Le 9 Juillet 2012, j’avais écrit un billet suite au conseil
sans humilité de Manuel Valls à François Fillon. Il lui conseillait de « s’imposer
le silence ». La gauche en reverait sans doute d’une opposition muette
et qui ne dise rien (ça ne les rendrait ni plus digne ni plus efficace), mais
le problème n’était pas là.
A l’époque, j’avais plutôt fait mien de ce conseil à
François Fillon. Dans un but plus positif : je souhaite voir la droite
reprendre au plus vite le pouvoir. Et je souhaite plutôt du bien à François
Fillon.
J’avais écrit ça. Comme je suis assez d’accord avec moi, et
que je suis humble comme personne, je vais me citer…
Ceux qui sont hautement responsables des dernières branlées de l’UMP seraient bien inspirés de s’imposer une cure de silence. Au moins pour leur camp.Je pense à Jean-François Copé, dont la stratégie de petit clone insupportable de Nicolas Sarkozy, a été un échec : sous sa coupe, l’UMP a tout perdu. Je pense évidemment à des personnes comme Nadine Morano ou Rachida Dati. Je pense enfin à toutes personnes qui, à droite, voudrait commencer une opposition brutale et caricaturale, du style celle de la gauche lors du dernier mandat. Parce que c’est trop tôt. Et parce qu’on risque d’écœurer l’électeur rapidement, et que le but n’est pas que l’opposition paraisse plus détestable que le pouvoir en place.Et je pense que l’électeur sera gré à la droite républicaine de s’obliger une phase de silence, de réflexion. Les élections l’ont montré : les français ne veulent plus d’eux. J’en suis malheureux car j’ai voté pour eux. Mais c’est comme ça. Et les français (quelque part moi le premier) veulent voir ce que ce nouveau gouvernement a dans le ventre.Je pense que les français attendent, de la part de la droite, une attitude responsable. Une attitude digne. Je le mets en gras, digne, parce que je pense que c’est une caractéristique qui manque depuis longtemps à cette droite dont je fais partie. Aujourd’hui, les éclats de voix d’un Copé ou d’une Pécresse ne sont pas plus audibles qu’une leçon hautaine d’un Xavier Bertrand. Qu’ils gardent leurs forces pour plus tard.Revenons-en à François Fillon. Je souhaite qu’il joue un rôle important au sein de la droite républicaine. Avec, autour de lui, des gens sérieux, style Baroin, Lemaire, des plus jeunes comme Wauquiez, Kosciusko-Morizet, Pécresse si elle se donne plus de corps. Evidemment avec Juppé et Raffarin. Et des plus jeunes, qu’on ne connait pas encore, mais qu’il faudra mettre en avant.En ajoutant qu’il faudra que cette nouvelle génération soit différente de tout ce qui était insupportable à droite. J’y reviens, mais des Dati, des Morano, des Lefebvre, des Copé, on n’en veut plus.Le conseil de Valls est bon, quand on enlève tout cette arrogance méprisante d’une gauche qui a tout gagné et aime à le rappeler. S’obliger à du silence. Prendre du recul. De la hauteur.Quelque part, suivre l’exemple d’un François Hollande qui s’est imposé en recours après être sorti sous les crachats en 2007, et s’être mis lui-même hors du jeu. A coté de ça, nous avons l’exemple d’une Ségolène Royal, qui montre tout ce qu’il ne faut pas faire si on veut couler pour de bon après une défaite. Elle ne s’est jamais arrêtée (les fêtes de la Fraternité et autres excuses au nom de la France…), ce fut derrière festival de branlées. A Reims, au primaire, et dernièrement à la Rochelle… J’ai l’impression que Copé suit le même chemin.
Quand je repense à la blague des élections internes de l’UMP
en me relisant, ça me donne presque mal au ventre…
Tout ça pour dire que je crains que François Fillon soitparti vraiment trop tôt. Il n’aurait déjà pas dû se jeter dans cette bataille
interne d’une UMP qui a montré être totalement en décalage avec l’électorat de
droite. Pour en plus dire aussi peu hier…
Il y a 5 ans, à la même époque, François Hollande se
préparait à annoncer qu’il quittait la présidence du PS… Même pas deux ans plus
tard, celui qui fut premier secrétaire pendant deux branlées présidentielles
pour les socialistes est parvenu à devenir l’homme providentiel pour la gauche.
Ça peut être un exemple : s’imposer le silence n’est
pas rédhibitoire pour conquérir le pouvoir. Sans doute est ce même nécessaire…