Après le papa Noel, voilà la mousse au chocolat montrée du
doigt. Sauf que si la première histoire était le fait du zèle d’une seule
personne, la seconde est du fait du maire de la bonne ville du Havre… L’histoire
n’est ni drôle ni gourmande : elle est affligeante.
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500 portions de mousse au chocolat confectionnées dans les cantines
scolaires du Havre (écoles primaires et maternelles) ont été purement et
simplement jetées. La raison ? Présence de gélatine de porc dans ces
mousses au chocolat…
Les bras m’en sont tombés quand j’ai lu l’information sur le
site de RMC Info. Information qui n’a pas été tellement relayée, ais-je remarqué…
Sujets sensibles ? Sans doute…
Il se trouve que la colère que j’ai pu avoir a été partagée.
Un conseiller d’opposition, Yves Bertrand, Parti Radical de Gauche, a
écrit sa colère sur le Plus :
« Le principe de précaution aurait pu consister à savoir quels enfants avaient habituellement des repas de substitution lorsque du porc était au menu pour leur donner une compote de pommes. Seules 50 ou 100 de ces mousses au chocolat auraient été perdues. Dans ce cas, on a détruit d’abord et on a réfléchi ensuite.Les principes de la laïcité ont été entièrement bafoués. Les plats de substitution existent au Havre comme ailleurs. »
Principe de laïcité… On en est terriblement loin. En parlant
de ce principe, j’ai aimé la suite du billet : « Le Havre va
inaugurer la semaine prochaine ses 13 kilomètres de tramway. Or, sur 23
stations, il y en a déjà trois qui sont dénommées après des religieux : les
stations Saint Roch, Sacré Cœur, Saint Pierre. Si l’on va dans ce sens, un jour
les bouddhistes pourraient demander une station Bouddha, les juifs, une station
Yahvé, etc. Comment réagir à ce moment-là ? »
On ne passera pas sous silence cet insupportable gaspillage,
sous couvert de ne pas « choquer » les communautés religieuses qui ne
tolèrent pas que des petits enfants de la République mangent des trucs à base
de porc. Le coordinateur des Restos du Cœur du Havre le dit bien : « On
aurait pu trouver le moyen de les redistribue. Si ce n’est pas
distribuable en centre, ça peut être fait dans le cadre des activités-gens de
la rue ou dans le cadre de repas chauds. C’est vrai que l’on se rend compte que
le gaspillage alimentaire dans notre société est faramineux ».
Je laisse le dernier mot à Yves Bertrand, dont j’ai vraiment
aimé le billet et le côté républicain :
« Il y a déjà dans les cantines scolaires des plats de substitution, si maintenant on doit aussi entrer dans la composition de l’ensemble des produits, des ingrédients, on ne va pas s’en sortir.
La seule solution pour s’en sortir, c’est la règle de la laïcité. Ces cultes n’ont pas à dicter leurs lois à la République ».
Après le Père Noel, voilà la mousse au chocolat… Quand j’étais
petit, on nous donnait de la mousse au chocolat quand le père Noel venait nous
rendre visite à l’école. J’aimerais que mon fils, qui mange de tout et qui
adorera le Père Noel, puisse aussi en profiter… Et qu’il ne se verra priver de
ces petits plaisirs pour le plaisir de quelques intégristes qui ne supportent pas que d'autres pensent et croient différemment d'eux…
Ou du zèle d’un maire ou d’une directrice, inquiet de
déranger certains… Parce que sur ces sujets là, c'est quand même eux qui ont fait cette faute...