J’ai des tags à la bourre… Et voilà que hier, Rubin me taggue sur un drôle de tag « prends toi pour un bloggueur de droite » qu’il me dit… Euh Rubin, c’est un tag de la bande des left-blog qui invite un bloggueur de gauche à se prendre pour un couillong de droite, aussi en disant du bien de Nicolas Sarkozy. Je ne suis pas un bloggueur de gauche, moi… Et en plus, je suis de droite : je n'ai pas à me prendre pour ce que je suis déjà.
Mais je ne suis pas non plus un bloggueur sarkophilement sarkozyste. Aussi, ça vaut le coup d’essayer de faire cet exercice, peut être…
Ca rend aussi hommage à Némo qui a pondu cette jolie série de billet « être de droite », et ça permet d’y réfléchir un peu, posément.
Deux questions à répondre.
• En ces temps de crise généralisée des valeurs et du "système", quels seraient vos points d'ancrage idéologiques à droite ?
Déjà c’est bien un type de gauche qui a pondu cette question (sourire ^^). En effet, c’est quoi « la droite » ? J’avais reçu en cadeau un livre dont le titre était peu ou prou « les droites en France », je sais plus qui était l’auteur. Mais ce livre mettait en avant une évidence : la gauche est peut être plurielle, la droite l’est au moins tout autant. Et si je n’ai jamais voulu rejoindre l’UMP, c’est que ce mouvement allait à l’encontre la pluralité de la droite, en voulant absorber toutes sensibilités au service d’un seul homme. Qu’il s’appelle Chirac ou Sarkozy.
Donc les points d’ancrage idéologique à droite ? Entre les radicaux, les libéraux, les démocrates chrétiens, les gaullistes, les souverainistes ou les conservateurs, y a des différences notables.
Une par exemple. Je crois que la nation est une valeur forte. Pour pleins de raisons. Car elle permet à un peuple de s’unir autour de valeurs et de sentiments communs. Parce qu’il y a un cadre pouvant être perçu comme rassurant en temps de crise. Et parce que les frontières permettent aussi de se protéger économiquement parlant par rapport à certains pays pratiquant le dumping social, pratiquant un libre échangisme raisonné.
Cette valeur, partagée aussi par certaines gauches, n’est pas commune à l’ensemble de la droite. Certains voulant se défaire du carcan des frontières. D'autres trouvant qu'il est plus moderne, moins ringard, de passer outre la Nation.
Un autre point : je pense que les valeurs travail et mérite sont des valeurs de droite. Mais pareillement, je partage une valeur de gauche qui est la redistribution des fruits de ce travail. Vers l’investissement, seul levier qui peut permettre à une terre de rester fertile. Mais aussi et surtout vers ceux qui produisent la richesse, qui ne sont pas forcément les ronds de cuir dans les bureaux tout en haut qui offrent une Audi TT à leur femme en cadeau de Noël à la fin de l’année.
Cette idée de la redistribution juste, et donc de la juste récompense, c’est une valeur profondément gaulliste également. Je la considère de droite, car s’il n’y a pas création de richesse, il n’y a pas redistribution des richesses. Et parce que je crois qu’une juste redistribution des richesses est justement facteur de création de richesse.
Voilà deux « points d’ancrage » idéologique que j'aime bien. La valeur Nation (et République, intimement liées dans notre pays), et la valeur Travail (et Mérite).
Je vais un peu plus loin. Dans son billet, Rubin se dit mal à l’aise avec le clivage droite / gauche. Je pense qu’il existe toujours, on le voit en certains moments. Personnellement, si Frêche est candidat aux élections régionales chez moi, je jouerai le clivage à fond les ballons, et je serai vraiment de droite.
Je pense que le clivage existe toujours, mais je pense aussi qu’il y a des clivages plus "clivant". On le voit à gauche, je le pense aussi à droite. Je n’ai pas plus d’atomes crochus avec Royal qu’avec Lefebvre par exemple. Mais, à droite, entre un François Barouin tendance Chirac, et un Devedjian par exemple, quelle proximité idéologique ? Je crois que Lefebvre et Villepin ont deux visions profondément différentes de la France. Et s’ils partagent sans aucun doute certaines valeurs, je ne suis pas sur que Delanoé et Emmanuelli sont sur la même longueur d’onde…
• Étant à droite, que soutiendriez-vous plus que tout dans l'action du président Sarkozy ?
Je me sens très à l’aise vis à vis de Sarkozy. J’avais 17 ans en 1995’, j’ai collé pour Chirac. Sarkozy l’avait trahis pour Balladur. En 1999’, quand ce même Sarkozy dirige la liste RPR, je soutiens sans état Charles Pasqua aux élections européennes.
Ca ne veut pas dire que je suis « anti Sarkozy », je ne suis anti personne. Mais j’appartiens à une autre droite que celle de Nicolas Sarkozy.
Pour autant, et même si sur pleins de points, je suis en désaccord (politique étrangère, méthode de présidentialisation du régime, attitude clivante, soumissions à pléthores de lobbies, création de taxes à gogo, etc…), il y a des actions que j’ai envie de soutenir.
Même si pour l’instant ce n’est pas une réussite, je veux qu’il soit mené une politique contre la délinquance juste et efficace. Décréter les cagoules interdites ? C’est une blague qui n’arrangera rien et qui a fait la une des journaux une paires de jour. J'ai envie qu'on combatte cette petite délinquance qui emmerde des quartiers et des villages. Sans état d'âme.
Donc j’attends une vrai politique efficace contre la délinquance. Je vois qu’HADOPI prévoit une « justice expéditive » si tu télécharges la Star Académy. Si tu casses la vitre de la voiture du papy qui vient acheter son journal, normalement tu dois pouvoir être sanctionné rapidement et efficacement aussi alors…
J’ai aussi envie que Nicolas Sarkozy revienne au fondamental de sa « réussite politique ». Montrer que quand il y a volonté politique, on arrive à faire des choses. Mais mettre du concret dans sa volonté. Je pense qu’il a été un bon président de l’Europe. Mais je trouve que derrière les paroles, il y a du vide. Selon le précepte de base « les actes valent mieux que les mots », il ne faut pas qu’il oublie d’agir.
Enfin, je suis pragmatique. Je veux que mon Président réussisse à faire que demain sera plus agréable à vivre qu’aujourd’hui. Si ça avait été Royal président, j’aurais espéré pour elle, parce que pour moi au final, la même réussite.
Je suis un piètre politique ? Oui, mais je suis un citoyen surtout. Je veux que mes enfants aient un boulot plus tard et vivent bien. Si c’est un Président pour lequel je n’ai pas voté qui mène la politique efficace, j’en serai ravi au final.
C’est le problème de la politique, et pourquoi j’ai cessé à la mort du RPR d’appartenir à des partis politiques. Je pense que l’intérêt général et plus grand que l’intérêt partisan, l’intérêt de « son camp ».
Je finis par une phrase que j’avais retrouvée en début de semaine, en lisant des vieux magazine. Chaban Delmas en 1974 : « Je n'ai rien à faire avec Jean Lecanuet, qui est un homme de droite ». Ben oui, ça rend difficile ce genre de tag…
Mais je ne suis pas non plus un bloggueur sarkophilement sarkozyste. Aussi, ça vaut le coup d’essayer de faire cet exercice, peut être…
Ca rend aussi hommage à Némo qui a pondu cette jolie série de billet « être de droite », et ça permet d’y réfléchir un peu, posément.
Deux questions à répondre.
• En ces temps de crise généralisée des valeurs et du "système", quels seraient vos points d'ancrage idéologiques à droite ?
Déjà c’est bien un type de gauche qui a pondu cette question (sourire ^^). En effet, c’est quoi « la droite » ? J’avais reçu en cadeau un livre dont le titre était peu ou prou « les droites en France », je sais plus qui était l’auteur. Mais ce livre mettait en avant une évidence : la gauche est peut être plurielle, la droite l’est au moins tout autant. Et si je n’ai jamais voulu rejoindre l’UMP, c’est que ce mouvement allait à l’encontre la pluralité de la droite, en voulant absorber toutes sensibilités au service d’un seul homme. Qu’il s’appelle Chirac ou Sarkozy.
Donc les points d’ancrage idéologique à droite ? Entre les radicaux, les libéraux, les démocrates chrétiens, les gaullistes, les souverainistes ou les conservateurs, y a des différences notables.
Une par exemple. Je crois que la nation est une valeur forte. Pour pleins de raisons. Car elle permet à un peuple de s’unir autour de valeurs et de sentiments communs. Parce qu’il y a un cadre pouvant être perçu comme rassurant en temps de crise. Et parce que les frontières permettent aussi de se protéger économiquement parlant par rapport à certains pays pratiquant le dumping social, pratiquant un libre échangisme raisonné.
Cette valeur, partagée aussi par certaines gauches, n’est pas commune à l’ensemble de la droite. Certains voulant se défaire du carcan des frontières. D'autres trouvant qu'il est plus moderne, moins ringard, de passer outre la Nation.
Un autre point : je pense que les valeurs travail et mérite sont des valeurs de droite. Mais pareillement, je partage une valeur de gauche qui est la redistribution des fruits de ce travail. Vers l’investissement, seul levier qui peut permettre à une terre de rester fertile. Mais aussi et surtout vers ceux qui produisent la richesse, qui ne sont pas forcément les ronds de cuir dans les bureaux tout en haut qui offrent une Audi TT à leur femme en cadeau de Noël à la fin de l’année.
Cette idée de la redistribution juste, et donc de la juste récompense, c’est une valeur profondément gaulliste également. Je la considère de droite, car s’il n’y a pas création de richesse, il n’y a pas redistribution des richesses. Et parce que je crois qu’une juste redistribution des richesses est justement facteur de création de richesse.
Voilà deux « points d’ancrage » idéologique que j'aime bien. La valeur Nation (et République, intimement liées dans notre pays), et la valeur Travail (et Mérite).
Je vais un peu plus loin. Dans son billet, Rubin se dit mal à l’aise avec le clivage droite / gauche. Je pense qu’il existe toujours, on le voit en certains moments. Personnellement, si Frêche est candidat aux élections régionales chez moi, je jouerai le clivage à fond les ballons, et je serai vraiment de droite.
Je pense que le clivage existe toujours, mais je pense aussi qu’il y a des clivages plus "clivant". On le voit à gauche, je le pense aussi à droite. Je n’ai pas plus d’atomes crochus avec Royal qu’avec Lefebvre par exemple. Mais, à droite, entre un François Barouin tendance Chirac, et un Devedjian par exemple, quelle proximité idéologique ? Je crois que Lefebvre et Villepin ont deux visions profondément différentes de la France. Et s’ils partagent sans aucun doute certaines valeurs, je ne suis pas sur que Delanoé et Emmanuelli sont sur la même longueur d’onde…
• Étant à droite, que soutiendriez-vous plus que tout dans l'action du président Sarkozy ?
Je me sens très à l’aise vis à vis de Sarkozy. J’avais 17 ans en 1995’, j’ai collé pour Chirac. Sarkozy l’avait trahis pour Balladur. En 1999’, quand ce même Sarkozy dirige la liste RPR, je soutiens sans état Charles Pasqua aux élections européennes.
Ca ne veut pas dire que je suis « anti Sarkozy », je ne suis anti personne. Mais j’appartiens à une autre droite que celle de Nicolas Sarkozy.
Pour autant, et même si sur pleins de points, je suis en désaccord (politique étrangère, méthode de présidentialisation du régime, attitude clivante, soumissions à pléthores de lobbies, création de taxes à gogo, etc…), il y a des actions que j’ai envie de soutenir.
Même si pour l’instant ce n’est pas une réussite, je veux qu’il soit mené une politique contre la délinquance juste et efficace. Décréter les cagoules interdites ? C’est une blague qui n’arrangera rien et qui a fait la une des journaux une paires de jour. J'ai envie qu'on combatte cette petite délinquance qui emmerde des quartiers et des villages. Sans état d'âme.
Donc j’attends une vrai politique efficace contre la délinquance. Je vois qu’HADOPI prévoit une « justice expéditive » si tu télécharges la Star Académy. Si tu casses la vitre de la voiture du papy qui vient acheter son journal, normalement tu dois pouvoir être sanctionné rapidement et efficacement aussi alors…
J’ai aussi envie que Nicolas Sarkozy revienne au fondamental de sa « réussite politique ». Montrer que quand il y a volonté politique, on arrive à faire des choses. Mais mettre du concret dans sa volonté. Je pense qu’il a été un bon président de l’Europe. Mais je trouve que derrière les paroles, il y a du vide. Selon le précepte de base « les actes valent mieux que les mots », il ne faut pas qu’il oublie d’agir.
Enfin, je suis pragmatique. Je veux que mon Président réussisse à faire que demain sera plus agréable à vivre qu’aujourd’hui. Si ça avait été Royal président, j’aurais espéré pour elle, parce que pour moi au final, la même réussite.
Je suis un piètre politique ? Oui, mais je suis un citoyen surtout. Je veux que mes enfants aient un boulot plus tard et vivent bien. Si c’est un Président pour lequel je n’ai pas voté qui mène la politique efficace, j’en serai ravi au final.
C’est le problème de la politique, et pourquoi j’ai cessé à la mort du RPR d’appartenir à des partis politiques. Je pense que l’intérêt général et plus grand que l’intérêt partisan, l’intérêt de « son camp ».
Je finis par une phrase que j’avais retrouvée en début de semaine, en lisant des vieux magazine. Chaban Delmas en 1974 : « Je n'ai rien à faire avec Jean Lecanuet, qui est un homme de droite ». Ben oui, ça rend difficile ce genre de tag…