Presque un mois de silence. A la différence de mon ami Nicolas, ce n'est pas de la censure exogène. Simplement des douleurs internes. La mort du petit chien est encaissée. Elle continuera à faire du mal.
Depuis cet épisode, ma hiérarchie professionnelle a "intensifié ses frappes" à mon égard. Et m'a simplement dit "de me trouver un autre poste". Ou plutôt fait dire par la numéro 2 de mon syndicat.
Je travaille dans une grande entreprise mais qui n'a aucune limite. Le principal reproche que l'on me fait ? Etre humain, et dire "aie" quand j'ai mal ou quand quelqu'un de mon équipe a mal. Mon groupe atteint ses objectifs. Mais incompatibilité d'humeur avec ma hiérarchie.
La fin de l'année dernière, j'ai été en difficulté. Et l'humain a craqué.
Depuis quinze jours, une machine à broyer l'humain se met en place. On contrôle mes activités, on me fait passer des messages pour que je comprenne que je suis indésirable. On ne m'avance pas. On fait dire à mon syndicat que l'on me sort de certaines catégories... Bref, je passe de déjà pas grand chose à plus rien.
Ce n'est "que du boulot". Humainement, la manière dont les choses m'ont été annoncées depuis fin février ressemble à un supplice chinois. La grenouille dans la marmite... Depuis la fin de l'été dernier, mon coup de fatigue de la fin de l'année, j'ai l'impression d'être une grenouille dans une casserole d'eau, et on augmente, depuis l'été dernier, la température un peu toutes les semaines. Et depuis trois semaines c'est 5°C par jour. Je suis bouilli.
Mis sous contrôle. Activités enlevées. Des rapports à faire sur ce que je fais. Mon chef qui m'a lâché du jour au lendemain... Et cette semaine, le corps qui s'est battu a dit stop.
Ce que du boulot. Je ne suis pas mis à la porte. C'est entre moi et mon égo. C'est très dur. Mercredi soir en rentrant de Saclay, sur la route qui me ramenait de la gare d'Avignon j'ai failli, à un rond point, tirer "tout droit...". La nuit je n'ai pas dormi. Falconette m'a dit "maintenant tu arrêtes".
Vendredi soir, mon médecin a trouvé une tension deux points de moins. Je ne sais plus le terme, mais une sorte d'état de choc. A cause du boulot...
Oui, quand le petit chien est mort, j'ai eu énormément de mal. Mais qu'est ce que ça va être si je perds quelqu'un de proche ? En ce moment, l'analyse médicale est claire : "psychologiquement nickel, mais physiquement et moralement au bout du rouleau". C'est vrai que je passe plus de temps avec le médecin du travail qu'avec mes équipes et mes collègues de travail.
J'essais de positiver en me disant que dans l'environnement du PSG, Tuchel et Emery étaient des sous merdes. Et l'année dernière, dans l'environnement Chelsea et Villareal, ils ont été champions d'Europe. Aujourd'hui, je suis un "indésirable sur la liste des transferts". Ca arrive... Ca fait drôle quand même.
J'ai deux semaines pour prendre soin de moi et me reconnecter sur l'essentiel. Je trouverai un autre poste quand je serai rentré.
Cette semaine, outre des examens "de routine" (mon médecin m'a prescrit deux trois examens pour être sur), je lirai. J'ai deux revues de l'Afterfoot en retard. J'écrirai. Je profiterai de mon jardin. Quand je serai plus vaillant, je m'occuperai de mes quelques oliviers.
Je pense que c'est mon premier gros échec professionnel. J'espère que la machine se remettra en route. Pour l'instant, je suis la Redbull de Verstappen sur ce premier grand prix : arrêt net. Plus de jus... Bon, je ne sors pas d'un titre de champion du monde non plus...
coucou, n'ayant ni les tenants et les aboutissants, je ne peux que compatir à cette spirale que vous décrivez. Donc tout mon soutien, pour ce qu'il vaut, c'est à dire une pensée sincère.
RépondreSupprimerPour le reste, encore une fois n'ayant que les éléments de vos billets, et ne connaissant rien ... mais barrez vous... je ne parle pas de démissionner, facile à dire, sentencieux à souhait, mais vous ne gagnerez rien à vouloir changer ce qui ne dépend pas de vous ou changera trop tard pour que vous en ayez le bénéfice. Alors oui, là, je vous comprends, passé par la même phase, j'ai réussi à sortir mon "moi" de l'équation. J'aurai plutôt du dire mon "égo" (et je parle de mon cas, pas du votre). La hiérarchie n'est pas d'accord sur les méthodes? elles sont "légales", peut-être "non conformiste"? elles fonctionnent? les résultats sont aux attentes (indispensable) ? Mes équipes me soutiennent et font le taf? et ben... Alors oui, j'ai cherché la reconnaissance des N+x, et j'ai souffert de ne pas l'avoir. J'ai souffert, pas eux. Et j'ai surpassé ce besoin (certainement un vieux relent d'éducation). Bon courage, je ne sais plus si les commentaires sont modérés ici et vous pouvez faire "suppr" sur ce message certainement trop moraliste.
Moraliste surtout pas. Merci en tous cas de ton soutien.
SupprimerJe n'ai pas tout expliqué car c'est long. Mais ayant été silencieux un mois, et ayant besoin de parler, il fallait que j'écrive ce billet.
Tu raison quand tu dis que quand on cherche la reconnaissance de gens hors nous souffrons. Nous, mais pas eux. Et je le comprends.
Ce matin, mon N+1 à qui on a demandé de faire le sale travail m'a dit qu'il était présent si j'avais besoin de parler. Je ne lui en veux pas, c'est le prochain sur la liste.
Partir oui. Je suis dans une grande boite, je trouverai un autre service. Je suis délégué syndical et d'habitude c'est vers moi qu'on vient quand les gens ne vont pas. Là ben j'ai eu besoin des autres, j'ai besoin des autres.
Tu as raison quand tu parles d'égo. Mon échec, finalement, c'est entre mon égo et moi. Je pensais en avoir peu ? Ben non, j'en ai, et il a été touché sur des aspects particuliers. Et pour faire partir, ma hiérarchie a su sur quel biais appuyer. Ca a fait très mal.
Après l'important à comprendre, quand je ferai le retour, c'est comment on en arrive là. Je ne suis pas le seul de mon entreprise. Mon médecin du travail a un boulot de fou. Et mon médecin met pleins de gens comme moi en arrêt. L'an dernier nous avons eu une vague de tentatives de suicide.
Sans surprise, j'ai des Gamma GT en voyant mon analyse de sang...