jeudi 4 octobre 2012

Débat sur le mariage homosexuel : et si on se respectait ?

Je n'ai pas donné mon avis sur la question (on ne me le demande pas forcément remarque)
Tiens ? Si je citais Alain Juppé ? Je partage son avis...

Le 11 Septembre, Alain Juppé écrivait ça. Je souscris totalement.
1) Pourquoi donner à cette union le nom de mariage ? L’égalité n’exclut pas la différence.
2) Je n’arrive toujours pas à accepter l’idée qu’un enfant puisse avoir deux parents du même sexe et je ne suis donc pas favorable à l’adoption par les couples homosexuels, quels que soient les arguments de fait qu’on invoque.
3) Je mesure la grande sensibilité de ces questions et je me garderai bien de lancer l’anathème contre ceux qui ne pensent pas comme moi.
Aujourd'hui, Alain Juppé écrit :
J’ai expliqué ma position (à l'association Gyrophare) : d’accord pour le légaliser (j’aurai préféré qu’on utilise l’expression “union civile” à la fois pour les hétéros et les homos, et qu’on réserve le mot mariage à la sphère privée et religieuse; mais je n’en fais pas un point essentiel). En revanche pas d’accord pour l’adoption (a fortiori pour le droit à la procréation médicalement assistée) parce que je continue à penser qu’un enfant doit grandir entre un père et une mère. Nous avons échangé nos idées, sans passion ni violence. J’ai reconnu que certaines de leurs arguments avaient du poids. Nous nous sommes séparés en convenant de poursuivre le dialogue dans le respect mutuel, sans stigmatiser a priori nos divergences.
Si le débat pouvait garder cette tonalité, et éviter les outrances honteuses dont un élu parisien vient hélas! de donner le mauvais exemple!
Son billet s'intitule "et si on se respectait les uns les autres ?". Il me plait bien, ce billet...
Sur ce sujet par exemple, je n'apprécie pas le débordement de l'élu parisien. Je ne supporte pas non plus l'intolérance de certains qui insultent ceux qui sont, comme moi, profondément opposé à l'adoption d'un enfant par un couple homosexuel. Je le droit de penser ça, et j'ai le droit de ne pas faire insulter "d'homophobe".

Si on se respectait les uns les autres... Vœux qui me parait malheureusement pieux... Mais ça me fait du bien de lire certaines déclarations de certains responsables politiques comme Alain Juppé. 
Parce que les faits sont là. La République apaisée n'existe pas. Parce que l'ancienne majorité opposition d'aujourd'hui ne le veut pas. Parce que l'ancienne opposition majorité du jour ne le veut pas non plus. Leurs sympathisants et militants le montrent tous les jours. Je ne parle pas des extrêmes de droite ou de gauche.

C'est comme ça...

28 commentaires:

  1. Je suis un peu hors sujet mais j'étais contre l'adoption. Un jour, j'ai découvert que de bons copains homos qui voulaient adopter des mômes. Du coup, j'ai arrêté d'exprimer mon opinion pour ne pas leur faire de la peine. Au nom du respect que j'ai pour eux, grâce à l'amitié, alors que, avant, je m'exprimais avec le "respect normal", celui dont Juppé et toi parlent...

    J'espère que je me fais bien comprendre. Bref, le sujet (le respect) est difficile à traiter...

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  2. Ton commentaire a point nommé. Ce témoignage est parfaitement dans le sujet : merci en tous cas.

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  3. Je suis à 100% pour le mariage et l'homoparentalité (j'imagine que tu le sais). Mais je serais bien incapable de dire pourquoi je suis pour. Je suis entourée (et je n'exagère pas) d'exemples de familles homoparentales, et je n'ai absolument rien à dire (je ne suis ni critique ni extasiée ni révoltée).
    Par contre, je te rejoins quand tu dis que ce n'est pas parce qu'on est contre qu'on est homophobe. Là tu as vraiment raison.
    Par contre (bis), je continue à avoir beaucoup de mal avec celles et ceux qui défendent envers et contre tous le modèle familial "idéal" d'un enfant entouré d'un père et d'une mère: "parce que je continue à penser qu’un enfant doit grandir entre un père et une mère".
    Car cela revient un peu à dire que les familles monoparentales sont anormales. Et quand on se penche sur les statistiques matrimoniales en France, force est de constater qu'il serait enfin temps de ne plus ériger la famille nucléaire en modèle sociétal.

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    1. J'ai simplement donné mon sentiment. Il n'est pas la vérité, juste la mienne.

      Je suis attaché à la famille traditionnelle. Ce qui ne veut pas dire que je méprise les autres. Les monoparentales ou recomposées par exemple.
      Par contre, je suis réticent à créer un modèle de famille homoparebtales via adoption ou procréation assistée. Sans avoir des arguments : c'est juste un sentiment. J'ai le droit de l'avoir. Je respecte ceux qui pensent différemment et qui respectent ce que je pense moi.

      C'est un débat compliqué. Qui nécessite respect. Et tolérance, au sens propre du terme. Aussi pour ceux qui pensent comme moi.

      Ce que tu fais avec talent

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    2. Bah j'essaie en tous cas. C'est difficile quand on veut défendre un truc de modérer ses propos. Mais je trouve que tu présentes ton sentiment avec tact et respect. Donc même si nous ne partageons pas le même sentiment justement, merci d'avoir un peu montré l'exemple avec ton billet.

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  4. "parce que je continue à penser qu’un enfant doit grandir entre un père et une mère "

    combien de familles monoparentales en France ? combien d'enfants avec une mère ou un père seul ?

    d'autre part la revendication d'adoption oncerne surtout à mon avis le cas du parent NON biologique en cas d'accident (décès du parent bio)
    après des années de vie avec l'enfant et d'éducation partagée , le survivant se retrouve sans lien et donc l'enfant lui est retiré

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    1. Bob, voir mon commentaire précédent.

      Tu te focalises sur une phrase pour la tourner à l'avantage de ton argumentation. De manière inopportune. Je ne parle pas de famille monoparentale.
      Ni d'enfant de parents seuls. À cause d'une vie souvent injuste et cruelle.

      Maintenant je ne discuterai pas plus longuement avec toi.

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  5. Mon avis à moi, c'est qu'il est difficile de se mettre à la place des homosexuels pour parler de tout ça. En vérité, pourquoi pas un mariage civil? Ça ne me dérange pas. Je peux par contre comprendre que religieusement, ça ne passe pas. Il s'agit souvent de doctrines anciennes qui évoluent peu.
    En Belgique, à côté de chez moi, les unions homosexuelles existent, ça ne choque personne et ne gêne personne. J'ai des amis homos, en couple. Ca me ferait sourire de les voir à la mairie ensemble :-)
    Après tout, le mariage, c'est avant tout la manifestation officielle et traditionnelle de l'amour!

    Quant à l'adoption... Chacun ses idées. Je conçois la difficulté pour un enfant de comprendre pourquoi ses parents sont du même sexe. Tout comme celle d'accepter d'être adopté. Ou d'une couleur de peau différente. Etc... La société d'aujourd'hui pose tellement de problèmes dans les habitudes d'éducation... Au final, je suis partagé sur l'adoption. Je pense qu'un couple homo apporte autant d'amour, de respect et d'attention à son enfant. Quant aux conséquences à long terme, je ne pense pas que ça puisse influer sur son identité sexuelle. Le fait de côtoyer d'autres personnes, à l'école, entre autre, le laissera s'épanouir de lui-même. Il faudrait poser la question aux enfants élevés par des couples homos, ils nous diraient ce qu'ils en pensent, tiens !

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    1. Finalement, nous sommes assez d'accord. Le mariage religieux n'est pas à l'ordre du jour puisque 1) l’État n'a pas à intervenir dans la doctrine religieuse. Que l’Église s'y oppose c'est logique. Qu'elle intervienne en revanche auprès du Gouvernement pour faire pression et faire reculer le projet de mariage civil, là elle dépasse les bornes. 2) Pour que les enfants arrêtent de se poser des questions sur leurs "différences", il faudrait que l'ensemble de la société (y compris l’Éducation Nationale) aborde ces questions sans tabous dès leur plus jeune âge pour les sensibiliser à ces problématiques sans les stigmatiser. Rappelle-toi en 2010, le tollé provoqué par Luc Chatel qui avait empêché la diffusion dans les écoles du film pédagogique "Le baiser de la lune" qui racontait une histoire d'amour entre 2 poissons garçons.

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  6. les mêmes s'opposent d'ailleurs à une réflexion sur les questions de genre

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  7. Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.

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  8. C'est marqué "commentaire anonyme non accepté". Donc je supprime.

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  9. La difficulté d'un débat serein est imputable aux deux camps qui ont un peu tendance à adopter la position binaire du "Si vous n'êtes pas avec nous, c'est que vous êtes contre nous".
    J'aime beaucoup la facon dont Juppé s'exprime, cela fait du bien un peu d'intelligence , même si je ne partage pas tout à fait son point de vue.

    En effet - et de mon humble avis - dissocier mariage est filiation me semble un contre-sens étant donné que, dans les textes du Code Civil actuel, et cela depuis 1804, le mariage est indissociable de la filiation (je ne parle pas de procréation, ce n'est à mon sens pas la même chose).

    Il suffit pour s'en convaincre de se reporter à l'article 203 du Code civil.
    Cet article, premier article du chapitre V conscacré aux effets du mariage, aborde directement, et ce n'est pas un hasard, la question des enfants... Le PREMIER effet du mariage consacré par les textes est une obligation légale du couple marié à l'égard des enfants que les époux s'apprêtent à avoir.
    Pour comparer par a contrario, les textes sur le PACS ne contiennent pas la moindre allusion à l'enfant.
    C'est donc montrer toute l'importance que l'enfant revêt dans le couple marié.

    Le risque de dissocier mariage et filiation (l'adoption vise à créer un lien de filiation entre adoptant et adopté) est de créer une inégalité entre couples homos et couples hétéros, placés dans une même situation juridique, celle du mariage. Cette nouvelle discrimination, textuelle, serait beaucoup plus grave au regard au principe d'égalité face à la Loi que celle - de fait - consistant à refuser le mariage aux couples homosexuels.

    J'avais récemment consacré un billet à la question en montrant ce que l'Argentine avait décidé - un peu rapidement - sur ces sujets là.

    Pour ma part, même si je ne donne pas directement mon avis - qui est peut-être un peu discordant avec celui porté par la "communauté" homosexuelle (je déteste cette expression) j'attends que le débat, actuellement assez nauséabond et raz des paquerettes, prenne enfin un peu de hauteur. Douce utopie ?

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    1. Salut Tambour,

      Je ne vais pas tout lire de suite. Parce que c'est long. Et parce que j'avoue que le débat m'intéresse moyen. Voire pas du tout. J'ai mon avis, il ne changera pas (de suite). Et je n'ai aucune envie de changer celui des autres.
      L'objet de mon billet était simplement de montrer une position qui prone le respect des autres idées, autres pensées. Sans stigmatisation, sans insulte.

      Ton commentaire (que j'ai lu quand même je te rassure ^___^) est dans cette esprit. Respectueux. Pour ça je te remercie.

      Mais il ne fait pas changer d'avis. Même si tu n'en imposes aucun. Et même si j'aime beaucoup ta manière de t'exprimer : ça fait du bien.

      L'adoption de couple homosexuel est quelque chose qui me gène, et si j'étais en position de choisir, je voterai contre.
      Maintenant, s'il devient légal, j'espèrerai que l'enfant soit heureux, et du bonheur à la famille entière. Avec respect de tout le monde. Mais je n'aurais pas voté pour. Et je ne voterai pas pour si on me demandait mon avis. C'est tout.

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    2. Je comprends parfaitement qu'on puisse être contre ou pas farouchement pour. Je ne cherche en effet à convaincre personne.
      Le sens de mon commentaire était aussi - cela ne t'a pas échappé - de montrer que, au delà du débat idéologique "pour/contre", il y a un autre véritable débat technique de fond, très important, sur les implications qu'une telle décision - si elle était menée jusqu'au bout - devrait prendre en compte. Modifier les institutions en jouant à l'apprenti sorcier n'a jamais rien donné de bon.

      Et de tout cela il faut débattre, dans le calme et le respect auxquels tu invites.

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  10. Que l'on soit pour ou contre l'adoption par des couples homosexuels est un faux problème. Pas un pays qui a ratifié la convention de la Haye n'acceptera de confier ses enfants a adopter à des couples homosexuels. L'Ethiopie a déjà signifié son refus catégorique et envisage de cesser toute relation alors qu'elle est un des premiers pays "pourvoyeur" d'enfants à adopter. D'autres vont suivre. C'est cela qui va se passer.

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    1. Ah ! Les faux et les vrais problèmes, parlons en...

      (et bonjour en fait)

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  11. Je commente un peu à contre-temps, désolée, FalconHill...
    Juste pour dire que le beau-père de mon frère, à Noël, pendant le repas de famille, disait à peu près la même chose que toi, sur le mariage : on pourrait l'appeler autrement, pour ne pas choquer les cathos...Mais pour l'adoption, en me regardant, il a ajouté qu'il espérait que j'ai des enfants un jour avec ma compagne, que ce serait sans doute des enfants heureux... Et puis il a conclu en disant : "Ceux qui sont contre n'ont sûrement pas d'homo dans leur famille..."
    J'ai eu un Noël triste, parce que mon père n'y était pas, pour la première fois...Mais l'espoir d'avoir un jour des enfants est très important pour moi...
    Bises, FalconHill.

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    1. C'est à cette heure là que tu arrives ?

      Ceux qui sont contre sont contre parce qu'ils sont contre. Ils ont peut être des homos dans leur famille ou leur ami, peut être pas. Et ce n'est pas sur ce point là qu'il faut juger.
      C'est un procès d'intention de dire que quelqu'un pense ça parce que "surement qu'il doit être comme ça et pas comme ça", et je n'aime pas ça du tout.


      A l'époque où j'avais écrit ce billet, ce n'était pas tant pour débattre du sujet. Je n'en ai toujours aucune envie, aussi parce que mes positions sont assez peu affirmées, et pas du tout motivées ou argumentées. Elles ne sont que le fruit de ce que je ressens, un sentiment.

      Oui, le mariage pour les couples homo, qui ont droit à la même choses que moi quand je me suis marié avec Falconette, cela me semble finalement assez logique et naturel. Même si le terme "mariage" peut être connoté religieusement. Et même si dans une république laïque, ce sentiment n'a finalement que peu lieu d'être.
      Par contre, je n'arrive pas être favorable à l'adoption. Même si quelque part je trouve tellement merveilleux d'élever un enfant (j'en sais quelque chose...) que je trouverais chouette que des gens comme toi que j'apprécie puisse connaitre ce même bonheur.

      C'est un sujet difficile. Qui doit se faire sans jeter l'anathème sur une personne, sous prétexte qu'elle ne pense pas comme toi. Je trouve insupportable d'insulter les gens d'être des homophobes sous prétexte qu'ils sont contre. Et je n'aime pas la manière dont s'organise ce débat (mais d'une manière générale, je n'aime pas la manière dont se passent les débats en ce moment)


      Et je trouve ton commentaire assez magnifique (il m'a donné quelques frissons)


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    2. Ton point de vue est tout à fait louable en tous cas. Et je te répète, ton commentaire et ton témoignage est très beau, très juste. Et je pense que cela vaut toutes les argumentations que l'on voit ici et là.

      Merci en tous cas

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  12. Je suis con j'ai supprimé ton commentaire CC !!!!! (quel con)

    "Je ne pense pas que le commentaire du beau-père de mon frère reposait sur un jugement, mais plutôt sur sa propre évolution, sur la question...Il était plutôt gêné, au début, quand on se connaissait encore peu...Mon frère m'a même dit qu'il était plutôt assez habitué aux insultes à base de "PD"...Mais en faisant notre connaissance, il a changé d'avis...Il en a parlé avec mon père, aussi, je pense...
    Je crois qu'il faut qu'on reconnaisse la qualité d'une relation homosexuelle, au même titre que celle d'une relation hétérosexuelle...Je ne sais pas si ce que je dis est très claire. Mais en fait, on pourrait résumer par : les homos sont des gens normaux...
    En tout cas, il me reste un utérus et je crois qu'il est fertile...Il se peut que je m'en serve. Et je l'élèverais avec ma compagne. Et je trouverais normal qu'elle soit reconnue comme parent, à part entière, surtout si elle se lève la nuit, qu'elle change les couches et qu'elle paie les biberons, à égalité avec moi...
    Je crois que l'idée d'adoption ne va pas plus loin, pour la majorité des cas...
    Bises "

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    1. Tu vas la vexer... (ça m'arrive souvent avec l'iPhone, le bouton publier est plus petit que le bouton supprimer dans les mails du coup on fait des conneries).

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    2. Je suis con (je me boufferai)

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    3. Mais non ! Qu'est-ce qui te fait croire que je me vexe, moi ?
      :)

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    4. Ce Nico est un fouteur de merde ( le vilain ^_^)

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    5. Il faudrait faire une charte !

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  13. avez vous vu hier l'émission de Duquesne (principalement basée sur la GA - mais pas que)

    il y avait des intervenants assez exceptionnels (un peu moins pour la catho de service mais je suis partial)

    et des témoignages très poignants

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