... »
C’est grand, c’est noble, c’est de la politique. Bon, très peu objectivement, j’avoue préférer le « je t’emmerde » de Jacques Chirac à celui d’Eva Joly, que je ne porte pas dans mon cœur.

Je ne sais pas si cette campagne est « violente », comme se plaint Caliméro Pierre Moscovici. Personnellement, je ne trouve pas (je trouvais celle de 95 entre Chirac et Balladur plus violente). Par contre, elle ne vole pas haut, c’est évident…
Frédéric Lefebvre et Benoit Hamon sont moins bavards ces derniers temps, mais entre Eva Joly, Marine Le Pen et Mélenchon hier soir, d’autres s’arrangent pour ne pas rehausser le niveau.

Tout ça, ça m'emmerde.

jeudi 23 février 2012

Les regrets...

Nicolas Sarkozy a des regrets. La voix tremblante et hésitante, il regrette le Fouquet’s, première fève du quinquennat.

François Hollande a des regrets. « Je n’aime pas les riches », qu’il avait asséné d’une manière sectaire et brutale en 2006. Je n’aime pas les riches… D’autres n’aiment pas les étrangers, les parisiens, les footballeurs ou les cons. François Hollande, c’était les riches.
Il regrette, c’était « une phrase abrupte »….

« N’ais pas de regrets » disaient Mylène Farmer et Jean-Louis Murant. Je ne sais pas s’ils ont raison, mais c’était une jolie chanson…

Une nouvelle porte parole pour François Hollande ?

Un peu d'humour avec une vidéo qu'on vient de me renvoyer ce matin : la mémé qui n'est pas contente de Nicolas Sarkozy.

Mamie contre Sarkozy

Sourions un peu. C'est bientôt la fin de la semaine, et il fait beau.

mercredi 22 février 2012

11 questions d'un mercredi...

Ca fait un moment que je n’ai plus été sollicité dans une chaine (en photo, deux chaînes de montagne... Oui c'est con). C’est souvent plaisant, quand elle est en plus transmise par un blogueur qu’on aime bien. Aujourd’hui, c’est Tambour Major qui me pose 11 questions. Le petit coquin indiscret. Allez, je vais jouer…

Il faut d’abord rappeler les règles du jeu. Elles sont simples. 11 questions qu’on m’a posées, j’y réponds. Et ensuite j’en crée 11 autres, que je pose à 11 blogueurs. Comme on est poli, on mettra les liens de ces blogueurs, et on ira les prévenir chez eux. Je ne sais pas quand, mais je trouverai bien un moment.
J’aime bien cette règle : elle oblige à connaitre un minimum les blogs que l’on cite. Non, je ne reparlerai pas de ces listes de blogs anonymes qu’on voit ici ou là...

Les 11 questions du Tambour sont donc celles là.

1. Qu’est-ce qui te démange ?
J’ai un gros problème : je suis allergique aux chats (hein Mumuse ?). Donc déjà y a ça… Et c’est beaucoup, et un peu triste aussi. C’est mignon un chat.

2. Iras-tu voter en 2012 ? Pourquoi ?
Evidemment que j’irai voter. Je tiendrai même un bureau de vote. Après pour qui, je ne sais pas encore. J’écrirai un billet plus tard. Je sais pour qui je ne voterai pas par contre.

3. On mange quoi ce soir ?
Ben faudrait demander à Falconette. Hier soir, elle avait fait une quiche merveilleuse (lardon, mozzarella, oignon). Il en reste : je pense que je me la taperai (la quiche)

4. Rat des villes ou rat des champs ?
Des champs, la campagne. Mais une ville, ça a quand même un charme rare…

5. Que serait pour toi un monde sans électronique ?
J’ai du mal à imaginer. Je m’y emmerderai. Bah, je lirai, beaucoup plus. Et j’écrirai, aussi.

6. Quel est le parfum de ton gel douche ?
Là j’ai ouvert un truc Axe machin chose qui parait doit faire tomber toutes les gonzesses qui croisent ma route. Ça ne marche pas…

7. Dans ton évier, là, maintenant, il y a quoi ?
J’espère qu’il est vide (ça voudra dire que Falconette a fait la vaisselle avant de partir, smiley ^_^). Sinon dans la salle de bain, sans doute il doit y avoir un gant de la toilette de bébé.

8. Chèque ou CB ?
Ça dépend pour quoi. Essentiellement CB.

9. Le dernier morceau de musique que tu as écouté aujourd'hui, c'était ?
Au moment où j’écris, j’ai une musique de Fullmetal Alchemist Brotherhood qui me donne des larmes (celle là : Requiem to the brigardier general... L’enterrement de Hugues est un des passages les plus émouvants de l’animation japonaise…).

10. Laura Ingalls, c'était quand même une belle connasse, non ?
Comme je refuse de déraper et d’être graveleux, je ne répondrai pas à la question (et puis elle est trop jeune, mais quand même il a part tort le Tambour...)

11. Le facteur sonne toujours deux fois. Et toi ?
Moi ça fait trois jours qu’il n’est pas passé, ça commence à me courir…

Bon, ben y a des questions malines, d’autres moins. Je vais essayer de faire pareil.
  1. Quand et pourquoi as-tu ouvert un blog ?
  2. Où voudrais-tu finir ta vie (le plus tard possible) ?
  3. Tu mets des chaussettes pour dormir ?
  4. Pâtes bolognaises, carbonara, pesto ? Ou autre chose ?
  5. Pourquoi le Brésil, et pas le Pérou ou le Guatemala ?
  6. Football ou Rugby ?
  7. Quand tu repenses au collège, c’était comment ?
  8. Ton parfum actuel ?
  9. Tu es plus Capitaine Flam, Dragon Ball, Chevaliers du Zodiaque ou Naruto ?
  10. Facebook, Google + ou Twitter ?
  11. C’est bien l’amour ?
11 questions à la con… Désolé, je ne ferai pas mieux pour aujourd’hui.

Il faut trouver 11 pigeons blogueurs à inviter à répondre à ces questions. Je vais prendre des que je n’ai pas trop lié ce mois ci.

Évidemment l’ami qui restera toujours the Nuberwane, Vallenain, Vlad le raleur, Prof Mathieu, Polluxe, CC, Captain Haka, Eric le mulhousien, Mtislav le pyrénéen, l’ami Alter Oueb.
Le dernier blog que je linke est tout récent. Il s’agit de mon amie Alice et de son petit monde pleins d’idées. Oui, c'est un blog de nana.

C'était un billet de mercredi. C'est bien les mercredis...

Le féminisme a vaincu : les femmes (demoiselles) sont sauvées…

Il y a des trucs comme ça… Des informations qui laissent sans voix. Et pourtant on crève d’envie d’en parler, parce que laisser sous le silence des évènements qui relèguent dans les tréfonds de l’histoire d’autres grandes avancées sociales, c’est dommage.
Comme par exemple la suppression du terme "Mademoiselle" dans les administrations...

« Les termes «mademoiselle», «nom de jeune fille» ou le «nom d'épouse» sur les formulaires seront bientôt du passé. Une circulaire des services du Premier ministre recommande aux ministres concernés et aux préfets de «donner instruction» aux administrations «d'éliminer autant que possible de leurs formulaires et correspondances ces termes. ».
C’était un grand combat des féministes de la fin de l’année dernière. Ce cri a été entendu. Alléluia…

J’avais écrit un billet sur le sujet, « et un combat ridicule de plus pour la mademoiselle ». Parce que je trouvais ce combat ridicule. Parce que quand je discute avec des copines, je n'avais pas l'impression qu'elles étaient traumatisées par le fait de cocher la case "mademoiselle"... Mais bon, peut être ne le savaient elles pas que c'était "discriminant"...
Et parce que j’avais l’impression qu’il y avait bien d’autres combats à mener pour le droit des femmes. Par exemple un des derniers rapports de ONU femme, qui disait que un pays sur deux dans le monde ne condamne pas le viol. Mais c’est évident qu’il est plus facile s’indigner de l’utilisation du mot « mademoiselle » (que je n’arrive toujours pas à trouver dégradant…), d’hurler contre une publicité, de taper du pied que l’on mette une jolie fille en illustration d’un billet, de se fâcher de voir qu’on réserve la couleur rose pour les filles…

Quelque part, je suis inquiet des prochains combats qui seront défendues par ce féminisme intégriste qui n’a peur de rien, et surtout pas de l’affligeant. Je suis un peu inquiet… Mais pas pour ceux qui font réellement du mal aux femmes, et portent atteinte à leurs droits et leur dignité : eux continueront à ne pas être inquiétés…
C’est dommage…

mardi 21 février 2012

Remplacer l'état UMP par l'état PS ?

« François Hollande a déclaré que les hauts fonctionnaires liés au «système» Sarkozy devraient «forcément à laisser la place à d'autres» s'il était élu à l'Elysée » (le Parisien).

Je fais parfaitement confiance à François Hollande pour réaliser une purge des postes confiés par des gens qui ne répondrait pas aux « critères politiques ». Localement, je vois comment cela se passe dans une région tenue par les socialistes, et des départements tenues par les socialistes.
Nicolas Sarkozy et l’UMP ont placé des « gens à eux » aux postes importants ? Les socialistes ont fait de même au niveau local, et au niveau national quand ils avaient le pouvoir. Et bon, avant lui, Mitterrand et Chirac ont fait de même. Le prochain réalisera la même chose. Même plus choquant…

Ais je tellement envie, par contre, de voir un « état UMP » remplacé par un « état socialiste » ? La réponse est évidemment non. Avec les départements, les régions, le sénat, et peut être demain l’assemblée et l’Elysée, il risque d’être très difficiles d’exister si on est « pas de gauche ». J'espère qu'on pourra quand même continuer à penser ce qu'on pense, et qu'on se fera pas privé de dessert et de vin si on n'est pas sympathisant de gôche.

François Hollande promet de faire du ménage. Pourquoi pas. Le président socialiste de la cour des comptes Didier Migaud, et le président de l’AMF Jean-Pierre Jouyet, peuvent donc s’inquiéter pour leur poste… Et même pas. François Hollande l’a dit clairement : « Aucun de ceux qui aujourd'hui exercent des responsabilités et qui sont loyaux n'ont à s'inquiéter…». Ah bon…

Pendant ce temps, on apprend la possible nomination du sans doute très compétent Jean-Louis Borloo à la tête de Véolia... Mais on est rassuré : la gauche promet de faire exactement pareil, mais "avec des gens loyaux". Ecoeurant. Inquiétant. Désespérant...

Il est toujours amusant de voir une personne promettre de faire ce qu’elle a violemment (et justement) critiqué chez d’autres. C’est de la politique il parait…
Mais bon, ça promet l’avenir…

lundi 20 février 2012

Royal vs Lang... Ca promet...

La gauche n'a pas encore gagné les élections, mais elle commence à se partager les postes. Ou à se les disputer.

Aujourd'hui, nous apprenons que Jack Lang convoite la présidence de l'Assemblée Nationale. C'est bien : il ferait acte de présence cette fois, après un mandat où il aura brillé par son absence... (et les rares fois où il a été présents, c'était pour voter HADOPI ou la réforme constitutionnelle...).
En tous cas il n'a honte de rien. Mais on le savait déjà...

Je m'interroge parfois sur ma réticence à voter à gauche au niveau national... Et quand je vois qu'à la présidence de l'Assemblée Nationale, on nous propose à gauche une Ségolène Royal ou un Jack Lang (soit des parachutés pire que le président actuel), je trouve un début de réponse...

Monsieur Gentil vs Docteur House

Un très bon billet du Toréador ce matin. Qui parle de la campagne : Monsieur Gentil (Hollande) vs Docteur House (Sarkozy). Billet malin, comme toujours chez Toréador.
Quelques morceaux choisis :
Hollande préfère mener la guerre sur le terrain des personnalités plutôt que celui de l’expérience ou des idées. Il est ce personnage de bande dessinée pour enfant, cet inoffensif « Monsieur Gentil ». Monsieur Gentil n’agresse pas, Monsieur Gentil ne clive pas, Monsieur Gentil n’insulte pas. Il ne veut pas le pouvoir. Il n’aime pas les riches et les méchants. Et il met d’accord tout le monde.

Coté Sarkozy, la stratégie est plus complexe à suivre car le candidat doit changer de peau, tout en défendant son bilan, ce qui l’oblige à contourner sur la pointe des pieds le javelot fiché à terre de son premier quinquennat, qui est à la fois difficile à manier et en même temps un pivot central de son identité politique (...)
Les mots clés de Sarkozy sont « France », « courage », « responsabilité », « vérité ». Bref : « J’ai mauvais caractère, et j’assume ! »

Sarkozy esquisse une critique sur la personnalité de son adversaire mais son propos vise plutôt la méthode de gouvernement de Hollande.
Dans un paragraphe très joliment titré « le fou et le flou », Toréador met en avant ce point important : « Chacun des deux attaque l’autre sur sa faiblesse principale. ».

Hollande tape régulièrement sur la personnalité du candidat sortant, dont tout le monde connaît les limites : ouh, le croquemitaine ! C’est un merveilleux sujet d’attaque, une autoroute, car François Hollande sait que sa personnalité un peu fade mais joufflue passe forcément mieux que les aspérités sarkozyennes. (…) L’idée est de faire passer le message qu’un candidat désaxé et clivant a forcément des mauvaises idées pour la République.

Sarkozy de son coté cherche à faire l’alchimiste en transformant l’avantage de personnalité de Hollande en boulet programmatique. Il sait de toutes manières que Hollande a un programme très flou, et qu’il a depuis le départ choisi de présenter le visage bonhomme d’un monsieur jourdain de la politique, une savonnette caoutchouteuse qui convainc mal mais ne clive pas. (..) Du coup, on lui ressort ses déclarations contradictoires sur les familles, le nucléaire ou le libéralisme.
Avec cette conclusion là encore d’une rare justesse : « Reste que pour Sarkozy, taxer Hollande de girouette n’est pas forcément crédible, étant donné ses propres abandons ou revirements. ».

Le Toréador revient forme durant cette période électorale, avec des billets incisifs comme il nous en a souvent donné l’habitude. C’est une bonne nouvelle : une des meilleures d’une campagne qui en est un peu avare…

vendredi 17 février 2012

Le festival du menteur à Moncrabeau

Ce n'était apparament pas vraiment au concours du menteur de Moncrabeau, mais plutôt en campagne électorale à Annecy. Et Nicolas Sarkozy, qui ne devait surtout pas parler de ses adversaires, s'est lâché devant François Hollande :


J'ai toujours considéré, en politique, que parler de son adversaire en se rabaissant au niveau de l'insulte et du caniveau était une faute. Une erreur. Les électeurs n'aiment pas ceux qui passent leur temps à baver sur l'autre.
C'est une des raisons pour lesquelles j'ai profondément déploré la campagne à la salaud de l'UMP depuis l'automne. C'est une des raisons aussi qui me ferait penser que Sarkozy n'a pas forcément perdu, vue la jouissance d'une certaine gauche à se rependre sur la droite, d'une manière qui ne fait honneur à personne.

Nicolas Sarkozy a traité François Hollande de "menteur". C'est moyen. C'est même moyenasse...

Il y avait un débat y a quelque temps, où l'Hérétique m'avait demandé "François Hollande, fou ou menteur". Je lui avais répondu d'une part que les termes étaient moyenasses (déjà). Et j'avais répondu "ni l'un ni l'autre". Il fait de la politique. Il arrange peut être la réalité et les chiffres pour les faire coller à son argumentaire, et a peut être une lecture des évènements partiales et sujettes à discussion.
Mais menteur, sûrement pas plus que Nicolas Sarkozy, François Bayrou, ou avant lui Lionel Jospin, Ségolène Royal, Jacques Chirac, et consort...

Si Nicolas Sarkozy veut refaire son retard en utilisant les ficelles de Nadine Morano ou Bernard Accoyer, je comprends le relatif optimisme des militants socialistes en ce moment. Il ne remontera jamais la pente comme ça.
Après, que ses équipes démontent les arguments et attaques d'Hollande qu'ils jugent être des arrangements avec la réalité, qu'ils le fassent. C'est la politique. Mais qu'ils le fassent avec respect, avec méthode, sans pratiquer cette insulte et cette arrogance méprisante qui gonfle les citoyens...

Je crains qu'au concours du menteur de Moncrabeau, il y ait beaucoup de candidats dans notre classe politique... Alors restons humble et digne...

jeudi 16 février 2012

Vraiment rien à dire... (sinon me perdre sur le Lac)

C'était mon ami Homer qui avait fait, il y a quelque temps, un billet pour dire que décidément non. Il n'avait rien à dire... Un billet sur le vide... C'est d'ailleurs un peu ça aussi le problème des blogueurs. Quand on a rien à dire, on écrit un billet pour dire qu'on a rien à dire... Je ne sais pas si ça se soigne...

Hier soir, j'ai regardé Nicolas Sarkozy sur TF1. J'aurais aimé m'enthousiasmer, ou me révolter. J'aurais aimé être comme la pravdasphère, et me lâcher en moqueries, en bêtes méchancetés, ou en caricatural militantisme. J'aurais aimé être comme le militant UMP convaincu, et sortir ébahi et ragaillardi de cette prestation télévisuelle.
J'aurais aimé avoir eu une réaction. Positive, négative, qu'importe. Tout mais pas l'indifférence comme disait le chanteur des Restos.

Et en fait non. Rien. Avant, j'avais un peu regardé le meeting de Hollande sur les chaines infos. Pareil, pas grand chose. Un peu d'agacement par moment, mais guère plus. Et ensuite, sur TF1, rien. Rien qui m'a énervé, rien qui m'a affligé, rien non plus qui m'ait donné envie...

Un peu le problème de cette campagne présidentielle. Je disais hier que ça serait passionnant cette période. Et aujourd'hui déjà, moins de 24 heures plus tard, je dis l'inverse. Je soupire mon pessimisme devant une situation qui, je le pressens, ne s'améliorera pas.
Nous discutions ce matin, devant la machine à café. Avec un copain bien de gauche, qui porte fièrement les couleurs de son syndicat pas libéral pour un sou, et un autre à coté plutôt centre mou et modéré. Et on faisait ce même constat : qui que se soit qui gagne, demain promet d'être plus difficile qu'aujourd'hui.
Et le soucis est là. La pravdasphère est persuadé que demain avec Hollande, ça sera le bonheur sur la terre. Quelque part je les jalouse un peu : ils croient en quelques choses. Et c'est chouette.

Non, je n'ai vraiment rien à dire sur le départ en campagne de Sarkozy. Je ne souhaite pas sa victoire, je n'ai pas aimé son mandat. Je ne souhaite pas non plus sa défaite.
En fait aujourd'hui, je m'en fous...

Mais bon, je sais qu'il est à Annecy aujourd'hui. Alors je fais un coucou à Shaya, et je poste une photo de cette ville magnifique...

mercredi 15 février 2012

Le jour où Chirac se déclara, sur le Pont d'Avignon...

J’ai en mémoire la déclaration de candidature de Jacques Chirac en 2002. C’était chez moi, dans la ville où je suis né. Avignon.
L’image était belle, il me semble qu’on voyait, au fond, le fort Saint André et la Tour Philippe le Bel. Outre le lieu, je garde le souvenir d’une belle déclaration. Simple. Une question d’une Marie-José Roig toute fofolle. Une réponse simple, un « oui »…

J’en garde un beau souvenir. Une belle période de ma vie. 2002, mon début de carrière. J’étais à Marseille, il faisait beau ce 11 Février. Il fait toujours beau à Marseille. Et puis j’étais jeune…
2002 reste une année particulière pour moi… Au début, j’étais Orphée et je jouais de la lyre, entre Vieux Port, Pont d’Avignon et Lac Léman. Le tout sous la protection d’Athéna… Et puis comme Orphée, je suis tombé en enfer, avant de revenir au paradis à la fin de l’année… Belle et riche année que celle de 2002.

Revenons à la déclaration de Jacques Chirac. A la fin de son premier septennat, je faisais parti de ceux qui, dans son camp, étaient très critiques vis-à-vis de lui, de son bilan, de ses choix politiques. J’avais été opposé à son référendum sur le quinquennat. Et en 1999, j’avais voté pour la liste Pasqua contre l’officielle liste Sarkozy aux élections européennes. Il ne faut jamais oublier qu’en 2002, Chirac ne fait pas l’unanimité dans camp, comme Sarkozy aujourd’hui. En témoignent aussi les candidatures (ou projets de candidature) de Pasqua, Bayrou, Madelin, et déjà de Christine Boutin (sans risible bombe atomique à la sauce tomate).

En ce qui me concerne, le 11 Février 2002, j’accueille la déclaration de candidature de Chirac comme un évènement de l’histoire politique. De la même manière que la déclaration consternante de Balladur, ou l’annonce de non candidature de Delors, pour l’élection de 1995. De la même manière que la Voix du Nord de Chirac en 1994, le « oui » de Mitterrand en 88, ou le fax de Jospin en 2002. Un moment d’histoire.
Ajoutant qu’au moment de l’annonce, je suis plus attiré par d’autres possibles candidatures. Celle de Charles Pasqua, qui plait au RPR que je suis. Celle de François Bayrou aussi, déjà. Son passage à l’éducation nationale ne m’a pas laissé un souvenir impérissable (loin de là…), mais j’ai apprécié ses prises de position en tant que président de l’UDF (notamment les régionales de 1998), et son début de fronde devant la création de la gargantuesque UMP (UEM à l’époque).

Le final, c’est le 21 Avril 2002. Je tiens le bureau de vote de mon village. Je me balade dans le canton. Et je vote, à 17h30, pour Jacques Chirac. Parce que j’ai peur d’un deuxième tour Jospin – Le Pen. Et c’est derrière un mandat décevant pour Jacques Chirac. Son dernier. Avant l’arrivée de Nicolas Sarkozy…

Pourquoi cette promenade à Avignon ? Pourquoi écrire ce billet, le jour où normalement Nicolas Sarkozy doit se déclarer ? Parce que j’ai envie, et parce que j’y pensais à ce moment, tout à l’heure, alors que j’allais courir le long d’une Cèze en dégel, entre midi et deux. Parce qu’un moment de balade dans les méandres de mes souvenirs politiques. Parce que c’était finalement une belle époque.
A cette époque là, je me souviens que beaucoup d’électeurs de droite espéraient presque une victoire de Jospin. Pour « nettoyer la droite » et passer à quelque chose de neuf. Toute ressemblance avec une période actuelle… Au final ? Chirac a été réélu. Beaucoup ont finalement voté pour lui dès le premier tour. Sans joie, sans envie.

Je ne suis pas convaincu que l’histoire recommencera. Je suis persuadé qu’il n’y a aucune leçon à tirer, et que l’histoire de 2012 ne sera pas celle des élections d’avant. Nicolas Sarkozy n’est pas Jacques Chirac. La droite d'aujourd'hui n'est pas la même que celle d'hier. Et à coté François Hollande n’est pas Lionel Jospin, même si lui aussi (ainsi que son entourage et ses soutiens) sont persuadés d’une victoire, et que cela se voit un peu trop.
Je ne sais pas comment sera la déclaration de candidature de Sarkozy ce soir. Elle sera moquée par une certaine partie de la pravdasphère. L’UMP officielle se pâmera de bonheur. Et bon, on verra ce que l’on devra voir.

Par contre, il est évident qu’il se déclare tôt. De la même manière qu’un Chirac en 2002, il voit que la situation est moche pour lui. Aujourd’hui, je ne vois pas comment il pourra gagner, Nicolas Sarkozy. Encore plus s’il choisi de faire une campagne très à droite.
On verra la suite. Mais même si ça sera long 10 semaines, ça sera passionnant…

mardi 14 février 2012

Ras le Front du sectarisme...

Petite histoire du sectarisme ordinaire du Front de Gauche et de la gauche de la gauche
Hier soir, manifestation devant l’ambassade grecque à Paris. Bon… Pas d’avis très positif là-dessus, mais bon… Bien sur présent la gauche de la gauche, Front de Gauche & Co, qui appelle toutes les cinq minutes à la résistance. Pendant qu’ils gueulent, ils ne collent pas n’importe où dans nos campagnes, c’est très bien.

Et donc hier soir devant l’ambassade grecque, Nicolas Dupont-Aignan est aussi allé manifester. C’est son droit… Les grands tolérants de la gauche de la gauche n’ont pas été content… Nicolas Dupont Aignan « a été chahuté par plusieurs manifestants, selon lui "furieux de sa présence", qui l'ont sommé de partir. » (sur le site de RTL, un des rares à en parler). En ayant été traité de « sale raciste » et de fasciste... C'est toujours savoureux de se faire traiter de fasciste par ces gens là... (le munster qui parle de l'odeur du brie...)

Jean-Luc Mélenchon parlait de Marine le Pen, en critiquant « son "odieuse présence" fait selon lui l'objet d'un traitement trop positif par la classe politique. ».. Il a raison, Jean-Luc Mélenchon, de soupirer devant la complaisance de certains devant « l’odieuse présence » de certains…
Constater que cette sectaire et intolérante gauche de la gauche aura trois candidats à l’élection présidentielle est, en effet, quelque chose de terrifiant. Et imaginer que le chef de file de ces manifestants fanatiques et extrémistes pourrait être ministre l’est tout autant.

Enfin bon, Nicolas Dupont-Aignan avait peut être mieux à faire hier soir que d’aller se donner en spectacle devant une ambassade étrangère. En plus d’instrumentaliser la douleur d’un pays, et de son peuple qui souffre… Ce qui se passe en Grèce est bien plus grave que les agissements de certains extrémistes de gauche...

Saint Valentin