J’ai détesté cette fin de semaine. Semaine tout court même…
Un début de grippe et de la fièvre en début, des nouvelles personnelles pas
toujours bonnes. Même souvent mauvaises. Et une actualité détestable…
Avec du grave, comme cette abjecte tuerie aux Etats-Unis, ou
ce conducteur drogué qui roule à contre-sens et qui tue une gamine. Du moins
grave aussi, mais qui contribue à colorer cette semaine d’une détestable
couleur.
Tout n’est ensuite que question de point de vue. L’affaire Depardieu par exemple.
Au départ, j’ai trouvé son attitude moyenne, pour ne pas
dire plus. Et puis est arrivée l’affaire politique, le « minable » de
Jean-Marc Ayrault (qui en matière de « minable » sait de quoi il
parle), et tout un déferlement deguelasse sur le net et ailleurs qui dégoulinait
sur Gérard Depardieu.
Oui, le républicain attaché à mon pays que je suis n’a pas
aimé son départ. Et oui, j’aurais préféré ne pas lire aujourd’hui de lettre de
Depardieu. Mais je trouve davantage détestable, pour ne pas dire nauséabond,
ces relents de haine qui sont déversés sur sa personne. En particulier depuis
les plus hautes instances du PS (mais depuis que Désir est le grand gourou c’est
boucherie chevaline toutes les semaines), et du gouvernement. Le net en est évidemment
un merveilleux vecteur, et ça se lâche… Ca insulte. Ça dérape. C’est nul, c’est
détestable.
Ca participe à une ambiance délétère, écœurante. Sarkozy et
l’UMP n’en sont pas responsables de cette ambiance-là. Elle me fait peur. D’autant
plus peur que j’ai l’impression que ce n’est que le début, et qu’on n’a pas
fini…
Les manifestations en
faveur du « mariage pour tous » m’ont aussi donné hier quelques maux
de ventre. Je vais expliquer pourquoi.
J’ai déjà
écrit
ici ma position sur cette question.
Je
ne suis pas du tout défavorable à ce que les homos aient les mêmes droits que
les hétéros (ça me parait même logique), même si le terme « mariage »
me dérange et qu’on n’aurait pu trouver autre chose. Mais
je suis contre le droit à l’adoption ou à la procréation médicalement
assistée. J’entends les arguments de ceux qui sont pour, mais moi je suis
opposé. Et
je trouve insupportable qu’on
me traite « d’homophobe » simplement parce que je ne suis pas dans la
droite ligne de la pensée qui veut que l’on doit être absolument favorable
à tout, parce que c’est porté par la gauche, parce qu’il parait que c’est
progressiste, et parce que même il faut aller plus loin.
Pourquoi des maux de ventre ? Simplement parce que les
images qui m’ont été hier présentées par les médias (chaines infos) ne me montraient pas une manifestation « pour »
quelque chose (le « mariage pour tous »), mais « contre » des gens (ceux qui sont contres). J’ai eu
l’impression de voir des gens qui n’étaient pas mus par une volonté de défendre
un projet, mais par l’envie de se battre contre d’autres qui ne partagent pas
leur point de vue.
Avec un peu de partout l’insulte absolue, qui interdit tout
débat : tu es contre ? Tu es homophobe. Et en sous-entendu, les
homophobes, on les évacue en tirant la chasse des gogues…
J’ajoute que ces maux de ventre, je les ai aussi quand je
lis certains points de vue « d’anti », non pas contre un projet mais contre les homosexuels.
L’homophobie la plus laide et la plus basse. Pour autant, cela signifie t’il
que tous ceux qui ont des réserves sur ces projets sont homophobes ? Pour
moi certainement pas.
Globalement, le discours officiel de la droite républicaine ne
m’est pas « homophobe ». malgré le fait que je ne le partage pas
totalement. Je ne vois aucune homophobie
dans les discours de Juppé, de Fillon, de Borloo ou de Baroin par exemple, et
ils ne sont pas totalement pour. Chez Copé non plus d’ailleurs.
Je déteste cette volonté de certains de le qualifier tout ce
qui est contre « homophobe », pour interdire le débat, la discussion,
et au passage caricaturer un peu plus celui à qui on s’oppose : c’est
tellement plus amusant. Aujourd’hui c’est sur ce débat, demain ça sera quelle
insulte qui sera balancée pour interdire telle autre discussion ?
Pour autant, les manifestations d’aujourd’hui m’ont paru d’un
bien meilleur niveau. J’ai eu l’impression de voir des gens qui défendaient une
cause. Je préfère.
Pour résumer, je dirais que je n’ai vu cette semaine que ce
que je vois depuis un bon moment. Une société qui n’a plus envie de vivre ensemble,
qui n’a pas envie de débattre. La volonté n’est pas de convaincre, mais de
contraindre. Elle n’est pas d’écouter et de discuter, elle est d’insulter et
caricaturer.
Je n’avais jamais cru en la gauche pour pacifier notre France
et pour proposer une République apaisée. Pour autant, tant les crevasses sont
béantes, je ne sais pas si la droite républicaine (pas celle de Copé et de cette
« UMP officielle ») en
serait capable…
Mais bon, on verra ça plus tard. La semaine se finie, c’est
tant mieux… Même si demain, ça recommence. Et c’est bien dommage…