vendredi 19 décembre 2025

Le micro-management, c'est agaçant

J’adore les articles « vie professionnelle du Point ». Et cet article sur le Micro-management : 5 signes pour les reconnaitre, m’a intéressé. J'ai revu forcément des moments de ma vie professionnelle.

C’est vrai qu’il y a des mots qu’on connaît sans vraiment arriver à les saisir. Par exemple : "mauvais management". Tout le monde sait dire quand ça cloche, mais mettre le doigt dessus… pas si simple. Il y a tellement de causes, autant de conséquences. Le micro-management est une de ces causes qui font du mal. 

Le micro-manager n’en n’est pas forcément conscient. Donc pas de leçons ni de dénigrement. Mais juste mettre le doigt sur cette pratique.
Surtout que nous parlons du manager qui veut bien faire, qui n’est pas méchant, toxique à ses dépends, pas « tyran pyramidal de l'entreprise » mais qui pourrait le devenir à ses dépends…

Donc quelles sont les 5 éléments qui permettre de voir que le manager fait du micromanagement ?

1 - Il impose sa façon de faire.
Même subtilement : questions fermées, solutions « suggérées ». Message implicite : « Fais comme moi. ». En fait, il t’explique ce tu sais, mais en te faisant comprendre qu’en fait tu ne comprends rien et que c’est lui la vérité.
C’est agaçant… Et quand on est professionnel et expert dans son métier... C'est agaçant.

2-  Il veut tout contrôler.
Relecture systématique des mails, notes, rapports. En y rajoutant forcément une petite touche. Pas des plus utiles. Mais quand même. C’est pas forcément méchant — mais manque de confiance. Et besoin de tout contrôler.
Valeur ajoutée zéro, mais perte de temps. Et ça aussi, c’est agaçant.

3 - Il veut être en copie partout.
Y compris sur des sujets qui ne le concernent pas ou dont sa valeur ajoutée est proche du zéro absolu. Bankaï de « cc » et boite aux lettres vites pleins.
Surcharge, lenteur, suspicion. Sur contrôle.
Et si tu le mets en en « cc » tu en entends parler. Oui, c’est agaçant aussi.  

4 - Il multiplie les réunions et le reporting.
Des points pour vérifier, pas pour avancer. Et c'est connu, pendant qu'on remplit des tableaux excel à la con on fait avancer le Schimlblick. Mais plus lentement.
Ces « petits points » hebdomadaires qui ressemblent au mieux à des confessions religieuses, au pire à des grandes réunions d’alcooliques anonymes. 
Agaçant ? Oh oui...

5 -  Il ne sait pas déléguer.
Il a été promu pour son expertise, par pour son leadership... Il reste « l’expert », pas le chef d’orchestre. Pour lui déléguer, c’est accepter que quelqu’un fasse autrement que lui.
Bref il marquera des buts. Mais la passe décisive attendra. Et faire des appels de balles dans le vide, ça ouvre des espaces. Mais ça épuise. Et quand on ne reçoit jamais le ballon, c’est agaçant.


En résumé, si vous n'avez pas compris : le micro-management c'est vraiment agaçant. En tous cas moi, pour le dire avec mots à moi : ça me casse les alibofis.

Il a été promu parce qu’il était très bon dans son métier. Brillant parfois.
Mais manager, ce n’est pas être le meilleur du terrain, mais c’est animé une équipe. Et ça demande une autre vertu : la confiance.
Et là, bien souvent… ça coince.

On se retrouve donc à faire des reportings qui ne servent qu’à rassurer quelqu’un : le micro-manager. À remplir des tableaux Excel que personne ne lit vraiment. À commenter des commentaires de commentaires.
Pendant que le vrai travail attend sur le coin du bureau.

Le pire est que le micro-manager ne s’en rend pas compte. Il n’est pas méchant. Mais à force, l’agacement augmente de manière discrète, mais réelle. Et à un moment, ça craque, ça clashe.
En ce moment, je me retiens. Mode montée de l'Alpe d'Huez, virage après virage. Ca serait con de craquer avant Noel...

Je ne suis plus manager depuis Juin 2022. J'en ai déjà parlé ici et j'ai déjà dit ce que ça m'avait couté. Je n'étais pas micro-manager et j'ai trop fait confiance. J'ai appris que « la confiance n’exclut pas le contrôle », à mes dépens là encore. 
Je ne répète pas mon expérience.

Le micro management est pénible, mais on apprend à vivre avec... 

Par contre, une vérité dans ces articles du Point : c'est difficile d'être manager aujourd'hui. Donc on se protège, et en se protégeant parfois on dérape...

lundi 15 décembre 2025

Intelligence artificielle ou réflexions sur le progrès

J'avais écrit initialement ce texte en Octobre. Je le propose en cette fin d'année, réadapté. Le genre de texte que j'écris un plusieurs fois.
Quand on est toujours fiévreux, bien d'avoir un billet à sortir. Il aura des petits. Chat GPT m'a amusé, et je reste convaincu que l'homme et le progrès vont bien ensemble... 


En tant qu'élu CSE, je suis consulté, entre autre, chaque fois qu'un nouvel outil (informatique souvent) est mis en place. 
Là où je travaille, un projet d'ampleur prévoyait pour le début d'année prochaine la mise en place d'un ERP (outil qui fait tout, compta production RH achats papa/maman). Prévoyait car finalement reporté (l'homme fait des projets, Dieu se marre). 

Je suis de ceux qui pensent que c'est un progrès. 
Oui, il faudra de l'accompagnement au changement, c'est obligatoire. Oui, ça ne se fera pas d'un claquement de doigt. Mais l'élu syndical réclamait des simplification et du progrès, et nous, CSE, demandions simplification et progrès.
Pourtant, lors d'un CSE ou il fallait donné un avis, j'ai fais chaise vide car en désaccord avec une presque unanimité (à part mon syndicat). "Ca va enlever des emplois !", "régression sociale", etc... Délire syndical, comme trop souvent.

On pense souvent à la France d'Emile Zola quand on parle de progrès. On pense à Germinal, ce roman noir où des hommes, des femmes et même des enfants s’épuisaient au fond des mines, avalés par la terre et broyés par le charbon. 
Le progrès ? Ca va les mettre au chômage, ces pauvres ouvriers qui ne vivent pas bien longtemps et qui risquent leurs vies d'un coup de grisou. Voilà comment étaient défendus ces pauvres personnes qui avaient un travail pénible et dangereux pour leur vie. On les réduisait à des "travailleurs".
Pour la caricature, le symbole d’un progrès industriel brutal qui enrichissait quelques-uns en détruisant beaucoup.

Mais le progrès, ce n’est pas ça. Le progrès n’a pas vocation à faire du chômage au contraire. Il a vocation à élever l’homme, à ne pas le considérer comme une bête de somme. Le progrès, s’il est vrai, s’il est bien pensé, doit être l’inverse de la caricature prolétarienne : il doit supprimer les tâches qui cassent le dos et l’âme, et permettre à l’homme d’aller plus haut, plus loin.

C’est là qu’une vision gaullienne du progrès trouve sa place. Le Général ne croyait pas en une France suiveuse, passive, soumise. Il croyait en une France qui prenait son destin en main, qui osait se donner les moyens de sa liberté. « Une certaine idée de la France » impliquait aussi une certaine idée du progrès : un progrès humaniste, au service de l’homme, et non l’inverse.
Des exemples ? Le nucléaire, militaire au départ, civil par la suite. Mais y en a pleins d'autres exemples. Les vaccins étaient avant le gaullisme : admettez que Pasteur n'avait pas comme arrière pensée complotiste d'inoculer des microparticules dans le corps des gens qu'il protégeait. Il voulait soigner.

Aujourd’hui encore, face aux mutations technologiques, on retrouve la même peur que chez Zola. On dit : « Les machines vont remplacer l’homme. ». C'est presque pavlovien comme reflexe. 
La vérité est plus subtile : les machines remplacent la souffrance. Elles obligent l’homme à monter en compétences, à se former, à apprendre. Le danger n’est pas le progrès : c’est de laisser le progrès se faire sans maitrise et surtout sans but ni projet.

Je travaille dans le nucléaire. Avant, on envoyait dans des zones exiguës, chaudes, sans lumières, avec des dangers radiologiques immenses, des travailleurs du nucléaires. Aujourd'hui nous envoyons des robots.
C'est quand même mieux de développer le métier de roboticien, de mainteneur, et d'envoyer des robots se prendre des risques plutôt que des copains, non ?

Parlons d'un autre sujet. L'intelligence artificielle. Pour beaucoup, elle détruira des métiers. Pour moi, elle nous fera évoluer. Encore faut il que l'homme garde la main sur le projet. Je discutais avec un spécialiste chez moi, qui a connu l'IA bien avant moi. Il me connait bien et sait que j'aime beaucoup Luc Ferry, dont j'attends le retour sur LCI ou ailleurs.
Nous avons avec Luc Ferry une différence de vue sur l’intelligence artificielle. Et je trouve intéressant de noter ces différences.

  • Luc Ferry, quand il parle du progrès, il le fait en philosophe. Il cherche à replacer les avancées technologiques dans une histoire des idées : l’humanisme, la modernité, la promesse d’un « homme augmenté », mais aussi les dangers du transhumanisme. Il est plus dans la mise en perspective et dans une approche un peu académique, parfois perchée.
    Il insiste sur le risque de dépossession : selon lui, l’IA pourrait priver l’homme de sens, de responsabilité, voire de sa place dans le monde. C'est en effet un risque. Michelin le philosophe de Clermont Ferrand dirait "sans maitrise la puissance n'est rien".
  • Moi (modeste côté ingénieur), j'en parle avec un vécu d’ingénieur, de syndicaliste, de prof, d’élu. Je pars du concret : les boulots qui usent, les compétences qu’on doit apprendre, la réalité de l’atelier ou du bureau. Et j'y mets une vision gaulliste : le progrès doit libérer l’homme, pas l’asservir. Je suis dans le fonctionnel, l’opérationnel, mais aussi avec une dimension morale claire (Zola n’est jamais loin chez moi).
    Je vois l’IA comme un outil : elle ne supprime pas l’homme, elle l’élève — si nous savons la maîtriser et l’orienter. Et nous devons la maitriser et l'orienter.
Luc Ferry parle du progrès comme un concept. Moi comme une trajectoire humaine et sociale. Et nous avons raison tous les deux.

Le vrai enjeu n’est donc pas de craindre l’IA, ni de se réfugier dans la nostalgie d’un passé idéalisé. Le vrai enjeu est politique au sens noble : décider de ce que nous voulons faire du progrès.

Mon gaullisme, au fond, c’est ça : se donner une direction, une boussole, au lieu de subir les vents. Zola a décrit les drames d’un progrès sans boussole. À nous de faire en sorte que le progrès d’aujourd’hui — numérique, technologique, scientifique — ne soit pas un nouveau Germinal, mais une libération.

Après, si la France est en retard sur l'IA nous savons utiliser les outils.
Je termine par une anecdote avec le stagiaire ingénieur de l'ECAM que j'ai eu. Un prof, en 1998 (loin de l'IA) me parlait d'un logiciel de calcul par éléments finis (ANSYS pour ceux qui connaissent). De la mécanique pousséu loin. Il me disait que le logiciel ne donnerait que le résultat issu des données d'entrée que je lui donnerai.
Donc 1/ je suis garant de la validité de ces données (sans quoi le résultat sera faux) et 2/ quand bien même les données soient bonnes, ce n'est pas le logiciel qui sera responsable de ce que je ferai de son calcul. Donc je dois me poser la question si le résultat est bon. 

Le meilleurs des outils ne marchera pas si l'homme ne le maitrise. Et l'IA ne donnera rien si nous ne la maitrisons pas et si nous n'avons pas de but.
La vraie question n’est pas faut-il craindre l’IA ? mais qu’allons-nous en faire ?. N’ayons pas peur du progrès. Ce serait vraiment idiot. 

dimanche 14 décembre 2025

Dimanche soir à Chalmazel (Loire) avec Kenshin

Ce dimanche soir, toujours de la fièvre. Mais envie de poster une vidéo de ma chaine Youtube. Même si Capcut est pénible et même si je crée moins, j'ai quelques compositions que j'aime bien. De voyages dans les sous-préfectures de France. Rome était un cas particulier et rare. 
Les "vacances à la Falconhill" comme disent certains de mes amis, c'est des vacances où on fait le tour des sous-préfectures. Villes et villages de France. On tombe sur des pépites (Besançon j'ai adoré).

Des villes bof, où on voit la désertification des centres-villes et les rues qui n’ont de commerçant que le nom. Alors que l'entrée dans la ville nous fait passer dans ces horribles centres commerciaux, qui se ressemblent tous. 

Cette vidéo est un village. Le plus haut du Forez. Chalmazel.
Un joli chateau dans lequel nous avons dormi (la chatelaine est sympa quoique particulière). Plus haut, une station de ski. La musique vient de Kenshin (le titre : Labyrinthe), l'animé du siècle dernier, pas la dernière version. Kenshin, trés bon manga. Un classique de chez classique. 
Chalmazel, c'est des vieilles pierres. Un bar où le dimanche soir ça parle fort en buvant des bières ou des vins douteux. C'est un morceau de France. 



A part ça, encore une semaine et deux jours de travail. J'attends toujours la signature du plus haut étage de mon organisation pour un contrat de 12 M€, fruit de 18 mois de travail qui implique plus de 15 personnes. C'est pénible. 
J'ai toujours de la fièvre. C'est pénible aussi. 


Et je reste horrifié par la saloperie humaine, antisémite, qui s'est déversée sur l'Australie cette nuit. Le pire est que je peux voir sur Twitter des gens qui, au mieux minimisent au pire applaudissent : il y a des authentiques salopards... (mon ami Guy Birenbaum a relayé un tweet abject de la jeune égérie de LFI, le triste Manes Nadel...). Mais c'est la nature humaine, et nous la changerons pas d'un claquement de doigt.

Maintenant, la question que je me pose est si je prends l'efferalgan avant le whisky, ou avant de me coucher. Et de "prier" pour Marseille ce soir contre Monaco. 
Même si Dieu a bien d'autres choses à foutre que de s'occuper d'un match de foot... 

samedi 13 décembre 2025

Bruno Retailleau, ou un petit loupé dans l'histoire...

"Quand on voit les couilles on sait que c'est un mâle".
 
Une expression imagée (Moscato) pour dire que c'est facile de donner un avis quand on a vu les résultats. C'est que je vais faire. Sur le président de mon parti, Bruno Retailleau. Que j'apprécie énormément, et c'est pour ça que je me permets un billet un peu plus abrupt. 

Ca me donne l'occasion de présenter ce nouveau personnage du Falconverse. Bleach, un animé / manga fantastique, où un personne, Byakuya envoie du bois. 
Mais même les nobles se plantent quand ils dégainent trop vite. Je crains que Bruno n'ait pas réussi son coup et son départ du gouvernement. 
L'erreur est humaine. Il risque de la payer...

Revenons quelques temps en arrière. En voulant forcer l’entrée au gouvernement Lecornu, Bruno a oublié une chose essentielle…
Laurent Wauquiez ne veut pas venir dans le gouvernement. Bruno Rettailleau insiste. Et quelques heures plus tard, c'est Bruno Retailleau qui fait exploser le gouvernement Lecornu. Reconstruit. Sans l'autre - le renouveau c'est - Bruno (Le Maire) 

Et la phase du vote du budget. Bruno a oublié une chose. La "résistance" gaulliste est réservée pour des cas particuliers. Là, nous ne sommes pas dans un cas dramatique.  
La personne de droite veut, a besoin, d'une stabilité. 
Laurent Wauquiez l'a compris. Le budget est pleins de points noirs, mais on y mettra de l'eau précieuse, pas grave.

On revient sur la guerre interne Bruno / Laurent, Rettailleau / Wauquiez. J'avais encore un doudou lors de la guerre Chirac Giscard, je vois que la droite sera toujours sujette à la division. Balladur Chirac j'étais un petit garçon... 
Après "je me contemple je m'inquiète, je me compare je me rassure", oui, à gauche c'est un bordel monstre. Mais pas dans les partis.

Si j'avais l'occasion de discuter avec Bruno Retailleau, je lui aurais dit trois choses.
- Tu n'es - malheuresement - plus ministre. Tu es sénateur. Et un très bon t'a remplacé (Nunez, je le voyais premier ministre...). Les LR à l'assemblée, sauf s'il pleut des sardines, ne voteront jamais avec LFI
- Nous sommes conservateurs. Nous voulons de la stabilité. Quand nous serons au pouvoir, nous imposerons la notre. Mais là, nous avons fait moins de 5% à la dernière présidentielle (balot...)
- Sur les retraites, vous êtes à la ramasse. Oui, il faut travailler plus. Mais pas mettre la charge sur ceux qui bossent. Contrer le "droit à la paresse" et "le 15 heures" de LFI. Il faut que plus de gens travaillent. Des gens aujourd'hui qui sont ailleurs. Sandrine Rousseau défend le droit à la paresse, et un autre député LFI parle de 15h par semaine. La cible, ce ne sont pas ceux qui travaillent déjà, mais ceux qui ont théorisé le refus de l’effort.

Bruno, bienvenu dans le Falconverse. 

vendredi 12 décembre 2025

39°2 ce matin

Cette nuit vers 3 heures du matin, courbatures. Pas bien. Trois heures dans le lit à me parler à moi même, pas bien. Et quand les cloches sonnent chez nous, je me mets un thermomètre dans l'orifice annal. 39°C. Jolie perf... J'ai des enjeux importants au boulot, Noel c'est bientôt. Et j'ai passé la journée, en télétravail, en mode zombie. L'efferalgan c'est bien, c'est pas magique... 
Ce soir, j’ai mal partout. 

Est ce le corps qui répond à la tête ? Je suis allé acheter les test grippe covid, je me les garde pour demain. Dans le nez (pour le cul j'ai le thermomètre). 

Ces derniers jours, j’ai tenu comme j’ai pu.
J’ai monté mes virages d’Alpe d’Huez imaginaires, j’ai passé des jalons (c'est le terme chez nous "jalons"...), j’ai géré des réunions. Des kilomètres de goudron, des charges qui s’accumulent. Et comme on est en fin de l'année, la route monte.
J’ai essayé de mettre de l’ordre dans ce qui déborde. Et comme souvent, je me suis retrouvé balloté entre des moments de noyade et des moments de bouffée d’air.

Je suis ce profil, ces profils, qui tombent vite au fond du trou et remonte d’un coup, encore plus vite. Cette semaine, j’ai fait les deux.

Il y a eu le corps qui se crispe, la fatigue qui cogne, la douleur qui s’installe.
Il y a eu les enfants — leurs moments compliqués, leurs anniversaires qui me rappellent le temps qui file. Il y a eu le boulot avec ses absurdités, ses tensions, ses exigences qui ne connaissent jamais le bouton “pause”, et dont on se demande avec le recul si c'était si "exigeant" que ça. Certaines personnes sont fortes pour te mettre leur priorité en une urgence pour toi. 

Et au milieu de ça, j’ai essayé d’écrire. Parce que ça me fait du bien. Ce soir, je fais pas du Stendhal, mais pffff... 

C'est là que je me dis "Falcon, tu dois écrire un billet sur les Accords Toltèques". Et le quatrième aujourd'hui : fait ce que tu peux, dans la mesure de tes moyens. 
Là, je vais aller prendre un suppo, et au lit...

mardi 9 décembre 2025

Manager : quatre mois pour cramer

Je lis ça, et je me dis : tiens, j’ai déjà vécu cette musique.

J’ai eu ma période managériale. 2 ans et demi. Pas long, mais suffisamment pour laisser des traces. Et clairement : ce n’est pas la période que je garde comme le meilleur de ma carrière...

Le contexte compte.
Une personne proche devenait chef de service. Il m’a demandé de le suivre, de prendre un poste de chef de groupe (manager de proximité) pour le seconder. Dans un métier qui n’était pas le mien. L’équipe était top, mais leur métier… je ne le maîtrisais pas. Et un manager n’a pas besoin d’être expert, mais quand même : ça limite.

Je suis devenu manager un mois avant le Covid, après réorganisation d'ampleur historique. 
Entretiens par Skype, appels aux agents confinés, décisions qui changeaient chaque semaine… ambiance particulière, et inédite. Rappelons nous le Covid.

Et je n'étais pas seulement manager :
– j’avais encore mes objectifs opérationnels,
– j’étais délégué syndical et élu
– et tout ça en pleine crise sanitaire.

Ajoutons une chef de département au management… disons abrasif. Mon N+1 a tenu quatre mois avant de claquer la porte. Il nous en a voulu à tous : à moi, à mon collègue chef de groupe (toujours un copain), et même à sa plante verte.
Notre cheffe, en un an, avait fait partir ses trois chefs de service. Puis ça a été le tour des chefs de groupe.
Ma tête est tombée un soir de décembre 2021, après une engueulade homérique (ne pas écrire de mails à sa chef après 20h30...).
Et ma respiration est revenue en mars 2022, quand j’ai accepté de sortir du poste. Juin 2022 : nouveau poste, nouveau souffle. Enfin.

(je passe l'automne, avec deux zonas, le corps qui se réveille et décompresse)

On nous vend le management comme un « passage naturel » : tu fais bien ton boulot → tu deviens manager. La loi de Peter appliquée plein gaz sans aucune retenue...


Sauf qu’en 2025, un manager, ce n’est pas seulement quelqu’un qui « accompagne une équipe ».
C’est quelqu’un qui doit :
  • faire du reporting en mode gavage de foie gras
  • appliquer des décisions absurdes
  • subir des injonctions contradictoires
  • gérer la frustration du haut, du bas et des côtés
  • rester exemplaire quand lui-même craque
  • et servir de fusible général quand ça merde..

Comment ne pas comprendre les jeunes qui disent : « non merci » ?
Parce qu’un rôle qui te promet stress, solitude et désalignement permanent… ça n’attire plus. Du sang et des larmes ça fait rêver moyen.  
Et ce n’est pas une question de génération fragile. C’est une question de système qui tourne à vide. Sans sens. La "valeur travail" avec le driver "fait des efforts" et "sois fort", ça ne marche plus

Dans mon cas, j’ai vite compris que ça allait bouffer quelque chose d’essentiel en moi. Et je ne parle pas de compétences. Je parle de la capacité d’être soi-même. De penser, d’enseigner, de créer, de respirer. 

Manager, ça m’a appris beaucoup de choses. Mais ça m’a surtout confirmé une intuition : je préfère mille fois travailler avec les gens. Gérer les personnes ne me pose pas problème. Mais c'est être le ressort entre le haut et le bas que je n'ai pas supporté. 
Le rôle existe toujours, mais l’armature a disparu.

Alors oui, ce billet pourrait être un éloge du management. Il n’en sera rien. Ce rôle ne peut attirer que si on lui redonne du sens, du temps et du soutien.

Et ça, pour l’instant… on en est loin. 

samedi 6 décembre 2025

Joyeux anniversaire Bébé 2

Y a 12 ans, j’étais papa pour la deuxième fois. La veille, Nelson Mandela venait de mourir.
À trois heures du matin, Falconette me réveille. Il faisait un vent glacial.
J’avais peur que bébé2 naisse une nuit de vent. Bébé 1 était né le 5 juin, il faisait beau et chaud. Là… pas la même ambiance. Tout ce dont j’avais peur se réalisait.

Et pourtant, j’étais serein.
Petit café pendant que Falconette se tordait de douleur. Route tranquille vers la maternité (pas grand monde…). Et après que l’infirmière ait fait la péridurale à Madame (pour le premier, pas eu le temps…), je me suis trompé de chambre. Oui, oui. Une nana qui poussait, son mec à côté.
« Oups, désolé, je ressors. »

Quelques heures plus tard j’allais à la mairie d’Orange pour inscrire le prénom.
Un doute : combien de "t" à son prénom ?
Et plus tard, pour la préparation du baptême, le curé de mon village me pose la même question :
« Combien de t, déjà ? »
Et moi, content de mon effet : « Mon père… vous n’avez pas lu la Bible ? »

Mes deux enfants ont des prénoms d’anges et d’évangélistes. Et aussi de champions de France de l’OM 2010.
Un OM qui m’aura fait grand peine hier.

Demain Falconette aura droit à son anniversaire.
Elle voulait « un jour chacun ».

Joyeux anniversaire.
12 ans… ça passe à une vitesse folle.

vendredi 5 décembre 2025

Ca joue (malgré tout)

Les Jeux Olympiques 2024 à Paris ont été une parenthèse enchantée dans un moment chaotique. C’est comme ça que je l’ai vécu. 
J’ai boycotté la coupe du Monde au Qatar en me régalant devant tous les matchs, y compris L’Arabie Saoudite qui battait l’Argentine en début du tournoi (j’ai cessé une visio, le match était à 11 heures)

Je regarderai, pendant l’heure de l’apéritif, le tirage au sort de la Coupe du Monde 2026 avec plaisir, au terme d’une semaine qui aura été épuisante, éreintante. Mon Alpe d’Huez aura donné des coups de fringales. 

Il y a 12 ans, à 24 heures prêt, c’était de la maternité d’Orange que je regardais le tirage au sort de la Coupe du Monde 2014 au Bresil. On venait d’être, depuis le petit matin, 4 au lieu de 3 dans le foyer. Ce soir, bébé2 qui fêtera demain ses 12 ans, sera à côté de moi. Le Grand sera à son entrainement de hand mais il me posera toutes les questions du monde à son retour, et de toutes manières c’est tous ensemble que nous stresserons devant un Lille Marseille à haut risque. 

Y aura de la politique aussi. Mais le sport est politique.
Oui, y aura du Trump, beaucoup. La Coupe du Monde se déroule aussi au Mexique et au Canada, mais Les Etats d’Unis d’Amérique… 
Oui, le président de la FIFA Infantino va sans doute gober Trump. Il lui en reste sur le coin de la bouche depuis avoir gobé tout l’état major du Qatar. Mais celui qui a mis des pains de dynamites pour arrêter Michel Platini (innocenté depuis mais dont la carrière de dirigeant a été brisée par des magouilles) n’est jamais aussi bon qu’à genoux devant les puissants. 
Il était écrit que le grand Michel Platini, président à l’époque de l’UEFA, deviendrait celui de la FIFA. C’était sans compté que « un complot » (un vrai celui là, qui a été reconnu par la justice) dont son numéro deux de l’époque, Gianni Infantino, n’était pas étranger. Tant pis pour le foot.

Une des chansons de la Coupe du Monde 1998 en France, celle de mes 20 ans, était le mielleux « c’est beau de voir un monde qui joue ». Mieux que de voir un monde en guerre. Ca serait bien que l’Ukraine soit qualifiée pour la Coupe du Monde. 
Ce soir, le temps d’un tirage au sort, on tiquera devant le prix de la Paix de la Fifa remis à Trump. Mais on se changera un peu les idées.

Moi, ça me fera du bien

mercredi 3 décembre 2025

Bardella vs le reste du Monde Saison 0


L’article du Point « le ralliement silencieux des élites à Jordan Bardella »  m’a intéressé. Marine Le Pen travaille depuis longtemps à donner de la normalité et du « contenu » au RN. C’était hier avec des enarques, des Philippot, des gens qui devaient donner une certaine respectabilité. 
Dans cet article (je ne sais pas si les non abonnés peuvent le lire), Thierry Breton, personne sérieuse, est citée. Ca dépasse le cadre Boloré CNews. 

Je mets en perspective cet article avec les derniers sondages. Qui testent, de manière sérieuse, Bardella. Qui gagne à tous les coups. Signe que le plafond de verre il est en miette. 
Et un fait aussi : le front républicain existe toujours. Mais il est contre LFI : Bardella terrasserait Melenchon 75 % - 25 %. Presque le score Chirac vs Le Pen père. 

Un bémol néanmoins : à 18 mois de l’élection le vainqueur présumé est souvent cocu

Mais quand même pendant les pré-saisons de présidentielles, quand Juppé, Sarkozy, Balladur, Delors étaient ultra favoris, je n’ai pas vu de prévisions sondagières de premier tour aussi haut. 35% c’est énorme. 

Et moi dans tout ça, qu’est ce que j’en pense vous demandez vous ? Ben à vrai dire, rien. 
Je n’ai pas d’avis moral ou politique. Je constate. Je regarde

Je n’ai jamais considéré que le rôle d’un homme politique était d’être un castor et de faire des barrages. Et chacun est libre de son vote (c’est pour ça qu’il n’y a pas de caméras et de flingues dans les isoloirs). Généralement, au premier tour on choisit son candidat. Et au deuxième tour on conforte son choix s’il y est, sinon on élimine celui qu’on considère le plus dangereux. Ou on reste au bord de sa piscine.. 

Je ne vois pas de péril fasciste. J’imagine que si Bardella ou Le Pen gagnent, une minorité bloquera violemment (ils appelleront ça « la résistance »). Et quelque part si j’ai peur d’un péril, c’est ce péril rouge brun qui pactise avec un ennemi de l’intérieur qui regarde. Pour ceux qui n'ont pas compris : LFI et la mouvance islamique radicale. 

Je ne vois rien d’autre qui peut émerger. 
Je pensais que Lecornu serait plus qu’un poussin, mais je crains pour lui qui ne devienne pas poulet. J’imaginais Castex un peu comme le surnom que certains lui donnaient : Medvedex, pour permettre un retour de Macron. Mais je me demande qui voudra encore de Macron en 2032, lui qui voulait disrupter la classe politique, et qui a fait du Tchernobyl. 
A gauche, Glucksmann est trop tendre (un profil « vert » selon le modèle de Horney, un réfléchi mais à qui il manque du rouge). Mélenchon ou toute personne proche de LFI sera rejeté par le peuple français. Hollande ? Je crains que comme Sarkozy le retour soit impossible. 
A droite, je ne vois rien. Et la Macronie ? Existera elle sans Macron ? Déjà que ceux qui l’ont léché le lynchent…

Je m’interroge par contre sur l’international. A part un gros wouah wouah, Macron n’a guère pesé face aux deux monstroplantes Trump et Poutine. Mais y a avait de l'intention (sur le bulletin scolaire on dirait "des efforts mais bon...")
Sarkozy s’était fait manger tout cru par le maitre du Kremlin. 
Hollande tenait le coup (une anecdote : lors d’un sommet Hollande Merkel Poutine qui s’éternisait, Merkel demandait à Hollande « comment faites vous pour tenir » ? « vous savez, quand on a fait des congrès du parti socialiste… »)

Que ferait un Bardella face au danger qui vient de partout ? A la tête d’un pays désuni, où on peut se faire trahir par son voisin, par un parent ? 

Moment politique particulier à suivre…

lundi 1 décembre 2025

A part ça, tout va bien

Hier soir j'ai écrit ce qui me pesait. Ça m'a fait du bien. Mais je me remets en mode scientifique, et la ressource humaine (par RH boulot mais aussi “ressource humaine” au sens littéral du terme) est passionnante.

Hier j’ai parlé de honte. Un mot que je n’ai pas utilisé : culpabilité. Pourtant j’y étais.

Mes modèles à la con (mais le scientifique matheux a des modèles). Il y a trois couleurs primaires, je connais quatre émotions primaires : joie, tristesse, colère, peur.
La honte est un mélange des trois dernières. Et la culpabilité ? Aussi. Peut-être sans la colère. Quel dosage ?
J’avoue que la chimie n’était pas ma matière préférée.

Mais pour autant, je ne suis qu’un humain. Et je pense qu’on peut vouloir se développer personnellement pour évacuer le stress (je connais des formations “parler en public”… mon con, je donne un cours demain ; j’étais bègue ado, maître de conférence aujourd’hui ; j’aurai toujours du stress), la colère, la peur.
Mais nous aurons toujours de la tristesse, de la colère, de la peur, du stress (fils naturel de la peur ?).
Essayons de vivre avec.

Je n’étais pas numéro 1 des blogs du Wikio (sacré Nicolas) mais sur la partie “divers”, j’étais bien placé. Là, je deviendrais presque blog “coach Falconhill”. On se calme… J'ai passé l'age d'être un dictat un gourou.  Je mets juste par écrit ce que j’apprends en tant que papa, et en tant que membre d’une grande entreprise où Peters se serait régalé. Et de mes relations humaines.
Et surtout un truc que je n’ai jamais vraiment fait sur mon blog et dans la vie : arrêter de conceptualiser, de mettre le monde en équation. Juste ressentir.

J’ai honte, j’ai mal, j’ai peur.
C’est très bien. C’est humain.

Et ce soir, j’ai Faucon 2 qui a eu sa vilaine journée au collège. Je vais le prendre dans mes bras.

Le budget de la sécurité sociale attendra…

dimanche 30 novembre 2025

Un dimanche de Novembre

Il y a des dimanches qui ressemblent à une pluie froide qui tombe pile quand on est dehors. Avec un coup de fil de son meilleur ami qui dit : « Mon Faucon, hier soir t’as pas été au top, c'est peu de le dire... » Et il a raison, ce con.
Des dimanches où on avance comme un type qui a pris un peu trop cher dans la semaine, mais qui continue quand même. On a toujours le choix, mais chaque choix a une conséquence.

Cette semaine… elle a été dense. Intense même. De celles qui donnent l’impression d’être monté dans une machine à laver sans avoir vu le bouton “essorage”.
Les jours ne s’enchaînent pas : ils s’empilent. Et cette semaine, chaque journée a pesé un peu plus lourd que prévu.

Pourtant, au milieu de tout ça, il y a eu du beau : une formation qui ouvre des portes, des étudiants qui font du bien, un coach qui éclaire, et quelques réussites où j’ai senti la fierté remonter comme une flamme.

Et puis il y a eu hier soir. Une soirée simple, amicale, avec des gens que j’aime bien. Et ce matin, un appel. Quelques mots. Rien de violent, rien de méchant. Juste… vrai.

On m’a dit que j’avais été « un peu ailleurs ». Que j’avais mis un malaise sans m’en rendre compte. Que j’avais été maladroit.
Ça m’a frappé comme une pierre au fond du ventre. Ou comme le glaçon au fond du verre de whisky qui avait lancé l’apéritif un peu trop fort. (Juste après un Efferalgan et cachets contre la grippe, combo gagnant pour écrire un jour le polar le plus confus de l’année 2026.)

J’ai ressenti la honte. La vraie. Celle qui recroqueville. Celle qui fait trembler les mains et oublier la chaleur du lit. Celle qui murmure : « Tu as dépassé une limite sans t’en apercevoir. », car je ne me suis apperçu de rien. 

Je n’ai pas cherché d’excuse : la fatigue, la grippe, le whisky… c’est du décor.
La vérité, c’est que j’ai merdé. Je ne suis pas le premier à merder en soirée, et ne serai pas le dernier. Mais c'est pas glorieux. Surtout que c'est pas la première fois.  

Alors j’ai fait ce qu’on fait quand on a merdé : j’ai écrit. Un mot simple, vrai, sans justification inutile : désolé. Et j’ai reçu une réponse bienveillante, apaisée. Comme savent le faire les gens qui ne cherchent pas à blesser.

La honte n’est pas une condamnation. C’est une alarme. Quelqu'un disait « La honte signale la conscience morale, pas la faute. L’absence de honte, c’est ça qui doit inquiéter. » Je connais pas phrase depuis pas longtemps. 
La honte, c'est une émotion secondaire. J'ai appris y a peu un modèle qui dit qu'il y a 4 émotions primaire (joie, tristesse, colère, peur) et que la honte est un mix des trois dernières.
Et c’est presque rassurant : l’absence totale de honte, c’est ça qui devrait inquiéter.

Ce dimanche, j’aurais pu me cacher. Faire l’autruche. Me dire “ça passera”. Pire, dire "c'est pas grave"
Mais non. Il y a un moment où l’amitié demande du courage. Où il faut regarder la vérité en face, même si on n’aime pas ce qu’elle reflète.

Ces dernières semaines, j’ai appris le Flow, le Pomodoro (et j’ai abattu du boulot). J’apprends à regarder mes émotions sans me battre contre elles. Le stress ? Je l’aurai toujours. Les émotions négatives ? Toujours aussi.
Alors autant vivre avec. À presque 50 ans, après avoir consommé sans doute plus de la moitié des 4000 semaines de la vie, c’est pas mal comme apprentissage.

Aujourd’hui, j’ai appris autre chose : on grandit aussi dans les moments où on se sent minuscule.

Et peut-être que c’est ça, être un homme : pas être parfait, ni brillant, certainement pas irréprochable…
juste être capable de réparer.  De demander pardon.


A part ça, oui : l’ascension de l’Alpe d’Huez est dure. Et Noël me fait triple-peur.
A part ça, Marseille m’a plu contre Newcastle. Hier soir, non.
A part ça, j’ai avancé les cadeaux de Noël et des anniversaires de Fauconette et Faucon2.
A part ça, la politique… je préfère les arguments aux œufs sur la tête.

Et à part ça, ma commande de whiskys de Noël (la maison du Whisky) arrive demain. Ça s’appelle avoir le sens du timing.
Mais au fond, si on ne riait pas un peu de nos propres absurdités, on ne tiendrait pas longtemps...

Allons prendre l'apéritif. C'est l'heure. (et putain ça fait du bien d'écrire)

mercredi 26 novembre 2025

Dix jours, court et long à la fois.

Dix jours. C’est curieux ce que le temps peut faire en dix jours. Surtout quand on a passé un début de semaine à un cours (que j'ai trouvé très bien) sur "la gestion du temps.
On peut y caser un séminaire sur « l’imprévu », une engueulade domestique, une montée de cols imaginaires, deux villes traversées pour enseigner et transmettre, un coach qui remet la lumière dans les coins sombres, une chef qui appuie là où ça fait mal, un rêve d’anciennes vies, et un manga qui réussit à expliquer mieux que n’importe quel bouquin comment un homme avance quand il est fissuré. 
En rajoutant des instances syndicales, des réunions "super importantes" où on ne casse pas trois pattes à un canard. Et deux belles victoires marseillaises.

Ces dix jours ont été une succession de virages.
Il y en a eu de faciles, de très difficiles, et certains où j’ai failli mettre pied à terre. Vraiment. 
Mais à la fin, j’ai compris un truc étrange : je n’avance jamais seul. Même si je me sens seul, même si je me sais seul. Même si comme un prof de Maths spé nous disait "on nait seul, on meurt seul, il faut apprendre à vivre seul. Et ce devoir surveillé, vous le ferez seul et si je vous surprend à copier sur le voisin ça va chauffer vos fesses". 

En fait, on est rarement seul. Même quand je me sens seul, quand je crois porter tout le poids du monde. Quand je me dis que ça va casser.
Et c’est peut-être là que réside toute la nuance : ne pas confondre être seul et se sentir seul.

Dans Bleach, Ichigo n’est rien sans Zangetsu. Tintin n'est rien sans Milou. Maradona n'était rien sans Burruchaga. Même celui qui pense gouverner seul ne l'est pas. Même Nadal ou Federer ne sont pas seul. 
Dans ma vie, je ne suis rien sans les gens qui m’entourent, même ceux avec qui c’est compliqué — parfois, surtout ceux-là.

J'avais un peu l'esprit poète ce soir. Envie d’écrire ces dix jours. C'est mieux écrire ça que d'écrire sur la politique. Sur des sondages de dans 18 mois Bardella champion comme Balladur ou Juppé avant lui. Sur une assemblée nationale pathétique. Sur un monde qui peut foutre un peu la trouille. 

Parce qu’il y a là quelque chose qui ressemble à une ascension : celle de l’Alpe d’Huez, oui, mais aussi celle de soi-même.
Et quand Marseille gagne avec la manière, les ascensions sont encore plus belles. 

dimanche 23 novembre 2025

Beaujolais, Hameau Duboeuf et dimanche soir

J’aime le Beaujolais. J’aime le vin. J’aime tous les vins. Et le Beaujolais est un très bon vin.
Les crus du Beaujolais sont des perles. Fleurie, Régnié ou Saint-Amour sont peut-être mes préférés, mais je les aime tous.

J’aime aussi le Beaujolais nouveau. Celui que j’ai pris vendredi soir n’était pas “foufou” pour reprendre le terme d’un serveur lyonnais dans un bouchon, la dernière fois que nous avions passé un week-end dans la capitale des Gaules avec Falconette.
Un serveur très joyeux, pour ne pas dire gai.

Pas foufou, et même mauvais. Piquant. Rien à voir avec le primeur de mon ami Jean-François Assemat du Domaine Castel Oualou à Roquemaure. Un côtes-du-Rhône primeur d’une grande qualité, que nous boirons ce soir avec du boudin blanc.

La vidéo de ce soir est très Beaujolienne. Le Hameau Duboeuf est un musée en l’honneur du Beaujolais : c’est un bel endroit.
La musique est une Java de Broadway orchestrale. J’ai vu une grosse fôte en début de vidéo, mais CapCut devient tellement pénible qu’elle restera comme ça.

A part ça, hier soir, j’ai regardé hier soir le replay d’un hommage à un Serge Lama fatigué.
Les Ballons rouges chantés par Patrick Bruel étaient superbes, et Le Bordeaux par Obispo aussi.
Mais voir Serge Lama épuisé me fait de la peine. Sa voix reste merveilleuse. J’ai entendu quelques morceaux de son album Poète sorti il y a peu.

À part ça, la classe politique est minable. Le non-vote du budget à l’Assemblée est un non-sens.
Le Sénat remettra le petit bonhomme droit.
À ce titre, espérons que le front républicain contre LFI marchera plein badin aux municipales, pour que le Sénat soit sain. Sans LFIstes.

Et à part ça, Marseille a bien marché. Mon ascension de l’Alpe d’Huez continue.
Avec une goutte de primeur ce soir, ou de Beaujolais.

samedi 22 novembre 2025

Pensées à notre cher Guy Birenbaum

Un push du monde m'a appris une triste nouvelle. Le papa de Guy Birenbaum, le résistant Robert Birenbaum, est mort. J'ai beaucoup d'estime et d'amitié pour Guy, et je sais combien son père est important pour lui. Combien il en est fier (à juste titre). 

J'ai une sincère pensée pour Guy, à qui j'adresse mes sincères amitiés dans ce moment difficile. 

La fin de jours heureux ?

Ma montée de l’Alpe d’Huez m’a tenu loin de l’actualité. Mais j’ai suivi la « polémique » du chef d’état-major des armées qui a tenu un discours anxiogène. Mais tellement et tristement réaliste.

L’ambiance actuelle n’est pas à la fête. Avant lui, le président de l’Allemagne a prédit que la Russie serait à nos portes d’ici moins de deux ans. La classe politique a fait preuve d’une nullité abyssale, mais nous sommes habitués au médiocre. « Il faut le démissionner », « de quoi il se mêle », etc.
Et les micro-trottoirs… le niveau zéro du journalisme. « Non, je ne suis pas prêt à servir la France, j’ai mieux à faire ». Oui…

Il y a un fait : nous sommes entourés de graves menaces. L’islamisme existe toujours. Et nous avons beau prôner le padamalgame et le vivrensemble en allumant des bougies et en chantant « plus jamais ça » en grattant de la guitare, nous avons un ennemi de l’intérieur. Qui a en plus des alliés politiques et syndicaux objectifs qui ne se cachent plus.
Oui, nous ne sommes pas prêts si ce que nous imaginions immuable — la paix — vient à s’arrêter net. Mais elle s’est arrêtée net après Charlie.

Je suis la dernière génération qui a connu le service militaire « old school ». Encore, je l’ai fait en scientifique du contingent et c’était pour moi un lien entre mes études et mon boulot. Ça m’aurait emmerdé de faire la cuisine pour un régiment.
Fallait-il cesser le service militaire obligatoire ? En 1995, la situation n’était pas celle d’aujourd’hui, trente ans plus tard. Faut-il le remettre ? Je ne sais pas. Sommes-nous prêts en cas de conflit ? Sommes-nous déjà unis en tant que peuple ? Pour mener un combat, il faut être uni et avoir confiance. Ai-je confiance en certains ? Non.

Ai-je envie de perdre mes enfants pour qu’ils servent la France ? Non, évidemment. Je les aime.
Jeudi soir, réunion parents-profs, où j’ai entendu des choses dures. Mon grand de 14 ans, qui visiblement passe par une période difficile — lui, l’ambianceur et vice-capitaine de son équipe de hand — effacé (et triste) en classe. Keudisoir, on a parlé, il a pleuré.
Mais oui : il vivra sans doute dans un monde plus difficile. Lui et son frère. Et sans doute devront-ils servir leur pays d’une manière différente de la mienne.

Les colliers de fleurs et les bons sentiments risquent d’être balayés par une sale réalité.
Je le confesse : j’ai peur. Et je pense qu’il y a de quoi avoir peur…

(mais le Beaujolais nouveau, lui, il vient d’arriver… Et Marseille a éclaté Nice)