vendredi 20 avril 2007

Les 12 maisons de l'Elysée : François Bayrou

Dernière maison. François Bayrou. Je ne vais pas faire d’introduction trop longue (parce que le poisson c'est peut être bon, mais les roses c'est plutôt socialiste que centriste). On y est, et voilà celui qui actuellement en tête de ma short list. De là à être celui pour qui je voterai dimanche ? Probable, mais pas sur…

Je suis rentré très vite dans le vif du sujet. Peut être ras le bol de la campagne. Peut être que j’ai envie d’en finir. Avant de parler de François Bayrou, voilà quel est mon état d’esprit.

On parle ici, sur les blogs, politique, sur nos blogs à nous et sur les blogs des copains, de soi, de ce qu’on pense. Sans forcément juger, se juger, nous ou les autres. D’autres s’en chargent pour toi, de te juger, et de manière parfois bizarre.
Hier soir, je suivais une discussion. Une personne alpaguant l’autre : tu es de gauche ? tu peux pas voter Royal, c’est pas possible, mauvaise personne de gauche ! Tu es de droite et tu votes Sarkozy et pas Villiers ? Mais tu n’as rien compris, pauvre con ! Et des exemples, y en a des tonnes. Pourtant j’aime la politique, j’aime la discussion, j’aime le débat, mais de « ça », j’en ai marre. Peut être est ce la règle du jeu, ben elle m'emmerde cette règle. Pourtant j'aime le jeu.
Peut être est ce pour ça que depuis 2002, j’ai cessé d’adhérer à des partis politiques. Car j’en avais marre de cette étroitesse d’esprit partisane. Car j’en avais marre d’aller à une réunion de section avec mes idées, mes opinions, et de m’entendre dire « mais tu n’as rien compris ! » par un crétin qui avait autant de légitimité à penser que moi. Et aujourd’hui encore, j’en ai marre de ça.
Merde, j’ai des gens autour de moi qui voteront Sarkozy, qui voteront Royal, Bayrou, même Besancenot, Bové ou LePen. Mais c’est leur choix, pas le mien. On discute. Je dis « moi, je ferai différent parce que je pense ça et ça… », mais je vais pas commencer à lui dire « mais tu es con, tu n’as rien compris ! ». Fatigué de cette campagne où, au final, l’intolérance aura pris le dessus. Cf les conneries qu’on entend sur Sarkozy et sur Royal.


Donc là que vais je entendre si, au final, je dis "je vote Bayrou" ? Mes amis gaullistes gueuleront comme des putois : "oui, il est pour l'Europe de Bruxelles, les centristes couilles molles, tout ça !!!". Bon, faché avec mes copains gaullistes. Puis mes potes, nombreux, de droite, traditionnels, libéraux, et légalistes : "oui !!!! Sarkozy est notre candidat ! Toi tu es libéral et tu veux des gauchistes au gouvernement ? Bayrou il est de gauche maintenant ! Traitre par les couilles on te pendra !". Bon, j'ai perdu des amis encore... Et puis mes copains de gauche : "oui !!! tu gueules aprés le gouvernement, tu te dis ouvert, mais Bayrou il est plus à droite qu'à gauche ! grrr déception !". Là, il ne me reste plus beaucoup d'amis d'un seul coup... Je parle pas des Royalistes qui vont me traiter de macho, de mes copains paysans qui vont me traiter de bourges, de mes copains parisiens qui vont me traiter de ploucs. Et bien sur, la machine à colle va me fouttre sur le dos une grosse étiquette marqué "centriste".

Manque plus que mon amie me fasse la gueule ce soir et que Vanille me morde la prochaine fois que je la verrai, et à part le Rhône ou la corde... Dure cette campagne, ne trouvez vous pas ?

Je reviens sur Bayrou. Finalement, dans ce flot de haine, j’avoue que le discours prétendument rassembleur de Bayrou me touche plus que le reste. Parce que j’en ai marre du coté vindicatif de Sarkozy, comme j’en ai marre de ce coté moralisateur et donneur de leçon de Royal. Et plus que ça, j'en ai marre de ces deux appareils staliniens PS et UMP, tout en me méfiant de l'appareil UDF qui bien que modeste pourait prendre du ventre.

Là, c’est totalement du subjectif. Une sensation personnelle. Pas objective pour un sou. Bayrou est il plus rassembleur que les deux autres ? Franchement, aucune idée. J’ai tendance à le trouver, par contre, plus paisible, plus apaisé. Et pour reprendre le terme qui sort quand on parle de Sarkozy ou de Royal, moins « dangereux ».

Ensuite, voter Bayrou serait, à mon avis, une suite logique de ma démarche politique depuis 5 ans. J’en avais parlé ici, sur mon blog, en fin d’été. J’étais sur un quai de gare à Lyon en attendant une ancienne amie et je lisais le Parisien. Toulouse avait accueilli, en ce mois de Février 2002, le premier meeting de l’UEM. Annexion des droites et du centre dans un parti stalinien, à la gloire du Président Chirac. François Bayrou était venu et, devant les hués de chacun, avait lancé son « si tout le monde pense la même chose, alors plus personne ne pense plus rien ».
Je n’ai pas voté Bayrou en 2002. Mais au législative, le militant qui avait quelques responsabilités au sein de son parti gaulliste avait fortement soutenu le candidat UDF de ma circonscription. Le candidat UMP est ensuite devenu ce député qui voulait faire une loi pour interdire le Paris – Dakar, et une loi pour rétablir le délit de blasphème…
Au final, à part pour les élections européennes, j’aurais toujours voté UDF, en tous cas contre l’UMP. Parce que pour moi, l’UDF représentait l’alternative à droite à l’UMP, qui voulait tout englober. Parce que la droite n’est pas unique. Et parce que au final, la réussite de l’UMP aura été de donner un poids électoral très fort à l’UDF et à son président, un poids à ceux qu’ils voulaient bouffer et éliminer.

Disant ça, je suis obligé de donner raison à Bernard Tapie qui faisait ce reproche à François Bayrou. Bayrou est un candidat de droite, qui n’est pas d’accord avec la politique menée pendant 5 ans par l’UMP, seul parti au pouvoir. Qu’il veuille ouvrir un peu le centre à la gauche, pourquoi pas. Mais cet homme mène un parti de droite. Une droite différente, en tous cas plus ouverte. A l’époque, l’UDF était une confédération où cohabitaient des libéraux et des sociaux démocrates. Aujourd’hui, le groupe UDF à l’assemblée nationale accueille un député issu des rangs du RPF par exemple. Ouvert encore une fois.
Gilles de Robien me répondra que c’est faux, qu’il n’y a pas de débats à l’UDF. Sauf que moi, je ne suis pas UDF, je ne suis pas à l’UDF, je ne serai pas de sitôt à l’UDF. Mais je dis que, sur ce que j’en vois, il n’y a pas plus de débat et d’ouverture à l’UMP. Et que la tolérance, l’écoute, à droite en tous cas, je la vois plus chez Bayrou que chez Sarkozy. Je me trompe peut être, mais je soutiens ma position.

Finalement voilà les trois principaux points qui me feraient voter Bayrou. Candidat apaisé et rassembleur. Candidat plus ouvert et tolérant. Enfin, et c’est le dernier point, Bayrou aura été pour moi le candidat qui aura eu l’opposition la plus efficace (à mon avis) vis-à-vis de dérive que je juge grave lors des gouvernements Raffarin – Villepin.
Les gens de gauche me répondent qu’il a voté la réforme des retraites et qu’il pensait qu’elle n’allait pas assez loin ? Sur ce point, je suis complétement d'accord avec Bayrou, même s'il m'en a couté professionnellement parlant. Et comme Bayrou n’est pas de gauche, rien de choquant. Par contre, sur la réforme des modes de scrutin (régionale, européenne) qui a eu pour effet d’éliminer des représentations les courants les plus modestes, sur la privatisation d’EDF – GDF et des autoroutes, sur le lundi de Pentecôte, sur le CPE, et sur, d’une manière générale, la manière clientéliste et monarchique de gouverner, j’ai trouvé Bayrou percutant. « Extrême centre » et « candidat hors système » a-t-on entendu. Peut être que quelque part, trouvant moi aussi ce système insatisfaisant, le vote Bayrou peut me tenter.

Ensuite le théorème Birenbaum parlait de la possibilité d’un deuxième tour en Avril 2007 qui ne soit pas celui prévu en Octobre 2006. Colombani dit dans le Monde qu’il est nécessaire qu’il y ait un deuxième tour Royal – Sarkozy. Bipolarisation qui, c’est vrai, est voulu, décidé, par « certains ». Moi, c’est vrai, ça m’emmerderait qu’il y ait ce que certaines huiles veulent et prévoient. Mon coté chiant, désobéissant. Peut être. Mais l’édito de Colombani qui parle de la nécessité de voter Royal pour « la démocratie » aura peut être un effet positif pour Bayrou.
Sur ce point, j’ai l’impression que François Bayrou est peut être celui qui a le mieux compris le « ras-le-bol » des électeurs français. 21 Avril, 29 Mai, autant de baffes qui semblent n’avoir été intégrées par personne. En tous cas pas par Chirac qui aura eu une politique monarchique proche de l'autisme (excepté en politique étrangère où là chapeau l'artiste), ni par le PS qui aura été bien en dessous de l'espoir légitime qu'on aurait pu avoir en vu d'une reconstruction efficace et sereine. François Bayrou fait évidemment parti du système (ancien ministre, patati...), mais le fait d'avoir refusé le grand parti unique, et d'avoir eu le courage, à un moment, de sortir de la logique majoritaire, lui donne à mes yeux un certains crédits. On peut dire que le système n'est plus forcément adéquat sans pour autant être un LePen ou un Besancenot, et en plus proposer quelque chose.


On entend ici et là « il n’aura pas de majorité ». J’avoue que je m’en fous un peu de cet argument. Si Bayrou est élu, il devra faire ses preuves et montrer qu’il peut avoir une majorité. Et après il devra faire ses preuves au pouvoir. Et comme Royal et Sarkozy, s’il ne réussi pas, les urnes sanctionneront, tant pis. Peut on faire une majorité en dehors des appareils ? Je sais pas, je ne suis plus dans les appareils. Mais ouais, dans mon village il y a autour de la table des socialo, des coco, des libéraux, des chasseurs. Et ça tourne, on a un objectif commun et un amour pour notre village. Et moi, mes meilleurs amis sont votent à droite, votent à gauche. Il y a même des élus de droite, de gauche, et parfois même des élus trés haut, du coté de Paris. Et des deux cotés.

Et quelques parts, quand une partie de ma famille m'a rejeté parce que je m'étais affiché ouvertement avec le candidat RPR aux cantonnalles de 98', oui je fus triste. Oui ça m'a touché, j'avais 20 ans, ça fait mal. Et puis maintenant je m'en fous, je ne leurs parle plus. Par contre, je parle avec la fille d'un ancien député socialiste que j'adore. Par contre j'ai des amis de gauche, qui ne me crachent pas trop dessus. Des amis de droite qui semblent me respecter. Et moi je les respecte. L'autisme con et partisan de certains, j'en ai été victime car je me suis engagé à un moment... Et je m'en fous. Fin de l'histoire à deux francs du Faucon.


Enfin, l’homme me plait. Ouais, l’homme me plait. Il était bègue plus petit. Il provient de ces Pyrénées qui faisait une merveilleuse photo pour son discours de lancement de campagne. Coté paysan, campagnard, « France profonde » littéraire. Ce que Royal et Sarkozy n’ont pas. Y avait Colombey les deux Eglises, la Nièvre, Chammaillère et l’Auvergne, puis la Corrèze. Là, pour l’image, et de manière totalement subjective, je préfèrerai le Béarn à Neuilly…

Après, j’ai des divergences avec lui. Je suis moins européen (pléonasme) que lui, et je pense que l'Europe ne doit pas passer devant la Nation. Assez libéral sur le fond, je trouve que Bayrou met moins l'accent sur le travail et le mérite qu'un Sarkozy. Enfin, je trouve que la fin de sa campagne a manqué de souffle, et que l'espoir qu'il aurait pu faire éclore en début d'année est resté à l'état de chrysalide. Un peu déçu, c'est vrai. La suppression de l'ENA, ca plait peut être au café de mon village, mais coté vision d'Etat, ça reste un peu light.

Et après ? Ben après, je ne sais pas trop. J’ai eu l’impression que Bayrou était plus gaulliste, (l’Europe mis à part), de démarche et d’idée, que le principal candidat de droite. Donc finalement voilà, j’ai fait le tour de mes désaccords. Même si, en tant qu'observateur de la campagne, je reste sur ma faim. Je trouve son année 2007 moins réussie que la fin 2006.

Pour finir, le « ni droite – ni gauche »… Bayrou est de droite, donc déjà le point me parait factieux. Un premier ministre de Centre gauche ? Ca me fait peut être drôle de le dire, moi l’homme de droite, mais StraussKahn aurait sans doute mieux fait que Villepin. Donc pourquoi pas ? Ouais, pourquoi pas…

Je conclus cet article finalement court. Parce que sur mon blog, j’ai souvent parlé de mon sentiment vis-à-vis de Bayrou, et de la politique UMP pendant 5 ans. Il n’y a pas chez moi, pour Bayrou non plus, une conviction forte. Bayrou ne me semble pas le meilleur, celui dont je rêve pour diriger la France. Ce n’est pas lui que « je vois le plus président ». Ce n’est pas même pas non plus le « moins pire ». Non, c’est celui vis-à-vis j’ai, de manière irrationnelle et subjective comme l’est finalement ce type d’élection, celui pour qui j’ai le plus d’empathie. Outre en plus le fait qu’il me rappelle le sénateur David Palmer de 24 Heures, et que j'adore ce mec (je serai américain, je voterais pour lui !).
Après, on verra ces deux derniers jours. La logique d’appareil et la discipline partisane m’appellerait à voter Sarkozy ? Je ne suis pas (plus) dans une logique d’appareil. Et j’ai envie d’apaisement, de calme. De me faire plaisir aussi. Donc c’est très probable que dimanche, je vote Bayrou. Comme Lancelot, mon collègue socialiste parisien. Comme des anciens gaullistes et des libéraux. Bon, comme Patrick Sébastien aussi, ça va hein... !

Après, second tour ? Ben on verra. Deux semaines encore de campagne. On verra la position, les positions, de chacun. Et je suis encore, aujourd'hui, un indécis. Mais pour l’instant…


Le 22 Avril, il se pourrait au final que je vote Bayrou.

jeudi 19 avril 2007

Les 12 maisons de l'Elysée : Nicolas Sarkozy

Avant dernière maison. Normalement, dans ma série préférée, le dragon s’est envolé avec le chasseur. Ne reste plus que, en plus du héros qui donne le nom à la série, le cygne et Andromède. 11eme maison, c’est la maison du Verseau : bienvenu chez Camus. Non pas l’écrivain, mais celui qui glace le sang de ses adversaires. Glacer le sang, encore une belle transition pour parler du favori de cette élection présidentielle, le candidat UMP – Majorité Sortante Nicolas Sarkozy.

Je n’ai pas de chance. Pas uniquement à cause de la difficulté de parler de ce garçon sans provoquer des passions exacerbées immodérées et incontrôlées. Je le savais depuis le début de l’exercice : il fallait passer par la case Sarkozy. Mais voilà, hier, une page et demi de texte sur Sarkozy se sont perdues dans la nature. En effet, ma clef USB avec le texte a disparu (où ?), quelque part entre Orange et Roquemaure. Il y avait aussi mes comptes et d’autres trucs personnels. Bouh. Donc je retape. Et déjà que c’était dur hier, aujourd’hui la réécriture est ardue…
Je commencerai simplement par une vérité logique, qui ne rend pas ma tache plus facile. Si je voulais être bête et discipliné, en tant qu’ ancien militant de « droite » (gaulliste), en tant qu’électeur, élu, et homme de « droite », je devrai voter pour le candidat naturel de mon camp : Nicolas Sarkozy. Mes amis de gauche n’auraient rien à redire car la logique serait respectée. Et finalement, je serais en cohérence avec la logique politique de ce pays. Et j’aurais fini d’écrire mon texte aujourd’hui.
Seulement voilà, je n’ai pas envie d’être bête, mais plutôt d’être têtu. Donc les choses ne sont pas si faciles…

Je vais commencer par jouer l’avocat du diable, et voulant exprimer une nouvelle fois (après mon commentaire sur Royal) combien le caractère irrationnel des haines et fanatismes autour de ce scrutin me gène. Irrationnel fut ce qui s’est passé autour de Royal, dans cette ascension au sein du PS, entre amour mystique et haine réelle. Irrationnel aussi ce qui gravite autour de Sarkozy, entre la haine et l’amour…
Nous devrions être une démocratie apaisée. Mais le message de l’entre deux tours de 2002, qui s’était conclu par « l’esprit de Mai » d’une concorde nationale, est bel et bien révolu. Temps est revenu aux affrontements, haines proches du fanatisme. La faute à qui ? A tout le monde, et puis même la question des responsabilités est nulle. Et force est de constater que si l’on lit ou entend des atrocités abjectes sur Ségolène Royal, on entend la même chose sur Nicolas Sarkozy.

Les mots ont un sens, et le combat politique n’excuse pas tout. Nicolas Sarkozy serait peut être un danger pour des personnes qui ont d’autres opinions, d’autres intérêts politiques ou autres. Il ne sera sûrement pas, pas plus que Ségolène Royal, un « danger pour la France ». Dire cela n’est déjà pas très honnête, d’autant plus que la plupart le disent sans le penser vraiment, la règle logique mais abjecte du jeu qui consiste à salir l’opposant pour le décrédibiliser (cela passe de la Bécassine poitevine incompétente et nulle qui truande les impôts à l’accusation de fascisme). Mais penser que cela est une vérité est idiot. C’est autant idiot que d’avoir pensé que l’élection de Mitterrand emmènerait les chars soviétiques à faire du gymkhana sur les bords de Seine.
On va se calmer une minute. La République, quel que soit notre bord et notre bulletin de vote, ne sera pas plus en danger si Bayrou, Sarkozy ou Royal est à sa tête. . Pouvoir confisqué ? Pas plus que ce pouvoir n’est devenu stalinien lorsque Mitterrand et Jospin avaient des communistes dans leurs gouvernements. Et si le résultat ne nous convient pas, il faudra faire de ces 5 ans une opposition efficace et construite (ce que n’a pas fait le PS ces 5 dernières années), pour ensuite gagner les prochaines élections. Ce n’est pas plus difficile que ça. Et c’est démocratique, autre chose que ces « si Sarko gagne, on manifestera et résistera de manière violente » que j’ai pu lire sur des blogs ou des journaux.

Les mots ont un sens. Quand on dit que Sarkozy est « fasciste », parce que « Etat policier », parce que on ne peut plus faire n’importe quoi et ce qu’on veut, c’est là encore d’une malhonnêteté terrible. Ou alors c’est d’une exagération qui frôle le ridicule. Je ne partageais pas ses attaques sur une gauche prétendument « du coté des fraudeurs », mais je n'admettais pas non plus que l’on puisse accepter que frauder, et ensuite tout casser dans une gare parce que les flics ont été peut être un peu agressifs (sans être violents ou hors des clous). Sous le ministère de Sarkozy, même si la situation ne s’est guère améliorée, et même si les automobilistes ont eu tendance à davantage être ennuyés que les voyous, rien ne valide cette violence de l’accusation de fasciste. Les libertés individuelles, tant qu’elles n’empiétaient pas sur celle des autres, ont été respectées. Et pour être un peu « détaché » de ces insultes ridicules de « fascisme », je n’oublie pas les commentaires injurieux que le profondément républicain et respectable JP Chevènement a eu à entendre.

Les mots ont vraiment un sens. On traite Sarkozy de « raciste ». Pour une personne qui a aboli en partie la double peine, qui souhaite légitimer un Islam républicain, et qui prône la discrimination positive, mince… D’ailleurs, les mêmes belles âmes qui le traitent de raciste ne sont pas très bruyante pour de la nouvelle provocation de LePen quand celui-ci raille, de manière ouvertement raciste, ses origines hongroises et grecques. Personnellement, je ne suis pas favorable à une régularisation massive de tous les sans-papiers, je ne suis pas favorable à une immigration incontrôlée dont le seul but serait de réduire le prix de la main d’œuvre, et la finalité créerait de nouveaux ghettos inhumains. Je ne me considère pas « raciste » pour autant…
Néanmoins, peut être peut on parler de ce que certains ont appelé, toujours avec une modération des mots, des « raffles » de sans-papiers, dans les écoles, au Restaurant du Cœur. Il y a le but, la loi. Et il y a l’esprit de la loi, le cœur, l’aspect humain. C’est franchement maladroit d’aller récupérer un gosse dans une école et le mettre dans un charter, comme le caricature les Guignols de l’Info. Ouais, ça me choque… Le gosse n’y est pour rien. La manière me met mal à l’aise. Maintenant, à contrario, régulariser tout le monde comme propose l’extrême gauche ? Même Royal n’en est pas favorable… Juste milieu, sans oublier l’humain.

Toujours sur les mots. Et la personnalité. C’était la une de Marianne, « la vraie personnalité de Nicolas Sarkozy », on allait voir ce qu’on allait voir. Sarkozy est sectaire. Je ne trouve pas Royal ou Besancenot d’une meilleure ouverture d’esprit, mais soit… Puis on le trouve nerveux, colérique, despotique par moment, mû par une ambition et une envie de pouvoir dévorante, et même carrément fou. Bigre, pour pouvoir être Président de la République, il me semble qu’avoir un minimum d’ambition et ne pas détester le pouvoir est un pré requis minimum.
Quant à cette folie… Que n’avons nous lu à l’époque sur Jospin, ce fou incontrôlable qui pète un câble tous les trois mois, et se trouve empreint à des colères phénoménales en avion, ou à l’assemblée nationale, « quand il n’a pas pris ces petits cachets » (lu dans plusieurs magazine). Jospin qui avait été taxé même de mensonge, lui l’ancien trotskyste honteux. Que n’avons-nous lu sur la folie de Chirac, ce fasciste post-communiste ? Sur Mitterrand, ce collabo entouré d'espions de l’est. Et Giscard, fou lui aussi. Tous des demeurés nos chefs d’état ? On se focalise sur l’ego surdimensionné de l’un, mais Royal n’a-t-elle pas aussi un culte de la personnalité savamment orchestré par sa proche clique ? Je ne parle pas de José Bové, il ne sera jamais président de la République…

Personnalité encore, son caractère volcanique et colérique. Une forte personnalité, mais j’entends dire cela de tous nos hommes et femmes d’Etat. Par contre, il est dit que Sarkozy est despotique, notamment avec les journalistes. S’il n’a pas un journaliste dans sa poche, il le vire. Exemple avec Alain Génestar. Et lundi, témoignage poignant avec une pudeur qui l’honore vraiment de Joseph Macé-Scaron (je l’aime beaucoup). En face (car comparons), qu’avons-nous ? Des journalistes qui passent par la porte à chaque changement de pouvoir, nous en avons toujours eu. Des langues qui oublient vite diront ‘pas autant’, mais on pourrait faire les listes, chacune serait fournie. Sérillon se rappellera de Jospin, Elkabbach de Mitterrand, et les exemples pourraient être encore nombreux. Personnellement, cette maladie française de placer ses « copains » aux postes cléfs, et de mettre ses opposants au placard ou au goulag, je trouve cela exécrable. Et Sarkozy est, de ce point de vue là, hautement contestable. Sauf que ce n’est pas le seul. Et que dans les relations politiques journalistes, Ségolène Royal, qui pose un lapin à Reuters car ‘elle n’a pas lu les questions’, ou à Elkabach en envoyant Chevènement (car Elkabach est méchant…), n’est pas non plus un exemple de grandeur d’âme.
Tous les médias Sarkozystes enfin, pour finir sur la partie « média ». Personnellement, je regarde ITélévision et Canal +, je lis le Nouvel Obs, le Point, Marianne, le Canard Enchainé. Et à la radio, j’écoute RMC et RTL, où mes polémistes préférés Askolovitch, Birenbaum, Cabanes, Delais, Kapustina (je l’adore elle…), DupntMonod, Slama, etc…, refont le Monde. Tous des Sarkozystes dans cette listes, évidemment…

Les mots ont un sens enfin. Et je ne peux pas ne pas parler du karcher et de la racaille. Au début, je n’ai pas été choqué. Je n’ai aucune affection pour ces deux trois personnes qui terrorisent un quartier et se répandent en incivilités qui n’ont pour effet que de faire monter LePen dans les urnes, la peur dans les têtes. Et au final amènent des désastres, Gare du Nord ou milices de quartier, les dégats sont considérables. Donc oui, il faut « nettoyer », et protéger les personnes de ces quelques personnes qui sont une plaie pour les sociétés. Désolé, mais je ne respecte pas les gens qui rackettent les plus jeunes, les plus faibles, brûlent les voitures de l’ouvrier pour « niquer Sarko ».
Pour autant, il me parait plus difficile que des personnalités au pouvoir comme Nicolas Sarkozy, Georges Freche, ou d’autres, se permettent d’employer des termes insultants, comme le pékin de base qui boit son petit verre de rouge au café de son village. Les mots ont un sens. Le contexte a un sens. La personne qui les dit leur en donne aussi du sens, parfois différent. Il est évidemment inacceptable de balancer des pierres sur un commissariat parce que « ouais Sarkozy il nous a insulté ». Petit con j’ai envie de lui dire… Maintenant, le jeune de banlieue difficile qui se lève le cul à l’école pour s’en sortir, qui s’investi, qui se bat, et qui se sent lui-même traiter de « racaille » parce que la généralisation est infernale, et en est triste, c’est déjà plus grave. Malheureusement, le mot a touché des personnes qui ne le méritent pas et qui ceux sont sentis insultés. Et blessés. Déjà montrés du doigt, vlan une nouvelle couche. Dur et injuste. Diviser et blesser quand on prétend rassembler, c’est moyen, c'est en tous cas pas gagné…

Rassembleur… Voilà déjà un premier point. Sarkozy est il rassembleur ? Pour moi, malheureusement (pour lui) pas plus que Royal. A la différence de Royal, il a « réussi à rassembler la grande famille UMP » ? Mouais… Sauf que demandons réellement à MAM, à Begag, à Villepin, à Dupont-Aignan, à Pasqua, etc…, si Sarkozy est réellement un rassembleur… Et la famille Chirac qui reste silencieuse... Les tendances (courants ?) ont il pu s’exprimer mieux, à l’UMP, sous Sarkozy que sous Juppé ? La réponse est non… La preuve, les gaullistes sont muets ou partis, les centristes mal à l’aise. Et beaucoup d’anciens chiraquiens, des libéraux, et autres, se tournent soit vers Bayrou, soit (pire) vers Villiers. Et puis la droite se souvient du doigt tendu lors des rafles balladuriennes, menaçant, de Sarkozy. On coupera toute tête qui dépasse du rang, youpi.
Non, Sarkozy n’a pas rassemblé « la droite ». La preuve, Bayrou et l'UDF bougent comme ils n'ont jamais bougé. Peut être fera t'il plus que Chirac au premier tour, mais au deuxième ?

Car voilà un problème important de politique bête et d’école. Sarkozy, parce que sa personnalité, parce que tout ce que dit plus haut (entre autre), a fait de cette élection un référendum pour ou contre lui (théorème Bertrand Delais). Va-t-il le gagner, sachant qu’en France, on vote souvent « contre ». Si il est contre Royal, le référendum sera peut être double, vu le nombre de gens qui voteront « contre » Royal (une haine contre une autre), mais et Bayrou ? Bayrou n’inspire ni haine ni amour…

Après, voyons le programme. Un point noir de chez noir, c’est sa volonté de refaire voter la constitution européenne (remember 29 Mai 2005) par le Congrès. Sous entendu on arête de rire, les français sont des cons, mes députés représentatifs comme tout vont donc voter, oui bien sur, et zou tout repart comme en 40’. Démocratiquement très contestable là. Bayrou veut refaire voter les français. Je trouve pénible qu’on refasse voter tant qu’on a pas de « oui » (aurions nous revoté si le « oui » était passé à 55 % ?), mais au moins Bayrou nous propose de nous redemander notre avis. Royal, elle, a dit « qu’elle verrait »… En tous cas, je suis fondamentalement opposé à cette proposition de Nicolas Sarkozy.
Vision ensuite très atlantiste politiquement. Atlantiste, plus qu’européenne. Churchill avait dit à de Gaulle « si j’ai le choix entre le Continent et le Grand Large, je choisirai toujours le Grand Large ! ». Sarkozy semble se la jouer Churchill. Maintenant attention, est ce une caricature (ce néo conservateur au passeport français ?), ou est ce la vérité ? Je crois que la réalité se situe entre les deux. Mais comme Chirac originellement, Sarkozy a une passion pour les Etats-Unis. Chirac a su s’en défaire par la suite. Et Sarkozy ?
Vision communautaire ensuite. Parce que discrimination positive, parce que volonté d’organiser et de réformer les cultes (islam, chrétien, etc…), parce que aussi influence américaine, je trouve que son coté « rassembleur » républicain en reprend un coup. Pour moi, il n’y a que des français, il n’y a pas de « cases » dans lesquels on place telle ou telle catégorie, telle ou telle communauté. Pour Besancenot, il y a les ouvriers et les jeunes des banlieues dans une case, et les autres. Sarkozy tend à placer les gens en fonction de leurs origines, de leurs religions, etc… Ses discours reprennent souvent ces points là, je n’en suis pas très satisfait.
Enfin, un point bizarre, son idée de « prédétermination », par les gènes, par le comportement à 3 ans… Je reviens pas sur sa polémique « génétique », mais l’idée comme quoi il est écrit à la naissance où nous arriverons plus tard me gène. Dans certaines entreprises, le diplôme à l’entrée mettait de fait une asymptote, une limite haute qu’on ne pourrait jamais dépasser. Ainsi, les efforts, l’investissement humain, notre travail, et notre mérite, tous ça ne nous permettraient jamais « d’aller plus haut ». On aurait une limite « génétique », originelle. A quoi bon se lever le cul alors ?

Ce dernier point est en plus en totale contradiction avec le discours de Sarkozy « travailler plus pour gagner plus ». Et avec sa volonté de revaloriser le travail et le mérite. J’adhère à fond à cette politique : pour moi le mérite et le travail vaut plus que les diplômes et l’ancienneté. Mon papa avait commencé sans diplôme simple ouvrier, il sera l’an prochain à la retraite après avoir été le responsable de production de sa multinationale au niveau de l’Europe. Mérite, promotion sociale, réussite qui ne doit rien à papa Grand Patron, à ses diplômes ou à ses gènes. Mais alors comment promouvoir la promotion par le mérite si en fait les gènes, les origines, le « point de départ », déterminent en fait l’arrivé finale ? Enorme contradiction pour moi.
D’ailleurs, si je partage le libéralisme de Sarkozy sur le travail, sur le mérite, sur le don de soi, les faits auraient tendance à tendre vers une deuxième contradiction. Ami des gros patrons qui n’ont eu pour seul « mérite » d’être fils de leur papa et qui gagnent des fortunes par des placements juteux en bourse, Nicolas Sarkozy devra montrer qu’il est capable d’être un libéral qui récompense vraiment le travail, l’investissement, la réussite, plutôt que l’actionnariat gros et lourd. J’avoue que j’ai peut être une vision spéciale, mais je préfèrerai toujours l’ingénieur et l’ouvrier qui bossent et s’investissent à l’actionnaire qui fait un colloque pendant que les caisses se remplissent. Et je préférerais toujours l’entrepreneur et le mec qui prend des risques plutôt que le fils à papa nourri à la cuillère dorée. Oui, c'est populiste et démago, mais là je m'en fous, j'assume !

Dernier point politique. Sarkozy est un mec de droite décomplexée. Je suis aussi de droite. Mais plus de la droite des Pasqua, des Seguin, des Juppé, des Fillon (préSarkozy), des Borloo maintenant. Une droite gaulliste, un peu Parti Radical. Sarkozy, lui, est de cette droite assez américaine, un mélange entre Madelin et Berlusconi. Droite respectable, mais qui n’est pas forcément la mienne. Sarkozy est il un « gaulliste » ? Pas plus que moi je suis curé de campagne.
Après, la « tentation FN » que certains agitent comme un épouvantail. J’avais un jour dit ici combien j’étais choqué que certains dignitaires socialistes disent, à noms couverts, qu’ils souhaitaient une alliance avec les Besancenot & co. Cela me choque autant que je serai choqué d’alliances ouvertes entre l’UMP et le FN. Actuellement, il y a des rumeurs lancées par le « camp d’en face », et rien de concret. Sinon que Royal d’un coté veut les électeurs de l’extrême gauche, et Sarkozy les électeurs de l’extrême droite. Normal. Identité nationale à coté d’immigration ? Gênant, car la somme des deux c’est très « Le Pen » (cf mon post là), mais bon… Non, rien de concret et de réel, malgré des cris venant de la gauche. Rien pour l’instant. Si par contre y a, je serai de ceux qui diront « sans moi ».

Enfin, l’UMP… Je n’ai jamais aime l’UMP, je n’ai jamais voté pour l’UMP sur un premier tour. Toujours voté UDF ou autres (RPF aux européennes). Cette idée de « parti unique » stalinien autour de gars au charismes fous comme des Dutreil, des Devedjian, des Copé (bref des gens à qui je ne confierai jamais ma montre (ils seraient capable d’aller la vendre…)) me hérissent. Est-ce que cette fois ci je voterai pour l’UMP au premier tour ? Seuls les imbéciles ne changent pas d’avis, et je ne suis pas très intelligent.
Et puis Sarkozy, je n’ai pas voté pour lui en 98’, mais pour la liste Pasqua (qui a gagné à droite). Je n’aurais pas voté (si age) pour lui (ou son candidat) en 95’. J’ai préféré Chirac. Là encore, seul les crétins ne changent pas d’avis… Mais je ne me fais pas grande illusion sur mon intelligence.

On arrive au bilan (je le mets en gras "bilan", comme ça on sait que c'est la conclusion). Diantre, j’aurais écris sur Sarkozy. Deuxième jet en plus puisque où elle est, ma clé USB ? Pour au final arriver sur cette conclusion. Si il y a un deuxième tour Sarkozy – LePen ou Sarkozy – Royal, je voterai Sarkozy. Sans joie, sans faire campagne de mon coté. Parce que le moins pire à mon sens. Parce que c’est comme ça.
Ensuite, c’est vrai que les charges haineuses contre Sarkozy me donneraient envie, bizarrement, de voter pour lui. J’ai rencontré des gens, qui auraient voté Bayrou, qui me disent maintenant « ras le bol de cette cabale, je voterai Sarkozy parce que merde ». C’est con, c’est pas rationnel, mais « c’est comme ça », c’est épidermique. C’est une élection présidentielle, dés fois on ne réfléchit pas toujours.
Enfin, à l’heure actuelle, Sarkozy est dans ma short-list. Parce que des points qui me plaisent. Je ne voterais peut être pas pour lui. Parce que des points qui ne me déplaisent pas.

Mais quoiqu’il en soit, et ce n’est pas pour me dédouaner parce que je n’aurais pas le sentiment d’un vote honteux si je votais Sarkozy, ce ne sera pas un vote du cœur, de conviction. Un des moins pires. Parce qu’il y a en 12, et parce que à ce stade là, je considère qu’il y en au moins 10 qui sont « pires », pour moi, de manière hautement subjective, que Sarkozy. Je ne dirais donc pas oui pour dimanche, pas non…

Peut être que je voterai Nicolas Sarkozy le 22 Avril 2007… (mais peut être pas).

(et donc demain... de qui parleront nous... ?)

mercredi 18 avril 2007

Merci

Putain, chui content !
Aprés la purge de 19 heures et ce laid Lyon - Rennes où, parait il, les premiers sont champions, merveilleuse soirée. Ma maison est inaugurée et maintenant...

Le 12 Mai 2007, je vote Olympique de Marseille au Stade de France !!!!

Les 12 maisons de l'Elysée : Frédéric Nihous

J’ai de la chance je trouve, puisque en ce moment, les maisons et les candidats tombent bien. Pour la troisième fois, j’aurais une introduction pas trop bancale. Dixième maison, celle du Capricorne. Ce petit animal des montagnes, qui ne se fera pas facilement chasser (l’est agile et a Excalibur le Capricorne). Chasse, chasse… Oh mais c’est le tour de Frédéric Nihous ça !

Il y a deux parties dans cette campagne. La première, monopolisée (à juste titre d’ailleurs) par Sarkozy, puis par le candidat du PS (primaires, puis Royal). Bayrou, de part sa charge contre TF1, a récupéré une belle partie du temps de parole. Un peu Le Pen, un peu les gauchistes extrêmes qui jouaient à être bête et à se déchirer. Et puis c’est tout. Monopolisation par les grands.
Et puis deuxième partie. Equilibre et équité. C’est nul, mais c’est la loi. Et là, on découvre un Shivardi. On redécouvre une Voynet. On voit que Laguiller est toujours là. Et y a le petit Nihous, alors que je m’attendais à retrouver la gouaille rurale de Saint-Josse. Et là, j’avoue, le petit Nihous méritera pour moi la « Maison d’or » de la révélation de cette élection…

Révélation le petit Nihous. La première fois que j’ai vu sa photo, j’avoue un réflèxe idiot de ma part : délit de sale gueule. Me suis dit « celui là, c’est un légionnaire qui une fois en vacance va tuer les lapins, et puis qui après va noyer un portée de chat dans la piscine de son voisin, sous les yeux de son gosse » (copyright Harlan Coben pour cette dernière phrase, faudra que j’en parle de cet auteur qui est pour moi une révélation aussi). Cette tête un peu sombre, sévère, « crâne rasé », caricaturale presque… Je ne l’avais pas entendu parler, mais j’imaginais son discours : « le bon chasseur, il voit un faisan, il tire… c’est pas comme le mauvais chasseur qui voit un faisan, et qui tire... »…

Et puis comme quoi il faut se méfier de ses premières impressions… Celle-ci était totalement fausse. Car lorsque je l’ai vu à la télé avec son costard, rasé de prêt, un œil vif mais posé, et une voix calme, déjà première baffe. Il est chasseur lui ? C’est Saint-Josse, le gars avé l’accent de chez les Pyrénées, son Directeur de Campagne ? Il commence à parler, et déjà premières frappes qui moi m’ont touché (je traduis avec mes mots) : « mais dites M. le Journaliste, les gens ruraux ne sont pas tous des ploucs, y en des biens, et même certains ont fait des écoles »… Lui apparemment a fait des études qui font jolis dans un CV.
Et puis il continue. Question « vous êtes le candidat des chasseurs ! ». Réponse du gars avec le sourire et le verbe pas plus haut qu’un autre : « tout comme Sarkozy est le candidat des cyclistes et Bayrou le candidat de ceux qui aiment les tracteurs… Vous savez, on peut avoir une passion et ne pas s’en contenter d'en faire un programme ». Marrant en plus, de la répartie le petit… Saint-Josse aurait traité le journaliste de grand couillon en se résservant un verre de Madiran, lui est resté posé et a commencé à développer ses quelques idées.

Déjà là, je m’arête un peu et je fais un premier constat. Une élection présidentielle demande aussi une empathie entre un candidat et un électeur. Saint-Josse y a 5 ans ? Franchement bof. Je l’avais mis dans ma liste des « possibles votants », si vraiment j’avais voulu « jouer », mais il est vite parti (ne restaient que Madelin, Chirac et Bayrou… Chevènement l’ayant quitté, ma liste, en avant dernière semaine). Mais là ouais, j’avoue, ce mec me plait. Aucune raison réelle, sinon celle subjective d'une empathie et de quelque chose que je lui trouve sympathique.

Le programme ensuite. D’abord sa vision écologiste me plait. En parlant de Voynet, j’avais raillé « écologie des villes contre celle des campagnes ». Je me considère, personnellement, écologiste. Quand je veux caricaturer (si, je suis moqueur des fois), je dis que ne suis pas l’écologiste type qui va rouler en trottinette dans une voie de bus avant de monter cultiver son plan de cannabis sur son balcon, Vincent Delerm à fond dans la chaîne MP3 sur mon buffet Ikéa.


C’est vrai que j’adhère assez à la vision écologiste, rurale, traditionnelle, de Fréderic Nihous. Je trouve les Verts trop « bobo », Bové extrémiste et anti-progrès. J’ai l’impression que Nihous, plus que Saint-Josse quelques temps avant, est plus modéré.
Allez, je confesse qu’elle m’amuse, sa volonté de faire « plus que les Verts » à l’élection présidentielle. Et j’avoue que quand il fait une conférence de presse à coté de sa jolie voiture (qui avait l’air d’avoir moins de chevaux que celle du cycliste Noel Mamère tiens… ^__^), au pied d’aéo-réfrigérant de je ne sais plus quelle centrale EDF, cela m’avait plu.
Pour autant, la querelle entre écologiste, c’est marrant. Verts contre la chasse, Chasseurs pour… Mais si on veut défendre vraiment l’environnement, ça sera important d’arrêter de jouer au chat et à la souris. Et que les vrais environnementalistes se retrouvent au-delà de dogmes chacun de leurs camps.

Après, lorsque Nihous parle de la ruralité, défense des services publics, et accès à tout le territoire à la culture, à l’information, à la technologie, bien sur je suis. Il y rajoute une part de gestion communale qui m’est assez chère. Notamment quand il s’attaque aux intercommunalités forcées, obligées. Lorsque le préfet oblige le petit village à perdre de ses compétences en se faisant absorber, annexer, par la grande ville, la Communauté d’Agglomération, c’est très grave. De même, l’intercommunalité est une bonne chose, mais quand elle devient « un échelon de plus », ça ne désengorge pas la machine étatique déjà obèse.
Enfin, quand le but caché de l’intercommunalité est la disparition des communes, et quelque part la confiscation d’un pan du pouvoir au peuple, je ne peux être pour. C’est important la commune, c’est le premier lien civique entre la personne et l’institution. Le mettre toujours plus loin, ce lien de pouvoir, ça me parait être une erreur… Je préfère voir le pouvoir à proximité de chez moi. A ma Mairie plutôt qu’à la Préfecture, à Paris plutôt qu’à Bruxelles ou Davos.

Puis pour finir, je n’ai pas un rapport ni d’amour ni de détestation de la chasse. Mon papy était chasseur (et j’aime mon papy), j’ai un amour sans borne pour les chiens, et j’aime le civet de lièvre que fait ma cousine quand son mari ne rentre pas bredouille. Après ? Ben rien de plus… Si les chiens votaient, Nihous ferait sans doute un joli score...

Après, la question : je voterai pour Nihous, oui ou non ? Ben là, je vais changer ma formulation de fin de « maison ». Non, je ne voterai pas pour lui assurément. Mais je garde le bulletin de vote sous le coude car je ne dis pas que je ne voterai pas pour lui. Il me plait, mais y a quand même des points qui me gène.

D’abord, sa vision et son programme restent quand même réducteurs. Quelque part, l’élection présidentielle qui se transforme en proportionnelle intégrale au premier tour, cela ne peut pas me convenir. L’avenir de la France se joue. Ce n’est pas une élection cantonale. Cela vaut pour Royal, cela vaut aussi pour Nihous, et pour tous en fait.

Et puis surtout le spectre du 21 Avril, qui a faillit être destructeur pour Chirac en 2002, et qui fut finalement mortel pour la gauche. Répartition anarchique des votes, pour finalement un deuxième tour qui n’aura servi à rien, sinon mettre Chirac sur les rails pour 5 ans de pas grand-chose.
Vote « utile », pour soit et pour la France… Mais qui serait, pour moi, le « vote utile ». Si je veux être conforme et bon gars de mon camps, je dois faire comme ami socialiste qui se rangent à présent derrière Royal après l’avoir combattu. Et je devrai donc me ranger derrière Sarkozy. Même si franchement je n’ai pas la plus grande de ma vie… Ou alors, faire le choix Bayrou pour le voir devenir ensuite président s’il passe le premier tour…

Finalement la dixième maison de Nihous me fait attaquer mon trio de tête. Mais sur les trois, autant le dire avant d’aller plus loin, il n’y a pas celui que je rêverais d’avoir comme candidat. Choix par défaut ? Ben oui… Sinon, peut être je me serai engagé, comme souvent. Là j’irai voter, sans grande envie. Pas pour quelqu’un avec adhésion à son projet. Contre quelqu’un ? Même pas… Enfin, on verra ça dans les deux qu’il restera.



Mais pour refermer la porte sur cette maison…




Voterais je pour Frédéric Nihous le 22 Avril 2007 ? Réponse bientôt

mardi 17 avril 2007

Je vote Cissé !

Parce que demain soir, je rève que Djibril marque les deux buts qualifieront l'OM contre Nantes. Que par deux fois, il crucifie mon idole chauve que j'aime, et que j'aimerai toujours.

Parce que ce soir j'ai envie d'être supporter trés skyblog, trés bête, et que j'ai envie de dire "Cissé, on (je) t'aime".


Parce que Cissé a eu deux fois le tibia cassé. Et parce que même si c'est un fan de tunning, un raleur prétentieux fini sur un terrain, c'est un merveilleux footballeur, et un gars avec un esprit fabuleux qui a accepté de venir sur le banc de touche lors des deux dernières rencontres de l'OM.

Parce que Cissé l'Arlésien passé sous la coupe de Guy Roux est un chouette mec, qui ne mérite pas les sifflets de quelques enfoirés, et que j'aimerais que l'année prochaine, il mène l'attaque d'un club et d'une ville qu'il aime.

Et parce que demain soir je veux que Cissé, Pagis, Nasri, Ribery, Carasso, Habib, Lorik, Rodriquez, et tous les autres, fassent la fête dans le Stade quand 23 heures aura sonné à l'horloge. Dans ma maison, avec un cousin, mon ancien chef, un ami de mon ancienne boite, ma stéphanoise préférée, on fera aussi la fête.

Et parce que je veux que Cissé nous ammène encore plus loin que le Stade de France...

Oui, le 18 Avril 2007, je voterai Cissé, je voterai Olympique de Marseille !

(vous avez raison, je pète un cable moi... vivement qu'elle s'arêtte la campagne électorale... je tiendrai pas jusqu'au deuxième tour moi ^___^)

Les 12 maisons de l'Elysée : Ségolène Royal

9eme maison, Sagittaire. Dans les Chevaliers du Zodiaque, il s’agit du signe Royal… La clef de voûte de cette série, le chevalier Aiolos du Sagittaire, celui grâce à qui tout a commencé, patati patata. Donc pour parler du signe Royal, logiquement on parlera de Ségolène Royal…

Je marche sur des œufs. Je croyais que ce serait difficile de parler de Le Pen. Et là, quand je commence mes premières phrases sur Royal, je me dis qu'en fait, c'est ridiculement facile. Pourquoi ? Manque de courage de ma part sans doute, pas évident de s'attaquer à une prétendante en puissance. Et puis aussi j’ai envie de faire attention, de ne pas être injustement méchant avec la candidate du Parti Socialiste.
Egalement parce que je respecte profondément mes nombreux amis socialistes qui ont fait le choix de Royal. Soit par conviction, soit par défaut. Ce n’est pas le mien, mais je les respecte. Et je me refuse, par des mots maladroits de ma part, d’insulter leur choix. Cela nécessite donc de ma part de trouver des mots justes.
Pparce que je ne veux pas d’un nouveau 21 Avril qui nous priverait d’un réel débat gauche – droite. Enfin parce que la haine, je l’ai souvent dit ici, n’apporte rien de bon. Parce ce que un 21 Avril est passé par là, et parce que je ne veux pas rajouter de l’huile sur le feu de ces fanatiques d’un camps comme de l’autre qui insultent, saillissent, injurient.
Enfin car si je n’apprécie pas des masses Ségolène Royal, j’ai énormément de respect pour certaines personnalités socialistes qui « l’entourent » (DSK, Fabius, Chevènement). Et qu’à la différence de beaucoup de "maisons" au début de ma ballade élyséenne, elle représente quelque chose d’infiniment plus respectable que l’opposition systématique gauchiste ou l’extrémisme droite et gauche.

Je ne peux néanmoins pas parler de Royal sans revenir sur cette ambiance délétère que je déplore dans cette campagne électorale. J’en ai déjà parlé à de nombreuses reprises sur mon blog, mais quand je vais chez Guy ou chez Claude par exemple, je suis effaré de voir la haine de beaucoup de sympathisants de gauche vis-à-vis de Sarkozy. Et je souhaite pour eux et pour leur parti que sur les marchés, dans leur travail de militant (s’ils en sont), ils soient un peu plus modérés et respectueux. Car sinon, l’effet sera désastreux, et il ne leur restera que cette haine dans les larmes le soir des résultats finaux.
Mais je ne peux pas parler de cette haine anti-Sarkozy sans parler de cette même haine anti-Royal. Pour les plus gentils, elle est incompétente. Pour d'autre, c'est Festival, on se lâche. Je garde en souvenir ce que m’avait dit Bertrand Delais avant Noël quand je lui disais ma surprise devant ces vagues d’animosité vis-à-vis de chacun des candidats. Il m’avait répondu qu’en 81’, (j’avais 4 ans) il y avait face à Mitterrand des mots plus rances que ceux employés contre Sarko ou Ségo…
Néanmoins, je n’aime pas cette campagne violente. Je crois que les personnalités de Sarkozy et Royal y sont pour beaucoup. Aucun des deux n’est rassembleurs, d’où peut être ces vagues de haine qui, par ricochets, tombent en pluie fine sur les militants, et d’où ces saillies verbales puantes sur les blogs et forums UMP ou sympathisants de gauche.
Sarkozy et Royal sont peut être dangereux pour le camp d'en face, soit... Mais sans doute pas pour la France.

Mettons au début les choses au point. Ce n’est pas une surprise, je ne suis pas de gauche. Par conséquent, dans ce premier tour qui est un choix, je ne pourrais pas voter pour la candidate du Parti Socialiste. C’est logique. J’ai déjà eu l’occasion de faire des appels du pied (et au vote) localement pour favoriser des candidats de gauche dans des seconds tours d’élection, je le confesse sans nulle honte. Mais nous sommes là dans un premier tour. Donc déjà, par « logique politique », mon choix de premier tour ne sera pas à gauche. Au premier tour, on choisit, ensuite on élimine.

J’avoue quelques réticences vis-à-vis de Ségolène Royal. Et en premier lieu, je l’ai dit plus haut, une difficulté à rassembler et à être rassembleuse. C’est le cas de la plupart des candidats d’ailleurs. Beaucoup de copains s’émeuvent des piques qui peuvent provenir de son propre camp. Mais je leur réponds que si elle avait su rassembler plutôt que d’avoir voulu faire une campagne hors et sans le parti, peut-être le PS, militants et personnalités, seraient plus unis et plus fidèle. On ne peut pas faire preuve d’un mépris béant vis-à-vis de personnalités comme Besson, Allègre (pour les plus virulents), ou encore Jospin, DSK et Fabius, et après allez se plaindre de leur manque de soutien.

Personnalité du personnage, c’est le deuxième point… Alors que ce week-end j’ai reçu le Marianne hebdomadaire avec un portrait au vitriol de Nicolas Sarkozy (Marianne a choisi son camp, mais là ça tourne à une obsession qui ne me fera pas me réabonner, je n’aime pas les charges et positions qui deviennent partisanes de la part d’un journal…), j’attends le même exercice sur le caractère supposé ou réel de sa principale challenger. Car sur les quelques lectures et informations que j’ai pu lire, et sur les sentiments personnels (donc subjectifs) que j’ai pu avoir, il ne m’a pas semblé que Royal fut plus « tolérantee » et « ouverte » que son concurrent de droite. Et je n'ai pas vu moins de "despotisme".
Un livre d’Evelyne Pathoux (édité chez Michalon, par forcément une boite trés pro-Royal, c'est vrai...), ancienne attachée parlementaire, nous voit lire ceci « Celle que j’idéalisais m’est alors apparue pour ce qu’elle est : une femme ambitieuse, calculatrice et autoritaire, prête à tout pour atteindre la plus haute charge de l’Etat ». Cela ne me choque pas de lire ça. Mais cela me choque que l’on soit choqué quand il s’agit d’autres candidats. Plus loin, on peut lire qu’une plainte pour harcèlement moral et gestion partisane de son personnel régional, a été déposée contre Mme Royal. Certains « virent » des journalistes et choisissent leurs gens, d’autres font cela de manière peut être plus locale, mais, à mon sens, tout aussi détestable.
Je ne critique pas le fait que Royal soit ambitieuse, méprisante (vis-à-vis de la petite Solenne, du petit Besson, de la petite Panafieu, de ses opposants), cassante. Qu’elle se donne, à l’instar d’un José Bové ou d’un Nicolas Sarkozy, un style radicalement différent de sa réelle personnalité, c’est logique. Jeu médiatique. Mais disons le… Et quelque part, cette falsification de sa réelle personnalité est à rapprocher du tristement célèbre « je n’aime pas les riches » de François Hollande, qui est prononcé avant de faire sa déclaration d’ISF. Ne pas se donner un rôle et être un peu « soi-même », je ne suis pas sur que je trouverai cela détestable.

Dernier point sur sa personnalité (c’est important la personnalité, et quand j’écrirai sur Sarkozy je serai aussi tendre..), c’est ce coté victimisation permanente, qui m’a fait lire de la part de certains fanatique Ségoliste que j’avais « la haine du macho » parce que j’exprimais des réserves. Je crains que le débat d’entre-deux tours soit réellement d’un niveau « cour de récré » si cette technique de contre-attaquer par le « c’est que je suis une femme ! » continue a être de mise. Que Lang ou Boutih joue à ce genre de contre argument, soit. De la part de la peut être future président de mon pays, j’attends autre chose.
Après, le coté « donneur de leçon » bien à la française, bon… Oui, elle l’a, cela m’insupporte. Mais je n’ai pas l’impression que Sarkozy ou Bayrou soient moins donneurs de leçons qu’elle. Peut être font ils moins « prof de français de 6eme », mais bon… Match nul sur le manque d’humilité.

Deux mots sur le programme et sa vision politique. Je ne reviens pas sur le CPE de Royal, ni sur les « bourdes ». Royal pense que les talibans sont toujours au pouvoir en Afghanistan et le clame en conférence de presse ? Bah, ça promet… Mais Sarkozy aussi accumule certaines perles comme quand il parle des terroristes ethniques. Ségolène Royal propose une explosion des dépenses publiques par des aides à tout va, un moratoire sur les centrales Nucléaires, un programme fiscal nébuleux car « ça sera du ressort de mon Ministre, pas de moi »… Et sur pas mal d’autres points, des zones d’ombre. Des reniements. Cela me fait l’effet d’un bordel amateur et généralisé.
Un peu comme sa campagne. On parle de service civique obligatoire, et puis on oublie. On nomme Montebourg porte-parole avant de le sanctionner un mois… et puis avant le mois fini, on le rappelle au secours. On rappelle les éléphants, pour ne surtout jamais les sortir. On réorganise toujours la campagne. On entend parler de « relance permanente » de la campagne… Et on n’a pas l’impression d’assister à une campagne présidentielle menée par un grand parti (totalement absent), mais plutôt à une campagne pour la présidence des parents d’élèves de son quartier, tout à l’improvisation. Ou alors à une campagne à la présidence d'un bureau des élèves d’une école, menée d’une manière sympa, amateur, « comme à la rigolade », sur le ton "on est une bande de jeune, on se fend la gueule".

Autant Lionel Jospin était critiquable sur pleins de points, en tant que Premier Ministre et candidat. Autant il y avait une cohérence dans son action et une ligne directrice qui faisait qu’on savait, à peu prêt, où on allait. Là, la campagne de Royal me fait penser à la gouvernance Raffarin (et présidence Chirac) : gestion au jour le jour. Improvisation totale. Aucune ligne directrice. Personnellement, que je sois d’accord ou pas, j’aimerais une ligne, une cohérence, savoir où on va. Là, je ne sais pas. Je ne sais pas…

Je me suis demandé si cette incompétence supposée était ou non mise en scène. Si elle le faisait vraiment exprès de faire ses vœux avec le caméscope du neveu. Elle a gagné la primaire socialiste sur une crise de défiance des compétences. Mais là, ça me parait trop gros.

Et j’en viens sur mon immense colère vis-à-vis du PS. La branlée de 2002 nécessitait plus qu’une remise en cause. Le grand parti de la gauche, à l’époque au pouvoir, balayé. Radicalement balayé. Avec la mise en orbite, au deuxième tour, de l’extrême droite. 5 ans pour se reconstruire, pour donner une alternative crédible et efficace.
Qu’a-t-on eu ? Un simulacre de référendum interne sur l’Europe, et un Hollande qui se réjouit d’une « immense victoire du oui ». 59% en interne, cela donnait tout de même 41% qui avait voté « non », donc déjà un PS divisé. Mais non, Hollande n’a rien voulu voir. Ensuite patatras le 29 Mai. Pour renaître sur une synthèse Mancelle qui fleurait bon la politique politichienne chère au Général.
Ensuite, pendant 5 ans, qu’avons-nous eu, sinon la valse des égos. Pendant que le gouvernement Raffarin supprimait le lundi de Pentecôte, privatisait les autoroutes, et ouvrait le secteur clé de l’énergie au privée, où était l’opposition. A l’Ile de Ré où elle rêvait de revenir ? Dans les allées de Solférino où ça sentait bon la franche camaraderie ? J’ai eu l’impression que l’opposition de Bayrou était plus audible et concrète que celle du PS…

Finalement, de cette bataille des chefs, il en est ressorti la femme du premier qui aurait bien voulu y aller mais qui n’a pas pu. Pas la moins pire, malheureusement. Quand on a un Fabius ou un Strauss-Kahn (avec qui j’ai de nombreux désaccords mais qui sont des hommes d’état cohérents et respectables), et que l’on sort, par le biais de cotisation Internet à 20 euros, et sur la foi des sondages - ou « parce que c’est une femme… » -, une personne avec la tolérance et l’humanité d’un pingouin, et avec la cohérence d’un Franck Ribery qui veut tous les ans quitter Marseille, j’ai envie de dire « zut » (ou merde).

5 ans pour ça… Non, j’ai du mal, et je comprends beaucoup de mes amis socialistes qui se sentent un peu floués.

Je ne parlerai pas, pour finir, de l’opposition générale que j’ai avec elle sur les dessins animés japonais. J’adore les mangas, les animés, et Royal a fait une charge obsessionnelle et obscurantiste contre le Club Dorothée et les animations japonaises. Futiles et anecdotiques. Mais voilà, je voulais le dire. Ca compte sans être décisif, en tous cas pour moi.

En conclusion, je me demande à 6 jours du dimanche soir si le « théorème Birenbaum » (non, le second tour ne sera pas Sarko – Royal) se réalisera bien. Si les deux se trouvent au deuxième tour, ça sera une nouvelle baffe, mais voulue cette fois. Partir du 21 Avril pour arriver à « ça », à la consécration du populisme et du peopolisme de gauche et de droite, ça me fait un peu peine, mais soit.

Je voulais quand même, sans ironie aucune, rendre hommage à mes copains socialistes, nombreux, et d’une modération qui leur fait honneur. Leur rendre hommage car, pour la plupart, ceux sont des gens qui sont franchement écoeuré de la manière dont leur parti a géré 5 ans d’opposition, suite à une humiliation cuisante. Certains seront « bons soldats » et voteront Royal. Je les respecte et les admire, car je ne ferai peut-être pas pareil qu’eux au premier tour vis-à-vis du candidat « légitime » de mon camp. D’autres resteront fidèles à leurs idées, refuseront de se prêter à cette mascarade de voter Royal, mais ne se joindront pas aux loups menés par des Bessons ou des Allègres. Comportement tout aussi honorable qui mérite respect. D’autres enfin taperont sur la candidate choisie par leur parti, appelleront à voter pour d’autre de gauche, pour Bayrou. Voire Sarkozy. Soit… Déjà j’adhère peut être un peu moins, et si je respecte des Begag et des Besson, j’avoue que j’aurais pas détesté un peu de modération de leur part, qui n’auraient pas rajouté à cette haine ambiante qui pollue un peu cette campagne.

Ce n’était pas facile d’écrire sur Royal… Peut être je recevrai, de la part des fanatiques Royalistes ceux qui me retrouveront via des moteurs de recherche, des insultes… Je ne pense pas les mériter car je ne pense pas avoir été injuste avec elle, malhonnête avec ce que je pense vraiment.

Sans préjuger de ce qui se passera entre les deux tours, je le confesse…

Non, je ne voterai pas Ségolène Royal le 22 Avril.

lundi 16 avril 2007

Les 12 maisons de l'Elysée : Philippe de Villiers

Sur le cercle du Zodiaque, le 8eme signe est le Scorpion. Pour une fois, le hasard tombe bien. En effet, le regretté (que j’aimais bien) François Léotard avait qualifié Philippe de Villiers de Scorpion, en ces termes :
« De Villiers est un scorpion qui traverse la rivière sur le dos d’un hippopotame, et qui, au milieu du gué, le pique de sa queue ».
L’image que j’ai de Philippe De Villiers, c’est ça. Un scorpion. Qui terrasse sa victime d’un Antarès, et coule avec...Enfin, 8eme maison, la maison de Villiers.

Je commence par les "plus" de P2V (djeunz, isn’t it ? ben c'est sur ses affiches...). Par les "plus" certes, mais je vais quand même dire le final qui s’est peut être un peu senti au début : je n’aime pas Philippe de Villiers. Pour diverses raisons politiques, mais aussi personnelles et localesCommençons les choses qui ne me déplaisent pas chez le conseiller général des Herbiers.

En premier lieu, j’ai une vision sur l’Europe qui peut converger avec la sienne. Moi aussi, je souhaite une Europe des Nations, plus qu’une grande Europe fédérale dirigée par « on-ne-sait-qui ». Moi aussi je souhaite que l’Europe soit « libre à l’intérieur, forte vis-à-vis de l’extérieur », pour reprendre une de ses phrases bien ficelées. Moi aussi, je suis favorable à une préférence communautaire à l’intérieur des frontières de l’Europe, similaire à l’ALENA en Amérique du Nord. Moi aussi enfin je suis favorable à une gouvernance européenne démocratique, et à un poids moindre des institutions non démocratique telle la Commission Européenne, la Cour de justice ou encore la BCE. Même si aprés, sur d’autres points, je trouve qu’il est excessif
Ensuite, autant je trouve très excessif (voire plus, on verra plus loin) sa critique de l’immigration qu’il juge « incontrôlée », autant j’accueille très favorablement son leitmotiv de coopération internationale avec les pays du Sud. Je ne connais pas ses résultats en Vendée, mais il parle souvent de ses coopérations avec le Gabon ou le Bénin, qu’il juge brillante. Sans préjuger de la véracité de ses propos, je pense aussi qu’il est important, pas uniquement pour une maîtrise de nos flux migratoires, que la France revienne en force dans le Sud. Dans ces pays où la France est encore respectée (résidus coloniaux ? peut être…), je préfère qu’elle garde une place forte par des coopérations efficaces et profitables, plutôt que ceux soit les USA, l’Angleterre, qui viennent prendre une grande importance.
Je parlais de la Vendée plus haut, je ne connais pas ce département, mais les photos paraissaient jolies, donc c’est un point de plus pour P2V… (oui c’est idiot mais tant pis).

Enfin, dernier point, je pense que sa critique de la communautarisation dangereuse de la France peut et doit être entendue. C’est un grand risque qui, je trouve, n’est pas assez dans cette campagne. Pourtant, si le problème est bien réel, c’est en partie ici que Philippe de Villiers semble pencher dans un coté obscur qui me fait perdre confiance. Et d’un constat en partie juste, il me semble partir vers une radicalisation de son discours qui me parait dangereux. Et j’arrive aux points négatifs que je trouve à P2V.

Sur ce dernier point, le candidat Villiers 2007 me parait différent de celui de 95’ qui me plaisait bien. J’aimais sa manière de parler, rhétorique simple et efficace, très « ENA pour les Nuls ». Pour présenter la différence entre le salaire d’un SMIC et les aides financières pour personnes inactives, il mettait simplement sur la table une pièce de 10 francs. Et son discours paraissait assez « de bon sens ». Depuis (quand ?), j’ai l’impression d’avoir un clône de Bruno Mégret en plus grand, et cela me gène.
On parlait plus haut de la communautarisation de la France. Là où le raisonnement de Villiers me dérange, c’est qu’il me parait être lui-même victime de ce qu’il déplore. En effet, tous son discours tourne autour de « l’ethnie ». Affrontements Gare du Nord ? Problème ethnique. Chômage ? Problème ethnique. Claude Askolovitch lui avait fait cette remarque judicieuse dans « On refait le Monde spécial présidentielle ». Pourquoi tout faire tourner autour de « l’islamisation de la France » et des « problèmes ethniques » ? Pourquoi ? Je n’ai pas de réponse, mais l’effet que cela a sur moi est le suivant : je trouve le reste de son propos ridicule car excessivement excessif.

Et là on touche, à mon avis, aux limites de la politique de Villiers. Villiers a un but très simple et visible : remplacer LePen, le tribun d’extrême droite qui va bientôt tirer sa révérence. Gollnish ayant le charisme d’une lasagne trop cuite, et Mégret étant dans le même état que Pires en équipe de France, ne reste plus que Marine LePen, ou Philippe de Villiers. C’est l’analyse à deux francs que je fais, mais son discours, axé de manière obsessionnelle, sur « l’islamisation du pays », et sur le paramètre ethnique comme centre de gravité de tous les problème de la société, me gène en me confortant sur mon analyse.
Il me gène d’autre plus qu’il utilise toutes les techniques du discours extrémiste. D’un problème réel (identité française, perte de la laïcité…), il en crée une stigmate en le montrant du doigt. Et toute la suite de son discours consiste en une exacerbation des divisions. Fatalement, on fait monter les haines, crainte de l’autre, et tout le toutim. Déjà évoquer mon ressenti quand je parlais de Laguiller, de Besancenot, de Le Pen. Villiers utilise les mêmes cordes. Comme j’ai envie d’un candidat et président rassembleur, et que j’en ai marre des allumeurs de braises sociales, j’ai fatalement un mouvement de recul vis-à-vis du candidat Villiers.
Notons que le député Rivière (Alpes Maritimes), ancien UMP, maintenant proche de Villiers, appelle à un rassemblement MPF – FN. Au grand damn du jeune ambitieux Directeur de Campagne Guillaume Peltier (vous savez, le chti jeune qui était avant au FN et qui a des dents et une ambition qui ferait passer Sarkozy pour un modeste petit artisan de la politique…).

Je suis embêté, car je pense que l’obscurantisme religieux (cf l’islam fondamentaliste qui, dans certains pans de notre société, oblige une société éditrice de livre scolaire à flouter les visages du prophètes dans des manuels scolaires, interdit d’évoquer certains passages historiques en classe, restreint et menace certains docteurs et praticiens en gynécologie, l’affaire Redecker et Charlie Hebdo etc…) est un réel problème. Pour autant, l’excès de Villiers tourne à la caricature. C’est nul, à mon avis. Car à part avoir l'effet inverse au résultat recherché...

Outre cette Lepénisation qui m’est difficilement supportable du discours de Villiers, sans doute y a-t-il au final, je le confesse, un paramètre personnel qui fait que j’ai du mal avec ce personnage…
En 99’, j’avais voté aux élections européennes pour la liste Pasqua – Villiers. Ce fut une grosse débandade pour la liste Sarkozy d’ailleurs, qui avait été relégué en troisième position. Branlée électorale.
A l’époque, le gaulliste de 22 ans que j’étais ne pouvait voir que d’un œil sympathique cette création d’un mouvement néo-gaulliste. J’avais un certain espoir. Voir dans une même formation des personnalités dont je me sentais idéologiquement proches : Pasqua, Seguin, Fillon, déjà à l’époque DupontAignan. Mais aussi, j’espérais, des Max Gallo (qui est un de mes écrivains favoris dont je raffole) et même Chevènement. A cette époque, ce dernier avait préféré avaler une couleuvre de beau diamètre et rejoindre la liste PS aux européennes (les idées sur la question de Chevènement étant proches de celle de Hollande, c’est bien connu… soupir). Mais et pourquoi pas…?

Et puis il y avait de Villiers. De Villiers était pour moi non pas un repoussoir, mais… Mais si, un peu quand même, car déjà depuis il y eut quelques paroles désagréables, et un discours me gênant un peu. Avec des RPR du Languedoc, j’ai eu l’occasion de le voir une paire de fois. Sympathique, affable, une passion et une connaissance du football qui me plait. Mais après… ?
Un de mes premiers contacts fut à une réunion à Nîmes. Les deux secrétaires départementaux (RPR et MPF) de l’époque, après un scrutin interne dont la régularité ferait pâlir le Gouverneur de Floride, grande messe. Et une question d’une militante Villieriste… sur l’avortement. Et franchement contre l’avortement ! La caricature de cette vieille France parfois détestable. Bon, là je suis d’essence conservatrice, certes, mais j’étais pas bien dans mes baskets. Puis plus tard, comme si cela devait être une caricature, une personne qui commence à parler des préservatifs interdits par l’Eglise ( !!! qui parlait de laïcité tout à l’heure…?) et du travail des femmes. Avant d’entendre, plus tard, un raciste notoire qui ne se cachait pas. J’étais mal à l’aise, très mal à l’aise. Et franchement, si j'avais pu avoir un doute, j'en avais plus aucun !

Après, ce fut pour ce néo-mouvement, 12 mois de suspicion. D’un coté une fraction de RPR qui représentait pas beaucoup, et de l’autre une fraction MPF qui représentait encore moins. D’un coté une famille dont je me sentais proche, la mienne. De l’autre une famille ultraconservatrice, vieille France, qui n’était pas la mienne. Et les Séguin ont préféré aller se fourvoyer à Paris, et Chevènement était ministre, et finalement rien… Sinon le départ en fracas de Villiers. Soulagement de courte durée, avant 2002, le non départ aux présidentielles, 21 Avril, et patatras.

Le dernier point, encore personnel, est la représentation de Villiers dans mon département. Les mêmes conservateurs caricaturaux, et une personne qui est passé par tous les partis de droite, et qui fait du militantisme en agressant ceux qui ne sont pas de leurs sensibilités. Un souvenir qui m’avait emmerdé, cet ancien du RPF m’avait littéralement insulté le 27 Avril 2002 (je me souviens de la date) parce que « Pasqua avait appelé à voter Chirac », et parce que mes amis et moi-même trouvions ça d’une logique incontestable. En plus, j’étais en week-end helvétique, j’avais pas trop envie qu’on vienne m’emmerder, alors m’insulter, merci bien ! Le téléphone portable n'a pas fonctionné longtemps.
Entre temps, ce Monsieur est allé chez Le Pen avant de revenir chez Villiers. Bon… Et ensuite, il y a quelques semaines, il insulte mes amis qui sont soit chez Sarkozy, soit chez DupontAignan, soit même nulle part comme moi, et m’insulte car normalement je devrais voter Villiers ! Villiers est gaulliste m’assène t’il… Le fou ne dit il pas que la lune est un cube ?

C’est un paramètre pas important, juste celle d’un candidat vis-à-vis d’un électeur. Et juste celle d’une représentation militante qui est d’une efficacité à prouver. La rencontre entre l’homme et l’électeur (toujours moi) ne s’est pas faite. Et le militant, en lieu et place de consolider le lien, l’a encore plus distendu. Comme il y a en plus un fond qui me déplait, tant pis, mais…

Non, je ne voterai pas Philippe de Villiers le 22 Avril 2007.

PS : vu ce soir en rentrant du boulot. Une affiche P2V donc, avec dessous marqué "résistance"... Outre le soupir, j'en ai marre que ce mot, ce beau mot, soit utilisé n'importe comment et par n'importe qui... J'ai bien envie moi aussi d'être un résistant, et de résister non pas contre ceux prétendus qui veulent "détruire la France", mais contre ceux qui détruisent en ridiculisant des symboles qui me sont chers... Les mots ont un sens.

Les 12 maisons de l'Elysée : José Bové

Le septième signe du Zodiaque est celui de la Balance. Mon signe… Dans les Chevaliers du Zodiaque chers à mon cœur, c’est la maison du vieux Maitre Dohko. Vous vous souvenez de Yoda dans Star wars ? Le même avec un chapeau en forme d’abat-jour. Je ne vous parlerai pas du Misopothénamenos (que je ne sais pas écrire), ni de Shiryu le chevalier du dragon et disciple du dit Vieux Maitre de la Balance qui est né le même jour que moi. La balance donc, sagesse, équilibre…Comparaison toute trouvée avec José Bové… Bové qui est à la sagesse et à la modération ce que le BigMac est à la diététique.

Parce que de gauche, parce que voulant passer aux 32 heures de travail hebdomadaires sans baisse de salaire, parce que anti-pleins de choses dont je suis pour, et parce que violence, je ne vais pas confesser une grande affection pour José Bové. Et pourtant, quand on creuse, les choses ne sont pas si simples ni binaires.

Sur Canal +, José Bové a dit une phrase qui m’a beaucoup touché. « On parle beaucoup des jeunes des banlieues, mais savez vous que le taux de suicide en campagne est très élevé ? ». D’un coté des jeunes qui brûlent des voitures, OK. Mais de l’autre coté, dans des villages où l’ADSL n’arrivera pas de sitôt, où la première faculté est drôlement loin, où les médecins, les services publics et les commerces sont aussi rares qu’un but en Championnat de France, la vie n’est pas toujours aussi paisible que le cadre et les vaches broutant dans le champ pourrait laisser croire. Venir de Sarcelles n’est peut être pas évident pour faire son trou dans la société, venir d’un village paumé en Haute Loire, dans l’Aisne ou dans les Hautes-Alpes non plus. Les handicaps ne sont pas les mêmes, mais c’est pas gagné non plus.
Evidemment qu’il faut aider les banlieues. Mais dans plan Marshall, il en faudrait aussi dans certaines campagnes, où l’alcool coule autant à flot que la drogue circule dans les cages d’escalier. Il y a des détresses parfois un peu moins bruyantes, qui ne font pas monter le vote LePen pour autant et ne donnent pas des sujets racoleurs au Droit de Savoir, qui sont tout aussi douloureuse.

Et puis Bové se donne un air rural est campagnard qui ne peut pas me laisser de marbre. Quand j’apprends que l’Europe voulait réglementer la production de l’huile d’Olive chez moi, interdire la pression à froid (parce que d’un hygiénisme douteux pour certaines huiles technocratiques), le camembert au laid cru, la manière de vinifier, ou encore réglementer plus sévèrement les petits marchés traditionnels de village, je confesse un intérêt pour le combat de José Bové. Quand je vois en Auvergne fermer des petites fermes traditionnelles qui font un bon saucisson qui sèche sous la poutre de la grange, et un bon fromage qui pue, parce que Bruxelles leur impose paillasse en céramique et des règles d’hygiènes qui mettant en bas des siècles de tradition, que ça coûte cher et que les gosses ils veulent pas s’emmerder à se ruiner, je ne peux pas rester sourd à des arguments de José Bové. J’ai envie de bouffer autre chose que le jambon certifié CE, qui n’aura pas plus de légionellose que de goût. Et il me semble pas que mes grands parents ou ma belle famille, qui se sont nourris de produits traditionnels du terroir, avec des règles sanitaires qui valaient ce qu’elle valaient, soient tous morts dans d’atroces souffrance et aient porté plainte contre je-ne-sais-qui parce que le fromage avait un goût qui piquait un peu et que le lendemain, on avait mal au ventre en allant au cabinet…

Pour autant, respect des traditions doit il impliquer d’être scientifiquement obscurantiste et opposé à toute forme de progrès ? C’est bien joli de « faire caca dans de la sciure » (copyright Laurent Gerra), mais s’opposer systématiquement à la recherche sur les ogm en réalisant de ratonnades, s’opposer à toute recherche sur le nucléaire, parallèlement ne rien dire sur la dépendance pétrolière, ça ne me parait pas constructif, ni efficace.
Ensuite, José Bové se considère « anti-mondialiste ». Pour des raisons de politiquement acceptables, le terme « anti » a été remplacé par « alter ». Pourquoi pas. Personnellement, je suis choqué de voir que l’actionnariat et l’épargne boursière pilote l’économie et le monde. Je préfèrerai que cela soit l’investissement, le salariat et la « prise de risque » et d’initiative qui le pilote, ce monde. Pour autant, j’attends des propositions raisonnables de la part des « alters ». Si c’est pour proposer 32 heures de travail hebdomadaire, la dépénalisation de drogues douces, la déréglementation de l’immigration, mouais bof… Des propositions concrètes, réalisables, et autre chose que des incantations gentillettes et pleines de bons sentiments, voilà ce que je préfèrerais entendre.

Je ne passerai pas outre la personnalité de José Bové sur laquelle j’ai des réserves. Des témoignages considèrent qu’il est autant paysan que je suis footballeur professionnel. Et peut-être, de part quelques étés dans les champs et mes origines, ais je été (et suis-je) plus « paysan » que lui. On se moque de François Bayrou qui s’est fait prendre en photo sur un tracteur, sans être surpris que José Bové ait réalisé les mêmes prises de vues fortes d’un point de vue communication. Enfin, être un bon communiquant et se donner un style porteur, c’est plutôt une qualité. José Bové est peut être un mystificateur, mais de talent.
Et puis ça me paraîtrait une erreur de ne pas évoquer son égo surdimensionné. Ah… Il fallait à tout prix qu’il y aille dans cette campagne. L’extrême gauche a déjà 3 candidats, plus 1 avec la candidate communiste. Et zou, on y vient. Parce que… ? Ben parce qu’il en meurt d’envie d’y aller, José. Son programme ? « Osez Bové ! Votez José ». Culte de personnalité, sa personnalité. On ne va pas lui demander ‘comment rassembler les français quand vous êtes incapable de vous rassemblez à l’extrême gauche’, car visiblement il s’en moque. Rassemblement autour de moi ou pas de rassemblement du tout. Soit…

J’aimerais un jour comprendre l’extrême gauche, qui risque d’avoir aucun candidat au dessus de 5 %. Coté efficacité on repassera… Et je ne leur confierais pas mon pays, vue leur incapacité à être concret et efficace…

Enfin, le point que j’abhorre chez lui, c’est son recours systématique à la violence. Violence contre les militants FN en faisant le coup de poing, violence dans ces rassemblements anti-libéraux qui mettent Gènes à feu et à sang, violence contre les McDo, les champs d’OGM, et tout ce « qui ne lui plait pas ». « Désobéissance civique », le terme est lâché. Je parlais plus haut de son égo, mais qui est José Bové, que représente t’il, pour savoir où est la « désobéissance civique » ? Pour savoir ce qui est bien ou mal ? Il représente 2 % d’intention de vote, peut être un peu plus dans les urnes. Mais en quoi cela lui donne la légitimité d’enfreindre la loi, par des moyens violents qui plus est ? Et ensuite de se prétendre « prisonnier politique » ? Quand l’égocentrisme rencontre la violence, personnellement ça me fait peur… Des fous méchants qui prennent ensuite le pouvoir par le coup de poing, ça ne rappelle pas de beaux souvenir.
Non, notre Nelson Mandela de bazar ne me plait pas, ne m’amuse pas quand il va en prison en tracteur. Je ne suis pas pro OGM n’importe comment, pas pro MacDonald, mais je ne lui reconnais pas le droit d’enfreindre la loi.

En conclusion, que dire d’autre ? Pas grand-chose… Sinon que malgré sa belle moustache…

Non, je ne voterai pas José Bové le 22 Avril 2007

PS : j'adore la photo, prise ici, sur le site de 20minutes.

dimanche 15 avril 2007

La Maison des Ponts Longs

Petite ballade dans la maison du Faucon aprés un joli weekend de boulot :)

Le salon du Faucon. La télé joue un risible Bordeaux - Paris St Germain, et le soir elle mettre un multiplex avec 4 buts en 7 matchs. Qui a parlé du niveau ridicule de la Ligue 1 ?

La salle à manger du Faucon, qui jouxte le salon du Faucon. Avec une petite bibliothèque et DVDthèque montée par ses soins l'aprésmidi même. Vi, je commence à bricoler et je casse pas tout, youpi.
Petite remarque, deux petits meubles achetés pas chers à Alinéa... Comme dirait l'autre, bon rapport qualité-prix... (prés de ses sous le Faucon ^^)


Le salon du Faucon, vu du coté salle à manger. Là c'est bien, on ne voit pas le match laid à la télé.

A part ça ? Rien. C'était pas le message le plus interressant de l'année, mais m'en fout. Demain, je terminerai mes montées de marche (il en reste 6 de chevaliers, brrr j'ai peur). Et puis voilà. Et je vais aller courrir là : il fait beau.

Vive le printemps :)

PS : tiens, le Xmen griffu qui prend des pilules pour être moins mégalo revient. Ahhhh, on préfère ça ! ^___^ En plus, il fait rimer "Urne" et "burne", perso je cherche une rime avec ratatouille... (et à part fripouille, j'ai rien d'autre). Enfin, c'est choutte ^__^

samedi 14 avril 2007

vendredi 13 avril 2007

Les 12 maisons de l'Elysée : Jean-Marie Le Pen

(2 maison en un jour, en forme le Seiya du Gard !)

6eme Maison. On arrive à la moitié, au Centre donc… Et dans le dessin animé éponyme, c’est la maison de la Vierge. Shaka, mes amis reconnaîtront… (« Quand j’ouvrirai les yeux, ouh, tu vas morfler, vilain »). Et donc logiquement, maison au centre, la Vierge… Ben Jean-Marie LePen bien sur ! Cherchez pas le rapport, y en a aucun. Mais voilà, fallait passer par la case LePen, pas la plus facile. Et bien allez, après Besancenot, faisons le grand écart… Jean-Marie LePen.

Jean-Marie LePen, tout a été dit sur lui. Personnellement, je ne l’aime pas. Je ne l’aime pas pour des raisons similaires, sans doute, à une majorité de 82 % des français qui l’ont rejeté en 2002. De ce point de vue là, sans doute suis « pensée unique », ou plutôt dominante, mais ça ne me dérange pas.
Non, plusieurs choses me déplaisent chez lui. La première étant celle que je déplore et que je condamne chez tout extrémiste, de gauche comme de droite, et qui est celui de provoquer et d’emmener un pays à la haine. Je reconnais aux extrêmes leurs légitimités, à défaut d’intérêt. Ils représentent un vote de contestation, pas de proposition. Mais c’est respectable. Sauf que personnellement, si je suis dans une phase de contestation, j’attends de la proposition, avant de l’action. Et j’attends surtout un rassembleur, pas un diviseur, pas quelqu’un qui oppose plusieurs France.

Après, bien sur que je ne valide pas ses nombreux excès. LePen ne serait pas LePen s’il n’y avait pas ces dérapages verbaux. De part ses dérapages (le dernier en date sur la « hongrititude » de Nicolas Sarkozy…), il a rendu pleins de sujets impurs et tabous. Oui, l’identité française est un sujet important. Oui, la place de la Nation au sein de l’Europe est importante. Oui, l’immigration est aussi un sujet important. Ces sujets, parce que l’on parle pour l’euro d’une « monnaie d’occupation », parce que l’on parle de races, parce que l’on montre du doigt une partie de la population d’origine étrangère, en deviennent tabous. C’est grave. C’est très grave. Je ne parle pas de ses propos négationistes sur la deuxième guerre mondiale, parce que là ça devient abjectement abject.
Sur ce point Laurent Fabius avait eu une phrase juste : « Le Pen pose des questions valables, mais propose des solutions abjectes ».

Et puis enfin, pour finir le pourquoi je ne peux pas être proche idéologiquement et intellectuellement de LePen, un dernier point. Des grands parents qui eurent été résistants (de gauche). Un imaginaire personnel que je me suis fait autour du Général de Gaulle, et de ces grands français qui ont fondé un pays que j’aime. Et une France que j’aime et qui me fait honneur quand elle s’oppose à la guerre en Irak, et quand elle appelle à la paix entre les peuples. Même si elle a un coté « donneuse de leçons » parfois insupportables, elle me fait plaisir.
Jean-Marie LePen, comme le dit Thierry le Luron dans la parodie de ma chanson préférée « souvenir attention danger », « est entouré par des légions de crânes rasés… ». Comme chez Arlette Laguiller, il y a dans l’appareil FN des gens qui ne sont pas des républicains comme moi. Des gens qui, en 62’, ont tenté un assassinat sur le Général de Gaulle. Des gens pour qui Pétain était un sauveur. Même si des membres proches de ma famille sont des « pieds noirs » et que je comprends leurs souffrances, l’Algérie française n’est pas pour moi une raison pour vouloir tuer de Gaulle et pour épouser des thèmes d’entre deux guerres. Et pour moi, Pétain n’est pas un héros. Loin s’en faut.

J’ai dit l’essentiel, et je ne dirais pas plus. Sauf que je veux revenir sur le 21 Avril 2002, que tout le monde visiblement a oublié, vu l’état d’excitation en ce moment dans la Campagne électorale. Parce que ça me tient à cœur aussi, et qu’un blog, c’est fait pour ça.

Le 21 Avril au soir, j’ai eu deux réactions en rentrant prendre une douche chez papa-maman à 19h40 avant d’aller à Roquemaure pour les résultats du canton. J’admets que quand j’ai vu Chirac et LePen, et pas Jospin, j’ai fait au début un « youpi » franc et joyeux. Et puis, pendant que papa était hilare que al gauche était out (il était de gauche aussi comme mes grands papas mais il a changé), je me suis vite rendu compte du « oups » et du « gloups ».

Je me souviens aussi du 6 Mai. A 19h55, j’étais devant les pompiers de Roquemaure, apportant les résultats de mon village à la Mairie principale du canton. Au bout de mon téléphone portable, une ancienne amie (qui me manque un peu mais qui ne veut plus me parler, tant pis…). J’y disais, à cette fille qui n’avait à l’époque pas l’age de voter et qui connaissait ma frustration de 1995’, que j’avais une grande peur. Que Chirac ait plus de 80 % des voix. Parce que j’avais peur de deux choses :
  • •Que Chirac soit incapable d’utiliser à bon escient, par un rassemblement républicain large et efficace, ses 80 %. La suite a prouvé que non, Chirac n’est pas un grand homme d’Etat, mais un politicien qui pèse 20 % des voix ;
  • Que la France se dise « ouf, c’est bon on a vaincu la bête », et que tout revienne comme avant. La preuve aujourd’hui… Le référendum européen n’y a rien fait, on a une campagne haineuse au possible, avec des combines d’appareil, une intolérance de tous les cotés… Il n’y a rien eu y a 5 ans.
Outre le souvenir pour moi de l’entre-deux tours qui reste pour moi un beau souvenir (personnel), je garde néanmoins un souvenir amer de ces révoltes pseudos-populaires, et de cette dictature médiatique et intellectuelle que l’on a eu. Il fallait tuer LePen, presque physiquement. J’ai été choqué de ces enfants qu’on envoyait dans les rues. J’ai été choqué de tous ces journalistes qui prenaient position. J’ai été choqué que Chirac refuse le débat d’entre deux tours. J’ai été choqué du traitement qui a été fait de l’information. J’ai vraiment été choqué, moi le gaulliste qui finalement ne détestait pas encore totalement Chirac, et qui avait voté pour lui au premier tour. Choqué parce que j’ai vu une haine pire que cette haine combattue, une intolérance de l’intolérance, qui n’était pas pour moi républicaine. Grave, très grave, et insultant pour les 20 % des français qui premier tour qui finalement n’étaient plus français, et devaient être tondus. Ces 20 % dont beaucoup provenaient des rangs de la gauche.

Hystérie collective à laquelle j’ai sans doute participé aussi. J’exagère ? J’ai relu il y a un an le très bon « Nos Délits d’Initiés » de notre ami Guy Birenbaum, qui est un grand et brillant observateur de notre vie politique. Il ne peut être suspect d’affection vis-à-vis du FN, et connaît bien le sujet pour y avoir consacré une thèse. Et bien Guy commençait son bouquin en parlant de ce malaise qu’il avait aussi ressenti. Il allait, racontait il, à une conférence entre les deux tours à la Sorbonne. Son idée était que voter blanc (c’était sa position) était tout à fait valable. Que le socle LePen ne dépassait pas 20%, 25% si y a un peu de vent de dos, et que fallait arrêter d’être hystériquement idiot. Résultat ? Devant cette pression d’une rare violence, Guy n’a pu que ânonner, en tribune, un « faut voter Chirac »… Et pourtant, Guy, c’est du courage en barre, et même si je n’adhère pas à toutes ses positions, c’est pour moi un modèle et un gars exemplaire. Mais là, la pression même pas populaire, mais bien réelle pourtant, a été trop forte.

Pour finir sur ce point là et sur ces évènements entre deux tours, la dernière raison pour laquelle je n’ai pas aimé ces manifestations et cette ambiance, outre son caractère anti-démocratique, était que les malades préféraient casser le thermomètre plutôt que de s’interroger sur la fièvre. Qui a fait son autocritique ? Pourquoi LePen et pas Jospin ? Pourquoi l’extrême droite à 20 %, l’extrême gauche à 10 %, et l’abstention à très haut ? Carrément incroyable que, à part de dire « c’est la faute à Papy Voise et à ceux qui ont mis l’insécurité dans le débat », personne, vraiment personne, n’ait fait une autocritique sérieuse. Médias, classes politiques, culturelles, intellectuels, économistes, industriels, personne n’a fait la moindre autocritique. Personne.
Alors oui, on disait sa peur et sa colère dans les rues. J’ai mal à la France, j’ai honte, etc… Mais qu’a-t-on fait depuis ? Facile de crier quand on a mal à la tête, mais il faut le soigner ce mal à la tête. Personne ne l’a fait. Depuis, dans mon canton, le FN a fait plusieurs fois 30 %. Et le NON est passé au dernier référendum. Toujours la faute des autres, jamais la sienne. Finalement, en réponse à ça, la réponse d’Hollande et de Chirac, c’est quoi ? Royal et Sarkozy ? Tout ça pour ça, ben mince alors… Non, ce manque de retour sur soi, c’est une faute. On verra ce que donne l’histoire au final… On verra.
J’ajoute qu’en tant que modeste élu, en tant que sympathisant politique local, je ne suis pas mieux que les autres, et je suis aussi responsable du LePen au deuxième tour. On est tous un peu responsable…

Non, je n’ai pas aimé cette ambiance (même si personnellement, ça allait plutôt bien…). Et pourtant je n’aime pas forcément LePen. Bref, je n’étais pas bien… J’en garde un souvenir amer, et je sais très bien que si LePen devait arriver au deuxième tour, on aurait une rebelote…

La haine n’engendre que la haine. Donc de ce point de vue là, LePen a eu une juste récolte… Mais quand la délicieuse Louise Bourgoin sur Canal + parle « d’allergie » quand elle présente la météo grimée devant LePen, ça me dérange un peu. Et j’avoue sans honte que si un jour je dois avoir LePen, Laguiller, Besancenot ou Schivardi devant moi et qu’ils me tendent la main, je leur la serrerai volontiers. Pourquoi de la haine ? Pourquoi ? Après, ça n’empêche pas les désaccords, profonds. Je serre la main aux quelques personnes du FN chez moi que je connais. Certains sont des mecs estimables même. Mais ensuite, politiquement, c’est un combat réel. Parce que je ne suis pas d’accord avec eux, parce que je n’aime pas le positionnement du FN et de son appareil.

Un dernier point politique, puisqu’on a dépassé un peu la simple personne de LePen (mais qu’y a-t-il de plus à dire que ce qui est dit par ailleurs ?). Certains fantasment des accords entre Sarkozy et LePen. Je ne suis pas UMP mais je fus, un peu, RPR. Il y eut au début des années 80 une alliance entre les gaullistes et le FN. Puis plus rien. Chirac a toujours été ferme sur ce point. Pasqua était plus ouvert sur un point : pour lui, traiter les électeurs FN de salops comme l’avait un jour fait Bernard Tapie (que j’adore) est une connerie monumentale. N’oublions enfin pas que les alliances droites – FN furent le fruit de la branche libérale de la droite. Millon, Blanc, Buhr, Soisson, et les gens du Var, étaient des libéraux proche de Madelin. Exception avec Jacques Peyrat, FN puis RPR.
Personnellement (et localement), je serais très furieux que des proches politiques passent des accords avec l’appareil FN. Certes, le PS passe des accords avec le PC, mais le PC n’est pas Lutte Ouvrière. Parlons avec De Villiers, why not. Pas avec Le Pen.

Donc sur ces soupçons de rapprochements Sarkozy – LePen ? Je ne sais pas, je ne m’appelle pas Brice Hortefeux. Mais pour l’instant, je crois qu’il ne faut pas confondre l’appareil FN avec l’électeur du FN. Je crois que nous devrions tous être ravis si des électeurs de LePen votent Sarkozy ou Bayrou au premier tour, et si des électeurs de Laguiller ou Besancenot votaient Royal. Après il y a les manières de ramener les brebis égarées à la bergerie… C’est vrai, et ça sera le débat sur maison « Sarkozy », un peu plus haut dans les marches de l’Elysée.
Maintenant, ça va de soit que personnellement, je prendrais très mal le fait et la présence de ministre issus du FN dans un gouvernement Sarkozy, ou des rapprochements officiels entre UMP et FN.

Allez, j’ai beaucoup parlé là sur le candidat LePen. J’avais à dire finalement. J’aurais pu dire plus, mais je ne sais pas synthétiser ma pensée. Je vais donc arrêter là. Ca va de soit, mais...

Non, je ne voterai pas JeanMarie Le Pen le 22 Avril.