Ce titre n’est pas un appel. Juste un rappel pour moi.
Même
si Blogger n’envoie plus de mail pour signifier que j’ai écrit un billet, je me
dis que peut être que je verrai sur mon Feedly mon billet…
Un rappel pour moi,
parce que ça me fait vraiment chier d’aller voter dimanche.
Ne pas aller voter était pour moi une option. Je l’avais
déjà évoqué pour les élections européennes. Ne pas aller voter peut avoir une
signification politique. Davantage que le vote blanc qui n’est pas pris en
compte.
J’aurais des raisons pour ne pas avoir envie d’aller voter.
Le dégout de la classe politique dans son ensemble. Le rejet de ce mode de
scrutin de liste (qui fait la part belle aux apparatchiks et aux combinaisons
politiciennes, surtout entre les deux jours).
Le rejet de ce redécoupage
régional, qui a été fait à la va-vite un soir entre 20 et 22 heures, et qui
donne l’impression d’avoir été fait avec des arrières pensées politiciennes. Le
désintérêt, de fait, de ma région : je ne suis pas intéressé par un Gard
rattaché à Toulouse, alors que tout nous pousse vers la Provence.
Pourtant je voterai. Un vote « contre », davantage
qu’un vote « pour ».
Un vote contre la gauche dans son ensemble. La
gauche régionale chez moi, au bilan lamentable, et dont les méthodes clientélistes
et le sectarisme m’a toujours posé problème. Georges Frêche n’est plus, mais
son héritage demeure… Et voter contre la gauche au niveau local, c’est aussi un
peu y voter contre au niveau national.
J’ajoute qu’il m’est impossible de ne pas m’opposer à une
liste qui, au soir du premier tour, s’alliera avec la gauche de la gauche
extrême. Impossible de ne pas voter contre la liste du parti de Gérard Filoche qui va s’allier avec les verts et les
amis de Jean-Luc Mélenchon. Penser à Notre-Dame-des-Landes, à Sievens, à Air France,
entre autre…
Le président PS de la région Bourgogne avait dit que voter FN c’était
voter pour Daesh. Si on veut être aussi con que lui, peut on se demander si voter pour des
listes qui accueillent la gauche de la gauche en son sein, c’est voter pour les
émeutiers qui ont vandalisé le mémorial aux victimes des islamistes dimanche ?
Il y a quelques temps, François Fillon appelait à voter pour
le moins sectaire des candidats. Il n’avait pas tort. En tous cas, chez moi la
question risque de se poser au deuxième tour… Comme elle s’était posée pour moi
aux élections cantonales, où j’avais voté pour le binôme socialiste dans mon
canton aux deux tours.
Je voterai pour les listes de la droite républicaine et du
centre menée par Dominique Reynié. Sans grand enthousiasme.
Les sondages le disent en deuxième position dimanche, mais
je crains que cela soit dur et qu’il passe troisième. Je crains que beaucoup d’électeurs
de droite foncent à l’extrême droite dès le premier tour. Quelque part, la
stratégie et les éléments de langages du parti socialiste risquent de porter
leurs fruits, chez moi en tous cas.
J’aurais ensuite le temps de me poser la question du deuxième
tour, s’il est entre une gauche (intégrant son extrême) et l’extrême droite. Peut-être
que dimanche prochain, cette fois, je n’irai pas voter.
A part ça, si j’avais des propositions à faire sur les modes
de scrutin, j’en aurais trois.
1 – Revenir à un mode d’élection des conseillers régionaux
basés sur les cantons. Je ne suis pas favorable à ces scrutins de liste, qui
font la part belle aux apparatchiks (c’est le cas chez moi, des « femmes
de », des directeurs de cabinet, des permanents de parti ou chargés de
mission auprès de sont les candidats…). Je préfère un scrutin où on élit une
personne qui nous représentera, que l’on connait.
2 – Mettre les élus des conseils départementaux pour siéger
à la région. On évitera une élection.
3 – Dans le cas où on reste sur une élection régionale,
supprimer les possibilités de fusion de liste entre les deux tours, et ne garder
que les deux premiers du premier tour. Ainsi, le vainqueur aura plus de 50% des
voix. Et on évitera ce spectacle de politique politichienne auquel nous aurons
droit la semaine prochaine (qui sera, je le pressens, nauséeux).
Enfin, je pense que le scrutin sera dur pour la droite
républicaine. Le modelage des régions sur l’ouest rendait ces régions
ingagnables, donc il n’y aura pas de regrets à avoir. Mais la perte de PACA et
du Nord seront des baffes. J’espère que la droite gagnera Paris, Rhone-Alpes-Auvergne,
et gardera l’Alsace, mais ça sera dur.
Une élection bizarre. Contexte bizarre. Moi-même
je n’y suis pas. Je n’y suis plus. J’étais passionné de politique, mais là… « A
quoi bon ? » aurais-je envie de dire. Un clan a remplacé un autre, et sera remplacé par encore un autre. Remplacer un clientélisme par un autre, "à quoi bon" ?
Le souci est que ce fatalisme et cette nausée va m’accompagner
jusqu’en 2017. Il me paraitrait important et nécessaire pour le pays que la
majorité socialiste soit battue à ce moment-là. Mais l’abattement général et la
lassitude ne risquent-ils pas de gagner l’ensemble du pays ?
On verra ça plus tard… (ou pas).
(sinon, j’ai retrouvé dans ma phototèque des photos de
Toulouse. J’ai aussi rajouter Nîmes et Sète. C’est joli, non ?)