" la vie est précaire, l’amour est précaire, pourquoi le travail ne le serait-il pas ? "Le cynisme de cette phrase n'enleve malheureusement pas le bien fondé de celle ci... Elle a été prononcée par la nouvelle présidente du MEDEF, Laurence Parisot. Et elle est malheureusement autant dure que juste. Nous pouvons être attaché à notre "modèle social" (ou soit disant modèle social), et pourtant, peut on encore longtemps continuer à fermer les yeux et à vouloir conserver des acquis utopiques et malheureusement qui n'existent plus ? Bonne question...
Je saute du coq à l'ane avec le débat du moment, le Contrat Premiere Embauche. Il ne me concerne pas, je n'ai plus 26 ans. Mais quand même, comment ne pas être concerné par le débat ? Par contre, ma position n'est pas tranchée.
Elle n'est pas tranchée parce que, en premier lieu, je comprends et je ne trouve pas choquante la phrase citée plus haut. Par conséquent, pourquoi pas finalement... ? C'est de ma part une marque de fatalisme désespéré, mais soit. je soupire, je tombe les bras, et pi voilà, "c'est-comme-ça".
Mais surtout, je comprends la nécessité de tenter quelque chose. Actuellement, le "modele français" ne produit que du chomage, de la precarite, des "petits boulots". Et ne produit plus la richesse suffisante permettant a la République de donner la sécurité et "une belle vie" à chacun de ses concitoyens. Le "libéral républicain" que je suis pense que pour protéger les gens, et faire ce que "ceux qui sont contres" appellent avec mépris "du social", il faut en avoir les moyens. Et en ce moment, nous n'avons pas ces moyens... Peut être faut il alors tenter quelque chose de "nouveau". Peut être...
Par contre, je me mets ensuite dans la peau du jeune sortant de l'école... Et je me remets dans la mienne de peau. Je me souviens combien je n'ai pas trés bien vécu ma période d'essais de 3 mois, à 23 ans. Devais je prendre un appartement ? Devais je voir "au delà" de la période d'essais ?
Et même maintenant. Je suis en CDI. Protégé en plus, parait il, par un mandat "CHSCT". Et je ne parviens pas à voir 'au delà' de quelques semaines. Je peux, à tout moment, me faire licencier. Si la charge de travail baisse. Ou si vraiment ceux qui veulent m'abattre, il y en a beaucoup, y parviennent. Je suis protégé, et pourtant je me sens en insécurité permanente, en "CDD renouvelable tous les mois". Je serais sous CPE ? Personnellement (je dis personnellement), je le vivrais trés mal. Aujourd'hui, j'ai du mal à faire des projets, j'épargne plus que de raison "au cas où", et sans doute je ne profite pas assez. Si j'étais en CPE ? Boudi...
De plus, un point me gène, seulement un point. C'est de pouvoir se faire licencier sans motif. Le paramètre humain ne peut être négligé. Les patrons ou supérieurs hierarchiques ne sont pas tous des enfoirés. Par contre, ceux sont tous des hommes. Et le paramètres relationnel, humain, n'est pas rationnel.
Le Directeur Général de ma société ne peut pas m'encadrer car, il y a 5 ans, j'ai refusé de signer mon contrat avec lui pour préférer travailler pour quelqu'un d'autre de ma société. Depuis, il m'en veut, et tous les efforts que je fais, tous les résultats que j'ai, n'y font rien. Je serais sous CPE, je ne serais plus dans cette société.
Alors, oui, c'est "mieux que rien". Je sais que je le vivrais difficilement, que je vivrais difficilement le fait d'avoir une visibilité nulle. Mais je vivrais encore plus difficilement d'être chomeur, innactif. Entre les deux, que faire, quelle position adopter ? Le "c'est mieux que rien" peut permettre, évidemment, de nombreux abus. Est ce une raison pour ne rien faire ?
Finalement, je me rends compte, en réflechissant sur ce CPE, que le libéral que je pense être aime bien la sécurité. J'aime être rassuré, en confiance. J'aime la stabilité. Et pourtant, Laurence Parisot a raison. Un cancer peut m'arriver sans que je m'y attende, et ce soir je pourrais me faire rentrer dedans par un camion 8 Tonnes en rentrant à la maison. Demain, je pourrais apprendre le déces d'un proche que j'adore, et ce weekend ? La vie est instable, pourquoi pas finalement ce qui m'occupe une grande partie de ma vie ?
Vue comme ça, les choses paraissent logique. Trés dure, mais logique... D'où, pour finir finalement un post pleins 'd'espoirs' et d'optimisme, une phrase d'un auteur britannique dont j'ai oublié le nom :
"Life is hard, and then you die"Enfin, ce soir on regardera l'audition du Juge Burgault à la télé, on ira voir notre agence immobiliere qui nous escroque comme c'est pas permis, et puis on se fera une cure de Xanax - Whisky - Eau de vie... (soupir).
PS1 : Je me rend compte combien mes jeux de mots (cf titre à deux francs) sont médiocres... Je ne serais pas demain chroniqueur au Canard Enchainé moi...
PS2 : Je viens de me rendre compte de la photo que j'ai mis, tirée du site photo de l'AFP. "Gauche, unis toi", mouarf... Même la LCR avait été invitée... (A quand une réunion UMP - UDF - FN tant qu'on y est ? ). Quand je pense que ce matin, j'ai encore entendu un commentaire de la merveilleuse ex ministre des affaires sociales et du travail Elisabeth Guigou sur le CPE... Non, c'était la partie "humour" de ce post, cette photo...