Faire un choix, c'est souvent un renoncement disait je ne sais plus qui. Faire le choix du blanc serait renoncer au noir, en suivant cette "doctrine"...
J'ai connu plusieurs choix. Les choix par défaut, en éliminant la pire des solutions pour retenir l'autre. Des choix de convictions et des choix de raison. Des choix imposés ou suggérés. Est on libre de faire un choix ? Et aprés avoir fait ce choix, est on sur d'avoir fait le bon choix ? Pas une journée ne s'écoule sans que je me pose cette question. Mais comment être convaincu de la réponse, étant donné que nous n'avons pas fait, à ce moment donné, l'autre choix. Pour reprendre la phrase du haut, nous renonçons à cette autre possibilité. Peut être l'autre aurait été pire, ou du moins de la même veine pas forcément affriolante. Je ne sais pas, et personne le sait...
Dans 10 jours, nous devrons faire le choix entre le "oui" et le "non". Il y a 10 ans, j'ai eu à faire le choix entre deux vies totalement différentes. Faire une école d'ingénieur, ou faire Science Politique. J'ai fait l'école d'ingénieur, alors que la technique m'a toujours ennuyé (et où je n'étais scolairement pas bon pendant mon lycée) et délaissé Science Politique (alors que la philosophie et l'histoire-géographie étaient mes matières préférées). Le mauvais choix ? Alors que j'ai le sentiment triste et pénible de m'enfoncer professionnellement et humainement (intellectuellement même, si je voulais me la jouer pédant), je répondrai un grand oui, avec un sourire forcé et, disons le, un peu aigri. Pourtant, je n'en sais rien. Si j'avais fait Science Politique, aurais été à l'aise dans ces batiments luxurueux, avec des gens d'un milieu qui n'était pas forcément le mien ? Aurais je eu les dents suffisament longues pour faire face à ses "enfants-Sarkozy", venant de grandes et cultivées familles ? Je caricature sans doute, mais il y aurait des choses que je n'aurais pas connu.
Mes amis d'abord. Je suis bien obligé de reconnaitre que je les aime profondément mes amis d'Ecole d'Ingénieurs. J'aurais probablement vécu les mêmes périodes stressantes, pénibles, ou joyeuses, avec d'autres collègues de Science Politique, mais ceux là je ne les connais pas. Et les miens, je n'ai pas envie de les changer. Je les aime. Et j'aime ces souvenirs passés avec eux. Je suis entré, j'avais 17 ans, et j'ai eu 23 ans en sortie. Je me suis construit. Et j'ai rencontré là bas la personne chez qui je suis ce weekend, donc rien que pour ça, cela valait sans doute le coup d'avoir fait ce choix.
Pourtant, à la veille d'une semaine professionnellement effrayante et au soir d'une autre tout aussi difficile, j'ai un de ces mals de gorge qui me fait poser la question du choix. J'en ai un autre, en ce moment, de choix. Je continue dans cette voie, je continue dans l'erreur (ou la présumée erreur). Ou alors j'arêtte tout et je change de direction. Faisant par là même demi tour en faisant fi de la ligne blanche continue, mais lorsque les yeux sont embués, c'est difficile de voir la route correctement.
Tout est question de choix finalement... Et la force est elle réellement de savoir faire le bon choix ? Il me semble que c'est plutot avoir le courage de faire le choix qui est fort et louable. Faire le choix...
J'ai lu il y a quelques semaines un livre de Paolo Coelho qui parle justement du choix. Un choix qui doit se faire dans un lap de temps trés court, et qui peut faire basculer une vie. Tous, nous avons eu, à un moment donné, un choix à faire, une semaine décisive qui a fait basculer notre vie. Parce que nous avons choisi le chemin de droite alors que celui de gauche s'offrait aussi à nous. Qui avait il à notre gauche ? Nous ne le serons peut être jamais.
Mais une vie sans choix est elle vraiment une vie ? Le choix, justement, ne porte t'il pas en lui le sceaux de la liberté qui s'offre à nous, celle de faire le choix, ce choix, notre choix ? Mais est on suffisament tous libre pour pouvoir faire les choix, les "bons" choix ? Liberté de choix ? choix de liberté ? Illusion de liberté ou même de choix ? Car au final, avons nous vraiment le choix ? L'objectif est le même. Vivre, du mieux possible de préférence, pour les quelques personnes qui nous aime. Et ça, nous n'avons pas le choix. Pour elles, ils faut se battre, pour vivre, et essayer d'être heureux.
vendredi 20 mai 2005
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