jeudi 26 mai 2005

Retour sur un débat bientot terminé

J'avais exprimé ma déception, au début de l'année, sur la tenue du débat européen qui était en train de se dérouler. Un non-débat en fait, entre un oui culpabilisateur et "penséunique-iste" et un non caricatural. A quelques jours du l'élection, à quelques jours du 29 Mai, permettez moi d'exprimer un avis contraire : quel chouette débat avons nous eu en France. Enfin les gens ont recommencé à discuter. Enfin les idées et arguments ont fusé. Enfin nous avons parlé d'Europe. Enfin nous avons entendu d'autres voix que celles "officielles", des voix plus "populaires", diverses et différentes. Enfin la France a montré ce que je pense depuis trés trés longtemps : les français aiment la politique, encore fusse t'il leur demander leurs avis.

J'aimerais modestement mettre en avant quelques points que j'ai trouvé interressant, et que des éditorialistes autrement plus talentueux que moi ont déjà évoqué (ou évoqueront sans doute si cela n'a été fait).

* La mort de la "pensée unique" ?
Pour une fois, d'autres voix se sont exprimés, au sein même des partis dit traditionnels. Il est flagrant, par exemple, de voir que si l'appareil du Parti Socialiste a voté pour le oui (malgré le fait que prés de la moitié des effectifs se soient prononcés pour le non), les "électeurs", qui ont déjà fait la nique à Lionel Jospin en 2002, se préparent à la même forfaiture vis à vis de la direction du PS. Une Direction qui semble déphasée par rapport à ses électeurs. De même à l'UMP ou à l'UDF, quelques voix sérieuses et censées ont donné un "contre-discours" plutot interressant (Lagarde, D.Aignan...). Même Sarkozy a semblé rompre cette pensée unique en allant jusqu'à critiquer le "merveilleux" modèle social français.

Ce goût du débat redonné permet d'entendre des arguments peut être plus terre à terre, mais rafraichissants, sans être pour autant poujado ou démago. Moi, j'adore...

Par contre, débattre ne signifie pas pour autant accepter certains excés, certaines outrances. Certaines attaques sont choquantes, de la part du camps du oui comme de celui du non. Pour qui se prend Daniel Conh-Bendit, dans ses attaques violentes vis à vis des partisans du non ?Quelle intolérance intellectuelle... De même, accuser Laurent Fabius de "xénophobie" ne me fait pas trop sourrire. Je ne suis pas le plus grand fan de l'ancien plus jeune premier ministre de France, mais je le pense irréprochable et innataquable sur ce plan. Certaines attaques sont scandaleuses. Enfin, l'utilisation de la peur (la France ne sera plus écoutée... la mort de l'Europe... Mouton Noir) et cette "intimidation" devient assez risible. Malheureusement pour le oui, elle ne fait pas, pour l'instant, l'affaire du oui. Peut être y aura t'il une peur (bien suggérée) dans l'isoloir, qui changera le cours du vote. Mais cette culpabilisation est assez dommage pour le débat et sa qualité. Accuser le camps d'en face de "dire des conneries et des contre-vérités, et de mener la France à sa perte", cela est assez faible d'un point de vue argumentaire.

Ensuite, il est flagrant, par exemple, de constater que si le Parlement avait du faire comme en Allemagne, c'est à dire être les seul habilité à accepter ou non le traité, le résultat aurait été sans équivoque : 85% de Oui. Pourtant, c'est les français qui vont voter. Et peut être le non passera. D'où une deuxieme question :

* La classe politique française est elle réellement représentative de la population française ?

Et d'aller encore plus loin : le parlement est il lui même représentatif de quelque chose ? Je ne parle pas du Sénat, qui ne représente que "les grands électeurs" (pas nous qui sommes des merdes...), mais de l'Assemblée Nationale par exemple. Et même : les deux grands partis PS + UMP représentent ils vraiment la France ? Aux présidentielles, la somme des deux n'a pas excédé 35 % des votants. Et je ne compte pas là les abstentionnistes... Et là nous en arriverons à la conclusion que les deux partis de gouvernement ne sont même pas capables de rassembler un tier des français. C'est inquiétant.

Inquiétant aussi, peut être, la qualité de la représentation politique française. Guy Birenbum avait exprimé hier soir son hilarité devant une situation ubuesque : le camps du oui, pour faire passer son message, doit s'en remettre à Simone Veil, Lionel Jospin, Jacques Delors et Raymond Barre ! Quelle claque phénoménale pour les Hollande, Raffarin, et consort. Quelle claque mémorable. Et encore, Antoine Pinay et Pierre MendesFrance ne sont plus de ce monde. Lorsqu'on voit des Zapatero ou des Blairs dans des pays limitrophes, on souffre devant notre classe politique "usée, viellie, fatiguée".

Enfin, un dernier point :

* Fallait il faire un référendum si c'est pour ammener la France à sa perte ?

Question volontairement polémiste. Mais lorsqu'on entend les organisateurs du référendum et les tenants du oui, nous pouvons nous poser la question. Si le non est si dangeureux, si le non a tant de conséquence négative, fallait il donner la parole au peuple ? N'est ce pas jouer à l'apprenti sorcier ? N'est ce pas une irresponsabilité flagrante et fautive de l'exécutif, du président de la République, de mener la France à la perte en organisant un référendum approximatif et incertain ?

Je plaisante, mais la crainte que j'ai en cas de passage du non, c'est une volonté de représaille de l'éxecutif sur le peuple français. "Vous avez voter comme des pieds (?), alors vous pourrez encore courrir avant que l'on vous redemande votre avis, bande de cons". Et comme en Allemagne, comme pour Amsterdam ou Nice, le Congrés se réunira, ratifiera avec brio les prochains traités, et tout le monde sera content. Enfin, tout ça pour dire qu'on entend parfois des choses de la part de nos dirigeants, qui mériteraient une bonne paire de baffes ^____^

J'aurais encore pleins d'éléments à mettre en avant, mais j'en garde un peu sous le pied. J'écris beaucoup en ce moment je trouve (et sans doute la qualité de mes interventions s'en ressent). En tous cas, c'est chouette une France qui débat. Je souhaite simplement que les esprits garderont un peu de fraicheur encore jusqu'au 29 Mai.

mardi 24 mai 2005

Bons baisers de Normandie

Lionel Jospin est en train de parler devant moi à la télé. Je suis dans une chambre d'hotel, en Normandie, à Dieppes. Dehors il pleut, et il fait froid. Et j'ai passé une journée professionnellement éprouvante et difficile à vivre dans une centrale nucléaire en bord de Manches. Cela me rappelle ma première expérience professionnelle en "déplacement", en Mars 2002. Sur l'autre centrale nucléaire Normande, avec les mêmes personnes, en face, agressive et violente, avec ce même temps de chien, et avec cette même fatigue le soir, et Jospin à la télé (qui à l'époque souhaitait être "président de la république"). Retour en arrière, mais bien dans le présent.

Je continue mes voyages en France, et je viens visiter mes amis Normands, pour un chantier d'une rare difficulté. Nous sommes pris entre différents interlocuteurs en guerre entre eux, ce qui nous place entre le marteau, l'enclume et le feu de chauffe. C'est dur, et encore plus difficile quand sa propre 'Direction' rajoute à la débandade générale, et augmente la circonférence de l'ulcère qui est en train de se fabriquer dans mon modeste petit estomac.

A part ça, la Normandie est toujours aussi belle, et les gens de ma société (mon groupe) que je rencontre là bas toujours aussi charmant et sympathique. La philosophie que je me fais du travail (à savoir préferer le consensus au conflit, et être "sympa" et conciliant tout en restant professionnel) est confirmé lorsque je rencontre ce genre de personnage. J'ai beaucoup appris avec eux il y a trois ans alors que je n'étais qu'un jeune ingénieur qui cherchait le réconfort dans des messages Internet avec le Jura, la Loire ou Marseille. Je reviens en étant, je pense, plus fort et plus solide dans ma tête, mais avec des doutes nouveaux (cf message précédent).

Terminons par quelques considérations géographiques. Je préfère Nogent/seine à Dieppes. Je ne sais pas, mais j'ai l'impression de plus de chaleur, de plus d'histoire. j'ai l'impression (peut être grace à des connaissances) d'être plus proche de l'Aube que de la Normandie. Pourtant, cette mer, si différente à celle de Marseille, m'évoque tellement de souvenirs. La Normandie n'est finalement qu'un coin qui demande à ce que je me forge mes propres souvenirs. J'en ai de douloureux qui datent de 2002, ceux de 2005 ne se préparent pas mieux. Mais ne tient il pas qu'à moi de changer tout ça ? Même pas... Je ne suis qu'un petit boulon dans cette grande et grosse mécanique. Et mon rôle est de tenir la baraque, de tenir ma place, pas d'influer sur le sens de cette petite histoire. Bouh, je le sens mal tout ça :)

Je partirai demain de Normandie, et reviendrai la semaine prochaine, aprés un mariage en Beaujolais et un weekend chez mon amie en Picardie. Oups, j'allais presque oublié un référendum dans le Gard et mon petit village, c'est vrai qu'il faut que je fasse mon choix (justement) ^____^

Cancans et commérages politiques

Ainsi, notre "rockstar de la politique" (expression copyrightée) aurait des problèmes personnels. Des "problèmes de couple". Et tout ce qu'il touche en ce moment ne se transforme pas qu'en or... Il peut être brillant, mais malheureux. Et alors ?

Je viens d'acheter, comme fréquemment, France Soir. Je n'ai pas pu aller plus loin que la grosse page sur Nicolas Sarkozy et ses problèmes de couples. Je vais être direct, mais ça m'emmerde. Je me fous des problèmes de couples de Nicolas Sarkozy. Certes, il a fait sa "nouvelle" carrière avec sa femme, en cohérence et union totale avec sa femme, mais à 5 jours du référendum, quel est l'interet de mettre les projecteurs sur les "prétendus" problemes de couples de Nicolas Sarkozy ? Si vraiment c'est le cas, je plains sincérement l'homme, et je suis triste pour lui, sincérement triste. Car même la personne que j'aime le moins ne mérite pas la douleur dans sa vie amoureuse. C'est con, c'est "cucu" et mieleux au possible ce que je dis, mais c'est trop douloureux pour être acceptable. Même pour Nicolas Sarkozy, même pour une "rockstar" de la politique.

certains diront, avec sourire, que 'cela va le rendre plus humain, plus sympathique', n'osant pas aller jusqu'à dire que ça fera voter pour le oui... Diantres... Je préfère autre chose pour lui.

Je reviens sur ma vie personnelle. J'ai rencontré la même histoire. Un de mes meilleurs ami politique (ami tout court) a rencontré, en début d'année, une situation "à la Sarkozy". Personne importante de mla vie politique de mon canton. Fondant un couple politique avec sa femme (qui est une amie que j'adore). Parents de deux enfants (que j'adore également...). Et il me dit un jour "j'ai un probleme de couples" (alors que cela me semblait incroyable et inimaginable). J'étais éffondré. Il me dit trois jours plus tard "la politique, c'est fini". Alors que je m'en foutais, seul son bonheur, leur bonheur, m'importait. Ils resteraient quoiqu'il en soit mes amis...

Je revois les gens dans la rue parler de cette "rumeur". S'en délecter, comme on se délecte du malheur des gens célèbres, sur le ton de " "il parait que...". "Qui te l'as dit ?". "je le sais, c'est tout..." ". Même jusqu'à mes proches, mes amis, ma famille, de me demander "il parait que... c'est vrai ?". A chaque fois, une réponse de ma part directe. "je ne sais, et je m'en branle !" (oui, je disais 'je m'en branle'... le verbe 's'en branler' exprimant avec plus de force mon mépris profond et viscéral vis à vis du commérage de base).

Maintenant, ils paraissent heureux. L'hiver est passé, et l'avenir revient. J'en suis heureux pour eux, car ceux sont des gens que j'aime sincérement. Mais le commérage était là, puissant et nauséabond. Je hais le commérage, j'abohre le commérage. Tellement que j'avais oublié ce mot (merci mon dictionnaire Picard préféré :) )...

Enfin, tout ça pour dire que l'histoire entre Nicolas et Cecilia ne m'interresse pas... Sinon que je ne peux leur souhaiter d'être heureux. Pour ce qui est du combat politique, nous verrons ça plus tard... Mais merde, quelle honte quand même ces articles d'une page sur les vies de couples... Ca m'énerve tellement que je me rend compte, en me relisant, que j'ai écrit un article déplorable et mal écrit. La prochaine fois... Mais ca m'a bien défoulé dans cette chambre d'hotel Dieppoise...

Mais tout cette petite histoire ne me dit pourquoi il faut voter. Oui ou non ? Rien que vu comment ça m'emmerde (et en plus qu'il pleut), j'ai presque envie de voter non. Mais c'est même pas argumenté et ne repose sur rien (mais ce référendum repose t'il vraiment sur quelque chose ? ^____^)

vendredi 20 mai 2005

Le choix

Faire un choix, c'est souvent un renoncement disait je ne sais plus qui. Faire le choix du blanc serait renoncer au noir, en suivant cette "doctrine"...

J'ai connu plusieurs choix. Les choix par défaut, en éliminant la pire des solutions pour retenir l'autre. Des choix de convictions et des choix de raison. Des choix imposés ou suggérés. Est on libre de faire un choix ? Et aprés avoir fait ce choix, est on sur d'avoir fait le bon choix ? Pas une journée ne s'écoule sans que je me pose cette question. Mais comment être convaincu de la réponse, étant donné que nous n'avons pas fait, à ce moment donné, l'autre choix. Pour reprendre la phrase du haut, nous renonçons à cette autre possibilité. Peut être l'autre aurait été pire, ou du moins de la même veine pas forcément affriolante. Je ne sais pas, et personne le sait...

Dans 10 jours, nous devrons faire le choix entre le "oui" et le "non". Il y a 10 ans, j'ai eu à faire le choix entre deux vies totalement différentes. Faire une école d'ingénieur, ou faire Science Politique. J'ai fait l'école d'ingénieur, alors que la technique m'a toujours ennuyé (et où je n'étais scolairement pas bon pendant mon lycée) et délaissé Science Politique (alors que la philosophie et l'histoire-géographie étaient mes matières préférées). Le mauvais choix ? Alors que j'ai le sentiment triste et pénible de m'enfoncer professionnellement et humainement (intellectuellement même, si je voulais me la jouer pédant), je répondrai un grand oui, avec un sourire forcé et, disons le, un peu aigri. Pourtant, je n'en sais rien. Si j'avais fait Science Politique, aurais été à l'aise dans ces batiments luxurueux, avec des gens d'un milieu qui n'était pas forcément le mien ? Aurais je eu les dents suffisament longues pour faire face à ses "enfants-Sarkozy", venant de grandes et cultivées familles ? Je caricature sans doute, mais il y aurait des choses que je n'aurais pas connu.

Mes amis d'abord. Je suis bien obligé de reconnaitre que je les aime profondément mes amis d'Ecole d'Ingénieurs. J'aurais probablement vécu les mêmes périodes stressantes, pénibles, ou joyeuses, avec d'autres collègues de Science Politique, mais ceux là je ne les connais pas. Et les miens, je n'ai pas envie de les changer. Je les aime. Et j'aime ces souvenirs passés avec eux. Je suis entré, j'avais 17 ans, et j'ai eu 23 ans en sortie. Je me suis construit. Et j'ai rencontré là bas la personne chez qui je suis ce weekend, donc rien que pour ça, cela valait sans doute le coup d'avoir fait ce choix.

Pourtant, à la veille d'une semaine professionnellement effrayante et au soir d'une autre tout aussi difficile, j'ai un de ces mals de gorge qui me fait poser la question du choix. J'en ai un autre, en ce moment, de choix. Je continue dans cette voie, je continue dans l'erreur (ou la présumée erreur). Ou alors j'arêtte tout et je change de direction. Faisant par là même demi tour en faisant fi de la ligne blanche continue, mais lorsque les yeux sont embués, c'est difficile de voir la route correctement.

Tout est question de choix finalement... Et la force est elle réellement de savoir faire le bon choix ? Il me semble que c'est plutot avoir le courage de faire le choix qui est fort et louable. Faire le choix...

J'ai lu il y a quelques semaines un livre de Paolo Coelho qui parle justement du choix. Un choix qui doit se faire dans un lap de temps trés court, et qui peut faire basculer une vie. Tous, nous avons eu, à un moment donné, un choix à faire, une semaine décisive qui a fait basculer notre vie. Parce que nous avons choisi le chemin de droite alors que celui de gauche s'offrait aussi à nous. Qui avait il à notre gauche ? Nous ne le serons peut être jamais.

Mais une vie sans choix est elle vraiment une vie ? Le choix, justement, ne porte t'il pas en lui le sceaux de la liberté qui s'offre à nous, celle de faire le choix, ce choix, notre choix ? Mais est on suffisament tous libre pour pouvoir faire les choix, les "bons" choix ? Liberté de choix ? choix de liberté ? Illusion de liberté ou même de choix ? Car au final, avons nous vraiment le choix ? L'objectif est le même. Vivre, du mieux possible de préférence, pour les quelques personnes qui nous aime. Et ça, nous n'avons pas le choix. Pour elles, ils faut se battre, pour vivre, et essayer d'être heureux.

samedi 14 mai 2005

Un lundi de corvée

Jacques Chirac l'a répété lors de son interview du 3 mai. "Il n'y avait que 2 solutions.. pas 3, 2...". A ce moment de son interview, cela faisait belle lurette que j'avais constaté l'abysse qui me séparait de cet homme pour lequel j'avais fait ma première campagne électorale. Mais son argumentation sur ce lundi de Pentecote m'a laissé, encore une fois, sans voix.

Commençons par la forme, et par replacer le débat dans son contexte. Nous sommes en été 2003. IL fait trés chaud. Je me souviens de la chaleur sur les hauts plateau du Forez, une chaleur étouffante. Pourtant, dans le Gard, à Marseille, je ne me souviens pas de plus grosses chaleurs que les années précédentes. Enfin, c'est vrai qu'il faisait chaud. A ce moment là, les instances sanitaires de ce pays (Urgences, hopitaux...) et les journalistes (le Parisien...) mettent en avant les conséquences dramatiques de cette canicule qui commence. Des morts dans des grandes villes de personnes agées. Et pendant ce temps ? Jacques CHirac (celui pour qui il n'y a que 2 solutions) était en train de se faire lifter au Canada. Le ministre de la santée de l'époque se délassait en polo sur la Cote d'Azur. Et tous ont donné une drole d'impression de vacance du pouvoir.

A cette époque, j'étais géné. Il fait chaud, mais est ce la faute du gouvernement ? Est ce la faute du pouvoir en place si les gens n'ont plus cette lucidité pour simplement faire boire ceux qui ont soif ? Est ce la faute du gouvernement s'il fait chaud l'été et froid l'hiver ? Les premières contre-réactions gouvernementales n'ont malheureusement pas eu l'effet de me rendre le sourire. Le vice président UMP de l'assemblée de l'époque avait rétorqué "c'est la faute des 35 heures la désorganisation caniculaire" (!)... Et ensuite de mettre à l'index les français, égoistes et insensibles, innatentionnés vis à vis de leurs ainées. S'il avait fait chaud, c'était donc la faute des français et des 35 heures. On croit réver...

L'idée tombait donc en Octobre 2003 : supprimer un jour férié, pour faire comme nos comparses germaniques. Sur l'autel de la "solidarité". Quel doux mot, qui fait avaler toutes les couleuvres, même les plus indigestes. A l'époque, personne ne bougeait. J'espérais une réaction de l'opposition, mais non... L'opposition en ce moment, comme à l'époque d'ailleurs, est au moins aussi formidable que la majorité actuelle. Les syndicats ne bougeaient pas. Et le maire (UMP) de Nimes ne pouvait qu'acquiescer, de voir sa féria assassiné sur l'autel de la solidarité partisane.

Un an et demi aprés, à la veille de ce lundi de Pentecote, les choses ont changé. Les syndicats se lancent dans des appels de "désobéissance" sociale, contre la "loi de la république", qui a pourtant été voté. La SNCF, jamais à court de se fouttre poliment de notre figure (sauf mon respect), propose 1 mn 52 de travail supplémentaire par jour (...). La gauche s'insurge, les greves se préparent, tout le monde bouge... La veille bien sur. Le premier ministre reste autistement inflexible, et le Président de la République nous explique, sans rire, avec un applomb - ou un culot ? - d'acier, qu'il n'y avait non pas trois, mais deux solutions possibles...

* Augmentation des prélevements obligatoires, CSG... Ben voyons, la technique administrative française par excellence : les dépenses sont plus importantes que les recettes ? augmentons les recettes... Logique...
* Augmentation du temps de travail : on "offre" une journée de travail à ses ainés. Solidarité...

Il y aurait eu une troisieme solution, celle dont je rève... Lorsque les recettes ne permettent de subvenir aux dépenses, faisons comme tout le monde : limitons les dépenses. Cette idée de bon sens possède un nom chez les technocrates dirigeants ou chez les politiques, un mot qui surgit à chaque campagne électorale : la REFORME DE l'ETAT. N'en déplaise à Jacques Chirac, il n'y a pas uniquement deux solutions. Les débats ne sont pas fermés, manichéens. Maintenant, se lancer dans une gestion enfin efficace de l'état, faire un audit général, endiguer les gaspillages, devenir un Etat enfin raisonnable et non pas une boule informe grossissante et grassouillette, ne serait ce pas la seule et réelle solution ?

Je vais finir mon article par deux réactions, deux réponses, à des commentaires que l'on m'a déjà fait sur ma position.

* Tu n'es ni social, ni solidaire !
Le poujadiste que je peux être par moment ne peut que sourire à cette affirmation. Mon logiciel de gestion de compte en ligne a en effet mis en rouge l'échéance du deuxieme tiers d'imposition qui va tomber dans quelques jours... La somme me fait frémir... Mais je sais qu'elle servira, en partie, à la solidarité. Comme ce que l'on me pontionne tous les mois sur mon salaires. Donc cette affirmation me gène.

Ensuite, dire que les français ne sont pas solidaires n'est pas une erreur. C'est une insulte. Les français sont sans doute égoistes, imbus de leurs personnes, raleurs, parfois cons, c'est évident. Par contre, ils sont capables de grands élans de générosité, de solidarité, d'unité, lorsque le besoin s'en fait sentir. Les tsunamis et autres manifestations de solidarités hivernales en sont une preuve réelle.

Par contre, une solidarité rendue obligatoire par une corvée, cela n'est pas convenable. Surtout lorsqu'elle est ressentie comme une correction d'une erreur gouvernementale (mauvaise gestion de la canicule). Surtout aussi lorsqu'elle est imposée comme une repentance de nos erreurs, étant accompagnée de salve culpabilisatrice et moralisatrice.

* Et le travail ? Tu n'aimes pas le travail, tu n'es pas libéral !
J'avais proposé à ma direction une solution à la SNCF. Disant même que dans ma grande générosité, j'étais pret à travailler 5 minutes de plus par jours... Plus sérieusement, celle affirmation est une deuxieme insulte.

Nous sommes actuellement dans une situation où le travail est dévalué, dévalorisé. Presque diabolisé. Mon opinion de libéral - républicain est que le travail doit redevenir au centre des valeurs, avec le mérite qui l'accompagne. Le travail doit être valorisé, récompensé. Celui qui produit doit pouvoir jouir des fruits de son travail. C'est évident que si la personne qui se fatigue à la tache voit le fruit de son travail agrémenter les poches dodues de l'Etat ou de l'Actionnaire plutot que les siennes à lui, nous ne sommes plus dans un système libéral, mais à la limite d'un certain soviétisme... Travaille et je toucherai ton salaire.

Cette histoire de Pentecote, c'est la dévalorisation absolu du travail. Vous travaillerez une journée pour rien ! Avec le mot "rien" remplacé par "solidarité", ce qui est une forfaiture intellectuelle, pour ne pas dire grossièrement un foutage de gueule absolu et cynique. Comment parler, dans ce genre de situation, de valorisation du travail et de l'effort...


En conclusion, que dire de cette cacophonie réelle ? Voilà un bel exemple à apprendre dans les écoles de science politique, de ce qu'il ne faut surtout pas faire...
* La méthode : une décision unilatérale imposée sans l'être. A la différence de la méthode Aubry des 35 heures, il y a eu un semblant de liberté : donnez le jour que vous voulez, mais... Mais ce sera la Pentecote. Belle méthode...
* Le fond : travailler pour rien, cela s'appelle une corvée. Ce mot est souvent utilisé par les différents intervenants, il em semble juste.

Et au final... La belle idée de "solidarité" se trouvera devoyé, et la société donnera une nouvelle impression bizarre et amère de conflit perpétuel, entre les actifs égoistes et les personnes agés, entre majorité et opposition, entre syndicats et patronats... Bref, une belle pagaille... et un beau lundi au soleil.

mardi 10 mai 2005

Une "rockstar" de la politique ?

J'ai regardé hier soir le débat sur TF1, à propos de la constitution européenne. Sur le fond, je dirais qu'il n'y a que peu de choses à dire, ou à rajouter. Cela devient consternant de clichés et d'idées reçues. Le Pen fait du Le Pen, Buffet fait du communisme primaire, le vert fait on ne sait pas trop quoi (mais il est poli), Hollande reste Hollande (tant pis pour mes amis socialistes...) et Besancenot nous fait du Le Pen de l'autre rive. Des phrases maintes fois entendues, et finalement rien de convaincant. Sinon une cacophonie incroyable. Un débat à 8 (enfin, 7 + un vert poli) ne peut pas donner quelque chose de bien clair, de bien audible, de bien efficace. Une Europe à 27 ? Finalement peut être est ce le même problème, mais là est une autre question.

Le point que je voulais mettre en avant était la prestation de la seule "star" (à mon modeste avis) du plateau. Nicolas Sarkozy. Pour certains, c'est une "rock star" (^^). Pour d'autres, c'est "le seul capable de redresser le pays". D'autres rétorqueront que ce n'est qu'un ultra-libéral atlantiste bien de droite. Je ne parlerais pas du fond du discours de Sarkozy. Il peut y avoir débat sur le fond de pensée de Nicolas Sarkozy, sur son idéologie, sur son discours. Par contre, c'est la forme qui m'a interressé.

Je trouve que Sarkozy a survolé de débat. Sur la forme, il a éclaboussé tout le monde d'un talent réel. EN football, nous dirions qu'il y a deux divisions d'écart entre lui et le reste de la classe politique. Et je trouve cela étonnant. Etonnant de voir, par exemple, le contraste entre lui et Le Pen. Ce dernier a été étrillé en débat deux fois déjà par Sarkozy. Il y a un style complétement différent entre les deux, qui est flagrant. Deux écoles, et même deux générations (ce qui est cruel). UN rajeunissement réel et, pour une fois, visible.

Pourtant, face à des personnes de "son age", le contraste est également saisissant. J'ai toujours raillé le charisme de François Hollande. Là encore, je ne parle pas du discours, mais du style de l'homme. Hier, entre les deux, j'ai également vu deux monde. En me souvenant de la fameuse photo de Paris-Match entre les deux, je revois deux hommes différents dans l'état d'esprit. L'un qui parait à l'aise, tranquille dans ses baskets. Et l'autre un peu plus emprunté, hésitant, "content d'être là" mais pas plus.

François Bayrou m'a paru avoir un style différent, mais maintes fois employé : celui du professeur des école. Trés didactique, trés pédagogique. Un Jospin en plus jeune, en moins chiant aussi... mais chiant quand même.

Par charité, je ne parlerai pas du p'tit gars des verts. Poli, mais... poli. Je n'aime pas Olivier Besancenot (là, je ne parle pas du fond mais de la forme... comme j'ai exprimé plus avant dans mon blog, je n'ai pas plus de sympathique pour les extrémistes de gauche que pour les extrémistes de droite). Et j'ai trouvé MarieGeorges Buffet finalement égale à elle même. Vieille école.

Enfin, j'ai été déçu par Philippe De Villiers. Pourtant, il a un style haut en couleur aussi. Et pourtant, hier, il m'a paru également un ton en dessous. Je l'avais pourtant écouté, en partie, une heure avant sur RTL, pour un débat face à Jack Lang. Il ne m'avait déjà pas paru en forme. Surement la fatigue post pont de l'ascension.

Mais finalement, pour en revenir au petit Nicolas, je reste quand même fasciné par ce personnage. Déjà une histoire déjà haute en rebondissement. Trahison de Chirac au profit de Balladur, il y a déjà dix ans. Entre temps, traversée du désert, reprise du RPR au nez et à la barbe de Philippe Seguin. Défaite (déroute) aux européennes de 99', finissant troisieme derrière Hollande et Pasqua. Puis retraversé du désert. Il revient en 2002, voit Matignon lui échapper au profit de Raffarin. Et l'explosion politique d'un homme qui finalement a déjà connu plusieurs vies.

Pour finir, si je ne devais retenir qu'une seule chose de sa méthode, c'est un volontarisme politique nouveau qu'il a insufflé à l'action publique. Je ne reviens pas sur le fond, beaucoup d'éléments me paraissent hautement contestables. Par contre, il tente. Par des mots, par des actes, par une "bougeotte" incessante mais qui a le mérite de remettre le politique, le "légitime", au Centre de l'action. Parfois ça réussit, parfois ça rate aussi. La Corse fut un fiasco. Mais pourtant, qu'y a t'il eu de tenté en Corse avant ça ? Pas grand chose me semble t'il, sinon des paillotes brulés et un préfet assassiné.

Je terminerai par une remarque qui avait été faite par un éditorialiste politique quand JoséLuis Zapatero était venu faire un discours à l'Assemblée Nationale. Pour cet éditorialiste, la comparaison était flagrante et cruelle entre la jeunesse et le renouveau du premier ministre espagnol, et la finalement vieillesse - relative -, au sens propre comme au sens figuré, de la classe politique française, assise à face de lui à l'hémicycle. Un "coup de jeune" à la classe politique, de manière violente et cruelle. Quand je regarde Sarkozy, je fais le même constat.

Il y aurait, pour continuer le débat, beaucoup de chose à dire sur le fond du discours. Sur une idéologie qui me semble assez nouvelle (comme le discours). Une idéologie qui se dit ouvertement "de droite" (alors que ce terme semble tabou chez beaucoup d'homme politique). Trés libérale sur certains points, autant économiquement que socialement. Et... Et y aurait tellement de choses à dire, tellement de discussion à lancer, que je me lancerai dans cet exercice un autre soir. Là, je suis fatigué. Je vais courrir (ca va me détendre).

dimanche 8 mai 2005

Propangadum ou référendum ?

Ce néologisme Fabiusien était le thème du "arrêt sur Images" de ce jour, sur France 5. C'est également à la Une du Marianne de cette semaine. La Campagne référendaire pour la constitution tounerait elle à la propagande sur les médias français ? Tous ne parleraient t'ils que d'une seule langue, celle du "oui" franc, massif, sans discussions possibles ?

Force était de constater, en regardant cette émission de France 5 (en tous points remarquables), que la réponse était d'une rare évidence. Oui, les médias, dans leurs ensembles, peuvent être accusés d'un "oui-ouisme" assez prononcé. C'est leur droit.

Mis était ce bien la peine, dans ce cas là, de mettre en place un référendum si un seul et unique choix est possible ? Sommes nous dans une démocratie d'opinion si l'opinion contraire à celle du "politiquement correct" ne peut s'exprimer de manière égalitaire ?

Que l'on soit pour ou contre ce texte, force est de constater que cette campagne pose des questions sur les relations entre les médias et l'opinion, et sur les divergences idéologiques qui peuvent ou non s'exprimer.

L'excellent Eric Zemour, du Figaro, a fait dans l'émission de France 5 une analogie avec les évenements de l'élections présidentielles de 2002. Entre les 2 tours, j'avais, pour ma part, était géné de cette propgande d'état pour l'élection de Jacques Chirac, contre Jean-Marie LePen. J'étais convaincu pour ma part, de qui il fallait voter. Pour autant, j'ai été géné de voir la présentation médiathique (et intellectuelle) des choses. Il y a une position officielle, correcte. Et une impure. Certes, nous ne sommes pas dans le cas extrème de 2002, mais tout de même...

Pourrons nous continuer longtemps dans cette voie là ? Cela semble difficile. En tous cas, en cas de "non" au référendum, la voie parlementaire sera celle utilisée, à défaut du référendum. Dommage pour notre démocratie, mais un référendum sans débat, avec un seul choix possible, est ce vraiment un référendum ?

J'avais exprimé, il y a deux mois, ma peine de voir ce débat confisqué par une idéologie dominante. Ma peine est intacte. Je ne sais toujours pas ce que je vais voter, mais je suis un peu frustré tout de même. Tant pis, et dommage...

Excellent weekend...

... je vous remerçie.

Non, plus sérieusement... Ce seul pont du mois de Mai (qui sera un mois de travail cette année...) aura été agréable pour moi. Le temps fut clément (quoique venteux), j'ai eu une compagnie trés agréable... Finalement, bonheur simple et idiot.

Pourtant, demain, je reprends le travail. Retour dans le bonheur de "l'Entreprise", ce monde où mon épanouissement passe largement aprés l'approvisionnement régulier de mon compte en banque... Ce qui est plus cynique, plus réaliste. Ce qui est dommage aussi. Mais là est une autre discussion.

Enfin... J'ai vu sur la météo que cette semaine serait moins agréable question climat. Donc j'aurais un peu moins de regret de retourner au travail. Il faut bien une consolation quelconque... Mais ce fut tout de même un chouette weekend. Et j'en suis heureux.

lundi 2 mai 2005

Le retour du Jordy

Aprés le retour du Jeudi, le retour du Jordy... Je croyais que nous étions au printemps, j'ai l'impression que c'est l'automne. Et plus que de féter la libération du 8 Mai, j'ai un drole de sentiment d'exhumation de Toussaint. La gauche ressucite ses morts vivants, TF1 et les médias ressucitent, pour la ferme, les anciennes "gloires" de la télé, et exhument carrément un éphèmere best seller de la chanson.

Honnêtement, que l'on ait Henri Leconte (qui était mon tennismen préféré comme Olmeta était mon gardien de but vedette quand j'étais jeune), trois mannequins que je ne connaissais ni d'Adams ni d'Eve, une ancienne star de Sitcom sans culotte, Véronica Loubry, une jetsetteuse à la con (à qui je n'accorde aucune légitimité), un pathétique Philippe Risole ou un danseur (la star avec Riton et Régine de cette cession...), c'est normal, c'est le jeu. Mais Jordy...

Donc nous savons (oui, j'ai regardé samedi soir, en zappant avec une insipide finale de Coupe de la Ligue) que Jordy a maintenant 17 ans. Avant c'était un bébé (et c'était dur), maintenant c'est un adolescent. Et c'est encore plus dur d'être un adolescent, en plus quand on va s'amuser dans une ferme de TF1 avec des vaches, des cochons, et une baronne d'opérette. et l'inquiétude que j'ai est de savoir combien de temps pourra tenir le pauvre petit ancien bébé face aux voraces se trouvant devant lui. Entre la baronne, la Régine, et les quelques poufs bien senties, difficile de ne pas imaginer une attaque bien peu singulière dans la grange, entre la vache et le kangourou (oui, il y a un kangourou maintenant à la ferme...)

Mais je suis content tout de même. Content de voir que Jordy va bien. Oh, il n'a pas l'air bien futé, mais je ne lui demande pas de me parler de la Constitution. De même que je suis content de voir que Lionel va bien. Je suis par contre surpris que l'ont ai pas pensé à lui pour la Ferme. Peut être aurait on pu révé à François Léotard aussi... Non, il était chez Michel Drucker. Un autre ressucité de ce weekend Saint de Fête du Travail, où finalement beaucoup ressucitte.
Pour finir, j'ai voulu lire le journal ce matin. En effet, j'espérais qu'Edouard Balladur, Edith Cresson, Jean-Pierre Madère et André Lamy auraient fait l'actualité ce weekend. Mais non. Le miracle n'a pas lieu pour tout le monde.

Enfin, cette année, je ne regarderai pas la Ferme je pense. Y a plus Pascal Olmeta, et ils n'ont pas voulu prendre Jean-Pierre Papin... Mais m'en fout. Le référendum, c'est plus interressant ^____^

vendredi 29 avril 2005

Le retour du Jeudi

Il y a des évenements réels, des non évenements, des non-évenements pas sympathiques du tout et des nons événements qui sont non-évenements, mais auquel on assiste avec l'attention de quelqu'un qui suit (ou a l'impression de suivre) un évènement. L'exercice auquel je me suis livré hier soir, devant France 2, répond à cette dernière catégorie. Je parle du retour du battu du 21 Avril (cf post plus bas), Lionel Jospin.

Excepté la phrase du dépité que je suis et que je répète souvent à mes "amis" supposés de mon camps ("j'en viendrais presque à regretter le gouvernement Jospin), je ne pense pas pouvoir être soupçonné de quelconque connivence ou sympathie pour Lionel Jospin. Ma première réaction au soir du 21 Avril 2002, à 20h00, était même de me réjouir de sa défaite (avant de relativiser gravement une minute plus tard). Et ensuite, je ne pouvais que dénoncer le lachage réel des troupes qui était indigne de quelqu'un se présentant comme un Grand Homme d'Etat (ou Grand Homme tout court). Enfin, ses déclarations successifs, ses petites tribunes dans le Monde, ses interventions sur Europe 1, bref tout ce qui s'apparentait à un retour mais qui n'en était pas un, me laissait plutot de glace. J'écoutais avec attention, mais le constat d'un homme froid, sans capacité à revenir, admettre, et ensuite corriger ses erreurs, ne pouvait pas ne pas me déplaire.

Et pourtant hier soir, j'ai trouvé Lionel Jospin bon. Voire même brillant.

Ma première réaction, suite à l'émission, était de me poser la question suivante. Est ce la médiocrité conjuguée de la majorité actuelle et de l'opposition qui m'ont fait trouver Lionel Jospin bon ? OU plutot, est ce la comparaison cruelle entre la blague affligeante du Président de la République face aux choristes qui rendait la prestation de Lionel Jospin convaincante et réussie ? En tous cas, j'ai trouvé quelqu'un qui parlait d'Europe. Je ne suis pas d'accord avec tout (loin de là), mais j'ai trouvé des arguments valables (soit dit en passant, aprés le Maire Socialiste d'une ville du Centre, mais qui plaidait plutot en faveur du non quand bien même il votait oui, M. Jospin aura été le seul qui m'ait vraiment semblé parler d'Europe, de manière construite et intellectuellement argumentée).

Est ce que je voterai oui à l'issue de cette émission. Pour l'instant, mon sondage personnel reste encore en faveur du non. Mais quand même mon écart interne se réduit, et c'est tant mieux.

Mon bilan sur la prestation du Jospin nouveau ? Je l'ai trouvé comme le Jospin ancien, c'est à dire que c'est du Jospin. Pourtant, ma vision de lui est différente. Ses défauts, que je trouvais insupportables, me semblent plus tolérables. Mais, et je le répète, en comparaison avec une attitude que je trouve arrogante (et à la limite d'un certains autisme) de l'Equipe Raffarin, la vision de Lionel Jospin est différente. Je l'ai donc trouvé bon, Lionel Jospin. Mais de mon point de vue. J'ai trouvé sa prestation louable. Intellectuellement, je ne l'approuve pas sur l'ensemble des points, mais ce qui dit est juste, défendable, quand bien même nous pouvons débattre. Mais c'est ça la politique. C'est plus simple de débattre avec Lionel Jospin qu'avec l'arrogance violente d'Elisabeth Guigou (qui quitte la vie politique si le non passe, c'est c'est un argument pour le non !) ou avec le poujadisme décadent d'un Olivier Besancenot ou Noel Mamère.

En conclusion ? Je trouve dramatique qu'en face de la majorité la plus médiocre de la 5eme République, nous ayons une opposition risible et sans charisme. Alliant poujadisme avec lutte d'appareil et égocentrisme coupable en cette période là. Le centre du problème n'est pas le soucis d'égo à l'intérieur du parti, mais l'avenir tel qu'on le veut, tel qu'on le voit. Avoir une ligne de conduite, face à laquelle on adhère ou on s'oppose, c'est selon et c'est la règle de la démocratie. Actuellement, ni majorité, ni opposition, encore moins gouvernement, n'ont une ligne clairement définie. La gestion des affaires se fait au jour le jour, sans cap, sans rien. Lionel Jospin et son gouvernement avait une ligne de conduite, que j'ai combattu démocratiquement (et modestement bien sur) certes, mais qui été claire.

En tous cas, le retour du printemps et des beaux jours rappelent de doux souvenirs. Elles étaient bien agréables ces présidentielles quand même, et c'est bien, comme l'avait joliment dit ce sacré Lionel, de s'ébrouer dans le pré de la démocratie. C'est beau le printemps.

mardi 26 avril 2005

Jouer avec les dates

Beaucoup disent que j'ai un défaut (qui peut parfois être une qualité). Celle d'avoir la mémoire des dates. Si j'avais quelques qualités en cours d'histoire, c'est peut être de pouvoir facilement me remémorer et assimiler une chronologie d'évenements datés.

Le 26 Avril est, je l'ai appris hier, le jour où la Centrale de Tchernobyl a explosé. Bigre, quelle métaphore pour parler d'un jour d'entre deux tours d'élections présidentielles, qui a une place prépondérante et décisive dans ma vie et dans mon histoire. 26 avril, un jour que je ne pense pas oublier de sitot.

Si j'en parle aujourd'hui, en quelques phrases car je ne veux pas trop m'épancher là dessus, c'est d'abord pour signaler que comme dans toutes chronologies historiques, une date est souvent, par la suite, surplanté par une autre. Pour moi, ma révolution d'octobre a eu lieu le 19. Cette date a surplanté celle d'Avril, mais ne l'a pas remplacé, ne l'a pas effacé. Il y a toujours eu une Tchernobyl dans mon esprit (et dans mon coeur), qui s'est déroulé 3 mois plus tard.

Maintenant, je ne regrette rien de ce qui s'est fait. Cela reste pour moi un beau souvenir. Et je vis à présent des moments merveilleux avec cette personne d'Octobre. Pour autant, je n'oublie pas. Je ne voudrais pas refaire le passé d'Avril, mais quand même. Les murs de plombs sont peut être un peu de trop.

Enfin, quoiqu'il en soit, je vais essayer de profiter de mon dernier jour de vacances avant de retourner dans mon Tchernobyl professionnel. Ca m'amuse déjà beaucoup moins...

Extrait du dictionnaire de JF Kahn : De Gaulle (Charles)

Une merveilleuse phrase de de Jean-François Kahn, dans son "dictionnaire politiquement incorrect". Dans la catégorie "politique", il y a une magnifique définition de "De Gaulle (Charles)" :

"L'homme de toutes les fulgurances. Incarna un temps, presque seul, le génie d'une Nation qui avait perdu même l'esprit. un Don Quichotte, mais dont la France eut été sa dulcinée, et dans une Europe qui aurait presque été conquise et opprimée par les moulins à vent. Ayant libéré la France, il s'offrit un extra, 18 ans plus tard, en libérant l'Algérie. Pour la Corse, il n'eut pas eu le temps.

L'homme de la Droite le plus détesté de la vraie droite et de la fausse gauche. Las fascistes le ratèrent, mais pas les sénateurs.

Il demanda à l'OTAN de suspendre ses vols (en France), condamna la guerre du Viet Nam peu de temps avant les USA. Refusa de laisser les loups de la finance sans muselière au milieu du poulailler de l'économie libre. Pour cette raison, les médias anglo-saxons le décrétèrent "boplchévique".

On lui reprocha son "je vous ai compris" prononcé à Alger. Or, les communistes, qui le combatirrent sans merci, l'avaient trés bien compris et la plupart de ceux qui le soutinrent ne le comprirent jamais. (...)

Il avait scandaleusement cautionné un coup d'Etat en Mai 68. Chirac fut son châtiment, ses amis affairistes son chemin de croix et le RPR son purgatoire.

Ayant rétabli la démocratie, restaurer la République, combattu le fascisme sans aucune compromission et marqué, dès le premier jour, sa solidarité avec Israel, il fut normal et naturel qu'on l'accusât (surtout la droite de la social-démocratie) d'être un dictateur anti-républicain quasi fascite et antisémite
".

Je trouve ce texte fabuleux...

Pour le plaisir, à la page "Martine Aubry" (là, c'est pas la même catégorie, mais c'est savoureux) :
"Est capable, dans la même foulée, de comparer la misère des français sous la droite à celle des habitants du BurkinaFaso, puis de stigmatiser le
"populisme" et la "démagogie" de quiconque ne partage pas ses opinions. La pruve qu'on peut être français et impossible
".

je ne partage pas l'intégralité des convictions de JF Kahn, mais sur les valeurs et l'esprit, j'adore ce personnage. Et je pense que je vais l'acheter, son dictionnaire.

Bonne journée à vous.

jeudi 21 avril 2005

Un drôle d'anniversaire

Aujourd'hui est une date anniversaire. Je n'ai pas encore mis les informations, LCI, on refait le monde ou bien alors les Guignols de Canal, mais je pense bien qu'ils vont nous en parler quand même, de ce jour où le soleil est tombé de bien bien haut...

C'était le 21 Avril 2002.

Je me souviens de cette journée d'élection présidentielle. J'étais beau en cravatte bleue sur chemise bleue ce jour là. Je tenais le bureau de poste de mon village, avant d'aller faire un tour du canton avec mon ami ex-futur conseiller général. Je me souviens de ce jour lumineux, de ce soleil qui brulait ma veste de costume. Mes lunettes de soleil ne pouvaient par contre pas m'empecher de voir, d'entrappercevoir, cette drole de fin de journée.

A 17 heure 15, je n'avais toujours pas voté. J'avais plusieurs choix possibles... Avec 16 candidats, je n'avais que l'embarras du choix. Pourtant, mon poulain de départ n'était même pas présent sur les starting blocks. Mais voilà, il se trouve que la crainte d'un deuxieme tour Le Pen - Jospin a fait jour dans mon esprit. Tout cette journée, je sentais que la division des voix à droite, associé à un certain rejet du candidat présidentiel, causerait ce résultat. J'ai donc fait le vote "utile", et bon... Je n'en suis pas fier, mais c'est comme ça.

Je n'ai pas eu totalement tort finalement... Le Pen était bien au deuxieme tour, mais pas avec le président. Mais plutot le premier ministre. Je me souviens ma surprise au vue des résultats. Mais qui n'a pas été surpris ce soir là.

Aujourd'hui, j'y pense car c'est d'époque. Je revois notre élite avec les têtes d'enterrement errer sur les plateaux de TF1. D'abord accuser les français d'être des idiots (ce que je trouve insupportable comme démarche), ensuite s'auto-accuser. Faire pénitence. A juste titre : Le Pen n'est pas arrivé au deuxieme tour par hasard. On a vu fleurir par la suite l'esprit de Mai, celui d'une France unie, d'une classe politique qui avait 'bien compris la leçon', on ne les reprendrait plus. Et le président, plébiscité, serait celui de toute la France, pour mener une politique de réforme juste, efficace, et dans l'interet de tous les français et de cette république si mal en point.

Le constat, trois ans aprés, est implacable. Le 29 Mai risque de faire place au 21 Avril. 2 ans aprés le plébiscite du 5 Mai, la majorité présidentielle venait de perdre les régionales. Et là, le NON risque de l'emporter, emportant majorité parlementaire et opposition. Tous dans le même sac. Non, la leçon n'a pas été comprise, du moins c'est que les français, cette pauvre "France d'en bas", est en train de ressentir.

Pour revenir à ce 21 Avril 2002, j'aimerais revenir sur deux constats qui, à l'époque, m'avait valu des discussions contradictoires (mais toujours interressantes) avec des amis proches, mais pas du même avis.

1 - A propos des manifestations anti Le Pen dans les rues.
J'ai toujours grandit avec l'idée que la rue ne peut se substituer aux urnes. Les urnes ont mis LePen deuxieme de l'élection. Il est donc légitimement le challenger du premier arrivé. Même si cela déplait à beaucoup. Mais voir les rues remplies de monde (dont certains abstentionnistes) pour contester un résultat d'élection, cela me gène . Quand bien même j'admettais, je comprenais, et surtout je partageais leur émoi, je n'étais pas d'accord du tout sur la forme que devais prendre cette opposition.

Mon avis sur les extremes est trés ferme. Le seul moyen de combattre les extremes lorsqu'on est un parti (ou un militant, ou un élu) dit "modéré" (je dirai plutot gouvernemental), c'est d'être légitime. La légitimité s'acquiert pas la force de ses actes et de ses convictions. La légitimité s'acquiert sa probité morale et intellectuelle. La légitimité provient de se force à ne pas se faire dépasser par le populisme et la facilité démagogique. Les extremes n'ont aucune autres raisons d'êtres que la faiblesse du centre (gauche + droite) gouvernemental. C'est le phénomène du balancier : lorsque les parties traditionnels et modérés sont forts, les extremes sont faibles. Lorsque les parties traditionnels sont faibles, contestables et contestés, les extremes sont forts. Les extremes n'ont aucune autre force que la faiblesse de leur adversaire. Par conséquent, pour les éteindre, ce n'est pas bien compliqué. Et pas la peine en tous cas du désolant spectacle de la rue.

2 - Extreme droite ET estreme gauche
Le Pen au deuxieme tour est un évenement. Mais le score de l'extreme gauche est, à mon avis, tout aussi inquiétant. Le score de l'extreme droite (20 %) + extreme gauche (10 %) donne un tiers de suffrages pour les extremistes. Je ne compte pas le tiers d'abstentionnisme... Cela donne bien peu de crédits, de suffrage, d'adhésion (et finalement de légitimité...) aux partis dit traditionnels...

Je trouve qu'Olivier Besancenot n'a rien de plus agréable ou sympathique que Bruno Megret. Et je trouve Arlette Laguiller aussi détestable que Bruno Gollnish. Entre le fascisme de droite et le fascisme de gauche, je n'ai pas envie de choisir. Et je trouve simplement navrant de voir la relative sympathie (pour ne pas dire conivence) de l'opinion médiathique vis à vis de l'extreme gauche. Et je n'accepte pas une seule seconde de voir ce même Olivier Besancenot venir me donner des leçons de républicanisme et de démocratie à 20 heures, à la télévision. Les tenants de la révolution permanente venir m'expliquer comment je dois me comporter, cela m'horripile.

Finalement, la gauche gouvernementale est en train, actuellement, de se rendre compte de ce point là. Aprés s'être fait devancer par l'extreme droite nationaliste aux élections présidentielles, ils se trouvent phagocités par une certaine idéologie radicale et gauchisante. La démagogie est la gangrène qui se développe lorsque le pouvoir idéologique "légitime" est faible et contesté.

Tout ça pour dire que le 29 Mai sera sans doute un nouveau coup de bambou sur la classe politique nationale. Cela ne serait pas bien grave, si ce n'est qu'à chaque baffle, la République en prend un coup. Et les hommes politiques passent et ne sont pas éternels. La République et la Nation, elle, déjà un peu plus... Et c'est dommage qu'elle essuie les platres d'une incompétence générale. Et je ne pense pas que ce soit poujadiste de dire cela. Triste plutot... Trés triste.

Enfin, et pour finir. A titre purement personnel, j'ai bien aimé cette période. Chouette période que le printemps 2002.

samedi 16 avril 2005

SaintSeiya

Le titre de cet article est trés court, trés bref. Je pourrais mettre un "petit 1" derrière SaintSeiya, car cet article ne sera sans doute que le premier d'une longue série. j'ai tellement de choses à dire sur cette série que en cinq minutes, dans un train, cela ne sera pas trés facile. Essayons alors d'aller à l'essentiel.

J'ai ouvert il y a peu le chapitre 10 de la deuxième partie d'Arion. Arion est une fiction que j'ai commencé à écrire à décembre 2000. Bientot 5. Cela faisait un an que je faisais partie de la communautée, à l'époque florissante et pour moi trés enrichissante et agréable, des fans de SaintSeiya. Une communautée Internet qui n'a pas eu vocation pour moi à remplacer mes amis de mon école d'ingénieur que je venais de quitter, mais qui s'y est fort bien substitué. A cet époque là, mes compagnons proches étaient soit politique, soit "SaintSeiya".

5 ans donc. Cette série était une passion. Elle m'a en tous cas permis de connaitre des gens fabuleux. De Marseille à Romorantin en passant par Paris, Lyon, la Lorraine, Bruxelles, Mons, Geneve aussi. Que de souvenirs dus à un dessin animé d'enfance. Souvenirs merveilleux de visites de musée de Bruxelles, à m'émerveiller devant des oeuvres et des peintres dont je n'avais jamais entendu parler. Souvenirs fantastiques de whisky glace le soir, en rentrant triste du travail à Marseille. Souvenir fantastiques de Cartoonist à Toulon, à une terrasse de café à regarder les achats de la journée. Souvenirs douloureux aussi. Un jour d'été qui ne s'oublira jamais. Un 11 septembre injuste et douloureux. Des gens que j'aimais, mais que je ne verrai plus. Mon ami d'Outre-Quiévrain que je n'oublierai pas de sitot...

Tout ça, ça part de SaintSeiya. C'est d'abord une série. Puis ensuite des conversations d'internet, des soirées sur IRC à refaire le monde. Puis des contacts réels. Parfois magiques, parfois douloureux, parfois aussi insipides. Parfois, il se passe plus. Des histoire d'amour éphèmeres et douloureuses. D'autres qui durent dans le temps. Des belles, et des difficiles à avaler. Bref, la vraie vie.

Mais une chose est sure. Je ne remercierai jamais assez ce petit japonais du doux nom de Masami Kurumada d'avoir pondu ce manga, puis cette série. Il ne le sait peut être, mais des coeurs et des ames se sont liés grace à lui. Rien que pour ça, il mérite tous les remerçiements du monde, pour avoir rendu au moins quelques personnes heureux.

dimanche 10 avril 2005

Lancer des messages en l'air ?

Je me demande souvent à quoi sert ce blog ? Je me le demande souvent... Quel est son but ? Que veux je en faire ? Bonne question... Bonnes questions.

En ce moment, nous sommes en période référendaire, de débat. Aussi, j'essais, modestement, d'utiliser ce nouveau média pour exprimer ce que je ressens. Sur l'Europe, sur le débat en lui même, et sur le reste. J'aime bien cette utilisation. Elle me permet de dire des trucs, et de recevoir des commentaires parfois approbateurs, parfois critiques, toujours constructifs, de gens que pour la plupart j'aime bien en plus. C'est chouette...

Mais de même, j'imagine que j'envoie quelques mots pour des personnes que je ne vois plus, parfois même qui ne sont plus là. Je ne sais pas si ces quelques mots lancés sur la grande toile arriveront aux destinations que je souhaite, mais tant pis, je les jette.

Enfin, je l'aime bien ce blog. C'est un bel outil, le "blog". Puissent quelques unes de ces graines lancées en l'air permettrent à quelques arbustes de pousser. Plus tard peut être...

dimanche 3 avril 2005

la fin d'une époque

J'étais en MathSup ce lundi matin du mois de janvier 1996. pas trés fringuant, car cette époque était difficile pour moi. Mais je me souviens de ce matin froid où j'ai appris, par la radio que j'allumais machinalement tous les matins, la mort de François Mittérand. A l'époque (et aujourd'hui encore), je n'étais pas d'inspiration socialiste. Quelques mois avant, j'avais une campagne sincére et honnête pour le candidat qui s'opposait à son "successeur". Pourtant, j'étais triste.

D'abord car François Mittérand a, pour moi, représenté la France. Je n'étais pas d'accord avec ce qu'il représentait et avec ses amis, mais je le respectais. Cela a été le seul président de la République, la seule incarnation de la République, que j'ai connu. Pour moi, il était la France. Et ce jour de mes 18 ans, je me suis senti un peu seul.

Aujourd'hui, le parallèle est évident. Un peu plus peut être. Sans être pratiquant, je suis plutot croyant et plutot d'inspiration chrétienne. Aussi, là encore, la disparition de celui qui a représenté "l'Eglise" depuis ma naissance, le seul Pape que je n'ai jamais connu, ne peut me laisser indifférent. Et aujourd'hui, je me sens tout bizarre. Un peu comme si un repère assez fondemental venait de s'écrouler. Comme si un mur porteur de ma chambre venait de céder. Forcément, cela provoque des gravats.

Je ne me la jouerai pas ni larmoyant, ni donneur d'hommage aujourd'hui. La Une de tous les quotidiens dominicaux rendant suffisament hommages à ce grand homme. Je voulais simplement exprimer mon sentiment égoiste. Aujourd'hui, une partie de moi meurt aussi un petit peu. Je suis né en fin 77'. Et ai été baptisé sous son début de règne. 27 ans, c'est long, toute une vie. En tous cas un peu la mienne.

Maintenant, comme on dit, la vie continue. C'est trés égoiste comme message, et égocentrique. Mais je pense que beaucoup de mes proches amis sont un peu dans cet état d'esprit aussi. On vient de perdre un homme que finalement on croyait immortel. Une icone qui ne pouvait jamais partir, une image qui ne pouvait jamais s'effacer. Oh non, je pense qu'elle ne s'effacera pas de sitot dans nos mémoires. Modestement, je souhaite bien du courage au prochain Pape. Il devra être brillant pour passer derrière 27 ans d'histoires.

Drole de weekend tout de même. Drôle de weekend...

samedi 2 avril 2005

Le calme

Ou la paresse, je ne sais pas... En tous cas, quel que soit le mot employé, c'est sans doute ce qui est en train de définir le mieux ce weekend. J'aurais normalement du être à Villefranche/Saone, au Gala de mon école, mais non. Je suis dans le Gard.

J'ai des excuses. D'abord, une grande activité touristique ces derniers temps. Cette semaine, l'Aube. Puis le weekend d'avant, un weekend de reve (le mot est faible) chez une amie que j'adore à Romorantin. Je parlerai un autre jour de Plutarque et d'Atoros. Et la semaine passée encore, Agen, et Bordeaux. Donc faire un weekend chez soit, ce n'est pas quelque chose de scandaleux. Cela me permet de revoir des personnes que finalement je ne vois que trés peu alors que j'habite théoriquement à coté. Cela me permet surtout de souffler (beaucoup) et réflechi (beaucoup moins).

Même... Je suis devant le blog, j'aurais plein de chose à dire, et je ne le fais pas. Car je ne sais pas par où commencer, et surtout, surtout... Surtout j'ai envie de me mettre dans ma couette, et de ne pas en ressortir. Pourtant, tellement de chose à dire. Sur l'Europe d'abord et ce référendum qui arrive et qui ne me motive toujours pas, moi le militant prés à débattre et à défendre mes convictions, le micro dans une main et le pot de colle avec pinceau et affiche de l'autre... J'aurais aimé sincérement être convaincu de voter oui, et pourtant je vais sans doute voter non. Et je suis incapable d'avoir la motivation de défendre cette position niniste, qui est pourtant cohérente et défendable.

Comment s'appelle ce sentiment où on a l'impression que toutes les montagnes autour de nous ne servent à rien, et qu'il est autant utile de rester tapi dans sa vallée ? Comment s'appelle cette sensation où rien ne nous motive, sinon de fermer la porte qu'on a devant soit ? Ce n'est pas une déprime puisque je suis plutot heureux. J'ai des amis merveilleux - dans le Gard, à coté de Lyon, dans le Loir et Cher - et ailleurs, une amie adorable, un travail qui ne me motive pas (et franchement m'abat chaque jour de plus en plus) mais les armes pour pouvoir changer de route et de chemin, en gros l'avenir devant moi. Donc je ne suis pas déprimé, non. Disons plutot que c'est une depression passagere. Du calme dans la chambre, dans ma tête, dans mes veines, aprés les tempetes de ces dernières semaines, et avant les prochaines échéances qui s'approchent à grands pas.

Le calme, c'est bien des fois...

mardi 22 mars 2005

FullMetal Alchemist... un grand dessin animé...

FullMetal Alchemist. En ce moment, dans le train me ramenant dans le Gard que j'aime, mon département, j'écoute une des musiques de cette série, de ce dessin animé japonais pour être plus précis. Un musique qui survient dans un moment généralement plutot douloureux et peu joyeux. Mais qui reste malgré tout une série unique.

Je ne vais pas raconter l'histoire de cette série. Le "pitch" est simple, il s'agit de deux jeunes alchimistes qui ont commis une grande erreur : vouloir ressuciter leurs meres. L'un des deux en a perdu un bras et une jambe, remplacés par un organe mécanique. L'autre a tout simplement perdu son corps, et les pouvoirs d'alchimiste de son frere lui ont permis de lui lier l'ame à une grosse armure ancienne. S'en suit, à la suite de cela, 52 épisodes où les deux freres vont essayer de trouver la "pierre philosophale" qui leur permettra de retrouver leurs corps.

Cette série est une merveille. Et Canal + nous la propose tous les soirs, en clair, et dans un doublage que je trouve finalement pas mal du tout. Certes, les puristes pourront crier, mais j'ai tellement entendu pire... Je suis en tous cas heureux de voir à une heure de grande écoute, une aussi merveilleuse série. Pourquoi ? Car j'aime le dessin animé japonais. Le défendre n'est pas une monce affaire aprés que Dorothée ait, dans son club, mis le mercredi aprésmidi, vars 15h30 à la sortie de Catéchisme, Ken le Survivant entre Jem et les Bisounours. Non, l'animation japonaise et le manga, ce n'est pas que du cul, du sexe, et de la violence. C'est des choses superbes, des musiques envoutantes, des personnages tout en nuance, des histoires fabuleuses et des dessins de grandes qualités.

FullMetal Alchemist aprés Noir et GTO, Canal + a proposé là (avec des doublages de qualités inégales) trois supers séries, qui montrent chacune un pan différent du panel de l'animation japonaise. Des musiques fabuleuses dans Noir ou FMA. Des personnages attachants dans chacune des séries. Mais pas de violences gratuites, pas de sexes écoeurants, pas tous ces clichés que semblent parsemer avec une délectation sadique des Télérama ou autres grands esprits "plus intelligents que tout le monde". Je suis vraiment heureux de Canal montre parmi ce qui se fait de mieux dans l'animation japonaise. Je suis vraiment heureux.

J'aime l'animation japonaise. Combien d'amis ais je rencontré grace à SaintSeiya et à ce monde là ? De Marseille à Romorantin en passant par l'Outre-Quivrain, Paris, ou en remontant le Rhone, parfois presque jusqu'à sa source, combien de souvenirs ? On évolue tous, mais ma passion pour l'animation japonaise et la manga n'a pas fléchi, bien au contraire. Et cela va au delà du simple épisode de "Samurai 7" que je vais regarder en attendant que mon voyage se termine. Cela va au délà de ça car derrière il y a des amis que j'aime vraiment. Certains m'ont quitté, un en tous cas de manière définitive et bien involontaire. Il reste dans mon coeur, en bonne place. L'aurais je rencontré, lui et tout les autres, sans Les Chavaliers du Zodiaque, en restant aux simples clichés véhiculés par de grands esprits ?

Pour en revenir à FMA, Animeland disait dans son dernier numéro que cette série, aprés DBZ et Evangélion, allait marquer les esprits. Je le souhaite aussi.

Merci à Canal + de contribuer d'abord à montrer la qualité des productions japonaises. Et ensuite de nous donner ce plaisir de gouter à FMA, une des rares dernieres séries à avoir réussi à me tirer quelques chougnettes larmes.

dimanche 20 mars 2005

Cotes et Match...

... et bien sur cinq matchs couillons (cinq victoires à domicile plutot faciles, quoique celle de Bastia, ce n'était pas gagné), cela m'a fait gagner presque 8 euros. C'est pas grand chose, mais ça fait plaisir.

Voilà, c'était tout. Maintenant, je vais m'employer à comprendre comment marche le système de post de photo sur ce site. Cela ne doit tout de même pas être trop trop compliqué, tout de même...

lundi 14 mars 2005

Retour sur les manifs lycéennes...

Je crois que c'était au début du mois de Décembre, à l'issue d'un "100 minutes pour convaincre", que François Fillon avait présenté les grandes lignes de sa "grande réforme pour l'école". J'étais, à l'époque, en Lorraine, pour le travail. Je n'avais pas regardé cette émission, j'étais en effet chez une amie que j'aime beaucoup. Mais le matin, j'ai écouté l'intervention du Ministre. Et avant les premières interventions politiques et syndicales, je me souviens de l'impression et de l'émotion qui survenaient en moi. L'abattement, le dépit... Comment un grand débat national sur l'école avait il pu déboucher sur autant de vide ? Il faut savoir lire, écrire, compter... ben merde, ça méritait véritablement tant de tremblemets ! J'ai peut être compris un peu ce que signifiait l'expression gouvernementale "il faut à présent des politiques !". Luc Ferry était débarqué, on avait François Fillon, pour lequel j'ai en plus plutot de la sympathie. Mais comme on avait remplacé Allegre par Lang, je voyais les mêmes effets : on ne fait plus rien que de la molesse. Surtout ne rien brusquer, surtout ne pas bouger... Surtout pas.

C'est pourquoi dire que je stupéfait par ces manifestations lycéennes, ce n'est rien par rapport à ce que je ressens. Et je suis doublement indigné, ou interloqué plutot. Ou plutot interloqué ET indigné :* "Interlocation" : Comment autant de vide peut il provoquer autant de remous ? (le pseudo physicien que je suis s'interroge un peu... remarquez, avant la matière, qu'y avait il ? peut être du vide...) ;* Indignation : comment peut on parvenir à "manipuler" (le verbe est lancé) autant de jeunes gens avec autant de vide, avec rien...


Est ce que les manipulateurs d'opinion, ceux qui dirigent la foule, sont vraiment brillants et charismatiques ? Auquel cas, bravo... Mais dire que François Hollande, Jean-Marc Ayraud, Bernard Thibault ou Gerard Aschieri sont "charismatiques" et/ou "brillants", ca me fait vraiment mal... Est ce que alors les lycéens sont des idiots ? Posons nous franchement la question...


Je ne pense pas. Mais lorsqu'on est lycéen, on a des idées assez tranchées, arretées, pour ne pas dire extrémistes et franchement idiotes parfois. Je le sais, j'ai été "jeune" aussi. Et je suis tout aussi conscient que parfois mes idées sont un peu naives ou idiotes. Mais j'ai cette conscience... Je me souviens que lycéens, je ne jurais que par le libéralisme et la capitalisme. "Libéral" était pour moi un compliment. Et j'avais des modèles absolus que j'étais pret à défendre contre tout. Les choses ont bien changé...

Qu'entend t'on dans les corteges lycéens ? Lorsque le caméraman interroge un jeune chevelu bouclé avec une écharpe verte et un pull en laine, ce dernier répond "on est contre la libéralisation de l'école". D'accord... Ca veut dire quoi ? "ben on veut que le bac soit le même à Sarcelles et à Neuilly !". Oui, c'est bien, c'est un slogan, mais ça veut dire quoi ? "Ben que c'est pas Seillieres qui doit diriger l'éducation nationale". Seilliere... Oui, je l'ai entendu son nom. C'est le Voldemort de la société français dont-on-prononce-le-nom quand on ne sait pas quoi dire. Mais encore ? "ben on veut pas non plus des flics dans les établissements"... C'est tellement touchant de sincérité ce dire lorsque la caméra se détourne de notre ami chevelu pour voir les jeunes casseurs venir faire leurs marchés de portable et d'écharpe Lacoste dans les travées des manifestants...


Non, plus sérieusement, c'est bien beau ces idées lancées à la va vite, qui sont jolies, mais où il n'y a rien derriere. Le "libéralisme de l'éducation", ca ne veut rien dire. Si par contre ca veut dire que c'est peut être une bonne idée qu'aprés un cursus scolaire, les jeunes aient un travail et ne soient pas parqués dans des facultés ou dans des filieres sans aucun autre débouché que le touchage de minima sociaux d'assitance publique, franchement je suis pour le libéralisme à l'école. Je joue l'avocat du diable, j'exagere, mais exagérons face aux exagérations.


Enfin, dernier point sur lequel je veux réagir. Le "bac qui vaut la même chose de partout" est au moins la même lubie égalitairement naive que le "pas de sélection à l'entrée de l'université" ! Il y a dix ans, lorsque j'ai eu mon bac, je me suis vu demandé mes bulletins de notes jusqu'à la seconde... Lorsque François Fillon veut introduire une dose de "controle continu" dans le bac, il y est déjà dans les faits. Car le bac n'est qu'une clé, un passage. Ce qui est important, même si c'est impoli de le dire, c'est ce qu'il y a derrière le bac. Et là encore, le bac ne suffit pas. En fac, en prépa, n'importe où, le travail fait sur une longue durée compte. Le seul bac, c'est nécessaire, mais pas suffisant.

Par contre, une chose qui est sure, c'est que la personne qui a la volonté, qui travaille, qui se donne, qu'elle soit de Neuilly, de Sarcelles, de Roquemaure ou du lycée Technique de Bagnols/Ceze comme je l'ai été, elle y arrivera. Le travail, l'implication personnelle, où qu'on soit, qu'importe soit notre origine, notre lieu de naissance, notre statut social. Là est la réussite.
Ensuite, ces débats idéologiquement naifs qui proposent un chimérique Mai 68' pour la enieme fois, c'est sympathique. Mais on avance, on se bat. Et on y arrive.


Enfin, ce n'est que mon modeste avis de quelqu'un qui est passé par l'école républicaine, par une petite province, par un college et lycée de facture modeste. mais qui ne pense pas avoir si mal réussi que ça... Mais il s'est bougé le petit. Il s'est bougé...

samedi 12 mars 2005

Un jour ou l'autre, je le sais bien. Dieu reconnaitra les chiens

Renaud avait, dans son dernier album, écrit une chanson qui m'avait beaucoup marqué. Bon, y avait "coeur à prendre" qui est merveilleuse pour s'ouvrir gaiement les veines. Il y a aussi la chanson "Baltique", qui est une merveille.

"Tu as de la chance, toi au moins. La souffrance ne t'atteint pas, l'émotion c'est pour les humains".

Pourquoi je parle de ça ? D'abord parce que j'adore les chiens. Mes grands parents, chasseurs, avaient lorsque j'étais petit, un chenil rempli de chiens adorables. J'avais l'impression que ces boules de poils étaient en fait des boules d'amour. J'adorais m'allonger sur la terrasse, et me faire conjointement lipper pas les rayons de soleil et par les langues de mes amis les chiens. Une affection réelle, sans aucune arrières-pensées. Et une affection, une amitié, qu'ils ne risquent pas de trahir. Une fidélité sans taches. Je ne dirais jamais que je préfère les chiens aux humains, mais on a encore beaucoup à apprendre d'eux...

Hier soir, je suis arrivé à Saintetienne, chez mon amie. Et bon, Max n'était plus là... Max était un chien que je connaissais depuis plus de deux ans. Au premier abord, il pouvait faire peur. Gros, bruyant, costaud, le chien de garde par exellence. Mais c'est un chien, et lorsque le chien tu y vas en voulant le prendre dans tes bras, il n'est plus méchant. Le chien arrive à lire dans le coeur des gens, et il faut croire que lors de notre première rencontre, mon coeur n'était pas animé ni de peur, ni de sentiments hostiles ou contestables...

"l'amour dans le coeur d'un chien, c'est le plus bel amour qu'il soit"

Le chien auquel je pense est mort il y a quelques jours. Je savais, on savait, que ce n'était qu'une question de temps. Mais bon, la maladie est pareille pour les humains et pour les chiens : les issues ne sont jamais vraiment favorable... Et donc ce chien est mort cette semaine.

Il a été remplacé par un autre chien. Avec les animaux, c'est plus facile qu'avec les humains. On peut facilement les remplacer, les faire occuper le panier vide. mais dans le coeur, est ce pareil ? La réponse est évidente, c'est non. Je ne l'ai pas remplacé dans mon coeur, et je ne suis pas le seul. les propriétaires de ce chien mort cette semaine ne l'ont pas effacé de leur coeur et ne l'ont pas remplacé. Mais ce nouveau chien, plus petit, féminin aussi (c'est une chienne) n'aura pas vocation à remplacer l'ancien. Il se rajoutera dans nos coeurs. Mais l'ancien restera vivant tant qu'on y pensera, tant qu'on ne l'oubliera pas.

"Un jour ou l'autre, je le sais bien. Dieu reconnaitra les chiens".

vendredi 11 mars 2005

Saperlipopette... salut l'ami

J'ai longtemps (toute la journée en fait) chercher un titre à ce petit texte, mais je n'en trouvais pas... Je cherchais une expression typiquement belge que tu prononçais, mais impossible de me souvenir d'une, typique... Tant pis, va pour ce titre...

Nous sommes le 11 Mars. Les média, depuis ce matin, rendent hommage à l'évenement terrible qui s'est déroulé l'an passé, à Madrid. Comment ne pas y penser ? 11 Mars est une date qui restera longtemps, longtemps... Comme ce symbole voulue par ces anges de la mort, cette date se déroule 6 mois aprés une autre date tristement anniversaire. Le 11 Septembre.

Pour tout le monde, 11 Septembre signifie "Tours jumelles" en français dans le texte. "World Trade Center". J'y pense à ça moi aussi, mais le 11 Septembre est un autre anniversaire douloureux. Et 6 mois aprés, je voulais en parler.

Le matin du 11 Septembre, j'ai reçu ce coup de téléphone de mon amie Marseillaise, celle à qui je dois tant et que j'aime tellement. C'était fini. Le ronronnement du vent qui soufflait dehors s'est tout d'un coup tue. C'est affreux le silence...

Je ne sais pas si les anges peuvent lire les blogs. Je ne sais pas, et si quelqu'un le sait, qu'il me le dise, c'est un témoignage interressant. Je ne sais même pas en fait si les anges entendent les prières faites par les vivants. Mais qu'importe, je pense que quelque part, tu dois nous entendre. Ou peut être même nous lire. Enfin, j'avais envie de te faire un modeste coucou, et de parler de toi.

Tout à l'heure, à la gare (oui, je suis dans le même train corail Pierrelatte-Lyon que la dernière fois...), en prenant mes tickets de train, je suis retombé sur le "Seiya de Bruxelles". C'est comme ça que je l'appelle quand il sort accidentellement de mon portefeuille. Il est toujours là, pas loin de moi. COntre mon coeur quand il fait froid, dans ma banane quand c'est l'été. Il est là depuis... oh ben depuis le 30 décembre 2001, déjà... Je ne suis pas retourné à Bruxelles depuis, tiens...

Enfin, il y a encore pleins de gens qui pensent à toi. Je ne vais pas parler au nom des autres, mais moi, en tous cas, j'y pense toujours. Souvent, plus que je le pensais. C'est spécial quand des personnes disparus reviennent en reve. C'est drole mais presque sympa... Même si quand on se réveille, on n'est pas dans la meilleure forme de la terre, et on a pas envie du tout de se faire emmerder par tous ces cons au travail et dans la vie de tous les jours.

Pour finir ce post que j'ai quand même du mal à écrire (est ce le train qui fait que je tremble en écrivant), ben... Je dirais, je te dirais, que tu me manques. Tu ne manques pas à moi, et surement que tu me manques moins qu'à une autre personne à Marseille. Mais là, c'est moi qui parle. C'est moi qui parle et qui te dis que... Que c'est pas juste. Que je te connaissais pas assez, mais suffisament pour que tu sois un ami. Du premier jour à Toulon au cartoonist au dernier jour que je t'ai vu, à la veille de ce funeste mois de Septembre, tu as toujours montré qui tu étais vraiment. Un gars super. Un ami à qui je n'avais finalement trouvé qu'un seul défaut : celui de ne pas boire de biere de ton pays et de ne pas aimer le vin à sa juste valeur. C'est léger comme défaut... Et que c'est vraiment injuste tout ça. Ca fait mal, et on sait qu'on ne peut rien y faire. A part retourner en arrière, ça sera difficile qu'on se reparle dans ce monde. C'est irréversible, et c'est vraiment vraiment affreux. C'est affreux pour moi, mais je ne dois pas être égoiste, car pour quelqu'un d'autres, c'est encore pire. Et ça fait encore plus mal.

Il faut que ce soit une musique de SaintSeiya qui passe dans mes écouteurs au moment où je finis le post. Mon ami belge, il y a au moins une chose de sure. C'est que si j'arrive à être aussi bon que ce que toi tu l'as été, on se retrouvera probablement. Car la seule certitude qu'on peut avoir sur cette pauvre terre, c'est que, comme disait le philosophe au café du commerce à Roquemaure : "la vie est une histoire qui se finit toujours mal". Donc on se reverra. Je sais que de toutes manières tu veilles à ta manière sur notre amie Marseillaise.

Salut mon ami d'Outre-Quiévrain. Salut, et merci pour tout.

mercredi 9 mars 2005

Retour vers le passé...

la mélancolie, je l'ai déjà dit, c'est un de mes pires défauts.

Aussi, aujourd'hui, le déplacement professionnel trés rapide que j'ai fait à Marseille n'aura pas été sans incidence sur mon petit coeur. Déplacement rapide, pour une réunion qui s'annonçait apre et rude, et qui n'a été qu'une formalité vite emballée. Par contre, pourquoi suis je repassé devant le Rond Point du Prado où j'y ai habité pendant plus de deux ans ?

Peut être pour profiter de ce retour bref (à peine 2 heures dans la cité phocéenne) pour me souvenir de ce que j'ai laissé. Malgré moi, car si tout avait pu continuer, je serais resté à Marseille. Revoir ce quartier, qui n'est en fait qu'un grand boulevard routier, mais où j'étais si bien.

Je ne suis pas repassé par Notre-Dame-du-Mont car je n'avais pas le temps, je devais retourner à Pierrelatte... Mais là bas aussi j'ai laissé quelque chose, ou plutot quelqu'un, qui me manque les soirs comme ça. Je sais que j'ai toujours une bouteille de whisky qui m'attends. Elle ne m'attends pas seule, elle m'attends avec une amie qui aura toujours été là, depuis ce premier jour où j'ai posé mes valises à Marseille. Qui aura toujours été là quand je me fourvoyais dans des broutilles de peines de coeur, ou dans des questionnements et des doutes professionnels. Et qui, malgré la distance que je sais réelle, est toujours là.

Oui, j'ai laissé pleins de choses à Marseille. J'ai construit aussi des souvenirs, dans cet appartement au 22eme étage que j'ai laissé une veille de Saintvalentin. Tout un symbole quand la chanson "To Be In Love" de Macross passe sur mon ordinateur... Non, j'en ai eu des merveilleux moments à Marseille. Des terriblements tristes aussi. Le dernier que j'ai là bas est affreux. Mais j'aurais l'occasion d'en reparler. Car j'ai laissé vraiment des choses qui me manquent à Marseille...

C'est à l'évocation de souvenirs plus pénibles qui me feraient presque couler autre chose des yeux que des larmes de fatigue (et voilà en plus que mon Winamp me joue l'ouverture du film Abel de SaintSeiya...) que j'évoque mon deuxieme retour dans les souvenirs de la journée. On repart 10 ans en arrière, 10 ans que je n'avais plus vu cette amie que j'ai revu aujourd'hui.

Je me suis revu au collège, au lycée un peu aussi. Et puis cette amie d'enfance est partie suivre ses parents. Et le hasard du web m'a fait la retrouver, et en plus pas loin de chez moi. C'est beau je trouve. Ca file un coup de vieux de voir que la petite fille qu'on a quitté a bien grandi. Et ca met son évolution en relief aussi. Le gros pas beau du lycée a peut être laissé la place à quelqu'un de différent.

Quelqu'un de nostalgique, qui se pose beaucoup de questions parfois idiotes. Mais quelqu'un qui, par la force des choses, et grace à des gens que j'ai rencontré et qui sont fabuleux (pensée à une en particulier..), est loin d'être malheureux.

Sur ces paroles cuculapraline tout plein (que j'ai été miel guimauve ce soir, l'état de mon coeur), je vais me coucher devant Monaco Eindhoven. Bonne nuit...

samedi 5 mars 2005

Il neige sur Lens...

... et sur toute la France d'ailleurs. Mais comme le match devant lequel je dors se joue à Lens, je parle de Lens.

Je remarquais tout à l'heure que le printemps arrivait dans pas 20 jours, et il fait froid. Et le pire, le pire, c'est que je m'en fous. Il neige ? Qu'importe, dans trois mois les mêmes ames chagrins pleureront car il fera attrocement chaud. Et là, ceux ne seront plus les chauffages qui seront maudits mais les climatisations et autres isolations deffectueuses.

Nous sortons braver la neige pour boire un petit apéritif, donc je termine là mon court message sur la neige, et le froid... Pendant que John Utaka se moque de cette même neige en marquant le troisieme but de Lens contre Auxerre... Moi qui avait parié sur un 2 - 0, pfff...

vendredi 4 mars 2005

Le 29 Mai...

Pour moi, ce jour représente un petit quelque chose. Plus que ce jour, c'est le lendemain qui en fait est gravé dans ma petite mémoire. J'étais en classe de quatrième, je n'étais pas vieux. Et je me souviens la mine de mes amis (en classe de quatrième, les Alexandre, Nicolas, Romain, Gaelle, Sabrina, Cyntia... tous étaient mes amis... j'oublie volontairement le premier d'entre dans la liste, Laurent. Avec lui, le bon temps à employer est le présent : c'est un ami). UNe mine triste, défaite. Certaines m'avoueront avoir pleuré la veille, d'autres ont mal dormi. Et moi, qui aurait du en théorie être défait, faisait bonne figure. J'étais triste certes, mais... Mais je pensais que l'avenir serait meilleur...

Le futur me donna raison. Deux ans plus tard, un 25 Mai cette fois, l'Olympique de Marseille gagnait la coupe d'Europe. Effaçant le tir raté d'Amoros, les occasions manquées de JPP, les larmes de Basile. Et là, ce soir là vraiment, je me suis laissé aller à une larme. Cette même larme qui ressorti le 12 Juillet 1998. Larmes différentes de celles du 12 Juillet 2002, où l'anniversaire fut assombri par d'autres évènements, mais nous en parlerons un autre jour...

Pourquoi je parle du 29 Mai ? De "l'anniversaire" de la défaite de l'Olympique de Marseille à Bari, contre les encore yougoslaves de Belgrade ? C'est cette date là qui a été choisi pour le référendum. Cela fait un fin de mois de Mai sans ponts, un dimanche à passer en Mairie, pour tenir le bureau de vote. Cela ne me dérange pas, j'aime ces ambiances où je vois passer tout le village, où je discute avec des gens que j'aime bien sans pour autant les voir souvent...

Cela fait trois mois de campagne. C'est bien... D'autres auraient préféré plus. D'autres moins. Et moi ? Je m'en fous... Je garde cette idée que la précampagne est sordide, à la limite d'un certain scandale. Personne ne s'émeut de la phrase reportée par le Figaro, et attribuée à Valéry Giscard d'Estaing : "si le référendum accouche d'un non, il faudra revoter dans un an, pour permettre au français de mieux réfléchir". Personne ne semble s'émouvoir de la répartition des moyens pour la campagne, entre partisans du oui, et partisans trés - et ridiculement - hétéroclytes dans le camp du non.

Et surtout, surtout, cette vision que j'ai de ce débat, reste telle qu'elle. Un ami m'a dit que ma vision était peut être un peu exagéré, hollywoodienne, et comme c'est un ami que j'adore en plus, je respecte son commentaire. Mais je ne rève pas quand je vois cette criminalisation fait par certains du vote "non". Je ne rève pas quand je lis les prédictions apocalyptique des tenants du oui si le non l'emporte, et post "jour-d'aprés" pour les supporter du non si le oui devait l'emporter.

Et ce scénario d'un "revote" en cas de "mauvais vote" des populations européennes n'est pas chimérique ou théatral : le président Giscard d'Estaing a "validé" ce scénario possible.

Bref, nous allons droit vers un vote à l'espagnole ou à la quinquénalle : un taux de participation de 20 à 40%. Et là, soyons en sur, il n'y aura qu'un beignet corrézien à la Hollande pour se réjouir d'un "plébiscite". 70 % x 40 %, si je calcule pas trop mal, cela fait 28 %. Et pour le référendum quinquénal (on remonte dans le temps), pareil commentaire de François Hollande. un plébiscite, voyez plutot : 80% x 25% = 20 %... Plébiscite qu'il dit... Quand la mauvaise foi se tire la bourre avec la malhonnêteté intellectuelle, cela donne une tête de file de l'opposition qui ne fait pas honneur à la République.

Enfin, ce sera le 29 Mai... j'ai trois mois pour lire la constitution. Youpi...

mardi 1 mars 2005

Un petit souvenir... professionnel

Petit souvenir professionnel. Ma premiere grosse affaire était l'installation "d'aspirateurs" dans les centrales nucléaires. Ce n'est pas énorme, des chiffres d'affaire de fous. Mais quand même... Trois ans et demi d'aprés, à coté de Bordeaux, je retrouve cette petite machine, et me retrouve à expliquer à mon chef de chantier quoi faire. C'est autant le bordel qu'il y a trois ans, et pourtant je suis serein...

Je me souviens de l'Alsace en Mai 2004. A un mois de la déroute coréenne. Je passais mon temps à écrire à une personne avec qui je n'ai maintenant plus de contact, mais qui reste bien tendrement présente dans mon esprit. Je me souviens de mon cauchemar normand deux mois avant, où sous la pluie et le froid de la Manche, je découvrai avec douleur la dureté d'être un chargé d'affaire sur site. Je me souviens, je me souviens...

Je pense avoir progressé depuis. Vraiment progressé. Et vielli aussi. Mais ça, même sans avoir progressé, c'était obligé...

C'était la partie souvenir du blog. A bientot...

La meute de loup...

J'avais quel age en ce milieu de printemps 93 ? L'Olympique de Marseille n'était pas encore champion d'Europe, la coalition UPF avait provoqué un tsunami bleu dans le paysage politique français. J'avais 15 ans, j'avais l'age de la fille de mes parents politiques, l'age de la fille de ce couple d'ami. Et je me souviens de cette journée fériée où je rentrais de "jouer dehors", pour m'affaler devant le poste de télévision, dans ce salon fraichement baignée de cette douce lumière propre au début de soirée de Mai. C'était le 1er Mai 1993, et Pierre Beregovoy se suicidait en bord de Nievre.

Je ne suis pas forcément fan de Pierre Beregovoy et de ses amis. Pas forcément fan, mais fonciérement sensible à l'évocation de ce suicide. D'abord parce que le suicide revet une importance particuliere pour moi. Pandore n'avait laissé que l'espérance dans sa boite, mais celui qui doit laisser toute espérance, tout espoir, c'est qu'il est mort. Hades n'a t'il pas gravé sur le porshe d'entrée de son royaume "vous qui entrez ici, veuillez laisser toute espérance" ?
Il y a eu une caballe médiathique contre Pierre Beregovoy. Il en est mort. Et je vois tristement que le sport national du "hurlement avec les loups" n'a pas changé.

Hervé Gaymard a commis une connerie. pas deux, une. Le fait d'habiter un logement de fonction de 600 m2, bon, pourquoi pas ? Je n'ai aucun état d'ame finalement, il est ministre de l'économie, deuxieme personnage du gouvernement... Ben pourquoi pas. Je ne suis pas jaloux, et je n'ai aucune jalousie devant ceux qui ont des responsabilités. Par contre, le mensoge, le "je suis un enfant de rien, un pauvre hère", cela passe moins. Cela passe moins, et c'est normal.

Mais mérite t'il cette haine ? François Mittérand aussi, a menti. Quand Ségolène Royal dit, dans une interview, "mais c'est vieux...", je trouve que c'est autrement plus méprisable. Mitterand n'a pas payé, pas démissionné, et pourtant il a menti. Et sa fille cachée écume les plateaux de télévision. Chirac aussi a menti, souvent. Et Georges Bush ? Il a menti, et a été réélu. Vous avez raison d'objecter, avocat de la défense, c'est aux EtatsUnis (où même le président avant, adepte de la sucette à la viande avec stagiaire, n'avait pas fait preuve d'une belle honneteté intellectuelle ^____^)

Je n'aime pas ce pouvoir de la presse qui pense pouvoir jouer l'inquisiteur moral. Celui qui maitrise l'opinion possede une force de frappe sans pareil, et c'est le cas de la presse. Face à ça, impossible de se défendre. Quand tu es acculé, tu ne peux que subir. et faire des conneries... C'est ce qu'à fait Gaymard.

Je ne crois pas que Gaymard était un mauvais bougre. Il a fait une connerie. Ensuite, on peut se moquer qu'il ait huit enfants, on peut gausser sur Clara Gaymard, sa femme (qui est drolement charmante par ailleurs !!! je la préfere à Cécilia ou Ségolène ^____^). Mais il ne mérite pas ce qu'il a eu. A mon avis, il ne le mérita pas.

Et ce que j'espere, c'est que sa phrase "il faut se désintoxiquer de la dépense publique" ne sera pas dénaturée et tournée en dérision. Et accessoirement que Thierry Breton ne sera pas trop mauvais, ni trop éphémere... (et si le pays était gouverné par des politiques et non par des administratifs... je ne ferait pas que la gueule...)

lundi 28 février 2005

Il fait froid

"Bienvenue à l'aéroport de Paris - Orly. Il est 8h15, nous espérons que vous avez fait bon voyage.... la température au sol est de -6° (!!!!) ". Ouch, ça fait mal le retour sur terre.


C'est cette phrase que j'ai attendu tout à l'heure, lors de mon arrivée à ma premiere correspondance. Je vous passerai les détails du au revoir avec M. Le Sénateur - Maire. Quoique... Un autre sénateur, d'Avignon celui là, était présent, et me disait que 9 congrés avaient eu lieu à Versaille depuis 8 ans. QUe ca coute peut être un peu cher à la République ces petites bouffes entre amis (car pendant que je vais manger un sandwich saucisson avec mon chef de chantier à Blaye, c'est probable que mes compagnons à Versailles se régalent autrement...). Et mon copain Sénateur de répondre en rigolant, que cela coutera un peu moins cher qu'un duplex de 600 m2 à Paris.

La plaisanterie est peu courtoise, quelle bel exemple de solidarité partisane lui ais je répondu, non sans un sourire réel. J'aurais du lui répondre, dans le même esprit moqueur, sur cette pensée qui m'a traversé la tête...

L'été dernier avait été caniculaire. Au sens propre là. Le résultat avait été cataclysmique. Une série de mort. Une catastrophe sanitaire sans précédent. Par la suite, des innondations féroces, en partie catalysée par un sol sec et brulant. Une cuvée viticole 2003 qui ne restera pas dans les annales (à part en assaisonnement de salades). Et surtout, si j'osais, je dirais la suppression du lundi de Pentecote. Le gardois que je suis est attaché, par tradition à ce jour férié. Mais voilà, le gouvernement, la France, venait de redécouvrir qu'en été, il fait chaud. Supprimons un jour férié par "solidarité". Quel mot merveilleux, solidarité, quel mot brillant. Solidarité... Elle a bon dos la solidarité.

Et cet hiver ? On découvre qu'il fait froid. ON découvre que c'est l'hiver. Quelle conséquence. Un pays paralysé en partie par la neige, par le gel. Des gens frigorifiés. Des déces, dues au froid, ou au conséquence du froid. Ma grand mère paternelle qui vient de déceder d'une complication dûes à une bronchite mal maitrisée, qui a muté en pneumonie atypique, mais surtout mortelle.
Quelle conséquence doit on en tirer ? Pousser un coup de gueule ? Bien sur... Mais il fait froid... Alors quoi faire ? J'attendais une décision d'énarque endurcie, nous disant : "et bien nous avons qu'à supprimer un deuxième jour férié...". Noel par exemple, fête hivernale par excellence. Ou alors aurait il pu pousser le vice, ce gentil énarque, pour plutot proposer une augmentation des impots (pas les régionaux, les nationaux...), du taux de la TVA, ou du gasoil tiens. Cela fait longtemps qu'il n'a pas augmenté celui là.

L'excuse ? Ben la solidarité pardi ! Solidarité envers notre pauvre équipement national incapable de résister au climat. Solidarité envers nos personnes agés qui supportent mal le chaud, mais mal le froid aussi. En attendant une augmentation du temps de travail finançant, par contre, les victimes des innondations. L'automne est un mois où traditionnellement il pleut... Il ne restera que le printemps finalement... Mois où l'on travaillera puisque mis à part les jours fériés tombant le dimanche, les autres deviendront travaillés...

Bref, tout va bien. L'hiver il fait froid, l'été il fait chaud. L'automne il pleut. Bon... Je suis à la fin de mon message et je me pose une question... Ais je découvert l'eau chaude ? Je ne crois pas... Cela me paraissait tellement logique. Enfin, la logique d'excuse de solidarité a quelque chose qui m'échappe encore. Mais bon, plus c'est gros, plus ça passe.

Mais bon... Il fait froid quand même..

Vu d'en haut

Pour une fois, ce n'est pas du train que j'écris, mais de l'avion. Il est tot, et via Paris, je vais de ma ville Avignonaise à Bordeaux. C'est plus rapide, et cela me donne, en ce moment, d'admirer (quel autre verbe utiliser) ma région, mon canton, vu de haut. Je vois là le Rhone qui baigne les remparts de la Citée des Papes, alors que le soleil se lève à peine. Je vois ce même Rhône se scinder en deux, puis se réunir à nouveau. A l'endroit de ces retrouvailles, j'imagine le village de Roquemaure. Et Montfaucon, mon village, est plus haut. J'essais de voir le CHateau, ou encore ma maison, mais c'est tout petit. A peine puis je voir, comme des petites lignes tracées au stylo, les ponts enjambeant le Rhône à ce niveau là. L'Autoroute, le TGV, la départementale.

J'ai de la chance d'être prés de la fenêtre. Mais là où je me sens un peu triste, c'est de ne pas être de l'autre coté de l'habitacle. En effet, j'aurais vu le Ventoux ce réveiller dans ce froid hivernal. La premiere fois que j'eu pris l'Avignon - Orly, c'était pour une réunion politique. C'était en Février, l'ouverture d'une campagne électorale qui n'eut jamais lieu. Mais ce jour de Février là, j'ai roulé dans Paris en compagnie d'amis dans une voiture imatriculée 30. Et l'aprésmidi, je voyais celle qui m'accompagne un peu plus souvent qu'il y maintenant trois ans. Je me souviens de ce jour de Paris, pour des raisons politiques donc, et des raisons sentimentales. Sentiments qui me font me souvenir que le Stade de France vibrait pour un match du tournoi des 6 Nations, à quelques mètres de là où sont enterrés les Rois de France (pensée non anodine...)

Revenons à ce voyage superbe. Superbe car c'est beau une Vallée du Rhone qui se réveille, et se découvre toute blanche. -8° au départ d'Avignon, il ne peut en être autrement. Le Rhône par contre est magnifique. Il est cruel des fois lorsqu'il s'étend sur nos vertes vallées, et sur mon pauvre village. Cruel, mais tellement magnifique. C'est amusant de voir ces minuscules barrages qui tentent de le maitriser. Minuscule, au sens propre car on ne les voit à peine de haut. Au sens figuré aussi, quelle prétention de penser maitriser ce Monstre de Provence, ce Rhône qui regarde avec respect mais fierté l'autre Géant de Provence, ce Ventoux qui doit être derrière moi maintenant.

Superbe aussi car j'ai eu le bonheur de croiser, au départ de l'aéroport, le Sénateur Maire de Sorgues. Un homme que j'avais rencontré dans ma récente - mais passée - jeunesse politique. Nous avons parlé de nos quelques souvenirs, et il m'a parlé de sa nouvelle vie de Sénateur. Je ne l'avais pas vu depuis. Aujourd'hui va se jouer dans le théatre de Versaille un débat sur la modification constitionelle acceptant le principe de référendum européen. Aujourd'hui va se jouer à Versaille un moment supplémentaire de la vie de notre pays. Son histoire... Et moi qui vais en direction de Bordeaux pour installer 4 misérables aspirateurs sur des conduits de ventillation...

JE me demandais où est ce que j'en étais, depuis mes voyages dans le Corail Avignon - Lyon. Je dirais, sans plaisanter, que j'ai pris un peu de hauteur... Au sens propre (et là, ce n'est pas un peu, c'est beaucoup beaucoup beaucoup de hauteur, merci Air France). Mais au sens figuré aussi... J'ai toujours eu envie de connaitre ce bonheur et cet honneur de pouvoir influer sur la destinée d'une nation, ou plus modestement d'un village ou d'une commune. Ce désir s'estompe par moment, quand on voit la misérabilité de certains comportements humains. Mais une discussion de quelques minutes, dans le hall d'un aéroport, avec un sénateur compétent et humainement vraiment bien suffit à réinsuffler dans le coeur cette envie de France, cette envie de se battre déjà pour certaines idées ou valeurs. Et ensuite les faire appliquer...

Enfin, là je m'égare quelque peu. L'altitude me ferait t'il redevenir mégalo ^___^ ? Non, simplement ambitieux. Et amoureux d'une certaine idée de la France comme disait un certain Général. Mais là sera l'objet d'une autre discussion.

Car là, je vais terminer le voyages en regardant ces plaines qui ne sont plus simplement blanches, mais imaculément enneigée, du haut de mon petit avion. J'ai beau être haut, comme on se sent petit devant le Rhône, devant le Ventoux, devant... Ben devant la France, tout simplement.

dimanche 20 février 2005

Sans histoire, pas d'avenir ?

UN ami m'avait dit, un soir d'hiver de Mathsup, dans la chambrée commune, cette phrase qui m'avait remonté un tant soit peu le moral. Un moral trés nostalgique, trés lourd, comme trés souvent. Mais là, en l'occurence, à cette époque là, j'avais 18 ans. J'en ai 9 de plus...

Cet ami m'avait dit, alors que je me débattais avec des "vieux" (à 18 ans, dire "vieux", c'est tellement idiot...) souvenirs, cette phrase là : "Celui qui n'a pas d'histoires n'aura jamais d'avenir". Je lui demandais alors "mais penses tu qu'il est logique de rester prisonnier de ses histoires ?". Il se tue avant de me répondre la réponse évidente. Celui qui avance avec la tête toujours tournée vers l'arrière aura au mieux un méchant torticoli. Au pire il n'ira pas bien loin.

Cela fait quatre ans que je n'ai plus vu cet ami. Depuis la remise du diplome... Mais il a mit en évidence quelque chose qui est évident pour moi maintenant. La nostalgie est peut être un des pires de mes défauts. En tous cas, un de ceux qui me fait le plus souffrir. J'avais 18 ans à l'époque de cette phrase, qui m'a autant rassuré que fait réfléchir. J'en ai 9 de plus. Et les périodes des vingt ans, celle qui s'acheve pour moi, aura été autrement plus riches en souvenirs et en évenements que celle de l'adolescence.

Par moment, j'ai des instants de grace, où je ne vois plus de devant. je fonce, j'avance, et je fais des trucs. Mais par moment, je reste bloqué. COmme un coureur cycliste dans l'ascension du Ventoux qui, en tête, voit son avance se désintégrer à force de coup d'oeil vers l'arrière.

Et dans cette nostalgie lancinante et dévorante se cache un vice, un mal, plus vicieux, plus insidieux car plus douloureux. Le regret.

En cette fin de weekend, peut être est ce sentiment qui prédomine chez moi. Regret de n'avoir dit des mots à certaines époques. Regrets d'en avoir dit d'autres. regret de ne pas avoir été présent auprés de gens qui maintenant ne sont plus. UNe vie est faite de choix, certains ne sont pas trés heureux il faut croire. Ce soir, ceux sont les regrets qui prédominent. Regrets de ne pas avoir dit à certaines personnes qu'on les aimait bien finalement. Regret de ne plus pouvoir parler à d'autres. Parce qu'elles n'existent plus, ou bien parce que le téléphone est coupée. OU encore car la distance, le temps, font que les choses changent.

Sans histoire, pas d'avenir ? C'est évident. Mais c'est évident aussi que l'histoire, c'est de l'histoire justement. Si je pouvais remonter dans le temps, je suis comme tout le monde. J'aurais pleins de choses à changer. D'autre que je ne changerai pour rien au monde, mais d'autres que j'éffacerais, que j'éviterais. Et puis des mots trés simples que je dirais.

Mais je ne suis ni le détenteur des 7 boules de cristal qui ressucitent les gens, ni l'homme qui voyage à travers les temps et les époques. Dont j'avance. COmme dans un train comme disait mon amie Kaoru. UN train qui avance sans qu'on puisse l'arêtter, mais qui avance. Et l'histoire, elle, reste derrière. Elle doit permettre d'avancer des meilleures des manières, mais sans entraver cette marche en avant.

Sans histoire, pas d'avenir ? Si quelqu'un à une réponse...

vendredi 18 février 2005

La Constitution européenne, 1ere.

Mon premier post sur ce scrutin qui s'annonce...

Avant toutes choses, et avant de dire ce que je peux ressentir sur ce débat et ensuite sur cette constitution, je ferai un constat tout simple. Constat tout simple et à la limite d'une certaine moquerie...

Je vais parler de Jean-Marie Bigard, éditorialiste politique émérite. Jean-Marie Bigard avait fait un sketch sur la politique dans son deuxieme grand spectacle parisien. Et l'idée générale de ce sketch était celui ci (attention, ça dépote un peu...) : "En politique, nous avons des enculés (dans le texte c'est dit comme ça hein alors ne m'engueler pas :) ...) de droite et des enculé de gauches. Alors quitte à voter pour un enculé, autant voter pour un enculé de droite, voilà..."

Donc à ce moment là du sketch, il y a un grand silence dans la salle, puis Jean-Marie le bien heureux reprend : "ben oui... parce qu'il est dit que la gauche, c'est les gentils, et la droite, c'est les méchants... Donc si un mec de droite arrive derrière, on se dit "oh... il est de droite, et il va m'enculer bien profond..." donc on serre les fesses... Et quand c'est un gars de gauche, un gentil donc, on est tout détendu... Et moi je vous dis qu'il vous le met beaucoup plus profond !!!!".

Je ne commenterais pas ce grand moment d'analyse politique que les Duhamel, Apathie ou Macé-Scaron n'égaleront pas de sitot... Mais disons que j'aime bien cette idée générale. Donc suivons ce type de raisonnement par un certain absurde, et appliquons le sur la Constitution Européenne... Avec certaines formes mais certaines similitudes.

Le postulat de base est le même. Les élites ont décidé, donc "voter oui, c'est voter gentil et normal. Voter non, c'est méchant, c'est le diable, c'est idiot". Par conséquent, tout est mis en oeuvre pour que le vote qui passe soit le vote oui. Les moyens de l'état déjà. Je ne me souviens pas du chiffre, mais c'est en dizaines de millions d'euros d'argent public, d'argent d'Etat, qui sont débloqués pour la campagne du "Oui". Donc puisque le "Oui", c'est la camps "gentil", le oui devra passer.

Donc en prenant une posture Bigardienne, moi je dis "quitte à voter, autant voter non".

Pourquoi ? Ben tout simplement car le oui, c'est le camps normal, le camps gentil. SI le non passe, et bien que se passera t'il en France ? Il se passera ce qui s'est passé au Danemark pour Masstricht, et en Irlande pour un autre Traitée Européen. Si le référendum vire au non, et bien la France aura droit... A un autre référendum plus tard (pas tout de suite bien sur). Au Danemark, en Irlande, le vote "vilain", le vote "méchant", le vote "impie et inomable" dont je n'ose écrire le mot tellement cela me brule les mains est passé. Donc l'exorcisme du politiquement correct est passé, et il a été décidé un autre référendum. Et si le non (mince, j'ai marqué le mot) repasse ? Et bien il y en aura encore un... Et si c'est le oui ? STOP !!! On arêtte, on entérine, et vive la vie.

En France, cela sera pareil. Si le oui passe, et bien il passera. LEs gentils auront gagné, et le film s'arettera. Si c'est le non ? Et bien comme dans tous les films, il y aura une suite, pour que les gentils gagne. L'Empire COntre-Attaque s'est terminé sur une sorte d'apocalypse ? Qu'importe, le Retour du Jedi rétablit les choses, les gentils gagne, et même Han Solo et la Princesse Leila se marient (si c'est pas merveilleux).

Ce que je dis est trés ironique, mais cela répond à ce que je pense tout de même, et que j'expliciterai plus tard. Le débat sera manichéen. Et le camps du oui jouera le rôle du gentil. C'est dommage mais c'est comme ça. N'oublions simplement pas la philosophie du Ying et du Yang. Le manichéisme, c'est facile, mais idiot. Car même dans le blanc il y a du noir, et vice versa. Et si le camp "des gentils" comportaient certaines traces pas si gentilles que ça ? Et si quelques traces d'impuretés étaient présentes dans cette blanche clartée du oui ?

Ce sera, je l'espere, le rôle du débat de le montrer. Et de montrer que tout n'est pas si simple que ça... Tout en étant pas trés idiot ni naif. Si le non l'emporte, un référendum quelques mois plus tard rétabliera la situation. Il faut toujours que les histoires finissent bien pour ceux qui les écrivent...